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Phytoth6rapie (2006) Num4ro 1:1-2 9 Springer 2006
DOI 10.1007/s10298-006-0141-2
N e w Deal ou Realpolitik ?
Au m o m e n t oti nous mettons sous presse sonne le tocsin pour les derni6res sp6cialit6s phytoth6rapiques rem- boursables du Vidal. En r6alit6, tout n'est jamais clair dans ces d6cisions ex magistra des 6conomes de la S6cu.
Out, les calmants v6g6taux ? les vasculotropes, les h6patotropes ? Les dinosaures qui permettaient de soigner /l moindres frais (cotit et effets secondaires) rentrent-ils d6sormais au mus6e ? Heureux les 6cono- mes, les m6decins hospitaliers, les iUustres pharmaco- logues, mais stirement pas un grand nombre de patients et m~me de m6decins de base.
Nous savons que ces p h y t o t h t r a p i q u e s officiels 6taient sous-dosts et que ce sous-dosage 6tait gage d'efficacit6 limitte et donc d'un retrait prtvisible.
Aucune raison de se rtjouir a priori et les laboratoires qui ne produisaient pas de p h y t o m 4 d i c a m e n t remboursables ne peuvent se ftliciter, car le faible cotit avec r e m b o u r s e m e n t permettait de conserver ~ la p h y t o t h t r a p i e des patients dont la bourse est faiblement remplie.
Plus que jamais la phytothtrapie sans remboursement (avec des prix conseiUts, rarement respectts) ouvre la porte ~ des producteurs de phytomtdicaments charlatans et des prescripteurs charlatans pour lesquels la crtdulit6 des patients est une source de revenus.
La phytothtrapie avec des produits stirs est capable de subvenir au traitement de nombreux problbmes de sant6 qui ne sont pas de la pathologie grave hospitali~re.
Quelques produits non r e m b o u r s t s ont fait leur preuve et ont 6t6 acceptts par d e s patients. I1 nous faut soutenir ces rares producteurs honn~tes qui mettent
notre service des p h y t o m t d i c a m e n t s de valeur.
Nous avions port6 une grande attention ~ nos maitres des facultts avec leur discours concernant la quantit6 et la qualit6 (mot-cl6 : standardisation). Bien stir, ils avaient raison, mais tous ces universitaires ont 6t6 pitgts par les administrations qui les utilisent ~ 61iminer nos plantes mtdicinales par une absence de recherche ou des critiques trop acerbes. Pitgts aussi par le systtme qui veut une rentabilit6 et les oblige faire de la recherche longue et vaine dans des domaines porteurs pour l'industrie pharmaceutique <~ dure ~. L'universit6 et ses 6conomistes ont accouch6 de monstres d e l a pharmaceutique dont le souci, inavout, n'est pas celui d'apporter des solutions la pathologie, mais de faire plaisir a leurs actionnaires.
Les m t d e c i n s ont 6t6 pitgts par les institutions dont le leitmotiv est r162 proved efficacity based medicine ~. La tisane h t p a t i q u e de Hoerdt (dans le Vidal !) n'est pas une proved medicine mais elle est d r t l e m e n t efficace !
Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur archives-phyto.revuesonline.com
Apr6s plus de vingt ans de phytoth6rapie en cabinet, nous devons nous rendre une 6vidence. Les producteurs c o m m e les prescripteurs vivent de leur travail, et surtout de leur succ6s th6rapeutique. Plus que jamais ces deux professionnels de la phytoth6rapie responsables doivent unir leurs responsabilit6s.
Le phytoth6rapeute est fi l'6coute de ses patients pour d6finir le diagnostic et pour r6pondre avec le plus de ~ phyto-professionnalisme ~ fi leurs ennuis de sant6.
Le p h y t o - p h a r m a c i e n devant une d e m a n d e de conseil choisit aussi la m6dication la plus proche de leur besoin et avec le moins d'effets secondaires.
La phytoth6rapie est devenue trop s6rieuse et doit faire appel au priv6 et fi ceux qui s'en sentent proches, pour continuer ~t ~tre une m6decine r6aliste.
Le deal est le m6me, soigner, la politique choisie devra 6tre ~ real ~.
D r Paul Goetz,
rddacteur en chef
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