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La spectrographie des phénomènes d'absorption des rayons X

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HAL Id: jpa-00241960

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00241960

Submitted on 1 Jan 1916

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La spectrographie des phénomènes d’absorption des rayons X

M. de Broglie

To cite this version:

M. de Broglie. La spectrographie des phénomènes d’absorption des rayons X. J. Phys. Theor. Appl.,

1916, 6 (1), pp.161-168. �10.1051/jphystap:019160060016100�. �jpa-00241960�

(2)

11 LA SPECTROGRAPHIE DES PHÉNOMÈNES D’ABSORPTION DES RAYONS X 1;

Par M. DE BROGLIE.

1. A partir du moment où l’étude des rayons secondaires des rayons X a permis aux physiciens anglais, Barkla, Kaye, Sadler, Collier, Whiddington et d’autres, d’étudier par des mesures d’ioni-

sation, l’absorption de rayons de qualité définie, il a été possible de parvenir aux résultats d’ensemble suivants :

.

v ,

FIG. 1.

D’une manière générale, c’est-à-dire en dehors des bandes d’ab-

sorption, on peut parler de rayons pénétrants ou absorbables ; par

exemple, si l’on prend les rayons secondaires émis par des corps de

poids atomiques croissants (sen langage actuel, des rayons de lo n- gueurs d’ondes décroissantes) leur pénétration à travers les divers écrans croît régulièrement avec le poids atomique du radiateur secondaire.

ïly a donc nne absorption normale, qui se retrouve chez tous les

(1) Depuis la rédaction de ce travail, j’ai eu connaissance de recherches de :B1. WAGNER (Annalen de1’ Plzysik., 1915;, sur le même sujet.

J. de Phys., 56 série, t. V. (Alai-,luin 1916.)

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:019160060016100

(3)

162

corps ; les raj,ons X sont d’autant plus pénétrants que leur longueur

d’onde est plus courte.

Mais pour la plupart des écrans (’ ) on trouve que la courbe d’ab-

sorption éprouve une perturbation plus ou moins brusque quand les

rayons incidents sont voisins de ceux que pourrait émettre la subs-

tance de l’écran lui-même.

Comme on distinguait deux groupes de rayons secondaires émis par tous les éléments, les rayons K et les rayons L, on put retrou-

ver, dans la courbe d’absorption deux régions singulières, corres- pondant à une absorption sélective; par exemple (2) la variation du coefficient d’absorption avec la longueur d’onde a, pour tous les éléments, la même allure, traduite par la courbe de la fig. 1 .

2. La spectrographie des rayons X permet facilement l’étude des

phénomènes d’absorption ; il se trouve même qu’une des premières

constatations que la méthode du cristal tournant permit d’effectuer est due précisément à un phénomène d’absorption (3).

Quelle que soitl’anticathode : platine,tungstène, argent, cuivre, etc.,

on retrouve dans les photographies du spectre deux bandes intenses,

continues et pénétrantes dont la position est bien déterminée, et ne dépend pas de l’anticathode; par exemple, sur les faces cubiques du

sel gemme, la tête de la première bande, nette du côté des grandes longueurs d’onde, est réfléchie sélectivement sous l’angle ce ~ 4~153,

celle de la deuxième bande sous l’angle «

-

9°20’ (fig. 1, pl. 1).

Ces bandes sont dues à l’argent et au brome de l’émulsion photo- graphique ; ces éléments possèdent, en effet, dans la région indiquée,

chacun une bande d’absorption qui se traduirait par une bande claire

(en raisonnant sur le négatif où les parties brillantes sont noires) si

le brome ou l’argent étaient contenus dans un écran interposé entre l’ampoule et la plaque. Mais, comme, en fait, l’absorption a lieu au

sein de l’émulsion (et qu’elle est accompagnée de l’émission de

~

rayons cathodiques) l’énergie absorbée effectue un travail chimique,

dont le résultat aboutit à une réduction de l’argent et à la présence

sur le cliché de deux bandes foncées.

Les rayons, dont l’absorption est ainsi décelée, correspondent au

(1) Et le fait est probablement tout à fait général.

(2) BARKLA et COLLIER, Phil. 1nag., 1912.

(3) DE BROGLIE, C. R., 17 novembre 1913, - 19 janvier 1914.

(4)

163 fond spectral continu émis par l’anticathode de l’ampoule ; sans insis-

ter actuellement sur l’origine de ce fond continu, qui pose une ques- tion délicate analogue à celle de la nature de la lumière blanche, on peut dire que l’existence de ce fond continu est ainsi mise en évi- dence.

3. L’expérience montre que si l’on interpose entre la plaque et le

tube un écran contenant un élément chimique, la présence de cet

élément (~) se traduit, dans le spectre enregistré à travers son épais-

seur, par la présence d’une bande d’absorption à bord net du côté

des grandes longueurs d’onde, dont la position peut être facilement repérée.

En réalité il y a plusieurs bandes d’absorption, une très intense

qui correspond aux rayons K; c’est celle dont nous avons parlé jusqu’ici, et un système de bandes plus ’faibles, correspondant aux

rayons L, dont il sera question plus loin.

