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Phénomènes d'interférence des rayons de Röntgen

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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00242589

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00242589

Submitted on 1 Jan 1913

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W. Friedrich, P. Knipping, M. Laue

To cite this version:

W. Friedrich, P. Knipping, M. Laue. Phénomènes d’interférence des rayons de Röntgen. Radium

(Paris), 1913, 10 (2), pp.47-57. �10.1051/radium:0191300100204700�. �jpa-00242589�

(2)

Phénomènes d’interférence des rayons de Röntgen

1

Par W. FRIEDRICH, P, KNIPPING et M. LAUE

L

-

Partie théorique, par M. Laue.

Introduction.

-

Les récentes recherches de Barkla2 ont montré que les rayons de Rôntgen subis-

sent dans la matière une diffusion tout à fait ana-

logue à celle qui affecte la lumière dans les milieu troubles.

En même temps, les atomes matériels élnettent sous leur influence une radiation homogène (fluorescente) caractéristique de la substance qu’ils traversent.

D’autre part, Bravais à introduit dès 1850 en cris-

tallographie la théorie drs assemblages réticulaires, d’après laquelle les atomes sont disposés dans les cris-

taux sur les n0153uds de réseaux parallélépipédiques.

Si les rayons de Rôntgen consistent réellement en

ondes électromagnétiques, on peut prévoir que cette structure réticulaire donnera lieu, toutes les fois que les atomes subiront des oscillations libres ou

contraintes, à des phénomènes d’interférence de même nature que les spectres de réseaux en optique

ordinaire. Les constantes de ces réseaux peuvent se calculer facilement d’après le poids moléculaire du

composé cristallisé, sa densité, le nombre de molé- cules par molécule-gramme ainsi que les données

cristallographiques. On trouvc qu’ils sont toujours

de l’ordre de 10-1 cm, tandis que la longueur d’onde

des rayons de Riintgen est, d’après les expériences de

Waher et pohl et les travaux de Sommerfelâet Koch 4,

de l’ordre de 10-9 cm. Une complication notable

s’introduit du fait que les réseaux cristallins sont a trois dimensions, tandis que les réseaux optiques

ne possèdent de slructure périodique que dans une direction, ou deux au maximum (réseaux quadrillés) .

MM. Friederich et Knipping ont entrepris sur mes

indications des expériences qui avaient pour but de vérifier cette hypothèse. lls en rendront compte, ainsi que de leurs résultats, dans la deuxième partie

de ce mémoire.

La théorie. Comparaison qualitative avec l’expérience.

-

Considérons trois axes de coor-

données rectangulaires dont l’origine est au centre

1. Memoire présente à l’ Acad. des Sc. de Munich, 8 juin -HH2.

2. C. G. BARKLA, Phil. Mag., 22 (1911 396: Ct’. Le Radium.

6 (1909) 18 et 251.

5. B. WAL

TER

et R. POHL JUll. d. Phys., 25 (1908) 71j;

29 (1908) 5’jl. Le Radium. 5 (1908 J81: 6 (1909) 265.

4. A. SOMMERFELD. Ann. cler° Phys.. 38 19 12, 473: P. P. Kocfl, îd. 38 1912) 507.

d’un atome quelconque du cristal soumis au rayon-

nement. Supposons que le réseau soit du type le plus général (triclinique) ; les arêtes du parallélépipède

élémentaire seront représentées par les trois vecteur

-> -> ->

a1, a2, a3.

Les coordonnées du centre d’un atome quelconque

seront ;

a1x a1y a1z étant les projections du vecteur (;1 sur les trois axes de coordonnées, et ln n p trois nombres entiers positifs, négatifs ou nuls, caractéristiques de

l’atome considéré.

Quant aux vibrations de chaque atome, nous les

supposerons d’abord sinusoïdales. Cette hypothèse ne

peut pas être plus exacte ici qu’en optique; mais

comme en optique on peut résoudrt une radiation complexe en un spectre de radiations homogènes en

la représentant par une série de Fourier. A une

grande distance r d’un atome, l’onde périodique qu’il émet peut être représentée par l’expression

Y est une fonction des paramètres directeurs de r et

k = 2r, 2r À étant la longueur d’onde des rayons de

Ri;ntgen.

Si, comme il est habituel en optique, l’atome était petit par rapport à la longueur d’onde, 1 serait une

constante. Mais ici, il est possible que l’énergie rayonnée varie avec la direction d’émission, car le

diamètre de l’atome est comparable à la longueur d*ondel; les résnltats expérimentaux rendent d’ail- leurs cette hypothèse probable.

Comme les ondes excitatrices sont planes et se propagent avec la vitesse de la lumière, il faut multi- plier l’expression (2) par le facteur e-ik

xor

+Boy+yoz

xo, Bo, YI)’ sont les cosinus directeurs des rayons de Rôntgen incidents. Il est inutile de faire des

hypothèses complémentaires sur le phénomène d*exci-

tation des vibrations atomique, il suffit d’admettre

qu il est identique pour tous les atomes. Ainsi les 1. Si A est du mème ordre que le diamètre de l’atome, il peut y avoir intericTcncc entre les ondes partant des divers

points de l’atome. d’où des variations de l’intensitr, avec la dircetion.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:0191300100204700

(3)

résultats seront les mêmes. que les vibrations de l’atome soient des vibrations contraintes produites

par des radiations primaires de mêmc fréqucnce ou qu’elles soient absolument libres, une fois excitées

par le rayonnement incident.

