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Ozonisation de l'oxygène par les rayons α

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HAL Id: jpa-00242527

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00242527

Submitted on 1 Jan 1912

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Ozonisation de l’oxygène par les rayons α

S.C. Lind

To cite this version:

S.C. Lind. Ozonisation de l’oxygène par les rayons α. Radium (Paris), 1912, 9 (3), pp.104-106.

�10.1051/radium:0191200903010400�. �jpa-00242527�

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Ozonisation de l’oxygène par les rayons 03B1

Par S. C. LIND [Institut du Radium de Vienne.]

On sait que l’air qui se trouve directement en contact avec des préparations de radium intenses est ozonisé, l’ozone formé étant facile à reconnaitre à

son odeur. On obtient aussi une odeur persistante

d’ozone lorsclu’une quantité notable de rayons (J. pénè-

trent dans l’air à trayeurs une lame mince de verrue ou

de niica. Quand la paroi est assez épaisse pour arrè-

ter tous les rayons a, le phénomène ne se produit plus. C’est ce qui a fait supposer que l’action ion-

sante est due aux rayons x. Jusqu’ici on n’a pas mesuré la quantité d’ozone produite ni le rapport

entre cette quantité et l’intensité du rayonnement.

Une pareille détermination présente à différents égards

un grand intérèt.

L’odeur d’ozone se produit avec une netteté parti-

culière au voisinage d’une boule de verre très petite et

très mince l’on a accumulé des quantités con-

sidérables d’émanation. Ces boules, dont le diamètre

est de 1 à 2 mm et l’épaisseur de 0,005 ou 0,01 mm,

présentent une absorption sensiblement égale a

celle de 1 ou 2 cm. d’air. Les rayons oc qui sortent

de la boule pénètrent dans une atmosphère d’oxygène,

ce gaz convenant mieux que l’air pour l’utilisation totale des rayons a et donnant un meilleur rendement

en ozone.

Le principal résultat des expériences qui suivent

est celui-ci : le nonlbre total des molécules d’ozone formées à la fin d’une expérience (dosé chimiquement),

est du même ordre de grandeur que le nombre total des ions produits durant ce temps dans le gaz par les rayons a. Ce fait conduit directement à une théorie

ionique de l’ozonisation : un ion oxygène rencontrant

une molécule d’oxygène produit une molécule d’ozone.

Le mécanisme probable de cette réaction sera discuté plus loin. Indiquons simplement que si le rendement

en ozone est parfois égal à celui qu’exige la théorie,

et ne le dépasse jalnais, il est toutefois demeuré sou-

vent inférieur dans le rapport de 1 à 2 ou a 5 par suite d’irrégularités dont on n’a pu avoir l’explication.

Maigre cela la corrélation semble certaine entre ioni- sation et ozonisation.

Après avoir indiqué la technique qui lui a permis

d’obtenir les boules de verre dunt il s’est serBi,

M. Lind a déterminé comme suit le pouvoir absor-

bant de ce; bouler pour les rayons x.

Avant d’introduire l’émanation dans une de ces boules il confient de se faire une idée de l’épaisseur de ses parois. Ceci ne présente aucune difficulté si l’on dis-

pose déjà d’une source convenable de rayons ce, par

exemple, d’une autre boule déjà remplie d’émanation.

Il suffit alors de placer la source immédiatement der- rière la boule à étudier et d’approcher un écran de sul-

fure de zinc à 4-5 cm. environ. A cette distance on ne

voit d’abord sur l’écran que l’ombre noire donnée par la boule. Mais en rapprochant progressivement l’écran

on voit tout à coup, au milieu de l’ombre, apparaître un point brillant, ce qui signifie qu’à cette distance exac-

tement les rayons oc commencent à traverser les deux

parois de verre de la boule. On déduit de là l’équiva-

lent en air de ces parois. Le parcours des rayons « se déduit des mémes mesures, dans le cas il n’est pas

connu a priori: il suffit de noter la distance appa- rait la luminescence quand on rapproche progressive-

ment la source de l’écran. Au cas les rayons ce ne

pourraient traverser les deux parois de verrue, on

observe la luminescence ,d’un grain de sulfure de zinc

placé directement à l’intérieur de la boule.