Voici, par exemple, une série de mesures, donnant les positions

des têtes de bandes K d’un certain nombre d’éléments.

x 1= angte de réflexion sur le sel gemme (2 longueur d’onde == 5,)3 X 10-8 sin a cm.

BROGLiE. C. IL. p. 1493; 1914; 2013 C. li., t. CLXXXIII, p. 8~: juil-

let 1916.

(2) Les chiures ci-dessous contiennent des fractions de minutes, je les ai main- tenues parce que j’estime que les valeurs relatives des angles sont correctes ; -.

mais cela ne signifie pas que j’affirme les valeurs absolues à moins de une

minute. Je pense que les valeurs absolues sont approchées à deux minutes, envi-

ron, et probablement par défaut.

(5)

164

Les écrans étaient , employés, soit sous la forme de feuilles métalliques très minces 1 (100 de millimètre soit sous forme de

feuilles de papier recouvertes d’une peinture contenant un composé

de l’élément à étudier. On arrive rapidement à trouver l’épaisseur

convenable pour avoir le meilleur effet de contraste.

.

Les reproductions des planches 1 et Il montrent quelques-uns des spectres d’absorption ainsi enregistrés.

4. On peut faire diverses remarques sur les résultats obtenus.

1° Les bandes d’absorption du brome et de l’argent coïncident

bien avec les bandes foncées communes à toutes les photographies

de spectres et justifient ainsi l’origine attribuée à ces bandes; avec l’argent, par exemple, il se produit deux actions inverses, l’une due

à l’argent de l’écran qui tend à produire une bande blanche, l’autre

due à l’argent due l’émulsion qui s’accuse par une bande foncée ; pour

une épaisseur convenable les deux actions se balancent et la bande de l’argent disparaît; suivant que l’action de l’écran prédomine ou

non, cette bande se détache en clair ou en noir sur les clichés;

~° Les recherches ici exposées ne sont que l’application à un cer-

tain nombre de corps, de la méthode que j’ai indiquée autrefois (’),

et qui, à titre d’exemple, m’avait alors fourni la valeur de la tête de bande du cuivre; c’est ce chiffre 1 5° 15 qui figure en tête de la liste,

il peut avoir une précision un peu moindre que les suivants (il avait

été calculé en adoptant 13" 27’ pour la raie la plus intense du platine).

(1) C. R., 1. CLBll1, p. 1.493 ; 25 mai I91~

(6)

1

Les figures 2, 3, 4 et 5 représentent des spectres enregistrés symétriquement de part

et d’autre de la ligne axiale du spectrographe.

(7)
(8)

3.

Les spectres ont été enregistrés symétriquement, par rapport

il la ligne axiale du spectrographie.

(9)
(10)

F16. 2.

Bandes d’absorption L.

Le spectre incident est celni dn tungstène : dans la, partie centrale il n’y a pas d’absorbant,

les bande, qui s’y trouvent sont celles dtie- au brome et à 1 argent de l’énmlsion photographique.

(11)
(12)

165 La bande du sélénium 10° 00’), voisine du second ordre de la bande foncée due à l’argent de l’émulsion, donne lieu à une apparence de raie blanche, par un phénomène inverse de celui qui est expliqué

plus loin pour le cadrriium ;

.

3° Considérons les spectres d’absorption d’éléments tels que le cadmium, l’antimoine 3 et 4, pl. I; qui sont voisins de l’ar.gent

comme poids atomiques mais plus lourds, leur bande d’absorption

commencera un peu en dedans de celle de l’argent, c’est-à-dire que,

sur les clichés, on verra la bande noire de l’argent de l’émulsion, interrompue à peu de distance de sa tête par la bande claire de

l’écran ; on aura donc découpé une sorte de région spectrale limitée

et peu étendue qui, pour le cadmium, par exemple, est approximati-

vement monochromatique; en longueur d’onde l’intervalle transmis va de :

4° Les bandes de l’iode et du tellure placent ces éléments dans

l’ordre inverse de leurs poids atomiques et sont par conséquent

d’accord avec les considérations d’ordre chimique qui ont conduit à

en inverser les rangs pour disposer les familles naturelles en rangées

verticales dans la table de àlendéleefl ( fig. 1, pl. II).

Les spectres d’émission de l’iode et du tellure avaient déjà donné

lieu aux mêmes remarques (1);

~° Les éléments, tels que le tantale, le tungstène dont les bandes tomberaient au voisinage immédiat des raies K du tungstène sont

difficiles à mettre en évidence en employant un tube à anticathode de tungstène; ils ne figurent pas dans le tableau ;

6° Lorsque l’on a affaire à des corps de poids atomiques plus

élevés que le tungstène, leurs bandes d’absorption tombent en

dedans des raies Ii de l’anticathode.

"La 2, pl. Il montre le spectre de la région intérieure à ces

raies 11 (2) ; on y remarque un fond spectral continu qui parait pré-

senter comme une bande d’émission vers les courtes longueurs d’ondes, en dedans du second doublet K ; c’est-à-dire dans la région

où se trouverait la bande d’absorption du tungstène, s’il fonction- nait comme écran au lieu de servir d’anticathode; c’est un fait qui

peut être général et prêter à des considérations importantes.

