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Submitted on 1 Jan 1907
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Sur le parcours des rayons α de l’uranium
Léon Bloch
To cite this version:
Léon Bloch. Sur le parcours des rayons α de l’uranium. Radium (Paris), 1907, 4 (4), pp.133-135.
�10.1051/radium:0190700404013300�. �jpa-00242232�
Sur le parcours des
rayons
03B1 de l’uraniumPar Léon BLOCH, Agrégé de l’Université de Paris.
[Laboratoire de physique de la Faculté des sciences de Paris.]
Tome Quatrième. 4e Année. - N° 4. Avril 1907.
LE parcours des rayons x de l’uranium a été dé- terminé par Bragg1 au moyen d’une méthode indirecte. Bragg a mesuré l’ionisatiol totale due au rayonnement de l’uranium lorsque la substance est recouverte d’un nombre variable de feuilles d’alu- minium. Il a calculé d’autre part cc que devait être cette ionisation, en supposant que les rayons u, possé-
dant dans l’air un parcours égal à R, traversent un
écran absorbant donnant lieu, pour les rayons nor-
lnaux, â une perte de parcours égale à D. Si l’ionisa-
tion est égale à 1 à l’air libre et à i en présence de l’écran, le rapport i I est une fonction
de D
qu’on peutreprésenter graphiquement par une courbe. Cher- chant alors celle des courbes théoriques qui coïncide
le mieux avec la courbe observée, on en déduit la va- leur convenable de R.
Nous avons pensé qu’il ne serait pas inutile d’éva- luer le parcours des rayons x de l’uranium par une
méthode plus directe. Il n’est pas possible d’utiliser
ici la méthode originale de Bragg, consistant à recou-
vrir la préparation d’un écran formé d’une foule de
petits tubes métalliques, destinés à ne laisser échapper
que les rayons normaux. Un filtre de ce genre réduit dans des proportions énornles la fraction du rayonne- ment utile, et, dans le cas de l’uranium, nous avons
vérifié que cette fraction est trop faible pour se
prêter à des mesures. Il est donc nécessaire d’opérer
sur le rayonnement total, et de chercher comment varie le courant recueilli quand on fait varier la dis- tance de la substance à la chambre d’ionisation.
Cette mcthodc offre l’inconvénient de fournir des courbes dont l’interprétation n’est pas immédiate.
Elles n’apprennent rien sur la répartition de l’ionisation le long du parcours de la particule. Mais elles donnent des résultats suffisamment nets en ce qui concerne la
mesure du parcours lui-même. Sitôt en effet que la distance de la préparation a la chambre d’ionisation atteint la valeur critique, le courant commence a
croître par suite de l’action des rayons norn1aux, et cet accroissement s’accélère très v i te à cause de l’intervention des rayons obliques. Il convient donc,
dans cette méthode, de prendre comme valeur du par-
cours la première pour laquelle il se manifeste un
1. AY. N. BRAGG. Tlie a Particules of Uranium and Thorium, Phil. Mag., 1906 page 754.
accroissement certain. Ce que nous avons dit plus
haut de l’affaiblissement occasionné par l’écran à tubes
montre que l’effet des rayons normaux est d’abord très petit.
Les premières expériences ont été faites avec le dis-
positif de la figure 1. La chambre d’ionisation est forméc par le chapeau métallique C relié à l’électro-
Fig. 1.
mètre et la toile métallique T soudée sur le tube de laiton lI qui repose sur la lame de plomb P. Cette
lame elle-même est portée par un tube relié il une
batterie d’accumulateurs. Le diamètre du tllbC H est de 60 millimètres, le diamètre de C de 12 centimètres.
Un support à crémaillère permet de déplacer T. La dis-
tance entre T et C a été maintenue égale à 50 milli-
mètres.
L’uranium a été employé sous forme de nitrate d’uranium, et a été purifié sommairement par le pro- cédé de Schlundt et Moore’ 1 (dissolution dans l’acé- tone, filtration, agitation avec l’hydrate ferrique fraî-
chement précipité et nouvelle fitration). On avait en
vue d’éliminer les rayons 03B2, pour éviter les perturba-
tions qu’ils pouvaient créer. Ce procédé s’est montré
efficace, la liqueur acétonique ainsi préparée a .’--’té évaporée sur une lame de plomb polie, et cette lame
ne donnait plus qu’un rayonnement P insignifiant.
(Les filtres qui contenaient l’uranium X possédaient
1. SCHLUNDT et MOORE. Phil. Mag.. octobre 1906.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:0190700404013300
tal-
d’équilibre radioactif le rayonnement 03B2 de l’uranium et de pénétrer dans la chambre d’ionisation.
n’est pas important, et l’on a pu se servir sans incon- dù prendre une toile métallique à maille
vénient de la liqueur acétouique dont il vient d’être pour éviter un trop grand affaiblisse
parlé 3 semaines ou un mois après sa préparation, effets, et cette toile, suffisante pour assurer c’est-à-dire lorsque l’uranium X s’y est de nouveau mité du champ dans la région CT, n’est pas reformé en quantité notable. pour éviter toute diffusion.
Pour faire varier la distance de l’uranium à la Pour évaluer l’importance de la dilfusion tion (laine de plomb de 1 millimètre d’épaisseu
de 6 centimètres de diamètre) soit directement
la légère excavation ménagée au centre de P, soi]
des cales de laiton de 5 millimètres de hauteur c
tement, La figure 1 représente la lame U supp par 5 cales de ce genre, la distance entre » et ’ alors égale à 51 - 5.5111m. = 36Bllm. Pour chaque
tance, unc partie seulelnent du parcours des rayc
s’accomplit en dehors de la toile métallique, c’e
dire dans la chambre d’ionisation. On a lnesur courants correspondants a chaque distance, le vo appliqué sur le condensateur C T étant de 440 c’est-à-dire, comme on l’a vérifié, suffisant
assurer la saturation,
On a mesuré le temps mis par le spot de l’
tromètre pour se déplacer de 250 divisions.
