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CHAPITRE II - LE DEVELOPPEMENT INTEGRE DU LIPTAKO-GOURMA GRANDES ORIENTATIONS

11.1. LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

11.1.1. LA PRODUCTION PRIMAIRE

11.1.1.1. Les produits m;niers

Les recherches poursuivies de longue date deja, aussi bien que les etu-des en cours, contribuent

a

deffiontrer l'existence au Liptako-Gourrna d' importantes reSsources minieres economiquement exploitables,dans la me-sure

au

Ie desenclavement des sites concernes permettra d'amener les produits

a

prix de concurrence sur Ie marche mondial.

Ceci implique que Ie volume et la valeur des ressourCes minieres exploi-tables s'ajoutant au volume et a la valeur d'autres ressources eventuel-les proches des premieres apporte au prealable une justification econo-mique suffisante des investissements requis pour Ie desenclavement.

L'exploitabilite economique des ressources miniercs, bien entendu, serait, dans une certaine mesure, liberee du probleme du desenclavement si les produits etaient destines

a

des usines de transformation alimentant Ie marche local (siderurgie, usine d'engrais, , .. ). Les dimensions actuel-les de ce marche, malheureusement, decouragent encore toute idee de de-veloppernent dane co sens.

On ne pourrait done assez insister sur Ie caractere absolument prioritai-re de la poursuite des etudes dans les deux secteurs interdependants : potentialites minieres d'une part, desenclavement d'autre part(dont il sera fait mention sUb.II.1.3.).

Leur but est de demontrer l'economicite d'inveGticDcmcnts coordonn8s en infrastructures de transports d'une part, en infrastructures minie-res d'autre part.

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Admettant que la dimonstration recherchie soit atteinte et permette Ie lancement d'un grand programme d'exploitation minierc, quelle 3crait l'incidence de ce dernier sur la poursuite des objectifs iconomiques difinis sub. 11.1 ?

8eraient rialisis,

a

coup sur, un diveloppement substantiel et la di-versification de la production primaire et des exportations avec, une fois dipassie la phase de construction, action positive sur la balance commerciale. Le P.I.B. s'accroitrait de la valeur de la production mi-niere et les finances des Etats connaitraient des ressources plus au mains importantes selon la balance entre les recettes (droits, taxes, royalties ou participation aux binifices) et les dipenses (service des emprunts iventuellement contractis et charges budgitaires directes au indirectes risultant de l'activiti concernie).

Ltincidence serait beaucoup moindre en ce qui cone erne Ia creation dt emplois. L'exploitation miniere moderne, en effet, exige tres peu de main d'oeuvre; Ie volume des salaires distribuis

(a

l'exclusion des salaires des cadres superieurs en grande partie transferes OU consa-eres

a

l'aehat de biens importes) serait minime; l'incidence sur Ie revenu monitaire moyen serait done negligeable; negligeable aussi si pas nulle l'action sur l'ouverture du marche interieur et nulle l'ac-tion sur Ia satisfacl'ac-tion des besoins aliment aires de la population.

Aucune attenuation, au contraire, ne serait apportee

a

la tension entre secteur moderne et secteur rural dent i1 sera question ci-apres

a

pro-pos de la promotion humaine.

8i donc les grands developpements miniers peuvent apporter de tres ap-preciables avantages au niveau des Etats : amelioration de la balance des paiements et amelioration des ressources budgetaires (au prorata de la balance des recettes et dipenses evoquee ci-dessus), ils ne

cons-tituent en aucune maniere une reponse complete aux divers objectifs . d'un developpement economique integre.

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Certes, lea ressourc€s budgetaires engendrees pRr l'exploitation mlnle-re permettraient aux Etats d'etoffer certains budgets de fonctionnement par trop squelettiques et de degager une epargne bUdgetaire. Celle-ci viendrait supplementer ou relayer les subventions d'equipement et les emprunts faits

a

l'aide exterieure.

II Y aurait de ce fait une contribution tres concrete

a

l'effort de de-veloppement mais il est evident que la poursuite globale des objectifs economiques enonces ci-avant (et des objectifs sociaux definis plus loin) exige la contribution des autres branches de la production pri-Maire.

Le resume donne,sub.I.6.3~ci-avant,des perspectives minieres montre que, dans l'etat actuel des investigations, la contribution du secteur minier semble devoir rester modeste et ne pouvoir intervenir avant plusieurs annees.

II est de ce fait doublement indispensable et urgent de demarrer une action globale de mobilisation primaire des autres ressources qui non seulement supplee

a

la modicite de cette contribution mais encore res-te valable dans Ie cas extreme ou la realisation des grands projets mi-niers s'avererait impossible.

Ces autres ressources ne peuvent etre trollvees que dans Ie secteur agro-pastoral.

Ce qui est dit ci-dessus ne concerne que la grande industrie extractive, entreprise

a

haute intensite de capital et faible intensite de main-d' oeuvre et non pas la petite exploitation semi-artisanale

a

haute inten-site de main-d'oeuvre et faible inteninten-site de capital.

La difference est d'autant plus accusee que parmi les projets presumes possibles au Liptako-Gourma, ceux qui concernent la grande industrie extractive exigent la mise en place des infrastructures de desenclave-ment, les autres pas.

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La promotion de ces derniers repond de faqon plus complete aux objec-tifs economiques bien que leur contribution globale doive rester mo-deste, voire tres modeste. Leur incidence sur la creation d'emplois et Ie revenu est importante et leur incidence sur la dette publique nulle.

