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Autorité de développement intègre du Liptako-Gourma: rapport de synthèse

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

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G

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j

NATIONS lINIES

COMMISSION ECONOMIQUE POUR L'AFRIQUE

AUTORITE DE DEVELOPPEMENT INTEGRE DU LlPTAKO - GOURMA

PRO.IET ED/1335

RAPPORT DE SVNTHESE

Mission multidisciplinaire

CEA/ED/1335

Br uxell e s. juillel 1973

(2)

SY-0.

AVANT-PROPOS

L'etude preliminaire de la Region du Liptako-Gourma, obJect"f de la Phase I du Projet ED/1335, a ete confiee par la Commission Economique pour l'Afrique

a

une equipe consultative multidiBciplinaire, agreee par

llAutorit~ du Liptako-Gourma et dont la composition est donnee ci-apr~s.

Le present Rapport de Synthese a ete elabore par le Chef de Mission, conseiller economlque principal :

G. TONDEUR, Ingenieur Agronome des regions tropicales, Ingenieur des Eaux et Forets, Ingenieur de la Societe de Traction et d'Electricite S.A., Bruxelles, charge de la direction des etudes multidisciplinaires,

- avec la collaboration des membres de l'equipe Mines et Geolosie

Agriculture et Elevage

Infrastructure et Transports

Resources en eau-Energie

- P. RAUCQ, Docteur en Sciences Geogra- phiques, Docteur en Sciences Geologi- ques et Mineralogiques. Expert Con- sultant en Geologie . t Hydrogeologie.

- I"~. E1ARHASON, l n grni e ur- Civ],! dr's Mines.

Expert Consultant en Exploitation Miniere.

- H. SERRES, Docte u.r en Medecine Vet6ri- naire. Expert Consultant en Elevage, Medecine veterinaire et Industries animales

- W. JOPPICH, Docteur en Sciences Agro- nomiques. Expert Consultant en Agri- culture, Industries agricoles et d~­

veloppement rural.

- E. BIRMANN, Ingenieur Civil. Expert Consultant en Transports, Infrastruc- ture de Transport et Telecommunications.

- A.H. BLYSKOWSKI, Ingenieur hydraulicien.

Expert Consultant en Hydrologie.

(3)

SY-b

La durie contractuelle des prestations : 20 hommes/mois dans la zone du Projet (ripartis entre Ie 15.01 et Ie 15.06.73) et 6 ~ hommes/

mois en bureaux d'etudes (1), indique bien Ie caractere preliminaire de la Mission.

Au cours de leur sijour dans la zone du Projet, Ie Chef de MisGion et ses collaborateurs ant parcouru la plupart des itiniraires de la

Re-

gion et en ant visite tous les sites et zones caracteristiques ainsi que de nombreuses realisations interessant Ie developpement.

En liaison permanente avec la Direction Ginirale de l'Autorite et en collaboration etroite avec la Commission Economique pour l'Afrique, tant au niveau rigional (Addis Abeba) qu'au niveau sous-regional (Niamey), les membres de la Mission ant multiplii les contacts, dans les

3

Etats-membres, avec toutes les personnalites interessies aux multiples aspects du diveloppement.

Dans la zone du Projet, Ces enquetes ont couvert les institutions in- tergollvernementales, les services nationaux, les organisations para- itatiques et privees, les institutions scientifiques, les reprisenta- tions locales des Nations-Unies et des divers organismes d'assistance internationale, multilaterale et bilatirale, etc ••.

Elles se sont etendues en dehors de la zone du Projet, notamment en Europe, aupres des Institutions d'Aide au Developpement, de divers or- ganismes scientifiques, laboratoires et industries, et aupres de cer- taines societes d'etudes ayant opere dans la Region_

(1) Les membres de la MiGsion avaient i t i mis a la disposition de la Commission Economique pour l'Afrique par

- Sociite de Traction etd'Electriciti - Ingenieurs-Conseils S.A., Bruxelles : MM. Tondeur, Raucq, Barbason, Birmann, Blyskowsky;

Institut d'Elevage et de Medecine veterinaire tropicale, Paris Dr Serres;

- Agrar-und Hydrotechnik, Essen - R.F.A. : Dr Joppich .

lIs ont bineficii de l'appui logistique et des consultants inter- nes de ces trois organisations d'etudes.

(4)

SY-c

La Mission tient

a

exprimer ses sinceres remerciementG pour l'accueil cordial et l'esprit de collaboration offerts en toutes occasions par les innombrables interlocuteurs rencontrese

La liste de ceux-ci serait trop longue pour qu'il soit fait mention speciale des appreciables services rendus par chacun.

QU'il suffise de dire que, grace a la fructueuse cooperation de tous, i l a ete possible

a

la Mission, en un temps relativement court, d'ap- prehender l'ensemble complexe des problemes qUl se posent, de reunir et d'analyser la masse considerable d'etudes et de documents deja existants tout en consacrant Ie maximum de temps aux visites de ter- rain.

Par ailleurs, la Mission s'excuse pour les lacunes qui pourraient en- core apparaitre dans l'information ainsi recueillie. Le fait que les sources d'information et la documentation se trouvaient dispersees entre divers services et institutions de trois pays creait, en efret, une difficulte considerable. Cette difficulte sera palliee

a

l'ave-

nir, dans une certaine rnesure tout au moins, par Ie Centre de Documen- tation recemment attache a la Direction Generale du Liptako-Gourma.

Ce Centre s'etant assigne pour tache l'inventaire exhaustif de toute la documentation interessant le Liptako-Gourma, i l a paru super flu d' alourdir Ie present rapport d'une liste integrale des ouvrages reunis ou consultes. Seules quelques references particulierement importantes seront mentionnees.

La Mission s'est efforcee de realiser, en leur phase preliminaire, les deux buts essentiels assignes a l'etude de developpement,

a

savoir:

i dresser llinventaire des renseignements disponibles sur les res- sources naturelles et autres de la region;

ii) etablir des programmes debouchant sur l'action.

(5)

SY-d

L'objectif n'etait pas de dresser, par une fastidieuse compilation de donnees deja publiees, une monographie du Liptako-Gourma mais bien de presenter des programmes d'actions concrets appuyes sur 1a connaissan- ce des renseignements disponibles et orientes soit vers des realisa- tions en vue de valoriser ces donnees, soit vers des etudes destinees

a

cambler les lacunes dans les connaissances utiles

a

l'effort de

de-

veloppement.

A l'issue de cette premiere phase du Projet CEA-ED!1335, la Mission presente

i un ensemble d'actions concretes qu'il est propose

a

1a Commission Economique pour l'Afrique d'inclure dans la Phase II de ce Projetj Bien que cOll9ues

a

l'occasion d'une etude axee sur 1a Region du Liptako-Gourma, ees actions gagneraient, dans certains cas, vu leur extension geographique,

a

etre pousuivies dans un cadre insti- tutionnel different, soit a l'echelon national, soit au niveau d' une organisation multinationale autre que l'Autorite du Liptako- Gourma. Les charges d'etude se sont toutefois abstenus de toute suggestion

a

ce propos, se bornant

a

recommander des actions sans preciser Ie cadre institutionnel ou elles se situeraient.

ii certaines actions concretes qu'il est propose

a

l'Autorite de poursuivre, en dehors du Projet CEA!ED 1335, soit sur fonds pro- pres mis

a

disposition par les Etats, soit sur fonds de l'assistan- ce exterieure;

i i i . des recommandations

a

caractere general adressees soit

a

l'Autori-

te, sait aux Etats-membres, en vue de l'orientation et de la coordination des actions de developpement.

La Mission slest voulue strictement objective, au risque de decevoir certaines esperances en des perspectives trop brillantes. 11 ne faut pas perdre de vue, en effet, que le Liptako-Gourma est forme par la reu- nion des parties les plus desheritees -actuellement- des trois Etats- membres et que ceux-ci se rangent parmi les plus pauvres des pays en voie de developpement.

(6)

SY-e

Le bilan des conditions favorables et defavorables au developpement y est lourdement greve, dans l'immediat,

a

court et meme

a

moyen terme, par l'enclavement, par la penurie de ressources energetiques, par Ie climat, par le desequilibre entre populations et capacitc productive des sols, par la menace de desertification. Ce nlest quia plus longue echeance que se degageront les possibilites de developpements mini0rs et industrielsj elles sont subordonnees

a

un dcsenclavement prcaldblc,

a

des complements d1etude et aussi

a

la croissance des debouches locaux.

