• Aucun résultat trouvé

Angle inscrit

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Angle inscrit"

Copied!
10
0
0

Texte intégral

(1)

Universit´e Claude Bernard Lyon 1 2009-2010 T

HEOR

´

EME DE L

`

ANGLE INSCRIT

. C

OCYCLICITE

´ . A

PPLICATIONS

Contenu –

Ces notes, inspir´ees des expos´es pr´esent´es lors de la s´eance de pr´eparation, d´eveloppent certaines remarques faites oralement. Tous les r´esultats peuvent se lire sur la figure du bas de la page 7.

Premi`ere partie : th´eor`eme de l’angle inscrit (thm. 1), incontournable, et sa variante faisant intervenir la tangente (thm.

3). S’il faut connaˆıtre les deux ´enonc´es, le second n’est vraiment indispensable que pour le th´eor`eme de l’arc capable (thm. 10) et peut ´eventuellement ˆetre omis si l’on sait s’en passer pour d´emontrer le crit`ere de cocyclicit´e (thm. 8, seconde d´emonstration).

Deuxi`eme partie : reformulation du th´eor`eme de l’angle inscrit en termes d’angles g´eom´etriques (prop. 4). On s’appuie pour cela sur la comparaison entre angles g´eom´etriques et angles orient´es (lemmes 5 et 6). Il n’est pas indispensable d’en parler, mais c’est une question naturelle puisque les angles g´eom´etriques sont ceux que l’on observe le plus naturellement sur un dessin ; en outre, c’est n´ecessaire pour l’application au th´eor`eme de Ptol´em´ee (applications 2.1 et 3.1). Il serait suffisant d’´enoncer la proposition 4 (sans d´emonstration, mais en sachant ´evidemment la d´emontrer).

Troisi`eme partie : crit`ere de cocyclicit´e ou d’alignement (thm. 8), second ´enonc´e incontournable. On donne deux d´emonstrations : la premi`ere avec une tangente, la seconde sans.

Chacune de ces trois parties contient plusieurs applications possibles, de nature diff´erente. Trois autres applications importantes sont pr´esent´ees dans une derni`ere partie : cercle capable (thm. 9), arc capable (thm. 10) et formulation du crit`ere de cocyclicit´e avec des nombres complexes (thm 8bis). Il ne faut pas perdre de vue que le th´eor`eme de l’arc capable, formul´e avec des nombres complexes (thm. 10bis), est pr´ecis´ement la description des lignes de niveau de l’argument de

z−b

z−a (lec¸on 19). Certaines des applications propos´ees peuvent ˆetre utilis´ees pour illustrer d’autres lec¸ons.

Pr´erequis / Cadre –

L’expos´e ci-dessous est au niveau d’une fin de Terminale scientifique, la notion essentielle ´etant celle d’angle orient´e de vecteurs. L’utilisation de d´eterminants pour caract´eriser l’orientation des bases pourrait ˆetre omise en admettant les ´enonc´es des lemmes 5 et 6, que l’on observe facilement sur un dessin.

On consid`ere toujours un plan affine euclidien P. Bien que cela ne soit pas indispensable pour le th´eor`eme de l’angle inscrit, il est plus simple d’orienter le plan P et d’identifier syst´ematiquement les angles orient´es avec leurs mesures. Par souci de l´eg`eret´e, on omet d’´ecrire(mod 2

π

) pour les ´egalit´es d’angles orient´es ; les ´egalit´es modulo

π

sont par contre clairement identifi´ees.

1. Le th´eor`eme de l’angle inscrit – Soit C un cercle de centre O et soit A, B deux points de C . Th´eor`eme 1 — Quel que soit le point M de C distinct de A et B,

2 (

−−→

MA, − −→

MB) =

( −→

OA, −→

OB).

Premi`ere d´emonstration.

La relation de Chasles permet d’´ecrire : Ÿ(−→

OA,−→

OB) = Ÿ(−→

OA,−−→

MA) + Ÿ(−−→

MA,−−→

MB) + Ÿ(−−→ MB,−→

OB).

La r´eflexion

σ

par rapport `a la m´ediatrice du segment[MA] fixe le point O et ´echange les points A et M. Comme une r´eflexion transforme un angle orient´e de vecteurs en son oppos´e, il vient

(Ÿ−→

OA,−−→

MA) = −(−−−−−−−→¤

σ

(O)

σ

(A),−−−−−−−→

σ

(M)

σ

(A)) = −⁄(−−→

OM,−−→

AM), d’o `u (Ÿ−→

OA,−−→

MA) = ⁄(−−→

AM,−−→

OM) = ⁄(−−→

MA,−−→

MO).

On d´emontre de mˆeme l’identit´e : Ÿ(−−→ MB,−→

OB) = Ÿ(−−→

MO,−−→ MB).

Finalement, une nouvelle application de la relation de Chasles fournit l’´egalit´e voulue : (Ÿ−→

OA,−→

OB) = ⁄(−−→

MA,−−→

MO) + Ÿ(−−→

MO,−−→

MB) + Ÿ(−−→

MA,−−→

MB) = 2 Ÿ(−−→

MA,−−→ MB).



Seconde d´emonstration.

La relation de Chasles permet d’´ecrire : Ÿ(−→

OA,−→

OB) = Ÿ(−→

OA,−−→

OM) + Ÿ(−−→

OM,−→

OB).

