I Convergence de la suite (s
n)
.I.1.(a) Pour tout k ≥ 2 on a k2 ≥ k2− k = k(k − 1) > 0. L’application x 7→ 1/x ´etant d´ecroissante sur ]0, +∞[ il en r´esulte
1
k2 ≤ 1
k(k − 1) = 1 k − 1 − 1
k· (b) On en d´eduit pour tout n ≥ 1,
sn≤ 1 +
1 −1
2
+ 1
2−1 3
+ · · · +
1 n − 1 − 1
n
= 2 − 1 n ≤ 2.
(c) La suite (sn) est croissante car sn+1− sn= 1/(n + 1)2 > 0, major´ee par 2, donc, par le « th´eor`eme de la limite monotone », elle est convergente et sa limite S ≤ 2.
I.2.(a) La suite (sn) est croissante. Par d´efinition de tn on a pour tout n ≥ 1, tn−1− tn= 1
n − 1+ sn−1− 1
n− sn= 1
n(n − 1)− 1
n2 ≥ 0. (cf.1.a) La suite (tn) est donc d´ecroissante. Enfin tn− sn= 1/n tend vers 0 quand n tend vers l’infini. Les suites (sn) et (tn) sont donc adjacentes.
(b) Puisque S est limite de la suite croissante (sn) et de la suite d´ecroissante (tn) on a pour tout n ≥ 1
sn≤ S ≤ tn,
et ceci est un encadrement d’amplitude 1/n. Pour n = 10 on a donc s10= 1968329
1270080 ≤ S ≤ s10+ 1
10 = 2095337
1270080· (1)
La calcul num´erique de s10donne s10= 1.549 . . . et donc l’encadrement 1.54 < s10< 1.55 + 0.1 = 1.65
d’amplitude 0.11. 1
I.3. Voici le texte d’un exercice de niveau terminale S. On peut faire plus long.
(a) D´emontrer que la fonction t 7→ 1/t2 est d´efinie et d´ecroissante sur [1, +∞[.
(b) En d´eduire, pour tout k ≥ 2 une majoration de 1
k2 par une int´egrale, puis une majoration de sn=Pn
k=1
1 n2.
(c) En d´eduire que la suite (sn) est convergente.
II Utilisation de polynˆ omes
.II.1. La formule donnant la somme des racines de P est σ1 = −an−1
an ·
1Plus pr´ecisemment, notons Rn=P∞
k=n+11/k2le reste d’ordre n de la s´erieP∞
n=11/n2. L’encadrement R∞
11 dt
t2 < R10<R∞ 10
dt
t2 donne 111 < R10< 101, et donc s10+ 1/11 < S = s10+ R10< s10+ 1/10 qui est un encadrement de largeur 1/10 − 1/11 = 1/110. Le calul num´erique donne 1.64 < S < 1.65.
II.2.(a) La formule de Moivre donne
cos(2p + 1)ϕ + i sin(2p + 1)ϕ = (cos ϕ + i sin ϕ)2p+1
=
2p+1
X
k=0
2p + 1 k
iksink(ϕ) cos2p+1−k(ϕ)
En remarquant que i2k= (−1)ket i2k+1= (−1)ki, l’´egalit´e des parties imaginaires des deux membres donne
sin(2p + 1)ϕ =
p
X
k=0
2p + 1 2k + 1
(−1)ksin2k+1(ϕ) cos2p−2k(ϕ).
(b) Puisque sin ϕ 6= 0 (car ϕ 6≡ 0 mod π) la formule ci-dessus s’´ecrit encore
sin(2p + 1)ϕ = sin2p+1(ϕ)
p
X
k=0
2p + 1 2k + 1
(−1)ksin2k−2p(ϕ) cos2p−2k(ϕ)
= sin2p+1(ϕ)
p
X
k=0
2p + 1 2k + 1
(−1)k(cotan2ϕ)p−k·
II.3.(a) Pour 1 ≤ k ≤ p on a 0 < π
2p + 1 ≤ kπ
2p + 1 ≤ pπ 2p + 1 < π
2 et γk = cotan2 kπ 2p + 1 est bien d´efini. On remplace ϕ par kπ
2p + 1 dans l’identit´e obtenue en 2.(b) et on divise les deux membres par sin2p+1 kπ
2p + 1, qui est non nul, ce qui donne 0 = sin kπ
sin2p+1
kπ 2p+1
= P (γk).
