Dimanche 14 Mai 1905 Bureaux: R u e de la S e r r e , 58

. ' .

Vingtième Année. — N° 38

P r i x du n u m é r o : 10 centimes

Dimanche 14 Mai 1905 Bureaux: R u e de la S e r r e , 58

S U I S S E

ABONNEMENTS

Un an Sii mois:

Suisse . . . . Fr.6»— Fr. 3»—

Union postale » 12»— » 6»—

On s'abonne a tons les bureaux de poste

Paraissant le Jeudi et le Dloaasaâ i 11 Chaux de-Fonds

A N N O N C E S

suisses 20 cf., offres et demandes de place 10 et. la ligne, étrangères 25 centimes la ligne

Les annonces se paient d'avance.

Organe de la Chambre suisse de l'Horlogerie, des Chambres de commerce, des Bureaux de contrôle et des Syndicats professionnels.

Les Consulats suisses à l'étranger reçoivent le j o u r n a l .

Bureau des Annonces: HAASENSTEIN & VOGLER, 32, rue Leopold Robert, CHAUX-DE-FONDS et succursales en Suisse et à l'étranger.

Durée du travail le samedi

Lui fédérale complétant la loi fédérale sur le travail dans les fabriques du 23 mars 1877.

L'Assemblée fédérale de la Confédération suisse,

Vu l'article 34 de la Constitution fédérale;

Vu le message du Conseil fédérale du 14 novembre 1902,

décrète :

Article premier. — Dans les établisse- ments industries-srarrris àHa^1sr"-5ttr "tes- fabriques, ta journée de travail, le samedi et la veille des jours fériés légaux, ne doit pas dépasser neuf heures, y compris le temps nécessaire pour les travaux de net- toyage, ni se prolonger, en aucun cas, après 5 heures du soir.

Art. 2. — Il est interdit d'éluder, en don- nant aux ouvriers du travail à faire à do- micile, la limitation de la durée du travail fixée à l'article 11 de la loi sur les fabriques et à l'article 1

^er

de la présente loi.

Art. 3. — Les dispositions de l'article 1

er

ci-dessus sont applicables aux exploitations qui doivent interrompre le travail les diman- ches et les jours fériés, mais qui sont auto- risées à le continuer la nuit, conformément à l'article 13 de la loi sur les fabriques. Le Conseil fédéral a toutefois le droit d'établir une exception pour les exploitations qui justifient de la nécessité du travail de nuit

la veille des dimanches et des jours fériés.

Art. 4. — Les dispositions de l'article 1

er

ne sont pas applicables:

a) aux ouvrages accessoires prévus par l'article 12 de la loi sur les fabriques;

b) aux procédés de fabrication pour les- quels l'autorisation de travailler sans inter- ruption est accordée à teneur des articles

13 et 14 de la loi sur les fabriques (travail du dimanche).

Art. 5. — L'autorisation de prolonger d'une manière exceptionnelle et passagère la journée de travail,- le samedi et la veille des jours fériés légaux, peut être accordée pour toutes les industries s'il est établi que des circonstances impérieuses rendent la prolongation nécessaire. L'autorisation ne

peut être accordée que flour deux semaines au plus.

Le Conseil fédéral désignera en outre les industries qui, en raison de leurs conditions particulières d'exploitation, peuvent obtenir, par d'autres motifs et pour une plus longue durée, l'autorisation de prolonger la jour- née de travail le samedi,

Il appartient aux autorités cantonales dé- signées dans l'articles 1J, alinéa 4, de la loi sur les fabriques d'accorder ces autorisa- tions.

Arh-^^^^^r^~dibpustttorrs-eyectitorre5^et

^J

pénales (artr 17 et 19) dé la loi sur les fa- briques sont aussi valables pour la pré- sente loi.

Sont abrogées les dispositions de la loi sur. les fabriques qui sont contraires à la présente loi.

