HAL Id: jpa-00241969
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Submitted on 1 Jan 1916
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Spectrographie des rayons de Röntgen par la méthode des rayons secondaires
M. de Broglie
To cite this version:
M. de Broglie. Spectrographie des rayons de Röntgen par la méthode des rayons secondaires. J. Phys.
Theor. Appl., 1916, 6 (1), pp.227-236. �10.1051/jphystap:019160060022701�. �jpa-00241969�
227 dire la ligne de contact de la. surface équipotentielle électrique et
d’un tube de force magnétique. Même quand le zigzag n’est plus visible, il est probable qu’il existe encore à l’état incoordonné, en
sorte que la couronne dessine une telle ligne.
Cet énoncé rend assez bien compte en général de la forme de la
couronne. Celle-ci est dans un plan normal au champ magnétique,
dans le cas seulement où ce plan est un plan de symétrie pour la surface équipotentielle électrique. Il n’en est plus ainsi s’il y a une
cathode voisine (répulsion apparente de la couronne), ou si l’anode
ne satisfait pas à la condition de symétrie.
Beaucoup d’autres points resteraient à élucider pour rendre compte des phénomènes qui sont l’objet de ce travail, fait surtout au point de vue descriptif.
SPECTROGRAPHIE DES RAYONS DE RONTGEN PAR LA MÉTHODE
DES RAYONS SECONDAIRES Par M. DE BROGLIE.
Les travaux de Sagnac, de Barkla, de Sadler, de Whiddington,
de Kaye et d’autres physiciens ont depuis longtemps fait connaître qu’un faisceau de rayons X, tombant sur un corps, y excite des rayons secondaires.
Ces rayons secondaires se composent de deux parties très diffé- rentes; 10 Des rayons primaires simplement diffusés, qui gardent
par conséquent (au point de vue longueur d’onde, nous ne parlons
pas ici de polarisation) les caractères du faisceau incident, études
rayons de fluorescence, caractéristiques du corps illuminé.
A mesure que le poids atomique du radiateur secondaire augmen!e,
cette deuxième partie tend à prédominer et se compose de rayons dont la longueur d’onde décroît régulièrement. Les rayons caracté-
ristiques, ainsi émis par un corps, sont, du reste, les mêmes que
ceux que présente un tube à rayons X dont l’anticathode serait com-
posée du même élément ; on comprend facilement que le métal de l’anücathode se comporte comme un radiateur secondaire placé dans
des conditions d’excitation particulièrement favorables; du reste,
l’analogie des deux modes d’excitation est peut-être plus étroite
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:019160060022701
228
encore, car c’est probablement par l’intermédiaire de rayons catho-
diques secondaires, que les rayons X primaires provoquent la fluo-
rescence des corps qu’ils rencontrent.
Spectre des rayons secondaires.
-Dans les premiers mois
de 1914 (’ ~, j’ai cherché à appliquer aux rayons secondaires émis par des substances placées au dehors d’une ampoule, et simpleme.nt
éclairés par elle, la méthode d’analyse spectrale par cristal tournant
qui a été décrite dans ce journal et sur le principe de laquelle je ne
reviendrai pas (~).
L’avantage d’employer les rayons secondaires est évident ; on n’a plus besoin de prendre la matière à analyser pour en faire l’antica- thode d’une ampoule à rayons X, de la placer dans le vide et de la
porter à la température élevée qu’occasionne le bombardement
cathodique ; de très petites quantités (quelques décigrammes) de
substance suffisent et n’ont à subir aucune manipulation susceptible
de les altérer, sauf, bien entendu, les effets chimiques des rayons X dont l’ac;tion photographique elle-même est un exemple.
Par ailleurs, l’énergie étant naturellement moindre que dans le
cas de la radiation directe des anticathodes, il faut des temps de
pose plus longs; mais cependant moins longs qu’on ne le croirait, la
radiation secondaire étant souvent encore très intense ; pour en donner une idée, on peut indiquer qu’avec des tubes ordinaires on
obtient des spectres bien visibles avec des poses variant de 13 minutes à 1 heure. L’emploi de tubes tels que les Coolidge per- rnettra de plus en plus de soutenir sans difficulté pendant longtemps
des régimes très intenses.
L’émission secondaire présente le caractère d’une fluorescence,
c’est-à-dire qu’il y a en même temps absorption d’une certaine partie
du spectre incident et cette absorption se fait d’une façon très
sélective. On pourrait donc se demander si le rayonnement d’un
°
tube donné est bien propre à exciter indifféremment la radiation secondaire de différents éléments.
Au point de vue du rendement quantitatif (3) il y a certainement un
domaine de recherches où les mesures manquent encore et qui appor- terait des renseignements précieux ; mais pratiquement le rayonne-
(i) C. R., 25 mai 1914, p. 1493.
(~) J. cle Ph?l., février 1914.
(3) Malgré les renseignements des expériences anciennes de Whiddington.