En consid´erant le triangle MOA, isoc`ele en O, il vient :

π

= Ÿ(−→

OA,−−→

OM) + Ÿ(−−→

AM,−→

AO) + ⁄(−−→

MO,−−→

MA) = Ÿ(−→

OA,−−→

OM) + 2⁄(−−→

MO,−−→

MA).

1

(2)

De mˆeme, dans le triangle MOB isoc`ele en O :

π

= Ÿ(−−→

OM,−→

OB) + 2 Ÿ(−−→ MB,−−→

MO).

En additionnant les deux derni`eres ´egalit´es, nous obtenons : 0= Ÿ(−→

OA,−→

OB) + 2 Ÿ(−−→ MB,−−→

MA) = Ÿ(−→

OA,−→

OB) − 2 Ÿ(−−→

MA,−−→ MB),

ce qu’il fallait d´emontrer. 

Commentaire – Les deux d´emonstrations reposent de mani`ere essentielle sur le fait que l’ensemble des angles orient´es de vecteurs est muni d’une structure de groupe ab´elien. La premi`ere fait intervenir de mani`ere explicite l’effet d’une r´eflexion sur les angles orient´es. C’est ´egalement le cas de la seconde, mais de mani`ere implicite : l’´egalit´e des angles `a la base du triangle isoc`ele AOM se d´emontre ´evidemment en faisant intervenir la r´eflexion relative `a la m´ediatrice du segment [AM].

Exemple — Le triangle AMB est rectangle en M si et seulement si le centre O de son cercle circonscrit co¨ıncide avec le milieu du segment [AB]. Ce cas particulier du th´eor`eme 1 se d´eduit ais´ement du th´eor`eme de Pythagore.

Le th´eor`eme 1 affirme que l’angle au centre

( −→

OA, −→

OB) est le double de l’angle inscrit (

−−→

MA, − −→

MB). Il permet en particulier de comparer deux angles inscrits.

Corollaire 2 — Quels que soient les points M et N de C distincts de A et B, (

−−→

MA, − −→

MB) =

( −→

NA, −→

NB) (mod π).

D´emonstration.

Il suffit d’appliquer deux fois le th´eor`eme pr´ec´edent : 2 Ÿ(−−→

MA,−−→

MB) = Ÿ(−→

OA,−→

OB) = 2Ÿ(−→

NA,−→

NB), c’est-`a-dire (Ÿ−−→

MA,−−→

MB) = Ÿ(−→

NA,−→

NB) (mod

π

).



Il existe une variante du th´eor`eme 1 faisant intervenir la tangente `a C au point A, not´ee T

A

.

Th´eor`eme 3 — Quel que soit le point T de T

A

distinct de A,

2 (

Ÿ

− → TA, −→

AB) =

( −→

OA, −→

OB).

D´emonstration.

La relation de Chasles permet d’´ecrire : Ÿ(−→

OA,−→

OB) = ÿ(−→

OA,−→

TA) + ÿ(−→ TA,−→

AB) + Ÿ(−→

AB,−→

OB).

En consid´erant la r´eflexion par rapport `a la m´ediatrice du segment[AB], on d´emontre comme dans le th´eor`eme 1 l’identit´e : Ÿ(−→

AB,−→

OB) = Ÿ(−→

OA,−→

BA).

La r´eflexion

σ

par rapport `a la droite(OA) fixe les points O et A. Par ailleurs, les droites (OA) et (AT) ´etant perpendi- culaires,−−−−→

A

σ

(T) = −−→ AT=−→

TA et donc (ÿ−→

OA,−→

TA) = −(−−−−−−−→¤

σ

(O)

σ

(A),−−−−−−→

σ

(A)

σ

(T)) = − ÿ(−→

OA,−→

AT) = ÿ(−→ AT,−→

OA).

Nous obtenons finalement (Ÿ−→

OA,−→

OB) = ÿ(−→ TA,−→

AB) + ÿ(−→ AT,−→

OA) + Ÿ(−→

OA,−→

BA) = ÿ(−→ TA,−→

AB) + ÿ(−→ AT,−→

BA) = 2 ÿ(−→ TA,−→

AB).



Applications — On peut donner deux exemples d’application du th´eor`eme 1.

1.1. La loi des sinus dans un triangle quelconque ABC :

+ γ a

B

A C

I c R O

β

α

b Ÿ

( −→

OA, − →

OI) =

12

( −→

OA, −→

OB) = (

Ÿ

−→

CA, −→

CB) (mod π), donc sin γ = | sin (

Ÿ

−→

CA, −→

CB)| = | sin (

Ÿ

−→

OB, − →

OI)| = sin BOI

¯

= IB OB = c

2R

(3)

En raisonnant de mˆeme avec chaque sommet, on obtient en fin de compte : sin α

a = sin β

b = sin γ

c = 1

2R =

Å

2S

abc

ã

.

(S est l’aire du triangle ; la derni`ere ´egalit´e s’obtient simplemnt en ´ecrivant S =

12

c · b sin α =

abc2

·

sinaα

) 1.2. ´ Equation polaire d’un cercle passant par l’origine.

+ I O

+

M

ϑ 2ϑ

Si les coordonn´ees polaires (ρ, ϑ ) sont d´efinis par rapport `a la demi- droite O + R

>0

i , i.e. ρ = OM et (

Ÿ

− → i , −−→

OM) = ϑ (mod 2π), alors le cercle C

0

de centre I = O + − →

i et de rayon 1 a pour ´equation polaire ρ ( ϑ ) = 2 cos( ϑ ).

