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Université de Poitiers Faculté de Médecine et Pharmacie

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(1)

Université de Poitiers

Faculté de Médecine et Pharmacie

Année 2013 Thèse n°

THESE

POUR LE DIPLOME D'ETAT DE DOCTEUR EN MEDECINE

(décret du 16 janvier 2004)

Présentée et soutenue publiquement le 17 Septembre 2013 à Poitiers par Mademoiselle Cécile HUMMEL

née le 27 Novembre 1983

Evaluation des préférences des préadolescents sur l’organisation, le contenu et les modalités de l’information sur la sexualité.

Analyse d’entretiens semi-dirigés auprès de 15 jeunes adolescents âgés de 11 à 13 ans.

Composition du Jury

Président : Monsieur le Professeur Fabrice Pierre

Membres : Monsieur le Professeur Ludovic Gicquel Madame le Docteur Véronique Diaz

Madame le Docteur Brigitte Moltrecht Madame le Docteur Stéphanie Grandcolin

Directeur de thèse : Madame le Docteur Valérie Tranchée-Vergé

(2)

UNIVERSITE DE POITIERS

Faculté de Médecine et de Pharmacie

Année universitaire 2013 – 2014

LISTE DES ENSEIGNANTS DE MEDECINE

Professeurs des Universités-Praticiens Hospitaliers

1. AGIUS Gérard, bactériologie-virologie 2. ALLAL Joseph, thérapeutique

3. BATAILLE Benoît, neurochirurgie

4. BENSADOUN René-Jean, cancérologie - radiothérapie 5. BRIDOUX Frank, néphrologie

6. BURUCOA Christophe, bactériologie - virologie 7. CARRETIER Michel, chirurgie générale

8. CHEZE-LE REST Catherine, biophysique et médecine nucléaire 9. CHRISTIAENS Luc, cardiologie

10. CORBI Pierre, chirurgie thoracique et cardio-vasculaire 11. DAGREGORIO Guy, chirurgie plastique et reconstructrice 12. DEBAENE Bertrand, anesthésiologie réanimation

13. DEBIAIS Françoise, rhumatologie 14. DORE Bertrand, urologie (surnombre) 15. DROUOT Xavier, physiologie

16. DUFOUR Xavier, Oto-Rhino-Laryngologie 17. EUGENE Michel, physiologie (surnombre) 18. FAURE Jean-Pierre, anatomie

19. FRITEL Xavier, gynécologie-obstétrique

20. GAYET Louis-Etienne, chirurgie orthopédique et traumatologique 21. GICQUEL Ludovic, pédopsychiatrie

22. GILBERT Brigitte, génétique 23. GOMBERT Jean-Marc, immunologie

24. GOUJON Jean-Michel, anatomie et cytologie pathologiques 25. GUILHOT-GAUDEFFROY François, hématologie et transfusion 26. GUILLET Gérard, dermatologie

27. GUILLEVIN Rémy, radiologie et imagerie médicale 28. HADJADJ Samy, endocrinologie et maladies métaboliques 29. HAUET Thierry, biochimie et biologie moléculaire 30. HERPIN Daniel, cardiologie

31. HOUETO Jean-Luc, neurologie

32. INGRAND Pierre, biostatistiques, informatique médicale 33. IRANI Jacques, urologie

34. JABER Mohamed, cytologie et histologie

35. JAYLE Christophe, chirurgie thoracique t cardio-vasculaire 36. KARAYAN-TAPON Lucie, cancérologie

37. KEMOUN Gilles, médecine physique et réadaptation

(de septembre à décembre)

38. KITZIS Alain, biologie cellulaire

39. KLOSSEK Jean-Michel, Oto-Rhino- Laryngologie 40. KRAIMPS Jean-Louis, chirurgie générale

41. LECRON Jean-Claude, biochimie et biologie moléculaire 42. LEVARD Guillaume, chirurgie infantile

43. LEVEZIEL Nicolas, ophtalmologie

44. LEVILLAIN Pierre, anatomie et cytologie pathologiques 45. MACCHI Laurent, hématologie

46. MARCELLI Daniel, pédopsychiatrie (surnombre) 47. MARECHAUD Richard, médecine interne

48. MAUCO Gérard, biochimie et biologie moléculaire 49. MENU Paul, chirurgie thoracique et cardio-vasculaire 50. MEURICE Jean-Claude, pneumologie

51. MIMOZ Olivier, anesthésiologie - réanimation

52. MORICHAU-BEAUCHANT Michel, hépato-gastro-

entérologie

53. NEAU Jean-Philippe, neurologie 54. ORIOT Denis, pédiatrie

55. PACCALIN Marc, gériatrie 56. PAQUEREAU Joël, physiologie 57. PERAULT Marie-Christine, pharmacologie clinique

58. PERDRISOT Rémy, biophysique et médecine nucléaire

59. PIERRE Fabrice, gynécologie et obstétrique

60. POURRAT Olivier, médecine interne 61. PRIES Pierre, chirurgie orthopédique et traumatologique

62. RICCO Jean-Baptiste, chirurgie vasculaire

63. RICHER Jean-Pierre, anatomie 64. ROBERT René, réanimation

65. ROBLOT France, maladies infectieuses, maladies

tropicales

66. ROBLOT Pascal, médecine interne 67. RODIER Marie-Hélène, parasitologie et mycologie

68. SENON Jean-Louis, psychiatrie d'adultes 69. SILVAIN Christine, hépato-gastro- entérologie

70. SOLAU-GERVAIS Elisabeth, rhumatologie

71. TASU Jean-Pierre, radiologie et imagerie médicale

72. TOUCHARD Guy, néphrologie 73. TOURANI Jean-Marc, cancérologie 74. WAGER Michel, neurochirurgie

--- 6 rue de la Milétrie - B.P. 199 - 86034 POITIERS CEDEX - France

05.49.45.43.43 - 05.49.45.43.05

(3)

3 / 207

Maîtres de Conférences des Universités-Praticiens

Hospitaliers

1. ARIES Jacques, anesthésiologie - réanimation 2. BEBY-DEFAUX Agnès, bactériologie - virologie 3. BEN-BRIK Eric, médecine du travail

4. BOURMEYSTER Nicolas, biologie cellulaire 5. CASTEL Olivier, bactériologie - virologie - hygiène

6. CATEAU Estelle, parasitologie et mycologie 7. CREMNITER Julie, bactériologie - virologie 8. DAHYOT-FIZELIER Claire, anesthésiologie - réanimation

9. DIAZ Véronique, physiologie

10. FAVREAU Frédéric, biochimie et biologie moléculaire

11. FRASCA Denis, anesthésiologie - réanimation 12. GUILLARD Olivier, biochimie et biologie moléculaire

13. HURET Jean-Loup, génétique

14. JAAFARI Nematollah, psychiatrie d’adultes 15. LAFAY Claire, pharmacologie clinique 16. LEVEZIEL Nicolas, ophtalmologie 17. MIGEOT Virginie, santé publique 18. ROY Lydia, hématologie

19. SAPANET Michel, médecine légale 20. THILLE Arnaud, réanimation

21. TOUGERON David, hépato-gastro-entérologie

Professeur des universités de médecine générale

GOMES DA CUNHA José

Professeur associé des disciplines médicales

SCEPI Michel, thérapeutique et médecine d’urgence

Maîtres de Conférences associés de Médecine générale

BINDER Philippe BIRAULT François FRECHE Bernard GIRARDEAU Stéphane GRANDCOLIN Stéphanie PARTHENAY Pascal VALETTE Thierry

