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du calcium qui cependant ne peut être présent en quantité appréciable à la balance.
Lcs spectres du chlorure de radium pur et du clilo-
rure de radium additionne de 0.61 pour 100 de chlorure de baryum sont reproduits dans la plailaclle
avec indication des raies le plus importantes. Il est à
remarquer que sur cette reproduction les raies les
plus faibles sont avantagées par rapport aux raies les plus fortes par comparaison avec le cliché directement obtenu par photographie. Ainsi la raie 15t)4, 2 du baryum dans le spectrc du sel pur est bien plus visible
sur la reproduction duc sur lc cliché.
*
* *
J’ai aussi déterminé le spectre de la porlion dc
queue de ma purification. Cette portion sc composait
de toutes les liqueurs décantées successivement après
les nombreuses cristallisations elfectuées, et représen-
tant ensemble un décigramme de sel.
Ce décigramme contenait tout le baryum initiale-
ment présent dans le sel, les premières portions élimi-
nées ayant été relativement riches en baryum et les
suivantes de plus en plus pauvres. Le poids atomique
moyen trouvé était égal a 216, cl’oLl l’on peut conclure
cluc les J.5 décigrammcs soumis au traitement de
purification correspondaient à un poids atomique
moyen 224 environ, ce qui concorde bien avec l’appa-
rence du spectre et prouve en même temps que le traitement a été très efficace.
*
* *
Je pense pouvoir conclure de ce travail que le poids atomique du radium est égal à 226.2 avec une erreur
possible inférieure à une demi-unité, la base adoptée
étant
Ab=J07.8 et CI
Si l’on adopte la base indiquée dans la dernière
édition des tables de I,andolt
Ag=107.93 Cl=35.45
le nombre relatif au radium devient 226.45.
[Reçu le 8 octobre 1907.]
Sur les rayons secondaires des rayons 03B1
Par M. MOULIN
[Laboratoire de Physique générale. École de Physique et de Chimie, Paris.]
LES expériences de NI. 1tutherford sur la charge
L des rayons x ont montre que les métaux frap- pés par ces rayons donncnt une émission
cathodique qui empêche de déceler cette charge autre-
ment qu’cn présence d’un champ magnétique. Il cst cependant inlpossible de tirer de ces expérience la
valeur des rayonnements secondaires, par suite de la modification que subit lc courant dans le gaz rési- duel, sous l’influence de cc champ magnétique. La charge trouvéc pour les rayons x augmente, d’ail- leurs, quand on augmente la différence de potentiel
entre les plateaux.
M. Iluthcrford pensait que ce rayonnement secon-
daire cathodique pouvait permettre d’interpréter les expériences sur le retournenlent des écrans, mais MM. lucera et Masek n’ont trouvé aucun fait qui puisse justifier cette hypothèse.
rai cherché à employer un dispositif permettant de séparer le rayonnement secondaire de la substance active elle-même et celui de la plaque métallique qui reçoit le rayonnement. Entre cette plaque M (fig. 1),
reliée à l’électromètre, et une lame de platine P recou-
verte de polonium, sont disposées deux toiles niéial-
’1. Pitil. 2, p. 195, 19L)5.
liques t et t’; la première forme condensateur avec la
plaque M et la seconde, t’, reliée aux écrans, permet
d’établir un champ électrique entre elle et le polo-
nium, champ destiné à arrêter les corpuscules émis
Fig. 1.
en même temps que les rayons a. La toile t est tendue dans une ouverture pratiquée dans un disque de cuivre
et que l’on peut obturer à l’aide d’un petit volet pour
mesurer les fuites. Le tout est placé sous une clocha
rodée dans laquelle on peut faire un vide élevé.
