• Aucun résultat trouvé

CHAPITRE II - LE DEVELOPPEMENT INTEGRE DU LIPTAKO-GOURMA GRANDES ORIENTATIONS

11.2. LA PROMOTION HUMAINE

11.2.1. PROBLEMES INSTITUTIONNELS

L'etude du developpcment integre du Liptako-Gourma pose au point de vue institutionnel une certaine difficulte.Au niveau d'une entite nationale I'etude comporterait necessairement un important chapitre traitant des institutions dans leurs relations aveC I'effort de developpement du pays.

L'institution centrale responsablc de la planification serait analysee dans ses structures et son fonctionnement; les finances publiques, Ie budget, la fiscalite seraient etudies; les articulations entre ~iniste-res et services responsables de la mise en application du Plan seraient examinees de maniere

a

y deceler les eventuelles faiblesses de structu-re ou de fonctionnement entravant l'effort de developpement.

Enfin, au niveau des services d1execution du Plan, on etudierait les diverses institutions publiques, semi-etatiques ou privces, con:ribuant aux actions de developpement dans Ie secteur economique et dGns Ip.

SY-II-27

secteur social.

Le Liptako-Gourma ne constitue pas une entite nationale mais bien une entite multinationale formee par la reunion de trois portions de ter-ritoire -relevant chacune d'une entite nationale differente.

Ledeveloppernent de chacune de ces portions ne peut evidemment se

concevoir que dans Ie cadre institutionnel du pays dont i l fait partie.

L'integration du developpement des trois territoires dans Ie cadre d' une entite multinationale devrait done etre pensee en fonction de trois ensembles institutionnels differents ce qui conduirait

a

une

complexite tres grande.

La Mission ED/1335 a pense qU'il ne lui appartenait pas d'entreprendre, dans les trois pays, l'etude des problemes majeurs mentionnes ci-avant et d'en tenter une synthese.

La structure institutionnelle de l'Autorite elle-mewe ne justifie au-cune observation 8i ce n'est au niveau de la coordination entre les diverses institutions multinationales operant dans Ie meme secteur geo-graphique. Les etudes, en consequence, ont ete limitees aux problemes des institutions les plus directement en rapport avec la promotion econo-mique et tout particulierement rurale,

a

savoir Ie credit agricole, les cooperatives et les organisations regionales de developpement rural. II faudra en outre que les projets proposes et les actions recommandees scient compatibles avec les institutions centrales des trois pays.

Ce point a ete largement traite dans Ie rapport sectoriel nO 2. II fait I'objet dlun projet d'etude oriente vers une extension, unp ame-lioration et une harmonisation des institutions de credit agricole

dans les trois pays, institutions d'ailleurs tres comparables dans leurs structures et leur fonctionnement.

SY-II-28

Les organisations cooperatives rurales en fonction en Haute-Volta et au Niger, ant

ete

sommairement analysees~ Elles excrcent u~e ou plu-sieurs des diverses fonctions usuelles des cooperatives agricoles :

- achat et commercialisation des produits, - services (labour, irrigation, etc . , . ) ,

- vente aux membres d'articles de consommation courante, - fonctions d'intermediaire vis-a-vis du credit agricole.

Elles exercent, dans certains cas, une fonction de formation (forma-tion du personnel de cooperative),

L'action des cooperatives s'articule de manieres diverses et parfois confuses avec celIe d'institutions de developpement rural qUi souvent exercent certaines des fanctions d'une cooperative.

Au Mali, le mouvement cooperatif n'a pas ete developpe. Les fonctions des cooperatives sont exercees ici par d'autres institutions, a savoir societes d'Etat chargee8 08 1a commercialisation et organismes de

de-veloppement rural dit s "operations",

L'extension d'un mouveme~t coopera:if tendant

a

1a creation generalisee de cooperatives agricoles au sens entier du terme constitue-t-elle un objectif a retenir

? Remarquons qu'il presuppose non seulement

l'exis-t e n c e d' un "esprit co o pe r a'ti f'" mais encore I' existence, dans Le milieu paysan, d'un nombre suffisant d"indivldus capables de constituer les cadres de contrale et de gestion des cooperatives a defaut de quoi les cooperatives sont des institutions artificielles relevant en fait de l'administration.

