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Submitted on 1 Jan 1906
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Influence de la tension superficielle sur la propagation des ondes parallèles a la surface d’une lame liquide
Alliaume
To cite this version:
Alliaume. Influence de la tension superficielle sur la propagation des ondes parallèles a la surface d’une lame liquide. J. Phys. Theor. Appl., 1906, 5 (1), pp.826-837. �10.1051/jphystap:019060050082601�.
�jpa-00241179�
826
senter un ensemble de méthodes applicables facilement à ce genre de recherches.
Je tiens à remercier lB1. Dinin, qui a bien voulu s’intéresser à mes
travaux, et qui a mis à ma disposition ses laboratoires bien outillés,
ainsi que mes collaborateurs 1~1. Paillard et M. François Herkenrath.
J’espère que ces recherches présenteront quelque intérêt pour tous
ceux qui s’occupent des questions d’électrolyse.
INFLUENCE DE LA TENSION SUPERFICIELLE SUR LA PROPAGATION DES ONDES
PARALLÈLES A LA SURFACE D’UNE LAME LIQUIDE (1);
Par M. ALLIAUNIE.
1. Problème liailé.
-Soit un canal rectiligne prismatique rectan- gulaire, de largeur grande par rapport à la profondeur Ho sous le ni-
veau du liquide qui l’occupe. Celui-ci y a une vitesse d’écoulement Do,
en régime uniforme et mouvement tourbillonnant (2). Si, à l’une
des extrémités du canal, on provoque la formation d’une onde, celle-
ci se propage dans le sens du courant, si le phénomène naît à l’extré-
mité amont, sinon remonte le courant, à moins que celui-ci ne soit trop rapide et ne l’emporte, par son mouvement propre, sur la célérité
qu’acquerrait l’onde dans le cas d’un courant primitif nul. Dans tous
les cas, la vitesse de propagation de l’intumescence comptée posi- tivement, en même temps que la vitesse moyenne primitive d’écou-
lement U., dans le sens du courant, est donnée par les formules suivantes : 1° approximativement, si l’on ne tient compte ni de l’inclinaison, ni de la courbure des filets fluides au passage de l’onde, c’est-à-dire si l’on considère l’onde comme infiniment peu tuméfiée, et si l’on néglige l’influence des parois, g étant, comme d’habitude, le poids de l’unité de masse :
(1) BOU~SIi~E~Q, I, ~:’s.~ais sur· la fhéur·ie cle.s eaux courantes (lfémoir·es des sa- mllll· r~I~~tml~~eJ ~ t BBIll . II..tdditill!{’ d m°«Im~l.~f~r~Pllls ~Itl loéllloioe intitulé:
~~itll Slll’ la ~%lr
~~~ W’IIIJ,
eau 1r’r7117’Ull f~’s j%r’illryt
Nv(le’ ~tW’tllll ~ t’I l Q!l(~f ~’i, 1. ~~I, , III, l’hf~or·ie de l’écoulement fr~urhlllr»Illrmt t~i lllllrllltueuz des liquides dans les
lils lectilu~r~esiz r¡l’f1nde section, f~t·t~l«l~· unif’vrvriP, i891: IV, Idem, Rér~i~nes gra- duellem, 1 , ~-,
(2j 1§u
(li>t Illl’lion. et III, inif.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:019060050082601
où le signe supérieur s applique aux ondes descendant le courais. ie
signe inférieur aux ondes le remontant :
‘~° Si l’on tient compte des déplacements, au-dessus du niveau pri- mitif, des particules, et de la courbure des lilets iluides. en négli- geant encore 1 iniluencu des parois, on sait, depuis les travaux de
M. Boussinesq, que la vitesse de propagation est variable avec la
section fluide considérée (’). Si l’on étudie 1p mouvement d’une sec-
tion où le fluide s’est tuméfié jusqu’a i1YlliI’ une file extrême de mo- lécules, horizontale et normale à l’axe hydraulique, élevée ù’nn.. qnan- tité Il’ au-dessus du niveau primitif, l’axe hydraulique étant pris
pour axe des x, positivement dans le sens du courant, les recherches de M. Boussinesq ont abouti à :
avec, comme emploi des signes, celui qui a été défini pour la for- mule (1~.
On voit que cette vitesse de propagation est variable d’une section à l’autre, que les sections ne gardent pas, pendant le mouvement,
leurs distances mutuelles, et que, généralement, l’onde subit une dé-
formation au fur à mesure que s’effectue sa propagation.