Pour l'immediat, mise a part la poursuite, sans deBemparer, des etudes preparatoires a l'essor minier et industriel, une assistance massive, bien orchestree et largement repandue, est indispensable pour aider les populations

a

vaincre la pauvrete et a s'engager dans la voie du progres economique et social.

Par ailleurs, le Liptako-Gourma s'inscrit en majeure partie dans la zone sahelienne dont le developpement ne peut manquer de marquer un re- cul resultant des pertes causees par la secheresse catastrophique des dernieres annees.

C'est donc

a

double titre que le Liptako-Gourma doit pouvoir compter sur l'assistance exterieure. Le volume financier que pourra atteindre cette derniere sera determinant pour l'avenir de la Region mais il se- ra necessairement limite, d'ou l'imperieuse obligation d'appliquer les moyens disponibles

a

la correction des plus graves parmi les facteurs inhibiteurs du developpement et de coordonner les interventions en vue d'un effet d'entrainement maximum.

La Mission espere avoir, par Ses travaux , contribue d'une part

a

atti-

rer llattention des sources de financement sur l'enorme besoin d'as- sistance de la Region, d'autre part

a

definir une strategie de deve- loppement qui assurera, a l'assistance accordee, Ie maximum d'efficien- ceo

(7)

SY-f

RAPPORT DE SYNTHESE

-~-=-~-=-=-=-=-=-=-

AVANT-PROPOS

TABLE DES MATIERES

CHAPITRE I - DESCRIPTION SOMMA IRE DU LIPTAKO-GOURMA

1.1. Historigue de l'Autorite de Developpement integre du Liptako-Gourma

SY-a

SY-f

SY-I-1

SY-I-1

1.1.1. La Commission du Fleuve Niger SY-I-1 1.1.2. L'Autorite de Developpement integre du SY-I-~

Liptako-Gourma

1..-:'. Limite" Iljcographigueo de 1/1 Rc,gion du Liptako-Gourrnll SY-I-?

1.2.1. Limites fixees par la Convention portant sta- SY-I-?

tuts de l'Autorite

1.2.2. Modifications proposees par la Mission ED/1335 SY-I-7

1.3.

Caracteristigues physigues

1.3.1.

Superficie

1.3.2.

Geomorphologie

1.3.3.

Hydrographie

1.3.4.

Eco-climatologie

1.4. Caracteristigues demographigues et ethnigues

1.4.1. Demographie 1.4.2. Ethnologie

SY-I-9

SY-I-9 SY-I-10 SY-I-13 SY-I-15

SY-I- 17

SY-I-17 SY-I- 19

(8)

1.5.1. L'economie des Etats-membres du Liptako-Gourma SY-I-20 1.5.2. L'economie de la Region du Liptako-Gourma SY-I-25

1.6. Inventaire succinct des ressources SY-I-3 1

1.6.1. Les ressources humaines 1.6.2. Les ressourCes renouvelables

ressourCes du sol et de la vegetation ressources hydrologiques

1.6.3. Ressources non renouvelables . ressources minip.res

1.6.4. Ressources energetiques

CHAPITRE II - LE DEVELOPPEMENT INTEGRE DU LIPTAKO-GOURMA GRAN DES ORIENTATIONS

11.1. Le Developpement economique

11.1.1. La production primaire 11.1.2. La production secondaire

11.1.3. Le secteur tertiaire - Les transports

11.2. La promotion humaine

11.2.1. Problemes institutionnels 11.2.2. Problemes sociologiques 11.2.3. Developpement communautaire II.2.Y. Propositions

SY-1-32 SY-1-3Y SY-I-35 SY-I-37

SY-1-4y SY-1-52

SY-II-1

SY-II-1

SY-II-3 SY-II-9 SY-II-12

S Y- II -25

SY-II-26 SY-II- 31

SY-II-~7

SY-II-50

(9)

CHAPITRE III - RECAPITULATION DES CONCLUSIONS PROJETS E'[' RECOMMANDATIONi;

111.1. Schema general de presentation

111.2. Conclusions generales

111.3. Les Projets

111.3.1. Geologie et Mines

111.3.2. Developpement agropastoral

111.3.3. Transports et Telecommunications 111.3.4. Eau et Energie

111.3.5. Promotion humaine

SY-Ill-']

SY-1I1-1

SY-IIl-2

SY-IlI-1)

SY-IlI-6 SY-IIl-12 SY-IlI-19 SY-IlI-26 SY-IlI-34

(10)

SY-I-1

CHAPITRE I - DESCRIPTION SOMMA IRE DU LIPTAKO-GOURMA

-=-=-~-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-

1.1.

Historique de l'AUTORITE DE DEVELOPPEMENT INTEGRE DU LIPTAKO- GOURMA

1.1.1.

LA COMMISSION DU FLEUVE NIGER

En octobre 1963, la DEUXIEME CONFERENCE DES ETATS RIVERAINS DU NIGER, DE SES AFFLUENTS ET SOUS-AFFLUENTS reunissait a Niamey les delegations des 9 pays concernes : Cameroun, Cote d'Ivoire, Dahomey, Guinee,Haute- Volta, Mali, Niger,'Nigeria et Tchad.

Elle concluait par l'adoption et la signature de l'ACTE RELATIF A LA NAVIGATION ET A LA COOPERATION ECONOMIQUE ENTRE LES ETATS DU BASSIN DU NIGER.

Par l'Article 5 de cet acte, les Etats Riverains s'engageaient

liB. creer une institution intergouvernementale chargee d'encourager,

"de promouvoir et de coordonner les etudes et les programmes relatifs

"aux travaux de mise en valeur des ressources du Bassin" ..

La Commission du Fleuve Niger ("la C.F.N.") etait nee. Son acte cons-

titutif fut sign~ ~ l'occasion de la Troisi~me Conf&rence des Etatc

Riverains, tenue a Niamey du 23 au 25 novembre 1964; sous Ie titre

"ACTE RELATIF A LA COMMISSION DU FLEUVE NIGER ET A LA NAVIGATION ET AUX TRANSPORTS SUR LE FLEUVE NIGER".

Deux etudes anterieures

a

cet Acte avnient contribue a en8ager les E-

tats dans une politique de mise en valeur coordonnee du Bassin.

(11)

SY-I-2

- H. Bazab e s - " La Niger, F'Le uv e International - Et ud o "Ul' 1

"Lnt

or-n atLo n a

Lj

unti on du Niger". (J'"publiqu,' du Niger,

'1962)

- Italconsult - "Etude cur ICG effcts que la mise en execution de" dif- ferents projets envisages par les Etats Riverains peut avoir sur Ie regime du Fleuve Niger". O.N.U.

Apres constitution de la C.F.N. ont ete realises, sous ses auspices:

- une mission preliminaire PNUD/FAO pour 'l'etude du developpement du Bassin dans son sens Ie plus large. (octobre

1968 -

mai

1969)

- une mission interdisciplinaire PNUD pour la reconnaissance generale du developpement integre du Bassin. (octobrc - novembre

1969)

- un Centre dc Documentation (PNUD)

- l'etude de la navigation entre Tossaye (Mali) et Yclwa (Nigeria), effectuee par NEDECO avec assistance financiere neerlandaise.

Un conseiller, expert economiste en transports,est attache depuis

1972

a

la C.F.N. En outre ont ete demandes

- Ie financement de deux projets relatifs l'un

a

l'energie solaire, l'autre aux peches,

l'affectation permanente d'un Conseiller de haut niveau,

- l'assistance d'une equipe multidisciplinaire chargee d'elaborer un programme coordonne de mise en valeur du bassin et de preparer les avant-projets de requete.

De ce qui precede on retiendra que, au cours de ses 10 annees d'exis- tence, la C.F.N. a vu son activite cantonnee

a

l'execution de quelques etudes

a

caractere preliminaire, sans exercer d'action decisive dans Ie sens d'un developpement integre du Bassin. Certains projets toute- fois ont ete realises par les Etats-Membres, en dehors de la Commis- sion.

Considerant l'interet majeur des objectifs poursuivis par la C.F.N. on peut se demander quels furent les facteurs inhibiteurs qui ont freine son elan initial.

(12)

SY-I-3

Deux faits pourraient etre evoques, d'une part, l'insuffisance des moy- ens miG

a

la disposition de la C.F.N. par l'ns5istance internationale pour, notamment, donner suite auX recommandations de la Mission Inter- disciplinaire du PNUD (1969) et, d'autre part, Ie nombre eleve des Etats-membres et leur degre variable d'interessement

a

une integration du developpement

a

l'echelle du bassin fluvial.