(b) Puisque cotan : ]0, π/2[−→ ]0, +∞[, ]0, π/2[ on a γ1 > γ2 > · · · > γp, et les γk sont p racines distinctes de P , donc toutes les racines de P car deg(P ) = p.
(c) Puisque les γk sont les racines de P on a en utilisant II.1
p
X
k=1
cotan2
kπ 2p + 1
=
p
X
k=1
γk=
2p+1 3
2p + 1 = p(2p − 1)
3 ·
Avec la formule 1
sin2ϕ = 1 + cotan2ϕ on en d´eduit
p
X
k=1
1 sin2
kπ 2p+1
=
p
X
k=1
1 + cotan2
kπ 2p + 1
= p +p(2p − 1)
3 = 2p(p + 1)
3 ·
II.4.(a) La fonction x 7→ x − sin x de d´eriv´ee x 7→ 1 − cos x strictement positive sur ]0, π/2[ est strictement croissante sur [0, π/2] (th´eor`eme des accroissements finis).
Puisqu’elle est nulle en 0, elle est strictement positive sur ]0, π/2[ .
De mˆeme x 7→ tan x − x, nulle en 0, de d´eriv´ee x 7→ tan2x strictement positive sur ]0, π/2[, est strictement positive sur ]0, π/2[.
(b) La premi`ere formule de 3.(c) et la majoration ϕ < tan ϕ (pour 0 < ϕ < π/2), soit cotan ϕ < 1/ϕ donnent
p(2p − 1)
3 =
p
X
k=1
cotan2
kπ 2p + 1
<
p
X
k=1
2p + 1 kπ
2
= (2p + 1)2 π2
p
X
k=1
1 k2· La deuxi`eme formule du 3.(c) avec sin ϕ < ϕ (pour 0 < ϕ < π/2) donne
(2p + 1)2 π2
p
X
k=1
1 k2 =
p
X
k=1
2p + 1 kπ
2
<
p
X
k=1
1
sin2 2p+1kπ = 2p(p + 1)
3 ·
(c) L’encadrement ´etabli au (b) donne, apr`es multiplication par π2/(2p + 1)2, π2
6
2p(2p − 1) (2p + 1)2 <
p
X
k=1
1 k2 < π2
6
4p(p + 1) (2p + 1)2·
Lorsque p → +∞, 2p(2p − 1)
(2p + 1)2 et 4p(p + 1)
(2p + 1)2 tendent vers 1, et le th´eor`eme des gendarmes, donne l’existence et la valeur de
∞
X
k=1
1 k2 = π2
6 ·
II.5. On remarque que un = sn/4. Alors, puisque (sn) est convergente, (un) est conver- gente et U = limn→+∞un= (limn→+∞sn)/4 = S/4 = π2/24.
On remarque ensuite que vn= s2n+1− un. Puisque (sn) et (un) sont convergentes, de limites respectives S et U , (vn) est elle aussi convergente et
n→+∞lim vn= S − U = S − S 4 = 3
4S = π2 8 · On ´ecrit
sn+ wn=
n
X
k=1
(−1)k+1 k2 +
n
X
k=1
1 k2 = 2
bn−12 c X
k=0
1 (2k + 1)2 Cela donne
wn=
2 bn−12 c
X
k=0
1 (2k + 1)2
− sn −→
n→+∞= 2V − S = π2 12.