Il suffit d’´ecrire : OM2= ||−→ OI+−→

IM||2= OI2+ IM2+ 2 cos ◊(−→ OI,−→

IM), d’o`u OM2= 2(1 + cos 2

ϑ

) = 4 cos2

ϑ

et OM= 2 cos

ϑ

.

Remarque. Plus g´en´eralement, un cercle C de centreΩ(r,

ϕ

) et passant par le point O est l’image de C0par la similitude s de rapport r et d’angle

ϕ

. L’´equation polaire de C :

ρ

(

ϑ

) = 2r cos(

ϑ

ϕ

)

se d´eduit directement de celle de C0en ´ecrivant : M(

ρ

,

ϑ

) ∈ C ⇔ s−1(M)(r−1

ρ

,

ϑ

ϕ

) ∈ C0 ⇔ r−1

ρ

= 2 cos(

ϑ

ϕ

).

2. Reformulation en termes d’angles g´eom´etriques — Nous consid´erons toujours un cercle C de centre O et deux points distincts A, B de C . On peut reformuler le th´eor`eme 1 et le corollaire 2 en termes d’angles g´eom´etriques si l’on prend en compte la position des points consid´er´es par rapport `a la droite (AB).

Notation pour les angles g´eom´etriques : (−

¸

u , − → v ) et

˘

PQR = (

˝

− → QP, −→

QR).

Proposition 4 — 1. Soit M un point de C distinct de A et B.

(i) Si M et O sont du mˆeme cˆot´e de la droite (AB), alors AOB

˘

= 2 AMB.

˘

(ii) Si M et O sont de part et d’autre de la droite (AB), alors

˘

AOB = 2 π − 2 AMB.

˘

2. Soit M et N deux points de C distincts de A et B.

(i) Si M et N sont du mˆeme cˆot´e de la droite (AB), alors AMB

˘

= ANB.

˘

(ii) Si M et N sont de part et d’autre de la droite (AB), alors ANB

˘

= π − AMB.

˘

O+

A

B M

N 2α

πα α

La d´emonstration de cette proposition d´ecoulera tr`es facilement des deux lemmes suivants.

Lemme 5 — Soit −u et −v deux vecteurs unitaires non colin´eaires.

1. L’angle g´eom´etrique (−

¸

u , − → v ) est une mesure de l’angle orient´e (u, v) si et seulement si la base (−

u , − → v ) est directe.

2. Si la base (− → u , − → v ) est indirecte, alors − (−

¸

u , − → v ) est une mesure de l’angle orient´e

ÿ

(− → u , − → v ).

D´emonstration.

Il s’agit d’une cons´equence imm´ediate de la formule sin ◊(−→u, −→v) = detB(−→u, −→v), o `u B d´esigne n’importe quelle base orthonorm´ee directe. En effet :

cos ˚(−→u, −→v) = cos ◊(−→u, −→v) = (−→u|−→v) ⇐⇒ (◊(−→u, −→v) = ˚(−→u, −→v) (mod 2

π

) ou ◊(−→u, −→v) = −˚(−→u, −→v) (mod 2

π

))

(4)

et, comme ˚(−→u, −→v) ∈]0,

π

[, le signe du sinus permet de distinguer ces deux cas de figure :

(−◊→u, −→v) = ˚(−→u, −→v) ⇐⇒ sin ◊(−→u, −→v) > 0 ⇐⇒ la base (−→u, −→v) est directe.



Lemme 6 — Soit A et B deux points distincts et soit M et N deux points n’appartenant pas `a (AB). Pour que M et N soient contenus dans le mˆeme demi-plan ouvert de fronti`ere (AB), il faut et il suffit que les bases ( −−→

MA, −− →

MB) et ( −→

NA, −→

NB) aient la mˆeme orientation.

D´emonstration.

Posons−→

i =−→ABAB et soit−→

j le vecteur unitaire orthogonal `a−→

i tel que la base(−→ i ,−→

j) soit directe. Les deux demi-plans ouverts de fronti`ere(AB) sont

Π+= {M ∈ P | (−−→

AM|−→

j) > 0} et Π= {M ∈ P | (−−→

AM|−→ j) < 0}.

Pour tout point M du plan, detB(−−→

MA,−−→

MB) = detB(−−→

MA,−−→

MB) = detB(−−→

MA,−−→

MA+−→

AB) = detB(−−→

MA,−→

AB) = AB · detB(−→ i,−−→

AM).

En ´ecrivant−−→

AM= (−−→

AM|−→ i ) ·−→

i + (−−→

AM|−→ j) ·−→

j , on en d´eduit l’´egalit´e detB(−−→

MA,−−→

MB) = (−−→

AM|−→

j) · AB · detB(−→ i,−→

j) = (−−→

AM|−→ j) · AB.

Ainsi, deux points M et N n’appartenant pas `a(AB) sont contenus dans le mˆeme demi-plan de fronti`ere (AB) si et seulement si detB(−−→

MA,−−→

MB) et detB(−→

NA,−→

NB) ont le mˆeme signe, donc si et seulement si les bases (−−→

MA,−−→ MB) et (−→

NA,−→

NB)

ont la mˆeme orientation. 

Nous sommes maintenant en mesure de reformuler le th´eor`eme 1 et le corollaire 2.

D´emonstration de la proposition 4.

1. Si O∈ (AB), alors ¯AOB=

π

et ˘AMB=π2, donc

¯

AOB= 2˘AMB= 2

π

− 2˘AMB.

