UPMC 2M220 Arithmétique et algèbre 2017-2018
TD 1 - Révisions - Corrigé
Exercice 1. Montrer par récurrence les assertions suivantes.
1) Pour toutn∈N∗, on a1 + 2 +· · ·+n= n(n+1)2 .
Pour toutn∈N∗, on noteP(n)la propriété « on a1 + 2 +· · ·+n= n(n+1)2 » . On va montrer queP(n)est vraie pour tout entier naturel non nulnen raisonnant par récurrence.
•Casn= 1: On a bien1 = 1×22 , doncP(1)est vraie.
•Soit à présentn∈N∗. On suppose la propriétéP(n)vraie. On va montrerP(n+ 1). On a 1 + 2 +· · ·+ (n+ 1) = (1 + 2 +· · ·+n) + (n+ 1)
= n(n+1)2 +n+ 1 en utilisant P(n)
= (n+ 1)· n2 + 1
= (n+1)(n+2)2 . Ceci montre queP(n+ 1)est vraie, et achève la récurrence.
2) Pour toutn∈N∗, on a12+ 22+· · ·+n2= n(n+1)(2n+1)
6 .
Pour tout n∈N∗, on noteP(n)la propriété « on a12+ 22+· · ·+n2= n(n+1)(2n+1)
6 » . On va montrer que la propriétéP(n)est vraie pour tout entier naturel non nulnen raisonnant par récurrence.
•Casn= 1: On a bien12= 1 = 1×2×36 , doncP(1)est vraie.
•Soit à présentn∈N∗. On suppose la propriétéP(n)vraie. On va montrerP(n+ 1). On a 12+ 22+· · ·+ (n+ 1)2 = 12+ 22+· · ·+n2
+ (n+ 1)2
= n(n+1)(2n+1)
6 + (n+ 1)2 en utilisant P(n)
= n+16 ·(n(2n+ 1) + 6 (n+ 1))
= n+16 · 2n2+ 7n+ 6
= (n+1)(n+2)(2n+3)
6 .
Ceci montre queP(n+ 1)est vraie, et achève la récurrence.
Exercice 2. Soient a, b, c∈Z. Montrer que les implications suivantes sont vraies.
1) Sic|aetc|b, alorsc|(a+b).
Commec divisea, il existe un entier k∈Z tel que l’on aita=ck. De même, il existe un entier k0 ∈Z tel que l’on ait b=k0c. On a alorsa+b= (k+k0)c. Commek+k0 est un entier, cela signifie quecdivisea+b.
2) Sic|aetc|b, alorsc|(a−b).
Commec divisea, il existe un entier k∈Z tel que l’on aita=ck. De même, il existe un entier k0 ∈Z tel que l’on ait b=k0c. On a alorsa−b= (k−k0)c. Commek−k0 est un entier, cela signifie quecdivisea−b.
3) Sia|c, alorsa|bc.
Commeadivisec, il existe un entierk∈Ztel que l’on aitc=ak. On a alorsbc=abk. Commebkest un entier, cela signifie queadivisebc.
4) Sia|cetb|c, alorsab|c2.
Commea|c, il existe un entierk∈Ztel que l’on aitc=ak. Comme b|c, il existe de même un entierk0 ∈Ztel que l’on ait c=bk0. On a alorsc2= (ak) (bk0) =abkk0. Commekk0 est un entier, cela signifie queabdivisec2.
Exercice 3. Soient a, b, c∈Z. Déterminer, en justifiant, si les assertions suivantes sont vraies ou fausses.
1) Sia|b2, alorsa|b.
Cette assertion est fausse. En effet, sia= 4et b= 2, on a biena|b2, sans pour autant avoira|b.
2) Sia|cetb|c, alorsab|c2.
Cette assertion est vraie. En effet, si l’on suppose que adivise c et queb divisec, il existe des entierk, k0 ∈Z tels que l’on aitc=ak etc=bk0. On a alors c2=abkk0, doncab divise bienc2.
3) Sia|beta|c, alorsa2|bc.
Cette assertion est vraie. En effet, si l’on suppose que adivisebet c, il existe des entiersk, k0∈Ztels que l’on ait b=aket c=ak0. On a alors bc=a2kk0, donca2 divise bien bc.
4) Sia|bc, alorsa|b oua|c.
Cette assertion est fausse. En effet, sia= 4et b=c= 2, on a biena|bc, sans pour autant avoira|b oua|c.
5) Siaest premier eta|bc, alorsa|boua|c.
Cette assertion est vraie. Il s’agit de la conclusion du lemme d’Euclide.
6)3 divise0.
Cette assertion est vraie. En effet, on a0 = 0×3, ce qui dit bien que3 divise0.
7)a|b si et seulement sia2|b2.
Cette assertion est vraie. On noteP l’ensemble des nombres premiers. On a a|b ⇐⇒ ∀p∈ P, vp(a)≤vp(b) ⇐⇒ ∀p∈ P, vp a2
= 2vp(a)≤2vp(b) =vp b2
⇐⇒ a2|b2.
Exercice 4. Soitaun entier impair. Montrer par récurrence que2n+1 divisea2n−1.
Pour tout n∈N, on noteP(n)la propriété «2n+1 divisea2n−1» .On va montrer que la propriétéP(n)est vraie pour tout entier naturelnen raisonnant par récurrence.