III Utilisation des int´ egrales de Wallis
.III.1. Les fonctions t 7→ 1 et t 7→ t2 sont continues de primitives t 7→ t et t 7→ t3/3 d’o`u I0=
Z π/2 0
dt = tiπ/2 0 = π
2 et J0= Z π/2
0
t2dt = t3 3
π/2 0
= π3 24·
III.2.(a) Soient u(t) = cos2n+1t et v(t) = sin t. Les fonctions u et v sont de classe C1, avec dv = cos t dt. Le th´eor`eme d’int´egration par parties donne
In+1 =
Z π/2 0
u dv =(cos2n+1t) sin tπ/2
0 + (2n + 1) Z π/2
0
(cos2nt)(sin2t)dt
= (2n + 1) Z π/2
0
(cos2nt) dt − (2n + 1) Z π/2
0
(cos2n+2t) dt soit (2n + 2)In+1= (2n + 1)In.
(b) Pour n ≥ 1 on a donc, In= 2n − 1
2n In−1 puis, par r´ecurrence, In = (2n − 1)(2n − 3) · · · 1
(2n)(2n − 2) · · · 2 I0= (2n)!
(2n)2(2n − 2)2· · · 22I0 = (2n)!
22n(n!)2 π 2· III.3.(a) Pour n ≥ 1 une int´egration par parties avec u(t) = cos2nt et v(t) = t (u et v sont
de classe C1) donne In=
Z π/2 0
udv =t (cos2nt)π/2 0 +
Z π/2 0
2nt (cos2n−1t)(sin t) dt = 2nIn0 avec
In0 = Z π/2
0
t (cos2n−1t) sin t dt.
Une deuxi`eme int´egration par parties, avec u(t) = (cos2n−1t) sin t et v0(t) = t donne
In0 = t2
2(cos2n−1t) sin t
π/2 0
−1 2
Z π/2
0
t2(cos2nt)dt + (2n − 1)1 2
Z π/2
0
t2cos2n−2t sin2t·
Avec l’identit´e sin2t = 1 − cos2t cela donne In0 = −1
2Jn+2n − 1
2 Jn−1−2n − 1
2 Jn= 2n − 1
2 Jn−1− nJn et enfin In= 2nIn0 = n(2n − 1)Jn−1− 2n2Jn.
(b) Par d´efinition de Kn, pour tout n ≥ 1 on a Kn−1− Kn = 4n−1(n − 1)!2
(2n − 2)! Jn−1−4nn!2 (2n)!Jn
= 4n−1(n − 1)!2
(2n)! (2n(2n − 1)Jn−1− 4n2Jn) Vu la formule pr´ec´edente, et la question 2.b, cela donne
Kn−1− Kn= 4n−1(n − 1)!2
(2n)! 2In= 4n−1(n − 1)!2 (2n)! 2(2n)!
4nn!2 π 2 = π
4n2· (c) Remarquons que K0= J0, et donc, vu la question pr´ec´edente,
J0− KN = K0− KN =
N
X
n=1
(Kn−1− Kn) = π 4
N
X
k=1
1 n2·
III.4.(a) La fonction x 7→ sin x d´efinie sur [0, π/2] dont la d´eriv´ee seconde, x 7→ − sin x est n´egative, est une fonction concave. Son graphe est donc situ´e « au dessus » de la droite passant par les points (0, 0) et (π2, 1), d’´equation y = 2
πx. Pour 0 ≤ x ≤ π/2 on a donc sin x ≥ 2
πx.
(b) Par la question pr´ec´edente, pour 0 ≤ t ≤ π/2, on a t ≤ π2 sin t, d’o`u Jn =
Z π/2 0
t2cos2nt dt ≤ Z π/2
0
π2
4 sin2t cos2nt dt = π2 4
Z π/2 0
(1 − cos2t) cos2nt dt
≤ π2
4 (In− In+1) = π2 8
In
n + 1 (en utilisant 2.(a)).
Rempla¸cant Jn par 2Kn
π In (cf. 2.(b)) dans cette in´egalit´e on obtient 0 ≤ Kn≤ π3
16(n + 1)·
(c) Par la question pr´ec´edente, limn→∞Kn= 0. Avec la formule sn= 4(J0− Kn)/π
´etablie au 3.(c), cela donne l’existence et la valeur de lim
n→∞sn= 4
πJ0= π2 6 ·
IV Noyau de Dirichlet
. IV.1. Pour tout x ∈ R on a2Dn(x) = 1 + X
1≤k≤n
2 cos kx = 1 + X
1≤k≤n
eikx− e−ikx
= X
−n≤k≤n
eikx.
