L.E.G.T.A. Le Chesnoy TB2−2011-2012
D. Blotti`ere Math´ematiques
Chapitre VII
G´ eom´ etrie dans l’espace
Table des mati` eres
1 Vecteurs colin´eaires 2
2 Vecteurs coplanaires 2
3 Bases et coordonn´ees d’un vecteur dans une base 3
4 Rep`eres et coordonn´ees d’un point dans un rep`ere 4
5 Orthogonalit´e 5
6 Produit scalaire dans R3 5
7 Repr´esentations param´etriques d’une droite 7
8 Repr´esentations param´etriques d’un plan 7
9 Position relative de deux plans 8
10 Position relative d’un plan et d’une droite 9
11 ´Equations cart´esiennes d’un plan 10
12 ´Equations cart´esiennes d’une droite 10
13 Projet´e orthogonal d’un point sur un plan 11
14 ´Equations cart´esiennes de sph`eres 11
1 Vecteurs colin´ eaires
On d´efinit la colin´earit´e de deux vecteurs de l’espace de fa¸con analogue `a ce que l’on a fait pour deux vecteurs du plan. On s’appuie sur l’op´eration≪multiplication d’un vecteur par un nombre r´eel≫ pour cela.
D´efinition (vecteurs colin´eaires) :Soit−→u un vecteur de l’espace.
1. Si −→u 6=−→0 , alors on dit qu’un vecteur−→v du plan est colin´eaire `a −→u s’il existek∈Rtel que −→v =k−→u. 2. Si −→u =−→0 , alors tout vecteur−→v du plan est colin´eaire `a−→u.
Remarque :Soient−→u et−→v deux vecteurs de l’espace tels que−→v est colin´eaire `a−→u. Alors on peut v´erifier que
−
→u est colin´eaire `a −→v. Aussi dira-t-on simplement, dans ce cas, que les vecteurs−→u et −→v sont colin´eaires, sans n´ecessairement privil´egier un vecteur par rapport `a l’autre.
Notation :−→u //−→v signifie que−→u et −→v sont colin´eaires.
2 Vecteurs coplanaires
D´efinition (vecteurs coplanaires) : Soient−u→1,−u→2, . . . ,−u→n des vecteurs de l’espace (n≥2), soit A un point quelconque de l’espace. On note −−→
AA1,−−→
AA2, . . . ,−−→
AAn les repr´esentants respectifs des vecteurs −→u1,−→u2, . . . ,−u→n d’origineA. On a donc :
−−→AA1=−u→1 −−→
AA2=−→u2 . . . −−→
AAn=−u→n.
On dit que les vecteurs −→u1,−→u2, . . . ,−→vn sont coplanaires si les points A, A1, A2, . . . , An sont situ´es sur un mˆeme plan.
Remarque 1
1. Soit A′ un point de l’espace distinct de A et si −−−→
A′A′1,−−−→
A′A′2, . . . ,−−−→
A′A′n les repr´esentants respectifs des vecteurs −→u1,−→u2, . . . ,−u→n d’origineA′. Alors on a l’´equivalence :
les points A, A1, A2, . . . , An
sont situ´es sur un mˆeme plan ⇐⇒ les points A′, A′1, A′2, . . . , A′n
sont situ´es sur un mˆeme plan . La coplanarit´e des vecteurs−u→1,−u→2, . . . ,−u→n ne d´epend donc pas du choix du pointA.
2. Deux vecteurs sont toujours coplanaires. En effet, trois points de l’espace sont toujours situ´es sur un mˆeme plan.
3. En pratique, on aura souvent `a consid´erer la coplanarit´e de 3 vecteurs (cas o`u n= 3 dans la d´efinition).
Il faut dans ce cas ´etudier si quatre points de l’espace sont situ´es sur un mˆeme plan, ce qui peut ou non ˆetre vrai.