Professeur certifié d'Anglais

DEBAIL Didier

Maître de conférences des disciplines pharmaceutiques enseignant en médecine

MAGNET Sophie, bactériologie - virologie

Professeurs émérites

1. DABAN Alain, cancérologie radiothérapie 2. FAUCHERE Jean-Louis, bactériologie - virologie 3. GIL Roger, neurologie

4. MAGNIN Guillaume, gynécologie-obstétrique

Professeurs et Maîtres de Conférences honoraires

1. ALCALAY Michel, rhumatologie 2. BABIN Michèle, anatomie et cytologie pathologiques

3. BABIN Philippe, anatomie et cytologie pathologiques

4. BARBIER Jacques, chirurgie générale (ex émérite) 5. BARRIERE Michel, biochimie et biologie

moléculaire

6. BECQ-GIRAUDON Bertrand, maladies infectieuses, maladies

tropicales (ex émérite)

7. BEGON François, biophysique, Médecine nucléaire 8. BOINOTCatherine, hématologie - transfusion 9. BONTOUX Daniel, rhumatologie (ex émérite) 10. BURIN Pierre, histologie

11. CASTETS Monique, bactériologie -virologie – hygiène

12. CAVELLIER Jean-François, biophysique et médecine

nucléaire

13. CHANSIGAUD Jean-Pierre, biologie du développement et

de la reproduction

14. CLARAC Jean-Pierre, chirurgie orthopédique 15. DESMAREST Marie-Cécile, hématologie 16. DEMANGE Jean, cardiologie et maladies vasculaires

17. FONTANEL Jean-Pierre, Oto-Rhino Laryngologie (ex

émérite)

18. GOMBERT Jacques, biochimie 19. GRIGNON Bernadette, bactériologie 20. JACQUEMIN Jean-Louis, parasitologie et mycologie

médicale

21. KAMINA Pierre, anatomie (ex émérite)

22. LAPIERRE Françoise, neurochirurgie (ex émérite) 23. LARSEN Christian-Jacques, biochimie et biologie moléculaire

24. MAIN de BOISSIERE Alain, pédiatrie 25. MARILLAUD Albert, physiologie

26. MORIN Michel, radiologie, imagerie médicale 27. POINTREAU Philippe, biochimie

28. REISS Daniel, biochimie 29. RIDEAU Yves, anatomie

30. SULTAN Yvette, hématologie et transfusion 31. TALLINEAU Claude, biochimie et biologie moléculaire

32. TANZER Joseph, hématologie et transfusion (ex émérite)

33. VANDERMARCQ Guy, radiologie et imagerie

médicale

(4)

4 / 207

REMERCIEMENTS

(5)

5 / 207

À Monsieur le Professeur Pierre

Vous me faites l’honneur de présider ce travail ; pour vos encouragements et l’attention portée à ce travail, pour la qualité de votre enseignement ; soyez assuré de mon profond respect et de mes sincères remerciements.

À Monsieur le Professeur Gicquel

Vous me faites l’honneur de siéger au sein de ce jury ; pour votre attention et l’appréciation de ce travail ; soyez assuré de ma reconnaissance et de mes sincères remerciements.

À Madame le Docteur Diaz

Vous me faites l’honneur de juger mon travail ; pour votre attention et l’appréciation de ce travail ; soyez assurée de mon respect et de mes sincères remerciements.

À Madame le Docteur Moltrecht

Vous me faites l’honneur de siéger au sein de ce jury ; pour l’appréciation de ce travail, pour votre déplacement et vos encouragements, pour votre engagement; soyez assurée de ma gratitude et de mes sincères remerciements.

À Madame le Docteur Grandcolin

Vous me faites l’honneur de siéger au sein ce jury ; pour votre attention et l’appréciation de ce travail, pour votre enseignement et votre engagement ; soyez assurée de mes respectueuses considérations et de mes sincères remerciements.

À Madame le Docteur Tranchée-Vergé

Pour avoir accepté de diriger ce travail et pour la confiance que tu m’as accordée. Sois sûre de mon respect pour ton engagement dans l’enseignement de la Médecine Générale.

Aux Patients et à leurs Médecins

Pour m’avoir accordé votre confiance pour aborder ce sujet avec vos jeunes patients. Pour m’avoir aidé à organiser ces entretiens .

À tous mes Maîtres de stages et ma tutrice

En particulier au Docteur Coussou, pour m’avoir fait découvrir et comprendre la Médecine Générale lors de mon stage de D.C.E.M.1.

À tous, pour votre engagement dans l’enseignement, la formation et la recherche en Médecine

Générale, pour m’avoir transmis cette passion pour la Médecine Générale et pour vos

précieux conseils qui m’aideront à rester compétente tout en m’épanouissant dans ce métier ;

veuillez trouver là l’expression de mon profond respect.

(6)

6 / 207

À Monsieur le Docteur Xavier Lemercier

Pour tes conseils, ta disponibilité, tes relectures et tes encouragements

Je suis ravie de commencer ma vie professionnelle à tes côtés. Sois sûr de mon amitié, et de ma profonde estime pour toi.

À mes Amis Carabins

En particulier à Déborah et Laure, pour leur précieuse aide. Déborah, merci pour le soin que tu prends à entretenir notre amitié et pour tes encouragements.

Merci à tous, pour ce que vous êtes . Merci pour ces moments partagés ensemble.

À ma Famille

Pour votre soutien et votre compréhension tout au long de ces années.

J’ai beaucoup d’admiration pour chacun d’entre vous.

À Maman, pour tes attentions, ton soutien sans faille, tes relectures et ta disponibilité.

À Elsa, pour ton aide à la mise en page de cette thèse.

À Fred et Juliette

Pour le bonheur que vous m’apportez au quotidien.

Vous faites toute ma fierté.

(7)

7 / 207

À ma mère,

(8)

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TABLE DES MATIERES

(9)

9 / 207

REMERCIEMENTS ... 4

TABLE DES MATIERES ... 8

INTRODUCTION ... 15

GENERALITES ... 17

I Intérêts de l’information sur la sexualité ... 18

I.1 Un peu d’histoire… ... 18

I.2 Entrer dans la sexualité au moment opportun ... 19

I.3 Eviter des comportements sexuels inappropriés ... 20

I.4 Diminuer les discriminations ainsi que les violences sexuelles et conjugales ... 20

I.5 Tenter de diminuer le nombre de grossesses chez les mineures et améliorer leur prise en charge. ... 21

I.5.1 Quelques chiffres ... 21

I.5.2 Comment expliquer ces grossesses ? ... 22

I.5.2.1 Les grossesses désirées ... 22

I.5.2.2 Les conduites à risque ... 23

I.5.2.3 Les échecs de contraception ... 23

I.5.3 Particularités des grossesses chez les mineures ... 25

I.5.4 I.V.G. chez les mineures ... 25

I.5.4.1 Quelques chiffres ... 25

I.5.4.2 Les intérêts et risques des I.V.G. chez les mineures ... 26

II- Organisation de l’éducation à la sexualité en France ... 28

II.1 L’éducation à la sexualité à l’école, en France ... 28

II.1.1 Les lois ... 28

II.1.2 L’organisation ... 28

II.1.3 La place privilégiée des infirmières scolaires ... 29

II.1.4 Les limites et difficultés de cet enseignement à l’Ecole ... 29

II.2 Les Centres de Planification ou d’Education Familiale et Etablissements d’Information, de Consultation et de Conseil Familial ... 30

II.2.1 Les Centres de Planification ou d’Education Familiale... 30

II.2.1.1 Les missions attribuées aux Centres de Planification ou d’Education Familiale ... 30

II.2.1.2 Les limites des Centres de Planification ou d’Education Familiale ... 31

II.2.2 Les Etablissements d’Information, de Consultation et de Conseil Familial ... 32

II.2.2.1 Les missions des Etablissements d’Information, de Consultation et de

(10)

10 / 207

Conseil Familial ... 32

II.2.2.2 Les avantages des Etablissements d’Information, de Consultation et de Conseil Familial ... 32

II.2.2.3 Les limites des Etablissements d’Information, de Consultation et de Conseil Familial (58) ... 33