En attendant que les etudes coordonnees de desenclavement et de mise en valeur des ressources minieres conduisent

a

une decision favorable au lancement des grands projets miniers ou que les recherches geolo-giques generales met tent en evidence des ressources nouvelles, il con-vient de mener activement lea operations recommandees en vue de pro-mouvoir les petites exploitations.

11.1.1.2. Les produits agropastoraux

A l'oppose de la situation prevalant encore dans Ie secteur minier, l'existence de ressources agropastorales economiquement exploitables est demontree par les activites poursuivies des a present.

A l'oppose aussi des grandes productions minieres, les productions agropastorales interessant Ie Liptako-Gourma ne posent normalement au-cun probleme de debouche : la demande pour la plupart des produits est croissante tant sur Ie marche local qu'a l'exportation, tout particulie-rernent pour les cereales, la viande, les produits maraichers, lea fruits, etc •••

Bien que susceptibles de beneficier grandement du desenclavement de la Region, elles ont prouve aussi la possibilite de se developper sans

mi-se en place de grandes infrastructures nouvelles.

II est aise de demontrer qu'un large accroissement du volume de ces productions offrirait la meilleure reponse aux objectifs prioritaires du developpement integre et plus particulierement a la satisfaction des besoins alimentaires et au relevement du revenu monetaire de la grande masse de la population,

a

l'extension de l'economie de marche, au deve-loppement des exportations, a l'amelioration de la balance commerciale et

a

la reduction de la tension entre secteur moderne et secteur rural~

SY-II-,!

Elle est techniquement realisable, au prix d'investissements et de frais r~currents relativement importants dont l'~conomicit~ devra gtre etablie, mais elle pose les pr-obLernos de l ' animation des mns s e s

p"y-SanlleS dont il sera question sub. 11.2 ci-np1'l\c.

Nous savons, par ailleurs, que, poursuivie dans les conditions actuel-les, l'exploitation des ressources agropastorales conduirait inelucta-blement a une deterioration progressive et irreversible du potentiel producteur.

On peut dire a ce propos que, ne fut-ce qu'a titre de mesure de sauve-garde, une attention tres particuliere doit etre attachee des a pre-sent au programme agropastoral.

La conviction des experts de Ill. Mission ED/1335 est non seulement que cet objectif minimum peut et doit etre largement depasse mais encore que seule une action en profondeur au niveau des masses rurales peut conduire a un developpement integre de la Region.

II ne faut pas se cacher l'extreme complexite du developpement agro-pastoral. Elle resulte non pas tant de problemes techniques et economi-ques deja bien difficiles, mais surtout de leur imbrication avec les aspects socio-economiques et socio-psychologiques. C'est une action de longue haleine qui requiert un effort institutionnel et financier soutenu, consistant en majeure partie en depenses de fonctionnement.

Le developpement agropastoral nlest jamais aise ni rapide, meme dans les meilleures conditions ecologiques. A fortiori sera-t-il lent et difficile dans la Region qui nous occupe : les caracteristiques cli-matiques et pedologiques y po sent des contraintes tres severes, les disponibilites en terres de culture et de parcours sont reduites et la mentalite traditionnelle, tant celIe des eleveurs que celIe des agri-culteurs, est peu Oliverte aux innovations.

SY-II-B

Le developpement minier, en comparaison, apparait beaucoup plus simple:

une fois la rentabilite demontree, le financement des investissements pose peu de problemes et une societe d'exploitation peut etre constituee qui prend en charge le fonctionnement. Le role de l'Etat se reduit des lars a peu de chases.

De la une tendance frequente a differer les actions dans le secteur ru-ral, le plus ardu, et a concentrer les efforts et les espoirs sur les perspectives minieres, arguant en outre du fait que les ressources bud-getaires degagees par celles-ci seraient Decessaires pour financer les depenses recurrentes du developpement agropastoral.

Ce dernier argument est peu pertinent. On peut prevoir, en effet, que ces eventuelles ressources feront l'objet de tant de sollicitations que

bien peu en reviendrait au Liptako-Gourma, en depit du fait que les eX-ploitations y seraient situees, et bien mains encore au secteur rural;

par ailleurs, l'assistance internationale et bilaterale est fort bien disposee a soutenir, des a present, un programme coherent de develop-pement rural.

Ce serait done une approche fautive du probleme du developpement inte-gre que de differer l'action dans le secteur rural ou de ne pas lui don-ner toute l'ampleur qu1elle requiert. En effet, quels que soient les resultats obtenus de la mise en place des industries extractives,

l'in-tervention au niveau rural restera aussi indispensable.

Le fait qu'une telle action est lente et difficile est un argument de plus pour ne pas la differer plus longtemps. Les difficultes d'ailleurs ne fer ant que croitre : augmentation de la densite demographique, epui-sement des terres de culture et des terrains de parcours, deterioration des conditions socio-psychologiques.

Par ailleurs de serieux indices permettent d'assigner des a present au developpement rural des perspectives economiques valables tout particu-lierement dans le domaine de l'hydroagriculture intensive (qui permet de mobiliser le potentiel de travail inemploye en saison seche) et des productions zootechniques.

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Dans ces deux secteurs, des marches lucratifs s'offrent

a

l'exporta-tion. II importe d'y prendre place sans tarder : la concurrence y sera beaucoup plus vive dans quelques annees.

La conclusion generale en faveur du secteur agropastoral qui se degage de l'analyse des seules activites primaires,se trouve considerablement

renfor-cee si l'on considere les developpements secondaires, comme nous Ie demon trans ci-dessous.