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Recherches sur les rayons secondaires du radium

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HAL Id: jpa-00242274

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00242274

Submitted on 1 Jan 1908

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To cite this version:

H. Starke. Recherches sur les rayons secondaires du radium. Radium (Paris), 1908, 5 (2), pp.35-41.

�10.1051/radium:019080050203500�. �jpa-00242274�

(2)

Recherches sur les rayons secondaires du radium

Par H. STARKE

[Faculté des Sciences de Paris, laboratoire de Mme Curie.]

1.

-

Expériences pour rechercher la formation des rayons y par l’action des rayons p sur les corps solides.

§1. On a généralement considéré les rayons y qui sont

très pénétrants et rlui ne se laissent pas dévier par

l’aimant, comme une espèce de rayons X provoqués par les rayons B. On y était d’autant plus autorisé que dans la radiation de substances qui émettent des raô’ons J5 rapides il y a aussi toujours des rayons y.

On trouva même que l’actinium, substance émettant des rayons B relativement lents, montre aussi une radiation y moins pénétrante. Cela semble une ana- logie parfaite avec les rayons X qui sont d’autant plus

ahsol°lJalales que la vitesse des rayons cathodiques frappant l’anticathode est moindre. Une autre ressem-

blance entre les deux sortes de rayons se trouve, d’après

R. D. Kleeman, dans leur hétérogénéité et leur f’aculté de produire des rayons secondaires plus ou moins

absorbables.

Les expériences qui suivent ont été faites dans le but de rechercher si des rayons B produisent une espèce de rayons X en frappant un obstacle matériel.

8 2. Les premières expériences furent faites de la manière la plus simple en exposant un électroscope, garanli des rayons B par une plaque de plomb, à

l’action des rayons y du radium et en observant s’il y avait une augmentation de la vitesse de décharge quand

on plaçait des plaques de différelltcs substances, sur-

tout de substances de grande densité, derrière et contre

le petit tube contenant le radium. La substance radio- active était formée par six milligrammes de bromure

de radium pur déposé dans un tube de verre très

mince d’un diamètre d’à peu près 1 millimètre et d’une longueur de 1,5 centimètre. Les plaques étaient

ainsi exposées a un rayonnenlent intense et auraient du,

pour ainsi dire, servir d’anticathode. On observait le

temps nécessaire à la feuille d’or d’un électruscopc

pour s’abaisser d’un certain angle correspondant à

50 volts, la déviation pour 240 volts était li peu près

45 degrés. Ce temps sera nommé temps de décharge.

La feuille de l’électroscope était projetée agrandie sur

une échelle, et on déterminait l’intervalle de temps qui séparait le passage entre deux divisions fixes à l’aide d’un chronomètre. La cage de l’électroscope était

l’ermée du côté d’où venaient les rayons par une feuille d’aluminium d’une épaisseur de 0,025 millimètre et

on pouvait intercepter ces rayons par différents écrans.

Le tube de radium était planté verticalelllent par la

pointe dans une plaque de paraffine. L’électroscope

laissait apercevoir une petite fuite constante même

sans qu’on approchât le radium. Une petite activité de l’instrument en était la cause. Quand c’était nécessaire

on tenait comptc de cette perte par unc correction.

Comme toutes les observations ont montré également qu’on n’observe aucune influence par l’application d’une plaque contre le radium, nous ne donnerons qu’une

seule série de mesures.

Devant l’électroscope une plaque dp plomb de 2 centimètres.

Temps de décharge:

Commc le montrent les nombres précédents cjsl ne pouvait remarquer aucune différence qui fùt provo-

quée par les plaques. Il n’y a donc pas de radiation y provenant du réflecteur, de même ordre de pénétra-

tion que les rayons y du radium.

§ 3. On pourrait encore croire que peut-être des

rayons y facilement absorbables sc produisent quand

les rayons 6 frappent les plalues de métal. Mais il n’en est rien comme le prouvent les expériences sui-

vantes faites avec un arrangement figure 1. Le tube de

radium R posé à 28 centimètres de l’électroscope sans interposition d’un écran absorbant de plomb, pro- duisit un temps de décharge de 25,2 secondes. Avec adossement de la plaque de plomb contre le radium 18,5 secondes. Les rajons fi passaient entre les pôles

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:019080050203500

(3)

champ magnétique les rayons p âéviaient complète-

ment et l’électroscope ne recevait que les rayons y. Le

temps de décharge montait alors â 155 secondes et ne changeait pas du tout quand on appliquait une plaque de plomb ou d’aluminium au tube de radium.