Supposons maintenant O∈ (AB). Quitte `a modifier l’orientation du plan, nous pouvons ´egalement supposer que la/ base(−→

OA,−→

OB) est directe, auquel cas Ÿ(−→

OA,−→

OB) = ¯AOB (mod 2

π

) (lemme 5).

(i) Si M est situ´e du mˆeme cˆot´e de la droite(AB) que O, alors la base (−−→

MA,−−→

MB) est ´egalement directe (lemme 6) et donc Ÿ(−−→

MA,−−→

MB) = ˘AMB (lemme 5). En appliquant le th´eor`eme 1, il vient alors

AOB¯ = 2˘AMB (mod 2

π

), puis AOB¯ = 2˘AMB car 0 6 ¯AOB, ˘AMB 6

π

. (ii) Si M et O sont situ´es de part et d’autre de la droite(AB), alors la base (−−→

MA,−−→

MB) est indirecte (lemme 6) et donc (Ÿ−−→

MA,−−→

MB) = −˘AMB (lemme 5). En appliquant le th´eor`eme 1, il vient alors : ¯AOB= −2˘AMB (mod 2

π

).

Comme 0 6 ˘AMB 6

π

, le seul entier k tel que−˘AMB+ 2k

π

appartienne `a[0, 2

π

[ est k = 1 et donc

¯

AOB= 2

π

− 2˘AMB.

Remarque : comme 0 6 ¯AOB 6

π

, cette ´egalit´e implique ˘AMB >π2donc l’angle ˘AMB est obtus.

2. Introduire le point O et appliquer ce qui pr´ec`ede. 

Applications — On peut donner trois applications de la proposition 4.

2.1. Une condition n´ecessaire d’inscriptibilit´e d’un quadrilat`ere convexe dans un cercle (premi`ere moiti´e du th´eor`eme de Ptol´em´ee).

+ α

πα πβ A

D

C B β

Si un quadrilat`ere convexe non plat ABCD est inscriptible dans un cercle, alors ses angles g´eom´etriques oppos´es sont suppl´ementaires.

En effet : par hypoth`ese, le segment[BD] est contenu dans l’enveloppe convexe de {A, B, C, D}, donc les points B et D sont situ´es de part et d’autre de la droite(AC). De mˆeme, les points A et C sont situ´es de part et d’autre de la droite(BD).

Si le quadrilat`ere est inscriptible dans un cercle, il d´ecoule de la propo- sition 4 que les angles g´eom´etriques ¯BAD et ¯BCD d’une part, ¯ABC et

¯

ADC d’autre part, sont suppl´ementaires.

(5)

2.2. Les angles d’un triangle ABC sont aigus si et seulement si le centre du cercle circonscrit appartient `a l’int´erieur du triangle.

Soit C le cercle circonscrit au triangle ABC et soit O son centre. Dire que le point O appartient `a l’int´erieur du triangle ABC, c’est dire que O et chacun des sommets appartiennent au mˆeme demi-plan ouvert de fronti`ere le cˆot´e oppos´e.

Si cette derni`ere condition est v´erifi´ee, alors

2 ¯BAC= ¯BOC<

π

, 2 ¯ABC= ¯AOC<

π

et 2 ¯BCA= ¯BOA<

π

,

d’apr`es la proposition 4, donc : ¯BAC, ¯ABC, ¯BCA<π2. R´eciproquement, si les trois angles de ABC sont aigus, alors 2

π

− 2 ¯BAC, 2

π

− 2 ¯ABC, 2

π

− 2 ¯BCA>

π

et donc n´ecessairement

¯

BOC= 2 ¯BAC, ¯AOC= 2 ¯ABC et BOA¯ = 2 ¯BCA

d’apr`es le point 1 de la proposition 4. On en d´eduit que le point O est int´erieur au triangle ABC par une nouvelle application de la proposition 4 (point 1.(i)).

2.3. Une propri´et´e remarquable des pieds des hauteurs d’un triangle `a angles aigus.

α A

C

B B’

A’

C’

α α

Soit ABC un triangle dont les angles sont aigus. Si A

, B

et C

sont les pieds des hauteurs issues de A, B et C respectivement, alors les hauteurs (resp. les cˆot´es) de ABC sont les bissectrices int´erieures (resp. ext´erieures) du triangle A

B

C

.

Vu l’hypoth`ese sur les angles de ABC, les cˆot´es du triangle issus d’un mˆeme sommet sont situ´es de part et d’autre de la hauteur correspondante.

Les triangles rectangles AAC et ACC ayant la mˆeme hypoth`enuse[AC], ils ont le mˆeme cercle circonscrit et les points A, C, A, C appartiennent donc `a un mˆeme cercle. Comme les points A et Asont situ´es de part et d’autre de(CC), on en d´eduit que les angles ˙CAC et ˘CAC= ¯BAC sont suppl´ementaires. On d´emontre de mˆeme que les angles ˘BAB et

˘

BAB= ¯BAC sont suppl´ementaires (consid´erer les triangles rectangles AAB et ABB). Nous obtenons ainsi : BA˘B= ˙CAC,

ce qui montre que les demi-droites[AB) et [AC) sont sym´etriques par rapport `a la hauteur [AA] ; celle-ci est donc la bissectrice int´erieure de ces demi-droites. On raisonne de mˆeme avec les points Bet C.

3. Le crit`ere de cocyclicit´e ou d’alignement — Des points sont dits cocycliques s’ils appartiennent `a un mˆeme cercle. Le corollaire 2 met en ´evidence une propri´et´e angulaire de quatre points cocycliques, et nous allons maintenant voir qu’il s’agit (essentiellement) d’un crit`ere de cocyclicit´e.