Ces prealable~ n1etant que particllcment realiseo1 11 convient po~r

l'immediat de s'en tenir soit a des pre-cooperatives, soit a des orga-nisffies,charges des fonctions de commercialisation au de service ,im-briques dans les organisations de developpement rural et administres, partiellement tout au moins, p~r la puissance publique.

SY -II-29

II importerait cependant que soit clairement definie une politique

a

longue portee en matiere de developpement des cooperatives, ensuite que, sur la base des options prises en la matiere par chacun des Etats, soient etudiees les modalites de realisation progressive des organis-mes cooperatifs. II conviendra notamment de se prononcer sur l'oppor-tunite de voir les organisations actuelles evoluer progressivement vers une structure cooperative au sens entier du terme et, dans ce cas, il faudra s'assurer que ces organisations sont structurees et gerees de maniere

a

favoriser la croissance de l'esprit cooperatif et la

forma-tion des cadres des cooperatives.

Une serieuse etude socio-psychologique serait indispensable pour deter-miner comment Ie developpement de la cooperation pourrait s'appuyer sur des fondements traditionnels en voie d'evolution.

L'examen de ces problemes s'inscrira au programme des etudes de promo-tion humaine propose plus loin.

Elles sont largement decrites par Ie rapport sectoriel nO 21equel fait ressortir des structures assez differentes d'un pays

a

l'autre.

A l'origine, les organisations mises en place avaient un objectif limi-te : la propagation d'une culture de rente determinee, orientation de-fectueuse parce que etrangere

a

la recherche de solutions au probleme global technico-socio-economique de la promotion du milieu paysan.

Le Mali n'a gue r e de pas ae ce at ad e , Chaque lloperationfl y est o ri c ntc e vers un produit determine: coton, riz, arachide, etc ... Seule l'

"operation Haut e-Yal Le e!", sans relation aucune avec Le Liptako-Gourma, poursuit des objectifs plus diversifies sans toutefois englober, semble-t-il l'ensemble des problemes du developpement rural.

SY-II-30

En Haute-Volta, la conception a evolue depuis la constitution des ORD (Organismes de Developpement rural). Initialement orientes Vers une culture de rente, les ORD, dans les projets les plus recents (ORD de l'Est notamment), devraient englober tous les aspects du developpe-ment rural.

La meme conception Se generalise au Niger sans toutefois qu'aient ete constituees des organisations comparables aux ORD voltaiques. Deux institutions interviennent dans l'action : la Direction de l'Agricultu-re du Ministel'Agricultu-re de l'Economie rurale et l'U.N.C.C. (Union Nigerienne de Credit et de Cooperation). Par ailleurs, Ie Ministere de la Promo-tion humaine intervient par l'execuPromo-tion des enquetes de base en vue de l'implantation des services d'animation rurale et par la constitu-tion de centres d'animaconstitu-tion dans les Departements et Arrondissements.

Ces centres, agissant suivant les memes principes que les ORD de Haute-Volta, reunissent les agents des divers services interesses au deve-loppement rural (agriculture, elevage, eaux et forets, genie rural, sante, education, etc ••. ) en vue de la coordination de leurs inter-ventions.

Dans l'un et l'autre cas, au Niger et en Haute-Volta, on constate ain-si un effort tres louable d'harmonisation et de coordination des ac-tions au niveau de l'execution, dans les subdivisions administratives, mais cet effort ne Se retrouve pas au niveau superieur de la concep-tion et du contrale, c'est-a-dire au niveau des instituconcep-tions centrales.

Par ailleurs, au niveau de l'execution, l'integration des actions, no-tamment dans Ie sens de l'association agriculture-elevage, est loin d'etre toujours realisee, a fortiori lorsqu'il s'agit de la coordina-tion des accoordina-tions relevant de departements differents.

Pour une action efficiente d'animation et de developpement en milieu rural, i1 conviendrait, en premier lieu, que scient mises en place,

SY-II-31

dans les trois pays, des institutions assurant une meilleure coordina-tion au niveau central entre ministeres et services responsables du developpement rural.

11 conviendrait ensuite que les ORD (au organismes similaires) appre-hendent reellement la globalite des problemes du milieu rural et pour-sui vent une action integree dans taus les secteurs du developpement

sur la base d'un plan pre-etabli tenant compte aussi bien de la vocation des sols et des aspects techniques que des motivations et des attitudes traditionnelles.