A ce propos, on peut dire que, sur

9

Etats-membres

trois Etats : Mali, Niger et Nigeria pourraient tirer Ie maximum de profits d'un amenagement integre.

_ trois Etats : Gui n e e (par Le bassin superieur du fleuve), Cote dI1- voire (par Ie bassin superieur du Bani, affluent de la rive droite) et Cameroun (par Ie bassin superieur de la Benoue, affluent de la ri- ve gauche) ont surtout des obligations par rapport aux pays d'aval avec toutefois d'importantes possibilites hydroelectriques en Guinee et au Cameroun.

- trois Etats : Dahomey, Haute-VoIla et Tchad n'occupcnt que des por- tions reduites du Bassin, portions dont l'amenagement ne peut avoir que des liens tres tenus avec les problemes d'ensemble. lIs n'ont qu'un interet reduit

a

l'integration de leurs efforts de developpe- ment avec ceux des six autres Etats-membres. Fait exception la Haute- Volta qui, dans la perspective de developpements miniers en region Nord, pourrait trouver interet

a

une action coordonnee en vue de la mise en valeur des ressources minieres, de la realisation des infra- structures de transport et de la production d'energie.

On considerera enfin que, pour deux Etats, la Cote d'Ivoire et Ie Daho- mey, l'amenagement de la voie fluviale c r e e r ai t une concurrence a l l egard de leurs activites economiques dans Ie domaine des transports ports d'Abidjan et de Cotonou, chemin de fer RAN et OCDN.

Les raisons qUl ont justifie la constitution de la C.F.N. restent tou-

(13)

SY-1-4

tefois particulierement pertinentes et mllitent en faveur d'une relan- ce de ses activites. Cette relance est envisagee d'ailleurs ainsi que l'attestent les propositions formulees par Ie President de la Republi- que du Niger en vue de doter la C.F.N. d'un statut lui conferant une plus haute autorite.

Entretemps, camme nous Ie verrons ci-dessous, est nee de In C.F.N. l' Autorite de Developpement integre du Liptako-Gourma

a

laquelle ses statuts et sa structure tri-nationale seulement conferent un plus grand dynamisme.

Certains des projets presentes par la Mission dans Ie cadre du Liptako- Gourma pourraient, de par leur nature, relever aussi bien de la C.F.N . . On doit logiquement recommander que la mise en oeuvre en soit prise en charge par l'1nstitution la plus

a

meme de la mener

a

bien, en etroite

coordination avec l'autre, en evitant toute duplication et tout conflit de competence.

1.1.2. L'AUTORITE DE DEVELOPPEMENT 1NTEGRE DU LIPTAKO-GOURMA

Une des principales recommandations de la Mission Interdisciplinaire PNUD de 1969 fut que la C.F.N. s'attache

a

promouvoir des projets si- tues dans les limites du Bassin, interessant deux au plusieurs Etats- membres et couvrant deux ou plusieurs secteurs economiqueso A titre dl exemple etait cite un projet dans Ie cadre duquel les Republiques de Haute-Volta, du Mali et du Niger s'associeraient pour realiser un pro- gramme integre pour Ie developpement des ressources humaines, des trans- ports, des mines et de l'elevage de la region de Tambao.

L'Autorite de Developpement Integre du Liptako-Gourma ("l'AUTORITE") est nee de cette idee. Celle-ci fut concretisee par Ie "Protocole d' Accord" signe Ie

.5

decembre 1970 par les Chefs des

.5

Etats. Ses statuts ant ete precises par la Convention en date du

.5

juin 1971. L'objet est Ie developpement integre des reSSources de toute nature dans la region

(14)

SY-I-5

elite "L1PTAKO-GOURMA", laquelle represenLe une extension geographique

ClL.;GC;(, c on sidc rab Lr: de 10.. zo n c ini tialemcnt cnvlcn.gec par In CaF.N . . 'I'nmb ao en r-cr.t e n oanmoi n c Lo centre gcogrnphique ot Le centre 1,riori- tairc d'intere-L.

Au cours de sea deux annees d'existence, l'AUTORITE a arrete un pro- gramme d'actions prioritaires en vue du developpement integre de la Region et s'est efforcee d'y interesser les sources de financement in- ternationales, multilaterales et bilaterales.

Ce programme comportait,en bref, leG points 8uivants

1. Infrastructure de Transports et Telecommunications

liaison ferroviaire Ouagadougou-Kaya-Dori-Tambao-Ansongo, avec bretelle Dori-Tera-Niamey

axes routiers - Gao-Mopti-Ouagadougoll Gao-Niamey

Ouagadougou-Niamey pistes de betail

amenagement fluvial Tombouctou-Niamey

telecommunicatio~s- etudes et realisations de diverses liaisons.

2. Etude et exploitation des ressourCes minieres

Etude de recherche et mise en valeur de gisements connus (manga- nese de Tambao et d'Ansongo, phosphate du Tilemsi, calcaire de Tin Hrassan, fer et kaolin de Say)

Recherches geologiques et minieres sur indices connus Etude fondamentale du potentiel minier.

3. Inventaire des ressources en eau&

4. Agriculture, Elevage et Peche grandes endemies

mouvements et commercialisation du betail organisation de la peche, etc ..•

(15)

SY-I-6

Au total, dans Ie cadre de ce vaste programme, quelque 18 demandes d'assistance ant

ete

adressees

a

diverses sources de financement.

La premiere assistance fut obtenue de la Commission Economique des Nations-Unies pour l'Afrique. Signee

a

Ouagadougou fin decembre 1972,

e11e concernait l'execution de la presente mission.

A la fin des operations de celle-ci, les negociations etaient en

COUTS pour plusieurs projets1 mais aucun n'etait entre en phase opera- tionnelle.

(16)

SY-I-7

1.2. LIMITES GEOGRAPHIQUES DE LA REGION DU LIPTAKO-GOuRMA

1.2.1. LIMITES FIXEES PAR LA CONVENTION PORTANT STATUTS DE L'AUTORITE

L'acte constitutif de l'AUTORITE delimite comme suit la Region soumise a l'AUTORITE.

Le Liptako-Gourma est arbitrairement delimite par un quadrilatcre com- port ant :

a l'Ouest une droite joignant Ie centre de Tombouctou au centre de Ouagadougou et prolongee jusqu'a la frontiere ghaneo-voltaiquej

a l'Est une droite joignant Ie centre de Kidal au centre de Filingue, prolongee vers Ie Sud jusqu'a la frontiere nigero-nigerianej

au Sud la frontiere meridionale du Niger puis celIe de la Haute- Volta;

au Nord une droite joignant Ie centre de Tombouctou au centre de Kidal.

La totalite de la surface ainsi delimitee appartient au bassin du Ni- ger, a l'exception de l'angle S.O. du quadri1atere qui relcve du bas- sin des Volta. L'AUTORITE se pr~sente done bien, ~ ce titl'e, comme un regroupement opere au sein de la C.F.N. et poursuivant, sur une portion limitee du Bassin, les memes objectifs generaux de developpement inte- gre.

Les limites rectilignes fixees par l'acte constitutif, sauf en ce qui concerne 1a bordure Sud, presentent 1a caracteristique de couper des

(17)

SY-1-8

unites administratives et meme des agglomerations urbaines en deux portions dont, au point de vue du developpement, l'une releverait de l'AUTORITE et l'autre pas.

Cette disposition peu favorable

a

une bonne integration des actions de developpement pouvait etre corrigee de deux manieres : soit en incluant dans la Region Liptako-Gourma l'integralite des divisions adminis- tratives coupees par la limite,soit en les excluant.

La Mission ED/1335 s'est prononcee en faveur de la premiere solution et propose d'englober dans la Region les unites administratives suivantes:

Haute-Volta

Mali

ORD de l'Est ORD du Sahel

ORD de Ouagadougou ORD de Kaya

ORD de Ouahigouya ORD de Koupela

Vleme Region

-

en totaLits

Verne Region- Cercle de Bandiagara Cercle de Bankass Cercle de Douentza Cercle de Koro

Niger Departement de Niamey Departement de Dosso.

Ces limites ainsi que celles fixees par la Convention sont representees

a

la carte nO SY-1 ci-contre.Elles ant ete considerees comme admises pour la suite des etudes de la Mission.

On remarquera que cette disposition a pour effet d'englober dans la Region une plus grande surface des bassins hydrographiques exterieurs

a

celui du Niger.