Les phénomènes observées quand on augmente la
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:01907004010035201
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différence de potentiel cntre le polonium et la toile métallique t’ sont complexes et peuvent s’interpréter
si l’on admet que lc polonium émet des rayons p avec
une vitesse telle qu’ils peuvent donner des rayons secondaires en arrivant sur la plaque métallique, ou
des ions dans le condensateur par leurs chocs sur les molécules du gaz. A mesurc que l’on augmente la différence de potentiel P, t étant charge positivement.
le courant dilninue, passe par un minimum, et tend
vers une constante (courbe ponctuée, fig. 2, qui cor- respond à t=3x88 volts). Des ions positifs sont
alors projetés dans le condensateur. Quand le potentiel
de t est égal à celui du polonium, ces ions ne peuvent pénétrer dans le condensateur et le courant passe par
un minimuii-t. ’l’olls ces minima sont sur une même courbe qui tend aussi vers une constante pour un
potentiel d’environ 800 volts (courbe M, llg. 2).
Quand le polonium est maintenu à un potentiel de
880 volts, le courant obtenu pour t positif est beau-
coup plus grand que le courant obtenu pour t négatif,
courant positif lui aussi (courbe H=0, fig. 5). Dans
le preniier cas, les rayons secondaires peuvcnt sortir
et l’on recueille un courant
i0 étant le courant dans le baz, « la charge des
rayons «, S la charge négaLiye emportée par les rayons secondaire et p, i , s, la charge correspondant aux
ions positifs projetés, au courant et au rayonnement secondaire qu’ils peuvent donncr. Quand les potentiels
de 1 et du polonium sont égaux on recueille simple-
ment un courant
et, quand est négatif on recueille un courant
si les rayons secondaires sont arrêtés et retombent
sur la plaque.
En présence d’un champ magnétique H, les rayons secondaires sont déviés ct lcs courbes obtenues (fig. 2)
pour différentes valseurs du champ se renconlr’ent, pour
une différence de potentiel nulle, en un point qui corres- pond au courant
I = a+p.
En l’absence de tout champ électrique et pour un champ magnétique suffisant, le courant mesuré cor- respond au rayonnement a.
Si l’on fait varier le potentiel de t, on trouve une
courbe (H=0, fig. 2) qui montre que tous les rayons secondaires émis par la plaque sont arrêtés pour une différence de potentiel de 10 à 15 volts. Ces rayons
sont donc érrais avec une vitesse très faible et ne peu- vent ioniser les gaz d’une manière appréciable. La
forme de la courbe, symétrique pour des potentiels
égaux et de signes contraires, pourrait d’ailleurs s’in-
terpréter aussi par le défaut de saturation observé par MM. Bragg et Kleell1alln dans les cas de l’ionisation par
Fig. 2.
es rayons a. On pourrait, alors en conclure que les rayons secondaires sont éniis sensiblcment sans 1,iiesse Certains faits sont d’ailleurs en faveur de cette hypo-
thésJ : par exemple, quand la pression du gaz aug- mente, les coudes de la courbe s’écartent un peu de l’axe des ordonnées.
ha vitesse des rayons secondaires est donc ici infé- rieure à celle que trouve AI. Fuchtbauer 1 pour le rayonnement sccondaire des rayons canaux et des rayons cathodiques et lut est colnprise entre 5,2
à 5,6 101 (27-54 volts) quelle que soit la vitesse des rayons primaires, leur incidence et la nature du métal.
Il ne semble pas en être de même pour la vitesse de ceux du poloniunl. Si l’on fai agir sur l’appareil un champ magnétique faible qui (léBic tous les rayon s
Fig. 5. (Même unité que la fig. 2.)
secondaires lents et les ramène sur les plateaux qui leur
ont donné naissance, le courant observé, en l’absence
do tout champ électrique, correspond à une anivéc
de charges négatives. En augmentant le champ magné- tique, le courant devient positif et atteint une valeur
1. An1l. d. Phys., 23, 1907, p. 301. Voir Radium, août 1907,
p. 2 6.
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limite pour nn champ d’une centaine de Gauss (fig. 3),
(c qui donnerait, d’aprcs les dimensions de l’appa reil, une vitesse supérieure à 101 centimètres par seconde. On peut se demander si ces rayons, plus rapides que les rayons secondaires lents qu’émettait
aussi lc polonium proviennent de cette substance ou
de quelque autre impureté, bien que lcs rayons
émis par les substances actives aient une vitesse bien
plus grande.