II.3 Les campagnes nationales d’information ... 33

II.4 Des expériences innovantes (10) ... 34

II.4.1 Le « pass’contraception » en Poitou-Charentes ... 34

II.4.2 Info-Ado à Strasbourg et dans la vallée de la Bruche ... 34

II.4.3 Le Mouvement Français pour le Planning familial(61) : ... 35

III Information sur la sexualité dans le reste du monde ... 37

III.1 Aux Pays Bas ... 37

III.2 En Suède ... 37

III.3 Au Québec ... 38

III.4 Aux Etats Unis et au Royaume Uni ... 38

MATERIEL ET METHODE ... 39

I Objectifs et hypothèses ... 40

II Méthodologie ... 41

II.1 La méthode qualitative ... 41

II.2 L’échantillon ... 41

II.2.1 La composition ... 41

II.2.2 Le mode de recrutement ... 42

II.2.3 La taille ... 42

II.3 Les entretiens ... 43

II.3.1 La prise de contact ... 43

II.3.2 Le déroulement ... 43

II.3.3 La trame d’entretien (Annexe 1) ... 44

II.4 L’analyse des données ... 44

RESULTATS ... 46

I Données générales sur les entretiens ... 47

II Présentation de la population ... 48

II.1 Age ... 48

(11)

11 / 207

II.2 Classe ... 48

II.3 Sexe ... 48

II.4 Fratrie ... 48

II.5 Situation familiale ... 48

II.6 Classe socio professionnelle des parents ... 49

II.7 Situation personnelle sentimentale ... 49

III Evolution de la trame d’entretien ... 52

IV Analyse thématique des entretiens ... 53

IV.1 Remarques générales ... 53

IV.2 Les souhaits et attentes des préadolescents ... 55

IV.3 Les modes d’information des adolescents ... 56

IV.4 Les interlocuteurs privilégiés ... 56

IV.4.1 Généralités ... 56

IV.4.2 La place des parents et de la famille ... 57

IV.4.3 La place des amis ... 58

IV.4.4 La place des enseignants ... 58

IV.4.5 La place de l’infirmière scolaire... 59

IV.4.6 La place du médecin traitant ... 59

IV.5 Les intervenants privilégiés ... 60

IV.5.1 Généralités ... 60

IV.5.2 Le personnel scolaire ... 61

IV.5.2.1 Les enseignants ... 61

IV.5.2.2 Les infirmières scolaires ... 62

IV.5.2.3 Les surveillants ... 63

IV.5.3 Les intervenants extérieurs au collège ... 63

IV.5.3.1 Généralités ... 63

IV.5.3.2 Les membres d’associations ... 63

IV.5.3.3 Les professionnels de la Santé ... 64

IV.5.3.4 Présence du professeur pendant les séances d’information sur la sexualité animées par un intervenant extérieur ... 64

IV.6 L’esprit critique des préadolescents ... 65

IV.7 Les modalités d’information sur la sexualité ... 66

IV.7.1 Généralités ... 66

IV.7.2 Les cours magistraux ... 67

IV.7.3 Une information écrite ... 67

IV.7.4 Des questions – réponses... 67

(12)

12 / 207

IV.7.5 Les « jeux éducatifs » ... 67

IV.7.6 Les films/documentaires ... 68

IV.7.7 Les débats ... 68

IV.7.8 Les séquences pratiques ... 69

IV.8 L’organisation pratique des séances d’information sur la sexualité ... 70

IV.8.1 Le lieu ... 70

IV.8.1.1 Généralités ... 70

IV.8.1.2 Le collège ... 70

IV.8.1.3 Le cabinet médical ... 71

IV.8.2 Mixité des groupes ... 71

IV.8.3 Taille des groupes... 72

IV.8.4 Déroulement des séances d’information sur la sexualité ... 73

IV.9 Le contenu des séances d’information sur la sexualité ... 74

IV.9.1 Généralités ... 74

IV.9.2 Les thèmes privilégiés ... 75

IV.10 Les difficultés ressenties au cours de l’entretien ... 77

DISCUSSION ... 78

I Discussion de la méthode ... 79

I.1 Limites liées à la constitution de la population étudiée ... 79

I.1.1 La composition de l’échantillon ... 79

I.1.2 Le mode de recrutement des préadolescents ... 79

I.1.3 La taille de l’échantillon ... 79

I.2 Limites liées aux conditions d’enregistrement ... 79

I.3 Limites liées à la collecte d’information ... 80

I.4 Limites liées au déroulement des entretiens ... 80

I.4.1 Trame d’entretien ... 80

I.4.2 Vocabulaire et termes utilisés ... 80

I.5 Limites liées à la méthodologie d’analyse ... 81

II Limites des résultats ... 82

II.1 Une tranche d’âge peu préoccupée par le sujet ... 82

II.2 Des difficultés d’expression de notre population ... 82

III Questions soulevées par nos résultats et comparaisons aux autres travaux en rapport avec l’information sur la sexualité auprès des préadolescents. ... 84

III.1 Généralités ... 84

(13)

13 / 207

III.1.1 Mise à distance du sujet par les préadolescents... 84

III.1.2 Nécessité de banaliser le discours sur la sexualité ... 84

III.2 Les attentes des adolescents ... 84

III.2.1 Une information respectueuse ... 84

III.2.2 Une information adaptée ... 85

III.2.3 Une information de qualité ... 86

III.3 Les modes d’information des adolescents ... 86

III.3.1 L’auto-information ... 86

III.3.2 Des questions restent sans réponses ... 87

III.3.3 Les risques des médias et de la pornographie ... 87

III.4 Quelles personnes peuvent informer les jeunes sur la sexualité ? ... 88

III.4.1 Les personnes désignées par les adolescents pour aborder la sexualité (intervenants et interlocuteur confondus) ... 88

III.4.1.1 Intérêt d’avoir plusieurs interlocuteurs et intervenants ... 89

III.4.1.2 Les amis ... 89

III.4.1.3 La place des parents ... 90

III.4.1.4 Le rôle de l’enseignant ... 91

III.4.1.5 L’infirmière scolaire ... 92

III.4.1.6 Les surveillants ... 92

III.4.1.7 Les intervenants extérieurs ... 92

III.4.2 Les critères de choix des adolescents pour les intervenants et interlocuteurs ... 93

III.4.2.1 Le sexe et l’âge ... 94

III.4.2.2 La connaissance et la confiance ... 94

III.4.2.3 Les compétences pédagogiques ... 95

III.4.2.4 La disponibilité ... 95

III.4.3 Le rôle du médecin traitant ... 96

III.5 Les modalités d’information privilégiées par les adolescents ... 96

III.5.1 Des cours magistraux ... 97

III.5.2 Des séances interactives ... 97

III.5.3 Des séances ludiques ... 98

III.5.3.1 Les « jeux éducatifs » ... 98

III.5.3.2 Le photolangage ... 99

III.5.3.3 Les films/documentaires ... 99

III.5.3.4 Les débats ... 99

III.5.3.5 Les séances pratiques ... 100

III.6 L’organisation de ces séances d’information ... 101

III.6.1 Organisation générale de l’information sur la sexualité auprès des préadolescents... 101

III.6.1.1 Information de masse en classe ... 101

(14)

14 / 207

III.6.1.2 Information plus ciblée, en individuel ... 101

III.6.2 Organisation pratique des séances d’information sur la sexualité... 103

III.6.2.1 Mixité des groupes ... 103

III.6.2.2 Taille des groupes ... 104

III.6.3 Déroulement des séances d’information sur la sexualité ... 105

III.6.3.1 Préparation des séances ... 105

III.6.3.2 Rythme des séances ... 105

III.7 Le contenu des séances d’information ... 106

III.7.1 Une information pratique et concrète ... 106

III.7.2 Une information pour rassurer... 107

III.7.3 Une information sur des sujets qui les concernent ... 108

III.7.4 Un discours positif sur la sexualité ... 108

III.7.5 Une information sur la sexualité en général ... 109

III.7.6 Des explications sur les informations des médias ... 109

III.7.7 Une information sur les sujets de prévention ... 110

PROPOSITIONS ... 111

I Les séances d’information sur la sexualité en milieu scolaire ... 112

I.1 Préparation des séances ... 112

I.2 Organisation des séances ... 112

II Mode d’actions des infirmières scolaires ... 114

III Modes d’actions des Médecins traitants ... 115

CONCLUSION ... 116

BIBLIOGRAPHIE ... 119

GLOSSAIRE ... 130

ANNEXES ... 133

Annexe 1 : Trame d’entretien ... 134

Annexe 2 : Catégories socioprofessionnelles de niveau 2 de l’I.N.S.E.E. ... 136

Annexe 3 : Tableaux de codage des entretiens ... 137

Annexe 4 : Serment d’Hippocrate ... 206

Annexe 5 : Compact disc

(15)

15 / 207

INTRODUCTION

(16)

16 / 207 Les enfants tendent vers l’autonomie. Notre rôle de Médecin est de les accompagner avec leurs parents et éducateurs afin qu’ils évoluent en toute sécurité.

