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Submitted on 1 Jan 1908
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Sur la vitesse des rayons cathodiques secondaires qui prennent naissance dans les gaz
M.J.J. Thomson
To cite this version:
M.J.J. Thomson. Sur la vitesse des rayons cathodiques secondaires qui prennent naissance dans les gaz. Radium (Paris), 1908, 5 (9), pp.276-278. �10.1051/radium:0190800509027601�. �jpa-00242307�
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l’un et l’autre, mais en quantités différentes, Ra Th et
ses produits de désagrégation en équilibre avec lui, la comparaison nous fournira simplement les quantités
relatives de la même substance radioactive contenue dans les deux échantillons; le rapport des vitesses de dégagement de chaleur dans les deux substances sera
donc égal au rapport des actions ionisantes. Ce que
nous nous proposons actuellement, c’est de comparer
l’ionisation due au thorium contenu dans notre sub- stance et à ses produits de décomposition en quantité égale à la moitié de la quantité correspondant à l’équilibre, avec l’ionisation due au thorium et à ses
produits de décomposition en quantité égale à celle qui correspond à l’équilibre. Mais puisque les rayons x du thorium ont une faible distance d’ionisation, et par conséquent ne fournissent, dans l’un et l’autre cas,
qu’une faible partie de l’ionisation ou du dégagement
de chaleur par rapport à ce que fournissent les cinq
séries de rayons x plus pénétrants du Ra Th et de ses
produits de désagrégation, il est évidcnt que les vi- tesses des dégagements de chaleur doivent être très
sensiblement dans le rapport des effets d’ionisation,
même si l’ionisation due aux particules oc de ditlé-
rentes distances d’ionisation n*est pas exactement pro-
portionnelle à leur énergie. [Une discussion plus pré-
cise pourra être faite sur ce point quand l’intervalle d’ionisation des rayons oc du thorium sera déterminé].
Nous pouvons donc dire que la vitesse du développe-
ment d’énergie au sein de la matière employée par
nous est les 46 centièmes de celle avec laquelle l’oxyde
de thorium pur, en équilibre avec tous ses produits
de désintégration, dégage de l’énergie; cette vitesse
est ainsi, finalement, de 0,96.10 -5 : 0,46 == 2,1.10-5
calories par heure et par gramme. Le bromure de
radium, dans son état d’équilibre (comprenant jus- qu’au radium C), libère de la chaleur 3,2 millions de fois plus vite.
(7 mars 1908.] [Traduit par L DUNOYER]
Sur la
vitessedes rayons cathodiques secondaires
qui prennent
naissancedans les gaz
Par M. J. J. THOMSON
[Laboratoire de physique. 2014 Université de Cambridge.]
Quand on provoque la décharge dans un tube muni
d’une cathode de VTehnelt sur laquelle la chaux est
concentrée en une petite tache, le faisceau bleu de rayons cathodiques, nettement défini, qui part de la chaux, semble entouré d’un brouillard bleuâtre qui peut, dans des conditions favorables remplir le tube.
Ce brouillard est dù aux rayons cathodiques secon-
daires qui sont produits par le choc des projectiles cathodiques primaires sur les molécules du gaz con- tenu dans le tube à vide. On peut le montrer en plaçant une électrode supplémentaire dans le tube;
quand elle n’est pas chargée le brouillard la recouvre
purement et simplement, mais si elle esL chargée de
manière que la force électrique dans son voisinage
tende à éloigner d’elle une particule négative, on
constate que si la force électrique dépasse une valeur
très modérée, le brouillard est repoussé par l’élec-
trode ; il se forme un espace obscur très bien défini autour du métal, l’épaisseur de cet espace augmen- tant avec la charge de l’électrode. Si d’ailleurs l’élec- trode est chargée de manière que la force électrique
dans son voisinage attire une particule chargée néga- tivement, il ne se produit aucun espace obscur au-
tour du métal; le brouillard est en contact avec lui
et aucune diminution de luminosité n’est percep- tible.
