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Bulletin de l'Institut du Pin [1930, n°9] · BabordNum

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(1)

V

9 (2e Sériel Paraissant le 15 dechaquemois. 15 Septembre 1930

Abonnement auBulletin (unanl

France... 35 fr.

Etranger. 50 fr. Le Numéro.

AdresserlemontantdesAbonnements à l'Institut du Pin. C. C. Bordeaux 9237

BULLETIN

DE

France... 3f50 Etranger. 5f »

L'INSTITUT DU PIN

Sous le contrôle de l'Institut des Recherches agronomiques

et rattaché à la Faculté des Sciences de Bordeaux

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SOMMAIRE

I. Articles originaux

Pages A I 36 Les forêts coloniales, par M. Meniaud

(fin) ...' 193

C I 84 Recherches sur le pinène et le nopinène,

par G. Brus (suite). 199

E I 24 Contribution à l'étude de l'action des cata¬

lyseurs sur l'allure et les produits de distillation du bois, par P. Kupferberg

(fin) 207

II. Documentation

Pages A II 9 Réactions chimiques des champignons qui

attaquent le bois (2eet3epartie), par Léo Patrick Curtin (à suivre) 209

MODE DE CIlHSSlFICHTION DE NOS DOCUMENTS

A. Généralités.

B. Récolte et traitement des résines.

G. Essences de térébenthine, terpènes et dérivés.

D. Constituants solides des résines et leurs dérivés.

/ Articles originaux. II Documentation.

E. Déiûvéschimiques du bois.

F. Cellulose de bois.

G. Documentsdivers.

Adresser in Correspondance :

INSTITUT BU FIN, Faculté Des

Sciences, 20,

Cours

Fasteur,

BORDEAUX

Le Directeur technique reçoit leslundi et mercredi de 15 heures à 19 heures.

(2)

E.

^

CONSTRUCTEUR, 149, Boulevard Victor-Emmanuel III

-

BORDEAUX

!

jj BUTGELUX et Ateliers:

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(près la roule de Toulouse)

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LES PLUS MODERNES

I APPAREILS A DISTILLER

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Distillation à feu nu

3 Distillation à vapeur

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et parlavapeur.

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pourlapréparation

despâtes térébenthines et le

traitement descolophanes

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BRA1S H

J. CANOUET

LE BOUSCAT-BORDKADX (GIRONDE)

(3)

H° 9, (cJe Série) Paraissant le 15 de chaque mois. 15 Septembre 1930.

BULLETIN

DE

\,,v

L'INSTITUT DU PIN

Sous le contrôle de l'Institut des Recherches agronomiques

et rattaché à la Faculté des Sciences de Bordeaux

A i 36

Les Forêts Coloniales

Possibilités offertes pour la production de bois-d'œuvre

etpourla production de pâte à papier,

charbon de bois et sous-produits de la carbonisation.

RAPPORT

présentéauCongrèsMétropolitainetColonial du carbone végétal

par M. MENIAUD

Administrateuren chef des Colonies, Chef du service des bois coloniaux,

au nom del'Agence générale des Colonies,

de l'Association «Colonies-Sciences»etdu Comité national des Bois coloniaux. (Lyon, Novembre 1929).

(suite*)

II. UTILISATION DES BOIS COLONIAUX DANS LES INDUSTRIES CHIMIQUES

ET DANS LA FABRICATION DE LA PATE A PAPIER

Réalisations pratiques et perspectives.

L'utilisation grandissante des bois d'œuvre colo¬

niaux dans l'industrie européenne ne peut consti¬

tuer à elle seule tout le programme de mise en va¬

leur des forêts coloniales. Puisqu'il n'est exploité,

comme bois d'œuvre, qu'un nombre relativement

f) Voir Bulletin 8. 2e série.

très restreint d'essences parmi les centaines que

possèdent les massifs boisés de chacune de nos colo¬

nies, la majeure partie de ces essences doit donc

rester sans emploi et nuire à la régénération des peuplements en bonnes espèces (1).