On trouve toujours pour l’effet de superposition de

toutes les ondes élémentaires :

Supposons 1’- très grand et faisons les approxinla-

tions usuelles dans la théorie des réseaux. Soient R la distance du point considère à l’origine des coor- données, x B Y les cosinus directeurs de R. On peut remplacer 1’" par sa valeur approchée :

et donner à W sa valeur correspondant à la direction

(ti1 f’1 Y1).

En tenant compte de (1) la somme (5) devient :

avec

Supposons le cristal limité par des faces parallèles

à celles du parallélépipède élémentaire, les sonimes

seront prises de m =

--

M à m = -1- M, de n =- N à n = + N de p = - P à p = + P.

La position des maxima d’intensité est d’ailleurs

indépendante de pareilles hypothèses.

L’intensité de la vibration (4) devient alors.

Chacun de ces quotients est maximum lorsque son

dcnominateur s’annule ; les conditions des maxima sont donc :

Chacune des équations (7) représen’e une famille

1. Les formules (6) et (7) sont une généralisation évidente

des formules usuelles des réseaux. Il y

a

maximum lorsque la

différence des projections de l’une des arétes du parallélépi- pède élémentaire

sur

les directions des rayons incidents et diffractés (qui représente la différence de marche optique entre

les radiations émises par deux points homologues) est un mul- tiple entier de ).. (xote du traducteur.)

de cônes droits dont l’axe est dirigé suivant une arête

du parallélépipède élémentaire àil a2, ou a;. Il sera

évidemment exceptionnel que les trois conditions (î)

se vérifient pour une même direction R. C’est là ce

qui complique le cas des réseaux à trois paramètres.

Cependant on peut s’attendre à trouver un maxi-

mum visible lorsque l’intersection de deux cônes (7)

est voisine d’un cône de la troisième famille.

Examinons ceci de plus près, dans le cas particulier

d’un cristal cubique dont une des arêtes est parallèle

aux rayons incidents (6b. 6) p. 51. Soit cc la longueur

des trois arètes du cube élémentaire.

Si les axes de coordonnées ieur sont parallèles, les équations (7) deviennent :

Sur une plaque photographique perpendiculaire aux

rayons incidents, les courbes x

=

const. et B = const.

sont des hyperboles centrées sur la trace des rayons primaires et dont les axes sont perpendiculaires entre

eux. Si les deux premières conditions (8) étaient

seules à réaliser, on ohtiendrait les spectres bien

connus des réseaux quadrillés, dans lesquels les

maxima correspondent aux points d’intersection des deux familles d’hyperboles. Mais les cercles

centrés sur le point d’impact des rayons primaires,

choisissent parmi les maxima des réseaux cluadrillés

ceux qui se trouvent suffisamment près de l’un d’entre

eux. On verra donc sur la plaque une série de points

isolés disposés sur un de ces cercles. C’est bien là

l’aspect de la figure 6.

Des figures de diffraction analogues aux cercles (9)

sont connues en optique sous le nom d’anneaux de Quétclet. Ceux-ci se produisent lorsque des ondes

lumineuses planes viennent se réfléchir normalement

sur une lame plan-parallèle de verre, argentée sur sa

face postérieure et couverte de poussières sur sa face

antérieure. Les ondes incidentes et réfléchies, dif-

fractées par un même grain

interfèrent entre elles.

On obtiendrait des phéno-

mènes tout à fait analogues à

ceux que présente la figure 6

si l’on pouvait ranger les

poussières en files régulières.

On sait que la décomposition d’un réseau cristallin

donné en parallélépipèdes élémentaires peut se faire d’une infinité de façons. Par exemple, on peut décom-

poser un réseau cubique en parallélépipèdes dont une

des arêtes soit parallèle à un axe hinaire dirigé sui-

vant la diagonale d’une des faces du cube. Les Inaxi-

(4)

tlla d’intensité peuvent donc tout aussi bien être considérés comme situés sur des sections coniques

centrées sur cet axe. Et, en eu et, la figure 12 rlon-

tre que les taches se rangent bien en des cercles centrés sur la trace d’un axe binaire lorsque les

rayons primaires sont parallèles à cet axe et que la

plaque photographique lui est perpendiculaire. Nlème

dans les figures les plus compliquées, on a toujours l’impression que les maxima se disposent suivant

des sections coniques.

On verra plus loin une vérification quantitative de

cette théurie ainsi qu’une détermination exacte- des

longueurs d’onde. Cependant il faut avouer que cette théorie ne peut ètre que provisoire, car elle ne tient

pas compte du mouvement moléculaire qui, dès la température ordinaire, produit dans les cristaux des

déplacements de l’ordre des distances moléculaires et, par conséquent, de plusieurs longueurs d’onde. Il

serait donc prématuré de discuter les équations (6) au point de vue de la netteté de maxima d’interférence.

Pour tous les cristauxétudiés, sauf le diamant, les

maxima d’intensité ne s’observent que dans des direc- tions très voisines de celle des rayons primaires, au

lieu de se produire dans tout l’espace comme on pour-

rait, au premier abord, s’y attendre d’après l’équa-

tion (6); ce fait s’explique probablemtnt par l’in- tluence de la fonction w ; peut-être le mouvement

moléculaire iu tervien t-il aussi.