Ceci est la somme d’une progression g´eom´etrique de raison eix 6= 1 puisque x 6∈ 2πZ, d’o`u
2Dn(x) = e−inx− ei(n+1)x
1 − eix = e−i(n+1/2)x− ei(n+1/2)x
e−ix/2− eix/2 = sin(n + 1/2)x sin(x/2) · IV.2.(a) Par parties, avec u = x, dv = cos kx dx et v = 1ksin kx, (u et v sont de classe C1)
Z π 0
x cos kx dx =
x1
ksin kx
π 0
−1 k
Z π 0
sin(kx) dx
= 1
k2 [cos(kx)]π0 = 1 k2
h
(−1)k− 1i
=
(0 si k est pair
−2
k2 si k est impair.
(b) La d´efinition Dn(x) = 1/2 +Pn
k=1cos kx et la lin´earit´e de l’int´egrale donnent Ln =
Z π 0
xDn(x) = Z π
0
x 2dx +
n
X
k=1
Z π 0
x cos kx dx
= π2 4 +
n
X
k=1
(−1)k k2 −
n
X
k=1
1 k2·
IV.3. Au voisinage de 0,
sinx 2 = x
2 + o(x2) =x
2(1 + o(x)) , (2)
et donc
f (x) = x
sinx2 = 2
1 + o(x) = 2 + o(x). (3)
Ceci montre d’abord que limx→0,x6=0f (x) = 2, donc que la fonction f se prolonge par continuit´e en 0 en posant f (0) = 2. Ceci fait, (3) s’´ecrit alors
f (x) = f (0) + 0 × x + o(x) ce qui montre que f est d´erivable en 0 avec f0(0) = 0.
Par le th´eor`eme de d´erivation d’un rapport f est continˆument d´erivable sur ]0, π[ et f0(x) = sinx2 −12x cosx2
(sinx2)2 ·
Le d´eveloppement limit´e cosx2 = 1 + o(x) donne 12x cosx2 = x2 + o(x2) et, avec (2) sinx
2 −1 2x cosx
2 = o(x2).
Lorsque x −→ 0 on a sin2
x 2
∼x 2
2
= x2
4 (1 + o(1)). On a donc, lorsque x → 0, f0(x) = sinx2 −12x cosx2
(sinx2)2 = o(x2)
x2
4(1 + o(1)) → 0 = f0(0).
Ainsi la fonction f0, continue en 0 et sur R?, est continue sur R et f de classe C1. Remarque : On pouvait aussi se contenter de prouver que f est prolongeable par continuit´e en 0, sans prouver la d´erivabilit´e en 0, puis d´emontrer que f0(x) → 0 quand x → 0, et utiliser le th´eor`eme du prolongement par continuit´e d’une fonction d´eriv´ee (voir les remarques `a la fin du corrig´e).
IV.4. Soit λ > 0. Une int´egration par parties avec u(x) = Φ(x), v0(x) = sin λx et v(x) = cos λx
λ , o`u u et v sont de classe C1 donne Z π
0
Φ(x) sin λx dx = Z π
0
udv = −1
λ[Φ(x) cos λx]π0 + 1 λ
Z π 0
Φ0(x) cos λxdx
= Φ(0)
λ −Φ(π) cos λπ
λ + 1
λ Z π
0
Φ0(x) cos λx dx.
Les fonctions Φ et Φ0 continues sur [0, π], sont major´ees en valeur absolue respec- tivement par kΦk∞et kΦ0k∞. Avec |cos λx| ≤ 1, il vient
Z π
0
Φ(x) sin λx dx
≤ 2
λkΦk∞+1 λ
Z π
0
Φ0(x) cos λx dx
≤ 2
λkΦk∞+1 λ
Z π 0
Φ0
∞dx ≤ 2
λkΦk∞+π λ
Φ0 ∞, d’o`u limλ→+∞
Rπ
0 Φ(x) sin λx dx = 0.