C’est une preuve que les plaques ne produisaient

aucun de nouveaux rayons non déviables, du moins pas de ceux qui pourraient traverser 28 ceniimètres d’air. En faisant cette expérience il faut empêcher

les rayons secondaires qui se produisent abon-

dammént sur la surface intérieure des pôles de frapper l’électroscope, et ceci en plaçant une fente de plomb SS

un peu plus étroite que la distance des pôles magné- tiques contre les pôles du côté de l’électroscope. On pourrait sans cette précaution facilement croire i l’effet d’un changement, parce que la quantité des

rayons secondaires croit avec l’augmentation de l’inten- sité des rayons B du radium par l’application des plaques de métal contre lui. On peut voir par des

expérience d’absorption si les rayons secondaires pro- venant des pôles frappent l’électroscope en lluantilé remarquable. Le temps de décharge ne doit pas chan- ger notablement par l’interposition de couches d’alu- minium jusqu’à 1/2 millimètre environ, s’il n’y a que des rayons y. Voici les résultats des expériences faites

a l’abri suftlsant de tels rayons secondaires.

Les mesures démontrent en réponse à la question posée § 1, qu’il ne se produit pas de rayons y, ni de très pénétrants ni de peu pénétrants, quand des rayons B et y du radium frappent une plaque dc métal, du moins pas d’une manière sensible

avec l’arrangement précédent. Il faut en conclure que les rayons seuls ne produisent pas non plus de

rayons y d’une manière sensible. Il n’était donc pas nécessaire d’isoler des rayons B à l’aide d’un ain1ant, de les faire tomber sur des métaux et de chercher la naissance de quelques rayons y. Quelque plausible

que semble l’explication de la formation des rayons y par les rayons B de la substance, les observations

précédentes sont en contradiction avec cette manière de voir. Ccpendalt on pourrait admettre quc les im-

pulsions électromagnétiques ne sont pas du même genre quand les électrons se dégagent de la substance radioactive que quand ils sont arrêtés par une matière et que peut-être des rayons y se produisent pendant

le premier acte parce qu’it est plus subit, tandis qu’il

de ce qui se produit avec les rayons cathodiques et

les rayons Rontgen.

Il.

-

Intensité et absorption des rayons secondaires produits par différentes réflecteurs.

§ 4. Tandis que la radiation y n’augmentait pas, la

radiation B, rayonnant vers l’électroscope, augmentait

au contraire sensiblement par l’adjonction de rayons

secondaires, quand on posait uue plaque d’un corps solide contre le tube du radium. L’augmentation était

différente suivant la nature du corps. Elle était de 55 pour 100 pour le plomb, aluminium 12 pour 100, parafnne 4 pour 100. L’intensité de Ia radiation ob- servée dans l’électroscope, suppose que celle du ra- dium seul fut 100, était :

La totalité de la production des rayons secondaires des trois substances, paraffine, aluminium, plomb,

doit donc être comme 1 : 12 : 55 ou environ comme

1 : 5 : 9. Lcs lnesures directes ont aussi prouvé que

ces chiures étaient exacts.

Si l’on posait des couches d’aluminium d’épaisseurs

différentes devant la fenêtre de l’électroscope, l’ac-

croissement par l’adossclnent des plaques de métal

contre le tube de radium devenait de plus en plus petit, comme preuve que les rayons rapides secon-

daires sont peu importants. Même le plomb qui

fournit les rayons secondaires les p!us pénétrants ne produit plus de rayons qui soient cupabks de tra-

verser 5 millimètre d’alurninium en quantité notable.

Dans le tableau suivant, la première colonne indique l’épaisseur de l’écran d’aluminium pose devant l’élec- troscope. la deuxième le pour cent de l’accroissement par une plaque de plomb adossée au tube de radium.

§ 5. Les rayons secondaires ont déjà été examinées par plusieurs observateurs quant à leur quantité et

leur absorption, ce qui indique en même temps ap-

proximativement leur rapidité. S -J. Allen a aussi

(4)

effectué des mesures directes de leur vitesse par dé- viation magnétique et électrique.