D´efinition (combinaison lin´eaire de n vecteurs) : Soient −→u1,−→u2, . . . ,−→vn des vecteurs de l’espace. Soient λ1, λ2, . . . , λn des nombres r´eels. Alors :
λ1−u→1+λ2−u→2+. . .+λn−u→n
est appel´ee combinaison lin´eaire des vecteurs−→u1,−u→2, . . . ,−→vn de coefficients λ1, λ2, . . . , λn. Exemple 1 :Soient −→u1,−u→2,−u→3 trois vecteurs de l’espace. Alors les vecteurs :
−
→0 −→u1 −5−→u2 −→u1− −u→2 2−→u1− −u→2+ 7−→u3
sont des combinaisons lin´eaires de−→u1,−→u2,−→u3.
Th´eor`eme 1 (crit`ere de non coplanarit´e pour trois vecteurs) :Soient−u→1,−→u2,−→u3trois vecteurs de l’espace.
Les vecteurs−→u1,−→u2,−→u3ne sont pas coplanaires si et seulement si :
∀λ1, λ2, λ3∈R (λ1−u→1+λ2−→u2+λ3−→u3=−→0 =⇒λ1=λ2=λ3= 0).
Remarque 2 : On reformule ci-dessous de deux fa¸cons le th´eor`eme 1 `a l’aide de la notion de combinaison lin´eaire.
1. Les vecteurs−→u1,−→u2,−→u3ne sont pas coplanaires si et seulement si la seule combinaison lin´eaire de−→u1,−→u2,−→u3
qui est nulle est celle qui a tous ses coefficients nuls.
2. Les vecteurs −→u1,−→u2,−→u3 sont coplanaires si et seulement si il existe une combinaison lin´eaire de−→u1,−→u2,−→u3
qui est nulle avec au moins un coefficient non nul.
Terminologie :Soient−→u1,−→u2,−→u3trois vecteurs de l’espace. Une relation du type : λ1−u→1+λ2−→u2+λ3−→u3=−→0
avec au moins un des coefficientsλ1, λ2, λ3 non nul est appel´ee relation de d´ependance lin´eaire. Si une relation de d´ependance lin´eaire existe, on dit que les vecteurs−→u1,−→u2,−→u3sont lin´eairement d´ependants. On dit qu’ils sont lin´eairement ind´ependants sinon. D’apr`es le th´eor`eme 1, on a donc :
−
→u1,−→u2,−→u3sont lin´eairement ind´ependants ⇐⇒ −u→1,−→u2,−→u3sont non coplanaires.
Exemple 2 : Soient A, B, C, D quatre points de l’espace tels que −−→AB−2−→AC = 3−−→CD. En d´ecomposant le vecteur−−→CD `a l’aide du pointA(cf. relation de Chasles), on en d´eduit que :
−−→AB+−→AC−3−−→AD=−→0.
C’est une combinaison lin´eaire des vecteurs−−→AB,−→AC,−−→ADdont au moins un coefficient n’est pas nul (en fait tous les coefficients (1,1,−3) sont non nuls). La famille (−−→AB,−→AC,−−→AD) est donc li´ee, i.e. les trois vecteurs−−→AB,−→AC,−−→AD sont coplanaires. Par suite, les quatre pointsA, B, C, D sont situ´es sur un mˆeme plan.
3 Bases et coordonn´ ees d’un vecteur dans une base
D´efinition (base de l’espace) : Une base de l’espace est un triplet (−→i ,−→j ,−→k) de vecteurs non coplanaires (ou lin´eairement ind´ependants).
D´efinition/Propri´et´e (coordonn´ees d’un vecteur relativement `a une base) :Soit (−→i ,−→j ,−→k) une base de l’espace. Alors, pour tout vecteur−→u de l’espace, il existe un unique triplet (x, y, z) de r´eels tels que
−
→u =x−→i +y−→j +z−→k .
Le r´eelxest appel´e l’abscisse de−→u,yl’ordonn´ee de−→u,zla cote de−→u et le triplet (x, y, z) forme les coordonn´ees de−→u dans la base (−→i ,−→j ,−→k).
⋄ D´emonstration de l’unicit´e
Un point de m´ethode :Soit (−→i ,−→j ,−→
k) une base de l’espace. Soient−u→1 et−u→2 deux vecteurs de coordonn´ees respectives (x1, y1, z1) et (x2, y2, z2) dans la base (−→i ,−→j ,−→
k). Alors, grˆace `a l’unicit´e des coordonn´ees d’un vecteur dans la base (−→i ,−→j ,−→k), on montre l’´equivalence :
−
→u1=−→u2 ⇐⇒
x1
y1
z1
=
x2
y2
z2
.