La société moderne agit comme un catalyseur. Les enfants mûrissent vite et adoptent de plus en plus précocement des comportements d’adultes. Cela concerne, entre autres, le domaine de la sexualité.

Malheureusement, les discours n’ont pas évolué aussi vite que les comportements. À l’inverse, les messages diffusés par les médias sont parfois déviants et inadaptés.

Le sentiment de toute puissance des adolescents les amène à tester leurs limites. Ils sont poussés par leurs besoins de rêves et de rencontres. Ils prennent de la distance avec leurs éducateurs habituels alors qu’ils traversent une période de fragilité. C’est donc dès l’enfance qu’il faut informer, éduquer et responsabiliser les jeunes.

Informer, c’est donner aux jeunes les outils pour mener leur réflexion. Eduquer, c’est transmettre les valeurs morales qui encadrent cette réflexion. Responsabiliser, c’est aider à prendre conscience des conséquences de ses actes.

Les enjeux de l’information des jeunes sur la sexualité sont nombreux et de taille : éviter l’utilisation inappropriée de la sexualité en améliorant le respect de soi et des autres, diminuer les violences sexuelles, diminuer les discriminations qui portent sur les différentes orientations et pratiques sexuelles, améliorer la contraception des mineures afin de diminuer le nombre de grossesses non désirées et enfin, avancer le diagnostic de ces grossesses afin de permettre leur interruption ou leur suivi.

Longtemps tabou, la sexualité reste un sujet sensible. En France, la loi confie l’éducation à la sexualité au milieu scolaire. Le rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociales (I.G.A.S.) souligne que l’information délivrée dans les établissements scolaires est inégale, souvent insuffisante, et inadaptée aux attentes des jeunes adolescents.

Nous pensons que l’information sur la sexualité des jeunes adolescents n’est pas suffisamment évaluée et qu’elle pourrait être améliorée.

Quelles sont les préférences d’organisation et de modes d’information sur la sexualité des préadolescents au début de leur puberté ?

Nous menons quinze entretiens auprès de jeunes adolescents scolarisés en sixième et

cinquième dans la Vienne et la Charente. L’objectif au terme de ce travail est de proposer des

améliorations pour l’information sur la sexualité des préadolescents, en milieu scolaire et dans

les cabinets de Médecine Générale.

(17)

17 / 207

GENERALITES

(18)

18 / 207

I Intérêts de l’information sur la sexualité

I.1 Un peu d’histoire…

Dans son livre « La sexualité des ados racontée par eux-mêmes », publié en 2009 (1), D. Dumas nous explique l’intérêt d’une information verbale sur la sexualité.

Sous la royauté, la sexualité était considérée comme une activité naturelle. Tous les membres de la famille dormaient dans la même pièce, les parents avaient donc des rapports sexuels en présence de leurs enfants.

Après la révolution, la culture bourgeoise, puritaine, en a fait une activité cachée et honteuse.

On a associé le vocabulaire sexuel à celui des ordures. Plus personne ne le prononçant, il a été banni de la langue française.

À la fin du XIXème siècle, il n’existait plus un mot pour désigner la sexualité. En détruisant le vocabulaire sexuel, on a détruit la capacité des personnes à réfléchir sur leur sexualité.

Jusqu’en 1945, une femme qui parlait de sexe était considérée comme une prostituée.

Certaines femmes aujourd’hui souffrent encore de ce fardeau historique, c’est pourquoi elles affichent beaucoup moins leurs idées et désirs que les hommes qui ont, eux, hérité de la culture « french cancan », exploitée par la pornographie.

Notre vocabulaire actuel a été créé par les médecins (le mot « sexe » apparait dans le dictionnaire en 1894) pour désigner les pathologies mentales et physiques alors imputées à l’activité sexuelle. C’est pourquoi les termes employés désignent la sexualité uniquement sous l’angle technique du corps et de la maladie. Cela a persisté jusqu’à l’apparition de la psychanalyse.

La sexualité humaine est sous la gouverne du psychique et de la parole : pour pouvoir vivre sa sexualité, l’être humain a besoin de la penser. Les images ne sont pas suffisantes.

C’est ce que Freud appelle le « préconscient » : tout ce que nos sens perçoivent autrement que par la parole ne peut pas exister pleinement. Pour pouvoir penser, il faut donc parler.

L’éducation à la sexualité est donc primordiale dès le plus jeune âge pour faciliter les

représentations de l’amour, du plaisir, du partage, du respect…

(19)

19 / 207

I.2 Entrer dans la sexualité au moment opportun

On constate depuis 50 ans une baisse de l’âge médian du premier rapport sexuel (2):

17,7 % des jeunes hommes et 15,8 % des jeunes femmes déclarent avoir déjà eu des rapports sexuels avant l’âge de quinze ans (3).

De plus, l’écart entre les hommes et les femmes n’est désormais plus que de quelques mois : 17,6 ans pour elles et 17,2 pour eux en 2006 (4).

Il semblerait que plus la norme sanitaire, sociale et éducative nie la sexualité des jeunes et les pousse à l’abstinence, plus leur réaction, naturellement transgressive, les amène à une prise de risque (5).

Au début, les jeunes adolescents observent (6).

Le désir les envahit progressivement, mais ils n’en parlent pas. Ce temps de l’attente, où tout est encore possible, correspond à leurs besoins de mystère, de rêve, d’imaginaire et de romantisme (7).

Puis la sexualité surgit, s’impose à eux, sous forme d’une excitation difficile à contenir (8). Rapidement, elle ne se résume plus seulement à une activité génitale, des affects y sont associés. Ils ont alors besoin d’un partenaire. Plusieurs difficultés apparaissent alors car l’acte sexuel nécessite une maturité psycho-affective qui arrive souvent après la maturité physique.

D’abord, il faut gérer la frustration. Ensuite, il leur faut accepter les limites de leur corps : celle de l’orgasme, qui met fin à l’excitation et qui les confronte à la perte de leur force, et celle de la nécessaire complémentarité des sexes qui impose la dépendance à une autre personne (8).

Puis ils passent à l’acte sexuel.

L’activité sexuelle demande de la confiance en soi et en son partenaire pour se laisser aller puisqu’il faut renoncer à tout maîtriser, accepter l’inconnu et ses propres faiblesses ou maladresses pour accéder au plaisir sexuel.

Quand il est trop précoce, l’acte sexuel génère beaucoup de déceptions (7). La puissance masculine, remise en cause par la montée du féminisme, est souvent remplacée par une quête de performance. Les filles qui se pensaient consentantes évoquent souvent le moment où elles ont été débordées (6).

Les jeunes ayant profité d’une information sur la sexualité à l’école retardent le

moment de leur première relation sexuelle et attendent volontairement le moment qu’ils

jugent opportun pour passer à l’acte (9, 10, 11, 12).

(20)

20 / 207

I.3 Eviter des comportements sexuels inappropriés

On assiste parfois à une utilisation instrumentalisée de la sexualité.

Certains préadolescents vivent leur premier rapport sexuel comme un rite de passage dans le monde adulte qui représente la liberté ou l’indépendance (6).