Il est évident que si nous mesurons le champ électrique dans le voisinage de l’électrode auxiliaire
quand elle est entourée par l’espace obscur, nous
pourrons calculer la différence de potentiel nécessaire
pour arrêter les particules négatives qui produisent
le brouillard et par suite déterminer la vitesse avec
laquelle elles sont projetées au moment où les rayons
cathodiques primaires démolissent les molécules du gaz. La figure 1 fait comprendre le dispositif employé
dans ce but. Un faisceau de rayons cathodiques par- tant de la catllode A recouverte de chaux, passait à
travers une ouverture puis tout près du couvercle de la boite C. Dans ce couvercle était pratiquée une fenêtre, fermée par de la toile métallique, et au mi-
lieu de la boîte étaient disposés deux morceaux de
toile métallique, D et E, dans le même plan, isolés
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:0190800509027601
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l’un de l’autre et isolés de la boite. Des électrodes, soudées à la boîte et aux deux morceaux de toile mé-
tallique, aboutissaient à l’extérieur du tube. Une
Fig. 1,
fenêtre, entourée d’un morceau de tube, dans le côté de la boite, permettait d’observer de l’extérieur la luminosité. La distance enlre le couvercle et le fond de la boite était de 7 mm. Quand les rayons catho- diques passaient sur la toile métallique du couvercle,
le brouillard bleuàtre se répandait dans la boite, la remplissant d’une luminosité uniforme. Lorsque les parois de la boîte étaient reliées au pôle positif d’une
batterie et la toile métallique intérieure au pôle né- gatif, les particules négatives qui avaient passé à tra-
vers la toile métallique du couvercle étaient soumises à une force qui tendait à les arrêter et lorsque la dit-
férence de potentiel entre la toile métallique et le
couvercle était suffisante, la luminosité, au lieu de
remplir toute la boîte, s’arrêtait brusquement sans
atteindre la toile métallique et était limitée à une
couche sous le couvercle de la boîte, l’épaisseur de
cette couche diminuant quand la différence de poten- tiel entre la toile métallique et la boîte augmentait.
Si les particules perdent leur pouvoir de produire la
luminosité longtemps avant d’être arrêtées, de sorte
que certaines d’entre elles traversent l’espace obscur
de la partie supérieure de la boîte, le champ électrique
de la région située au-dessous de la toile métatlique
doit augmenter leur énergie, leur rendant celle qu’elles
ont perdue dans la partie supérieure, et la lumino-
sité doit apparaître de nouveau sur la surface infé- rieure de la boîte.
Une différence de potentiel relativement faible,
c’est-à-dire de 4 à 5 volts, suffisait pour produire sur
la luminosité une diminution d’éclat marquée, juste
au-dessus de la toile métallique, sans toutefois la dé- truire complètement; l’aspect du phénomène montrait
que les particules émises sous l’action des rayons
primaires ne devaient pas traverser toutes le couvercle
de la boîte avec la même vitesse : les mesures faites avaient alors pour objet de déterminer la vitesse ma-
xiina avec laquelle les rayons cathodiques secondaires sont émis, ou plutôt la vitesse maxima possédée par
un nombre de particules suffisamment grand pour
produire un effet appréciable sur la luminosité. La méthode employée était la suivante : entre la moitié de la toile métallique et les parois de la boite, on éta-
blissait une grande différence de potentiel, assez grande pour arrêter toutes les particules cathodiques
secondaires avant qu’elles atteignissent la toile métal-
lique ; pour fixer cette différence de potentiel, on fai-
sait croître le potentiel de la toile métallique jusqu’à
ce qu’une nouvelle augmentation ne fît plus diminuer
la luminosité au-dessous de la toile métallique; il
subsistait d’ailleurs toujours dans cette région une
luminosité juste perceptible, venant de ce qu’un peu de lumière accompagnant la décharge dans le tube
à vide pénétrait dans la boîte par l’ouverture du cou- vercle. La toile métallique E était d’abord portée
au même potentiel que D, on diminuait ensuite la différence de potentiel entre E et la boite jusqu’à ce
que la luminosité, au-dessous de E, fùt plus forte,
d’une manière appréciable, que la luminosité au- dessous de D; cela indiquait que quelques particules
étaient lancées avec une énergie suffisante pour re-
monter la différence de potentiel entre la boite et E.
Pour faciliter la détermination du moment où la lu- minosité commençait à augmenter, un commutateur
interchangeait rapidement les potentiels de D et de E;
l’expérience prouve, en effet, que l’on apprécie la
différence de luminosité plus sûrement quand les par- ties lumineuses et obscures sont rapidement inter- changées que lorsqu’elles restent toujours chacune
d’un même côté. La méthode présente aussi l’avantage
d’éliminer l’effet de toute irrégularité dans la distri-
bution de la lumière au-dessus de la fenêtre pratiquée
dans le couvercle de la boîte.
Les résultats des expériences effectuées avec une
cathode recouverte de chaux sont donnés dans la table suivante; la première colonne contient la différence de potentiel en volts entre la cathode recouverte de chaux et l’anode du tube à décharge, la seconde la différence de potentiel maxima entre la toile métal- lique et les parois de la boite pour laquelle une cer-
taine luminosité peut pénétrer en-dessous de la toile
métallique. Le produit de cette différence de potentiel
par la charge d’un corpuscule donne l’énergie ciné- tique maxima possédée par les corpuscules qui con-
stituent les rayons cathodiques secondaires au moment oû ils sont projetés hors des molécules du gaz par le choc des rayons primaires émis par la cathode recou- verte de chaux, - ou plus exactement l’énergie ciné- tique maxima des rayons secondaires qui sont émis
en nombre suffisant pour produire, en traversant le gaz, une luminosité appréciable.