Art. 7. — Le Conseil fédéral est chargé, à teneur des dispositions de la loi fédérale du 17 juin 1874, concernant les votations populaires sur les lois et arrêtés fédéraux, de faire publier la présente loi et de fixer la date de son entrée en vigueur.

* •

L'article 2 de cette loi soulève de telles difficultés d'application qu'il restera lettre morte dans la plupart des cas.

Il parait logique de -dire qu'un chef de fabrique n'a à se préoccuper que des seuls ouvriers qu'il occupe dans ses locaux de fabrique. Il n'en est pas moins vrai que l'article 2, qui interdit de donner aux ou- vriers, etc., crée une équivoque; car, stricte- ment parlant, il signifie qu'un chef de fa- brique n'a pas le droit de donner du tra- vail à faire à domicile, à des ouvriers de fabriques quelconques, sinon même à des ouvriers quelconques travaillant ailleurs que dans des fabriques.

Il y a donc nécessité à.être fixé sur l'in- terprétation exacte à donner à ces mots aux ouvriers.

a) S'agit-il, pour chaque chef de fabrique, des ouvriers qu'il occupe- dans ses. locaux de fabrique?

b) S'agit-il d'ouvriers travaillant dans n'importe quel établissement soumis à la loi sur les fabriques ?

c) Ou encore, a-t-on voulu viser des ou- vriers quelconques, travaillant dans des fa- briques, dans des ateliers non soumis à la loi ou à leur domicile particulier?

Dans le premier cas, il suffira, pour élu- der la loi, de „combiner les patrons", pour nous servir de l'expression employée lors de la discussion aux Etats. Le patron X., donnera du travail à domicile aux ouvriers du patron Z., et réciproquement.

Dans le second, et dans le troisième cas, on porte atteinte au travail à domicile, ce dont on^s'est'énerglqxiënîênr défendu. I I a été reconnu que, dans la plupart des. cas, le travail porté à domicile par dès ouvriers de fabriques, est exécuté avec l'aide de per- sonnes de la famille, sinon entièrement,par

e l l e s . . •; ,v.

On peut donc s'attendre à de grosses difficultés d'application et il importe, avant tout, d'être fixé sur la signification exacte de l'interdiction que comporte l'article 2 de la nouvelle loi.

La protection des apprentis

dans le canton de Neuchâtel E x t r a i t s des r a p p o r t s des J u r y s d'examens

( Suite)

Démontage, repassage, remontage, échdp pements. — Dix apprentis pepasseurs-remon-

leurs et seize apprentis faisa-ûrs d'échappements

se «ont présentés à l'exarheri. 1 Ce concours est dé ceux dont les conditions on.

beaucoup changé depuis l'origine de Ja survfil.

lance officielle dos apprentissages. Dans les pre miéres années, les experts ont pu se montrer très coulants mais, nu fur et à mesure que le public horloger a mieux connu l'institution des exa- mens d'apprentis, le jury a dû remonter ses exi- gences afin que la possession du diplôme devint une garantie réelle de savoir-faire horloger.

D'autre part, loul le possible a été tenté pour donner aux apprentis les moyens de se mieux préparer à l'examen.

Ce qui est demandé aujourd'hui des apprentis est encore un minimum des connaissances né- cessaires à déjeunes ouvriers et, cependant, une fois de plus, le jury doitconslater qu'un très pplil nombre des enndidats peut satisfaire aux exigen- ces les plus élémentaires d'un examen.

Le mal a des racines trop profondes pour être

extirpé par l'application de la loi sur la protec-

tion des apprentis; il a son origine dans la dis-

parition des bons petits ateliers d'autrefois, dans

3(H L A F E D E R A T I O N ; H O R L O G E R E S U I S S E

M

l'insuffisance des prix payés aux horlogers occu- pés à domicile et dans ia mauvaise qualité du travail donné à ces ouvriers qui, sans cesse mis en concurrence entre eux par les fabricants, ne peuvent avoir qu'un but, celui imposé par les nécessités de la vie, c'est-à-dire de pousser leurs apprentis à l'habileté quantitative, exclusivement.