(18)

SY-I-9

1.3. CARACTERISTIQUES PHYSIQUES

1.3.1. SUPERFICIE

Dans ses nouvelles limites, la Region eouvre 1.038.106 km2 repartis comme suit :

Haute-Volta

km2

ORD de l'Est 49.992

ORD du Sahel 36.869

ORD de Ouagadougou 24.179

ORD de Kaya 21.578

ORD de Ouahigouya 12.293

ORD de Ko upe La 9.039

Total Haute-Volta 153·950 (14,8

%)

Mali

Verne Region

Cerele de Bandiagara 7.250 Cerele de Bankass 6.875 Cere Ie de Douentza 23·312 Cerele de Koro 10.987

VIeme Region 714.432

Total Mali 762.876 (73,5

%)

Niger

Departement de Dosso Departement de Niamey

3 1.000 90.300 Total Niger

Total Liptako-Gourma

121 .300 (11,7

%)

1.038.106 km2

===================

(19)

SY-I-10

II convient d'interpreter l'importance relative du Mali dans la super- ficie de la Region en fonction de la population (cfr.I.4.1.). Les 9/10 de la superficie du Liptako-Gourma malien sont constitues, en effet, par la VIeme Region en grande partie desertique, dont la population n'atteint pas 1 hab/km2.

1.3.2. GEOMORPHOLOGIE

On peut, dans les grandes lignes, distinguer les regions naturelles sui- vantes dans ce qu'on a convenu d1appeler Liptako-Gourma.

a) Bassin de Taoudenni

Sa partie Sud, jusqu'aux abords du fleuve Niger, prend plut&t Ie nom d'Azaouad au-dela du Dhar Khnachiche; cette region englobe, vers la Mauritanie, une partie d'El Djouf et vers l'Algerie, une partie du Tanezrouft. II s'agit d'etendues desp-rtiques, peu elevees (altitude generalement inferieure a 300 m), au reseau hydrographique fossile ou efface. La plus grande partie en est couverte de sable, et l'ensa- blement y est souvent intense; dans ces conditions, la forme de re- lief la plus frequente est la dune, et les grands ergs laissent rare- ment apparaitre les roches sous-jacentes. II existe neanmoins des hamadas etendues,

au

les couches paleozoiques au precambriennes se montrent en reliefs tabulaires ou en cuestas pouvant atteindre 70 m de denivellation.

b) Adrar des Iforas

Cette region comporte des plateaux tabulaires fortement decoupes dans Ie Paleozoique (ou l'Infracambrien) et des hamadas cuirassees.

Elle est surtout marquee par des mont agnes en cretes ou isolees; elles correspondent a des formations cristallines ou metamorphiques (Pharu- sien, Suggarien) rangees principalement dans Ie Precambrien moyen;

elles peuvent depasser 900 m en altitude et 300 m en denivellation relative.

(20)

5Y-l-11

c) Gourma malien et Gondo

Ces deux secteurs sont du domaine de formationsinfracambriennes peu evoluees ou metamorphiques. Mais dans Ie Gourma, elles sont plus ou mains cachees par des cordons dunaires, et, dans Ie Gonda, entiere- ment dissimules par un colmatage sableux. Dans l'ensemble, Ie Gourma est une plaine se tenant vers 300 m d'altitude et Ie Gondo une depres- sion dant l'axe est

a

environ 250 ill; lea dunes ,generalement fixees, peuvent constituer des reliefs de 20 m. Des reliefs plus eleves (de l'ordre de 50 m) correspondent a des affleurements rocheux (gres, quartzites, schistes, minerais de manganese); l'un d'eux, particulie- rement remarquable, constitue Ie seuil de Hombori (1150 m)-Douentza (1080 m), chapelet montagneux discontinu relaye par Ie plateau Ean- diagara (777 m), qui forme des falaises en bordure du Gonda.

d) Oudalan et Liptako ni5erien (sensu stricto)

II s'agit de la region correspondant a l'avancee Sud des cordons du- naires, mais cette fois sur les terrains cristallins et metamorphiques du Precambrien moyen. La plaine se tient encore vers 300 m(250 a 340).

A cote des dunes, i l existe des reliefs tabulaires provenant de l ' ancienne periplaine lateritique, des groupes de collines correspon- dant

a

des roches cristallines ou volcaniques anciennes et des cretes liees

a

des niveaux quartzitiques au manganesiferes_ Ces collines peu- vent atteindre 50 a 100 m de denivellation; Ie point culminant est

a

516 m.

e) Eouclier nigero-voltaigue

Cette region, centree sur Ie Gourma voltaique (pays des Gourmantches), englobe les zones de socle jusqu'aux dunes de l'Oudalan-Liptako, jus- qu'au-dela du fleuve au Niger, jusqu'a la limite conventionnelle du Liptako-Gourma a l'Ouest. Elle constitue la terminaison du "bouclier libero-ivoirien-voltaique" et appartient essentiellement au domaine des roches metamorphiques et ignees du Precambrien moyen. Clest une surface tres peu accidentee se tenant vers 300 m d'altitude, au les

(21)

SY-1-12

vallees se marquent

a

peine, quoique l'ecoulement y soit partout normal (ce qui n'est pas Ie cas dans les deux regions precedentes);

i l arrive meme qu'elles soient bordees de petites falaises. II s'y trouve quelques reliefs isoles, tabulaires (et lateritiques) ou de formes variables (selon la constitution geologique); ils peuvent atteindre 120 m d'altitude relative.

Le bord Sud de cette region est une bande de terrains sediment aires plus r e c ents (Voltaien) dont la tranche, de Paoya jusqu'au "IV du Niger", constitue une falaise discontinue . La cuesta de Gobnan- gou est l'element Ie plus remarquable (plus de 100 m de denivella- tion) de cette derniere.

f) Bassin des 1ullemmeden

La partie de ce bassin englobee par les limites du Liptako-Gourma s'etend principalement au Continental Terminal des Dallols et du Detroit Soudanais (entrc Gao et Taouardci), tandis qu'au Tenere du Tamesna, i l s'agit du Continental Hamadien et de ses equivalents c r-e t aci qu e s ,

Le Tenere du Tamesna est une plaine depourvue de tout relief, tran- chant fortement avec l'Adrar des Iforas situe

a

l'Ouest; les cou-

ches horizontales n'affleurent guere que dans les vallees du reseau des tetes du Dallol Bosso (Azakaret et Azaouak), avec certaines tranches de Continental 1ntercalaire; ailleurs, c'est Ie reg pier- reux et monotone.

La sous-region des Dallols montre des plateaux de calcaires et de gres ferrugineux et, vers l'Ouest, une topographie confuse, ensablee, avec des dalles ravinees d'une serie argilo-greseuse

a

lignites, a- vec carapaces ferrugineuses. Plus pres du Niger, on a des plateaux

et des buttes tabulaires entoures de dunes fixees. La meme topogra- phie s'observe dans Ie Detroit Soudanais, ou la vallee du Tilemsi presente sur son versant Est des abrupts caracteristiques.

(22)

SY-I-13

g) Vallee du Niger

La vallee du Niger prend successivement des aspects qUl sont fonc- tion des regions traversees : bassin lacustre, Azaouad, Gourma, Oudalan-Liptako, biseau sec du Continental Terminal, bande voltaien- ne; e11e entaille souvent les niveaux superieurs pour atteindre les formations SQlls-jacentes : a Lelehoy et Bourre, e118 traverse des roches cristallinesj en aval de Niamey, elle denude Ie soele entre de petites falaises

a

minerai de fer tertiaire.

1.3.3.

HYDROGRAPHIE

---

Par l'adjonction d'une partie du bassin des Volta, Ie Liptako-Gourma a perdu Ie caractere d'unite hydrographique que lui conferait la pro- position initiale de la Mission Interdisciplinaire PNUD de 1969 dans la cadre de la Commission du Fleuve Niger.

Sa superficie, selon les limites definies sub.I.2.2., se repartit comme suit entre les deux bassins fluviaux :

Bassin du Niger

Bassin des Volta

560.000 km2

dont en Haute-Volta au Mali

au Niger

83.500 km2

dont en Haute-Volta au Mali

Total

80.000 km2 360.000 km2 120.000 km2

70.000 km2 13.500 km2 643.500 km2

==::::========

La difference entre ce total et la superficie totale donnee sub.I-3.1., soit quelque 400.000 km2 correspond

a

la zone nord, desertique et aride, notamment

a

la region dite "Bassin de 'l'ao ud eni " (cfr. carte SY-2, page 16).