Conclusions générales.

-

Examinons pour terminer dans quelle mesure ces expériences sont une

preuve de la nature ondulatoire des rayons de

Rëntgen. Cette conclusion s’impose pour le rayonne- ment propre du cristal, étant donnée la netteté des maxima d’intensité. Ceux-ci sent faciles à interpréter

comme phénomènes d’interférence, mais ne seraient guère corupréhensibles du point de vue corpusculaire.

D*ailleurs, la grande pénétration de ces rayons est

supérieure ou au moins égale à celle des rayons B les plus rapides. On pourrait cependant douter encore de

la nature ondulatoire des rayons primaires. Imagi-

nons donc que dans le cas de la figure 6, les atomes

du cristal soient frappés par un rayonnement corpus- culaire (la structure des rayons de Hontgen en quanta de lumière, telle que l’admettent bien des physi-

ciens, peut être considérée ici comme rentrant dans la catégorie des structures corpusculaires). Seuls les

atomes frappés par le même corpuscule pourraient

émettre des vibrations cohérentes; ils seraient donc tous placés sur une parallèle à l’axe des z. Les

atonies dont les coordonnées x ou y sont dillérentes seraient frappés par des corpuscules différents et

leurs rayons ne pourraient pas interférer.

D’après la discussion ci-tiessiis, et par simple raison

de symétrie, les figures d’inférence seraient des cer- cles continus centrés sur la trace des rayons pri-

maires comme les anneaux de Quételet. La di,conti- Huilé des figures réelles serait donc incompréhen-

sible.

De plus, les rayons primaires et secondaires sont de nature si semblable que l’on peut conclure très sùrement de la nature ondulatoire des seconds à celle des premier,. Il reste néanmoins une différence : il est certain que le rayonnement émis par le er-stal

possède une notable homogénéité spectrale, c’est-à-

dire une certaine périodicité. Par contre, le rayonne- ment primaire, qui, d’après les idées de Sammerfeld,

consiste en ondes d’accélération (Bremsstiiihlungj des électrons, doit ètre considéré comme constitué par des pulsations absolument apériodiques. Les expé-

riences sont tout à fait compatibles avec cette hypo-

thèsé, Pour le moment, on ne peut décider si le

rayonnement périodique ne prend naissance que dans le cristal, par fluorescence, ou bien s’il existe déjà

dans les rayonnements primaires, à côté des pulsa-

tions et s’il est simplement isolé par le cristal.

Cependant on peut espérer obtenir une réponse à

cette question par des expériences ultérieures.

II. Partie expérimentale. par W. Friuariuh

et P. Knipping.

Montage. - (Vuir 1’! schéma fi,. i.) Parmi les

rayons émis par l’anti cathode A d’un tube d

Rôntgen, on isole un faisceau étroit d’un millimètre 1

de diamètre environ, à l’aide des diaphragmes B,, B,, B3, B4. Ce faisceau traverse le cristal Kr placé sur un goniomètre G. Autour du cristal, en dillérentes direc- tions et à diverses distantes sont placées de; plaques photographiques P. L’écran de plomb S et la boîte

de plomb K suppriment tout rayonnement parasite.

Le réglagti se fait optiqueineiit. On place successi-

vement le foyer de l’anticathode, le centre des dia-

phragmes et l’axe du goniomètre sur l’axe optique de

(5)

la lunette d’un cathétomètre fixe. Des expériences de

contrôle avec les rayons de Rüntgen montrèrent que le réglage optique est tout à fait suffisant. Les dia-

phragmes Bi à Bg arrétent surtout les rayons secon- daires venus des parois du tube. C’est le diaphragme B, qui limite réellement le faisceau. Il consistait d’ordinaire en un trou circulaire de 0,75 mm. de diamètre percé dans une lame de plomb de 10 mm.

d’épaisseur; la coïncidence des axes du trou et de la lunette se réglait à l’aide de trois vis micrornétri- ques.

Le rayonnement secondaire émis par ce diaphragme

est réduit ainsi au minimum, ce qui permet d’éviter

autant que possible le voile des plaques.

Pour vérifier le réglage pendant les expériences, on photographiait le faisceau pri-

maire à sa sortie de la caisse K

et du tube R; celui-ci était assez

long pour empêcher que les rayons secondaires produits par les rayons de Rôntgen sur les parois de la caisse vinssent voi- ler les plaques. Après ce réglage qui était contrôlé avant chaque expérience, on plaçait l’axe du goniomètre perpendiculairement

au trajet des rayons. De même

on réglait les châssis photogra-

phiques de telle sorte que les pellicules ou les pla-

ques fussent perpendiculaires ou parallèles aux

rayons.

Lorsque le montage en était à cepoint, le cristal, fixé

par un grain de cire, sur la platine du goniomètre, était placé dans l’orientation voulue à l’aide de la lunette du cathétomètre et par la méthode habituelle. Ce ré-

glage très important, comme on le verra, pouvait être

fait à une minute près.

Les photographies furent obtenues à l’aide de

Schleussner-Röntgen-Films développées au llodinal

(1/15).