Rappelons tout d’abord la caract´erisation angulaire de l’alignement, que nous utiliserons `a plusieurs reprises dans ce qui suit.

Proposition 7 — Soit A, B, C des points du plan tels que C / ∈ {A, B}. Ces points sont align´es si et seulement si (

Ÿ

−→

CA, −→

CB) = 0 (mod π ).

D´emonstration.

Il suffit d’observer que deux vecteurs non nuls −→u et −v sont colin´eaires si et seulement si l’angle orient´e

(−◊→u, −→v) est nul ou plat. 

Enonc¸ons maintenant le crit`ere de cocyclicit´e ou d’alignement. ´

Th´eor`eme 8 — ´ Etant donn´e quatre points distincts A, B, C, D du plan, les deux conditions suivantes sont

´equivalentes :

(a) ces points sont align´es ou cocycliques ; (b) (

Ÿ

−→

CA, −→

CB) = (

Ÿ

−→

DA, −→

DB) (mod π).

Premi`ere d´emonstration (utilisant une tangente).

Nous distinguerons deux cas de figure.

(6)

1. Les points A, B et C sont align´es – On utilise le crit`ere d’alignement rappel´e ci-dessus (proposition 7). L’hypoth`ese se traduit par l’´egalit´e angulaire : ÿ(−→

CA,−→

CB) = 0 (mod

π

). Pour que les quatre points A, B, C, D soient align´es, il faut et il suffit que l’on ait D∈ (AB), c’est-`a-dire Ÿ(−→

DA,−→

DB) = 0 (mod

π

), et ceci est le cas si et seulement si Ÿ(−→

DA,−→

DB) = (ÿ−→

CA,−→

CB) (mod

π

).

2. Les points A, B et C ne sont pas align´es – Soit C le cercle circonscrit au triangle ABC. Il s’agit de l’unique cercle passant par A, B, C, et les quatre points A, B, C et D sont cocycliques si et seulement si D ∈ C .

La condition (a) entraˆıne (b) d’apr`es le corollaire 2.

Supposons maintenant que la condition (b) soit v´erifi´ee et prouvons qu’elle entraˆıne (a). Les trois points A, B et D ne sont pas align´es : en effet, Ÿ(−→

DA,−→

DB) = ÿ(−→

CA,−→

CB) 6= 0 (mod

π

) et l’on applique la proposition 7.

Soit Cle cercle circonscrit au triangle ABD. On d´esigne respectivement par TAet TAles tangentes aux cercles C et Cau point A. Si l’on choisit des points T∈ TAet T∈ TAdistincts de A,

(ÿ−→ TA,−→

AB) = ÿ(−→

CA,−→

CB) (mod

π

) et Ÿ

(−−→

TA,−→

AB) = Ÿ(−→

DA,−→

DB) (mod

π

) (th´eor`emes 1 et 3), donc

(Ÿ−→ TA,−−→

TA) = ÿ(−→ TA,−→

AB) −Ÿ

(−−→

TA,−→

AB) = 0 (mod

π

) et les points A, T, Tsont align´es. Nous obtenons ainsi : TA= TA.

Les cercles C et Cpassant tous deux par les points A, B et ayant la mˆeme tangente au point A, ils sont ´egaux ; leur centre est le point d’intersection de la m´ediatrice du segment[AB] et de la perpendiculaire `a TA= TA passant par A.

Nous en d´eduisons que D appartient `a C , ce qui prouve que les quatre points A, B, C, D sont cocycliques. 

Seconde d´emonstration (sans utiliser de tangente).

Le d´ebut est analogue `a celui de la premi`ere d´emonstration. La diff´erence concerne le point 2 : au lieu d’utiliser les tangentes TAet TA, on consid`ere les centres O, Odes cercles C, C et l’on applique le th´eor`eme 1.

La condition (b) est ´equivalente `a l’´egalit´e : Ÿ(−→

OA,−→

OB) =(⁄−−→

OA,−−→

OB) en vertu du th´eor`eme 1.

Par ailleurs, en consid´erant les triangles isoc`eles AOB et AOB : 2Ÿ(−→

AB,−→

AO) =

π

− Ÿ(−→

OA,−→

OB) et 2Ÿ

(−→

AB,−−→

AO) =

π

−⁄

(−−→

OA,−−→

OB), donc

(−→

AO,−−→

AO) = 2Ÿ (−→

AB,−−→

AO) − 2Ÿ(−→

AB,−→

AO) = 0, puis −−→Ÿ (AO,−−→

AO) = 0 (mod

π

).

Les trois points A, O et O sont donc align´es sur une mˆeme droite ∆(proposition 7). Par ailleurs, les points O et O appartiennent tous deux `a la m´ediatrice ∆ du segment [AB]. Comme∆6=∆, ces deux droites ont au plus un point d’intersection et donc O= O. Nous obtenons ainsi C = C, puis D∈ C . 

Applications — Le th´eor`eme 8 a de nombreuses applications ; en voici trois.

3.1. Inscriptibilit´e d’un quadrilat`ere convexe dans un cercle (Th´eor`eme de Ptol´em´ee).

+ α

π−α A

C

+ D

B

πβ

β

Un quadrilat`ere convexe ABCD non plat est inscriptible dans un cercle si et seulement si ses angles g´eom´etriques oppos´es sont suppl´ementaires.