On arrive à déterminer avec plus de précision le

parcours dans l’air des rayons a émis par une boule

pleine d’émanation en opérant comme suit. Au lieu de

mesurer la distance apparaît la première lueur, on rapproche encore la boule de l’écran. Le point lum*,.-

neux s’étale alors en un cercle régulier d’autant plus grand que la distance est plus petite. Mesurant le

rayon de ce cercle et la distance on obtient le parcours

en appliquant la relation :

L’exactitude avec laquelle se font les mesures peut s’estimer d’après le tableau suivant :

Après application des différentes corrections, on

arrive à cette conclusion que les petites boules de verre

utilisées donnent à l’extérieur, plus des 2 3 de l’ioni-

sation théorique totale. Pour ce motif ces boules parais-

sent pouvoir rendre de grands services dans maintes

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:0191200903010400

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recherches de radio-activité. Remplies d’émanation,

ces boules constituent à coup sûr la forme la plus

concentrée que nous connaissions du rayonnement 2.

L’émanation pure de 2 grammes de radium métal

pourrait être concentrée dans une boule de 1,2mm3, c’est-à-dire dans un espace 400 fois plus petit que le

volume du sel initial.

ln

L’émanation du radium était empruntée à une préparation très intense contenant environ 144 mmg.

de HaCl2 pur. Cette émanation, purifiée d’une

manière aussi complète que possible, était envoyée

directement dans l’une des boules de verre décrites

précédemment. La correction d’absorption due aux parois de la boule était déterminée par un procédé graphique. La boule de verre se trouve au centre

d’une autre boule de 12 cm. de diamètre, qui est en

relation avec un appareil producteur d’oxygène pur.

L’oxygène humide ne donne pas des résultats très différents de l’oxygène pur. Après l’expérience, qui peut être faite soit au repos, soit en courant gazeux,

on titre l’ozone par l’iodure de potassium et l’hypo-

sulfite.

Pour mesurer l’ionisation totale, on a du renoncer

à évaluer directement le courant de saturation, très difficile à obtenir avec un rayonnement x intense. On

a se contenter d’une estimation indirecte basée

sur les considérations suivantes. La mesure exacte

de la quantité d’émanation contenue dans la petite

boule se fait simplement à 1 aide des rayons y. Le parcours maximum des rayons cc du radium C se dé- termine par la méthode indiquée ci-dessus et l’on en

déduit l’équivalent en air de la paroi de verre. Après

correction convenable, on peut déterminer, en se

servant des courbes d’ionisation de Bragg, le nombre

des ions produits par particule x. Ce nombre, mul- tiplié par le temps, par la masse d’érnanation et par

3,4.1010 (nombre de particules x émises par seconde

par 1 g. de radium métal) donne le nombre d’ions formés pendant l’expérience. La mesure de l’éma-

nation par la méthode des rayons y est fondée sur le 1er étalon de Vienne, qui a fourni 118 calories par gramme de radium en une heure, et qui est par

conséquent de 15 pour 100 plus faible que l’étalon Rutherford, qui a fourni le nombre 3,4.1010; la

correction nécessaire a été faite. L’ozone est dosé

chimiquement, et l’on en déduit le nombre de molé- cules d’ozone qui se sont forlnée3, en employant pour le nombre des molécules gazeuses par cn13 la cons- tante 2,69.1019 tiree de mesures radioactives.

IV

Le tableau suivant donne les résultats des mesures

faites avec trois boules différentes. La boule A a

servi aux expériences i et 2 (courant d’oxygène, humide. La sphère B a servi pour les expériences

5, 4, 5, faites dans les mêmes conditions, mais avec

une quantité d’émanation deux fois plus grande. La sphère C a servi pour 5 expériences deux en courant

gazeux (oxygène filtré et sec), les trois autres a l’état

de repos (oxygène pur, oxygène sous pression ré- duite, air). Voici la signification des notations :

T=temps de 1"expériences cn secondcs ;

E=moyenne logarithmique de la quantité d’éma-

nation en curies :

a=nombre total des particules a=5,4.1010 XO,85xExT;

N - nombre total des ions =x i ;

i = nombre d’ions par particule x;

lI = nombrc des molécules d’ozone formées = 2,69 X 1019 par cm’.

Dans les colonnes qui contiennent les valeurs de

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N et de hl, deux choses frappent particulièrement.