Un calcul rapide, d’après les résultats connus sur

les rayons secondaires, montra qu’il fallait des poses

assez longues. Les durées de pose furent de 1 à 20 heures, pour un tube où passaient de deux à

dix milliampères (suivant la dureté des rayons pri-

maires qui varia entre 6 et J 2 Wehnelt). Les tubes de

RÕntgen furent, soit des tubes intensifs de Gundelach,

soit des tubes rapides de Müller avec réfrigérant à

eau. Le courant était fourni par un inducteur de 50 cm, avec interrupteur de 1"ehnelt ou interrup-

teur mécanique. Sur le circuit secondaire se trou- varient J-:s soupapes qui arrêtaient le courant de fer- meture. On interrompait parfois la pose pour éviter l’échauffement du tube. Une dureté de 8 à 10 ’Veh- nelt nous donna de bons résultats.

Expériences préliminaires avec un appareil pro visoire.

-

Comme il s’agissait d’un rayonne-

ment de fluorescence il fallait prendre un cristal con-

tenant un métal à grand poids atomique (50 à 100 d’après Barkla). On se servit d’un cristal de sulfate de cuivre que l’on plaça dans l’appareil sans orien-

tation bien définie. Les rayons primaires tombaient

à peu près normalement à une face pinacoïde (1,1,0).

Deux plaques P2 et P, (ng. i) étaient placées à envi-

ron 40 mm de cristal. Après l’expérience la plaque P 2 présentait un voile faible et la plaque P1 une série

de taches disposées assez régulièrement autour de la

tache centrale fig. 2).

On remplaça ensuite le cristal par du sulfate de cuivre pulvérisé et l’on fit une expérience identique

Fig. 2. Fig. 3.

à la précédente, dont le résultat est le cliché repro- duit sur la fig. 5. On voit que les taches qui entou-

rent la plage centrale ont disparu. C’est donc bien à la structure du cristal qu’elles sont dues.

Des expériences ultérieures montrèrent que les

phénomènes observés ne varient pas lorsqu’on déplace

le cristal parallèlement à lui-même, mais qu’ils dé- pendent notablement de son orientation par rapport

aux rayons primaires.

Expériences faites en orientant exactement

le cristal par rapport au faisceau primaire.

-

L’appareil définitif étant construit, on reprit la première expérience en prenant une orientation aussi

identique que possible du cristal de sulfate de cuivre.

Tontes les plaques représentées sur la figure 1 ont

été exposées. P2 et P3 subirent un voile général; P,

ne porta que la trace des rayons primaires. Pi et P, présentèrent des figures analogues à celles de la

fig. 2. mais comme le diaphragme était plus petit,

les images secondaires s’étaient rétrécies (cf., fige 4

et 5). Un fait remarquable est le suivant : les dimen- sions de ces figures sont entre elles comme les dis-

tances des plaques correspondantes au cristal ; le rayonnement se yropage donc en ligne droile à partir

de celui-ci. De plus, la grandeur de chacune des taches secondaires est la même sur les deux plaques

et par conséquent indépendante de la distance au

(6)

cristal; il semble donc due les ray ons secondaires

qui produisent une tache forment un faisceau paral-

lèle dès leur sortie du cristal.

L’expérience suivante fut faite dans des conditions aussi simples que possible : une lame plan-parallèle

Fig. 4. Fig. 5.

d’un cristal cubique taillée perpendiculairement à un-

des axes principaux, fut exposée normalement aux rayons primaires. C’était une lame de blende de

10 X 10 mm sur 0,5 nim d’épaisseur. Le résultat de

cette expérience est représenté sur la figure 6 1. La disposition des taches secondaires autour de l’image

elle se trouve sur tin de ces plans, on ne peut natu-

rellement la faire coïncider qu’avec trois autres taches.

Ces phénomènes correspondent a la symétrie holoé- drique du système cubique, quoique la blende appar- tienne à une classe hémiédrique. On sait que les ré-

seaux possèdent toujours la sy- métrie holoédrique. La symétrie

de l’image formée sur la plaque

est donc déterminée entièrement par la symétrie du réseau et

son orientation par rapport aux

rayons incidents. Ce fait est une

des plus belles preuves de la théorie réticulaire des cristaux.

Il a d’ailleurs été vérifié par toutes les expériences ulté-

rieures.

En faisant tomber les rayons

primaires normaux sur une lame taillée suivant une

des faces de l’oetaèdre (1-1-1) on obtient la 6gure 7 qui présente bien la symétrie ternaire correspondant

à l’axe ternaire perpendiculaire à cette face. Lorsque

les rayons incidents sout parallèles à un axe binaire (normaux à une face du rhombododécaèdre 1-1-0),

Fig. G.

centrale est devenue tout à fait symétrique. On peut

distinguer sur la figure quatre plans de symétrie à

45 degrés l’un de l’autre. Si l’on prend une tache quelconque, pourvu qu’elle ne soit pas ,Ituée sur un de ces plans, ou peut la faire coïncider avec sept autres taches, en lui faisant subir un nombre convenable de rotations autour d’un axe binaire perpendiculaire à la figure et de réflexions snr les plans de symétrie. Si

1. Pour le ciivlié 9, la distance de la pellicule photogra- phique

au

cristal était de 10 millimèt

es

Pour celui de la figure 10. elle était -leux fois plus grande que pour celui de la

ligure 6.

Fig.7.

la photographie présente la symétrie binaire (fig. 12).

Lorsqu’on fait tourner le cristal autour des rayons

primaires, 1 image tourne en même temps sur la

plaque.

Influence de l’orientation du cristal.