Toutes ces essences, dira-t-on, ne sont pas sans valeur aucune et les moins bonnes peuvent toujours

servir à la fabrication de charbon de bois, de pro¬

duits chimiques ou de pâte à papier. En principe, oui; mais, dans la pratique, on se heurte à de gran¬

des difficultés. Signalons tout d'abord que la masse de ces bois à abattre, dans les seuls chantiers exploi¬

tés en Afrique pour les bois précieux, serait formi¬

dable (des millions de mètres cubes); ensuite, que les espèces non utilisables comme bois d'œuvre sont également très mélangées et n'existent pour ainsi

dire nulle part enpeuplements purs.

Or, pour nombre d'industries chimiques, celle de

la pâte à papier notamment, il importeprécisément,

pour obtenir un prix de revient-assez bas de la ma¬

tière première, de pouvoir exploiter sur un espace restreint unfort tonnage de bois, sinon d'une même

essence, dumoins d'un très petit nombre d'essences

similaires susceptibles de donner, par un traitement identique, des rendements intéressants. C'est ce qui explique qu'une mission d'industriels s'étant ren¬

due à laCôte d'Ivoire en 1921-1922, en vue d'étudier l'installation d'usines pour la fabrication de la pâte

à papier, avait conclu, si ces usines devaient être

montées, à la nécessité absolue de procéder dans

(1) C'est ce qui a lieu, en fait, dans nos grandes possessions

forestières d'Afrique et de Guyane. En Indo-Chine, les besoins locaux, grâce à la densité de la population, sont beaucoup plus

considérables et permettent d'utiliser la majeure partie des essen¬

ces communes fournies par les peuplements.

(4)

194 BULLETIN LE L'INSTITUT LU PIN N° 9 - Septembre 1830

leur voisinage immédiat à des régénérations natu¬

relles de parasolier et même à des semis et planta¬

tions artificielles de cette essence ou d'essences ana¬

logues. Les bois propres à la fabrication du papier

sont en effet actuellement trop disséminés; ils ne constituent pas de peuplements importants ou den¬

ses et ne peuvent, même dans la zone des lagunes

où le flottage des bois vers l'usine est cependant fa¬

cile et peu coûteux, permettre d'obtenir la pâte à papier à des prix pouvant concurrencer en France

les pâtes de provenance étrangère.

•Cet exemple montre mieux qu'un long exposé la

tâche à accomplir pour aménager les forêts colo¬

niales, éliminer progressivement les essences diffi¬

cilement utilisables par l'industrie et tendre à obte¬

nir, suivant les régions, la nature du sol et les es¬

sences dominantes de chaque massif, des peuple¬

ments aussi homogènes que possible, dont l'exploi¬

tation sera infiniment plus économique que les cou¬

pes sporadiques auxquelles on est obligé de recou¬

rir actuellement.

Pour la fabrication du charbon de bois, la ques¬

tion est évidemment plus facile à solutionner. La plupart des essences sans emploi intéressant com¬

me le bois d'oeuvre peuvent convenir à cette indus¬

trie. Dans la pratique cependant, on recherchera de préférence, parmi les essences donnant les meil¬

leurs rendements, les bois de taillis, les bois de fai¬

ble diamètre, tout cè qui n'exigera pas, pour être carbonisé, un débit préalable. Dans les forêts régé¬

nérées, comme le sont la majeure partie de celles d'Indochine, la matière première de cette sorte est

abondante. En Afrique, à la Guyane, voire même à Madagascar, elle abonde aussi, ne serait-ce que dans

les anciennes plantations indigènes réenvahies par la végétation arbustive; mais elle abonde en ordre beaucoup plus dispersé; elle ne se prête pas à une exploitation économique. En forêt primaire, dont