On sait d´ej`a que la condition est n´ecessaire (application 2.1) et il faut maintenant prouver qu’elle est suffisante. Le quadrilat`ere ABCD ´etant convexe et non plat, les points A et C sont situ´es de part et d’autre de la droite(BD) et les bases (−→

AB,−→

AD) et (−→

CB,−→

CD) ont par cons´equent des orientations oppos´ees (lemme 6).

Si l’on oriente le plan de telle sorte que la base(−→

AB,−→

AD) soit directe, alors (lemme 5) (Ÿ−→

AB,−→

AD) = ¯BAD et ÿ(−→

CB,−→

CD) = − ¯BCD, donc ÿ(−→

CB,−→

CD) = −(

π

− ¯BAD) = Ÿ(−→

AB,−→

AD) (mod

π

) et les points A, B, C, D sont cocycliques.

(7)

3.2. Une propri´et´e de l’orthocentre d’un triangle.

H

B”

A

C’ A’ A”

C

C” B

B’

Les sym´etriques de l’orthocentre d’un triangle ABC non plat par rapport aux trois cˆot´es appartiennent au cercle circonscrit `a ABC.

Notons H l’orthocentre du triangle ABC et d´esignons par A, B et C (resp.

A′′, B′′et C′′) les projet´es orthogonaux de H sur (resp. les sym´etriques de H par rapport `a)(BC), (AC) et (AB). Les r´eflexions transformant un angle orient´e en son oppos´e,¤(−−→

A′′B,−−→

A′′C) = −Ÿ(−→

HB,−→

HC) =(¤−−→

HC′′,−−→

HB′′). Les triangles AHB′′et AHC′′´etant rectangles en Bet C,

(⁄−→

HA,−−→

HB′′) =

π

2+ Ÿ(−→

AH,−→

AC) (mod

π

) et (⁄−−→

HC′′,−→

HA) =

π

2+ Ÿ(−→

AB,−→

AH) (mod

π

),

d’o `u

¤(−−→

A′′B,−−→

A′′C) = ¤

(−−→

HC′′,−−→

HB′′) =⁄

(−−→

HC′′,−→

HA) +⁄

(−→

HA,−−→

HB′′)

= Ÿ(−→

AB,−→

AH) + Ÿ(−→

AH,−→

AC) (mod

π

)

= Ÿ(−→

AB,−→

AC) (mod

π

).

En appliquant le th´eor`eme 8, on en d´eduit que le point A′′appartient au cercle circonscrit au triangle ABC.

3.3. Les droites de Simson d’un triangle

M

M1

M2

M3

A

B

C

Soit ABC un triangle non plat et M un point du plan distinct de A, B et C. Les projet´es orthogonaux de M sur les cˆot´es du triangle sont align´es si et seulement si M appartient au cercle circonscrit `a ABC.

On commence par supposer que les projet´es de M sont tous distincts de A, B et C. En utilisant les triangles rectangles qui apparaissent sur la figure pour rep´erer les points cocycliques, on obtient facilement

(Ÿ−−→

MA,−−→

MB) = (¤−−→

MA,−−→

MM1) + ¤(−−−→

M3M1,−−→ MB)

= (¤−→

CA,−−−→

M2M1) + ¤(−−−→

M3M1,−→

CB) (mod

π

)

= (ÿ−→

CA,−→

CB) + ¤(−−−→

M3M1,−−−→

M2M1) (mod

π

), donc Ÿ(−−→

MA,−−→

MB) − ÿ(−→

CA,−→

CB) =(−−−→¤ M3M1,−−−→

M2M1) (mod

π

), et la conclusion d´ecoule de la proposition 7 et du th´eor`eme 8.

Le cas o `u l’un des projet´es de M est un sommet du triangle se traite s´epar´ement. Supposons, pour fixer les id´ees, M1= A, i.e. (MA) ⊥ (AB). On a M2∈ (AC) et M26= A (sinon A, B et C seraient align´es), donc (M1M2) = (AC). On en d´eduit que M1, M2et M3sont align´es si et seulement si M3= C, donc ssi (CM) ⊥ (BC). D’autre part, M appartient `a C ssi M est le point de C diam´etralement oppos´e `a B, donc ssi(CM) ⊥ (BC). Ceci ach`eve la d´emonstration.

4. D’autres applications — Parmi les nombreuses applications possibles des r´esultats de cette lec¸on, en voici quelques-unes particuli`erement importantes.

4.1. Le th´eor`eme du cercle capable — Soit A et B deux points distincts du plan. ´ Etant donn´e un nombre r´eel α , on d´esigne par C

α

l’ensemble des points M du plan, distincts de A et B, tels que

(

−−→

MA, − −→

MB) = α (mod π).

Th´eor`eme 9 — (i) Si α = 0 (mod π), alors C

α

∪ {A, B} est la droite (AB).

(ii) Si α 6= 0 (mod π ), alors C

α

∪ {A, B} est un cercle passant par les points A et B, caract´eris´e par les conditions ´equivalentes suivantes :

– son centre est l’unique point O de la m´ediatrice du segment [AB] tel que (

Ÿ

−→

AB, −→

AO) =

π2

− α (mod π ) ;

(8)

+

B M

A

α +

α α

π 2α

O

T

α+π N

– sa tangente au point A est la droite (AT), o`u T 6= A est n’importe quel point tel que (

Ÿ

− → TA, −→

AB) = α (mod π).

Premi`ere d´emonstration (utilisant une tangente).

L’assertion (i) est une reformulation de la proposition 3.