-

Il fallait déterminer avec quelle précision il faut

orienter le cristal pour obtenir des images identiques

dans deux expériences successives. On fit tomber les rayons primaires avec une inclinaison due 5 degrés

sur un des axes quaternaires, mais de telle sorte que

(7)

le plan passant par l’axe et les rayons fut encore un

plan de symétrie.

On voit sur la photographie correspondante (fig. 11)

que la symétrie quaternaire a disparu. Cependant

Fig. 8.

l’on peut reconnaître encore la plupart des taches de la figure 6. De même la figure 8 a été obtenue en fai-

sant varier de 5 degrés l’orientation du cristal dans

l’expérience qui avait donné la figure 7.

En inclinant une lame taillée perpendiculairement

à l’axe quaternaire de telle sorte que les rayons pri-

maires soient parallèles

à un axe ternaire, on

obtient une figure

les maxima sont dispo-

ses comme sur la figure 7, mais avec des inten- sités différentes. La for-

me cle la partieé clairée

du cristal n’a aucune

influence sur la position

Fig. 9. des taches ; mais la gran- deur de chacune d’elles est proportionnelle à la section par la plaque photo- graphique du cYlin lre formé parle faisceau des rayons interférents.

Ainsi la figure ’12 a été obtenue en éclairant une

lame normale à un axe principal par des rayons

parallèles à un axe binaire. Les dimensions diffé- rentes des diverses taches y sont évidentes.

Expériences sur des lames de sel gemme et de diamant. - Elle ne sont pas encore achevées.

Cependant deux expériences identiques faites avec une

lame de sel de gemme de 15 mm d’épaisseur et une

autre de 1,5 mm montrèrent que l’intensité des

taches secondaires augmente avec l’épaisseur du

cristal.

Quant au diamant, il se comporte d’une façon anor-

male. En effet, Barhla n’avait pas trouvé de radiation

Fig. 10,

propre du carbone. Cependant une lame de diamant donna sur les plaques P, et P5 des images analogues

à celles obtenues pour la blende; et de plus, les plaques P1, P,, Pg (fig. 1) présentèrent des taches nettes. Ce fait remarquable a-t-il pour cause la peti-

Fig. Il.

tesse relative du volume atomique du dianiant, ou

bien la faible amplitude de ses vibrations calorifiques qni se manifeste par la valeur anormale de sa chaleur

spécifique ? Des expériences qui doivent trancher cette

question sont en préparation.

(8)

Nature des rayons qui produisent les taches.

- Ces rayons traversent des épaisseurs notables de métal, par exemple les chàssis photographiques en

tôle d’acier. Il est donc probable que ce sont des rayons de Röntgen secondaires.

On détermina approximatif émeut leur dureté par

une méthode microphotonlétrique.

Les taches de la figure 6 se subdivisent en groupes

Fig. 12.

de huit qui sont équivalentes au point de vue de la symétrie, et qui présentent comme le montra l’expé-

rience des intensités identiques. On plaça devant la plaque P, une lame d’aluminium de 3 mm d’épais-

seur couvrant deux quadrants opposés de la plaque et

laissant libres les deux autres ainsi qu’une région

centrale par où passèrent les rayons primaires (pour

éviter les rayons secondaires de l’aluminium). Si l’on

admet provisoirement que le noircissement des taches est proportionnel à l’intensité des rayons, la mesure du noircissement des taches d’un même groupe dues

aux rayons directs (colonne 2) et aux rayons qui ont

traversé l’aluminium (colonne 5) permet de déter-

miner le coefficient d’absorption k des rayons secon- daires dans ce métal. Il est nécessaire de faire une

correction relative au voile général de la plaque (4e colonne). Ces expériences ont été faites à l’aide d’un microphotomètre de Hartmann.

Les résultats sont reproduits dans le tableau sui- vant où (D représente le diamètre des anneaux

formés par les groupes de taches considérés. La loi

d’absorption a été supposée exponentielle.

La valeur moyenne est d’environ 5,04 cm-1.

Des expériences analogues sur le diamant donnèrent

une pénétration du mème ordre, mais la précision

est faible. Des mesures définitives par une méthode

électrométrique sont en préparation.

La pénétration de la radiation propre du zinc telle

qu’elle a été déterminée par Barkla est bien plus

faible (k plus grand).

Il serait néanmoins prématuré de conclure qu’il ne s’agit pas ici d’une radiation propre.

En effet, la dureté des rayons primaires varia

notablement pendant chaque pose (de 6 à 12 Weh- nelt), surtout pour les tubes plus anciens qui

devaient fréquemment être régénérés; néanmoins

les taches secondaires restèrent nettes et ne subirent

aucune déviation.

Elles semblent donc bien dues à un rayonnement de fluorescence venant soit du cristal, soit de l’anti- cathode.

Cette dernière hypothèse semble être confirmée

par l’égalité de pénétration des rayons de la blende et du diamant.

Enfin les faisceaux qui viennent former des taches situées sur des cercles différents semblent de péné-

tration différente. Ceci n’a rien d’extraordinaire s’ils sont dus au rayonnement propre du cristal qui est

constitué par des atomes de zinc et de soufre, car les

divers éléments possèdent, comme on sait, des radia-

tions propres de pénétrations différentes. 1)’ailleurs, ils peuvent être formés au·si par des rayons venu;

de l’anticathode même, car Barkla a trouvé plusieurs

radiations propres du platine.