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Ce tableau nous montre que l’énergie cinétique des
rayons secondaires est indépendante de celle des
rayons primaires. Pour nous assurer plus complète-
ment encore de ce point, nous avons remplacé la ca-
thode recouverte de chaux par une cathode en alumi- nium ; la décharge était alors produite par une bobine d’induction. La différence de potentiel étant dans ce
cas de plusieurs milliers de volts, les expériences ont
été tentées sous difiérentes pressions. Quand la pres- sion était assez basse pour que les parois du tube
fussent recouvertes de la phosphorescence verte, le voltage nécessaire pour arrêter les rayons secondaires était de 41 volts; quand elle était assez forte pour que
l’espace obscur entourant la cathode eût environ 1 cm, le voltage correspondant était de 45 volts, et quand la pression était plus forte encore, l’espace
obscur n’ayant qu’une épaisseur de 4 mm, le voltage correspondant était de 42 volts. Ainsi l’énergie ciné- tique des rayons secondaires produits par la décharge
à haut voltage d’une bobine d’induction est la même que celle des rayons secondaires produits par la dé-
charge à faible voltage d’une cathode de chaux irican- descente. Si nous adoptons 40 volts pour la valeur du
voltage nécessaire à l’arrêt des rayons secondaires, la
vitesse avec laquelle ils sont lancés est de 3,7.108 cms.
par sec. Füchtbauer (Phys. Zeits., VII, 748, 1906) indique 3,3.108 cms . par sec. pour la vitesse initiale des rayons secondaires qui prennent naissance quand
des rayons canaux ou des rayons eathodiques rapides
tombent sur une plaque métallique. L’examen des
résultats donnés plus haut montre que, dans ccrtains
cas, la vitesse des rayons secondaires est plus grande
que celle des rayons primaires qui leur ont donné
naissance. Ainsi, quand la différence de potentiel cor- respondant aux rayons primaires n’était que de 27 volts, il fallait une différence de potentiel de
40 volts pour arrêter les rayons secondaires.
Ce résultat paraît étayer fortement l’hypothèse d’après laquelle l’énergie dont les rayons secondaires
sont lc support est conditionnée par les atomes qui
les émettent et non par l’énergie des rayons primaires.
C’est de plus un fait très remarquable que la vitesse,
avec laquelle ces rayons secondaires sont émis, ne semble pas varier beaucoup suivant la nature des
atomes qui les émettent; ainsi Cüchtbauer (loc. cit.)
a trouvé que la vitesse des rayons secondaires émis par les métaux est de 3,3.108 cms. par sec., tandis que nous avons trouvé que la vitesse de ceux qu’émet-
tent les gaz (l’air, l’hydrogène, et l’acide carbonique
ont été essayés et aucune différence appréciable
trouvée entre eux) est 3,7.108 cms. par sec. : la diffé-
rence entre ces deux nombres ne peut guère être plus grande que les erreurs expérimentales.
On pourrait expliquer la constance de la vitesse des
corpuscules secondaires, en supposant que les rayons
primaires, dans leur premier choc avec les molécules
du gaz, en détachent, non un corpuscule, mais un système plus complexe, tel par exemple qu’un dou-
blet formé d’un corpuscule et d’ufie particule positi-
vement chargée, les deux constituants du doublet
tournant rapidement l’un autour de l’autre. Si, dans
la suite, le doublet vient à se briser, le corpuscule s’échappera avec la vitesse qui correspond au mouve-
ment de rotation à l’intérieur du doublet, et si les
molécules de différents gaz engendrent des doublets semb!ables, la vitesse des rayons secondaires pourra être indépendante de la nature du gaz aussi bien que de la vitesse des rayons primaires.
J’adresse tous mes remerciements à 8/1. G. W. C.
Kaye, de Trinity College, pour l’assistancc qu’il m’a
donnée dans le cours de ce travail.
[Reçu le 10 Aoùt i908]. [Traduit par L. DUNOYER],
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Radioactivité
Influence de la température sur les transfor- mations radioactives. - W. Engler (Ann. der. Phys., 26-483-1908).2013 L’étude des cenrhes de décroissement
de l’activité des substances radioactives (émanation, radio-
activité induite), qui ont été portées pendant un temps plus ou moins long à une température élevée, a fait l’objet
des recherches de Curie et Danne 1, Rutherford2, Bron-
1. P. CURIE et J. DANNE, C. R.; 138-748-1904.
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