D’autres veulent « faire comme les autres » : les adolescents pensent souvent que la norme sociale est d’avoir fait l’amour avant 17 ans.

Parfois les adolescents cherchent à se rassurer sur leurs compétences.

Ils peuvent aussi utiliser la sexualité comme moyen pour arriver à des fins de toutes sortes (8).

Enfin, le corps peut être vécu comme un objet de persécution. Les filles dirigent volontiers cette attaque contre leur corps comme on l’observe avec les tentatives de suicides ou les troubles du comportement alimentaire. La grossesse fait incontestablement partie de ces moyens d’agresser le corps (13, 14, 8, 15).

Apprendre aux jeunes adolescents à respecter leur corps et celui des autres et insister sur la dimension relationnelle de la sexualité permet d’éviter des comportements sexuels inappropriés (6, 7, 8, 1).

La sexualité introduit les jeunes dans le monde des adultes de façon brutale et accélérée. Souvent ils ne peuvent et ne savent pas en gérer les conséquences.

Les adultes doivent donc essayer d’être patients et d’allier autorité et douceur autour de ces questions, pour que les jeunes, tout en gardant un semblant de posture et de maîtrise, entendent quelque chose de différent sur ce moment d’intimité et de relâchement.

I.4 Diminuer les discriminations ainsi que les violences sexuelles et conjugales

Depuis la circulaire de 2003 (16), l’information sur la sexualité s’inscrit dans un cadre global qui comprend la lutte contre l’homophobie et les différences de pratiques sexuelles notamment liées aux religions. Elle prévient aussi les discriminations sexistes et les violences sexuelles et conjugales.

Cette circulaire vise à ouvrir le dialogue, montrer aux jeunes adolescents qu’il

n’existe pas de normalité, et que tout est possible tant que la Loi est respectée et que chacun

est consentant.

(21)

21 / 207 Cette démarche est confirmée par l’European Union Agency for Fundamental Rights (F.R.A.) qui encourage la promotion de la tolérance et du respect mutuel à l’Ecole par une information objective concernant l’orientation sexuelle et l’identité des genres (17).

On compte 120 000 viols par an en France (18). Une fille sur huit et un garçon sur dix sont victimes d'abus sexuels avant l'âge de 18 ans. Dans 85 % des cas, l'enfant connaît son agresseur (parent, ami de la famille, voisin) ; 8 fois sur 10, les abus sont répétés. Les enfants de tous âges sont concernés, garçon ou fille ; ils sont généralement âgés de 4 à 11 ans ; 22 % ont moins de 6 ans (19).

Selon les chiffres de l’Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales (O.N.D.R.P.) qui se base sur les recensements effectués par la police et la gendarmerie (20), en 2011, 146 personnes dont 122 femmes sont décédées, victimes de violences au sein du couple. Onze enfants mineurs et deux enfants majeurs ont perdu la vie en 2011. Les services de la direction centrale de la sécurité publique ont de leur côté dénombré 487 viols de femmes commis par leurs conjoints. Les directions départementales de sécurité publique recensent de leur côté 32 548 violences non mortelles sur conjointes ou ex-

conjointes. Pourtant, moins de 10 % des victimes déposent plainte.

En expliquant dès l’enfance l’importance du respect des Lois, des normes de la Société et du consentement mutuel, on peut diminuer les violences sexuelles, en particulier celles faites aux enfants et aux femmes. Cela permet aussi de libérer la parole et d’accéder à une prise en charge médicale et psychologique des victimes de sévices sexuels (21).

I.5 Tenter de diminuer le nombre de grossesses chez les mineures et améliorer leur prise en charge.

I.5.1 Quelques chiffres

Entre les années 1980 et 1990, une baisse importante du nombre de grossesses chez les

mineures a été constatée. Depuis les années 2000, cette baisse est beaucoup plus modérée. On

souligne surtout la chute du nombre de grossesses abouties : il y a 30 ans, une grossesse sur

deux était menée à terme, contre une sur trois aujourd’hui (6).

(22)

22 / 207 1980

(chiffres pour 10-18 ans)

1990 (chiffres pour

15-19 ans)

1997 (chiffres pour

10-18 ans)

2010 (chiffres pour

10-18 ans) Nb de

grossesses contractées

20 710 13 192 18 000

Nb de grossesses abouties

10 614 5 357 4 170 4 500

Taux de

fécondité 28/1000 9/1000 12/1000

% du nb total de naissances vivantes

1.3% 0.6% 0.85%

% de mineures ayant contracté une grossesse

5.2% 3.5% 2.8% 2.4%

% de mineures sexuellement actives ayant contracté une grossesse

6.2%

Tableau 1 : Evolution du nombre de grossesses chez les mineures (7, 22, 23).

I.5.2 Comment expliquer ces grossesses ?

Charlotte LE VAN, sociologue, a dressé des « profils » de grossesses chez les adolescentes, selon leurs motivations ou leurs causes (24).

On distingue trois catégories de grossesses chez les adolescentes : - un tiers sont des grossesses désirées avec un réel désir d’enfant, - un tiers sont liées à des conduites à risque (7),

- un tiers sont liées à des échecs de contraception.

I.5.2.1 Les grossesses désirées

Les jeunes filles peuvent désirer une grossesse pour plusieurs raisons.

On parle d’« héritage familial » lorsque, issues de familles nombreuses, certaines jeunes filles ont tendance à répéter l’histoire de leur propre mère. Ces jeunes filles ont généralement acquis une solide expérience dans le maternage et c’est souvent la seule compétence qui leur soit reconnue.

La grossesse est parfois un remède contre les carences affectives (25).

(23)

23 / 207 La grossesse peut aussi être un remède contre l’isolement social. Il s’agit de solliciter l’attention des autres et de combler un vide affectif. L’enfant apparait alors comme un remède à l’ennui, à la solitude.

La grossesse est parfois un rite de passage à l’âge adulte. Il s’agit, dans nos sociétés, de marquer un changement, alors que ces rites ont disparu et que la période de l’adolescence s’est allongée.

Devenir mères permet à certaines jeunes femmes d’accéder à un statut social caractérisé par l’indépendance par rapport aux parents et par la prise en main de leur destin (25) (26).

Enfin, après avoir été flouées par le système scolaire et exclues du marché de l’emploi, certaines renoncent définitivement à toute activité professionnelle et se destinent à devenir mère au foyer.

I.5.2.2 Les conduites à risque

Selon Freud, l’une des vocations de l’acte manqué est de permettre l’expression d’un désir tout en échappant à la condamnation morale qu’il est susceptible de générer.

Il y a parfois un désir de grossesse sans désir d’enfant, comme pour vérifier la fonctionnalité de ses organes de reproduction. Les jeunes femmes ne peuvent pas vérifier de visu l’intégralité de leurs organes sexuels et elles n’ont pas toujours de plaisir orgasmique lors des premiers rapports sexuels, ce qui peut renforcer leurs craintes.

Certaines grossesses ont pour but de tester l’authenticité des sentiments du partenaire. Cela peut témoigner d’un manque d’affection de la part de leur propre père.

La grossesse peut aussi permettre de témoigner de son amour au sein et à l’extérieur du couple.

Enfin, certaines grossesses sont de véritables « appels au secours » : elles sont dirigées vers l’entourage familial, pour attirer l’attention des parents ou des services sociaux... Elles s’inscrivent dans une série de comportements de recherche et d’appel à l’aide.

I.5.2.3 Les échecs de contraception

Le taux d’échec des différentes méthodes contraceptives est nettement plus important chez les adolescentes que chez les femmes plus âgées, notamment en raison de leur fertilité intrinsèque plus élevée (27).

Les facteurs qui diminuent l’accès et l’observance des jeunes filles à la contraception ont été identifiés.

