MPSI A - B Année 2017-2018. DS Commun 2 le 25/05/18 26 mai 2018
Dans tout le texte, n désigne un entier supérieur ou égal à 2 .
Un espace probabilisé (Ω, P ) est xé. Toutes les variables aléatoires considérées sont dénies sur cet espace. Elles peuvent être à valeurs réelles ou matricielles.
Une variable aléatoire X à valeurs réelles est dite de Rademacher si et seulement si elle vérie :
X(Ω) = {−1, +1} , P (X = −1) = P (X = +1) = 1 2 .
Pour abréger les énoncés, on désignera par R-variable une variable de Rademacher.
Pour q et n entiers naturels non nul, on désigne par Ω q,n la partie de M q,n formée par les matrices constituées uniquement de −1 et de +1 .
Partie I. Variables de Rademacher.
1. a. Calculer l'espérance et la variance d'une R-variable.
b. Soit X et Y deux R-variables indépendantes. Montrer que XY est de Rademacher.
2. On considère 4 R-variables m 11 , m 12 , m 21 , m 22 mutuellement indépendantes et la variable aléatoire
δ =
m 11 m 12 m 21 m 22
= m 11 m 22 − m 21 m 12 . a. Calculer l'espérance et la variance de δ .
b. Calculer P (δ = 0) .
3. On considère des R-variables c 1 , · · · , c n et c 0 1 , · · · , c 0 n mutuellement indépendantes.
a. Soit (ε 1 , · · · , ε n ) ∈ {−1, +1} n . Calculer P ((c 1 = ε 1 ) ∩ · · · ∩ (c n = ε n )) . b. On note
C =
c 1
...
c n
, C 0 =
c 0 1
...
c 0 n
.
Pour tout ω ∈ Ω , montrer que (C(ω), C 0 (ω)) liée si et seulement si C 0 (ω) =
±C(ω) . En déduire P ((C, C 0 ) liée )) .
Partie II. Outils matriciels.
1. Soit (X 1 , · · · , x n ) la base canonique de M n,1 ( R ) et V = X 1 + · · · + X n . Pour i ∈ J 1, n K, exprimer X i en fonction de V et de V − 2X i . En déduire
Vect(Ω n,1 ) = M n1 ( R ).
2. Soit C 1 , · · · , C n des matrices colonnes de M n,1 ( R ) . Aucune de ces colonnes n'est nulle.
Montrer que si (C 1 , · · · , C n ) est liée, il existe un unique j ∈ J 1, n − 1 K tel que (C 1 , · · · , C j ) libre et C j+1 ∈ Vect(C 1 , · · · , C j ).
3. Soit (C 1 , · · · , C d ) une famille libre dans M n,1 ( R ) et H = Vect(C 1 , · · · , C d ) . Montrer qu'il existe des entiers i 1 , · · · , i d tels que
1 ≤ i 1 < i 2 < · · · < i d ≤ n et
H → M d,1 ( R )
x 1
...
x n
7→
x i
1...
x i
d
bijective.
(on pourra penser aux matrices extraites)
4. Soit H un sous-espace de M n,1 ( R ) de dimension d . Montrer que Card(H ∩ Ω n,1 ) ≤ 2 d .
5. Soit d < n et (C 1 , · · · , C d ) une famille libre dans M n,1 ( R ) de colonnes à coecients dans Z. Soit H = Vect(C 1 , · · · , C d ) . Montrer qu'il existe une matrice ligne à coecients entiers L ∈ M 1,n ( Z ) non nulle telle que
∀X ∈ M n,1 ( R ), X ∈ H ⇒ L X = 0.
Partie III. Matrices de Rademacher.
On considère n 2 variables de Rademacher mutuellement indépendantes m i,j avec (i, j) ∈ J 1, n K
2 et des variables aléatoires matricielles M =
m 11 · · · m 1n
... ...
m n1 · · · m nn
, C 1 =
m 11
...
m n1
, · · · , C n =
m 1n
...
m nn
.
Pour tout événement élémentaire ω ∈ Ω , les matrices M (ω) et C i (ω) sont donc constituées uniquement de −1 et de +1 .
Pour tout j ∈ J 1, n − 1 K, on note R j l'événement
(C 1 , · · · , C j ) libre et C j+1 ∈ Vect(C 1 , · · · , C j ) On note aussi R n l'événement M est inversible .
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/
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Rémy Nicolai Benoît SaleurS1710EMPSI A - B Année 2017-2018. DS Commun 2 le 25/05/18 26 mai 2018
1. Montrer que R 1 , · · · , R n est un système complet d'événements.
2. a. Montrer que
P ( M non inversible ) ≤
n−1
X
j=1
P (C j+1 ∈ Vect(C 1 , · · · , C j )).
b. Fixons un événement élémentaire ω ∈ Ω . Pour j ∈ J 1, n − 1 K, on note H j (ω) = Vect(C 1 (ω), · · · , C j (ω)) . Montrer que
P (C j+1 ∈ H j (ω)) ≤ 2 j−n . En déduire P (C j+1 ∈ Vect(C 1 , · · · , C j )) ≤ 2 j−n . c. Montrer que P ( M non inversible ) ≤ 1 − 2
n−11 .
Partie IV. Anti-chaînes.
