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Article pp.113-122 du Vol.4 n°1 (2006)

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de formation ouverte et à distance

Didier Oillo — Pierre-Jean Loiret

Programme Soutien des TIC au développement de l’enseignement supérieur et de la recherche

Agence universitaire de la Francophonie pierre-jean.loiret@auf.org

didier.oillo@aupelf.fr

RÉSUMÉ. Cet article est un témoignage sur les actions de la Francophonie universitaire menées depuis une quinzaine d’années dans le champ des TICE et de leur évolution au sein des systèmes éducatifs.

ABSTRACT. This article is an account of the undertakings regarding the development of information and communication technology within the French speaking higher education organisation AUF (Agence Universitaire de la Francophonie) during the last fifteen years.

MOT-CLÉS : Francophonie, solidarité, partenariat universitaire, coopération, codéveloppement, technologies éducatives, formation ouverte et à distance, université virtuelle, campus numériques.

KEYWORDS: French speaking world, solidarity, university partnership, cooperation, co- development, educational technology, open and distance training, virtual university, digital campuses.

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Introduction

Dès la fin des années 1980, l’Association des universités partiellement ou entièrement de langue française (AUPELF), aujourd’hui plus simplement appelée Agence universitaire de la Francophonie (AUF), s’engage résolument dans la mise en œuvre d’un vaste dispositif d’appui aux universités du Sud de la Francophonie en installant en leur sein des structures technologiques facilitant les travaux de recherche des enseignants, chercheurs et étudiants en fin de cycle.

La crise que traversent les universités africaines, et qui dure pratiquement depuis les années 1970, préoccupe la communauté universitaire internationale, particulièrement francophone. La gestion des universités est devenue – et reste aujourd’hui – de plus en plus difficile. On ne compte plus, dans les années 1990, le nombre de séminaires, de colloques, de rencontres nationales et internationales consacrés à la recherche de solutions aux dysfonctionnements de ces universités.

Tout semble avoir été essayé pour dominer la situation : États généraux de l’éducation, concertations nationales... Aucune formule n’est négligée. Mais l'application de quelques réformes ne suffit pas à redonner l’espoir et la confiance dans l’institution.

Centres SYFED

Le premier domaine touché par le dysfonctionnement chronique des universités, est celui de la formation dont on doute de la qualité. Elle suscite de plus en plus d’interrogations de la part des usagers, des familles, des autorités, des experts nationaux et internationaux. Quelle valeur a l’enseignement dispensé ? Les diplômes délivrés ont-ils une reconnaissance internationale ? Sur le marché du travail, à l’intérieur et à l’extérieur, que valent leurs diplômés ? Bien que la formation professionnelle ne soit pas la fonction exclusive des universités, celles-ci ne peuvent se désintéresser, dans ce contexte, du débat contemporain sur leur implication dans la société. Un des points constatés dans les carences des universités est celui, primordial, de l’information scientifique et technique. Dès 1989, l’AUF déploie un programme d’accès à la documentation électronique en partenariat avec l’INIST (Institut de l’information scientifique et technique du CNRS). C’est ainsi qu’est décidé, en 1990, d’installer au cœur des universités des petites structures, souples et peu coûteuses, connectées aux grandes bases de données internationales et à même de recevoir et de diffuser des documents primaires. Ce sont les centres SYFED (système francophone d’édition et de diffusion). Ils utilisent d’abord le minitel, avant de passer à Internet.

A l’origine, les Centres SYFED sont installés dans les universités afin de lutter contre l’absence dramatique de documentation scientifique actualisée, à la fois en nombre et en qualité. Le rapport d’André Miquel remis en 1989 au gouvernement français montre alors l’écart important qui existe entre les besoins des étudiants et

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les capacités des bibliothèques mises à leur disposition. Ce rapport, renforcé dans sa dimension internationale par l’IFLA, suscite de la part des Etats francophones du Sud une inquiétude grandissante. Afin de ne pas limiter l’aide au développement en la matière à la diffusion d’ouvrages et de revues, la France commande à l’AUF un dispositif basé sur les TIC, reproductible et pouvant être pérennisé à moindres frais.

Le premier Centre SYFED naît, à Dakar, le 23 mai 1991. Il est inauguré par les participants à la Conférence des recteurs des universités d’Afrique continentale réunis par l’UNESCO.