11.2.2.1. Le probleme demographique

Les problemes sociologiques du Liptako-Gourma sont domines par la si-tuation demographique.

La densite de la population, des

a

present, atteint globalement, sous les modes actuels d'exploitation des ressources, la capacite ecologi-que de la Region.

11 Y a certes repartition tres inegale de la population sur toute l'e-tendue de celle-ci :

a

c6te de zones gravement surpeuplees tels le Pays Dogan et le Plateau Massi, il y a de vastes espaces

a

densite de-mographique faible, tres faible au nulle,mais ces espaces relativement vides n'offrent aux populations excedentaires que tres peu de possibi-lites d'expansion.

En effet, l'extreme Nord de la Region,

a

climat saharien, est inhabita-ble. Les zones saharo-sahelienne et nord-sahelienne, apparemment vi-des, ant, en fait, atteint la densite maximum d'occupation compatible avec l'elevage nomade, seule utilisation economique possible dans la situation presente. 11 ne reste finalement d'autres possibilites d' expansion que certains secteurs de la zone soudanienne ou sud-sahelien-ne peu habites parce que infestes d'onchocercose, au pour d'autres raisons mal definies, mais la superficie en est reduite et la capacite d'accueil faible, compte tenu de la vocation des sols.

SY-II-32

La pression demographique sur les terroirs densement peuplcs a, des

R

present, declenche le processus de regresslon ecologique : degradation du couvert vegetal; perte de fertilite des sols; perte d'eaux pluvia-les par ruissellement; erosion; desertification. Elle a aussi pour effet d'interdire tout developpement appreciable du revenu paysan si ce n'est par une veritable revolution des techniques agricoles et des traditions Gulturales, aucune extension appreciable des surfaces cultivees n'etant possible.

Telle est la situation presente. Si l'on considere l'avenir, elle prend des dimensions autrement inquietantes.

Nous avons adopte, ci-avant, pour la population du Liptako-Gourma, un taux de croissance estime de

2,5%

par an, lequel conduit au doublement de la population en 28 ans.

Cette estimation est moderee. Les specialistes de la C.E.A., en effet, admettent comme base de leurs projections demographiques pour les

3

Etats-membres des taux generalement superieurs et croissants,

a

savoir

Haute-Volta

Si rien n'etait change dans le mode d'utilisation des ressources, on ne pourrait man~uer d1assister dans les annees

a

venir

a

une

accelera-tion des processus de degradaaccelera-tion, a une deterioraaccelera-tion du revenu paysan deja extremement bas et a une aggravation des menaces de disette et de famine.

Certes, certaines actions sont en COUTS dans Ie milieu rural; Ie rapport sectoriel n° 2 en donne une relation assez complete en relevant toute-fois qu'elles sont d'envergure modeste en ce qui concerne le Lip-tako-Gourma. Elles ne sont en aucun cas appropriees ni a la gravite

SY-II-j3

ni

a

l'urgence de la situation. Des actions plus importantes sont pre-vues

CORD

du Sahel,

ORD

de l'Est, Programme des Volta). Elles pour-r"aient ame L'i cr-ez- Le revenu du paysan et contribuer

a

d e c Le nc h e.r un

~ertain processus de croissance economique.~uandbien meme on leur donnerait la plus grande ampleur, elles n'apporteraient guere d'alle-gement

a

la pression demographique ni de remede

a

la degradation des reSSQurces.

Le probleme sociologique majeur que pose le developpement integre du Liptako-Gourma decoule des considerations ci-avant. 11 consiste

a

de-terminer les interventions d'ordre social, economique et socio-psychologique qui doivent etre le complement indispensable des mesures techniques envisagees pour remedier

a

la situation presente et declen-cher un processus de developpement qui gagne de vitesse la croissance

demographique.

L'ensemble des actions technico-sociales

a

envisager dans ce but est complexe et demande une coordination attentive. Tres sommairement, on peut envisager les actions suivantes

le contr61e des naissances : son objectif serait de ramener la crois-sance demographique

a

un taux compatible avec la croissance economi-que. C'est une methode d'application difficile, souvent impopulaire, demandant de ce fait une preparation psychologique bien orchestree.