On peut ainsi passer d’une ´egalit´e entre vecteurs du plan `a une ´egalit´e dans R3. Grˆace `a cette propri´et´e, une fois une base de l’espace fix´ee, on peut ramener l’´etude de la colin´earit´e de deux vecteurs et de la coplanarit´e de trois vecteurs `a l’´etude d’un syst`eme lin´eaire (cf. deux th´eor`emes suivants).
Th´eor`eme 2 (colin´earit´e en coordonn´ees) : Soit (−→i ,−→j ,−→
k) une base de l’espace. Soient −→u1(x1, y1, z1) et
−
→u2(x2, y2, z2) deux vecteurs de l’espace. On suppose que le vecteur−u→2 est non nul. Alors on a l’´equivalence :
−
→u1//−→u2 ⇐⇒ ∃k∈Rtel que
x1=kx2
y1=ky2
z1=kz2
.
Autrement dit, les vecteurs−→u1et −→u2 sont colin´eaires si et seulement si le syst`eme
x1=kx2
y1=ky2
z1=kz2
`a trois ´equations, d’inconnuek∈R, poss`ede une solution.
Exemple 3 :Cf. exercice 87 pour des ´etudes de colin´earit´e de vecteurs.
Th´eor`eme 3 (coplanarit´e de trois vecteurs en coordonn´ees) : Soit (−→i ,−→j ,−→
k) une base de l’espace.
Soient−u→1(a1, b1, c1),−→u2(a2, b2, c2),−→u3(a3, b3, c3) trois vecteurs de l’espace. On a les ´equivalences :
−
→u1,−u→1,−u→3 non coplanaires ⇐⇒
le syst`eme
a1 a2 a3
b1 b2 b3
c1 c2 c3
x y z
=
0 0 0
d’inconnue x, y, z∈R admet une unique solution :x=y=z= 0.
⇐⇒ le rang du syst`eme
a1 a2 a3
b1 b2 b3
c1 c2 c3
x y z
=
0 0 0
est 3.
⋄ D´emonstration du th´eor`eme 3
Exemple 4 : Cf. exercice 89 pour des exemples de familles de trois vecteurs de l’espace qui sont ou non des bases de l’espace.
Remarque 3 :On dispose, comme dans le plan (cf. partie 4 du coursG´eom´etrie dans le plan), d’un th´eor`eme de changement de base. L’´enonc´e et la d´emonstration sont analogues.
Exemple 5 : Cf. exercice 90 pour des exemples de calculs de coordonn´ees dans diff´erentes bases et un cas particulier du th´eor`eme de changement de base.
4 Rep` eres et coordonn´ ees d’un point dans un rep` ere
D´efinition (rep`ere de l’espace)Un rep`ere de l’espace est un quadruplet (O;−→i ,−→j ,→−
k), o`uOest un point de l’espace (l’origine du rep`ere) et o`u (−→i ,−→j ,−→
k) est une base de l’espace.
D´efinition/Propri´et´e (coordonn´ees d’un point relativement `a un rep`ere) : Soit (O;−→i ,−→j ,−→k) un rep`ere de l’espace. Alors pour tout pointM de l’espace, il existe un unique triplet (x, y, z) de r´eels tels que
−−→OM =x−→i +y−→j +z−→ k .
Le r´eelxest appel´e l’abscisse deM,yl’ordonn´ee deM,zla cote deM et le triplet (x, y, z) forme les coordonn´ees deM dans le rep`ere (O;−→i ,→−j ,−→
k).
D´emonstration :On d´eduit imm´ediatement ce r´esultat de la D´efinition/Propri´et´e portant sur les coordonn´ees d’un vecteur relativement `a une base.
⋄ Exemple 6 :Soit (O;−→i ,−→j ,−→
k) un rep`ere de l’espace. Soit le pointA(1,2,3) et soient les vecteurs−→u1(0,−1,1),
−
→u2(1,1,−1),−u→3(−1,0,1).