11 résulte des mesures faites jusqu’à présent que les différentes substances ont dcs facultés différentes d’émission pour les rayons secondaires et en résumé

plus les substances ont iine densité élevées, plus elles

en élnettent.

La totalité des rayons secondaires produits est un

peu plus absorbable que celle des rayons directs, et

cela dépend de la nature du métal réflecteur. L’alu- minium émet des rayons moins pénétrants que le pla-

tine. En somme les corps plus denses émettent une

radiation moins absorbable. D’après Eve, l’ardoise

serait anormale, car sa radiation secondaire se trou- vait être fort pénétrante, beaucoup plus que celle du

plomb. Voici les résultats ohtenus par Eve pour

quelque matières :

La première colonne indique l’intensité de la ra-

diation secondaire, les deux autres indiquent le coef

ficient d’absorption calculé pour 1 centimètre, de l’absorption obscrvée dans nne plaque d’aluminium de 0,085 centimètre et dans une plaque de plomb de 0,004 centimètre. d’épaisseur. On remarquera la

petite valeur A pour l’ardoise. On trouve aussi dans la note de M. Eve la remarque due la radiation secondaire est à peu près homogène.

§ 6. Dans les lignes suivantes on trouvera un

nombre d’observations qui complètent en quelques points les résultats obtenus jusqu’à présent. Quant a

l’exactitude des chi0’res indiqués, on saura que les

observations ont été répétées souvent à des temps différents. Les erreurs en ce qui concerne le coeffi-

cient A étaient dans le cas extrême environ 10 pour 100,

mais généralcment elles étaient moindres. Les A ont été calculés pour un centimètre d’après la formule

1 = loe-j,el. lls changent d’après les différentes épais-

seurs d et ce changement fournit une mesurc ap-

proximative pour l’hétérogénéité de la radiation.

D’abord on détermina À dans l’aluminium pour les rayons dont on se servait directement. Pour cela on

employait les rayons 6 et y réunis du sel de ra-

dium. Pour une série d’observations on se servait des rayons pénétrants qui restaient quand le tube

de radium était enveloppé dans une feuille d’alu-

minium de 0,55 millimètres d’épaisseur. Voici ces

résultats :

Quand on enveloppait le bromure de radium dans

une cage d’aluminium de 5 millimètres d’épaisseur,

fut ahaissé à 7-9, derrière une plaque de plomb de

2 centimètres d’épaisseur À descendait même à 0,55.

Ce dernier chiffre serait donc x pour les rayons y qui

ont traversé 2 centimètres de plomb.

§ 7. La petite augmentation de À observée quand

on pose une plaque de plomb conlre le tube de

radium démontre qu’il y a des rayons plus absorba-

bles parmi les rayons secondaires produits dans le plomb. La table suivante indique les valeurs du coefficient a pour l’aluminium obtenues pour les rayons secondaires de différentes substances, en changeant l’épaisseur de la couche absorbante :

Les réflecteurs étaient tous des plaques carrées

de 5 centimètres de côté et d’environ 1 centi- mètre d’épaisseur. L’arrangement est connu. L’élec- troscope, garanti des rayons directs par une plaque

de plomb de 5 centimètres d’épaisseur ne recevait

que les rayons secondaires. Les couches absorbantes d’aluminium étaient posées directement devant la fenêtre de l’électroscope qui était clos dès le commen- cement par une mince feuille d’aluminium (0,02 millimètres). Voici ce que le tableau nous apprend.

Les rayons secondaires sont très hétérogènes, beau-

coup plus que les rayons directs. Le coefficient X

apparait très grand quand on le mesure pour une couche absorbante très mince. Parmi les rayons secondaires il y en a donc qui sont d’une absorption

bien plus grande. C’est surtout le cas pour la paraf-

fine. La radiation dispersée par le plomb est plus pénétrante que celle qui est émise par l’aluminium.

Le tlint examiné qui était des plus lourds et fortement

(5)

tait comme le plolnb, tandis que le crown léger

se comportait de la même manière que l’aluminium.

A ce propos on remarquera que la radiation secon-

daire des rayons X se comporte d’une iiiaiiièrc inverse, c’est-à-dire qu’ici c’est la radiation du plomb qui est

la plus absorbable.