Rapidement, ces structures deviennent des instruments de la solidarité universitaire francophone dans le champ de l’information scientifique et technique (IST). Peu à peu elles s’ouvrent à d’autres formes d’action jusqu’à devenir le premier réseau de structures francophones interconnectées par Internet.

En décembre 1995 à Cotonou (Bénin), le Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement francophones adopte une « Résolution sur la société de l'information ». Les délégations membres prennent alors l’engagement de promouvoir un espace francophone dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et de la communication et de favoriser, sur les « inforoutes », la place qui revient au français et à ses langues partenaires ; notamment en développant des

« applications en matière d’éducation et d’information technique, professionnelle et scientifique ».

A l’époque, Internet est presque entièrement anglophone et, en Afrique, l’usage des réseaux en est à ses balbutiements. Au Sommet de Cotonou, l’AUF installe la première liaison spécialisée du pays et organise une connexion au catalogue de la Bibliothèque nationale de France. Le réseau des centres SYFED se voit consacré et ses crédits augmentés.

Il faut cependant attendre mai 1997 et une conférence à Montréal des ministres francophones chargés des Inforoutes pour que la Francophonie institutionnelle se dote d’une « Déclaration de Montréal » et d’un « plan d’action », qui verra notamment l’instauration d’un « Fonds francophone des Inforoutes » pour susciter la création de contenus en langue française sur Internet.

CIFFAD et UNISAT

Parallèlement à ce travail d’implantation de structures, l’AUF est un des acteurs du Consortium international francophone de formation à distance (CIFFAD).

L'objectif de ce consortium issu d’établissements de 50 pays est d'illustrer l'appropriation graduelle et concertée des TIC et des capacités du réseau Internet en particulier, dans le déploiement de projets de formation à distance. Les membres du CIFFAD émettaient l’hypothèse que ce dispositif pouvait présenter une

« méthodologie » efficace et garante de succès pour l’appropriation des savoirs notamment par les pays du Sud.

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C’est ainsi que naît l’Université par satellite (UNISAT), première expérimentation, lancée en 1992-93, de l’AUPELF dans la formation universitaire diplômante à distance, avec des programmes diffusés à la fois sur TV5 et Canal France International (CFI, banque de programmes financée par la Coopération française à destination des télévisions africaines). Le concept vivra jusqu’en 1999 ou 2001 selon les formations.

Il s’agit de cours enregistrés, produits et réalisés dans les conditions d’une émission classique avec des enseignants s’exprimant sur un plateau de télévision dont les propos sont parfois illustrés d’exemples en images. Quatre matières avaient ainsi été traitées : les maladies tropicales, les biotechnologies végétales, les droits fondamentaux, le droit de l’environnement. Ces cours se présentaient sous la forme d’émissions de 26 minutes multipliées par le nombre de cours nécessaires au suivi du cursus. La production et la réalisation des cours étaient financées par l’AUPELF qui en assurait également la diffusion par vidéo-cassettes auprès des étudiants, tandis que des universités traditionnelles délivraient le diplôme correspondant, chacun d’entre eux étant de niveau 3e cycle.

Un peu plus de 1 200 apprenants ont été inscrits à ces diplômes et environ 600 diplômés. Cependant, UNISAT laissait les étudiants face à eux-mêmes, selon les travers traditionnels de l’enseignement par correspondance. Il n’existait pas d’accompagnement, de tutorat, de monitorat comme la plupart des formations à distance diplômantes le mettent en œuvre aujourd’hui et tout simplement pas de communication entre enseignants et apprenants.

UVF

Entre la résolution de Cotonou et la déclaration de Montréal, l’AUPELF-UREF de l’époque travaille sur un projet d’« Université virtuelle francophone » (UVF).

L’étude sur la création de l’UVF figure dans le plan d’action de Montréal et, quelques mois plus tard, en novembre 1997, un nouveau Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement francophone, réuni à Hanoi (Viêt-Nam) réaffirme le soutien au projet.