Les m a u r e s d'apprentissage particuliers que leurs aptitudes spéciales mettent au-dessus des conséquences de celle lutte malheureuse sont en trop petit nombre pour que leurs efforts — aux- quels nous rendons un juste hommage — puis- sent enrayer la décadence de l'horlogerie en tant qu'industrie domestique. Est-il besoin de répéter le g a r d e à - v o u s dont nos rapports se sont fait l'écho depuis nombre d'années?

C'est vers l'Ecole d'horlogerie, institution or- ganisée p >ur former de bons éléments et large- ment ouverte aux pauvres comme aux riches, que les familles et les tuteurs des futurs appren- tis doivent tourner les yeux.

Les pères de famille qui sont obligés, por suite . de leur faible salaire, d'envisager l'apprentissage

au point de vue de ses résultats productifs immé- diats objecte « q u e les apprentis ne sont pas à même de gagner leur vie au sortir des écoles d'horlogerie et que celles-ci sont bonnes seule- ment pour ceux qui ont les moyens d'acquérir l'habileté à leurs dépens chez un premier patron».

Cet argument repose sur un fond de vérité.

L'école ne poul pas donner aux apprentis, en même temps que le souci des soins dans le détail et des connaissances générales assez étendues, l'habileté de production qui caractérise l'apprenti de l'atelier où l'on ne fuit qu'un travail, toujours le même, avec la préoccupation constante d'arri- ver à livrer au prix des concurrents les plus ha- biles.

Sauf de rares exceptions, l'apprenti de l'école d'horlogerie est incontestablement supérieur, sous tous les rapports, à celui de l'atelier mais sa supériorité, en tant que main-d'œuvre, ne s^ffirme qu'après un certain stage de pratique.

L'intervalle qui sépare la sortie des écoles d'horlogerie du moment où le jeune ouvrier sera en étal de rendre lous les services qu'on peul at- tendre de lui dans la pratique industrielle est une période critique que nous avons le devoir de lui aider à traverser victorieusement.

?« --.Nous.-.a.YQQSi CM A'y^a^i^.o-d^dj^^seç, danç çc^

but, de chaleureux appels a' tlcsTa'briéân'ïs êl'à' des ouvriers horlogers. Les fabricants peuvent faire la plus grande part, en passant, avec les

• élèves sortant des écoles d'horlogerie, des con- trais d'une certaine durée — un à deux ans par exemple — fixant un salaire convenable et cal- culé de telle sorte que si la rétribution est supé- rieure, au début, à la valeur du travail produit, la compensation se fasse par la mieux-value de ce travail dans les mois suivants.

Si deux choses sont de nature à décourager les parents disposés à envoyer leurs fils dans (les écoles d'horlogerie, comme aussi les jeunes gens sortis de ces dernières, c'est d'abord l'in- suffisance des premiers gains offerts par les pa- trons puis les critiques inconscientes de quelques praticiens, formés à la méthode qui disparait avec les ateliers d'il y a vingt ans, et qui ne sem- blent pas se rendre compte des progrès accom- plis pur les écoles d'horlogerie, dont la discipline et l'enseignement, sans cesse améliorés, sont au- jourd'hui de sûres garanties de succès pour tout

élève intelligent et travailleur.

Les organes chargés de la surveillance des apprentissages continueront à vouer toute leur sollicitude aux apprentis placés en dehors des écoles, cela est certain, mais nous n'aurions pas pu passer sous silence les remarques qu'on vient l de lire.