On voit d’abord qne l’ordre de grandeur de N et de M

demcure en gros le même et que N M tend vers une va-

leur minimum 2, qu’il ne dépasse jamais. En second

lieu on constate une irrégularité des résultats, dont

on n’a aucunement pu découvrir la cause. En chan- geant le dispositif expérimental on a cherché, mais

sans succès, a obtenir plus de régularité. Cette

variation dans l’ionisation d’une expérience à l’autre

est particulièrement remarquable, parce qu’elle se produit dans des conditions de stabilité parfaite et parait indépendante de tout défaut expérimental. La

circonstance que M ne dépasse

jamaisN

et tend vers

cette valeur maximum peut faire penser que c’est la valeur correcte, et que les valeurs moindres pro- viennent d’une perte d’ozone.

Dans la théorie ionique de l’ionisation, nous admettrons que les ions oxygène rencontrent des molécules d’oxygène ordinaires pour rormer de l’ozone. Mais si les ions se recombinent il peut y avoir reformation d’oxygène et par suite pcrte en

ozone. Or il reste tout aussi difficile il expliquer pourquoi tantôt cette recombinaison a lieu, tantôt elle n’a pas lieu. La difticulté n’est pas moindre si l’on attribue la perte en ozone à une action désozoni-

sante du rayonnement, étant donné que la concentra- tion en ozone ne dépasse jamais le 1/1000e et que d’ailleurs la destruction de l’ozone devrait se faire de la même manière toujours. On ne peut donc incri- miner que les défauts de titrage de l’ozone ; mais ici

encore on a employé la méthode classique toujours

dans les mêmes conditions, et on n’arrive pas à

expliquer les irrégularités.

V

On a fait remarquer dans le paragraphe précédent

que le nambre total M des nlolécules d’ozone formées durant l’expérience tend vers la limite

M=N 2, N

désignant le nombre total des ions formés dans le même temps. Si l’on peut considérer comme exacte

l’hypothèse que ce rapport est le rapport théorique, on

arrive à se faire l’idée sui;an te du processus de l’ozoni- salion. Une moitié des ions oxygène (peut-être les ions positifs) rencontre un nombre égal de molécules d"oxy-

gène avec lesquelles elle forme autant de molécules d’ozone. La charge est alors neutralisée par l’autre moitié des ions (de signe contraire) ou par des électrons. On ne peut décider naturellement si la neutralisation a lieu avant ou après la formation d’ozone. Le mécanisme de la réaction peut aussi être tout différent, mais celui- ci parait le plus vraisemblable d’après les expériences

connues. Les ions oxygène sont à vrai dire mal connus,

mais on a de bonnes raisons de croire que l’ion posi-

tif est un atome d’oxygène chargé, qui, à la pression atmosphérique, s’entoure d’un cortège de molécules

d’oxygène. U’après la théorie proposée, ce serait donc l’ion central seulement qui aurait la faculté de former

de l’ozone.

L’expérience 9 (Tableau II) montre clairement

l’effet d’une réduction de pression sur la formation d"ozone. Sous la pression de 1/5 d’atmosphère, la

couche d’oxygène entre les deux boules ne correspond qu’à 6/5 cm d’oxygène à la pression atmosphérique.

La plus grande partie de l’énergie du corps se perd

alors dans la paroi de verre et l’ionisation diminue

beaucoup. L"expérience montre qu’il en est bien ainsi,

et c’est là un solide appui pour la théorie proposée.

Dans l’expérience 10, l’on opère sur l’air, on n’a

pas cherché à distinguer entre l’ozone et les oxydes

de l’azote ; tous deux ont été dosés, mais il est inté-

ressant d’observer que l’effet ozone sur l’air a â peu

près la même valeur que sur l’oxygène pur à la pression

de 1, 5 d’atmosphère.

Remarquons enfin que la théorie ionique de l’ozo-

nisation pose toute une série de questions intéressantes, qu’on ne pourra résoudre que lorsqu’on saura repro- duire régulièrement les réactions. C’est ainsi qu’il y aurait un grand intérêt à comparer l’ozonisation de l’air et de l’oxygène, à comparer la formation d’ozore et la formation d’oxydes de l’azote. On peut se poser aussi la question de savoir si en neutralisant une

partie des ions oxygène, on entraverait la formation d’ozone ; en d’autres termes, le même ion oxygène peut-il transporter l’électricité et former de 1"ozone?

Actuellement les difficultés expérimentales rendent

ces questions insolubles. Mais si l’on arrivait à régu-

lariser les expériences, on pourrait non seulement

aborder les problèmes indiqués, mais encore arriver

à une mesure chimique précise du rayonnement x,

par exemple par un dosage d’ozone.

accule 9 mars 1912].

(Traduit de l’allemand par L. BLOCH.)

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