III. Examen quantitatif de la théorie des inter- férences des rayons de Rdntgen 1.

La théorie esquissée précédemment n’est probable-

ment que provisoire. Il est possible qu’il faille recti- fier plus tard les valeurs des longueurs d’onde des

rayons de Bontgen. Cependant l’accord entre l’expé-

rience et la théorie est tel que nous pouvons affirmer

avec certitude que celle-ci est sur le bon chemin.

La discussion qui suit porte tout entière sur le cliché 6, qui est relatif à un cristal cubique de sul-

fure de zinc, traversé par des rayons primaires paral-

lèles a un axe quaternaire. La constante a du réseau cristallin est donnée par l’équation

le nombre d’Avogadro, a pour valeur H.t j 1023 ; 2 le 1. Mémoire présenté à l’Académie des Sciences de Munich.

6 juillet 1912.

2. M PLANCK. Warmestrahlung. p. 162. Leipzig. 1906

(9)

poids moléculaire de la blende 1n

=

97,4, sa densité d = 4,06.

D’où (11) a = 3,38 X 10-8 cm.

Supposons, comme plus haut (p. 48), les axes de

coordonnées parallèles aux arêtes du cube élémen- taire, l’axe des z étant parallèle aux rayons primaires.

Soient a p y les cosinus directeurs des maxima d’in- tensité, on a

h1, h2, h4, étant des nombres entiers qui représentent

les ordres d’interférence.

Les intersec;tions par la plaque photographique des

surfaces coniques représentées par les deux premières équations (8) sont des hyperboles; la troisième y=constante donne des cercles centrés sur la trace des rayons primaires, dont les rayons sont propor- tionnels à la tangente de l’angle

g=arc cosY.

Pour faciliter la discussion, construisons un dia- gramme auxiliaire en coordonnées rectangulaires tel

que les abscisses et les ordonnées soient respecti-

vement proportionnelles à oc et à B, et que l’unité de

longueur soit égale à x/a. Les coordonnées des maxima seront alors h2 et h3.

Les rayons des cercles

seront proportionnels à

La figure obtenue sera donc déformée par rapport

au cliché dans la direction radiale. Par contre les distances angulaires entre les taches seront conservées.

Les courbes

sont des droites équidistanfies parallèles aux axes de

coordonnées. Leurs points de rencontre représentent

des maxima possibles (maxima des réseaux quadnillés).

Les maxima réels sont ceux de ces points qui sont

situés au voisinage d’un des cercles i-y=h3 x/a. A quelle distance doivent-ils s’en trouver pour être réellement visibles ? Il est impossible de répondre

actuellement à cette question. Dans la suite nous

raisonnerons comme s’ils devaient se trouver exacte- ment sur ces cercles, c’est-à-dire comme si les trois

équations (8) étaient exactement vérifiées. A chaque point d’interférence correspondent alors trois nombres entiers hi h2 h’J. Cette hypothèse qui n’est certaine-

ment pas vérifiée pour un rayonnement périodique

homogène, n’a pas d’influence sensible sur la position

des maxima, mais elle peut conduire à des erreurs plus notables sur la longueur d’onde : 1. s valeurs obtenues à l’aide des maxima des divers ordres se

rapportant au même rayonnement difl’éreront un peu les unes des autres. Ainsi s’expliquent peut-être les

difl’érences de quelques pour cent que l’on trouvera ci-dessous. Il est impossible de dire quel rôle jouent

ici l’indétermination réelle de la longueur d’onde, la

complexité du rayonnement.

Si l’on a déterminé les trois ordres d’interférence

h1 h2 h3 d’un maximum on tire le rapporté de l’équa-

tion

conséquence de (8) et de l’identité x2 + B2 + Y2 = 1.

Considérons, dans la photographie 6, le deuxième

anneau à partir du centre, qui comporte huit points

très intenses, répétition symétrique d’un même maxi-

mum.

Son rayon est r = 1,25 cm. Comme la distance de la plaque au cristal était z = 3,56 cm. on a

Si cet anneau est de premier ordre h3 = 1, on a d’après (8)

1

L’équation (15) et la condition d’intégrité des h1, exigent alors que

Sur la figure 14, on trouve immëdiatemenL les points

pour lesquels Eh2= 34, si h1 = 1.

Si l’on mesure leur azimut par rapport aux axes de symétrie on trouve qu’ils se placent exactement sur

les huit points correspondants de la photographie.

On a donc

1. Cette distance z n’a pas été déterminée avec une précision

aussi grande que

nous

l’admettons ici, pour la simple raison que les pellicules photographiques

ne

sont jamais tout à fait planes.

Nous

avons

clioisi la valeur

z -

3,56 de telle sorte que les rayons des cercles, calculés tbéoriquement, concordent aussi exactement que possible avec

ceux

de la photographie. Par conséquent il

ne

faut pas considérer comme une vérification de la théorie la concordance des valeurs trouvées pour le rayon d’un des anneaux, mais celle des rappor ts des rayonsdediveis

s

anneaux.

(10)

La différence entre la valeur (14) et celle-ci est de

l’ordre des erreurs d’observation.

L’anneau considéré peut-il être de deuxième ordre?

1

Fig. 13.

C’est peu probable : en effet les ordres d’interférence des maxima seraient

Si on multiplie par deux les coordonnées de la

figure 15, ces points coïncident avec ceux qui

viennent d’être déterminés. Mais on voit sur la figure

que les points

se trouvent si près du même cercle qu’il faudrait

s’attendre à trouver un deuxième point octuple qui

n’est pas visible sur la photographie.