(A suicre).

premier lieu, que la discussion ail lieu dans les associations et d,ans les organisations ainsi que dans des assemblées,publiques. Le résultat de ces discussions devra, être renvoyé, aussi complet que possible, aux inembres de la commission soussignée. Il serait aussi à désirer que les pro- cès-verbaux complets fussent publiés dans les j o u r n a u x . ; •

Nous prions chaque association, chaque orga- nisation, chaque section d'organiser de ses réu- nions le plus rapidement possible. Dans le cas où le besoin s'en ferait fentir, la commission est toute prête à fournir des rapporteurs. Mais il vaut évidemment mieux que les organisations elles-mêmes désignent les hommes dont elles ont besoin.

Nous espérons que_.nolre appel n'aura pas été adressé en vain.

Salutations frajernelles.

La Commission nommée par ia Fédération oneriere suisse et la Fédération suisse des syndicats professionnels :

Dr Sluder, conseiller national, Winler- thour, H. Greulich, conseiller national, Zurich, A. Gulame, secrétaire de la F. S.

S. P. à Berne.

Tableau comparatif des poinçonnements

effectués et des essais faits par les bureaux de contrôle des ouvrages d'or et d'argent depuis l'entrée en vigueur de la loi fédérale sur le contrôle, soit de 1882 à 1904.

•

Revision de la loi sur les fabriques

A toutes les associations et organisations de la Fédération suisse des syndicats profes- sionnels.

•'•'-• Ghers eamarades, -'.-.' . La question de la revision de la loi sur les fa- briques est devenue plus que jamais d'une impé- rieuse nécessité. Déjà le Conseil fédéral a éla- boré un nouveau projet de loi. Il est donc gran- dement temps que celte question soit également discutée dans tous ses détails par la classe ou- vrière. Une commission nommée par la Fédéra- ' lion suisse des syndicats professionnels a été

chargée de diriger l'agitation. Il faut en tout

Année

•1882 1883 1884 1885 1881) 1887

•1888 1889 1890 1891 1892

Boîtes démontres Objets de bijou- Essais de lingots d'or et d'argent terie et d'orfèvre- d'or et d'argent

poinçonnées- Pièces*) 911,307.

1,101,055 1,174,720 '1.021,83 F 1,289,631) 1,547,942 1,941,274 2,502,019, 2,017,414 2,283,130 2,-148,529"

18ij3 2,3(j4,OOL

poinçonnes Pièces

48,549 45,653 52.994 42,553 35,472 30,891 40.912 41,917 37,725 30,851 40.039 35,752

Nombre 11,435 10,738 13,052 14,259 14,010 15,156 14,309 14,005 15,142 15,043 14,201 15,249 1895

1890 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904

2,504,000 3,274,743 3,372,702 3,570,229 3.084,557 4,035.521 4,383,828 3,283,172 3.012,988 3,287,437

32,505 30,887 30,795 40,800 71.427 80,119 71,971 72,700 70,054 70,420

14,140 15,978 15,957 17,787 . 18,701 19,207 20,514 19,104 18,451 18.390

*) Dans ces chiffres, le '/6 environ représente les boites d'or et les '/5 représentent les boilcs d'argenl.

En ce qui concerne spécialement l'exercice faisant l'objet do ce rapport, le tableau compara- tif annuel donne pour choque bureau le chiffre des boites de montres et des objets de bijouterie et d'orfèvrerie poinçonnés, celui des boiles de montres refusées au poinçonnement et le nom- bre de lingots d'or et d'argent essayés.

La valeur intrinsèque des objets essayés et poinçonnés, calculée approximativement, se monte à la somme de 32 millions de francs pour

l'or et de près de 0; millions de francs pour l'ar- gent.

Les taxes réglementaires de poinçonnement et d'essais perçues par les bureaux pendant l'exer- cice de 1904 ont produit un total de recettes de fr. 311.000,75. Les dépenses se sont élevées à fr. 220.0.19.19, laissant ainsi un excédent de re- celtes de fr. 90.367J56, que les cantons, les com- munes cl les associations intéressés.ont réparti, avec noire assentiment, à des établissements et à des œuvres d'utilité publique.