Soit A une partie de P ( J 1, n K ) (les éléments de A sont donc des parties de J 1, n K). On dit que A est une anti-chaîne si et seulement si
∀(A, B) ∈ A 2 , A 6= B ⇒ (A 6⊂ B et B 6⊂ A) .
Dans toute cette partie, A désigne une anti-chaîne. Soit A ∈ A de cardinal |A| . On note S A l'ensemble des permutations σ de J 1, n K telles que la restriction de σ à J 1, |A| K dénisse une bijection de J 1, |A| K dans A .
1. Exemple. Soit k ∈ J 1, n K. Montrer que l'ensemble des parties de J 1, n K à k éléments est une anti-chaîne.
2. Pour un élément A de A , quel est le cardinal de S A ?
3. a. Soit A et B deux éléments distincts de A . Montrer que S A ∩ S B = ∅ .
b. Pour k ≤ n , on désigne par a k le nombre d'éléments de A de cardinal k . Montrer
que n
X
k=0
a k n k
≤ 1.
c. En utilisant sans démonstration
∀k ∈ J 0, n K , n
k
≤ n
bn/2c
,
montrer que
Card(A) ≤ n
bn/2c
.
4. Soit L = l 1 · · · l n
une matrice ligne telle que l i ≥ 1 pour tous les i . Pour toute partie A de J 1, n K, on pose
C A =
c 1
...
c n
avec ∀i ∈ J 1, n K , c i =
( 1 si i ∈ A
−1 si i / ∈ A . On note aussi s A = LC A .
a. Montrer que si A ⊂ B ⊂ J 1, n K avec A 6= B alors s B − s A ≥ 2 .
b. Soit J un intervalle ouvert de R de longueur 2 . On dénit un ensemble V J de matrices colonnes par :
∀C ∈ M n,1 ( R ), C ∈ V J ⇔ LC ∈ J.
En considérant une certaine anti-chaîne, montrer que Card (Ω n,1 ∩ V J ) ≤
n bn/2c
.
Montrer que cette propriété reste vraie si on suppose seulement |l i | ≥ 1 pour tous les i .
5. Soient c 1 , ..., c n des variables de Rademacher mutuellement indépendantes. Notons C =
c 1
...
c n
. Montrer que si n est susamment grand : P (C ∈ V J ) ≤ 1
√ n .
On pourra utiliser sans démonstration le résultat suivant : il existe n 0 ∈ N ∗ tel que pour tout n ≥ n 0 , n
bn/2c
≤ 2 n
√ n .
Partie V. Universalité.
Dans cette partie, k désigne un entier inférieur ou égal à n . Une partie V ⊂ Ω n,1 est dite k -universelle si pour tout k -uplet (j 1 , ..., j k ) avec 1 ≤ j 1 < ... < j k ≤ n et tout W =
w 1
...
w n
∈ Ω n,1 , il existe V =
v 1
...
v n
∈ V tel que w j
l= v j
lpour tout l ∈ J 1, k K.
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
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Rémy Nicolai Benoît SaleurS1710EMPSI A - B Année 2017-2018. DS Commun 2 le 25/05/18 26 mai 2018 Soient n 2 variables de Rademacher mutuellement indépendantes m i,j avec (i, j) ∈ J 1, n K
2 . On conserve les notations introduites au début de la partie III. Soit d ∈ J 1, n K.
1. Notons A l'événement {{C 1 , ..., C d } n'est pas k -universelle } . En remarquant que :
A ⊂ [
1≤j
1<...<j
k≤n
[
W∈Ω
n,1d
\
i=1 k
[
m=1
{m j
m,i 6= w j
m}
montrer que P (A) ≤ n
k
2 k (1 − 2 −k ) d .
2. Soit V ⊂ Ω n,1 une partie universelle. D'après la question II 5, il existe une ligne L à coecients entiers telle que
∀C ∈ Vect(V), LC = 0.
Montrer que L possède au-moins k + 1 coordonnées non nulles.
3. En déduire à l'aide de la question IV 4 (c) que si k est susamment grand : P (C 1 ∈ Vect(V )) ≤ P (LC 1 = 0) ≤ 1
√ k .
Partie VI. Théorème de Komlos.
On considère encore n 2 variables de Rademacher m i,j avec (i, j) ∈ J 1, n K
2 . On conserve les notations introduites au début de la partie III.
1. Notons t n = b √
nc et k n = bln(n)c pour tout n ∈ N ∗ . On admettra que pour n susamment grand et pour j ≥ n − t n + 1 :
n k n
2 k
n(1 − 2 −k
n) j ≤ 1 n .
a. Montrer que si n est susamment grand, pour tout j ∈ J n − t n + 1, n − 1 K : P (C j+1 ∈ Vect(C 1 , ..., C j )) ≤ 1
p ln(n) + 1
n ≤ 2
p ln(n) . On distinguera les cas selon que (C 1 , ..., C j ) soit k n -universel ou non.
b. En déduire que :
n−1
X
j=n−t
n+1
P (C j+1 ∈ Vect(C 1 , ..., C j )) ≤ 2t n ln(n) .
2. Pour tout n ∈ N ∗ , notons p n = P ( M non inversible ) . Montrer que la suite (p n ) tend vers 0 . Il s'agit du théorème de Komlos.
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