Constatant que de nombreux pays africains « sous ajustement structurel du FMI ne peuvent plus embaucher de nouveaux enseignants du supérieur », l’étude sur la création de l’UVF souligne « l’urgence de rendre plus visible la réponse francophone à la crise de confiance que connaissent les universités africaines. Il faut redonner l’espoir. »

A la même époque, un autre projet d’Université virtuelle africaine est soutenu par la Banque mondiale. Sa réponse à la crise traversée par les établissements d’enseignement supérieur d’Afrique, consiste à défendre l’idée que ces derniers ne peuvent être éventuellement sauvés que de l’extérieur et à condition de leur mise en

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concurrence avec le secteur privé. C’est le contraire de la logique défendue par le projet UVF. Dans le cas de l’Université virtuelle francophone, il s’agit de faire émerger des établissements eux-mêmes, avec l’appui de leurs équivalents du Nord, les conditions de leur renouvellement et de leur modernisation : « un projet de cette ampleur qui ne s’appuierait pas sur l’existant et qui se développerait comme une bulle indépendante engendrerait des tensions fortes en son sein et avec son environnement qui nuiraient à son développement concret […] tout projet qui essaierait de se constituer sans s’appuyer sur des réseaux éprouvés et actifs serait rejeté par la communauté internationale scientifique. »

Ce qui est en question, c’est la place de l’université publique face à l’internationalisation des formations et à la concurrence de nouveaux acteurs. La globalisation du « marché de l’éducation et l’apparition d’entités nouvelles, placées délibérément dans l’espace commercial » précise le texte de l’UVF va intensifier la concurrence entre « les entreprises de l’éducation ». L’UVF souhaite respecter « les cultures locales dans la création des contenus et la diversité culturelle au-delà de la langue commune » et ne prône pas de révolution technologique mais une utilisation

« en juste proportion » des technologies dans l’enseignement.

Le lancement officiel du projet a lieu au Sénat français, le 15 avril 1998. Suivra un appel d’offres international qui s’oriente clairement vers la production de contenus scientifiques sous format électronique (pour une utilisation en ligne et sur supports fixes). Cet appel mobilise effectivement la communauté scientifique francophone puisque l’AUPELF-UREF reçoit 207 projets venant de 21 pays, un peu plus de la moitié des projets sont issus d’universités françaises. Vingt-six projets sont sélectionnés qui ont tous la particularité d’associer des établissements du Nord et du Sud. Ce principe du partenariat inter-universitaire sera d’ailleurs également appliqué deux ans plus tard pour le lancement des appels « campus numériques » par la direction de la technologie du ministère de la recherche qui allaient dynamiser l’offre de formations à distance en France.

Sur ces 26 projets, 5 sont des bases de données scientifiques, 18 peuvent être rangés dans une catégorie « cours en ligne » et 3 ont l’ambition de devenir des formations à distance. Début 2006, 15 de ces 26 projets sont toujours disponibles sur Internet. Sur les trois projets de formation à distance, l’un aboutira à la production de supports pédagogiques multimédias intégrés dans un DEA traditionnel ; les 2 autres verront un début de production de contenus pédagogiques mais ne parviendront pas à se transformer en diplôme.

Campus numérique Francophone

En 2000, lors de l’évolution de l’AUPELF en Agence universitaire de la Francophonie (AUF) et du changement de l’équipe dirigeante, une évolution très importante se produit dans la conception même des missions de l’Agence. Toute action doit faire l’objet d’une demande de la part de ceux qui en bénéficient. Il est

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ainsi mis un terme à une coopération certes généreuse et solidaire mais très emprunte d’une vision archaïque, paternaliste et ayant du mal à se libérer d’un trop proche passé colonial.

La nouvelle direction décide rapidement d’abandonner la dénomination « UVF ».

L’emploi du vocable « université » est jugé trop ambigu par le nouveau Recteur, Michèle Gendreau-Massaloux, pour être utilisé au sein d’une structure de coopération qui n’a pas vocation à délivrer de diplôme mais à concevoir et financer des actions au bénéfice de ses établissements membres du Sud.

Le changement de cap ne tarde pas. Les centres SYFED deviennent des « campus numériques francophones » (CNF). Le premier est inauguré à Yaoundé fin 1999. La Francophonie dispose alors de structures multilatérales, dotées d’accord de siège, disséminées au sein des Etats membres. Les activités de production de cours, d’enseignement à distance, d’accès aux réseaux, d’accès à l’information scientifique et technique, de formation des enseignants sont désormais regroupées dans un programme de l’AUF intitulé « TIC et appropriation des savoirs ».

Un CNF est aujourd’hui classiquement composé :

– de salles de formations où étudiants et professionnels en formation continue viennent suivre des formations à distance ;

– d’un centre de ressources où les enseignants trouvent les moyens humains et techniques pour produire de la science en français ;

– d’un centre d’accès à l’information qui permet la consultation à prix subventionné des grandes bases de données internationales et la commande de documents primaires, d’articles scientifiques (le tout en ligne) ;

– d’un espace en libre service pour l’utilisation autonome d’Internet ;

– d’un matériel de visio-conférence sous IP qui permet d’organiser des conférences, des cours, des soutenances de mémoire.