sont encore constitués les trois-quarts des massifs,

ce qui gêne, pour favoriser la régénération des bon¬

nes essences, ce n'est ni les petits arbres, relative¬

ment peu nombreux et faciles à éliminer, ni les

branches des rares gros arbres abattus; c'est la

masse des gros arbres dont fait fi l'exploitant, ar¬

bres atteignant jusqu'à 1 m. 50 et plus de diamètre

à 4 mètres de hauteur. Ces gros bois à fente en gé¬

néral assez difficile, sont-ils utilisables pratique¬

ment pour la carbonisation ? Ce serait à souhaiter,

car l'on admet que la carbonisation ne puisse por¬

ter que sur de faibles superficies, vu la fréquence

dans les peuplements de ces gros bois sans valeur marchande, ce serait néanmoins fort intéressant qu'on put l'entreprendre dans certaines réserves

classées en vue de leur enrichissement. Elle facilite¬

rait considérablement le travail du sylviculteur.

Parmi les essences non recherchées comme bois d'œuvre dans nos colonies d'Afrique, il en existe

bon nombre qui, par leur densité, doivent pouvoir

fournir un excellent charbon de bois. Le Service des Bois de l'Agence Générale des Colonies, en ac¬

cord avec Colonies-Sciences et le Comité National des Bois Coloniaux va s'efforcer d'en faire venir

quelques billots et de les faire étudier de très près

à ce point de vue.

Nous allons passer une revue rapide de ce qui a

déjà été réalisé ou qui pourra l'être dans un avenir prochain en matière d'utilisation des bois coloniaux

dans les diverses industries chimiques :

Matières Tinctoriales»

Il n'y a guère lieu de citer que l'exploitation an¬

nuelle, par nos Colonies des Antilles, d'un millier

de tonnes environ de bois de campêche. Notre pays

qui consomme à lui seul 20 à 3O.°Q0 tonnes de ce bois, doit s'adresser pour le complément à l'Améri¬

que Centrale.

Le campêchier pourrait probablement être répan¬

du dans nos autres Colonies, notamment en Afrique

Occidentale et à Madagascar, où certains essais d'acclimatement, entrepris avant la guerre, avaient

été satisfaisants.

L'exportation de padouk ou bois corail du Gabon,,

autrefois très active, a beaucoup diminué depuis

les transformations récentes de l'industrie des ma¬

tières colorantes. Le padouk n'est plus guère de¬

mandé actuellement pour la teinture.

Parmi les très nombreuses essences encore incon¬

nues ou mal connues de nos possessions coloniales,

il est très possible qu'on en découvre d'intéressan¬

tes pour cette même industrie. L'inventaire de nos

ressources à ce point de vue est très incomplet et

nous avons peut-être des « possibilités » dont nous

ne soupçonnons pas l'importance.

(5)

BULLETIN DE L'INSTITUT DU PIN N° 9 - Septembre LV30 195

JVïatïères tannantes.

Etant donné le prix des frets, il n'est guère pos¬

sible d'importer de nos Colonies, à défaut d'extraits

obtenus sur place, que des produits bruts très ri¬

ches en tannin. C'est le cas pour les écorces de pa¬

létuvier et de quelques autres arbres, et pour une gousse fournie par un arbre de la famille

des légu¬

mineuses mirnosées du Sénégal, le « goniaké », gousse qui contient jusqu'à 40 % de

tannin.

Les écorces de palétuvier sont exjjloitées à Mada¬

gascar et donnent lieu à des exportations

intéres¬

santes (9.0001 à 10.000 tonnes annuellement). Elles pourraient être exploitées également au

Cameroun

et au Gabon où les peuplements de palétuviers sont

assez importants et sont exploités pour lebois,

alors

qu'à Madagascar on considère le bois comme

étant

sans intérêt pour l'industrie. Il est vrai que les

palé¬

tuviers de Madagascar n'atteignent pas dé fortes

dimensions. Quant aux goussesde « Goniaké », l'ex¬

portation qui avait atteint 1.000 à 1.500 tonnes en

1921 et 1922 a complètement cessé. Elle pourrait

-être envisagée à nouveau.