Existe-t-il un anneau de deuxième ordre pour la

longueur d’onde a- 0,057 J? D’après (13) on devrait

avoir pour cet anneau 1 h2 = 70.

,

On trouve aisément sur la figure 13 le point octuple

D’où l’on déduit

tg 9 ==0,5154 r = ztg g =3,56 X 0,5154= 1,84cm

On trouve sur la photographie huit points qui sont

bien à cette distance du centre et qui ont les mêmes

azimuts que les points correspondants de la figure 13.

Par contre, les deux points octuples

qui sont encore assez près du cercle considéré sur la figure 15 manquent sur la photographie.

Pour l’anneau de troisième ordre on obtient sur la

figure 15 le point quadruple

qui se troue réellement sur la photographie.

Mais, fait étrange et inexpliqué jusqu’à présent, le point octuple du troisième ordre

manque.

On trouve encore sur le photogramme le point quadruple de quatrième ordre (r=2,88 cm)

Mais les points

ne sont pas visibles.

La figure 15, montre qu’il n’y a pas d’anneau de

cinquième ordre. Il serait d’ailleurs tout à fait en dehors de la région des points d’interférence.

En somme, il semble à peu près certain que - a est

compris entre 0,0555 et 0,0571.

En prenant la moyenne 0,0563, on trouve d’après

L’absence d’un des maxima dans l’anneau de troi- sième ordre est encore inexpliquée. On ne peut pas décider pour le moment si l’étendue spectrale du rayon-

nement correspond bien aux limites indiquées. Il faut

noter encore que les six points les plus intenses du pho- togramme à symétrie ternaire de la figure 7, corres- pondent à la même longueur d’onde 1 .90. 10-9.

Elle constitue la plus intense les radiations émises par le sulfure de zinc.

D’une façon tout à fait analogue, on trouve pourl’an-

neau très faible leplus voisin du centre, sur la figure 6 (r

=

1,01 cm), les points

dont le premier se reproduit 8 f’ois, le second quatre.

L’anneau du second ordre correspondant est le

troisième à partir du centre de la photographie

(11)

(r= 1,46 cm) ; il est constitué par un point octuple

très intense.

Les autres anneaux manquent quoiqu’ils puissent

exister d’après la construction théorique. Mais l’inten- sité des taches d’interférence diminue rapidement lorsqu’on s’éloigne du centre.

Pour ce groupe de points, x/a est compris entre

0,0392 et 0,0057 ; mais comme l’anneau intérieur

est bien plus faible que l’anneau de second ordre sa valeur semble plus voisine de ce dernier chiffre.

Posnns ’ = 0,05 77 , il vient :

a

Les quatre groupes de trois points voisins qui se

trouvent à une distance r

=

2,67 cm du centre

correspondent à un anneau de troisième ordre de la

longueur d’onde.

x=0,0665a=2,24 10 - 9 cm.

Sur lequel se trouvent les points.

Le premier quadruple, le second octuple.

La même longueur d’onde donne le point octuple

du quatrième ordre (r

=

5,51 cm).

L’absence d’un anneau du second ordre s’explique

très bien par le fait que le seul maximum qui pour- rait s’y trouver

exigerait unn longueur d’onde trop éloignée de la précédente. Par contre on ne peut pas expliquer

l’absence de l’anneau du premier ordre ; le point

don! crait absolument la même valeur de - que les

a

précédents.

On trouve encore un anneau de premier ordre (r

=

1 ,78 cm) avec le point quatruple

et un dernier anneau de premier ordre (r

=

2,12

avec le point octuple

x = 4,83 10 9em.

Pour faciliter le rapprochement entre la théorie ét l’expérience, on a reconstruit tliéoriquement le pho- togramme de la figure 6 sur la figure 14, en se ser-

Fig. 14.

vant des données précédentes et en admettant la va- leur z = 3,56 cm: Le lecteur peut se convaincre, en faisant des mesures avec un compas, de la concor- dance entre la figure théorique et le cliché. On n’a

supprimé sur le dessin que les deux points dont

l’absence est inxepliquée et quelques points extrêmes

du photogramme qui n’ont pas encore été calculés.

Sauf les deux exceptions signalées plus haut, la

théorie explique bien pourquoi les points d’interfé-

rence observés exisent, et existent seuls. Il n’a fallu admettre que des ordres d’interférence faibles (G 10)

et des longueurs d’onde de l’ordre de 10-9 cm.

Parmi les données précédentes, les rapports entre

les ordres d’interférence h1, h2, h3, qui déterminent seuls la position des maxima me semblent certains.

Leurs valeurs absolues ainsi que celles des longueurs

d’ondes sont moins sùres. Cependant, je ne me suis

décidé à les adopter qu’après avoir essayé mainte au-

tre hypothèse. Notons par exemple que les longueurs

d’ondes sont entre elles comme

1 ,2 7 : 1,90 : 2,24 : 3,55: 4,85=4: 6 : 7 : H:i5 mais si l’on voulait rapporter tons les points d’inter-

1,27 10-9

=3,

20. 10

-10

férence à la longueur d’onde 4

=

il faudrait, à mon avis, qu’il en existât encore beaucoup

d’autres qui ne se trouvent pas en réalité sur la pho-

tographie. D’ailleurs les mesures de pénétration des

(12)

rayons et d’autres faits encore ne concordent pas avec

l’hypothèse d’une longueur d’unde unique.