IV.5.(a) Les fonction x 7→ xDn(x) et x 7→ f (x) sin(n +12)x sont continues sur [0, π]. Par la question IV.1, pour x ∈ ]0, π[, elles prennent la mˆeme valeur xsin(n +12)x
sinx2 . Elles co¨ıncident donc sur [0, π] et
Ln= Z π
0
xDn(x) dx = Z π
0
f (x) sin
n + 1
2
x dx.
Puisque f est de classe C1 sur [0, π], par la question IV.4 on a limn→∞Ln= 0.
(b) Il r´esulte de IV.2.(b) que lim
n→∞Ln= π
4 − S − W = π2
4 − S −S 2 = π2
4 −3S 2 . Puisque lim Ln= 0 on en d´eduit S = π2/6.
V Une somme double
.V.1.(a) Puisque fonction t 7→ 1/t est d´ecroissante sur R?+, on a pour tout n ≥ 1 1
n + 1 ≤ Z n+1
n
dt t ≤ 1
n· La croissance de l’int´egrale donne alors
log(N + 1) = Z N +1
1
dt t =
N
X
n=1
Z n+1 n
dt t ≤
N
X
n=1
1 n = HN et
HN = 1 +
N −1
X
n=1
1
n + 1 ≤ 1 +
N −1
X
n=1
Z n+1 n
dt t = 1 +
Z N 1
dt
t = 1 + log N.
(b) On en d´eduit 0 ≤ HN
N ≤ 1 + log N
N . Utilisant lim
N →+∞
log N
N = 0 et le th´eor`eme des gendarmes, il vient lim
N →∞HN/N = 0.
(c) En remarquant que 1/(m(m + 1)) = 1/m − 1/(m + 1) on a
M −1
X
m=1
Hm
m(m + 1) =
M −1
X
m=1
Hm
m −
M −1
X
m=1
Hm m + 1 =
M −1
X
m=1
Hm
m −
M
X
m=2
Hm−1 m
= 1 −HM −1
M +
M −1
X
m=2
Hm− Hm−1
m = 1 − HM −1
M +
M −1
X
m=2
1 m2
=
M
X
m=1
1
m2 − HM M ·
(d) En faisant tendre m vers l’infini dans l’identit´e que l’on vient d’´etablir on obtient
∞
X
m=1
Hm
m(m + 1) =
∞
X
m=1
1
m2 − lim
M →∞
HM M = π2
6 ·
V.2.(a) En remarquant que 1
n(n + m − 1) = 1 m − 1
1
n− 1
n + m − 1
on ´ecrit
ZN,m = 1
m − 1
N
X
n=1
1
n− 1
n + m − 1
= 1
m − 1
" N X
n=1
1 n−
N +m−1
X
n=m
1 n
#
= 1
m − 1
"
Hm−1−
N +m−1
X
n=N +1
1 n
#
·
(b) Pour m fix´ePN +m−1 n=N +1 1
n est une somme de m − 1 termes qui tendent chacun vers 0 quand N tend vers l’infini, et donc
N →∞lim ZN,m= Hm−1 m − 1· V.3.(a) On a
N
X
n=1 M
X
m=1
1
mn(n + m − 1) =
M
X
m=1 N
X
n=1
1 mn(n + m − 1)
=
M
X
m=1
1 m
N
X
n=1
1
n(n + m − 1) =
M
X
m=1
ZN,m m
= ZN,1+
M
X
m=2
ZN,m
m =
N
X
n=1
1 n2 +
M
X
m=2
ZN,m m ·
(b) Par IV.2.(b) pour chaque valeur de m dans [2, M ], on a lim
N →∞
ZN,m
m = Hm−1
m(m − 1). ce qui donne
N →∞lim
M
X
m=2
ZN,m
m =
N
X
m=2
Hm−1 m(m − 1)·
Avec lim
N →+∞
N
X
n=1
1 n2 = π2
6 cela donne
N →∞lim
N
X
n=1 M
X
m=1
1
mn(n + m − 1) = π2 6 +
M
X
m=2
Hm−1
m(m − 1)· (c) Par la question pr´ec´edente
N →∞lim
N
X
n=1 M
X
m=1
1
mn(n + m − 1) = π2 6 +
M
X
m=2
Hm−1
m(m − 1) = π2 6 +
M
X
m=1
Hm−1 m(m + 1)·
Par V.1.(d) cette quantit´e tend vers π2 6 +π2
6 = π2
3 donc la limite demand´ee existe et vaut π2
3 .
