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CHAPITRE II - LE DEVELOPPEMENT INTEGRE DU LIPTAKO-GOURMA GRANDES ORIENTATIONS

11.1. LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

11.1.2. LA PRODUCTION SECONDAIRE

La possibilite de developper les activites industrielles, objectif es-sentiel du secteur secondaire, se presente differemment selon les ty-pes d'industries envisages ~

Industries de traitement des minerais

Le traitement du produit primaire des industries extrnctivco cst 6vi-demment subordonne au developpement de ces dernieres, lequcl, nous l'~­

vans vu, depend soit de la demonstration de l'economicite combinee de l'exploitation et du desenclavement, si l'objectif est Ie conditionne-ment du minerai en vue de l'exportation, soit d'un elargissement du mar-che local offrant des deboumar-ches valables pour des produits plus elabores.

Or, Ie marche local, nous l'avons vu, n10uvre guere de perspectives econo-miquaspour les productions issues du traitement des ressources minieres

(petite siderurgie, ciment, engrais chimiques, ceramiques, etc .. ) vu son etroitesse resultant notamment de l'extreme modicite des revenus de la population. Par ailleurs, l'exportation de telles productions vers Ie marche mondial nloffre aucune perspective. Quant aux echanges avec les pays voisins, ils restent tres aleatoires, chaque pays s'effor~ant

de developper les memes industries.

La seule perspective de developpement

a

moyen terme dans cette branche de l'industrie se trouvera dans Ie conditionnement des minerais en vue de l'exportation (enrichissement, pelletisation,etc ..• ),lorsque Ie de-senclavement des sites miniers 6'averera realisable, mais ces activites industrielles relivent plut&t encore du secteur primaire.

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Industries de transformation de mati~res premi~r0G ou Bcrni-produits

---Elles peuvent itre qualifiies d'industries de main-d'oeuvre au de sous-traitance parce qu'elles sont essentiellement destinies

a

mobiliser les ressources humaines locales et qu'elles peuvent risulter d'accords en-tre industriels des pays sur-diveloppis et industriels des pays sous-developpes, les premiers "e ou e-ct r ai t ant" aUX seconds certaines operations que Ie cout de la main-d'oeuvre dans leur pays rend trap onireuses.

L'iconomie sur la main-d'oeuvre (cout unitaire et rendement) doit Cou-vrir les couts additionnels de transport et laisser un profit suffi-sant pour crier un intirit riciproque.

L'iconomie de Jlong-Kong est quasi entiirement basie sur ce type d'in-dustrie. Abidjan et Dakar s'orientent dans ce sens.

Les centres du Liptako-Gourma sont disavantagis par leur situation geo-graphique laquelle limite la possibiliti d '.y appliquer Le principe en raison des couts de transport.

Les perspectives semblent faibles mais seraient utilement investiguies.

Industries de substitution

Elles visent

a

remplacer les produits finis importis par des fabrications locales et voient igalement leurs perspectives limities par l ' i -troitesse du marche local, risultant de la dominante rurale de la popu-lation et de l'extreme modicite du revenu monetaire paysan, et par Ie manque d'ouverture des marchis des pays voisins.

Elles opirent la transformation de matiires premieres importies (exem-pIes: broyage de klinker, minoterie de bli); si elles opirent sur ma-tieres premieres locales nous lea rangeons sous 1a rubrique suivante.

Leur intiret economique est double : amilioration de la balance commer-ciale au prorata de la diffirence entre la valeur a l'importation du produit fini et de la matiire premiire et criation d'emplois.

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J

L'etroites~e du marche impose l'instaJ}ation de petites unites dont Ie produit fini peut atteindre un prix de revient depassant Ie cout du meme produit iaporte.

Quelques modestes industries du Liptako-Gourma relevent de ce type d' industrie, les seules perspectives d'un developpement appreciable resi-dent dans la croissance de la demande locale, liee a l'accroissement du revenu monetaire de la population.

Les industries de traitement des productions primaires agricoles et

---Elles sont evidemment liees a l'amelioration quantitative et qualitati-ve de ces productions, c'est-a-dire au developpement agropastoral.

Leur interet majeur est de valoriser la production primaire par la va-leur ajoutee du traitement industriel; de creer de nombreux emplois, de diversifier les productions et de laiGser 50uvent des sous-produits utilisables.

Elles sont tournees vers l'exportation ou vers Ie marche local. Dans ce dernier cas, nous voyons, une fois de plus, que leur developpement est

lie a

1a croissance du revenu monetaire, lequel, en najeure partie, ne peut provenir que du developpement agropastoral.

En conclusion, laissant

a

part les industries extractives d'exportntion et leur corollaire, Ie traitement industriel des minerais et exception faite d'eventuelles industries de sous-traitance, nous pouvons conclure que la voie du developpement industriel passe ineluctablemcnt par un de-veloppement agropastoral prealable.

Cela est d'autant plus evident que, par Ie developpement des nombreuses petites industries a l'amont et a l'aval de la production primaire ru-rale, on realisera non seulement Ie plus haut affet multiplicateur de l'augmentation du revenu mais la plus large creation d'emplois salaries et une diversification des activites eros favorable

a

la stabilite cco

no~ique.

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Or, Le developpement industriel et Le d ev o Loppcuro nL du :-,<,Cto u r- :W('OIl-daire en general sont, dans Le cas qui n ou a o c c up o , Lil c o nrii Cion nine quo non d'un progreo socio-economiquD valnblo. Lui Goul permettra de resoudre le probleme du degorgement des ~ones rurales surpeuplees, lui seul ouvrira des carrieres diverses aux jeunes scolarises, lui seul permettra l'essor d1entreprises variees.

Le developpement du secteur secondaire, indispensable au progres de la Region, ne pouvant resulter que du developpement du secteur primai-re agropastoral, nous pouvons conclure que ce dernier est la condition

sine qua non d'un developpement integre du Liptako-Gourma.