(23)

SY-1-14

La raret~ des eaux de surfaces ~ermanentes cDract6rise la Rbgioll. Le Niger est le seul cours d'eau permanent. Bes affluents ainsi que les Volta Rouge et Blanche et leurs affluents tarissent en saison s~che o~

Se transforment en un chapelet de mares plus au mains perennes. Toute- fois la Tapoa, la Sourou, le Mekrou ne tarissent pas chaque annee.

La grande zone d'expansion des crues du Niger dite "cuvette lacustre"

Se situe en majeure partie en dehors de la Region. Elle se pro lange toutefois

a

l'interieur des limites du Liptako-Gourma notamment dans le cercle de Goundam, au Nord du Fleuve, par les lacs Fati, Oro,

Faguibi~e, Gouber et Tele ainsi que, verS le Sud, par la region des lacs Niangaye, Korare, etc . . .

En dehors des lacs et des zones d'expansion des crues, la Region com- porte plusieurs grandes mares endorelques permanentes et quelques ma- res saisonnieres.

Quant aux eaux souterraines, elle sont sous une dependance plus au moins etroite de la constitution geologique.

Dans les regions

a

sous-sol cristallin (Adrar des 1foras. Bouclier ni- gero-voltalque), il n'y a pas

a

proprement parler de nappe phreatique, mais il existe de multiples poches dans les ar~nes et roches alterees,

a

debit ponctuel limite, qu'il faut rechercher en fonction des besoins et dont la localisation peut etre laborieuse. Les zones fissurees peu- vent servir de collecteurs aux eaux d'infiltration et fournir, quand elles sont reperees, des debits beaucoup plus importants.

Ceci est egalement valable pour l'Oudalan-Liptako, avec, en plus, la possibilite que des vallees fossiles plus au mains colmatees contien- nent des reserves permanentes utilisables, meme sous le nivenu de ma- res

a

ass~chement periodique. 11 existe aussi des nappes de cuirasses lateritiques, de perennite aleatoire. Par contre, les dunes sont habi- tuellement steriles.

. I

(24)

5Y-I- 15

Dans Ie Gourma malien (et sa frange nigero-voltaique), les seules res- sources importantes, sauf celles qui proviennent du stockage des eaux infiltrees dans Ie sillon du fleuve Niger, sont

a

esperer dans les couches de l'Infracambrien; les niveaux carbonates ant revele des res- sources interessantes, dont une de premiere importance; les gres de ba- se devraient receler des reserves exploitables, mais ils sont insuffi- samment explores; i1 pourrait en etre de meIDe pour les facies metamor- phiques, quand ils sont fissures.

Ls s" ter-r-ai ns r e o e nte , bien r-e pr e sente s dans Ie Gonda et dans Le bassin des Iullemmeden, renferment des reserves c on sid e r ab Le s d' eau geIli2rale- ment so us pression, parfols jaillissantes , notamment dans les Dallols.

On trouve des conditions analogues dans Ie detroit soudanais, taut dans Ie Continental Hamadien que danG Ie Continental Terminal. A noter toutefois Ie caractere pratiquement sterile du Continental Terminal dans son biseau sec bordant Ie flcuve.

1.3.4.

ECO-CLIMATOLOGIE

Dans ses nouvelles limites, la Region s'etend de la zone saharienne du Nord-Mali

a

la zone Sud-soudanienne, en passant par les ~ones Nord- soudanienne, pre-sahelienne et sahelienne. La vegetation varie des con- ditions les plus desertiques

a

la foret claire et

a

la savane boiseej la pluviosite couvre toute la gamme depuis Ie desert (pluies occasion- nelles avec periodes seches superieures

a

un an)jusqu'a l'isohyete de 1200 mm. La variation annuelle de la pluviosit~ atteint et depasse souvent 50%.

Les conditions offertes

a

la production agricole s'etagent de la zone sub-marginale-ou le mil pEmicillaire donne un r e n d ement aleatoire-

a

la zone tropicale propiceaux grandes cultures de caton, arachides, sorgho, etc •..

L'elevage rencontre des conditions tout aussi variees ; elevage au dro- madaire dans les conditions sub-desertiques; elevage transhumant de

(25)

SY-I-16

zebus, chevaux, anes, chevres et moutons dans la zone sahelienne; e1e- vage sedentaire et embouche en zone soudanienne et enfin zones

a

tse-

tse impropres

a

l'elevage du gras betail (sauf races trypano-toleran- t e s ) •

Le fleuve Niger et ses zones d1expansion des crues creent, sur des surfaces importantes, un ecotype particulier propice aux grands deve- loppements hydro-agricoles.

Prenant comme limite les isohyetes de 100, 300, 500, 700 et 950 mm, la superficie du Liptako-Gourma se repartit comme suit entre les zones ecologiques ( cfr. carte SY-2 ci-contre) :

km2

%

zone saharienne « 100 mm) 340.000 34

zone sahelo-saharienne (100

a

300 mm) 280.000 28

zone nord sahelienne (300

a

500 mm) 129·000 12,9

zone sud saheL'ienne (500 a 700 mm) 130.000 13 zone soudanienne (700

a

950 mm) 105·000 10,5 zone soudano-guineenne (950 a 1200mm) 16.000

1,6

Total 1.000.000 100

(26)

SY-1- 1

7

1.4. GARAGTER1ST1QUES DEMOGRAPH1QUES ET ETHN1QUES

1.4.1. DEMOGRAPH1E

La population du Liptako-Gourma peut etre estimee

a

un total de 5.233.000 habitants, selon les recensements de l'administration. La repartition en est la suivante

Haute-Volta

1000 hab , hab/km2 1000 hab , hab/km2

ORD de l'Est 349 7,0

ORD du Sahel 274 7,4

ORD de Ouagadougou 837 3 4,9

ORD de Kaya 557 25,8

ORD de Ouahigouya 11'/ 3 1,0,1

ORIJ de Ko up eLn ;;~C~ 2'),8

Total Haute-Volta 2.'/'79 17,')

(53%) Mali

Verne Region

Gercle de Bandiagara 138 19 Gercle de Bankass 124 18,4 Gercle de Douentza 133 5,8

Cercle de Koro 134 12,2

VIeme Region 446 0,6

Total Mali 975 1,28

( 19%) Niger

Departement de DOBSO Departement de Niamey Total Niger

536 963

17,3 10,7

'1.499 (28%)

12,4

Total Liptako-Gourma 5,0

=====~~============

(27)

Sy-I -')3

La Region apparait done extremement heterogene quant

a

la repartition demographique : la Haute-Volta presente de hautes densites et apporte plus de la moitie de la population.

Le Mali comporte des den5it~s moyennes en V~mc R6gion, extr61nemcnt bas- ses en VI erne Region (dont Ie cercle de Tombouctou enticrement deserti- que offre sur quelque 300.000 km2 une densite moyenne de 0,15 hab/km2).

II ne participe qu'a concurrence de 20

%

a la population du Liptako- Gourma.

Le Niger offre des densites moyennes et apporte pres du tiers de la po- pulation totale.

On notera la grande diversite dans la densite de la population: extre- me en pays Massi au elle dep,.sse parfois 60 habitants au km2, elle ee reduit

a

mains d' un habitant/km2 dans la zone Nord du Sahel.

Un element c ommun t o uto I'oi s

u

l' c nnc mbI.c du Lipt nk o-xtou rmu Ln donn i-.

te de l'occupntion humai n o (et. an i.rnnLo ) nt t.c i nL par-touI: ot d('p""",'

souvent Ie plafond impose, dans leG conditions actuelles d'exploita lion, par Le potentiel producteur propre

a

c h a qu e zone ecologique.

Font seul s exception quelques terroirs cultivables du bassin des Vol- ta rendus inhabitables par L tc n ch oc c r - co a e (llc e ci t e d e a rivieres") et

l ' ORD de 1IEst.

L'importance relative que prend la Haute-Volta avee 53% de la population totale de la Region provient du fait qu'une partie du pays Massi, a tres haute densite demographique, se trouve comprise dans les limites. II en resulte non seulement un certain desequilibre entre les Etats-mem- bres mais aussi une grande heterogeneite. En effet, aux problemes des regions a dorninante pastorale (sahelienne et nord-soudanienne) vien- nent s'ajouter les problemes complexes des zones surpeuplees du plateau Massi

a

dominante agricole et ffieffie quasi exclusivement &gricoleg6

Par souci d'homogeneite, on a-rr ai t pu concevoir que scient exclus les ORD du Sud-Ouest a savoir Ouagadougou et Koupela, mais la Mission a

(28)

SY-1- 19

estime preferable de les maintenir en raison des complementarites existantes et potentielles entre zone pastorale et zone agricole.