Certaines variétés d'Eucalyptus et de Mirnosées

fournissent une écorce également très riche en tan¬

nin. Les unes et les autres pourraient être répan¬

dues dans nos Colonies.

Les Eucalyptus fournissent au surplus

d'excel¬

lents bois d'oeuvre et leurs feuilles sont très recher¬

chées tant pour les emplois pharmaceutiques que

par l'industrie des parfums. Des

peuplements ont

été créés en Algérie; ils sont loin d'avoir l'impor¬

tance de ceux d'Australie et du Brésil, mais un vaste champ s'offre dans toute l'Afrique du

Nord à

leur extension.

Des peuplements de mimosas ont été créés par

ailleurs à Madagascar (en vue surtout de la pro¬

duction de bois pour le chauffage des

locomotives)

et au Maroc. On projette d'en créer également en

Guinée. Les écorces des bois exploités pourront pro¬

bablement être envoyées en Europe, après prélève¬

ment des quantités nécessaires aux industries

loca¬

les de tannage.

Pâte à papier.

De nombreuses essences coloniales ont été étu¬

diées pratiquement en vue de leur emploi pour

la

fabrication de la pâte à papier, mais l'industrie pa- petière ne s'est pas encore appliquée à l'utilisation

en grand de nos matières premières coloniales.

Sauf en Indochine où ont été installées, en 1917,

deux usines pouvant produire respectivement 150

et 250 tonnes de papier par mois et qui utilisent

surtout le bambou, aucune exportation des peuple¬

ments sylvestres de nos colonies n'a encore eu lieu

pour la papeterie. La raison principale réside, nous

l'avons vu, dans l'hétérogénéité de ces peuplements.

Nul doute cependant que les difficultés signalées puissent être surmontées assez facilement et qu'on puisse obtenir en très peu d'années, avec la puis¬

sance de végétation que l'on observe dans la forêt équatoriale, des massifs homogènes d'essences ten¬

dres et riches en cellulose, donnant toute satisfac¬

tion pour l'industrie dont il s'agit.

Les recherches faites jusqu'à présent ont porté

sur de très nombreuses essences, tant dans les ate¬

liers et laboratoires des usines Bergès et Navarre, qu'à l'Ecole de papeterie de Grenoble et dans

diffé¬

rents laboratoires officiels, notamment celui de

M. le Professeur Heim de Balsac (1).

La question est importante. Nous importons bon

anmal an, de l'étranger, pour 600 millions de francs

environ de pâtes de bois chimiques ou mécaniques.

Fabriquer ces pâtes de bois dans nos Colonies nous

ferait donc réaliser une économie sérieuse et une belle opération pour l'amélioration de notre balan¬

ce commerciale.

Carbonisation et produits de distillation.

Un peu partout, dans nos Colonies, les

indigènes

fabriquent, en petites meules

forestières,

du

char¬

bon de bois pour leurs besoins personnels. En

Indo¬

chine cette industrie a même pris une assez grande

extension et certaines régions de Gochinchine et du

Cambodge fabriquent au surplus pour

l'exporta¬

tion sur les paysmalais ou chinois du voisinage.

La

carbonisation constitue donc dès maintenant, en Indochine, un débouché sérieux pour l'utilisation

(1) Le parasolier, déjà abondant à la Côte d'Ivoire, au Cameroun

et au Gabon, a retenu particulièrement l'attention des industriels.

11 croît avec une rapidité prodigieuse et il serait facil»d'aménager

autour d'une usine des superficies uniquement peuplées de cette

essence et dont les coupes pourraient avoir lieu tous les quatre

ou cinq ans. C'est pour en signaler l'intérêt qu'une notice sur le

parasolier et son emploi en papeterie a été imprimé par l'Institut

National d'Agronomie coloniale sur papier fabriqué avec cette-

essence.