Les CNF bénéficient des meilleurs débits disponibles dans leur pays avec le choix, politique de la part des promoteurs, de travailler prioritairement avec les opérateurs locaux, publics ou privés et non de miser sur l’utilisation de VSAT en payant des factures importantes à des opérateurs satellitaires internationaux.

En 2006, 42 campus numériques offrent une large palette de services : la possibilité de se connecter à l’Internet à faible coût (30 euros par an), de commander des documents primaires, d’accéder aux revues électroniques, de se former aux TIC et de suivre des diplômes à distance. C’est cette dernière activité qui peu à peu est devenue prioritaire.

Les CNF sont un réseau à finalité éducative. Ils sont équipés, selon leur taille et le nombre de leurs m2, de 40 à 150 ordinateurs neufs et connectés. Le personnel de ces infrastructures est composé d’un mélange de personnel détaché par l’université locale, d’expatriés (de moins en moins nombreux) ou de recrutés sur place. Le responsable d’un CNF (ou le responsable des formations) a lui même suivi, le plus

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souvent à distance, une formation en ingénierie pédagogique. Il y a un ingénieur pour la maintenance réseau et système, un documentaliste, un webmestre pour la production des contenus. La formation ouverte et à distance s’y développe particulièrement à partir de 2001 avec un accord entre le ministère de l’éducation nationale et de la recherche français et l’AUF sur le soutien au déploiement des

« campus numériques français ». Le mouvement s’amplifie rapidement. A la rentrée universitaire 2006-2007, l’AUF propose la possibilité de suivre 45 formations ouvertes et à distance : françaises, canadiennes, mais aussi sénégalaises ou camerounaises. A l’issue d’un appel à candidatures, pour les meilleurs candidats sélectionnés par les universités diplômantes, l’AUF offre des allocations d’études à distance (des bourses) qui couvrent généralement les 2/3 des frais pédagogiques et de scolarité, le dernier 1/3 restant à la charge de l’apprenant sélectionné. Par ailleurs, les universités partenaires offrent des tarifs réduits pour les apprenants francophones du Sud. Les campus numériques francophones sont gratuitement mis à la disposition des apprenants sélectionnés.

FOAD

La volonté de l’AUF en investissant dans les coopérations du Nord vers le Sud dans le domaine de l’enseignement à distance est de répondre à des besoins de formation, mais aussi de structurer l’offre, d’éviter la création d’un « bazar de l’éducation » alors que fleurissent dans les pays d’Afrique de pseudo universités et où – mondialisation oblige – les établissements publics se retrouvent en concurrence, sans en avoir les moyens, avec une offre internationale. Cette stratégie de déploiement et de diffusion de la FOAD s’inscrit pour l’AUF dans un cadre politique, un cadre scientifique et un cadre opérationnel.

Le cadre politique est celui de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) dont le secrétaire général est Abdou Diouf, ancien président du Sénégal.

Opérateur du Sommet des chefs d’Etat francophones pour l’enseignement supérieur, l’AUF se doit de suivre les recommandations des politiques francophones. La Conférence ministérielle de la Francophonie sur la société de l’information qui s’est tenue à Rabat en septembre 2003, en vue de préparer la première phase du Sommet mondial sur la société de l’information de Genève, produit une contribution dans laquelle on peut lire :

« Nous entendons que le respect de la diversité culturelle et linguistique soit un principe fondateur de la société de l’information. Nous estimons, en conséquence, que les technologies de l’information et de la communication doivent être utilisées pour affirmer et promouvoir la diversité culturelle et linguistique et favoriser le dialogue des cultures dans le respect des identités. Nous soulignons l’importance du soutien à la production et à la circulation de contenus reflétant la diversité de ces identités, notamment par l’utilisation des logiciels libres. » Plus loin, on peut lire, dans cette même contribution « nous soulignons la nécessité d’intégrer l’usage des

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TIC dans les systèmes d’enseignement et de formation, dès le niveau de l’éducation de base et tout au long de la vie, notamment par l’enseignement à distance ».