VI La fonction Dilogarithme
.VI.1. L’expression ln(1 − t)/t n’est a priori pas d´efinie en 0, l’int´egrale d´efinisssant Li(x) semble donc ˆetre une int´egrale impropre en 0. Mais, puisque log(1 − t) ∼ −t lorsque t tend tend vers 0, la fonction t 7→ −log(1−t)t d´efinie sur [−1, 1[\ {0} se prolonge par continuit´e en 0 en lui donnant la valeur 1.
Par le « th´eor`eme fondamental du calcul diff´erentiel et int´egral », la fonction Li : x 7→ Rx
0 −ln(1−t)t dt est donc d´efinie sur [−1, 1[, et mˆeme de classe C1, car sa d´eriv´ee est la fonction continue
x 7→ −ln(1 − x)
x ·
VI.2. Dire que Li se prolonge par continuit´e en 1 c’est dire que l’int´egrale Z x
0
−ln(1 − t) t dt
admet une limite lorsque x tend vers 1−, c’est `a dire que l’int´egrale impropre Z 1
0
−ln(1 − t) t dt
est convergente. Lorsque t → 1−, l’expression − log(1 − t)/t est positive, ´equivalente
`
a − log(1 − t). Par la r`egle des ´equivalents pour les int´egrales impropres de fonctions positives, cette int´egrale est de mˆeme nature queR1
0 − log(1 − t) dt. Une primitive de log t est t log t − t. Une primitive de − log(1 − t) est donc (1 − t) log(1 − t) − 1 + t.
Cette primitive admet une limite quand t tend vers 1, ce qui termine la preuve.
VI.3.(a) La s´erie enti`ere 1 1 − t =
∞
X
n=0
tn, de rayon de convergence 1, peut ˆetre int´egr´ee terme `a terme sur ] − 1, 1[. Il en r´esulte que pour tout u ∈ ]−1, 1[
− log(1 − u) = Z u
0
dt 1 − t =
∞
X
n=0
Z u 0
tndt =
∞
X
n=0
un+1 n + 1 =
∞
X
n=1
un n · et donc,
−log(1 − u)
u =
∞
X
n=1
un−1
n =
∞
X
n=0
un n + 1·
Cette s´erie enti`ere est encore de rayon de convergence 1, et par int´egration terme
`
a terme il vient Li(x) =
Z x 0
− ln(1 − u)
u du =
∞
X
n=0
Z x 0
un n + 1du =
∞
X
n=0
xn+1 (n + 1)2 =
∞
X
n=1
xn n2·
(b) Pour n ≥ 1, la fonction d´efinie sur [−1, 1] par x 7→ xn
n2 prend sa plus grande valeur absolue en les points 1 et −1 et cette valeur absolue est 1/n2. Notant k k∞ la norme de la convergence uniforme sur [0, 1] on a donc
xn n2 ∞
= 1 n2·
La s´erie
∞
X
n=1
xn
n2 est donc normalement convergente et a fortitori uniform´ement convergente sur [−1, 1]. Sa somme g(x) est une fonction continue sur [−1, 1]. Par VI.2 la fonction Li est continue sur [−1, 1]. On a donc
Li(1) = lim
x→1
x<1
Li(x) = lim
x→1
x<1
∞
X
n=1
xn n2 = lim
x→1
x<1
g(x) = g(1) =
∞
X
n=1
1 n2 = π2
6 ·
VI.4.(a) La d´efinition Li(x) = Z x
0
− ln(1 − t)
t donne, pour x ∈ ]0, 1[, Li0(x) = −ln(1 − x)
x .
