MPSI B 20010-2011 DM 16 29 juin 2019
L'objet de ce problème est la démonstration du théorème de l'hexagramme de Pascal (g 3). Les parties I, II, IV, V sont indépendantes entre elles.
Notations communes à tout le problème.
On désigne par E un R espace vectoriel euclidien orienté de dimension 3 . Le produit scalaire est noté (./.) , une base orthonormée B
E= (i, j, k) est xée.
Le plan ane P dans E est déni par k + Vect(i, j) (g. 1).
On désigne par S l'ensemble des matrices symétriques 3 × 3 . En particulier, on note :
S
1=
1 0 0 0 0 0 0 0 0
S
2=
0 1 0 1 0 0 0 0 0
S
3=
0 0 1 0 0 0 1 0 0
S
4=
0 0 0 0 1 0 0 0 0
S
5=
0 0 0 0 0 1 0 1 0
S
6=
0 0 0 0 0 0 0 0 1
On utilisera (la démonstration n'est pas demandée) le fait que B
S= (S
1, S
2, S
3, S
4, S
5, S
6) est une base de S .
On dénit une application s de la manière suivante : s :
( E → S
x 7→ (Mat
BEx)
t(Mat
BEx)
On sera amené à considérer les déterminants det
BEet det
BS. On prendra bien garde aux espaces de départ :
det
BEest déni dans E
3. det
BS
est déni dans S
6Des fonctions λ et µ , dénies dans E
6, sont introduites dans les parties I et II et utilisées ensuite.
Partie I. Condition d'alignement.
1. On se donne quatre vecteurs a
1, a
2, b
1, b
2dans P (g. 1). Montrer que P ∩ Vect ((a
1∧ b
2) ∧ (a
2∧ b
1)) = (a
1b
2) ∩ (a
2b
1) où (a
1b
2) et (a
2b
1) désignent les droites dans le plan P .
a
1b
2b
1a
2P
k
Fig. 1: Le plan ane P dans E
2. Soit c
1, c
2, c
3trois vecteurs n'appartenant pas à Vect(i, j) . Montrer que les points d'intersection de Vect(c
1) , Vect(c
2) , Vect(c
3) avec P sont alignés si et seulement si
det
BE
(c
1, c
2, c
3) = 0
3. On dénit une fonction λ de E
6dans R par :
∀(a
1, a
2, a
3, b
1, b
2, b
3) ∈ E
6: λ(a
1, a
2, a
3, b
1, b
2, b
3) = det
BE((a
1∧ b
2) ∧ (a
2∧ b
1), (a
2∧ b
3) ∧ (a
3∧ b
2), (a
3∧ b
1) ∧ (a
1∧ b
3)) On se donne six vecteurs a
1, a
2, a
3, b
1, b
2, b
3dans P (g. 2). Lorsque les points d'intersection c
1, c
2, c
3existent, montrer qu'ils sont alignés si et seulement si
λ(a
1, a
2, a
3, b
1, b
2, b
3) = 0
Partie II. Condition de coconicité .
Une conique est une ligne de niveau d'une fonction du second degré. En particulier, des points M
i(avec i entre 1 et 6 ) du plan P de coordonnées (x
i, y
i, 1) sont sur une même
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/
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a
1a
2a
3b
3b
2b
1c
3c
2c
1Fig. 2: Une conguration de 6 points dans P conique si et seulement si :
∃(A, B, C, D, E, F ) ∈ R
6non tous nuls et tels que ∀i ∈ {1, · · · , 6}
Ax
2i+ Bx
iy
i+ Cx
i+ Dy
2i+ Ey
i+ F = 0 On dénit une fonction µ de E
6dans R par :
∀(u
1, u
2, u
3, u
4, u
5, u
6) ∈ E
6:
µ(u
1, u
2, u
3, u
4, u
5, u
6) = det
BS
(s(u
1), s(u
2), s(u
3), s(u
4), s(u
5), s(u
6))
1. Soit u ∈ E de coordonnées (x, y, z) dans la base B
E. Calculer la matrice s(u) . En déduire les coordonnées de s(u) dans B
S.
2. Montrer que les u
i(avec i entre 1 et 6 ) du plan P de coordonnées (x
i, y
i, 1) sont sur une même conique si et seulement si :
µ(u
1, u
2, u
3, u
4, u
5, u
6) = 0
Partie III. Démonstration par force brute .
a1
b2
b1
a2
c3
b3
a3
c1
c2
Fig. 3: Hexagramme de Pascal À l'aide d'un logiciel de calcul formel, on établit :
λ = µ
Formuler et démontrer un théorème relatif à l'hexagramme de Pascal (g 3).
Dans les parties suivantes, on ramène la démonstration de cette égalité à des calculs accessibles à un humain.
Partie IV. Étude d'un endomorphisme de S .
Pour toute matrice M ∈ M
3( R ) , on dénit une application c
Mdans S par :
∀S ∈ S : c
M(S) = M S
tM 1. a. Montrer que c
M∈ L(S) .
b. Pour toutes matrices M et M
0dans M
3( R ) , préciser c
M0◦ c
M. c. Montrer que c
Mest bijectif si et seulement si M est inversible.