Tout d’abord, les adolescents méconnaissent profondément le fonctionnement de leur corps

(7). Pour certains, la relation n’est pas faite entre rapport sexuel et grossesse, et la perception

du risque de grossesse est très faible, voire inexistante (28). Il y a également une notion

d’invulnérabilité, spécifique aux adolescents qui agissent comme si leurs connaissances ne

s’appliquaient pas à leur cas particulier.

(24)

24 / 207 Le refus du monde adulte, la jeunesse et le manque de maturité de certains adolescents sont des freins à la contraception (29, 30, 31).

L’échec scolaire est aussi un facteur important (32) : 2/3 des adolescentes enceintes ne sont pas scolarisées au moment de la grossesse ou n'ont pas de qualification professionnelle (33).

Pour certains auteurs, ce taux est même bien supérieur : il y aurait dix fois plus de grossesses chez les jeunes filles hors du système scolaire (26).

Les jeunes filles issues de milieux socio-culturels défavorisés, où l’on retrouve une certaine réticence à l’égard de la médecine, ont également une moins bonne conduite contraceptive (34). Quatre adolescentes enceintes sur cinq proviennent de familles nombreuses, désunies et socio économiquement défavorisées (8). Le coût de la contraception peut être un obstacle pour les adolescentes. Le rapport de l’I.G.A.S. de 2011 (35) souligne un manque de connaissance par les jeunes et leurs parents des structures ressources où l’on peut se procurer gratuitement la contraception, en particulier en milieu rural.

La consommation de drogue joue aussi un rôle négatif sur l’observance à la contraception (36, 37).

Les filles au début de leur vie sexuelle sont moins observantes. Les jeunes filles débuteraient une contraception 6 à 12 mois après leur premier rapport sexuel (38, 8). La faible fréquence des rapports sexuels augmente aussi le risque d’échec et l’absence de contraception. Pourtant les rapports entre adolescents ont pour caractéristique d’être sporadiques (entre 5 et 15 par an) et non planifiés (63% surviennent pendant les vacances) (39).

Les méthodes contraceptives sont peu adaptées et mal connues.

Le préservatif a été survalorisé et peu de jeunes connaissent la modeste efficacité de cette contraception utilisée seule (40).

De plus la contraception est, pour beaucoup, restreinte à la pilule. Pourtant ce n’est pas toujours le moyen le plus adapté. Il s’agit de la méthode la plus dépendante des médecins, elle doit être prise quotidiennement (pour des rapports souvent épisodiques) et elle nécessite une prise régulière à l’âge où l’on refuse les contraintes, d’autant plus qu’elle est vécue comme un embarras porté uniquement par la femme.

Par ailleurs, les effets secondaires constatés ou alloués à la méthode contraceptive utilisée sont souvent des motifs d’arrêt. Or les jeunes filles surestiment les risques de la contraception hormonale, notamment les risques de cancer et de stérilité ultérieure, et sont peu nombreuses à connaître leurs effets bénéfiques (7). 60% des adolescentes arrêtent leur contraception orale au cours de la première année (14, 29, 41).

Enfin, les adolescents connaissent mal les méthodes dites « de rattrapage » … (42).

Le manque de confidentialité limite également de façon importante l’accès des jeunes à la contraception car les jeunes filles ont besoin de la carte vitale de leurs parents pour les consultations médicales, prises de sang et remboursements de leur pilule en officine. De plus, 74% des adolescents ne parleraient pas de leurs problèmes personnels à leur médecin de famille en raison de la méconnaissance du secret médical vis-à-vis de leurs parents (43).

Certaines adolescentes pensent être obligées de subir un examen gynécologique dès la

première consultation, ce qui les amène à repousser ce rendez-vous. À cet effet, un document

a récemment été réalisé par l’Institut National de Prévention et d’Education à la Santé

(I.N.P.E.S.) « Première consultation gynécologique » (44) pour tenter de dédramatiser cette

première consultation. Certains sites et associations ont également été créés pour guider les

(25)

25 / 207 enfants dans le monde de la santé (45).

La délivrance de contraceptifs d’urgence aux mineures se fait rarement dans les conditions prescrites par la règlementation : les demandes de paiement sont fréquentes, certains professionnels exigent même une pièce d’identité, et le rôle d’accompagnement et d’éducation sanitaire prévu par la loi (16) est rarement appliqué par les pharmaciens (7).

Si les déterminants socio démographiques et culturels des grossesses d’adolescentes s’avèrent quasi impossibles à modifier, les éléments relatifs aux connaissances, attitudes et habilités sociales offrent en revanche des pistes d’action permettant d’augmenter l’observance contraceptive (46). En effet, les jeunes femmes ont plus facilement recours à la contraception si elles estiment que leur sexualité est reconnue et acceptée (47), notamment par la famille (48), et qu’elles ont la possibilité de choisir leur méthode contraceptive (46). L’analyse de ces facteurs permet de mieux cibler les publics et d’orienter l’information à délivrer.

I.5.3 Particularités des grossesses chez les mineures

Les grossesses des mineures sont souvent découvertes tardivement, souvent par méconnaissance des signes de grossesse ou par déni d’une réalité désirée mais redoutée, mais aussi parce que les adolescentes enceintes craignent le corps médical et redoutent d’être forcées à interrompre leur grossesse (8).

Le terme moyen de déclaration de grossesse des adolescentes est aux alentours de 6 mois (45) et 5 à 10 % des grossesses sont méconnues jusqu’à l’accouchement (49, 50).

20 % des adolescentes enceintes ont déjà eu au moins une grossesse (48). La précocité de la première grossesse est un facteur de risque de recours répétés à l’Interruption Volontaire de Grossesse (I.V.G.) (51).

Ces constats illustrent l’intérêt d’informer les jeunes sur le respect de leur corps, la sexualité, la contraception, les signes précoces de grossesse et les facilités mises en place pour accéder aux différentes méthodes contraceptives et abortives.

I.5.4 I.V.G. chez les mineures

I.5.4.1 Quelques chiffres

Après une baisse constatée dans les années 1990, le taux d’I.V.G. a tendance à se stabiliser

depuis 2004.

(26)

26 / 207 Tableau 2 : Evolution des I.V.G. des mineures par rapport à la population générale (52, 53, 54, 55, 7).

Il faut confronter le nombre d’I.V.G. qui stagne chez les mineures, à la baisse du nombre de grossesses abouties, ce qui montre que depuis 20 ans l’I.V.G. est de plus en plus accessible et acceptée. Pour diminuer le nombre d’I.V.G., il faudrait d’abord diminuer le nombre de grossesses non désirées.

I.5.4.2 Les intérêts et risques des I.V.G. chez les mineures

L’I.V.G. est une intervention sûre et sans conséquence sur l’avenir obstétrical des femmes : il n’y a pas d’augmentation du risque de stérilité, pas d’augmentation du risque de grossesse extra utérine, pas d’augmentation du risque de fausse couche spontanée ni de prématurité (8).

Il n’y pas non plus de spécificité de complication en rapport avec le jeune âge des patientes.

De plus, l’I.V.G. permet parfois d’éviter une rupture familiale, sociale et scolaire à des jeunes couples dont le statut social, professionnel et personnel est instable.

Les I.V.G. chez les mineures peuvent même avoir un impact positif. Pour certains auteurs, la perception du risque de grossesse a un effet favorable sur la prise des contraceptifs (56). La pensée magique (« ça ne peut pas m’arriver à moi ») se heurte à la réalité biologique de la grossesse. La prise de conscience de leur complétude et de leur « bon état de marche » par la survenue de la grossesse favorise l’accès ultérieur à une contraception plus efficace.

L’événement grossesse / I.V.G. peut donc être transformé en expérience subjective et personnelle. Tel est l’objectif des équipes d’accompagnement (8).

Cependant, on a constaté précédemment que ces grossesses sont souvent diagnostiquées tardivement ; or plus l’I.V.G. est pratiquée à un terme avancé, plus elle présente de risques quel que soit l’âge où elle est réalisée.