J’ai essayé sans succès de mettre cn évidence ces
rayons par la méthode photographique. Seuls les
rayons ot ont donné une impression nette. Les rayons de vitesse 3,25.108, vitesse donnée par M. Ewers’ 1 pour les rayons lents du polonium, n’ont d’ail-
leurs laissé non plus aucune trace. L’existence de rayons de vitesse 1(P n’est donc pas infirmée par ce fait et d’ailleurs, on peut remarquer que la courbe donnée par M. Ewers ne présente pas une saturation nette. Il est possible qu’elle présente un nouveau
coude plus loin, correspondant à celui de la fib. 5.
Dans ces conditions, il est possible que la différence de potentiel employée n’ait pas été suffisante pour les retenir. De plus, la complexité des phénomènes
empêche de déterminer avec certitude l’intensité du
rayonnement secondaire; une modification de l’appa-
reil est nécessaire, qui eittraiiiera l’emploi d’une lame plus active. Il ressort des expériences, en admettant
que tous les rayons secondaires sont dus aux rayons oc, que
La valeur du rapport - ma été trouvée par la méthodes
des cycloïdes de 1 à 1,3.107, en supposant nulle la vitesse d’émission (courbe II =49, fig. 2, par exem-
ple). Il faut remarquer que cette méthode conduit à une valeur trop petite.
Je pense pouvoir reprendre d’ici peu les expériences
dès que j’aurai â ma disposition une nouvelle lame de
polonium, en modifiant la méthode de manière à évi- ter la projection d’ions positifs et à pouvoir éliminer
le courant dans le gaz. La lame qui m’a servi dans
ces expériences m’a été donnée par Madame Curic; je
tiens à lui adresser ici mes sincères remerciements.
[Reçu le 10 octobre 1907].
Charge électrique des gaz récemment préparés
Par J.-A. CUNNINGHAM et C. MUKERJI
[Laboratoire de Chimie, Collège de Calcutta.]
L’UN des problèmes les plus importants de la chi-
mie moderne est celui qui consiste à expli-
quer les phénomènes de combinaisons chimi- ques au moyen des récentes découvertes qui donnent
à l’électricité une structure atomique. Les tentatives
de ce genre ont été peu nombreuses et les expé-
riences directes assez rares. Nous avons espéré ob-
tenir quelques renseignements sur cc sujet par des recherches directes sur les conditions électriques des
gaz aussitôt après leur dégagement du composé chi- mique.
Un certain nombre d’observateurs ont expérimenté
sur le phénomène électrique lié à la combinaison ou
à la décomposition chimique; mais l’exactitude de
l’interprétation de leurs observations est assez incer- taine. En se basant sur le travail de J.-J. Thomson
sur la nature de l’électricité, Townsend a déterminé
1. P. EWEIIS, Phys. Zeits., 1906, n° 5. Voir Radium, 3,
p. 78.
la charge électrique de l’hydrogène et de l’oxygène
libérés par électrolyse d’une solution d’acide sulfu-
rique ou de potasse, et celle de l’hydrogène et du
chlore produite par électrolyse de l’acide chlorhydri-
que. Avec l’acide sulfurique les deux gaz transportent
des charges positives, avec la potasse des charges néga- tives, avec l’acide chlorhydrique, l’hydrogène transporte
une charge positive variable, et le chlore, une petite charge négative. La méthode de mesure de Townsend consistait à relier à l’une des paires de quadrant d’un électromètre, un flacon dans lequel le gaz chargé for-
mait un nuage. Il mesurait ainsi l’excès de l’une des
charges sur l’autre ; son but était tout d’abord d’étu- dier la formation des brouillards et les propriétés des
gaz ainsi électrisés. L’interprétation des résultats sur
la nature de la combinaison chimique est compli- quée par l’incertitude qui existe sur la nature exacte
de la réaction chimique provoquée et aussi par le trouble introduit par les ell’ets électriques directs tels