Son application a recueilli certains succes dans d'autres pays, mais Ie demarrage en est tres lent, ce qui est une raison majeure pour recommander le lancement des premieres campagnes sans plus de delai.

l'emigration, methode negative: e11e prive Ie pays de ses elements les plus dynamiques, les plus progressistes. Elle se pratique sponta-nement sur une certaine echelle au depart notrunment de la Haute-Volta et a fait jadis l'objet d'un programme concerte pour le peuplement des perimetres irrigues de l'Office du Niger, au Mali. Faute de mieux, c'est un mal necessaire. On ne peut reprocher aux jeunes,voltalques au autres,de chercher leur avenir ailleurs si la Region ne peut repondre

a

leurs aspirations au progreso

- la migration temporaire, tres pratiquee, notrunment en Haute-Volta elle presente un interet certain

elle allege la presGion d6magraphique danG les zone3 rurales surpeuplees,

elle contribue, par le rapatriement des salaires, a l'equilibre

SY-II-34

financier de la Nation,

les migrants temporaires echappent Q l'emprise de leur milieu traditionnel et, revenus chez eux, se montrent plus receptifs aux idees progressistes et plus aptes aux emplois salaries.

Les mouvements spont an e s de migration ternporaire devraient etre

fa-voris~s, organis~s et soumis ~ un certain contr6le de mani~re

&

pallier les pratiques abusives et les inconvenients sociaux qu'ils pourraient presenter.

- les transferts de population ou migrations internes (definitives), excellente methode poursuivant Ie double objectif de degagement des terrQirs surpeuples et de mise en valeur des terroirs sous-peuples.

Ses possibilites d'application sont malheureusement limitees. II ne faut pas se leurrer, en effet, sur la capacite des terroirs sous-peuples. La Haute-Volta, par exemple, au taux de croissance demogra-phique de 2,5%, verra, en l'espace de 15 ans, sa population augmenter

d'environ 2~ miliions d'habitants; en ce meme laps de temps, Ie pro-gramme de mise en valeur des vallees des Volta Blanche et Rouge, s ' i l est execute conformement au plan, en aura etabli 120.000

a

150.000 sur des terres cultivables liberees de l'onchocercose. Le probleme demographique n'est nullement resolu.

Les transferts de population po sent maints problemes sociologiques : selection des migrants, modalites de reinstallation (structures

80-ciales, habitat, regime foncier, animation, formation, esprit de cooperation, etc .•• ) et autant de problemes techniques et economi-que s ,

Le transfert ne prend toute sa valeur que s l i l s'accompagne d'une profonde mutation de l'agriculture qui d'extensive do it devenir in-tensive. Cette mutation doit etre operee tant dans les terroirs de depart que dans les terroirs d' ac c u ei.L, II faut done "prendre en

main" un remaniement profond d'un groupe social determine. La mutation necessaire interfere fortement avec les traditions tout particulierement

en matiere de tenure du sol. Ceci pose un difficile probleme de socio-psychologie qu'on a trop souvent tente de resoudre par l'application d'ideologies etrangeres tantot collectivistes, tantot individualistes.

SY-II-35

II y a grand danger non seulement de compromettre ainsi la stabilite des resultats acquis mais encore de ruiner Ie fondement traditionnel du milieu rural pour Ie remplacer par des structures artificielles mal integrees dans la mentalite paysanne et de ce fait inefficientes.

La solution ideale semble consister en une evolution du regime traditionnel, selon Ie genie propre

a

chaque ethnie, de maniere

a

Ie rendre compatible avec les exigences techniques de l'intensifica-tion de l'agriculture.(cfr. ci-apres, sub.II.2.2.2.2.).

-les transferts vers des activites autres que rurales

II s'agit essentiellement de la mutation de paysans ou d'eleveurs en salaries ou plus accessoirement en artisans ou employes.

On remarquera que,

a

moins de recourir

a

l'importation de vivres pour Ie ravitaillement du salariat, ce transfert ne modifie pas la pres-sion demographique sur Ie sol et laisse entiere l'ineluctable neces-site d'intensifier la production agricole.

II a toutefois l'avantage de degager Ie milieu rural et d'offrir aux paysans restes au village une faible ouverture locale vers l'economie de marche. II est bien evident que dans une region

au

il y a

95

agri-culteurs pour 5 non agriagri-culteurs, Ie marche local pour les produits des champs est tres exigu et les cultures de rente destinees

a

l'ex-portation sont la seule source de revenu. Toute modification de ce rapport dans Ie sens d'une diminution du nombre des producteurs sera benefique.