Quoi qu il en soit, l’accord entre la figure 14 et le

cliché 6 me semble canstiluer une preuve très forte de la théorie interférentielle de ces phénomènes.

Manuscrit reçu le 15 jal1B ier 1913].

Sur une relation entre la nature d’une transformation radioactive

et le rôle électro-chimique de l’élément radioactif correspondant

Par K. FAJANS

[Institut de Physique et de Chimie de la Technische Hochschule, Garlsruhe.]

Les propriétés électrochimiques de la plupart des

éléments radioactifs, connus seulement en quaî’tité

extraordinairement faibles, sont définies par l’élcelro-

lyse ou par le dépôt sur des métaux communs plongés

dans leurs solutions. Pour pouvoir conclure, comme

on l’a essayé souvent, d’expériences de la dernière

sorte à la valeur du potentiel normal, et rendre pos- sible ainsi une comparaison avec les autres élémentq,

il faudrait non seulement faire intervenir dans le cal- cul la concentration des ions présents (tant ceux du

métal radioactif que ceux du métal immergé) 1, mais

encore avoir quelque idée sur l’état de l’élément ra-

dioactif se dépo,ant sur le métal en quantité extraor-

dinairement faible. On sait en effets qu’une couche métallique cohérente montre un potentiel élr ctrochi-

mique tout à fait autre qu’iiiie solution solide très diluée, par exemple d’un des métaux dans l’autre. Or,

cet état nous est encore parfaitement inconnu.

Mais ce qu’on sait déjà suffit pleinement pour per- mettre de comparer qualitativement au point de vue électrochimique deux éléments radioactifs dont les concentrations ne sont pas très difrérentes. On ne se

trompe certainelnent pas si l’on conclut, par exemple,

avec F. v. Lerch2, du fait qu’en solution faiblement acide le RaC se dépose sur une lame de nickel prati-

quement exempt de RaB, au fait que le RaC est plus

noble que le RaB. On peut aussi avec E. Meyer et E.

v. Schweidler, observer que le polonium (BaF) se dé-

pose à la cathodc sous une densité de courant moindre que le liafj

t

t que le But) exige des densités de cou-

rant plus fortes que les deux autres corps, et conclure de là que le RaE est plus é!ectronégatif que le RaD et que le polonium est le plus nohle de ces trois mé-

taux. Enfin, on peut trouver la place électrochimique

d’un grand nombre â’éléments radioactif’s en établis- sant leur parfaite équivalence chimique avec des élé-

mentis connus. Ainsi l’impossibilité de séparer l’ io-

nium du thoriume démontre leur pariaite analogie

1. A cet égard le beau travail de G.

Y.

HEVESY, Phil. Mag.,

23 HH2 628 constitue

un

remarquable progtes 2. Ann. tt. Phys.. 20 (1906) 345.

5. F. SODDY, Tlte chemistry of the Radio-elements.

(1911) 40.

chimique et électrochimique. Ces dillérentes méthodes permettent aujourd’hui de comparer, au moins qua-

litativemeut, les propriétés électrochimiques de

presque tous les éléments radioactifs.

Comrne résultat de cette comparaison, fi Lucas

1

a énoncé il y a longtrmps la loi suivante : toute transformation radioactive conduit à un produit plus

noble que la substance qui l’a engendré. Dans une

série de transformations radioactives, le caractère électronégatif augmenterait constamment du com- rnencement à la fin de la série.

Des observations plus récentes de G. v. Hevesy2 et

de l’auteurs ont montré simulanément et indépen-

damment qu’il était loin d’en être toujours ainsi.

Mais tout récemment l’auteur a indiqué4 que dans

tous les cas étudiés une autre loi se vérifie. Dans les

transformations radioactives accompagnées de rayonnement. B, le produit formé est plus électio- négatif que la substance mère; dans les trccns for-

mations anec éinission de rayons ’1.. c’est le con-

traire qui a lieu.

L’objet de cette communication est d’établir l’exac- titude de cette proposition sur des données expéri-

mentales.

Les transfornfations radioactives actuellement con- nues sont représentées par les schéma’s suivants 5 (en

tenant ompte de certaines conclusions du présent mémoire). On a adopté la nouvelle nomenclature 6 pour les dépôts actifs du thorium et de l’actinium.

Les nombres inscrits soi,s les uoms des éléments

indiquent leur durée de vie, les nombres supérieurs

font connaître, dans les cas assez rares où on le sait, le groupe du système périodique auquel appar- tient l’élémeent envisagé. (Voir pour plus de détails, Soddv, livre cité). Les lettres x et B mises Mll-deSSlls

1. Phys. Zeitschr.. 7 1906 340.

v. Phys. Zeitschr.. i3 1912) 672.

n. Le Radiulll. 9 (lut 5 239.

4. FAJANS Anhang

/.

Habil. Karlsruhe 1912 : Verh. Natur.

Med. Yerl’in5. Heiddbcig. p. 233.

a. On

a

réalise le schema pl us simple de Marsden L’t Darwin.

Hien

ne

serait changé

Ewec

le schéma ptu- mmd de

illle Meitner.

6. E. RUTHERFORD et h. GEIGER. Ilhil. Jlag.. 22 UIII. 621.

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