1. Montrer que les vecteurs−u→1,−u→2,−→u3sont lin´eairement ind´ependants.
2. Soit M un point de l’espace. On note (x, y, z) ses coordonn´ees dans le rep`ere (O;−→i ,−→j ,−→k). D´eterminer les coordonn´ees deM dans le rep`ere (A;−→u1,−→u2,−→u3).
Remarque 4 :On dispose, comme dans le plan (cf. partie 6 du coursG´eom´etrie dans le plan), d’un th´eor`eme de changement de rep`ere. L’´enonc´e et la d´emonstration sont analogues.
Th´eor`eme 4 (coordonn´ees de−−→
AB et du milieu d’un segment) :Soit (O;−→i ,−→j ,−→
k) un rep`ere de l’espace.
SoientA(xA, yA, zA) etB(xB, yB, zB) deux points de l’espace.
1. Les coordonn´ees du vecteur −−→AB dans la base (−→i ,−→j ,−→k) sont donn´ees par :
−−→AB(xB−xA, yB−yA, zB−zA).
2. Les coordonn´ees du milieuI du segment [AB] sont donn´ees par : I
xA+xB
2 ,yA+yB
2 ,zA+zB
2
.
⋄ Exemple 7 : Soit (O;−→i ,−→j ,−→
k) un rep`ere de l’espace. SoientA(−1,0,−1),B(0,4,6),C(1,5,7) et D(2,6,8) quatre points de l’espace.
1. Calculer les coordonn´ees des vecteurs −−→AB,−→AC,−−→AD.
2. ´Etudier la coplanarit´e des vecteurs −−→AB,−→AC et−−→AD.
3. Que peut-on d´eduire de l’´etude faite `a la question 2 pour les pointsA, B, C, D?
5 Orthogonalit´ e
D´efinition (vecteurs orthogonaux)
1. Soient −→u et −→v deux vecteurs non nuls du plan. On peut alors parler de la direction de chacun des deux vecteurs. On dit alors que −→u et −→v sont orthogonaux, si les directions de−→u et−→v sont perpendiculaires.
2. Si au moins l’un des deux vecteurs −→u et −→v du plan est nul, alors on dit que les deux vecteurs−→u et −→v sont orthogonaux.
Notation :−→u ⊥ −→v signifie que−→u et−→v sont orthogonaux.
6 Produit scalaire dans R
3D´efinition (produit scalaire dans R3) : Soient
x1
y1
z1
,
x2
y2
z2
∈ R3. Le produit scalaire de
x1
y1
z1
et
x2
y2
z2
, not´e
x1
y1
z1
.
x2
y2
z2
, est le nombre r´eel d´efini par :
x1
y1
z1
.
x2
y2
z2
=x1x2+y1y2+z1z2.
Contexte :Dans toute la suite de cette partie, on fixe une base orthonorm´ee (−→i ,−→j ,−→k) de l’espace, i.e. telle que les vecteurs −→i ,−→j ,−→
k sont deux `a deux orthogonaux et de mˆeme norme. Ce choix induit une unit´e de longueur, i.e. une longueur ´etalon : la norme du vecteur−→i. Les vecteurs−→i ,−→j ,−→
k ont ainsi une norme ´egale `a 1.
D´efinition (produit scalaire) : Soient −→u1(x1, y1, z1) et −→u2(x2, y2, z2) deux vecteurs de l’espace. Le produit scalaire de−u→1et −→u2 est le nombre r´eel not´e−u→1.−→u2 d´efini par :
−
→u1.−u→2=
x1
y1
z1
.
x2
y2
z2
=x1x2+y1y2+z1z2.
Exemple 8 : Soient−u→1(1,−1,2) et−→u2(2,1,−1). Le produit scalaire−→u1.−→u2 est donn´e par :
−→
u1.−→u2= 1.2 + (−1).1 + 2.(−1) =−1.
Propri´et´es (alg´ebriques du produit scalaire) 1. Soient −→u1 et−u→2 deux vecteurs de l’espace. Alors :
−→
u1.−→u2=−→u2.−u→1
2. Soient −→u1,−→u2et −→u3 trois vecteurs de l’espace. Alors :
−
→u1.(−→u2+−u→3) =−u→1.−→u2+−u→1.−→u3
3. Soient −→u1 et−u→2 deux vecteurs de l’espace et soitk∈R. Alors : (k−→u1).−→u2=k(−→u1.−u→2)
Th´eor`eme 5 (norme d’un vecteur et longueur d’un segment) 1. Soit−→u(x, y, z) un vecteur de l’espace. Sa norme||−→u||est donn´ee par :
||−→u||=p
x2+y2+z2.