1.4.2. ETHNOLOG1E

L'heterogeneite est tout aussi grande en matiere ethnique. LeG pns- teurs Touareg et Maures, d'origine berbere, nomadisent en zone sahe- lienne au Nord' du fleuve principalement , avec transhumance au Sud;

quelques arabes s'y melent. La grande ethnie des Sonrai et ses diver- ses ramifications, cultivateurs et eleveurs generalement sedentaires, occupent les rives du fleuve et ses zones d'expansion (notamment la portion de la cuvette lacustre comprise dans les limites du Liptako- Gourma~ Leur habitat s'elargit vers Ie Sud dans les zones saheliennes Ii o~ la pluviosite permet la culture du mil. Les Peuls, pasteurs no- mades au semi-sedentaires, pratiquant une certaine agriculture de sub- sistance, voisinent d'une part avec les Sonrai, d'autre part avec les cultivateurs Mossi. Ces derniers avec les Gourmantches occupent la plus grande partie de 1", zone voltaique du Liptako-Gourmn. Enfin, l"s Dogon, en Verne Region malienne, viennent completer cettc mosniquc ethnographique sommairement esquissee.

(29)

SY-I-20

1-5. DONNEES ECONOMIQUES DE BASE

1.5.1. L'ECONOMIE DES ETATS MEMBRES DU LIPTAKO-GOURMA

L'etude des comptes economiques des 3 Etats-membres de l'Autorite de Dev e Loppernent I ntegr e du Liptako-Gourma r eve Le entre-eux de nombreux points communs, et notamment les suivants :

~ Croissance tres lente, guand pas nulle ou regressive du produit in- terieur brut

par

habitant.

On releve, en effet, les donnees globales ci-apres (1)

Population (106

hab . )(1970) PIB

(10

9

F.CFA.)

Haute-Volta Mali ~~~:':::

---

5,38 (S2) 5,02 (82) 4,02 (82)

"-

prix courants a prix constants

"-

prix c our an ts

1964 -69,2(S1) 1966 -65,9(82) 1965 -74,1(S2) 1970 -89,7(S1) 1973 -78(S3)(2) 1970 -100,9(S2) croissance PIB

"- deduire :

hausse des prix

%

croissance

demographique

%

croissance PIB nette, par habitant

1964-70 4,2

%

- 2,33 (S2)

- 2,55 (S2)

- 0,68

1966-73 (2) 2,3

%

- 2,55 (S2)

- 0,25

1965-70 6,5%

- 2,00 (S2)

- 2,71 (S2)

+ 1,79

(1) Nous indiquons entre parentheses la source des informations, comme suit

(S1) = IBRD - Jan.13.1972 "Upper Volta - Updating Memorandum"

(S2) = Economic Commission for Africa "Statistical Yearbook West- Africa" - 1972

(S3) = Gouvernement du Mali - Service de la Statistique (2) Projection

(30)

SY-I-21

Nous faisons quelques reserves pour les donnees relatives au PIB en

Re-

publique du Niger. En 74,1.10

9

F.CFA en 1965 30

%

de 1965

a

1966 et

effet, d'apres la meme source, Ie PIB passe de

a

96,0.109 F.CFA en 1966, indiquant un bond de une quasi-stagnation de 1966

a

1970. Calculee

a

partir de 1966 , la croissance du PIB se reduirait, en effet,

a

1,06

%

et la croissance du PIB per capita - 3,65

%.

Jusqu'a meilleure information, nous retenons sous reserve une valeur moyenne qui se situerait vers - 1

%.

En conclusion - et sous reserve de verification pour Ie Niger - on re- tiendra que,dans les 3 Etats-membres, la croissance demographique ma- joree de la hausse des prix depasse la croissance du PIB. Le produit par habitant serait done en regression partout, sauf peut-etre au

Niger.

b. Structure du PIB

Elle montre une predominance accusee du secteur primaire et, dans ce dernier, la predominance des productions agropastorales.

secteur primaire dont : elevage

agriculture ensemble secteur secondaire dont : industrie

(y compris artisanat)

Haute-Volta(S1 ) Mali (S3)

% %

(1970 ) (1970 )

44 44,1

27 18,10

11 20,90

38 39,00

21 14,3

1 1 14,3

Niger (S2)

%

(1970 ) 59,4

non di.spo- nible

11 ,7

non dispo- nible secteur tertiaire

dont:administration

35

100

10

41,6

100

11

,6

28,9 - - 5,9

100

Les donnees provenant d'une source differente pour chacun des pays, la comparaison entre Ces derniers nlest pas rigoureuse. On retiendra seu- lement Ie niveau reduit du secondaire, la plethore du primaire et du tertiaire.

(31)

8Y-I-22

c. -Niveau extremement reduit du PIB/hab.

11 justifie le classement des 3 pays parmi les plus pauvres du monde.

PIB/hab. (CFA)

Haute-Volta (1970 ) 16.700 (82)

Mali (1973 ) 14.500(83)

Niger (1970 ) 25.000(82) La position privilegiee du Niger par rapport aux deux autres Etats- membres merite d'etre relevee. Elle ne resulte pas encore de la pro- duction de concentres d'uranium. Celle-ci n'apparaitra qu'en 1971 • .d.Caractere rural dominant de la population et predominanceabsolue

des activites rurales

Population urbaine Population rurale

Actifs urbains %

Actifs ruraux %

% (1970)

% (1970)

Haut e-Vcl

t

af Sz )

4,2

95,8 100

6 94 100

Mali(82) 7,1 92,9 100 non disponible

Niger (82) 4,3 95,7 100 non disponible

e.

'Deficit de la balance commerciale Haute-Volta

(82) (197 1 )

Mali (82) (197 1 )

Niger (82) (1970 ) Importations de biens c.a.f

10 6 C.F.A.

Exportations de biens f.o.b 10 6 C.F.A.

Deficit 10 6 C.F.A.

Taux de couverture %

14.054 4.408 9.646 31,4

9.800 5.450 64,3

16. 21 3 8.795 7.418

54

, 2

(32)

SY-I-23

La position du Niger s'ameliorera sensiblement en 1971 grace aux pre- mieres exportations de concentres d'uranium, donnant un taux de couver- ture de env. 71

%

(1). CelIe de la Haute-Volta est particulierement de- favorable. Une reduction appreciable des exportations (avec incidence sensible sur Ie PIB) est previsible dans les 3 pays des 1974, suite aux pertes causees par la secheresse dans Ie cheptel, source importante d' exportation, comme i l ressort du para. 1.6.6. ci-apres.

f. Structure des exportations

(%

en valeur)

I Haute-Volta Mali Niger

(2)

0)

(4)

(1970 ) (1970 ) (1970)(1Sm)

Exportations totales 100 100 100 100

-dont : produits miniers nil 0,6 nil 18,5

produits divers 7,6 3,2 5,7 6,5

produits agropastoraux 92,4 96,2 9 4,3 75,0 -dont: produits vegetaux

primaires 29,7 13,3 63,5 34,7

secondaires 25,7 41,3 10,5 16,9

produits animaux

primaires 33,0 3 2,2 15,8 22,0

secondaires 4,0 9,4

4,5

1,2

Le caton egrene a

ete

range parmi Les produits .secondaires, en c o r e qu' i l ne represente qu'une faible etape de l'industrialisation. Les cuirs et peaux ont ete ranges en produits primaires. A l'exception du Niger (et

a

dater de 1971 seulement), les produits agropastoraux representent la quasi totalite de l'exportation.

(1 ) Source Marches 'I'r op i.c aux et Medi t.e r r arie en s 8.12.72

(2)

"

Commerce exterieur Haute-Volta 1970

0) "

Annuaire statistique du Mali 1970 (4)

"

Marches Tropicaux et Mediterraneens 8.12.72

(33)

8Y-I-24

g. DispDrit~ des rcvenus urbains et rurnux pt modicit6 de CPG derniere

Revenus estim~s

Haute-Volta (81) Mali Niger

-

milieu rural 7·000 C.F.A. non disponible

-

milieu urbain 35

a

50.000 C.F.A.

" "

h.Haut pourcentage d'autoconsommation dans 18 revenu rural, c1est-a- dire extreme modicite du revenu monetaire rural

estime en Haute-Volta (81)

- 2.750 C.F.A. (soit autoconsommation 61

%

!)

i. Conclusions

Les donnees sommairement esquissees ci-avant montrent

a

suffisance combien les

3

Etats, soumis

a

de dures contraintes ecologiques et en- claves au centre du continent, loin de toute possibilite d'echange avec les marches mondiaux, ant vu leur developpement economique (et social) entrave par ces circonstances adverses.