(ii) Fixons un point T0distinct de A tel que Ÿ(−−→

T0A,−→

AB) =

α

(mod

π

). La droite T = (AT0) est distincte de (AB) car

α

6= 0 (mod

π

) et

T = {T ∈ P − {A} | Ÿ(−→ TA,−−→

T0A) = 0 (mod

π

)} = {T ∈ P − {A} | ÿ(−→ TA,−→

AB) =

α

(mod

π

)}

d’apr`es (i).

Comme T 6= (AB), il existe un unique cercle C passant par les points A, B et tangent `a la droite T . Quel que soit le point M de C distinct de A et B,

(Ÿ−−→

MA,−−→

MB) = Ÿ(−−→

T0A,−→

AB) par application du th´eor`eme 3, donc M∈ Cαet C ⊂ Cα∪ {A, B}.

Consid´erons maintenant un point M∈ Cα. Comme Ÿ(−−→

MA,−−→

MB) =

α

6= 0 (mod

π

), les points A, B et M ne sont pas align´es. Soit Cle cercle circonscrit au triangle AMB et soit T6= A un point de la tangente `a Cau point A. Les th´eor`emes 1 et 3 ainsi que la d´efinition de Cαimpliquent

(Ÿ−−→

TA,−→

AB) = Ÿ(−−→

MA,−−→

MB) =

α

(mod

π

),

donc T∈ T et par suite C= C . Ceci prouve que le point M appartient au cercle C , d’o`u finalement Cα∪ {A, B} = C . Finalement, si O d´esigne le centre du cercle Cα∪ {A, B}, l’´equivalence des deux conditions envisag´ees se d´eduit simplement de l’identit´e

π

2 = ÿ(−→ TA,−→

AO) = ÿ(−→ TA,−→

AB) + Ÿ(−→

AB,−→

AO) (mod

π

).



Seconde d´emonstration (n’utilisant pas de tangente).

(ii) Soit −→u un vecteur non nul tel que ÿ(−→

AB, −→u) =π2

α

(mod

π

).

Si

α

6= 0 (mod

π

), alorsπ2

α

6=π2 (mod

π

) ; la droite (A; −→u) n’est donc pas perpendiculaire `a (AB) et elle intersecte par cons´equent la m´ediatrice du segment[AB] en un unique point O tel que

Ÿ(−→

AB,−→

AO) = ÿ(−→

AB, −→u) =

π

2 −

α

(mod

π

).

En consid´erant le triangle isoc`ele AOB, ceci implique Ÿ(−→

OA,−→

OB) =

π

− 2Ÿ(−→

AB,−→

AO) = 2

α

(mod 2

π

).

Soit C le cercle de centre O et de rayon OA. Pour tout point C de C distinct de A et B, (ÿ−→

CA,−→

CB) =1 2

Ÿ(−→

OA,−→

OB) =

α

(mod

π

) en vertu du th´eor`eme 1 et donc C⊂ Cα∪ {A, B}.

Consid´erons r´eciproquement un point M de Cαet fixons un point C de C distinct de A et B. On a alors (Ÿ−−→

MA,−−→

MB) = ÿ(−→

CA,−→

CB) (mod

π

),

donc les points A, B, C et M sont cocycliques ou align´es en vertu du th´eor`eme 4. Comme C est l’unique cercle passant par les trois points non align´es A, B et C, nous en d´eduisons que le point M appartient `a C . 

(9)

4.2. Le th´eor`eme de l’arc capable — Soit A et B deux points distincts du plan. ´ Etant donn´e un nombre r´eel α , on d´esigne par A

α

l’ensemble des points M du plan, distincts de A et B, tels que

(

−−→

MA, −− →

MB) = α (mod 2π).

Comme (

−−→

MA, −− →

MB) = α (mod π) ⇐⇒

Ç

(

−−→

MA, −− →

MB) = α (mod 2π) ou (

−−→

MA, −− →

MB) = α + π (mod 2π)

å

, pour tout point M du plan (distinct de A et B), il est d’embl´ee clair que l’on a

C

α

= A

α

∪ A

α+π

.

Nous allons voir que A

α

et A

α+π

sont les deux arcs de C

α

d’extr´emit´es A et B.

Th´eor`eme 10 — (i) Si α = 0 (mod 2 π ), alors A

α

= (AB) − [AB].

(ii) Si α = π (mod 2π), alors A

α

=]AB[.

(iii) Si α 6= 0 (mod π ), alors A

α

∪ {A, B} est un arc de cercle d’extr´emit´es A et B. Plus pr´ecis´ement : A

α

= C

α

∩ Π,

o`u Π est le demi-plan ouvert de fronti`ere (AB) contenant les points T tels que (

Ÿ

− → TA, −→

AB) = α (mod 2 π ).

B M

A

α +

T

α

D´emonstration.

Les points (i) et (ii) sont clairs.

(iii) Soit T un point du plan distinct de A tel que ÿ(−→ TA,−→

AB) =

α

(mod 2

π

). Ce point n’appartient pas `a la droite (AB) puisque

α

6= 0 (mod

π

) et l’on d´esigne parΠle demi-plan ouvert de fronti`ere(AB) qui le contient. Quel que soit le point M de Cα,

(Ÿ−−→

MA,−−→

MB) = ÿ(−→ TA,−→

AB) (mod 2

π

) ou Ÿ(−−→

MA,−−→

MB) = ÿ(−→ TA,−→

AB) +

π

(mod 2

π

).