(6)

196 BULLETIN DE L'INSTITUT DU PLN 9 - Septembre 1930

des sous-bois et des déchets d'exploitation de bois d'œuvre.

La Guyane exporte également quelques centaines de tonnes de charbon de bois sur Es Antilles; par contre, la consommation locale est infime.

Nos autres Colonies fabriquent très peu et n'ex¬

portent rien.

En Coehinchine, existe par ailleurs une impor¬

tante installation industrielle (celle de la Société Bienhoa), organisée pour produire quotidiennement

15 à 20 tonnes de charbon de bois et pour tirer parti

des sous-produits (acétone, alcool méthylique, gou¬

dron, etc...). Pendant la guerre, l'usine a envoyé en France des pyroligneux, mais actuellement toute sa

production est écoulée sur place.

C'est la seule organisation à signaler dans nos Colonies pour la fabrication industrielle du charbon de bois.

•.v

**

La carbonisation, dans nos principales Colonies forestières, est donc très loin d'avoir pris un déve¬

loppement en rapport avec les possibilités offertes par les bois dont on peut actuellement tirer parti.

Si, pour l'Indochine, pour la Guyane et pour Madagascar, la fabrication peut être développée

pour l'exportation, en raison du voisinage de pays à population dense et à boisements insuffisants, il

n'en est pas de même pour l'A. O. F., l'A. E. F. et

le Cameroun, à proximité desquels ne se trouve

aucun pays importateur.

On peut retenir cependant comme débouchés pos¬

sibles pour ces Colonies, les Iles Canaries et Madè¬

re, le Sénégal et la zone cotière du Maroc; malgré qu'ils doivent être assez restreints, ces débouchés doivent retenir notre attention.

On doit envisager également, et ceci pour l'en¬

semble de nos possessions coloniales, l'utilisation

du charbon de bois pour l'alimentation de gazogè¬

nes, dont l'emploi devrait être généralisé pour le

fonctionement des moteurs de toutes sortes (véhi¬

cules automobiles, tracteurs, machines fixes, etc.).

L'emploi de fours mobiles à carboniser, dont la construction est maintenant bien au point, facili¬

tera beaucoup cette utilisation et permettra d'obte¬

nir des rendements élevés sans nécessiter (fait très

important pour les Colonies) de main-d'œuvre spé¬

cialisée comme pour la carbonisation en meules.

L'essence coûteaux Colonies beaucoup plus qu'en Europe; les causes d'évaporation sont très grandes..

Son emploi dans les moteurs à explosion est par suite très onéreux.

Le charbon de bois, brûlé dans les foyers des

chaudières alimentant des moteurs à vapeur sans, condensation et sans surchauffe (c'est le cas des locomobiles, des petites locomotives et des camions à vapeur) n'est transformé en énergie mécanique

quepour 7 % au plus de son énergie calorifique.

En brûlant directement du bois, on obtient à peu près le même rendement, mais ce bois est encom¬

brant, pondéreux. Soit cuit, soit cru, la production

de l'énergie dans la machine à vapeur est toujours,

coûteuse en partant du carbone végétal.

Au contraire, le charbon de bois transformé en

gaz pauvre peut fournir, dans un moteur à explo¬

sion, jusqu'à 25 % d'énergie mécanique. Lorsque le

moteur est peu comprimé, c'est le cas des moteurs à essences, il fournira facilement 20 % c'est-à-dire trois fois plus que le rendement d'un moteur à va¬

peur à échappement.

Il résulte qu'en transformant le carbone fores¬

tier en gaz pauvre, on réalise une énorme économie

de matière première pour la production de l'éner¬

gie mécanique (1).

De plus, le charbon de bois fabriqué sur place en

pleine forêt est bien plus facilement transportable

que le bois, surtout si l'on prend la précaution de

le concasser ou de l'agglomérer.