Si t ∈ ]0, 1[ alors 1 − t ∈ ]0, 1[. Par le th´eor`eme de d´erivation d’une fonction compos´ee la fonction t 7→ Li(t) + Li(1 − t) est donc d´erivable sur ]0, 1[ et
d
dx(Li(x) + Li(1 − x)) = Li0(x) − − Li0(1 − x) = −ln(1 − x)
x + ln(x) 1 − x· (b) Par les th´eor`emes de d´erivation d’un produit et d’une fonction compos´ee
x 7→ h(x) = π2
6 + ln(x) ln(1 − x) est d´erivable sur ]−1, 1[ avec h0(x) = ln(1 − x)
x − ln(x)
1 − x· Cette d´eriv´ee est la mˆeme que celle de la fonction Li(x) + Li(1 − x). Ces deux fonction diff`erent donc d’une constante. De plus, lorsque x tend vers 0 on a ln(1 − x) ∼ −x et donc, lorsque x → 0, ln(x) ln(1 − x) ∼ −x ln(x) → 0. Il en r´esulte que
x→0limh(x) = π2
6 = Li(1) = lim
x→0(Li(x) + Li(1 − x)).
On a donc pour tout x ∈ ]0, 1[, Li(x) + Li(1 − x) = π2
6 + ln(x) ln(1 − x).
VI.5. Utilisant VI.3.(a) et l’identit´e pr´ec´edente pour x = 1/2 on obtient
∞
X
n=1
1
2nn2 = Li 1 2
= 1 2
Li 1
2
+ Li
1 −1
2
= π2
12 −(ln(2))2
2 ·
VI.6.(a) Par VI.3.a, pour tout x ∈ ]−1, 1[
Li(x) =
+∞
X
n=1
xn
n et Li(−x) =
+∞
X
n=1
(−1)nxn n d’o`u
Li(x) + Li(−x) =
+∞
X
n=1
(1 + (−1)n)xn n =
+∞
X
n=1
x2n 2n = 1
2
+∞
X
n=1
(x2)n n = 1
2Li(x2).
(b) Faisant tendre x vers 1 et utilisant la continuit´e de Li en 1 et −1 on obtient Li(1) + Li(−1) = 1
2 Li(1), ou encore Li(−1) = −1
2Li(1) = −π2
12 par VI.3.b.
VI.7.(a) Pour x ∈ ]0, 1[ on a d
dxLi(x) = −ln(1 − x)
x , d
dxLi(−x) = −ln(1 + x) x d
dxLi 1 − x 1 + x
= −(1 + x) ln1+x2x
1 − x × −2
(1 + x)2 = 2
1 − x2ln 2x 1 + x d
dxLi x − 1 1 + x
= −(1 + x) ln1+x2
x − 1 × 2
(1 + x)2 = 2
1 − x2 ln 2 1 + x·
Notons
U (x) = Li(x)−Li(−x)+Li 1 − x 1 + x
−Li x − 1 1 + x
V (x) = π2
4 +ln 1 + x 1 − x
ln x.
On a donc
U0(x) = 1
xln 1 + x 1 − x
+ 2 ln x
1 − x2 = V0(x)·
De plus, avec la continuit´e de Li sur [−1, 1], on a
x→0limU (x) = Li(1) − Li(−1) = π2 6 +π2
12 = π2 4 = lim
x→0V (x).
Ceci prouve que U (x) = V (x) pour tout x ∈ ]0, 1[ . (b) Soit x satisfaisant x = 1 − x
1 + x. Un calcul simple montre que x =√
2 − 1 convient.
Donnons cette valeur `a x dans la formule pr´ec´edente. Elle devient 2[Li(x) − Li(−x)] = π2
4 + ln 1 x
ln x = π2
4 − (ln x)2. De plus, par VI.3.(a) on a
Li(x) − Li(−x) =
∞
X
n=1
xn n2 −
∞
X
n=1
(−x)n n2 = 2
∞
X
n=0
x2n+1 (2n + 1)2· Ceci donne donc
∞
X
n=0
x2n+1 (2n + 1)2 = 1
2(Li(x) − Li(−x)) = 1 4
π2
4 − (ln x)2
soit ∞
X
n=0
(√
2 − 1)2n+1 (2n + 1)2 = π2
16 −[ln(√
2 − 1)]2
4 ·
Merci `a Fran¸cois Gramain qui a relu soigneusement ce texte et ´elimin´e bon nombre de fautes ou impr´ecisions.