Au Burkina-Faso, au Sommet de Ouagadougou en 2004, la déclaration finale mentionne : « Convaincus du rôle primordial de l’enseignement supérieur dans la construction de nos sociétés, nous poursuivrons notre coopération en vue d’y généraliser l’usage des nouvelles technologies, de faciliter la mobilité des universitaires et des étudiants, de développer l’enseignement à distance et de contribuer à l’émergence de pôles d’excellence scientifiques et technologiques. »

Le cadre scientifique est celui fixé par les instances de l’AUF et principalement son Conseil scientifique qui évalue et sélectionne les diplômes à distance que l’AUF propose ensuite. Cette évaluation tient bien entendu compte de l’offre locale et ce Conseil scientifique s’assure que les diplômes proposés ne feront pas concurrence à des diplômes existants mais sont utiles au développement des pays francophones du Sud. C’est pourquoi la priorité est accordée à des formations professionnalisantes, licences ou masters.

La plupart des « coopérations » s’organisent autour de « projets », selon le sens que l’on donne habituellement à ce mot : une opération pilote, parfois présentée comme conçue dans un esprit de modélisation. Le « projet » se veut en effet souvent

« modélisable » mais, malheureusement, il est rarement capable d’atteindre le changement d’échelle nécessaire à sa généralisation ni même poursuivi à la fin de son financement initial. Ce n’est pas le cas dans le cadre opérationnel de l’AUF, celui des campus numériques francophones. Il s’agit bien d’un « dispositif » et nous pensons avoir montré ici qu’il est en constante évolution et destiné à la mise en œuvre de procédés et procédures qui doivent assurer, supporter, un développement sinon pérenne du moins constant dans la durée des coopérations inter-universitaires au service du développement des établissements d’enseignement supérieur du Sud.

En 2003-2204, l’AUF soutenait 4 formations à distance diplômantes. En 2004- 2005, elles étaient 24, 32 en 2005-2006 et 45 en 2006-2007. Ce déploiement s’est toujours accompagné d’un investissement dans la formation des enseignants locaux.

C’est un des aspects essentiels de ce dispositif. Pour pouvoir déployer et localiser des FOAD, il faut pouvoir compter sur des enseignants locaux, formés à la méthodologie de l’enseignement à distance. L’un des objectifs est également d’assurer la présence d’enseignants du Sud dans les équipes pédagogiques des diplômes du Nord (les universités diplômantes s’y engagent par convention avec l’AUF). C’est déjà le cas pour une quinzaine de formations proposées.

Cette formation des acteurs locaux est donc assurée à la fois par les diplômes proposés qui permettent de former des spécialistes locaux sur lesquels l’AUF peut ensuite s’appuyer, mais aussi par l’organisation dans les campus numériques francophones d’ateliers de formation. Ces derniers s’adressent aux enseignants désirant se spécialiser dans les méthodologies de l’enseignement à distance, notamment le tutorat et le travail collaboratif à distance. En 2005, plus de 1 000 enseignants ou personnels des universités du Sud ont suivi l’un de ces ateliers.

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Cette stratégie s’avère payante. A la rentrée 2006-2007, l’AUF était en mesure de proposer sept diplômes à distance s’appuyant sur les technologies, proposées par des établissements africains : 3 licences, deux masters et un doctorat.

En conclusion, l’AUF, forte d’une expérience continue d’une quinzaine d’années est aujourd’hui un acteur incontournable de la formation à distance au profit du développement. Fidèle à sa nature d’Agence de coopération universitaire, elle a su favoriser les partenariats multilatéraux, ce qui fait son originalité tout en contribuant indirectement aux coopérations bilatérales, qu’elles soient au Nord françaises, suisses, belges ou canadiennes, au Sud sénégalaise, camerounaises, tunisiennes, algériennes ou marocaines. Ses objectifs sont clairement exposés tous les deux ans lors des Sommets de la Francophonie et peu à peu elle s’engage dans l’intégration de ses programmes et de ses structures au sein des universités bénéficiaires. C’est cette volonté affirmée de la subsidiarité qui lui permet d’élargir progressivement ses partenariats et de s’ouvrir à de nouveaux grands chantiers, tel celui de la recherche dans les TICE, fondement nécessaire à toute nouvelle production conceptuelle. Son engagement dans les objectifs du millénaire et son tropisme pour les pays les moins avancés sont aujourd’hui les bases de son action dans les technologies éducatives au service de l’enseignement supérieur.

Sites internet

Agence universitaire de la Francophonie (AUF) : http://www.auf.org Formations ouvertes et à distance à l’AUF : http://foad.refer.org

Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) : http://www.francophonie.org Contact : technologies-information@auf.org et foad@auf.org

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