II est particulierement preoccupant de cons tater la quasi stagnation economique qui les affecte en depit des efforts des Gouvernements, en depit du volume considerable de l'aide financiere et technique inter- nationale et bilaterale et en depit aussi dec qualitec de courage et de tenacite des peuples qui traditionnellement habitent ces terra irs ingrats.

De la breve analyse ci-dessus se degage toutefois la tendance plus en- courageante de l'economie du Niger.

II etait important de situer Ie Liptako-Gourma dans ce cadre economi- que global. On peut considerer, en effet, que l'acte constitutif du Liptako-Gourma,s'il a pour objet de creer une entite economique nouvel-

le distincte de cet ensemble,a aussi pour effet de constituer une sorte d' echantillon representatif des problemes de developpement qui Se posent

(34)

SY-I-25

non seulement

a

la Haute-Volta, au Mali et au Niger mais aussi aux au- tree regions saheliennes sans littoral.

On constatera ci-apres que, situe dans Ie cadre economique des 3 Etats- membres, l'echantillon represente bien tous les problemes de developpe- ment qui s'y posent, mais i l les represente sous leur forme la plus ai- gue, on pourrait quasiment dire la plus desesperee.

En effet, dans chacun des 3 Etats Se concretisent quelques actions de developpement tres valables mais elles sont situees en dehors du Lipta- ko-Gourma. Ce sont : Ie Sud-Ouest voltaique avec ses activites coton- nieres et arachidieres, Ie projet sucrier et les perimetres rizicoles;

Ie "triangle de prosperite" du Mali (1) et enfin, au Niger, la zone arachidiere et cotonniere et Ie centre de developpement minier d'Arlit.

Sont de ce fait regroupees dans Ie Liptako-Gourma les parties les plus desheritees des 3 Etats. Les rares actions de developpement qui y sont entreprises sont de dimensions modestes et sans incidence marquante sur les perspectives economiques. Seul fait exception Ie Liptako-Gourma nigerien avec ses perimetres rizicoles, ses ranches d'elevage et son proj et suc ri er ,

Seule une analyse statistique tres laborieuse permettrait d'etablir, pour la Region du Liptako-Gourma, des donnees economiques de base ana- logues

a

celles resumees ci-avant pour chacun des Etats-membres.

Le temps imparti pour l'execution du Projet ED/1335 ne permettait pas Le developpement d' investigation.s dans ce s en s ,

On peut toutefois degager les elements essentiels ci-~pres

(1 ) triangle Bamako-Mopti-Sikasso Etude des Transports - Rapport

B.I.R.D./TRACTIONEL A1 - juin 1968

(35)

SY-I-26

a. Population

Admettant que soient adoptees les limites proposees sub.I.2.2., la popu- lation du Liptako-Gourma se decomposerait comme suit:

Haute-Volta Mali

~~~~::

Total

---

h ab ,

2.759·000 975.000 1.499.000 5.233·000

superficie/km2 153.950 762.856 121.300 1.038.106

hab./km2 17,9 1,3 12,4 5,0

population

urbaine

150.000 47.700 109.000

% urbanisation 6,1 4,8 10,4 5,95

Calculee ainsi, la population totale comprise dans la zone d'action du Liptako-Gourma depasserait 5 millions d'habitants, soit un groupement humain dont le developpement economique et social merite serieuse con- sideration.

La tres faible densite de la population au Liptako-Gourma malien provient en partie du fait que nous aVOns admis de considerer l'entierete des sub- divisions administratives recoupees par la limite theorique initiale,' en l'occurence les vastes espaces sahariens inhabites au Nord de la ligne Tombouctou-Kidal. Arretee a cette ligne, la superficie serait notable- ment inferieure et la densite plus elevee.

On remarquera que, bien qu'englobant 2 des 3 capitales nationales, la po- pulation reste essentiellement rurale. Le taux d'urbanisation, inferieur

a 6%, est a ce propos tres significatif.

La distribution de la population dans la Region est extremement variable.

Laissant a part les vastes espaces sahariens inhabites, on constate une tres inegale repartition du peuplement humain, le plus souvent commandee par les conditions de sol et de climat, avec, en certaines zones, notam- ment sur le plateau Mossi et le plateau Dogon, une densite superieure a

la capacite ecologique ce qui, dans un pays exclusivement rural, consti-

tue un grave facteur inhibiteur du developpement en meme temps qu'une

redoutable menace de degradation du potentiel producteur des sols.

(36)

SY-I-27

Meme dans les vastes espaces consacres

a

l'elevage sahelien la densite de la population, quoique tres faible numeriquement, ne pourrait sou- vent, dans lea conditions actuelles d'exploitation, s'accroitre sans entrainer une deterioration du revenu. Ce dernier, en effet, repose ex- clusivement sur Ie produit des troupeaux,lesquels depassent dejG la

capacite des parcours dont la degradation est perceptible.

Le taux de croissance de la population du Liptako-Gourma,

a

defaut de

determinatiornplus precises peut etre deduit des taux de croissance calcules pour chacun des trois pays, soit 2,55% pour la Haute-Volta et Ie Mali et 2,71% pour Ie Niger.

Les ethnies nomades qui representent moins de 50% de la population ont un taux de croissance inferieur aces moyennes. Par contre, Ie Liptako- Gourma comprend les deux centres urbains de Ouagadougou et de Niamey dont la croissance demographique est tres rapide.

On peut done estimer que la croissance moyenne de la population du Liptako-Gourma ne peut etre inferieure actuellement

a

2,5% par an, ce

qui pose un probleme socio-economique de premiere gravite.

On remarquera que,

a

ce rythme, la population depassera 6 millions en 1980 et aura double (plus de 10 millions)

a

l'horizon 2000.

b. Produit interieur brut et revenu monetaire par habitant

Actualisees

a

1973, les valeurs donnees sub.I.6.1. pour la population et pour Ie PIB des 3 Etats deviennent

Haute-Volta Mali ~~g~~ Total ---

1J

hab. (1973) 5,80 5,45 4,35 15,60

PIB.(109 F.CFA)(1973)

95

78 114 287

La moyenne compensee du PIB/habitant pour les 3 pays s'etablit des lors

a

18.400 F.CFA.

(37)

SY-I-28

11 est bien difficile de preciser si cette moyenne se veri fie dans la Re- gion du Liptako-Gourma.Seules les investigations socio-economiques comple- xes et couteuses -d'utilite d'ailleurs contestable- permettraient de le verifier. 11 y a tout lieu de croire qu'elle n'est pas atteinte, les zones les plus prosperes des 3 pays se situant hors du Liptako-Gourma.

Quant au revenu monetaire du paysan, c'est-a-dire de 94% de la popula- tion, il pourrait etre legerement superieur aux 2.750 F.CFA/an mention- nes pour la Haute-Volta.

En effet, la Region du Liptako-Gourma comprise dans les limites proposees par la mission ED/1335 couvre la majeure partie de la zone de peuple- ment Mossi ou le revenu rural moyen serait legerement superieur

a

celui

de l'Ouest voltaique (1). En outre, en ce qui concerne le Mali et la Haute-Volta, elle beneficie de la majeure partie du revenu monetaire resultant de l'elevage, part importante du revenu national. Pour le Mali notamment le revenu monetaire etait estime en 1966-67, pour Gao et Menaka, a 5-10.000 F.CFA. (2).

Quoi qu'il en soit, il reste certainement inferieur de loin a 10.000 F.CFA/an. Ce chiffre extremement bas constitue une entrave

a

tout de-

veloppement appreciable de l'economie de marche.

c. Structure primaire du PIB et caractere quasi exclusivement rural des activites

La concentration des activites sur le secteur agropastoral, telle qu' elle ressort de la structure des exportations des 3 pays, se trouve accentuee encore si l'on ne considere que la Region du Liptako-Gourma.

La seule production miniere (l'uranium d'Arlit) et la plupart des in- dustries, meme agricoles, sont, en effet, situees en dehors de la zone.

La part du secteur secondaire dans le PIB apparaitrait done plus redui- te encore qu'au niveau des Etats. Celle du secteur tertiaire, au con- (1) I.B.R.D. 1972

(2) Etude des Transports - B.I.R.D./TRACTIONEL - juin 1968

(38)

SY-I-29

traire, serait sensiblement la meme du fait que les limites proposees du Liptako-Gourma englobent les villes de Ouagadougou et Niamey, centres relativement importants d'activites tertiaires et notamment administra-

tives.

Le PIE qui serait etabli pour cet ensemble geographique accuserait donc un secteur primaire plethorique, un secteur tertiaire fort developpe et un secteur secondaire tres deficient, caracteristique d'une economie nettement sous-developpee.

d. Structure des exportations

Les produits pastoraux, dans leur forme la moins elaboree (betail sur pied), constituent

a

peu de chose pres l'unique exportation de la Region Cette concentration des echanges exterieurs sur un seul produit caracte- rise l'extreme vulnerabilite de l'economie. Ce fait 5e verifiera dans les annees

a

venir, les troupeaux ayant ete decimes par la secheresse catastrophique de la periode 1969-1973.

e. Conclusions

L'examen des donnees economiques de base pour l'ensemble des 3 Etats- membres conduit

a

caracteriser un retard de developpcment tres accuse.

La transposition de ces donnees

a

la seule Region du Liptako-Gourma mon- tre que, au sein de cet ensemble multinational, cette zone est plus desheritee encore.

Les deux capitales nationales qui sly trouvent comprises restent, bien entendu, en dehors de cette conclusion, du fait notamment du developpe- ment du secteur tertiaire et d'un certain developpement de la petite industrie peri-urbaine. On con5tate cependant que ces centres urbains n'exercent qu'un tres faible rayonnement economique sur Ie restant du Liptako-Gourma. lIs ne representent qu'une part negligeable de la popu- lation et leur contribution au PIE reste faible.

(39)

8Y-I-30

L'ensemble de la Region presente au plus haut degre les signes caracteris- tiques du sous-developpement economique :

- dominance quasi absolue de la population rurale et des activites agro- pastorales primaires,

- concentration des exportations sur une seule categorie de produits,

- niveau extremement bas du revenu monetaire; autoconsommation dtune large part de la production,

- tres faible developpement de l'economie de marche,

- naissance d'un hiatus croissant entre un secteur moderne

a

tendance

progressiste et un secteur traditionnel stagnant quand pas regressif.

On peut y ajouter les considerations sociales : sous-alimentation, anal- phabetisme, sante, etc ... qui toutes contribuent

a

caracteriser une si- tuation grave, rendue presque tragique dans les circonstances presentes suite

a

un deficit de pluviosite persistant pour la 5eme annee.

(40)

SY-I-31

1.6. INVENTAIRE SUCCINCT DES RESSOURCES

Nalls distinguerons les reSSQurCes humaines et les ressources physiques et, parmi celles-ci les ressourCeS renouvelables et les ressources non renouvelables, puis traiterons des ressources energetiques.

Les ressources renouvelables sont celles qui interessent la production agropastorale. Elles presentent cette caracteristique que leur mobili- sation en vue du developpement economique peut se faire sans entamer les reserves et etre indefiniment repetee au meme titre que l'annuite d'un capital.

Cette perennite toutefois n'est pas assuree. L'erosion et la sterilisa- tion des sols, la destruction du couvert vegetal, la degradation des conditions hydrologiques sont, pour Ie Liptako-Gourma, autant de phe- nomenes tres actifs qui amenuisent peu

a

peu les ressources disponi- bles.

Par contre, des methodes agropastorales correctes seraient sU3ceptibles non seulement de maintenir Ie capital producteur mais surtout d'en ma- jorer considerablement Ie revenu et de servir ainsi d'appui

a

un pro-

cessus continu de developpement.

Les ressources non renouvelables par contre, essentiellement les res- sources du sOlls-sol, Bont assimilables

a

un capital non producteur d ' interet. Les prelevements qulon y fait amenuisent la reserve; celle-ci peut disparaitre entierement apres quelques annees. Par contre, ces ressources ne sont pas sujettes

a

degradation. Non exploitees, ellffi se conservent indefiniment. Elles peuvent toutefois gagner ou perdre de la valeur selon l'evolution de la demande et les facilites d'acces au marche.

Ces considerations theoriques ont leur valeur car elles contribuent

a

definir Ie degre d'urgence des interventions en vue de la mobilisation des ressources.

(41)

SY-1-32

1.6.1. LES RESSOURCES HUMA1NES

L'objeclif du devcloppement est la promotion de la Gocictc humainc con- sideree. 1e6 ressources humaines offertes par cctte 0ociet& constituent en quelque sorte la matiere premiere

a

laquelle doit s'appliquer l'ef- fort de developpement. Cet effort de developpement, enfin, doit etre

fourni par 1a societe elle-meme, stimulee par certaines aides exterieures.

On peut done dire que l'homme constitue

a

1a fois 1a matiere premiere, l'outil et l'objectif de son propre developpement.

Les ressources humaines doivent, de ce fait, etre considerees au triple point de vue de la matiere premiere (appreciation quantitative et quali- tative), de l'objectif (caracteristiques de la societe nouvelle

a

laquel-

Ie doit conduire Ie developpement) et de l'outil (aptitude de la societe

a

fournir l'effort de developpement souhaite).

Quantitativement, les ressources humaines du Liptako-Gourma constituent un potentiel considerable (5 millions d'habitants) mais dont la partici- pation

a

l'effort de developpement est actuellement negligeable.

~ualitativement, elles sont extremement variables, considerant 1a mosai- que ethnographique qu'elles constituent, avec neanmoins quelques traits communs qui sont Le faible d eg r e d ' a.l.ph a oeti ea.tr on , l ' atta.chement aux traditions, la faible ouverture au progres, etc ...

L'orientation

a

donner

a

leur developpement est

a

definir d'une part en fonction des ressources physiques disponibles et d'autre part, en fonc- tion des caracteres propres

a

chaque ethnie. Ainsi ,Ie developpement in- dustriel n'offrant encore que peu de perspectives, i l conviendra, pour un certain temps tout au mains, de s'assigner camme objectif une societe

a

dominante agraire particulierement sensibilisee aux valeurs paysannes et aux notions de conservation et d'exploitation rationnelle des ressour- ces de la nature.

(42)

SY-I-33

Les modalites sont a preciser par une etude plus poussee, laquelle devra tenir compte des particularites ethniques et sociales et notamment de la coexistence d'un secteur moderne et d'un secteur rural, d1ethnies Dama- des, semi-nomades et sedentaires : Touareg, , Peuls, Dagons, etc ... Pour les Touareg, par exemple, l'objectif Ie plus souhaitable a assigner a leur developpement semble requerir une promotion humaine a l'interieur meme d'une societe qui conserverait son caractere pastoral et nomade.

Quant au secteur moderne, i1 pose, bien entendu, divers problemes soclo- logiques qui meriteront due consideration lors de la definition des orien- tations du developpement social. Ces problemes ne seront pas developpes dans la presente etude qui a voulu se concentrer sur Ie probleme de la plus grande masse de la population.

La contribution apportee jusqu'a ce jour par la population du Liptako- Gourma a l'effort de developpement est faible et ce pour diverses raisons.

Tout d'abord la population,

a

large dominante rurale, est soumise a un calendrier de travail commande par les saisons qui impose au cultivateur quelque

5

mois de pleine activite (labour, semis, sarclage, recolte)

6uivis d'une longue peri ode d'inactivite forcee, rythme traditionnel tres eloigne d1 u n effort sDutenu en vue d'un progres materiel. Meme absence d'effort soutenu chez les pasteurs encore que leurs activites soient rnieux reparties dans Ie temps.

Dans l'un et l'autre cas, les activites des masses rurales n'ont qU'une faible incidence economique. II y a peu de manifestations spontanees d'i- nitiatives en vue de rompre Ie cycle traditionnel des travaux saisonniers et peu de manifestations d'une volont~ de s'~lever par Ie travail au-des- sus du standing materiel tres modeste qui est Ie sort commun accept~.

Les masses rurales presentent ainsi un caractere statique, antithese d' une contribution a l'effort de developpement.

II y a,

a

cela, plusieurs raisons, la premiere r~side dans les circonstan- ces particulierement difficiles (climat, sol, surpopulation) susceptibles de decourager toute velleite de progreso L'obtention du minimum

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