(Extrait du Irapporl du Département fédéral du\commerce et de l'industrie).

L'Exposition de Liège

Le roi Leopold a visité jeudi l'exposition.

Il a été reçu à la section suisse par M. Boil- lot-Robert, consul de Belgique à Neuchâtel et M. le professeur de Senarclens, commis- saires généraux. La section sera terminée

dans deux jours. Le salon de sculpture de l'Oberland est très admiré. L'ouverture de la section de l'horlogerie est attendue pour la semaine prochaine.

Fédération des monteurs de boîtes Le comité central de la Fédération des ouvriers monteurs de boites a décidé de re- courir au Tribunal fédéral contre le juge- ment du tribunal des prud'hommes, qui a condamné les ouvriers pour avoir cessé le travail sans avertissement légal, lors de la dernière grève.

Le comité a chargé le D

r

Brüstlein, avocat à Berne, de soutenir ses intérêts.

Actions, obligations, avantages, désavantages, valeurs de placements

L'Unioniste, organe de l'Union commerciale de Neuchâtel, publie sous ce litre, un intéressant travail, qui a oblenu un premier prix au con- cours de 1904.

I

Il faudrait avoir des qualités d'investigateur particulières pour arriver à développer d'une fa- çon complète le sujet imposé.

Ces qualités, je ne les possède pas, lanl s'en faut, et je vous avouerai franchement que l'en- vergure do la lâche m'a un peu ejfpayé.

Vous me pardonnerez dès lors, si, malgré mon intention, je ne parviens pas à exposer sous vos yeux, d'une façon parfaite les différents points que comporte celte étude.

Toutefois, je m'efforcerai d'être aussi clair et concis que possible, loulen cherchant à atténuer l'aridité inhérente à un travail de ce genre.

Ceci posé, j'aborde mon sujet.

Les actions et obligations, appelées en terme général valeurs mobilières, ont leur histoire, ainsi que toutes choses.

J'aurais voulu vous éclairer sur les premières époques où celles-ci firent leur apparition et vous donner, en quelque sorte."un'vériiiiblé'lîisCoïique de leur passé.

Hélas, malgré les recherches laborieuses fai- tes dans ce but, j ' a i dit bientôt abandonner cetle idée, n'ayant à ma portée aucun document qui me renseignât à ce sujel.

J'ai donc dû m'abstenir de vous parler de leur origine, d'une façon exacte et me bornerai à je- ter un coup d'œil rétrospectif, pour relever quel- ques particularités qui caractérisent ces litres.

Ver» le quinzième siècle, la forme de tilrcs que nous possédons actuellement n'était pas connue.

Il existait des foires importantes sur les princi- paux points de l'Europe et les engagements se faisaient au moyen de billets ou acceptations.

Les actions et les obligations n'ont commencé à jouer un rôle important au point de vue com- mercial qu'aux XVI0 et XVIIe siècles. Mais ce n'est que vers 1855 et à partir do celle date que la vie économique et financière est entrée dans une ère nouvelle.

L'esprit d'association, l'anonymat, n'avaient pas eu, jusqu'alors à s'exercer sur les champs illimités que leur ont ouvert, depuis, les grandes applications de lu vapeur et de l'électricité.

C'est donc depuis ce momenl-là que dale la création d'entreprises qui comprennent à cette heure des branches multiples de l'activité hu- maine.

La création de ces entreprises ayant nécessité des capitaux énormes, il a fallu procédé à une foule d'émissions et d'emprunts nouveaux qui formèrent une quantité prodigieuse d'actions et d'obligations.

Que l'on essaie un instant de se faire une idée de l'accumulation de lous ces litres! Leur juxta- position constituerait, sans nul doute, un ruban assez long pour faire le tour du monde.

A l'heure actuelle on évalue à plusieurs cen- taines de milliards le nombre d'aclions et d'obli- gations en circulation.