2. On fixe ici un pointOde l’espace, d’o`u un rep`ere orthonorm´e de l’espace : (O;−→i ,−→j ,−→
k). SoientA(xA, yA, zA) et B(xB, yB, zB) trois points de l’espace. La longueur du segment [AB], not´eeAB, qui co¨ıncide avec la norme du vecteur−−→
AB, est donn´ee par : AB=||−−→AB||=p
(xB−xA)2+ (yB−yA)2+ (zB−zA)2.
⋄ Exemple 9 :On consid`ere le cubeABCDEF GH repr´esent´e ci-dessous.
bA
b B
b
F
b
E
b b
G
b C
b
D
b
H
On consid`ere ici le rep`ere orthonorm´e (A;−−→AB,−−→AD,−→AE) de l’espace.
1. Calculer la longueur de la grande diagonale [BH].
2. On note Ile milieu du segment [HG]. Calculer la longueur du segment [BI].
Th´eor`eme 6 (crit`ere d’orthogonalit´e) : Soient −u→1 et −→u2 deux vecteurs de l’espace. On a l’´equivalence suivante.
−
→u1⊥ −→u2 ⇐⇒ −u→1.−→u2= 0
⋄ Exemple 9 (suite) : Les droites (AG) et (BH) sont-elles orthogonales ?
Th´eor`eme 7 (produit scalaire et cosinus) :Soient−→u1et−u→2deux vecteurs non nuls de l’espace. On a l’´egalit´e suivante.
−
→u1.−→u2=||−→u1|| × ||−u→2|| ×cos(−→u1,−→u2)
7 Repr´ esentations param´ etriques d’une droite
D´efinition (vecteur directeur d’une droite) : SoitDune droite de l’espace et soientA6=B deux points deD. Alors−−→AB est appel´e vecteur directeur deD.
Remarque :Un vecteur directeur d’une droite est non nul.
Propri´et´e : Deux vecteurs directeurs d’une mˆeme droiteDsont colin´eaires.
⋄ D´emonstration
Propri´et´e (caract´erisation d’une droite par un point et un vecteur directeur) : SoitD une droite, soitA un point deDet soit−→u un vecteur directeur deD. Alors
D=n
M appartenant `a l’espace tels que−−→
AM //−→uo .
D´efinition (droite passant par un point, dirig´ee par un vecteur non nul) :SoitAun point de l’espace et soit−→u un vecteur non nul de l’espace. Alors
nM appartenant `a l’espace tels que−−→AM //−→uo .
est une droite et −→u en est un vecteur directeur. On l’appelle≪la droite passant parA, de vecteur directeur
−
→u ≫.
Th´eor`eme 8 (repr´esentation param´etrique d’une droite de l’espace) :On fixe un rep`ere (O;−→i ,−→j ,−→k) de l’espace.
1. SoitDune droite, soitA(a, b, c) un point deDet soit−→u(α, β, γ) un vecteur directeur deD. Alors D=
M(x, y, z)
∃t∈R
x = a+tα y = b+tβ z = c+tγ
.
On dit que le syst`eme
x = a+tα y = b+tβ z = c+tγ
est une repr´esentation param´etrique deD, de param`etret∈R.
2. R´eciproquement, si a, b, c, α, β, γsont des r´eels tels queα, β, γ ne sont pas tous les trois nuls, alors
M(x, y, z)
∃t∈R
x = a+tα y = b+tβ z = c+tγ
est une droite de l’espace. C’est la droite qui passe parA(a, b, c) de vecteur directeur−→u (α, β, γ).
⋄ Exemple 10 : Soit (O;−→i ,−→j ,−→
k) un rep`ere de l’espace.
1. Donner une repr´esentation param´etrique de la droite D passant par le point A(1,0,1) et dirig´ee par le vecteur −→u(2,1,3).
2. En d´eduire qu’il existe un unique point de la droite D dont la distance `a l’origine O est minimale. On donnera les coordonn´ees de ce point.
