MPSI B 29 juin 2019
Énoncé
Ce problème porte sur le nombre ζ(2)
1. Pour p ∈ C, lorsque la suite
1 + 1 2 p + 1
3 p + · · · + + 1 n p
n∈
N∗converge, sa limite est notée ζ(p) (fonction zeta de Riemann).
L'objet de ce problème est de montrer que ζ(2) = π 2
6 et que ce nombre est irrationnel.
Partie I - Convergence de la suite
Dans cette partie, pour tous entiers naturels non nuls p et n , on pose :
S n (p) =
n
X
k=1
1 k p .
1. Montrer que, pour tout entier k ≥ 1 , 1 (k + 1) p ≤
Z k+1 k
dx x p ≤ 1
k p . 2. Montrer que, pour tout entier n ≥ 2 ,
S n (p) − 1 ≤ Z n
1
dx
x p ≤ S n−1 (p).
3. Montrer qu'une primitive de la fonction
[1, +∞[ −→ R t 7−→ 1 t p est majorée si et seulement si p ≥ 2 .
4. Montrer que la suite (S n (p)) n∈N
∗converge si et seulement si p ≥ 2 .
1
d'après Concours commun mines Albi-Alès-Douai-Nantes, 2002, MPSI
Partie II - Calcul de la limite
Dans cette partie, on dénit une fonction h dans R et une fonction ϕ dans [0, π] par :
∀t ∈ R , h(t) = 1
2π t 2 − t, ϕ(t) =
− 1 si t = 0 h(t)
2 sin t 2
si t ∈]0, π]
1. Montrer que ϕ ∈ C 1 ([0, π]) . 2. Calculer Z π
0
h(t) cos(kt) dt pour tout k entier naturel non nul.
3. Pour t ∈ ]0, π] , donner une expression factorisée de
n
X
k=1
cos(kt) . En déduire une constante λ (à préciser) telle que :
∀t ∈ ]0, π] ,
n
X
k=1
cos(kt) = sin
n + 1
2
t
2 sin t
2
− λ.
4. Montrer à l'aide d'une intégration par parties que, pour toute fonction ψ ∈ C 1 ([0, π]) , la suite Z π
0
ψ(t) sin
n + 1 2
t
dt
n∈
Nconverge vers 0 . 5. Montrer que
ζ(2) = π 2 6 .
Partie III - Irrationalité
Dans cette partie, on veut montrer que π 2 est irationnel. On va raisonner par l'absurde en supposant que π 2 = a
b avec a et b naturels non nuls. On pose aussi :
∀n ∈ N
∗, ∀x ∈ R , f n (x) = 1
n! x n (1 − x) n . 1. Dans cette question, n ∈ N
∗.
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/
1
Rémy Nicolai Azeta2MPSI B 29 juin 2019
a. Montrer qu'il existe n + 1 entiers e n , e n+1 , · · · , e 2n tels que
f n (x) = 1 n!
2n
X
i=n
e i x i .
b. Montrer que pour tout k ∈ N, f (k) (0) et f (k) (1) sont des entiers.
(On pourra remarquer que f n (x) = f n (1 − x) ).
2. Pour tout n entier naturel non nul, on dénit une fonction F n et une fonction g n dans R par :
F n (x) = b n
π 2n f n (x) − π 2n−2 f n (2) (x) + π 2n−4 f n (4) (x) − · · · + (−1) n f (2n) (x) , g n (x) = F n
0(x) sin(πx) − πF n (x) cos(πx).
a. Montrer que F n (0) et F n (1) sont entiers.
b. Montrer que g
0n (x) = π 2 a n f n (x) sin(πx) et que A n est entier, où A n = π
Z 1 0
a n f n (x) sin(πx) dx.
3. a. Montrer qu'il existe un entier naturel n 0 tel que pour tout entier n ≥ n 0 , on ait a n
n! < 1 2 .
b. Montrer que 0 ≤ f n (x) ≤ 1
n! pour tout x ∈ [0, 1] . c. Que peut-on dire de A n lorsque n ≥ n 0 ?
En déduire que π 2 est irrationnel.
d. Comment peut-on en déduire que π est irrationnel ? Pour information.
On sait depuis le 18ème siècle que ζ(p) est irrationnel pour p pair ( p ≥ 2 ). On a démontré seulement en 1979 (Apéry) que ζ(3) est irrationnel. Pour les autres entiers impairs, la conjecture reste non démontrée.
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
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