La matière première, nous l'avons vu, est exces¬

sivement abondante dans certaines de nos Colo¬

nies et peut servir facilement au ravitaillement des Colonies voisines moins favorisées (la Côte d'Ivoire

(1) On doit signaler ici l'intéressante publication qui a été faite,

en A. E. F. par la Compagnie Minière du Congo. La force motrice- u'ilisée par cette Société est fournie exclusivement par des gazo¬

gènes à charbon de bois.

Ce charbon est obtenu soit par carbonisation en meules, soit à l'aide d'appareils spéciaux à combustion continue et permettant la récupération du goudron et de pyroligneux contenant une forte proportion (11 %) d'acide acétique.

Le charbon de bois obtenu au moyen de cet appareil revient net à 0 fr. 15 le kilog; 1.200 grammes au maximum suffisent à pro¬

duire un kilowatt.

Les usines ne sont cependant pas placées en zone forestière; le bois n'est pas très abondant dans le voisinage et la Société, dont les besoins sont assez grands, en étais de mine notamment, se

préoccupe de constituer des massifs denses d'essences indigènes, parmi lesquelles un accacia à tannin très intéressant.

La Compagnie Minière du Congo fait également pour ses camions à gazogènes des agglomérés et des briquettes flambantes par com-, pression, après addition de produits résiduaires de matières grasses.

- 10

(7)

BULLETIN DE L'INSTITUT DL PIN 9 -Septembre 1930 197

peut, par exemple, ravitailler en charbon de bois

unebonne partie de l'A. O. F.).

L'utilisation des déchets forestiers (2) pour la production du carbone végétal constitue donc, dans

nos Colonies, une source inépuisable de richesses.

Loin d'être préjudiciable à la forêt, du moins à la

forêt dense, cette utilisation en facilitera l'améliora¬

tion. Elle débarrassera les massifs de ces déchets dont l'accumulation est nuisible à la régénération

et à la multiplication des essences de choix.

Il est bien certain que les meilleures méthodes de

création de production et d'utilisation du carbone végétal aux Colonies peuvent différer des procédés métropolitains; mais il est certain aussi que les

forestiers coloniaux pourront, dans bien des cas,

s'inspirer de l'expérience métropolitaine.

L'énergie à bon marché est devenue depuis un siècle la cause la plus certaine de la prospérité des principaux pays civilisés. Or, nos Colonies, qui uti¬

lisent la houille ou l'essence d'importation pour ali¬

menter des moteurs ou des générateurs, ne peuvent

avoir des moyens de transport économiques. Leur développement en est considérablement retardé.

Permettons-leur d'utiliser en grand ce carburant

bon marché qu'est le charbon de bois. Ce faisant,

nous leur rendrons un immense service.

VŒUX

proposés à l'examen du Congrès*

1° En ce qui concerne laproduction coloniale . .

de bois d'œuvre

Le Congrès, devant la nécessité de mettre réelle¬

ment en valeur les forêts coloniales et de les faire contribuer davantage au ravitaillement de la Métro¬

pole en bois d'oeuvre, émet le vœu que des mesu¬

res soient prises pour favoriser dans toute la mesu¬

re du possible :

a) l'exploitation intensive et rationnelle, dans les peuplements concédés, de toutes les essences recon-

(2) Les coaues de noix de palme fournissent aussi un charbon -de bois de toute première qualité, véritable grain «d'anthracite».

On les utilise dans ce but dans la Colonie portugaise de l'Angola.

nues intéressantes et déjà agréées par l'industrie européenne;

b) l'installation près des ports d'embarquement

de nombreuses scieries à grand débit pour le sciage

sur place, avant expédition, de tous les bois expor¬

tés autres que ceux destinés au tranchage ou au

déroulage; l'envoi de bois débités devant avoir pour effet de faire réaliser uneforte économie sur le fret, par une réduction sensible des tarifs et par un encombrement moindre pour une même quantité

de bois utilisable; de rendre possible, en outre, le transport maritime de nombreuses essences qui

sont sujettes à échauffement ou piqûres d'insectes,

si elles n'ont préalablement été sciées et partielle¬

ment séchées;

c) la solution des divers problèmes ayant fait l'objet de vœux au dernier Congrès International du

Bois Lyon 1928 vœux restant pour la plupart

d'actualité et dont l'aboutissement complet est sus¬

ceptible de provoquer, indépendamment du débi- tage sur place, un réel développement de la produc¬

tion de bois coloniaux;

d) la conservation et l'amélioration des massifs boisés, notamment de ceux qui sont faciles à exploi¬

ter pour l'exportation de bois, en vue d'une produc¬

tion progressivement développée d'essences de

choix.