8 Repr´ esentations param´ etriques d’un plan
Propri´et´e (caract´erisation d’un plan par un point et deux vecteurs g´en´erateurs) :SoitP un plan, soitAun point deP et soient−→u ,−→v deux vecteurs non colin´eaires deP (≪deP≫ signifie que les repr´esentants
−−→AB et −→AC d’origineA de−→u et −→v sont tels queB, C ∈ P). Alors (A;−→u ,−→v) est un rep`ere de P et donc pour tout pointM deP, il existet1, t2∈Rtels que−−→AM =t1−→u+t2−→u (le couple (t1;t2) forme les coordonn´ees deM dans le rep`ere (A;−→u ,→−v)). R´eciproquement, tout point M de l’espace pour lequel il existe t1, t2∈ Rtels que
−−→AM=t1−→u +t2−→u appartient au planP. On a donc :
P ={M appartenant `a l’espace v´erifiant :∃t1, t2∈R −−→AM =t1−→u +t2−→v}.
D´efinition (plan passant par un point, engendr´e par deux vecteurs non colin´eaires) : Soit A un point de l’espace et soient−→u ,−→v deux vecteurs non colin´eaires de l’espace. Alors
P ={M appartenant `a l’espace v´erifiant :∃t1, t2∈R −−→AM =t1−→u +t2−→v} est un plan appel´e plan passant parAet engendr´e par les vecteurs−→u et−→v.
Th´eor`eme 9 (repr´esentation param´etrique d’un plan de l’espace) :On fixe un rep`ere (O;−→i ,−→j ,−→ k) de l’espace.
1. SoitPun plan, soitA(a, b, c) un point dePet soient−→u(α, β, γ),−→v(α′, β′, γ′) deux vecteurs non colin´eaires deP Alors
P =
M(x, y, z)
∃t1, t2∈R
x = a+t1α+t2α′ y = b+t1β+t2β′ z = c+t1γ+t2γ′
.
On dit que le syst`eme
x = a+t1α+t2α′ y = b+t1β+t2β′ z = c+t1γ+t2γ′
est une repr´esentation param´etrique deP, de param`etres t1, t2∈R.
2. R´eciproquement, si a, b, c, α, β, γ, α′, β′, γ′ sont des r´eels tels que les vecteurs (α, β, γ) et (α′, β′, γ′) deR3 ne sont pas colin´eaires, alors
M(x, y, z)
∃t∈R
x = a+t1α+t2α′ y = b+t1β+t2β′ z = c+t1γ+t2γ′
est un plan de l’espace. C’est le plan passant parA(a, b, c) et engendr´e par−→u(α, β, γ) et−→v(α′, β′, γ′).
Exemple 11 : :Soit (O;−→i ,−→j ,−→k) un rep`ere de l’espace. Soient les pointsA(1,1,1), B(1,2,0). V´erifier que les pointO, A, Bne sont pas align´es, puis donner une repr´esentation param´etrique du plan (OAB).
9 Position relative de deux plans
Propri´et´e/D´efinition (vecteur normal `a un plan) : SoitP un plan et soit−→n un vecteur de l’espace.
1. Le vecteur−→n est orthogonal `a tout vecteur deP si et seulement si−→n est orthogonal `a deux vecteurs non colin´eaires de P.
2. Si −→n est orthogonal `a deux vecteurs non colin´eaires de P (et donc orthogonal `a tous les vecteurs de P d’apr`es 1.), alors−→n est appel´e vecteur normal `aP.
⋄ D´emonstration de la partie 1 en introduisant un rep`ere ad hoc du plan P Figure illustrant la notion de vecteur normal
P
−
→n
Propri´et´e (des vecteurs normaux `a un plan) 1. Tout plan admet un vecteur normal.
2. Deux vecteurs normaux `a un mˆeme plan sont colin´eaires.
Th´eor`eme 10 (position relative de deux plans) :SoientP1etP2deux plans. Soient−→n1un vecteur normal
`
a P1 et soit−n→2 un vecteur normal `aP2. On a les ´equivalences suivantes.
P1//P2 ⇐⇒ −n→1//−n→2 et P1⊥ P2 ⇐⇒ −n→1⊥ −n→2.