(1) M. DE BnouLiE, C. P,., t. CLVIII, p. 1185.; 15 juin 191L

(’) Sans interposition d’écran absorbant.

(13)

166

La 3, pl. Il montre la bande d’absorption du mercure. On peut suivre ainsi les bandes d’absorption jusqu’au bismuth; pour le tho-

rium, le phénomène est encore visible, mais devient moins net et, pour l’uranium, il n’y a plus qu’une indication assez floue ;

7° Revenons au fond continu de très courte longueur d’onde, mi s

en évidence par la 2, pl. II, on peut se demander qu’elle est sa

limite du côté des hautes fréquences.

Plusieurs physiciens ont pensé que l’émission d’une ampoule

devait être limitée de ce côté par la tension sous laquelle passe la

décharge; on peut, en effet, chercher à appliquer ici la loi de

Planck sous la forme suivante :

Quand, dans les phénomènes atomiques, il y a production d’un e

vibration de fréquence v par l’arrêt d’un électron dont l’énergie ciné- . tique était w, ou inversement, conversion de l’énergie vibratoire de

iréquence v en énergie cinétique w, il existe entre v et ~v la relation :

*

h étant la constante du rayonnement noir qui a pour valeur

Le potentiel aux bornes du tube étant V, l’énerg.ie des rayons ca-

thodiques est eV, et la fréquence correspondante serait donnée par : -.

Des recherches récentes de Sir Ernest Rutherford, Duane,

Hunt et Hull ont conduit, malgré quelques divergences dans les

résultats à faire considérer corrime très probable la validité de la

relation précédente.

,

Les résultats expérimentaux qui viennent d’être exposés montrent

d’une manière incontestable l’existence d’un fond continu, conte-

nant des radiations allant au moins jusqu’aux rayons K du thorium, c’est-à-dire, en longueur d’onde jusqu’à :

qui cadre encore avec la valeur de w déduite de la tension employée Cependant le fond continu se prolonge encore au-delà et apparaît

encore à :

(14)

167 Ce qui correspondrait à une pointe de tension de 350.030 volts,

peu vraisemblable dans les conditions de l’expérience.

7° Les bandes d’absorption obéissent à la loi que Moseley a décou-

verte pour les iaies d’émission et qui paraît s’étendre à tous les phénomènes spectraux des rayons X. Cette loi peut s’exprimer

ainsi :

La relation :

relie, dans les spectres des divers éléments, la fréquence v d’un repère spectral homologue au rang N de l’élément correspondant

dans la table de 1Blendéléeff. En d’autres termes, si l’on porte en ordonnée la racine carrée de la fréquence des têtes de bande des différents éléments et en abscisse, le rang de ces éléments dans la série périodique, les points ainsi obtenus seront en ligne droite (1).

NOUVELLES D’ABSORPTION CORUTESPOND,,NT AUX RAYONS X

DE LA sÉn.iE L

Les anciennes mesures d’absorption avaient indiqué l’existence

(fig. ~), d’une perturbation dans la courbe d’absorption des rayions X

au voisinage des rayons L.; mais l’inflexion de la courbe paraissait beaucoup moins nette que pour les rayons K.

L’analyse speclrographique (2) montre qu’il existe en .réalité dans la région des raies L, bandes d’absor’ption à bord net du

côté des .grandes longu:eurs d’onde, on peut en compter an moins trais, dont voici les positions pour quelques éléments :

(1) Toutefois, pour les poids atomiques élevés, la fréquence est un peu plus grande que ne le voudrait la loi.

(2) DE BROGLIE, C. R., p. 352 ; 1916.

(15)

168

Les bandes 3 sont moins visibles et leur détermination plus d if ficile ; les lîg. 1 et 2 de la planche III montrent l’aspect de ces spectres d’absorption.

En comparant les positions de ces bandes aux lignes d’émission

de la série L, on voit que les bandes commencent vers la fin de la

région L du côté des hautes fréquences; par exemple pour l’ura- nium le spectre L s’étend de 9°25’ à 6104’, pour le thorium de 9°55’

à ô°28’, pour le plomb de 19C40’ à 8°0~’, etc. Il est probable que la série L comprend en réalité trois groupes de lignes, auxquels cor- respondent les trois bandes.

La position des bandes de l’uranium et du thorium correspond

aux rangs N = 92 et N

-=

90, indiquant comme pour les spectres

d’émission qu’il existe un élément inconnü entre ces deux corps.

Enfin, en prenant les têtes de bandes homologues de chaque élé-

ment et en portant, en ordonnées, les racines carrées des fréquences

et, en abscisses le rang N, on obtient des droites conformément à la loi générale des spectres de rayons X .

L’exi stence de ces phénomènes d’absorption permet de préyoir

pour les plaques au bromure d’argent une région de sensibilité sélective correspondant à l’absorption de rayons L du brôme et de

ragent (rayons très absorbables). Dans cette région un spectre

continu se traduira sur une émulsion au bromure d’argent par trois

bandes foncées pour l’argent et autant pour le brôme.

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