L'importance des transferts possibles est fonction, evidemment , de la capacite d'accueil du salariat ou de l'artisanat.

Celle-ci est helas tres faible actuellement pour Ie Liptako-Gourma. Le developpement industriel, notamment, comme nous l'avons demontre

Cl-avant, est gravement limite par la situation geographique et est en ma-jeure partie subordonne

a

un developpement rural prealable.

SY-II-36

C'est en premier lieu au niveau des villages tout autant qu'au niveau des centres industriels et urbains qu'il faudra favoriser la creation d'emplois salaries et artisanaux.

De plUB, dans tous les projets de devcloppements industriels ou de construction d'infrastructures, il faudra garder presente a l'esprit l'opportunite d'offrir Ie maximum d'emplois en favorisant Ie travail manuel au depens de la mecanisation et de l'automation. Les petites exploitations minieres semi-artisanales rep on dent bien a cet objectif.

-la sedentarisation des nomades, methode negative, consideree tant

sous l'angle de l'occupation des terres que sous l'angle de l'economie.

En effet, la sedentarisation des nomades, con~ue dans Ie sens de leur mutation de l'elevage nomade

a

l'agriculture sedentaire,entrainerait l'abandon de leur habitat actuel incompatible avec la pratique des cultures et leur installation dans les terroirs agricoles deja sur-peuples (sous les modes actuels d'utilisation des ressources).

Par ailleurs, l'elevage nomade etant la seule forme possible d'utili-sat ion economique de la zone sahelienne (en dehors des perimetres ir-rigables), son abandon consisterait

a

supprimer tout un secteur pro-ductif.

Les zones de parcours des eleveurs nomades ant cependant atteint et meffie depasse la saturation, comme expose au rapport sectoriel n° 2.

Le probleme se pose de transferer vers d'autres emplois la population excedentaire, ce qui ramene au point traite ci-dessus. Sa solution est difficile car Ie nomade veritable est foncierement attache

a

son genre de vie.

Nous craignons que la sedentarisation des nomades soit, elle aussi, une manifestation de la tendance trop frequente

a

resoudre les pro-blemes par l'introduction d'ideologies etrangeres. De serieuses etu-des socio-psychologiques et socio-economiques seraient opportunes avant de passer

a

la realisation de projets dans ce sens tant en ce qui concerne Ie transfert du pasteur nomade (type Targui) vers Ie

SY-II-37

salariat que Ie transfert du pasteur transhumant (type Peul) vers l'agriculture sedentaire.

-Ie developpement urbain

L'augmentation de la population urbaine au depens de la population des campagnes (exode rural) est un phenomene spontane qui freine dans une certaine mesure l'augmentation de la densite demographique dans les secteurs ruraux.

Lorsqu'elle ne correspond pas

a

une creation equivalente d'emplois urbains, elle est une nuisance plus qu'un benefice pour Ie developpe-ment. Elle tend

a

multiplier dans les centres urbains des formes de parasitisme social ou de pseudo-emploi qui ne sont que chomage

degui-se.

Les villes du Liptako-Gourma, tout au moins Niamey et Ouagadougou, connaissent une croissance demographique qui semble depasser large-ment la creation d'emplois. Les services de la C.E.A. estiment comme suit la croissance de la population urbaine

de 1970

a

1975 de 1975

a

1980

Haute-Volta 5,4

%

5,6

%

Mali 4,6

%

4,7

%

Niger 6,8

%

6,8

%

D'apres ces estimations, la population urbaine totalisee des 3 pays augmenterait de pres de

Yz

million de 1975

a

1980, ce qui,

a

raison de

1 actif seulement sur 5 personnes, demanderait la creation de quelque 100.000 emplois urbains pour les 3 pays. Une estimation tres sommaire donnerait, pour Ie Liptako-Gourma, une augmentation de 150.000 unites de la population urbaine soit une demande de quelque 30.000 emplois

1 actif seulement sur 5 personnes, demanderait la creation de quelque 100.000 emplois urbains pour les 3 pays. Une estimation tres sommaire donnerait, pour Ie Liptako-Gourma, une augmentation de 150.000 unites de la population urbaine soit une demande de quelque 30.000 emplois