La réalisation de ce vœu est en grande partie

subordonnée à l'amélioration de l'outillage écono¬

mique des Colonies forestières, notamment des ports et rades et des moyens d'embarquement, ainsi qu'à l'organisation plus complète des services fo¬

restiers. Le Congrès ne saurait trop attirer l'atten¬

tion des administrations coloniales intéressées sur

l'urgence des dispositions à prendre à ce double:

point de vue.

2° En ce qui concerne l'utilisation des sous-bois

et des déchets d'exploitationpour la fabrication

de carbone végétal et autres produits

Le Congrès envisageant tout l'intérêt que peut présenter pour la mise en valeur des Colonies et le développement général de leurs productions, l'uti¬

lisation de moteurs fonctionnant économiquement

à l'aide de gazogènes, non seulement pour les véhi¬

cules automobiles, mais aussi pour les chemins de

(8)

198 BULLETIN DE L'INSTITUT BU PIN 9 - Septembre 1930

fer, la navigation intérieure et les usines de toutes sortes, émet le vœu :

a) que des encouragements soient donnés sous des formes diverses, dégrèvement de taxes d'impor¬

tation ou d'impôt, par exemple, aux entreprises

coloniales utilisant les moteurs dont il s'agit;

b) que les administrations coloniales donnent elles-mêmes l'exemple, en substituant peu à peu des

automotrices et des moteurs à gaz pauvre aux loco¬

motives et diverses machines assurant les services

publics et fonctionnant soit à la vapeur, soit aux

essences ou pétrole;

c) que les facilités les plus grandes, en zone de

grande forêt, soient accordées aux entreprises de- carbonisation; en premier lieu, que la coupe des

bois nécessaires, sous le contrôle des services fores¬

tiers, soit exonérée de toutes taxes ou redevances.

Le Congrès fait d'autre part confiance aux Admi¬

nistrations coloniales intéressées, pour que des faci¬

lités soient également accordées à toutes les entre¬

prises ayant pour objet l'utilisation, soit de certai¬

nes essences forestières pour la fabrication de pâte

à papier, soit, d'une façon plus générale, des sous- bois, déchets d'exploitation ou gros arbres d'essen¬

ces non recherchées comme bois d'œuvre, pour la

fabrication de produits chimiques.

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(9)

BULLETIN DE L'INSTITUT DU PIN 9 - Septembre 1930 199 G i 8

RECHERCHES

SUR LE

PSNENE ET LE NOPINÈNE

par M. Georges Brus

docteur es-sciences. Assistant àla Faculté des Sciences de Toulouse

(suite)O

Ascensions capill. (en min) Densités fraction t 57» t=80° t= 100»

(acétone) (benzène) (eau) d-27 dso dioc

103.7 97,1 90,0 0,8400 0,8218 0.807 D5 103 97,2

»

» » » »

Dio 103.6 90,0 0,8398 0,8219

»

»

Dis 103.7 97,2 » » »

D2O 103.7 97.2 90,3 0.8401 0,8218 0,805 d25 103,7 97,2 90,6 0,8402 > » Gt 103 97.1 90,2 0,8399 0,8216 »

Gio 103.7 » » » » »

G2O 103.7 97.2 90,0 0 8402 0,8219 0,806

G2(J 104 97,2 » > » »

