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- RECAPITULATION DES CONCLUSIONS PROJETS ET RECOMMANDATIONS

-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-111.1. SCHEMA GENERAL DE PRESENTATION

En conclusion des travaux de la phase I des etudes relevant du Projet ED/1335, la mission interdisciplinaire constituee par la Commis-sion Economique des Nations-Unies pour l'Afrique a depose 4 rapports sectoriels et un rapport de synthese.

Les rapports sect oriels

Geologie et Mines,

Developpement agropastoral

Transports et Telecommunications, Energie et Eau,

ont presente chacun, apres une analyse detaillee des conditions preva-lant dans chaque secteur et des perspectives de developpement de celui-ci, des projets et des recommandations specifiques, compte-tenu des o-rientations des autres secteurs.

Le rapport de synthese, dans les chapitres qui precedent, a resume et coordonne les points de vue exprimes par les rapports sect oriels et rappele l'essentlel de leurs projets et recommandations. 11 s'est, en outre, attache a l'analyse des aspects socio-economiques du developpe-ment. 11 a formule,a ce propos,les recommandations inspirees de cette analyse et un projet global d'etudes couvrant l'ensemble des aspects socio-economiques et socio-psychologiques de la promotion humaine.

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111.2. CONCLUSIONS GENERALES

La conclusion generale qUl se degage de l'etude est la suivnnte:

Le grand axe du developpement integre du Liptako-Gourma doit, dans un premier temps tout au mains, passer par une action decisive dans Ie sens du developpement agropastoral, sans negliger toutefois les deve-loppements miniers qui s'avereraient possibles.

L'objectif social global se presente des lors comme etant une societe

a

dominante agraire, impregnee des valeurs paysannes et decidement tournee vers l'utilisation intensive et conservatrice des ressources naturelles.

Cette orientation de base est imposee d'un cote, par Ie fait que l'eco-nomicite de la grande industrie extractive nla pas encore pu etre eta-blie, de l'autre par Ie fait que la situation geographique et la fai-blesse du marche local n'ouvrent que des maigres perspectives aux de-veloppements industriels autres que traitement des produits primaires de l'agriculture et de l'elevage.

Tous les efforts doivent cependant etre faits pour rendre possible l'ex-ploitation des ressources minieres. Ceci requiert,en premier lieu,une meilleure connaissance de celles-ci,ensuite un faisceau detudes inte-grees tendant

a

optimiser,dans Ie temps et dans l'espace,la reali-sation coordonnee d1 u n reseau d'infrastructures de desenclavement et de centres de production miniere.

Par ailleurs, l'elargissement du marche local par la croissance de la production agropastorale commercialisee ouvrira progressivement des perspectives au developpement des industries manufacturieres.

II pourrait resulter, des perspectives minieres ou industrielles qui seraient ainsi degagees, un certain inflechissement ulterieur du grand axe de developpement defini ci-dessus.

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Dans ce cas, les activites minieres et industrielles viendraient secon-der les activites agropastorales. NallS ne p~nsons pas, en effet, que celles-ci puissent jamais ctre releguees au second plan, pour la double raison qu'elles ne C8sseront pas, avant une tres longue periode, dfin-teresser la plUB grande masse de la popUlation et que l'eloignement des marches mondiaux maintiendra

a

un niveau modeste la profitabilite des industries extractives (sauf decouvertes nouvelles de ressources riches cuivre, nickel, ~olybdene).

L'axe agropastoral etant retenu comme option de base, l'etude constate que Ie developpement socio-economique selon cet axe,8st entrav€ par di-vers facteurs inhibiteurs :

- Ie climat, - les sols,

- la pression demographique et la charge de betail,

- les attitudes mentales et les aptitudes du milieu rural.

L'aridite, caractere dominant du climat, limite In periode de culture

a 6

mois,au maximum,par an ct ne permet la culture ainsi limitee dans Ie temps que dans la zone reduite ou la pluviosite de passe 500 a

600 mm/au; enfin,

a

l'interieur meme de cette zone reduite, la propor-tion des bons sols agricoles est faible.

L'aridite et Ie caractere saison~ier des pluies limitent d'autre part la production des paturages naturels et necessite, Gur de vastes es-paces, la transhumance des troupeaux dont l'alimentation et l'abreuve-ment sont neanmoins precaires.