De plus, à l’âge « incertain » de l’adolescence, la survenue de la grossesse peut provoquer un traumatisme au niveau individuel, dans les rapports à la famille, ainsi que dans les rapports à l’environnement socio-culturel. Le taux de suicide dans l’année qui suit une I.V.G. est trois fois supérieur à la moyenne. Un syndrome post avortement associant état dépressif et baisse

1980 1990 1995 1997 2004 2007

Nombre d’I.V.G déclarées chez les mineures

8 751 8 331 9 022 12 219 11 930

(31 943 selon D.R.E.E.S) Nombre total

d’I.V.G déclarées

245 000 197 406 179 648 192 000 210 664 213 382

Nombre d’I.V.G pour 100

conceptions chez mineures

51 60 68 61

(27)

27 / 207 des défenses immunitaires a également été rapporté (6). L’attitude stigmatisante de la famille ou du personnel soignant est souvent à l’origine du traumatisme psychologique des adolescentes ayant recours à l’I.V.G. (8). C’est là que réside toute la difficulté de la prise en charge de ces grossesses et I.V.G.

Il faut donc accompagner ces jeunes couples pour leur permettre l’élaboration psychique qui transformera cet évènement en expérience positive et améliorera leur

« conduite contraceptive ».

(28)

28 / 207

II- Organisation de l’éducation à la sexualité en France

II.1 L’éducation à la sexualité à l’école, en France

II.1.1 Les Lois

En raison du brassage des cultures et des nouvelles mœurs qui évoluent vers de plus en plus de liberté, il a fallu organiser l’apprentissage.

En 1973, la Loi Fontanet rend obligatoire l’éducation à la sexualité. L’Ecole a une part de responsabilité à l’égard de la santé de ses élèves et de la préparation à leur future vie d’adulte (16).

En 2001, la Loi impose une information et une éducation à la sexualité dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d’au moins trois séances annuelles, par groupes d’âge homogène. Ces séances pourront associer médecins et infirmières scolaires, enseignants et intervenants extérieurs. Des élèves formés par un organisme agréé par le Ministère de la Santé pourront également y être associés (jeunes-relais) (57).

En 2003 (16), les objectifs sont revus et s’inscrivent dans une politique nationale de prévention et de réduction des risques de grossesses précoces non désirées et des Infections Sexuellement Transmissibles (I.S.T.). Cette Loi vise également la protection des jeunes vis à vis des violences sexuelles, de la pornographie et des préjugés sexistes ou homophobes.

Enfin, elle vise à faire connaître et utiliser les ressources spécifiques d’information et de soutien à l’intérieur comme à l’extérieur des établissements scolaires.

Cette éducation doit trouver sa place sans heurter les familles ou froisser les convictions de chacun. Elle doit également respecter le droit à l’intimité et à la vie privée de chacun.

Elle maintient les trois séances d’information et éducation à la sexualité dans le courant de chaque année scolaire. Pour les collèges et les lycées, le chef d’établissement établit en début d’année les modalités d’organisation et la planification des séances. Le projet doit être intégré au projet d’établissement et présenté au conseil d’administration.

II.1.2 L’organisation

Depuis 2001 (57), chaque académie doit se doter d’un projet d’éducation à la sexualité

intégré dans le projet académique de santé des élèves. Le recteur désigne un coordinateur et

une équipe de pilotage qui regroupe l’ensemble des coordinateurs et des personnes ressources

compétentes sur les thématiques de santé-sexualité et prévention. Le Comité d’Education à la

Santé et à la Citoyenneté (C.E.S.C.) est le dispositif de repérage et de mise en réseau

indispensable des partenaires de proximité auxquels il peut faire appel. Les Directions

Départementales des Actions Sanitaires et Sociales (D.D.A.S.S.) en assurent la coordination

et le suivi. Elles réunissent tous les partenaires locaux et les acteurs de l’information et de

l’accès à la contraception (58).

(29)

29 / 207 La Loi prévoit une formation initiale et continue des personnels chargés de l’éducation sexuelle des élèves par les ressources académiques et les partenaires extérieurs institutionnels ou associatifs. Le Ministère de l’Education a élaboré un programme de formation afin de développer une culture commune (16).

II.1.3 La place privilégiée des infirmières scolaires

Derrière les plaintes anodines des élèves peuvent se cacher des problèmes sérieux. Les infirmières scolaires jouent parfois un rôle central dans la prise en charge des jeunes en détresse.

Elles sont compétentes pour délivrer les informations nécessaires, ce qui facilite l’organisation des séances d’information sur la sexualité.

Elles sont également sollicitées pour la contraception d’urgence depuis 2000 (59) : « Dans les établissements d'enseignement du second degré, si un médecin ou un Centre de Planification ou d'Education Familiale (C.P.E.F.) n'est pas immédiatement accessible, les infirmières peuvent, à titre exceptionnel et en application d'un protocole national déterminé par décret, dans les cas d'urgence et de détresse caractérisée, administrer aux élèves mineures et majeures une contraception d'urgence. Elles s'assurent de l'accompagnement psychologique de l'élève et veillent à la mise en œuvre d'un suivi médical ».

Dans ce cadre, ont été mises en place des actions de formation pour les infirmières de l’Education Nationale, en partenariat avec la Direction Générale de la Santé (D.G.S.) et le Mouvement Français du Planning Familial (M.F.P.F.). Cette journée a pour objectifs d’actualiser les connaissances sur la contraception et la contraception d’urgence et de définir le rôle et la place de l’infirmière dans l’accompagnement des jeunes et le travail en réseau.

II.1.4 Les limites et difficultés de cet enseignement à l’Ecole

On constate une grande disparité entre les différents établissements sur l’intérêt qu’ils accordent à l’information sur la sexualité et les méthodes qu’ils utilisent (7) : le bilan établi par le Ministère de l’Education Nationale fait apparaître que les actions d’information sur la sexualité ne concernent que 53.5% des collèges entre 1997 et 2000. Dans le travail de mémoire de Sage-femme de Sandra Soublin, en 2004, qui évaluait les connaissances des adolescents sur la campagne d’information « Choisir sa contraception » et sur les nouveaux moyens de contraception dans deux lycées de Poitiers (42) : 21 des établissements contactés avaient refusé de participer à son étude notamment à cause des associations de parents d’élèves qui considéraient cette étude comme une « incitation à la débauche », ce qui témoigne d’une frilosité persistante à parler des sujets autour de la sexualité dans les établissements scolaires.

L’Ecole aborde rarement la sexualité avec ses nouvelles dimensions : réduction des

influences de l’Eglise, mouvement de libération des femmes, légalisation de la contraception

et de l’I.V.G., éclatement de la représentation traditionnelle du couple, mouvements

homosexuels, abus sexuels, cyberpornographie… Les adolescents sont déstabilisés par ces

modifications sociétales si bruyantes et pourtant si absentes à l’école (6).

(30)

30 / 207 Le manque de personnel de l’Education Nationale, y compris des infirmières scolaires et des partenaires extérieurs, ainsi que les contraintes horaires empêchent le déroulement de cette éducation comme l’impose la loi (48, 60, 35, 61).

Les moyens financiers sont également un obstacle à l’amélioration des actions, au financement des formations, à la rémunération des enseignants et des intervenants extérieurs, ainsi qu’au financement du matériel pédagogique.

II.2 Les Centres de Planification ou d’Education Familiale et Etablissements d’Information, de Consultation et de Conseil Familial

En 1967, la Loi Neuwirth (62) crée les C.P.E.F. et les Etablissements d’Information, de Consultation et de Conseil Familial ( E.I.C.C.F.). Elle en définit les missions, éducation familiale (problèmes de rapports conjugaux, stérilité involontaire, maternité, accouchement…) et information sur les méthodes de régulation des naissances. Pour les C.P.E.F. elle prévoit également d’assurer des consultations et des interventions en vue de faciliter ou de régulariser les naissances.

On recense aujourd’hui 1200 C.P.E.F., soit au moins un par département et 390 E.I.C.C.F. sur le territoire national. Ils visent une approche globale de la sexualité, à la charnière du social, de l’éducatif et du sanitaire.

