.
Petit probl` eme de g´ eom´ etrie
Je rappelle le probl` eme, dit ` a ma mani` ere.
Soit ABCD un parall´ elogramme, I un point de (BD), J le sym´ etrique de C par rapport ` a I, K (resp. L) l’intersection de (AB) (resp. (AD)) avec la parall` ele ` a (AD) (resp. (AB)) passant par J. Alors, I, K, L sont align´ es.
1 Une preuve vectorielle
A B
C D
I
J L
K E
F
Figure 1 –
Voici une d´ emonstration vectorielle. On consid` ere les centres E et F des parall´ elogrammes ABCD et AKJ L. On va montrer que les droites (F I) et (LK) sont parall` eles ` a (AC). Comme elles ont F en commun, on aura fini.
Pour (F I) c’est facile car c’est une droite des milieux de AJ C. (Si l’on veut, on le dit vectoriellement : −→
AC = −→
AJ + −→
J C = 2 −→
F J + 2 − →
J I = 2 − → F I.) Pour (LK), on note d’abord que (AJ) est parall` ele ` a (EI), donc ` a (BD).
C’est encore la droite des milieux, mais dans CAJ cette fois. Ensuite, on
´
etablit le lemme suivant :
1.1 Lemme. Soient ABC et A
0B
0C
0deux triangles (non aplatis, ´ evidemment) qui ont tous leurs cˆ ot´ es deux ` a deux parall` eles ((AB) parall` ele ` a (A
0B
0), etc.) Alors, il existe λ ∈ R tel que l’on ait −−→
B
0C
0= λ − − → BC, −−→
C
0A
0= λ −→
CA et
−−→ A
0B
0= λ −→
AB.
D´ emonstration. On ´ ecrit −−→
B
0C
0= λ − − → BC, −−→
C
0A
0= µ −→
CA, d’o` u −−→
B
0A
0= λ − − → BC + µ −→
CA = ν −→
BA = ν − − →
BC + ν −→
CA et on conclut par l’ind´ ependance
1des vecteurs
1. On ne dit pas comme ¸ ca en seconde, bien sˆ ur.
1
− − →
BC et −→
CA
Pour finir, ici, on peut appliquer ce lemme aux triangles ABD et LJ A.
On a donc −→
AB = λ − → LJ , − − →
AD = λ −→
LA, donc −→
AC = −→
AB + − − →
AD = λ − − → LK et la conclusion.
2 Variante projective
Cet exercice est un cas particulier d’un r´ esultat projectif que j’explicite maintenant.
2.1 Rappels
Je ne donne ici que les grandes lignes, sur tous ces points voir, sur ma page web :
http://www.math.u-psud.fr/~perrin/Livregeometrie/DPPartie1.pdf
2.1.1 Birapport
Entre deux droites projectives D et D
0, on dispose de morphismes appel´ es homographies. ´ Etant donn´ es deux triplets A, B, C et A
0, B
0, C
0de points distincts de D et D
0respectivement, il existe une unique homographie f : D → D
0qui envoie A sur A
0, B sur B
0et C sur C
0. Mais avec quatre points il y a une condition n´ ecessaire et suffisante qui est l’´ egalit´ e des birapports [[A, B, C, D]] = [[A
0, B
0, C
0, D
0]]. Le cas du birapport −1 est celui de la division harmonique.
2.1.2 Perspectives
Si on a deux droites distinctes D et D
0du plan et un point O non situ´ e sur ces droites, l’application qui ` a M ∈ D associe le point d’intersection M
0de (OM) et D
0est une homographie p appel´ ee perspective de centre O de D sur D
0. Le point d’intersection I de D et D
0est fixe par p et on a l’´ egalit´ e de birapports [[A, B, C, D]] = [[A
0, B
0, C
0, D
0]], voir figure ci-dessous.
2.1.3 Polaire
On consid` ere deux droites D et D
0s´ ecantes en I et un point O ext´ erieur.
On trace deux s´ ecantes (OA) et (OB) (A, B ∈ D) qui recoupent D
0en A
0, B
0. Soit J le point d’intersection de (AB
0) et (BA
0). Alors, la droite (IJ ) est la polaire de O par rapport ` a D, D
0. Elle a la propri´ et´ e suivante : pour tout
2
M ∈ D, si M
0est l’intersection de (OM ) avec D
0et P celle de (OM ) et de la polaire, on a une division harmonique : [[M, M
0, O, P ]] = −1.
O A
B C
D I
B' A'
C'
D' O
A
B M
I
B' A'
J M' P
Figure 2 – Perspective et polaire
2.2 La situation
On consid` ere quatre points A, B, C, D en position g´ en´ erale (moralement notre parall´ elogramme) et une droite ∆ (moralement, la droite de l’infini).
Les droites (AB) et (CD) (resp. (AD) et (BC)) se coupent en u ∈ ∆ (resp.
v ∈ ∆) (moralement ces droites sont donc parall` eles). On appelle e et t les intersections de ∆ avec (BD) et (AC). On prend un point I quelconque sur (BD), on trace (IC), on appelle w son intersection avec ∆ et J le conjugu´ e harmonique de C par rapport ` a I, w (moralement, I est milieu de [J C ]).
Vu le rappel sur la polaire, ce point s’obtient comme intersection de (Ae) et (IC). On construit enfin K et L, intersections respectives de (AB) et (J v) et de (AD) et (J u). Alors, I, K, L sont align´ es.
2.3 La preuve
On consid` ere le point F , intersection de (KL) et (AJ ) et on montre que (IF ) et (KL) contiennent t. Comme F est aussi sur (KL), cela montrera que tous ces points sont align´ es.
3
Δ
A B
D
C v
u
I w
e
J
K
L
E
F t