La densite de l'occupation par l'homme et par les troupeaux a atteint et depasse la capacite ecologique du milieu, etant donne Ie mode ar-chaique d'exploltation, avec Comme resultat une degradation progressi-ve et souprogressi-vent irr~versible dro rCS50urces et une avanCA du d~6ert.

Enfin, la croissance demographique semble devoir se maintenir

a

2,5%

l'an, soit Ie doublement de la population en 28 ans. La croissance des troupeaux a·tendance

a

suivre Ie meme rythme. La situation dait done s'aggraver d'annee en annee.

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L'irrigation peut pallier l'aridite du climat. Encore faut-il que lion dispose,

a

la saison requise et

a

proximite des terres utilisa-bles, d'un volume d'eau suffisant. Or, tous les cours d'eau sont

a

sec en saison seche,

a

l'exception du fleuve Niger lequcl toutefois, non amenage, voit son debit d'etiage tomber

a

quelque 20 m3/scc. dans les mauvaises annees, soit de quoi irriguer plus ou moins 20.000 ha.

La seule issue

a

une situation aussi tragique corrslste

a

intensifier au maximum les modes d'exploitation des ressources : terres agricoles, paturages, eaux pluviales, eaux de surface et eaux sQuterraines en 51 assurant bien entendu de la conservation des reSSQurces.

Moyennant telle intensification, la face des choses peut etre changee.

QU'il nous suffise d'en citer deux exemples.

En zone sahelienne, le rendement d'une culture cerealiere tradition-nelle (mil pluvial ou sorgho de decrue) varie de 400

a

800 kg par ha et par an. Ce rendement est aleatoire : i l peut etre nul en cas de pluies deficitaires ou de crues trop faibles. Sous le meme climat, une culture intensive irriguee de riz donnera 8.000

a

10.000 kg par an et par ha et sera independante des aleas culturaux.

Dans la meme zone, la capacite de charge du paturage naturel atteint

a

peine u~'equivalent bgte bovine adulte"pour 7

a

10 ha et ce avec un rendement tres faible. Un elevage intensif avec paturage contrale,

supplement de patures irriguees en saison Beehe et un peu de complement de fourrage sec (paille de riz, fanes de niebes) ou concentres (sous-produits industr .818 : melasse, tourteaux, issues de rizerie au de mi-noterie, etc ••• ) porterait la capacite de charge

a

1 ou 2 tetes par ha, avec une production annuelle minimum de 100

a

200 kg de poids vif par an et par ha.

Une veritable revolution de l'agriculture et de l'elevage est donc pos-sible, sous deux conditions

i de disposer d'eau en guantite suffisante pour l'irrigation, d'ou l'importance primordiale des projets presentes pour l'amenagement du fleuve et des recommandations concernant l'hydraulique en general.

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i i de rr"ali~;cr u.ne mutnt.ion profonde du HlLli,l)u I'ur',ll c o n d ui t.nnI ;1

l'abandon des modes ancestr~ux de cultuf'e et d'~levn~8. Celle !lIU-tatioD se heurte ~ l'immobilisnle des masses rurnles dont les structures et les attitudes mentales sorlt traditionnellement In-compatibles avec la r&volution technique n~cessaire; d'O~ l'im-portance tout auasi primordiale des investigations socio-psycho-logiques et socio-economiques recommandees.

La revolution de l'agriculture dont nous faisons l'option de base du developpement integre de la Region exige

i Ie ralliement unanime des Autorites

a

cette these, une volante politique dans ce sens , 1a coordination des actions entre Etats-membres et entre Departements aU sein des Etats, la persevernnce dans l ' effort j

ii • la participation eclairee des masses ruralesj

i i i . des depenses de fonctionnement considerables notamment pour la formation et l'education des masses rurales, pour lrencadrement efficient des producteurs et pour la recherche ecologique et agro-nomique;

iv des investissements tr~s importants notamment l'equipement de8 ressources en eau et pour les amenagements hydro-agricoles.

Elle ne peut resulter que d'un programme ~ tr~s long terme, sl~tendant

progressivement au depart des r&alisations initiales modestes (eu ~gard

~ l'enormit~ de la t~che) et sur base d'~tudes et de recherches cohe-rentes.

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