Figures illustrant le th´eor`eme 10
P1
P2 P1
P2
−→
n1 −→n2
−
→n1
−
→n2
Exemple 12 : : Soit (O;−→i ,−→j ,−→
k) un rep`ere orthonorm´e de l’espace. Soient les pointsA(1,1,1), B(1,2,1), C(1,1,4),D(2,2,3),E(2,3,4),F(2,1,3).
1. V´erifier que les pointsA, B, C ne sont pas align´es et donner un vecteur normal au plan (ABC).
2. V´erifier que les pointsD, E, F ne sont pas align´es et donner un vecteur normal au plan (DEF).
3. ´Etudier la position relative des plans (ABC) et (DEF).
10 Position relative d’un plan et d’une droite
Th´eor`eme 11 (position relative d’un plan et d’une droite) : SoientD une droite de l’espace et soitP un plan de l’espace. On introduit un vecteur−→u directeur deDet un vecteur−→n normal `aP.
D//P ⇐⇒ −→u ⊥ −→n et D ⊥ P ⇐⇒ −→u //−→n
Figures illustrant le th´eor`eme 11
P P
D
−
→n D
−
→n
−
→u
−
→u
⋄ Exemple 13 :Soit (O;−→i ,−→j ,−→k) un rep`ere de l’espace. SoitDla droite dont une repr´esentation param´etrique de param`etret∈Rest donn´ee par :
D :
x = 1−t y = 3 +t z = 2t
et soitP le plan dont une repr´esentation param´etrique de param`etrest1, t2∈Rest donn´ee par : P :
x = −4 + 2t1+t2
y = 3 +t2
z = 1 +t1
.
D´eterminer un vecteur normal au planP, puis ´etudier la position relative du planP et de la droite D.
11 Equations cart´ ´ esiennes d’un plan
Dans cette partie et jusqu’`a la fin de ce chapitre, on fixe un rep`ere orthonorm´e (O;−→i ,−→j ,−→k) de l’espace.
Th´eor`eme 12 (´equations cart´esiennes d’un plan)
1. SoitP un plan et soit−→n(a, b, c) un vecteur normal `a P. Alors il existe un nombre r´eeldtel que : P ={M(x, y, z)|ax+by+cz+d= 0}.
On dit que l’´equationax+by+cz+d= 0 est une ´equation cart´esienne deP.
2. R´eciproquement, si a, b, c, dsont des r´eels tels quea, b, cne sont pas tous les trois nuls, alors {M(x, y, z)|ax+by+cz+d= 0}.
est un plan de l’espace dont−→n(a, b, c) est un vecteur normal.
⋄ Exemple 14 :Soient les pointsA(1,2,1),B(2,2,3) etC(3,5,1). D´emontrer que les pointsA, B, Cne sont pas align´es, puis donner une ´equation cart´esienne du plan (ABC).
12 Equations cart´ ´ esiennes d’une droite
Remarque 5 (droites versus intersections de deux plans non parall`eles) 1. L’intersection de deux plans non parall`eles est une droite.
2. R´eciproquement, toute droite de l’espace est l’intersection de deux plans non parall`eles.
En effet, soit Dune droite, soit A un point de D et soit −→u un vecteur directeur deD. Alors il existe1 deux vecteurs de l’espace −→n1et −→n2tels que :
• −n→1 et−n→2 ne sont pas colin´eaires (en particulier ils sont tous les deux non nuls) ;
• −→u ⊥ −n→1 et−→u ⊥ −n→2.
On introduit pouri= 1 eti= 2 le planPipassant parAet admettant−→ni pour vecteur normal. Alors les plansP1etP2ne sont pas parall`eles (cf. th´eor`eme 10) et l’on aP1 ∩ P2=D, d’apr`es les trois propri´et´es suivantes.
– Les plansP1et P2 n’´etant pas parall`eles, leur intersectionP1 ∩ P2est une droite.
– Par construction des plansP1 etP2, la droiteDest incluse dans l’intersectionP1 ∩ P2.
– Si une droite ∆1de l’espace contient une droite ∆2de l’espace, alors les droites ∆1et ∆2sont confondues.