Nous nous proposons ici de chercher l’influence de la tension su-
perficielle sur la célérité de l’onde. Pour nous représenter cette in- fluence, imaginons d’abord que, pendant le régime uniforme qui précède le passage de l’onde, le liquide qui occupe lc canal soit re-
couvert d’une couche d’un liquide moins dense et tc~~~~ visqueux,
-
de l’huile sur de l’eau, par exemple, - qu’on en verse une quan- tité suffisante pour que la couche s’étende au canal tout entier sur une épaisseur bien uniforme. L’influence de cette couche surnageante
sur la propagation de l’intumescence se manifestera par la plus
ou moins grande résistance qu’offrira le liquide visqueux à se dis-
tendre au passage de l’onde et par la variation de pression qui en
résultera dans le liquide inférieur. Or, par suite de la tension super-
ficielle, les couclles de molécules les plus voisines de la surface ru 11
liquide jouent le même rôle que cette couche visqueuse Jill’ 1)1 tns
venons de nous imaginer ; sa courbure nu p;1s,>ç> de l’onze ~~a~l.~~c~t~
une variation de pression dans la masse liquide ; cette variation de
(1) BOUSSINESQ. 1. p. 358.
828
pression aura son influence sur la propagation de l’onde, et c’est cette
influence que nous allons chercher.
II. cle Ici te~r~~o~~ ~Z~yer~fzetelZe.
-Voyons d’abord com-
ment s’introduira la tension superficielle dans le problème qui nous
occupe. Lorsque l’onde se propagera dans notre canal de largeur
très grande relativement à sa profondeur, elle aura la forme d’une vague transversale dont les génératrices, toutes parallèles, seront perpendiculaires au plan vertical contenant l’axe hydraulique. Soit
é la profondeur extrêmement petite à laquelle il faut enfoncer une
normale à la surface libre pour traverser toutes les couches de molé- cules dont l’ensemble forme la couche siège de la tension superfi-
cielle : la couche superficielle sera ainsi limitée par deux surfaces
cylindriques distantes de e.
Étudions la situation mécanique d’un élément de volume de cette couche superficielle découpé de la façon suivante autour d’un point A
de la surfaces S équidistante des deux surfaces extrêmes de la couche : de part et d’autre de A, à une distance égale à la moitié de l’unité et mesurée perpendiculairement à l’axe hydraulique, menons
deux plans verticaux parallèles à celui-ci; ensuite, à une distance
très petite r de part et d’autre du point A, niesurée sur l’intersection de la surface 1 avec un plan passant par A et parallèle aux deux pré- cédents, traçons deux génératrices horizontales de la surface ~ et, par chacune de ces génératrices, menons un plan normal à E ; les quatre plans ainsi menés, joints aux deux surfaces limites, décou- peront un élément de volume de la couche superficielle.
Projetons les forces qui agissent sur cet élément et la réaction d’inertie sur la normale à E menée par A, positive vers l’extérieur du fluide. A cause de l’extrême petitesse des dimensions et r, disons tout de suite que nous pourrons négliger la pesanteur et le produit de la masse par l’accélération; de sorte qu’il nous suffit
d’écrire que les autres forces se font équilibre.
’
Appelons : ~1, la pression intérieure par unité d’aire sur la surface limite interne dans le voisinage du point où la normale en A à ~
perce cette surface ; 1>,,, la valeur absolue de la pression extérieure
par unité d’aire sur la surface limite externe dans le voisinage du point oii la normale en A ii 1 perce cette surface. On aura que Pi . ‘?r . i est égal à p, . 2r . t augmenté de la projection sur la normale de la tension superficielle agissant sur les faces antérieure et postérieure
de l’élément de volume. Sur une de ces faces, la tension superficielle
829 a, par raison de synictriL’, pour p"iI1t J"dpplicatiOI1 llY.t r -,-,,’t;nn des
traces de la surface ~ et du plan vertical passant par l’allèle à l’axe hydraulique ; sa valeur y est la tension superncielle par unité de longueur : écrivons-la f’: la projection de f’pttp tension sur
la norrnale est :
x étant l’angle que font entre eux les plans tang-ent..., il ~ menés par la génératrice passant par A et la génératrice distante de zi de la
quantité r. Nous pouvons donc écrire, en doublant la tension f pour
tenir compte de la seconde face où les conditions sont sensiblement les mêmes que sur la première :
Mais l’extrême petitesse de r entraine l’extrême petitesse de x
et
Or, « est encore l’angle que font entre eux les plans normaux
à l’ menés par la génératrice passant par A et la génératrice
distante de A de la quantité r. Cornme r est très petit, si nous appelons R le rayon de courbure en A de l’intersection de i avec le
plan vertical parallèle à l’axe hydraulique et passant par A, nous
avons :
,Donc:
Divisant par r et remplaçant 1 par c, courbure qui vient d’être il
définie par son rayon :
Telle est la relation entre pi, j), et /i dans laquelle, à cause de
l’extrême petitesse de E, c peut aussi bien être considéré comme la
courbure longitudinale de la surface libre.