Voici les intensités de la radiation secondaire de différents réflecteurs comparés à celle d’aluminium en

mettant 1 pour celle-ci.

Plornb Fliut Laiton Cuivre Aluminium Ardoise Ébonite Paraffine

2,76:2,58: 1,8 : l,on: 1 : O,OG : 0,77 : 0,32 Je n’ai pas pu remarquer l’attitude extraordinai-

reement étrange que prendrait l’ardoise d’après Éve,

comme je l’ai déjà dit. Peut-être une faible radioacti- vité du minéral étudié par M. Eve en était la cause.

§ 8. J’ai aussi observé les rayons secondaires de différentes substances quand ce n’étaient que les rayons primaires très rapides qui frappaient le réflec-

teur en enveloppant le sel de radium avec une feuille

d’aluminium de 0,55 millimètres d’épaisseur. Le

coefficient d’absorption des rayons directs mesuré

d’après les épaisseurs d’environ 1/10 jusqu’à 1/2 mil-

liniètre est de 14-11,8 comme je l’ai déjà dit § 6. Ici

aussi les valeurs dc i, sont bien plus élevées pour les rayons secondaires, et ici aussi elles sont plus élevées

pour l’aluminium que pour le plomb.

Tableau des chiffres obtenus pour ces deux métaux seulement :

III.

-

Rayons secondaires de réflecteurs de différentes épaisseurs.

§ 9. Si, parmi les rayons secondaires, il y en a qu sont absorbés si facilement, c’est qu’il proviennent

forcement des couches superficielles du réflecteur, tandis que les rayons pénétrants pcuvent aussi avoir leur origine dans tes couches intérieures. Il faut donc en

conclure que les rayons facilement ahsorb,ahles sont en bien plus grande proportion dans la radiation pro-

venant d’un réllecteur très mince que dans celle dis-

persre par un réflecteur épais. Les mesures d’absorp-

tion sur la radiation des réflecteurs de différentes

épaisseurs indiquées dans ce qui suit, confirment entiè- rement cette supposition. Les valeurs de x pour les écrans absorhants en aluminium dépendent beaucoup

de l’épaisseur du réflecteur et deviennent très élevées si celui-ci est très mince. En même temps l’intensité

impossible de fixer x avec une précision suffisante quand il s’agit, de fortes épaisseurs de l’écran d’alu- minium absorbant. La dernière ligne de chaque

table indique la proportion des intensités de la radiation secondaire en supposant que 1 soit l’intensité ponr le réflecteur le plus épais. L’augmentation de l’épaisseur devient inutile au-dessus d’une certaine limite qui est différente pour les diverses substances

et qui varice entre 2 h 5 millimètres. L’influence de

l’épaisseur de la couche sur la quantité des rayons secondaires est déjà connue et l’épaisseur de la couche

nécessaire pour obtenir la plus grande émission a été

trouvé par llackenzie (Phil. Mag. Juil., p. 184, 1907

et Radium, 4-569-1907. Les tableaux suivants

indiquent les valeurs de ), obtenues sur des réflecteurs de diverses épaisseurs, R6tlerteurs en aluminium, ébo- nite, paraffine.

-

I.

-

Réflecteur en aluminium. ,

II.

-

Réflecteur en ébonite.

III.

-

Réflecteur en paraffine.

(6)

Les brôs chiffres des coefficients d’absorption prouvent qu’une couche mince immédiatement au-

dessous dc la surface du réllecteur émet des rayons

assez considérablement absorhahles

§ 10. Ces expériences peuvent être comparées à

celles de S. II. Willians (Phys. llev., 23-1-1906)

sur les rayons. secondaires émis par les mince

plaques de métal sous l’influence des rayons catho-

diques. Lc résultat est à peu près le même en ce qui .

concerne la quantité des rayons renvoyés devant la

feuille de métal, cette quantité diminuant en dessous

d’une certaine épaisseur critique de la feuille. Cette

épaisseur criticluc dépend en outre de la nature de la substance, aussi du potentiel de décharge, c’est-à-

dire de la vitesse des rayons incidents. Dans la distri- bution de la vitesse au contraire il y a une différence basée sur le fait que les rayons cathodiques primaires

sont homogènes et qu’ils subissent une perte de vitesse

dans la substance du réflecteur. Quand des rayons

cathodiques homogènes frappent une feuille épaisse,

il y a dans la radiation diffuse émise par la feuille,

plus de rayons relativement lents qui sortent de l’inté-

rieur avec perte de vitesse quc lorsque c’est une

feuille mince.