Th´eor`eme 13 (´equations cart´esiennes d’une droite)
1. SoitD une droite de l’espace. Alors, il existea, b, c, d, a′, b′, c′, d′ des r´eels tels que les vecteurs (a, b, c) et (a′, b′, c′) deR3 ne sont pas colin´eaires et tels que
D=
M(x, y, z)
ax + by + cz + d = 0 a′x + b′y + c′z + d′ = 0
.
2. R´eciproquement sia, b, c, d, a′, b′, c′, d′ sont des r´eels tels que les vecteurs (a, b, c) et (a′, b′, c) deR3 ne sont pas colin´eaires alors
M(x, y, z)
ax + by + cz + d = 0 a′x + b′y + c′z + d′ = 0
. est une droite.
1. Cf. exemple 15 pour un cas particulier.
Exemple 15 : Soient les pointsA(1,−1,0) etB(3,2,1).
1. D´eterminer deux vecteurs −→n1et −→n2non colin´eaires et tous deux orthogonaux `a−−→AB.
2. En d´eduire une ´equation cart´esienne de la droite (AB).
13 Projet´ e orthogonal d’un point sur un plan
Th´eor`eme 14 (existence et unicit´e du projet´e orthogonal d’un point sur un plan) :SoitP un plan de l’espace, de vecteur normal−→n et soitAun point de l’espace. Alors il existe un unique pointA′ de l’espace, appel´e projet´e orthogonal deAsurP, tel que :
A′∈ P et −−→
AA′//−→n .
Figure illustrant la d´efinition du projet´e orthogonal d’un point sur un plan
P
b A
b A′ −→n
D´efinition (distance d’un point `a un plan) :SoitP un plan de l’espace et soitAun point de l’espace. La distance de A`a P, not´ee d(A,P), est par d´efinition la longueurAA′, o`u A′ est le projet´e orthogonal deA sur P. C’est la plus petite des longueursAM, o`u M est un point deP.
Th´eor`eme 15 (formule de la distance d’un point `a un plan) : Soit P un plan de l’espace et soit ax+by+cz +d = 0 une ´equation cart´esienne de P. Soit A(xA, yA, zA) un point de l’espace. On a l’´egalit´e suivante.
d(A,P) = |axA√+byA+czA+d| a2+b2+c2 .
Remarque 6 : Dans la formule pr´ec´edente, le d´enominateur de la fraction est la norme du vecteur normal
−
→n(a, b, c) au planP, canoniquement associ´e `a l’´equation cart´esienneax+by+cz+d= 0.
⋄ Exemple 16 : Soit P le plan d’´equation cart´esienne 3x−2y+ 6z−1 = 0 et soitA(−1,0,2). Calculer les coordonn´ees du projet´e orthogonal deAsurP et, de deux fa¸cons, la distance deA`aP.
14 Equations cart´ ´ esiennes de sph` eres
D´efinition (sph`ere de centre Ω et de rayon r) : Soit Ω un point de l’espace et soitr∈R+∗ . La sph`ere S(Ω, r) de centre Ω et de rayonrest l’ensemble des points de l’espace situ´es `a distancerdu point Ω, i.e. :
S(Ω, r) ={M appartenant `a l’espace v´erifiant : ΩM =r}.
Th´eor`eme 16 (´equation cart´esienne d’une sph`ere)
1. SoitS une sph`ere (non r´eduite `a un point), soit Ω (a, b, c) son centre et soitr∈R+∗ son rayon. Alors S=
M(x, y, z)|(x−a)2+ (y−b)2+ (z−c)2=r2 .
On dit que (x−a)2+ (y−b)2+ (z−c)2=r2 est l’´equation cart´esienne de la sph`ereS.
2. R´eciproquement, soienta, b∈Retr∈R+∗. Alors
M(x, y, z)|(x−a)2+ (y−b)2+ (z−c)2=r2 est la sph`ereS(Ω, r) o`u Ω est le point de l’espace de coordonn´ees (a, b, c).
⋄ D´emonstration
⋄ Exemple 17 : Montrer que l’ensemble des poinsM(x, y, z) de l’espace v´erifiant : x2−4x+y2−y+z2+ 8z= 0
est une sph`ere. On en pr´ecisera le centre et le rayon.