Voici les résultats obtenus dans une série de lect
DISTANCE D
EN MM. IONS POSITIFS IONS NÉGATl
51 250" 515"
41 215" 225"
51 ’102" 114"
21 40 1/2" 55"
11 21" 24"
1 20 1/2" 25"
Les courbes correspondantes sont tracées s- fig. 2. Elles montrent toutes deux un accroisse
100
80
larts égsüf Ions p sitifa 60
40
20
0 1 2 3 4 5 1 2 3 4
Distance en cm.
Fig. 2.
marqué de l’ionisation pour la distance 3em, correspond bien au parcours indiqué par Bragg.
Les mesures précédentes ont été f’aites dans 1 thèse qu’aucun des ions formés par les rayons c
ir et diirérent de celui de la fig. 1. Au licu de faire rel dans la préparation sur un support métallique relié
t sur toile, on l’a placée sur un disque d’ébonite permc
exac- de la maintenir au sol, quand la toile métalliqu
ortee chargée. Le disque d’ébonite est percé en son c
1’ est d’un trou qui porte un contact métallique, auqul
dis- soudé un fil relié au sol. Le voltage de 440 volt
ons 03B1 est appliqué en CT se trouve alors aussi appliqué
ti on = 9
V = 440 VOLTS. - IONS POSITIFS
ur la
ement D LIi MM. URANIUM AU SOl URANIUM CHAI
53 7 ’10" 165"
43 700" 130"
38 630" 52"
33 525" 31"
28 490" (?) 191/2"
23 320" 141/2"
18 122" 111/2/1
13 58" 9 1 2"
8 32" 9 1 2"
:3 18 1 2 9 11/2"
5
On a lu successivement pour chaque distanc
deux courants obtenus avec la préparation relié j, qui toile ou reliée au sol.
Les courbes de la figure 5 qui représenter
’hypo résultats correspondent l’une au cas où la dif
x dans n’a pas lieu (courbe A), F autre au cas où la dif
135
a lieu (courbe 1;). On voit que l’importance de ladif-
i’usion est très grande. Elle donne lieu à mc ascen-
sion prématurée de la courbe. La courbe A présente
Fig. 5.
un coude beaucoup plus net que cenedelangure 2 et
aussi que les courbes théoriques dont se sert Bragg.
En vertu de la remarque faite ci-dessus, il convient de
mesurer le parcours par la distance qui donne un
accroissement d’ionisation faible mais certain. On trouve encore un nombre voisin de 5"’B5 bien que la dinusion se fasse déjà scntir a uiie distance supérieure a 4 centimètres.
Nous avons complété ces expériences en faisant une
dernière série avec un dispositif semblable au prucé- dent, mais de dimensions encore plus grandes. La lame
active aie centimètres de diamètre, la toile métal- liquc en a 8 seulement, elle recouvre la partie ceci-
trale d’une couronne circulaire en zinc de 18 centi- mètre de diamètre. Le but de ce dispositif était
d’obtenir que chaque élément de surface de la toile
métallique fut « éclairé » uniformément par la sub- stance radioactive, celle-ci pouvant être considérée
comme de largeur indéfinie. Un calcul simple montre alors, la couche acli i e étant supposée très mince, qu’on peut obteuir cc priori l’expression du courant en fonc- tion ; 10 du nombre des particules émiscs par unité
d’angle solidc; 2° de la loi de Bragg rcliant 1 Ïonisa- tion due à une particule « a la distance (lu’ellc a
franchie dans l’air. En appelant x cette distance, i le
courant correspondant, et y l’ordonnée de la courhe de
Bragg, on doit avoir Y-x dx 2. La courbe ainsi con-
struitc. d’une façon nécessairement très grossière, rappelle par sa forme les courbes de Bragg.
1907.
Sur la concentration du
polonium
Par P. RAZET,
Ancien élève de l’École de Physique et de Chimie de Paris.
1. - Séparation du polonium.
L polonium, produit de décomposition du ra-
dium, se rencontre dans la plupart des miné-
raux qui renferment de l’uranium. Qlmecurie 1 l’a découvert dans les résidus du traitement des pech-
blendes de Joachinlstal. Quand on traite ces résidus
pour en extraire les corps radioactifs, on sépare, sui-
vant la méthode analytique ordinaire, des sulfures, des oxydes, des carbonates ; le polonium se trouve,
avec le plomb radioactif, dans les sulfures; les oxydes
renferment l’uranium, l’actinium et le thorium;’ les
carbonates contiennent le radium.
Les résidus de Joachinlstal, dont l’activité est envi-
1. Mme CURIE. C. R., juillet 1898. Thèse de doctorat.
ron 3 fois celle de l’uranium, donnent des sulfures de bismuth polonifères et plonlbifércs d’activité 10 environ. Il faut alors séparer le polonium du plomb, puis concentrer l’activité sur une faible portion de la
substance. La séparation du bismuth et du plomb
s’effectue assez aisément, par dissolution du plomb
dans la soude caustique, et par précipitation répétée
de la solution nitrique de bismuth par l’eau i.
La séparation peut aussi se faire par entraînement
avec des corps de la famille du platine qu’on introduit
dans la solution et qu’on précipite ensuite par un réducteur2.
1. 3!DJC CURIE. Phys. ZeitschJ’., 1906, n° 6; le Radium, III, page 115, et II, page 360.
2. HOFFMANN, GONDER et WOLFL. Ann. (1. lilysik., 1904,
page 615 ; le Radium. II, page 560.