RL 1(3.7 97,2 90,0 0,8400 0,8218 »

r2 103.7 97,2 90,0 » » »

r3 103.6 97,2 89,8 0.8399 0.8399 »

Fy Rs sont des mélanges inactifs de camphène

droit et gauche :

Ri = 52°/0 de Dis + 48 % de G10 R2 -- 53% de D25 + 47 % de G20

R3 = 53,6 °/o de D25 + 46,4 o/0 de G25

Les dénivellations sont bien des fonctions linéai¬

res de la température; leur constance suffit à affir¬

mer que les diverses fractions contiennent toutes

des produits de même poids moléculaires, les den¬

sités étant sensiblement les mêmes, et que le cam¬

phène raeémique n'existe pas (en réservant le nom de raeémique à la combinaison d'une molécule de

droit et d'une molécule de gauche, àpropriétés phy¬

siques différentes de celles des œnantiomorphes).

Le poids moléculaire, calculé d'après la formule précédente, pour D2Ô par exemple, est M = 140 (C10H1G = 136).

(*)Voir BulletinnosG5, 6(1;1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 2« série

2. En quelle proportion existe le constituant de tête ?

Considérons l'allure des courbes des constantes

(fig. 8 et 9) : l'augmentation du pouvoir rotatoire,

d'abord rapide pour les premières fractions (56° de à et de à G12), devient plus faible à partir

des fractions 11 ou 12 (9° de D1. à D0"9, 10° de G

12

à G28); toutefois, elle est continue jusqu'à la fin de

la distillation et les courbes des rotations ne pré¬

sentent pas de palier. Les variations des indices et des points de solidification ont la même allure :

leurs différences, importantes pour les fractions de tête, deviennent ensuite très petites. Ces courbes

montrent que le constituant de tête est extrême¬

ment difficile à séparer du camphène et paraît exis¬

ter, en petites quantités, jusque dans les dernières fractions.

J'ai essayé de contrôler la pureté des diverses

fractions (7), par cristallisation fractionnée suivie d'un essorage rapide.

Le camphène est fondu dans un tube d'une cen¬

trifugeuse (8) qui est aussitôt mise en marche; les cristaux (B) qui se forment par refroidissement, s'agglomèrent au fond du tube; après 2 à 3 minutes

de centrifugation, on décante la partie encore li¬

quide (A). Voici les résultats obtenus avec les frac¬

tions D;i, Duet D26 .

D3

F,36q Mj = +27°25 [«h= + 31 "45

D3a

F.27°5[a]j - + 24037[of]v= + 28°2

d3.b

F.39°4[a]j = +40°62[av= + 47°40 D14

F44°1 [a]j = 67u65 [a]v = 77°95 D14.a

F.43°7[de]j = +60°I2[a]v =-f 69°5

D|4.B

F.44°3[of]j = + 70°75 [a], = + 81°62 D26

F.45° [«b= 76°37 [a]y= 87065 l)26.A

F.45°[a]j zz: -J- 75°25[a:]v= + 86°,50

1)26b

F.45°2[a]j =+ 77°31[à]v= + 88°82

(7) Dans ce but. j'ai essayé aussi de mesurer leurs viiesses de cristallisation dans un tube étroit et mince; mais je n'ai pu main¬

tenir le camphène en surfusion assez longtemps pour faire des mesures; de nombreux germes cristallins apparaissent en même temps, et la cristallisation se propage dans tous les sens, assez lentement d'ailleurs. Le pouvoir de cristallisation spontanée du camphène paraît trèsgrand. Voir Bouasse, Thermondijnamique, t. 1, p. 189, et, pour la mesure des vitesses de cristallisation du pinèntv'j

et du nopinène, Darmois, Thèse, Paris, 1910, et Dupont et Désg'1%

bres, Bull. Soc. Chim., t. 33, p. 1.252 (1923). /%•

(8) L'appareil employé était une centrifugeuse Copaux, /ame¬

nant, dans levide à 6.000 tours par minute. fftr'Ç

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