111. ~~.’cr~lml de f~m~uule~.
-Soit un canal "rectangulairL’ prl~Illa-
tique et i u ~ 1. 1 l’ ~’t j, 1);t par uii liquide en mouvement tourhil-
lonnant et régime non permanent. t-ii iiiie hccHun qui, au temps
830
actuel t, est J’aire ’1, de périmètre mouille / et à travers laquelle la
vitesse moyenne d’écoulement est U. Prenons pour axe des x l’axe
hydraulique pris positivement dans le sens de l’écoulement. Appe-
lons i la pente de superficie, p, la pression par unité d’aire en la sec-
tion considérée, ? la densité du liquide, et g, comme d’habitude, le
poids de l’unité de masse. Par définition, la pente motrice est l’expres-
sion :
De plus, posons, u étant la projection sur l’axe des x de la vitesse
en un point de 6 :
Enfin, soit b une quantité petite, coefficient bien connu des hydrau-
liciens (’), mais dont la signification n’aura pas d’importance ici.
Cela étant, une formule fondamentale donne pour la pente
motrice (2) :
Comme cas particulier, on voit qu’en régime uniforme :
D’autre part, nous connaissons également l’équation de continuité suivante (3), applicable au cas actuel d’un canal rectangulaire de
section large :
IV. Passage de l’onde.
--Avant le passage de l’onde, l’écoulement
se fait en régime uniforme. Affectons d’un indice zéro les notations définies au numéro précédent relatives à ce régime primitif. Alors,
(~ ) BOUSSIXESQ, III, p. 2î.
(‘~) BOUSSI:’iES(}, 1~’, pp. 17 eti8.
(3) BousrinEsQ, I, p. 210, et IV, pp. i6 et 23.
831 suivant (7) et ~4) :
Que maintenant se produise le passade de l’onde ; en la section
d’abscisse x et au temps t, la profondeur du canal augmente de H’,
positif ou négatif, et la vitesse moyenne d’écoulement de L’. La pente
motrice varie dans chacun de ses termes : 1 axe hydraulique se
relève et le terme . t de --- ~H’ quant à la pression, elle aii g-
relève et le terme ~augmente de 2013 1,~ quant à la pression, elle aug- mente de ce qui serait, au repos, la différence Pi
-p, entre la pres- sion intérieure et la pression extérieure, et :
Le dernier terme est donné par (3) :
d’où
. ‘D’autre part, l’équation générale ~’ll appliquée au cas actuel
s’écrit :
Comparant ces deux valeurs de I , nous aurons 1 équation :
Pour éliminer U’, écrivons l’équation de co ii t 1 ri 111 t ~’, ~) pour le cas
actuel :
832
Til~ons-en la ;aleur de L, puis introduisons-la, dérivée séparé-
Tirons-en la valeur de y-2013 puis introduisons-la, dérivée séparé-
ment suivant l’axe et dans le temps, dans (t 2) dérivée suivant l’axe.
Convenons de négliger les termes petits du second ordre et de
considérer les variations 11’ et U’, ainsi que leurs dérivées, comme quantités petites du premier ordre; 1) est du même ordre de petitesse.
En posant :
nous aurons finalement :
V. Résultats connus. - Cette équation s’écrit encore : -.
Le second terme entre crochets est certainement très petit vis-
à-vis du premier, de sorte que (15’) est très voisin de :
Or cette équation, intégrée, donne (1) pour vitesse de propaga- tion de l’onde en première approximation :
qui vérifie l’équation :
l’usage du double signe restant le même que dans les formules (1) et (2), et avec ? fonction arbitraire ne dépendant que des conditions initiales : -.
Les quantités
«- 1 et Tr~ qui entrent, avec h, et k.,, dans l’expres-
(t) t3oLSSmESg, 1 Y. pp. 23, 24 et 25.
833 sion 16 de la célérité de l’onde, sont d autant plus petites que les
parois sont moins rugueuses. Pour un canal à fond à peu près lisse,
elles sont suffisamment petites pour ’lHI’ leurs carrés et produits
soient négligeables. Alors, tous calculs faits, IH s’écrit :
Si le fond du canal est très lisse, on peut annuler x
--1 et -ri, et on retrouve la formule ~1 ) :
.