La radiation hétérogène et diffuse d’une feuille mince produite par une radiation homogène incidente

est donc, dans le cas des rayons cathodiques, comme

l’ont aussi prouvé les mesures de Williams, en moyenne

moins déviable, c’est-à-dire plus rapide et moins

absorbablc que celle provenant d’une feuille épaisse, qui est plus hétérogène et qui contient plus de

rayons ayant subi des pertes de vitesse. L’épaisseur

de la feuille exerce donc ici une influence opposée à

celle obscrvée pour les rayons du radium.

IV.

-

Rayons secondaires sortant par le côté arrière du réflecteur.

§ 11. Il va sans dire que ni un réflecteur très épais

ni un réflecteur extrêmcmcnt mincc nc peut fournir

des rayons secondaires par sa face arrière en remar-

quable quantité. Dans le premier cas tout est absorbé,

dans le second il n’y a pas assez de métal pour la

production de rayons secondaires. Il faut en conclure que leur quantité se nlonlrant par derrière doit arri-

ver à son maximum à une certaine épaisseur de la

couche qui diffère d’après la substance. Le tableau ci-dessus confirme cette prévision. La première

colonne indique l’épaisseur du réflecteur d’aluminium,

la deuxième les temps de décharge observés dans l’élec- troscopc et enfin la troisième les intensités relatives des rayons secondaires calculé en mettant 1 pour l’in- tensité maximum.

Si l’on représente les valeurs de l’intensité dans un

système de coordonnées avec l’épaisseur de l’écran

comme abscisse, on obtient nne courbe qui a un point

d’inflexion après le maximum, la courbe se rappro- chant asymptotiquement de l’axe des abscisses.

La figure 2 montre l’arrangement pouri expérience.

Elle est comparé-

hensible s a n s

commentairc.

Si l’on em-

ploie d’autres

métaux à la

place de l’alu-

minium comme

écrans, l’énergie

maximum se trouvera natu- rellement à une autre épaisseur.

Fig. 2.

On obtient aussi une action secondaire énergique

derrière des écrans en plomb. Il est vrai que l’absorp-

tion est plus grande mais par contre l’émission est

plus grande elle aussi. Par exemple des écrans en

plomb, de 0,1 et 0,2 millimétres posés à la place de

l’écran en aluminium avaient des temps de décharge respectivement de 58 et 59 secondes.

Quant à leur absorption il en est des rayons secondaires derrière le réflecteur comme de ceux de devant. Ils sont hétérogènes et il y a parmi eux des

rayons peu pénétrants surtout quand les réflecteurs sont minces. Le tableau suivant le prouve. La pre- micre colonne indique l’épaisseur du réllecteur en alu-

minium; les seconde et troisième colonnes donnent les coefficients d’absorption x calculés au centimètre, qui

furent mesurés sur une épaisseur d’aluminium de de 0,025 millimètres et 0,115 millimètres.

Les rayons secondaires derrière les écrans en plomb

de 0,1 et 0,2 millimètres d’épaisseur avaient un

(7)

d’après

étaient donc bien plus pénétrants.

§ 12. Il faut se représenter le passade d’un rayon de radium h travers une plaque mince d’un corps solide

comme il anit ; le faisceau incident de rayons par- court la plaque tout en gardant sa direction et il

semble garder sa rapidité d’après les déterminations autant de son absorption que de sa déviation magné- tique qui ont été faites par H.-W. Schmidt. En outre il se produit du chaque point du parcours des rayons dans l’intérieur de la plaque une radiation secondaire

et une dispersion de rayons dans toutes les directions.