Remarques
A propos de la question II.4.a
Soit f une fonction continue sur [a, b] ⊂ R, d´erivable sur ]a, b[, avec f0(x) > 0 pour tout x ∈ ]a, b[. Alors, f est strictement croissante sur [a, b] et non pas seulement sur ]a, b[.
C’est encore une cons´equence du th´eor`eme des accroissements finis, car, pour tous u, v, a ≤ u < v ≤ b, ce th´eor`eme s’applique sur l’intervalle [u, v] et il existe c ∈ ]u, v[ avec f (v) − f (u) = (v − u)f0(c) > 0.
A propos de la question IV.3
Soit f une fonction continue sur [a, b], d´erivable sur ]a, b[, telle qu’il existe
` = lim
x→a+f0(x).
Une faute fr´equente est la suivante : « la fonction f0 d´efinie sur ]a, b[, se prolonge par continuit´e au point a, en lui donnant en ce point la valeur `. Donc f est continˆument d´erivable en 0 ». La conclusion est vraie, mais cela r´esulte du th´eor`eme suivant. Si vous n’invoquez pas ce th´eor`eme on peut penser (probablement sans sans se tromper) qu’il est pour vous ´evident que la d´eriv´ee de f au point a existe et co¨ıncide avec limx→af0(x).
Th´eor`eme 1 Soit f : [a, b] −→ R, continue sur [a, b] et d´erivable sur ]a, b[, telle qu’il existe ` avec limx→a+f0(x) = `. Alors f est d´erivable en a, et, de plus, f0(a) = `. En particulier, f0 est continue en a.
Preuve : Il faut connaitre cette d´emonstration, qu’on pourra vous demander `a l’oral. C’est une cons´equence classique du th´eor`eme des accroissements finis. En effet, par ce th´eor`eme, pour tout h, avec 0 < h ≤ b − a, il existe θ ∈ ]0, 1[ tel que
f (a + h) − f (a)
h = f0(a + θh).
Lorsque h −→ 0, a + θh → a, et, par hypoth`ese, lim
h→0f0(a + θh) = `, d’o`u lim
h→0
f (a + h) − f (a)
h = lim
h→0f0(a + θh) = `.
A propos de la question VI.3.b
Personne n’a r´epondu correctement `a cette question qui ´etait un pi`ege. Par VI.3.a on sait que, pour x ∈ ]−1, 1[, Li(x) = P+∞
n=1xn
n2. Beaucoup d’´etudiants ayant trait´e la question
´ecrivent : « et donc, pour x = 1 cela donne Li(x) =P+∞
n=1 1
n2 », ne remarquant pas que 1 n’est pas un ´el´ement de ]−1, 1[ ! Les autres ´ecrivent « Puisque la fonction Li est continue au point 1 (question 2) on a, en utilisant VI.3.a,
Li(1) = lim
x→1Li(x) = lim
x→1 +∞
X
n=1
xn n2 =
+∞
X
n=1
1
n2 · » (4)
Cette d´emonstration est fausse. Lorsqu’on ´ecrit lim
x→1 +∞
X
n=1
xn n2 =
+∞
X
n=1
1
n2 on admet (implicite- ment) que si g est la fonction d´efinie sur ]−1, 1[ par g(x) =
+∞
X
n=1
xn
n2, alors lim
x→1g(x) =
+∞
X
n=1
1 n2. Or g(x) est d´efini sur ]−1, 1[ comme somme de la s´erie enti`ere
+∞
X
n=1
xn n2·
Le th´eor`eme au programme dit que, `a l’int´erieur du disque de converence, la somme d’une s´erie enti`ere est continue. Il ne dit rien concernant la somme en un point situ´e sur la fronti`ere du disque de convergence.