•Casn= 0: Commeaest impair, l’entiera−1est pair, et est donc divisible par2, doncP(0)est vraie.
•Soit à présentn∈N. On suppose la propriétéP(n)vraie. On va montrerP(n+ 1). On a a2n+1−1 = a2n+ 1
· a2n−1 .
L’hypothèse de récurrence dit que2n divisea2n−1, tandis que2 divisea2n+ 1, caraest impair, donca2n est impair, eta2n+ 1est pair. Ceci montre queP(n+ 1) est vraie, et achève la récurrence.
Exercice 5. Montrer que l’entier 33n+3−26n−27est divisible par169 pour tout entier natureln.
Pour tout n∈N, on note P(n)la propriété «169 divise 33n+3−26n−27» .On va montrer que la propriété P(n)est vraie pour tout entier naturelnen raisonnant par récurrence.
•Casn= 0: On a30+3−26×0−27 = 0, qui est bien divisible par 169, doncP(0)est vraie.
•Soit à présentn∈N. On suppose la propriétéP(n)vraie. On va montrerP(n+ 1). On a 33(n+1)+3−26 (n+ 1)−27 = 33n+6−26n−53
= 33 33n+3−26n−27
+ 33−1
×26n+ 33×27−53
= 33 33n+3−26n−27
+ 676 (n+ 1)
= 33 33n+3−26n−27
+ 169×4 (n+ 1) . L’hypothèseP(n)montre alors queP(n+ 1)est vraie. Ceci achève la récurrence.
Exercice 6. Déterminer tous les entiers naturelsndivisantn+ 8.
On va raisonner par équivalence. Soitnun entier naturel. On a
n|n+ 8 ⇐⇒ n| (n+ 8)−n ⇐⇒ n|8 ⇐⇒ n∈ {1,2,4,8} . L’ensemble des entiers naturelsndivisantn+ 8 est donc{1,2,4,8}.
Exercice 7. Déterminer tous les entiers naturelsntels que n+ 1divisen2+ 1.
On va raisonner par équivalence. Soitnun entier naturel. On a n+ 1|n2+ 1 ⇐⇒ n+ 1| n2+ 1
−(n−1) (n+ 1) ⇐⇒ n+ 1| n2+ 1
− n2−1
⇐⇒ n+ 1|2
⇐⇒ n+ 1∈ {1,2}
⇐⇒ n∈ {0,1} . L’ensemble des entiers naturelsntels que n+ 1divisen2+ 1 est donc{0,1}.
Exercice 8. Résoudre dansZ2 les équations suivantes.
1)x2+y2= 2.
On va raisonner par analyse-synthèse.
• Analyse : Soit (x, y) ∈Z2 une solution de l’équation considérée. On a alors 2−y2 =x2 ≥0, ce qui donney2≤2, i.e.|y| ≤1. Commey est entier, cela se traduit pary∈ {−1,0,1}. En revenant àx, on a alors
x2 = 2−y2 ∈ {1,2} .
Comme2 n’est pas le carré d’un entier, on a(x, y)∈ {(−1,−1), (−1,1), (1,−1), (1,1)}.
• Synthèse : Il s’agit ici de déterminer, parmi les solutions éventuelles trouvées ci-dessus, celles qui conviennent effectivement. Un calcul rapide montre que toutes fonctionnent ici.
L’ensemble des solutions dans Z2de l’équationx2+y2= 2est donc{(−1,−1), (−1,1), (1,−1), (1,1)}.
2)x2+y2= 3.
On va raisonner par l’absurde. Soit(x, y)∈Z2une solution de l’équation considérée. On a alors3−y2=x2≥0, ce qui donne y2≤3, i.e.|y| ≤1. Comme y est entier, cela se traduit pary ∈ {−1,0,1}. En revenant àx, on a alors
x2 = 3−y2 ∈ {2,3} . Comme ni 2ni3 ne sont des carrés d’entiers, on aboutit à une contradiction.
L’équationx2+y2= 3n’admet donc pas de solution dansZ2.
3)x2−y2= 2.
On va raisonner par l’absurde. Soit (x, y)∈Z2 une solution de l’équation considérée. Quitte à changer le signe dexet dey, on peut les supposer tous les deux positifs. On a alors
2 = x2−y2 = (x−y) (x+y) , ce qui donnex−y≥0 carx+y≥0, et
x−y = 1
x+y = 2 ou bien
x−y = 2
x+y = 1 . On obtient dans les deux cas2x= 3, ce qui est impossible carxest entier.
L’équationx2−y2= 2n’admet donc pas de solution dansZ2.
Exercice 9. Montrer que√
2n’est pas un nombre rationnel.
On va raisonner par l’absurde. On suppose que √
2 soit rationnel. On peut alors trouver deux entiers pet q premiers entre eux, avec qnon nul, tels que l’on ait
√2 = pq .
En passant au carré cette égalité, on trouve 2q2 =p2, doncq divise p. Comme pet qsont premiers entre eux, cela donneq∈ {−1,1}, d’oùp2= 2q2= 2. Ceci est absurde, car 2n’est pas le carré d’un entier.
Ceci montre que√
2est un nombre irrationnel.