Celte radiation diffuse est, d’après les observations ici communiquées, très hétérogène et elle contient, u

cùté de rayons qui ont a peu près la même ahsorption

que les rayons primaires, des rayons notablement plus

mous que l’on peut considérer comme des rayons secondaires plus lents ou peut-être cornme des rayons

dispersés qui ont subi une perte de vitesse. Il y en a

aussi certainement dans le faisceau qni continue

directement derrière la plaque, mais ils n’ont

, qu’une petite fraction de son intensité totale. Si la

plaque est très mincc le rayon direct derrière elle est

encore intense, et si la p’aque est plus épaisse, non

seulement le faisceau de rayons primaires est très affaibli, mais encore bien plus les rayons secon- daires mous produits dans la couche de devant. Il doit donc y avoir une certaine épaisseur pas trop

forte qui produit dans le faisceau, surtout dans la

direction prinlordiale, le maximum de rayons secon- daires mous.

V.

-

Rayons secondaires de l’air.

§ 13. On a fait incidemment une observations qu’il

faut encore étudier de plus près. Sous 1 influence de la radiation du radium, l’air aussi émet des rayons secondaires dans toutes les directions. Ceux-ci ont

l’apparence d’être fortement absorbables, car ils étaient

déjà arrêtés complètement par 0,115 millimètres d’alurninium. Quand on posait le radium immédiate-

ment contre l’électroscope, mais de manière à ce que celui-ci soit garanti des rayons directs du radium par

une plaque de plolnb d’environ 4 centimètres d’épais-

seur, le temps de décharge, c’est-à-dire le temps

nécessaire pour une diminution de tension de 50 volts,

était très régulièrement de 108 secondes. Quand on

sortait le radium de la chambre, le temps de décharge

était de 450 secondes. Cette décharge était causée par

une faible activité de l’électroscolie. Quand on ajoutait

d’autres écrans en aluminium d’épaisseur croissante

devant la mince fenêtre en aluminium qui fermait l’électroscope on obtenait en présence du radium les

temps de décharge suivants :

Dnnc, déjà a partir d’une épaisseur de 0,115 milli-

mètre le temps de décharge reste cnnstamment à

i’27,5 sec. Celte décharge est causée par les rayons y

qui ont traversé 4 centimètres de plomb et qui ne

sont donc pins absorbes par des écrans en aluminium même pas quand ceux-ci ont 5 millimètres d’épaisseur.

La réduction du temps de décharge a 108 secondes est causée par les rayons secondaires produits par l’air, puisque l’arrangernent était tel que d’autres corps de

l’entourage ne pouvaient pas rayonner dans l’électro- scope. Celte accélération de la décharge est déja réduite

h la moitié par 0,02 millimètres d’aluminium. L’absorp-

tion des rayons ne peut être calculée que très inexacte- ment par ces chiffres. D’abord on trouve les valeurs

corrigées du temps de décharge indiquées dans le tableau, en considérant la décharge spontanée de l’élec- troscope (450 secondes) en absence du radium. Les rayons x seuls causent un temps de décharge corrigé

de 178 secondes, réunis aux rayons dispersés par l’air de 145 secondes. Ainsi on peut calculer le temps de

décharge provenant des rayons secondaires de l’air seuls d’après

et le temps de décharge en posant un écran de 0,02 millimètre d’épaisseur devant l’électroscope :

En acceptant cette forte valeur pour x, on trouve que par 0,0115 centimètre d’aluminium l’intensité est réduite à sa 28e partie. Ceci répondrait a un temps corrigé de 176,4 secondes, c’est-à-dire à un tempsnon corrigé, de 127 secondes, tandis qu’on observait (voir

lc tableau) la valeur presque égale de 126,5 secondes.

L’accord est bon pour un calcul si défavorable. Cepen-

dant il est possible parce que tous les temps observées de cette série étaient parfaitement exacts, puisqu’ils

ne dîneraient jamais de plus d’une demi-seconde 1.

1. Il est possible que la radiation dont nous venons de cal- culer l’absorption dans l’aluminium ne soit pas une radiation secondaire ue rail’ tout n fait pure, mais qu’pile contienne un

peu dc rayons secondaires provoqués par les rayons y à la sortie de l’écran de plomb. C’est pourquoi les résultats indi-

qués dans ce paragraphe doivent être donnés sous toutc résern-c.

(8)

§ 14. Finalement on remarquera que j’ai appelé x coefficient d’absorption suivant l’usage habituel.

En réalité les valeurs de À n’ont pas d0 simple sens physique; elles ne peuvent ser vir qu’a donner une

idée approximative dc la nature des radiations pour

lesquelles ellc sont calculés. Dans les expériences précédentes les feuilles de métal absorbantes étaient

toujours posées sur la feuille d’alulniniu111 qui

fermait l’élcctroscope du coté de l’entrée des rayons.

