MPSI B 29 juin 2019
Énoncé
1. On considère
1cinq nombres réels deux à deux distincts x
1, x
2, x
3, x
4, x
5.
Après avoir justié l'intégrabilité de la fonction sur R, montrer qu'il existe des réels α
1, α
2, α
3, α
4, α
5tels que pour tout polynôme réel P de degré inférieur ou égal à 4 :
Z
+∞−∞
e
−x2
2
P(x) dx =
5
X
k=1
α
kP (x
k)
2. Soit S le polynôme à coecients réels déni par
∀x ∈ R : S(x) = e
x2 2
d
5dx
5(e
−x2 2
)
Montrer que pour tout polynôme P de degré inférieur ou égal à 4 on a Z
+∞−∞
e
−x2
2
S (x)P(x) dx = 0
Donner les racines de P .
3. On se propose maintenant de choisir les nombres x
1, x
2, x
3, x
4, x
5.
a. Montrer qu'il existe x
1, x
2, x
3, x
4, x
5, α
1, α
2, α
3, α
4, α
5tels que pour tout poly- nôme réel de degré inférieur ou égal à 9 on ait :
Z
+∞−∞
e
−x2
2
P (x) dx =
5
X
k=1
α
kP (x
k)
b. Trouver x
1, x
2, x
3, x
4, x
5.
1partie de ESTP 1991
Corrigé
1. Notons E l'espace vectoriel réel des polynômes de degré au plus 4 . Sa dimension est 5.
Pour tout polynôme P , la fonction t → e
−t22P (t) est intégrable sur R . En eet, son module est, au voisinage de +∞ dominée par e
−tet, au voisinage de −∞ , dominée par e
t. De plus, la fonction
t →
e
tsi t < 0 e
−tsi t ≥ 0 est intégrable sur R .
L'application de E dans R qui à P → R
+∞−∞
e
−t2
2
P(t)dt est une forme linéaire. Les applications P → P(x
i) sont aussi des formes linéaires ; pour prouver l'existence des α
i, il sut de prouver que les applications P → P(x
i) engendrent l'espace dual E
∗de toutes les formes linéaires.
Notons ξ
il'application P → P (x
i) et considérons une combinaison nulle λ
1ξ
1+ · · · + λ
5ξ
5= 0
E∗Appliquons cette identité fonctionnelle en Q
5i=2
(X − x
i) , on obtient λ
15
Y
i=2
(x
1− x
i) = 0
ce qui entraîne λ
1= 0 car les x
jsont deux à deux distincts. La nullité des autres coecients est obtenue de manière analogue. Ceci montre que (ξ
1, · · · , ξ
5) est libre, c'est donc une base de l'espace E
∗qui est de dimension 5 .
2. Pour faciliter l'écriture notons f (t) = e
−t22. Chaque dérivée de f est le produit de f par un polynôme. Le produit de f par un polynôme quelconque converge toujours vers 0 en +∞ et −∞ .
Transformons par intégrations par parties ; les limites sont nulles, les fonctions sont intégrables :
Z
+∞−∞
e
−t2
2
S(t)P (t)dt = Z
+∞−∞
f
(5)(t)P(t)dt = − Z
+∞−∞
f
(4)(t)P
0(t)dt = · · ·
= −
Z
+∞−∞
f
(0)(t)P
(5)(t)dt = 0 car P de degré ≤ 4 .
Par le calcul des dérivées, on obtient :
S(t) = −t(t
4− 10t
2+ 15)
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/
1
Rémy Nicolai Aestp91MPSI B 29 juin 2019 dont les racines sont 0, p
5 + √ 10, − p
5 + √ 10, p
5 − √ 10, − p
5 − √ 10
3. Soit P un polynôme de degré ≤ 9, écrivons sa division euclidienne par le polynôme S de la question précédente.
P = QS + R
avec deg(R) ≤ 4, deg(P ) = deg(Q) + 5 donc deg(Q) ≤ 4 . alors : Z
+∞−∞
e
−t2
2
P (t)dt = Z
+∞−∞
e
−t2
2
S(t)Q(t)dt + Z
+∞−∞
e
−t2
2
R(t)dt = Z
+∞−∞
e
−t2 2
R(t)dt
Choisissons alors pour x
iles racines de S avec les α
icomme en 1.
Z
+∞−∞
e
−t2
2
P (t)dt =
5
X
i=1
α
iR(x
i)
mais R(x
i) = P (x
i) car Q(x
i) = 0 . On obtient bien la formule demandée, les x
isont les racines de S .
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/