Comme sin(

α

) 6= 0 et sin(x +

π

) = − sin(x), nous sommes dans le premier (resp. le second) cas de figure si et seulement si sin Ÿ(−−→

MA,−−→

MB) et sin ÿ(−→ TA,−→

AB) ont le mˆeme signe (resp. ont des signes oppos´es), c’est-`a-dire si et seulement si les bases (−−→

MA,−−→ MB) et (−→

TA,−→

AB) d´efinissent la mˆeme orientation (resp. des orientations oppos´ees).

Les bases B= (−→ TA,−→

AB) et B= (−→ TA,−→

TB) ont la mˆeme orientation car detB(B) = detB(−→

TA,−→

TB) = detB(−→ TA,−→

TA+−→

AB)

= detB(−→ TA,−→

AB) = 1.

La conclusion d´ecoule maintenant du lemme 6 : pour tout point M de Cα, M∈ Aα ⇐⇒ les bases(−−→

MA,−−→ MB) et (−→

TA,−→

AB) d´efinissent la mˆeme orientation

⇐⇒ les bases(−−→

MA,−−→ MB) et (−→

TA,−→

TB) d´efinissent la mˆeme orientation

⇐⇒ M et T appartiennent au mˆeme demi-plan de fronti`ere(AB)

⇐⇒ M∈Π

Nous obtenons ainsi : Aα= Cα∩Π. 

4.3. Utilisation des nombres complexes — On munit le plan P d’un rep`ere orthonorm´e direct (O; − → u , − → v ) que

l’on utilise pour identifier P et C : au point M = O + x · −u + y · −v correspond son affixe z

M

= x + iy.

(10)

Si A, B et M sont trois points distincts d’affixes respectives a, b et z, alors arg(z − a) = (−

Ÿ

u , −−→

AM) et arg(z − b) = (−

Ÿ

u , −− → BM),

donc (

−−→

MA, − − →

MB) = (

−−→

AM, −− →

BM) = arg(z − b) − arg(z − a) = arg

Å

z − b

z − a

ã

.

Ceci permet tout d’abord de reformuler le crit`ere de cocyclicit´e.

Th´eor`eme 8bis — Quatre points distincts du plan d’affixes a, b, c, d sont align´es ou cocycliques si et seulement

si c − b

c − a · d − a d − b ∈ R.

D´emonstration.

Le th´eor`eme 8 fournit la condition arg

Åc− b c− a·d− a

d− b ã

= arg Åc− b

c− a ã

− arg Åd− b

d− a ã

= 0 (mod

π

)

et l’argument d’un nombre complexe z6= 0 est nul modulo

π

si et seulement si z∈ R. 

On peut ´egalement reformuler les th´eor`emes du cercle et de l’arc capable (th´eor`emes 9 et 10).

Th´eor`eme 9bis — Soit a et b deux nombres complexes distincts. Soit α ∈ R. L’ensemble des z ∈ C − {a, b} tels que

arg

Å

z − b

z − a

ã

= α (mod π ) est

(i) la droite (ab), priv´ee de a et b, si α = 0 (mod π) ;

(ii) le cercle passant par a et b et tangent `a la droite (at), o`u t = a − e

−iα

(b − a), priv´e des points a et b.

Th´eor`eme 10bis — Soit a et b deux nombres complexes distincts. Soit α ∈ R. L’ensemble des z ∈ C − {a, b}

tels que

arg

Å

z − b

z − a

ã

= α (mod 2 π ) est

(i) la droite (ab) priv´ee du segment [a, b] si α = 0 (mod 2 π ) ; (ii) l’int´erieur du segment [a, b] si α = 0 (mod 2π) ;

(iii) l’arc de cercle ouvert d’extr´emit´es a, b et tangent `a la demi-droite [at), o`u t = a − e

−iα

(b − a) si α 6=

0 (mod π).

D´emonstrations. 

a

α

b t

×ei(π−α)

Ces deux ´enonc´es sont des reformulations imm´ediates des th´eor`emes 9 et 10, en observant que si T est un point d’affixe t6= a tel que AT = AB, alors ÿ(−→

TA,−→

AB) =

α

(mod 2

π

) si et seulement si b − a = e(a − t), c’est-`a-dire

t− a = −e−iα(b − a) = ei(π−α)(b − a).

Remarque — Le th´eor`eme 10bis d´ecrit compl`etement les lignes de niveau de l’argument de la fonction f :

C − {a} → C, z 7→

z−bz−a

.

Références

Documents relatifs

Si M est un num´ eraire, on peut ´ evaluer la valeur V t d’une strat´ egie en terme de ce num´ eraire, soit V t /M

Mazur a produit en 1978 une seconde preuve de son th´ eor` eme [7] qui peut-ˆ etre consid´ er´ ee comme le point de d´ epart des travaux ult´ erieurs sur les points de torsion

Th`emes d’analyse pour l’agr´egation, St´ephane GONNORD &amp; Nicolas TOSEL, page

Une m´ ethode classique pour obtenir des r´ esultats sur une int´ egrale d´ ependant d’un param` etre est de sortir, par tous les moyens possibles, le param` etre de

Comme f est continue sur [0, 1] (compact) elle est born´ee et atteint

[r]

La diff´ erence entre le th´ eor` eme et sa r´ eciproque tient aux conclusions et aux hypoth` eses : Pour montrer que deux droites sont parall` eles, on utilise le th´ eor` eme de

On consid`ere un triangle quelconque ABC et deux points M et N situ´es respectivement sur les cˆ ot´es [AB] et [AC] tels que (M N)//(BC).. Prouver que le rapport des aires des