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Une étude s’appuyant sur un dispositif de formation traditionnel

Chapitre 1 : Contexte de recueil des données

1.1 Le choix du dispositif de formation support de l’étude et ses justifications

1.1.1 Une étude s’appuyant sur un dispositif de formation traditionnel

L’accès au métier de professeur dans le premier degré et dans le second degré se fait de manière usuelle via des écoles professionnelles, les ESPE (Écoles Supérieures du Professorat et de l’Éducation), qui forment progressivement et par l’alternance au métier d’enseignant. Leurs objectifs sont de former aux métiers du professorat, de l'éducation et de la formation. Elles proposent aux étudiants un parcours en quatre semestres, permettant la validation d'un diplôme national de master : le master des Métiers de l'Enseignement, de l'Éducation et de la Formation (MEEF). Les concours de recrutement sont organisés en fin de première année de master. La formation en alternance en deuxième année de master est rémunérée, après réussite au concours19.

1.1.1.1 Apprendre le métier dans une formation spécifique adaptée Pour devenir professeur des écoles ou professeur de collège ou de lycée, la réussite au concours est une étape obligatoire qui suppose de

bonnes connaissances, à la fois pratiques et théoriques.

L'objectif des ESPE est de fournir un bagage théorique, mais aussi d'accompagner l'entrée dans le monde professionnel des futurs enseignants grâce à des cours liés à la/aux discipline(s) du futur enseignant, des enseignements orientés vers la pratique du métier, familiarisant avec la future vie en classe, de nombreux stages dès la première année de master, jusqu'à une véritable alternance en deuxième année, avec un stage en responsabilité à mi-temps en école ou en établissement scolaire, des cours partagés avec tous les autres futurs professionnels de l'éducation ainsi qu’une spécialisation progressive, en fonction de son orientation.

1.1.1.2 Être en contact avec le terrain, être en lien avec la recherche

Le master MEEF est une formation universitaire mobilisant des équipes pédagogiques issues de différents horizons. Enseignants des premier et second degrés, enseignants-chercheurs, maîtres formateurs spécialisés dans la formation des enseignants, professionnels en exercice dans l'Éducation Nationale (inspecteurs, chefs d'établissement, etc.) interviennent tout au long du parcours de formation. Le caractère pluriel de ces équipes, ainsi que la qualité et l'actualité de leur expertise, issue de leur pratique, permettent d'assurer, en situation, une formation en phase avec l'exercice du métier.

Ce travail permet de construire des compétences qui seront utiles tout au long de la carrière.

C’est précisément durant la deuxième année de master, après l’obtention du concours de recrutement que l’enseignant sera en charge d’une classe et supervisé par des formateurs. C’est spécifiquement cette année de stage dont l’issue est une titularisation qui a intéressé notre étude.

1.1.1.3 Modalité d’évaluation et de titularisation des stagiaires 1.1.1.3.1 Modalité d’évaluation

C’est un jury qui évalue l’année de stage et donne son avis sur la titularisation.

Comme le jury est souverain, il est très difficile d’obtenir des recours favorables, sauf s’il y a une irrégularité dans la procédure.

Chaque jury est composé de 5 à 8 membres nommés par le recteur parmi les membres des corps d’inspection, les chefs d’établissement, les enseignants chercheurs, les professeurs des écoles et les formateurs académiques. Le jury doit déterminer si les compétences du référentiel définies dans l’arrêté du 1er juillet 2013, sont maîtrisées à un niveau suffisant.

Pour cela, il prend en compte trois avis établis sur la base des grilles d’évaluation des fiches n°11, 12 et 13 de la note de service 2015-055 :

- l’avis du chef d’établissement ;

- l’avis du directeur de l’ESPE sur la validation du parcours de formation par le stagiaire. Les modalités de validation sont variables d’une ESPE à l’autre, mais doivent prendre en compte l’engagement dans la formation et les compétences acquises ;

- l’avis de l’inspecteur : il se base soit sur le seul et unique rapport du tuteur, soit sur son propre rapport. Le rapport de l’inspecteur doit retracer l’évolution de la pratique du stagiaire et souligner les progrès réalisés.

Certaines académies ont généralisé l’inspection pour tous les stagiaires, d’autres ont également procédé à des visites conseil. Les stagiaires en renouvellement de stage sont obligatoirement inspectés.

convenablement son intervention. Le stagiaire doit être informé en temps utile du jour, de l’heure et de la classe dans laquelle il doit être inspecté.

L’observation de l’heure de cours est suivie d’un entretien portant sur la séquence observée, sur l’aspect didactique de la ou des disciplines, ou sur une approche pédagogique plus large.

À lieu alors une première réunion du jury. Le jury établit la liste des stagiaires ayant un avis favorable à la titularisation et convoque à un entretien les stagiaires qu’il envisage de ne pas proposer à la titularisation.

Celui-ci ne fait pour l’instant l’objet d’aucun cadrage (temps d’interrogation, de préparation, type de sujet, évaluation...).

S’ensuit une délibération où le jury établit une liste des stagiaires ayant un avis favorable, une liste de ceux qui sont proposés en renouvellement de stage et une liste de ceux qui sont proposés au licenciement.

En 2015-2016, près de 90% des stagiaires ont été admis et titularisés, 5% ont été placés en renouvellement, 3% en prolongation et 2% refusés définitivement.

1.1.1.3.2 Modalité de titularisation

Le recteur n’est pas lié à l’avis émis par le jury. Il peut, après examen de la Commission Administrative Paritaire Académique (CAPA), décider de titulariser un stagiaire proposé en renouvellement ou au licenciement.

C’est le recteur qui prononce la titularisation, le renouvellement ou le licenciement du stagiaire.

Les professeurs stagiaires réputés qualifiés en application du décret du 16 février 2000 sont donc titularisés par le recteur.

1.1.1.4 Un cursus de formation en alternance

Le cursus de la formation en alternance en deuxième année de master MEEF comprend : un stage en responsabilité équivalant à un mi-temps devant des élèves en école, en collège ou en lycée et des cours à l'ESPE de l'ordre de 250 à 300 heures.

Durant leur stage, les étudiants prennent la charge d'une classe. Ils enseignent aux élèves et les évaluent de façon totalement autonome, sans la présence d'un autre enseignant. Ils sont néanmoins accompagnés par un tuteur de terrain au sein de l'école ou de l'établissement scolaire et par un tuteur universitaire au sein de l'ESPE.

Au cours de cette deuxième année de master, les étudiants rédigent un mémoire professionnel, afin de s'initier à la recherche et de compléter leurs compétences. Ce mémoire fait appel tant à l'ensemble des connaissances disciplinaires et pédagogiques acquises au cours du master qu'aux compétences professionnelles développées au cours des stages.

La validation du master MEEF à la fin de l'année de master 2 est une des conditions de titularisation, tout comme l'obtention d'un avis favorable du jury académique d'évaluation du stage en responsabilité.

Ce parcours de formation est mis en œuvre dans toutes les académies françaises et notamment dans celle de l’Île de La Réunion, là où notre étude a pris racine. Ce contexte de formation, considéré comme

« traditionnel », a permis de tester un dispositif de formation visant à accéder aux préoccupations des enseignants novices.

1.1.2 Étape 1 : pré-délimitation d’un terrain d’étude potentiel