II.2.1 Les Centres de Planification ou d’Education Familiale

II.2.1.1 Les missions attribuées aux Centres de Planification ou d’Education Familiale

En 1974, la Loi autorise les C.P.E.F. à délivrer à titre gratuit et anonyme les contraceptifs, sur prescription médicale, aux mineures qui désirent en garder le secret (63, 64).

En 1990, les missions du C.P.E.F. sont élargies au dépistage et au traitement du Virus d’Immunodéficience Humaine (V.I.H.) ainsi qu’aux autres I.S.T., de façon anonyme et gratuite, sous la responsabilité d’un médecin, dans le cadre de leur activité de prescription contraceptive (65).

Depuis 1992, les C.P.E.F. assurent gratuitement des consultations relatives à la

maîtrise de la fécondité. Ils préparent à la vie de couple et à la fonction parentale, proposent

des entretiens de conseil conjugal. Ils diffusent des informations et mènent des actions

individuelles et collectives de prévention portant sur la sexualité et l’éducation familiale,

dans les centres ou à l’extérieur de ceux-ci, en liaison avec les autres organismes et

(31)

31 / 207 collectivités concernés. Enfin, ils peuvent assurer les entretiens préalables et ceux qui font suite aux I.V.G. (66, 67).

Depuis 2009, ils peuvent pratiquer les I.V.G. médicamenteuses (68).

II.2.1.2 Les limites des Centres de Planification ou d’Education Familiale Le rapport de l’I.G.A.S. publié en 2011 (35) et le rapport du groupe de travail portant sur l’évolution du rôle des lieux et des organismes d’information et d’éducation à la sexualité de 2004 pour le Conseil Supérieur de l’Information Sexuelle (C.S.I.S.) (57) considèrent que malgré un travail considérable, les C.P.E.F. sont trop hétérogènes et désorganisés.

Les jeunes ne se représentent pas ces centres comme des lieux « ressource » : les appellations « planification » et « conseil conjugal » les renvoient à des problématiques d’adultes.

Les C.P.E.F. reçoivent chaque année près d’un demi-million de personnes pour consultations médicales et entretiens de conseil conjugal et/ou de planification.

Malheureusement seuls 5 à 10% des jeunes de moins de vingt ans fréquentent ces centres. Les demandes excèdent leurs capacités de réponse en raison du nombre insuffisant de conseillers conjugaux et familiaux pris en charge dans les budgets des C.P.E.F. par les financeurs.

L’absence de statut et les niveaux de rémunération des C.P.E.F. aggravent cette carence en conseillers conjugaux.

On constate une diversité importante des actions menées et des partenariats en place d’un centre à l’autre. Certains privilégient l’activité de consultation, d’autres les interventions extérieures. L’investissement dans les missions de préparation à la vie de couple et à la fonction parentale, d’entretien et de conseil conjugal est trop faible comparé à l’investissement médical. Un trop grand nombre de Conseils Généraux considèrent que les activités de consultations médicales et de planification familiale suffisent au fonctionnement des C.P.E.F.

Ils présentent également plusieurs problèmes d’accessibilité : à cet égard, les zones rurales ou périurbaines sont en difficulté (69) ; on rapporte également une très grande disparité de l’offre entre les différents départements. Les horaires d’ouverture des centres sont très variables et souvent restreints, malgré des efforts évidents pour s’adapter aux besoins du public potentiel.

Enfin, dans de nombreux cas, les structures ne sont pas remboursées de la totalité des

actes gratuits qu’elles réalisent.

(32)

32 / 207

II.2.2 Les Etablissements d’Information, de Consultation et de Conseil Familial

II.2.2.1 Les missions des Etablissements d’Information, de Consultation et de Conseil Familial

Les E.I.C.C.F. sont gérés uniquement par des associations et mettent en avant les questions éducatives et préventives, avec une approche non médicale.

Les missions données aux E.I.C.C.F. sont définies dans le décret de 1993 (70), certaines étant obligatoires pour bénéficier de l’aide financière de l’Etat.

Ils ont un rôle d’accueil, d’information et d’orientation du public sur les questions relatives à la fécondité, la contraception, la sexualité et la prévention des I.S.T. dont l’infection par le V.I.H.. L’information sur la sexualité ne se limite pas à la seule prévention des risques sexuels mais intègre mieux les dimensions relationnelles, affectives, culturelles et sociales, ainsi que la prévention des violences sexistes et de l’homophobie. Ils préparent aussi les jeunes à leur vie de couple et à leurs fonctions parentales.

Ils mènent des actions d’information dans les établissements scolaires et en dehors du cadre scolaire (foyers, prisons…) avec lesquels ils développent des formes de partenariat. Ils conduisent également des actions ciblées auprès des personnes issues de l’immigration. Les E.I.C.C.F. sont également disponibles pour les parents.

Ils peuvent assurer les entretiens préalables aux I.V.G. et accompagnent des femmes ayant subi une interruption de grossesse.

Ils accueillent et conseillent les personnes confrontées à des dysfonctionnements familiaux ou victimes de violences.

Dans le cadre de la Loi de 2001 (57) qui autorise la délivrance gratuite, sans ordonnance, de contraception d’urgence par les infirmières scolaires et les pharmacies, les E.I.C.C.F. assurent en parallèle la disponibilité, l’écoute et la prise en compte de la situation de la femme et du vécu de la contraception d’urgence. De plus, ils ouvrent la possibilité d’une démarche contraceptive régulière.

Une fois définies les modalités d’intervention des « jeunes-relais » évoqués dans cette même Loi de 2001 (57), les E.I.C.C.F. pourraient contribuer à la formation de ces jeunes

« éducateurs à la sexualité auprès de leurs pairs » et au suivi de leurs actions.

II.2.2.2 Les avantages des Etablissements d’Information, de Consultation et de Conseil Familial

Les E.I.C.C.F. se sont développés et diversifiés en s’adaptant aux besoins locaux et à

la demande sociale. La souplesse et le fonctionnement de ces associations favorisent une

réelle réactivité aux demandes et aux situations nouvelles. Ils permettent d’aller au devant de

publics très différents, à travers des opérations innovantes.

(33)

33 / 207 Les E.I.C.C.F. contribuent également à l’émergence de partenariats, sous des formes diverses, inscrits dans des démarches de proximité. Ils sont à même d’améliorer la couverture du territoire et de diminuer ainsi les inégalités actuelles d’accès à ces lieux, car ils sont plus faciles à créer que les C.P.E.F.

II.2.2.3 Les limites des Etablissements d’Information, de Consultation et de Conseil Familial (58)

Les E.I.C.C.F. sont insuffisamment promus dans les établissements scolaires.

On note une diminution des crédits nationaux qui leur sont accordés alors que les besoins sont en forte augmentation.

Le statut des conseillers conjugaux et familiaux reste très précaire et leur rémunération trop faible.

Enfin, l’activité du conseil conjugal et familial n’est pas assez reconnue car trop peu évaluée.

II.3 Les campagnes nationales d’information

Voici quelques exemples de noms donnés aux campagnes nationales d’information pour inciter les jeunes à s’interroger et à s’informer sur la contraception : en 2001, « La meilleure contraception, c’est celle que l’on choisit » ; en 2008, « Vous ne pouvez pas parler de contraception autour de vous ? Parlez-en avec nous. » ; en 2009, « Faut-il que les hommes tombent enceintes pour que la contraception nous concerne tous? » ; en 2010, « Lova Lova ».

Des affiches et des films de courte durée diffusés sur les grandes chaînes ont enrichi ces campagnes d’information. Ce sont les mêmes types de diffusion médiatique que celles utilisées pour les I.S.T.

Ces campagnes sont cependant jugées insuffisantes par F. Laurant, présidente du

M.F.P.F., dans son rapport pour le C.S.I.S : « Evolution du rôle des lieux et des organismes

d’information et d’éducation à la sexualité en 2004 (58).

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