La radiation qui entrait dans l’électroscope se com- posait donc de raynns directs et de la moitié du la radiation secondaire totale produite dans les couches

d’absorption. ha radiation directe’ décroit en même

temps que l’épaisseur de la couche absorbante

croit ; au contraire, la radiation secondaire croît d’abord (jusqu’à une épaisseur d’environ 1 quart

de millimètre pour l’aluminium) et elle ne décroît qu’après. Cette complication augmente encore quand

on pense que l’ionisation n’est plus une mesurc pour l’intesité des rayons de différentes vitesses, vu que ni les rayons très lents, ni les rayons très rapides ne produisent intensivement des ions. Il en est de même pour l’action photographique, et on a trouvé que cette dernière a été même augmentée par l’interposition

d’une mince couche absorbante de platine devant la plaque photographique, fait à la radiation secon-

daire du platine (F. Paschen, Phys. Zeitchr. 16- 502-1904; P. Dobler, Ann. de Phys., 22-227-1907

et Radium, 4-105-1907). Cela mènerait au résultat

absurde d’un coefficient d’absorption négatif. Dans l’élcc(roscepe même des rayons sont dispersés et créés

secondaircment dans l’air et sur les murs de la cage, ce qui donne lieu à des phénomènes qui se

dérobcnt à l’interprétation. On ne peut donc pas admettre les valeurs x comme grandeurs physique dcierminées ; elles ne servent qu’à l’orientation

approximative sur la nature d’une radiation.

Résultats.

1° Quand des rayons B frappent dus corps solides il

n’y a pas de production de rayons y en quantité appréciab!e avec le dispositif employé, ni de rayons durs qui traversent 2 centimètres de plomb, ni de

rayons mous qui pcuvent traverser 2;) centimètres d’air. Il nc semble donc pas qu’on puisse consi-

dércr les rayons y du radium comme une radiation X

produite par lus rayons B.

2° Les rayons secondaires sont très hétérogène. lls

contiennent des rayons beaucoup plus ahsorhahles que les rayons directs.

3° Les rayons secondaires de l’aluminium sont

absorbés plus facilement que ceux du plomb. La pa- raffine émet des rayons secondaires très mous.

4° Les ravons les plus mous proviennent, autant

sur l’arrière que sur le devant du réflecteur., des couches qui sont près de la surface. Il y a aussi une

production de rayons mous dans l’intérieur, mais ils

ne parviennent pas au dehors, parce qu’ils sont

absorbes par la substance du réflecteur. Les réflec- teurs minces produisent proportionnellernent beau- coup de rayons faciles à absorber.

;)0 Les rayons secondaires derrière le réflecteur ont un maximum d’intensité pour une certaine épaisseur qui dépend de la nature de la substance.

6° Les rayons secondaires produits par l’air sont, à

ce qu’il paraît, très faciles à absorber.

Ce travail fut exécuté au laboratoire de physique gé-

nérale sous les auspices de la bourse Carnegie-Curie.

L’auteur prend la liberté de remercier Mme Curie de l’intérêt qu’elle en a bien voulu prendre.

[Reçu le 10 février 1908.]

Sur la condensation des émanations radioactives

Par E. HENRIOT

[Faculté des sciences de Paris, laboratoire de Mme Curie.]

L’ (Bn1anation du radium et celle du thorium se condensent aux basses températures sur les parois

des vases qui les contiennent, ainsi que l’ont démon- tré les belles expériences de MM. Rutherford et Soddy.

M. Rutherford, étudiant la condensation dans un tube de cuivre, trouve que l’on peut assigner n la conden-

sation totale de l’émanation du radium un intervalle de température très resserré (- IJ2oJ,

-

15bO),

tandis que pour l’émanation du thorium, la condensa- tion, commencée vers - 120 degrés, ne serait totale

qu’à

-

150 degrés. On peut se demander s’il s’agit

la d’une véritable condensation analogue à la conden- sation de la vapeur d’eau sur une paroi froide. Il est,

en effet, curieux de constater que si on se place un

ou deux degrés au-dessous de la température de con-

densation, un courant gazeux paissant, sur la paroi

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