229 ment d’un tube ordinaire, de préférence muni d’une fenêtre transparente, se montre capable d’exciter suffisamment les radiations secondaires de corps tels que le lanthane, le baryum dont les
rayons K ainsi obtenus ont déjà une très courte longueur d’onde, jusqu’aux rayons L du platine ou aux rayons K du chrome dont la
longueur d’onde est si grande que leur absorption par l’air n’est
plus négligeable.
On aura donc certainement avantage avec les tubes à régime réglable comme le tube Coolidge à employer un régime où les rayons les plus fortement excitateurs domineront dans le spectre incident ;
mais en fait l’obtention des rayons secondaires et de leur spectre est parfaitement réalisable, dans la plupart des cas, avec une ampoule
fonctionnant dans les conditions ordinaires de régime dur.
Dispositif expérimental.
-Le dispositif expérimental employé comporte une caisse doublée de plomb (j’ai employé 2 centimètres de feuilles de plomb), de façon à ne présenter que les ouvertures stric- tement indispensable. On doit en effet considérer que cette boîte
joue le rôle de la lanterne dans un appareil de projection et que pour éviter tout danger pour les opérateurs et pour les plaques il
faut être aussi strict au point de vue des fuites de lumière que si l’on voulait employer une lanterne renfermant une lampe à arc dans
une pièce où l’on désirerait garder une obscurité absolue. Il est même probable qu’il y a des rayons qui traversent encore deux cen-
timètres de plomb.
La boîte renferme une ouverture oblique (/~. "!) dans laquelle
vient s’engager la queue du spectrographe qui porte le radiateur secondaire R, une plaque de plomb P fixée au spectrographe vient
obturer l’ouverture et ne laisse passer les rayons qu’à travers la
fente F. L’ampoule est placée en A.
On peut se demander quelle est la meilleure position à donner au
radiateur secondaire R au point de vue de l’incidence des rayons
primaires et de l’émission des rayons secondaires vers la fente. La loi de Lambert ne s’appliquant probablement pas à l’émission secon-
daire, le mieux serait d’avoir un angle d’incidence presque normal et d’utiliser vers la fente des rayons tout à fait rasants.
,En pratique les difficultés de réglage, de planéité du radiateur
secondaire quand il s’agit de sels chimiques en poudre ou en petits
cristaux conduisent à adopter pour l’angle entre le plan du radiateur
230
secondaire et la direction de la fente une valeur d’une dizaine de
degrés.
FIG. 1. FIO. 2.
,
REMARQUES. 2013 Le radiateur secondaire émet par toute sa surface illuminée et se trouve rapproché de la fente, il en résulte que sauf pour des fentes extrêmement fines et épaisses le faisceau a une cer-
taine large»r ; il faut considérer de plus près ce qui se passe dans la formation des images par le procédé du cristal tournant (~).
Soit un objet A émettant une lumière X de longueur d’onde telle
que oc soit son angle de réflexion sélective sur le cristal employé (angle avec le plan de la face refléchissante), l’angle d’incidence est 90°
-ce (flg. 2).
Soit 0 l’axe de rotation du cristal, situé par hypothèse dans la
face réfléchissante.
On sait que pendant la rotation du cristal il se forme une image A’
du point A, les rayons constituant cette image venant se couper successivemeîzt au pointA’ après avoir touché le cristal sous l’angle a.
A’ est obtenu en joignant AOB, en prenant BOA’ = 2« et
OA’ = OA; de même A’1 est l’image de A~ .
L’image de AA, est en vraie grandeur quelle que soit la gran- deur de OA; A’A’~ ==AAI8
Mais ce que nous venons de dire se rapporte à une image telle que
l’image d’une fente dans une lentille cylindrique dont l’axe lui est
parallèle ; la construction n’est rigoureuse que dans le plan perpen- diculaire à l’axe de rotation du cristal et l’image d’un point est un
(1) En raisonnant sur les spectres du premier ordre seulement.
231 élément de droite parallèle à l’axe du cristal dans le voisinage de ce plan.
’
Le pouvoir séparateur de l’instrument ne dépend donc que de la
longueur OA ; si e est la largeur d’une fente AA,, les images monochromatiques de cette fente seront séparées pourvu que les
longueurs d’ondes correspondantes admettent des angles de ré-
flexion sélective 2 et ce + o«, tels que :
ou si 1_’on se sert de la relation
reliant la longueur d’onde A à la constante d du réseau cristallin
SI
’
cela donne
en prenant cos 0: = 1.
Temps de pose des diverses parties du spectre.
-Nous avons dit que l’image était formée de rayons venant successivement se couper
en un point, au cours de la rotation, après avoir touché le cristal sous
l’angle x. Il est facile de se rendre compte de la variation d’ouver- ture du faisceau convergent ainsi réalisé, avec l’ouverture du faisceau
incident, la valeur de ce et les dimensions de l’appareil.
Soit une source de rayons llR’ (fig. 3), EOE’ le cristal de lar- geur et DAD’ _ le faisceau limité par la fente ; il
,