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2. Dans cette question
M = P
1,2=
0 1 0 1 0 0 0 0 1
a. Soit A ∈ M
3( R ) . Comment obtient-on A
tM à partir de A ? Comment obtient-on M A à partir de A ?
b. Calculer c
M(S) avec
S =
a b c
b d e
c e f
c. Former la matrice de c
Mdans B
S. En déduire det c
P1,2.
On admet que l'on obtient un résultat analogue pour tout couple (i, j) d'entiers distincts entre 1 et 3 .
3. Dans cette question
M = A
1,2(λ) =
1 λ 0 0 1 0 0 0 1
a. Soit A ∈ M
3( R ) . Comment obtient-on A
tM à partir de A ? Comment obtient-on M A à partir de A ?
b. Calculer c
M(S) avec
S =
a b c
b d e
c e f
c. Former la matrice de c
Mdans B
S. En déduire det c
A1,2(λ).
On admet que l'on obtient un résultat analogue pour tout couple (i, j) d'entiers distincts entre 1 et 3 .
4. Dans cette question
M = D
1(λ) =
λ 0 0
0 1 0 0 0 1
a. Soit A ∈ M
3( R ) . Comment obtient-on A
tM à partir de A ? Comment obtient-on M A à partir de A ?
b. Calculer c
M(S) avec
S =
a b c
b d e
c e f
c. Former la matrice de c
Mdans B
S. En déduire det c
D1(λ).
On admet que l'on obtient un résultat analogue pour tout i entier entre 1 et 3 . 5. Montrer que
∀M ∈ M
3( R ) : det c
M= (det M )
4Partie V. Adjoint et image d'un produit vectoriel.
1. Questions de cours.
a. Soit f ∈ L(E) et U = (u
1, u
2, u
3) une base orthonormée de E . Quel est le terme i, j de la matrice de f dans U ?
b. Soit (a, b, c) ∈ E
3, g ∈ L(E) , U une base quelconque. Donner une autre expression pour :
det
U(g(a), g(b), g(c))
2. Soit f ∈ L(E) , on dénit l'adjoint de f (noté
tf ) par : Mat
BEt
f =
t(Mat
BEf )
a. Montrer que pour toute base orthonormée U : Mat
U tf =
t(Mat
Uf )
b. Montrer que :
∀(x, y) ∈ E
2: (f (x)/y) = (x/
tf (y))
c. Montrer que
tf est un automorphisme si et seulement si f est un automorphisme avec
t
f
−1=
tf
−1noté
tf
−13. Soit f un automorphisme de E . Montrer que :
∀(a, b) ∈ E
2: f (a) ∧ f (b) = (det f )
tf
−1(a ∧ b)
4. Soit f un automorphisme de E et A sa matrice dans une base orthonormée. Quelle est la matrice de (det f )
tf
−1dans la même base orthonormée ?
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Partie VI. Démonstration classique
1.
1. En développant suivant la première colonne, vérier l'égalité entre déterminants réels :
w
2u
1u
3u
2u
1v
3v
2w
1u
3v
2v
1v
3w
2w
1w
3u
2v
1w
3=
u
1v
1u
2v
2u
3v
3v
1w
1v
2w
2v
3w
3u
1w
1u
2w
2u
3w
32. Montrer que, pour tout (a
1, a
2, a
3, b
1, b
2, b
3) ∈ E
6et tout f ∈ GL(E) ,
λ (f (a
1), f (a
2), f (a
3), f(b
1), f (b
2), f (b
3)) = (det f )
4λ (a
1, a
2, a
3, b
1, b
2, b
3) 3. Soit f ∈ GL(E) et M la matrice de f dans B
E.
Montrer que, pour tout (a
1, a
2, a
3, b
1, b
2, b
3) ∈ E
6,
µ (f(a
1), f(a
2), f (a
3), f (b
1), f(b
2), f(b
3)) = (det M )
4µ (a
1, a
2, a
3, b
1, b
2, b
3) 4. Pour i entre 1 et 3 , les coordonnées dans B
Edu vecteur b
ide E sont (u
i, v
i, w
i) .
a. Exprimer λ(i, j, k, b
1, b
2, b
3) comme un déterminant 3 × 3 .
b. Exprimer µ(i, j, k, b
1, b
2, b
3) comme un déterminant 6 × 6 puis 3 × 3 . Que peut-on en déduire ?
5. Soit a
1, · · · , a
6six vecteurs de E tels que (a
1, a
2, a
3) soit libre. Montrer que λ(a
1, a
2, a
3, a
4, a
5, a
6) = µ(a
1, a
2, a
3, a
4, a
5, a
6)
6. Dans S × S , on dénit < ./. > par :
∀(S, S
0) ∈ S
2: < S/S
0>= tr(SS
0) a. Montrer que < ./. > est un produit scalaire de S . b. Montrer que :
∀(x, y) ∈ E
2: < s(x)/s(y) >= (x/y)
2c. Montrer que B
Sest orthogonale. Est-elle orthonormée ? d. Montrer que, pour tous vecteurs x
1, · · · , x
6de E ,
8 (µ(x
1, x
2, x
3, x
4, x
5, x
6))
2=
(x
1/x
1)
2(x
1/x
2)
2· · · (x
1/x
6)
2(x
2/x
1)
2(x
2/x
2)
2· · · (x
2/x
6)
2... ...
(x
6/x
1)
2(x
6/x
2)
2· · · (x
6/x
6)
21en géométrie projective, les démonstrations consistent souvent à expédier des objets à l'inni
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