Toute ces valeurs sont l'objet de transactions quotidiennes considérables et sont sujettes à des variations sans nombre, car les dislances ont élé tellement rapprochées, les relations tellement développées cl les peuples si solidaires les uns des autres, qu'un événement quelconque, ou un

LA FÉDÉRATION HORLOGÈRE SUISSE

sr

305

ébranlement aux Anlipodes fail le tour du monde avec la rapidité d'une décharge électrique.

11 est aisé, dés lors, de concevoir l'importance d'une bonne ou d'une mauvaise nouvelle jetée sur cet immense marché.

l'ermeltez-moi maintenant d'analyser d'une layon cursive les données élémentaires concer- nant les actions el les obligations.

Actions

Les actions, appelées également valeurs à re- venu variable, sont des titres de créance consi- dérés comme moyen de placement ou comme objet de spéculation: elles sont illimitées dans leurs chances de bénéfices.

Rlles sont crées, lorsque plusieurs personnes, associées e n sociétés anonymes ou compagnies, réunissent des fonds pour une entreprise quel- conque.

Le capital nécessaire aux frais de l'entreprise est divisé en parties égales que l'on nomme ac- tions.

Chaque contractant recoil en contre-valeur des sommes qu'il verse à la société une ou plusieurs actions qui lui assurent une part proportionnelle dans les bénéfices.

Celle opération terminée, les actionnaires, c'est-à-dire les propriétaires d'actions, choisis- sent parmi e u x , un conseil d'administration, composé d'un certain nombre de menbres (entre 5 et 15 généralement) qui sont appelés 'adminis- trateurs. LQ réunion de ces administrateurs for- me le conseil d'administration.

Ce conseil est chargé de l'élaboration des sta- tuts et de l'administration générale de la société.

Il se fait aider par les directeurs et prend toutes les décisions qu'il juge bon, pour aulanl que l'importance de celles-ci ne nécessile pas l'approba- lion de tous les actionnaires, qui réunis, forment l'assemblée générale.

Les administrateurs déterminent également, chaque année, l'inlérét, le dividende ou la pari du bénéfice qui revient à chaque aclion.

Toutefois, ils ne peuvent faire aucune réparti- tion sans en avoir référé à l'assemblée générale qui se réunit, dans la règle, une fois par a n , pour fixer définitivement le dividende, nommer

les vérificateurs de comptes, procéder à la réé- lection du conseil et ratifier,'s'il y a lieu, les dé- cisions prises par ce dernier.

Le revenu des actions est variable, il est ré- parti à tant par litre, conformément au mode de répartition adopté par les statuts.

Il est variable, ai-je dit, et cela est naturel, car vous pouvez tous admettre, qu'une banque, un chemin de fer, un canal, une compagnie d'élec- tricité une mine, une compagnie de Iraclion, peul répartir des bénéfices' plus ou moins élevés à certaines époques. Oii même encore, comme c'est malheureusement trop souvent le cas. que l'entreprise ne distribue aucun dividende: de là, la fluctuation du revenu:et du cours de l'action elle-même. (A suivre).

Brevets d'invention

Communication de l'office de brevets d'invention pour l'oblonlion des brevets suisses cl étran- gers. Malhey-Dorcl,./Ingénieur-Conseil, La Chaux-dc-Fonds, rue 'Léopold-Roberl n" .50.

Allemagne.

N" 160,581. Mouvemenl_dc sonneiic à ralenti. — Bernhard Guslafson, Stockholm (Suède).

N? 160,22G. l'rotecleur'felàsiique de montre. — J o h . Friedr. Wallmann & Co, Berlin,

N° 246-108. Interrupteur de. courant électrique.

— Fabrik elckli'isch'r.i.Uhren (Paient Möller) Morilz Rosenow, Berijtn:-: - ,

Nf 246,125; Fond de boite pour montres-réveil.

— Vereinigte Uhrenjabrikeu von Gebrüder J u n g h a n s und Thomas-Ilaller, A.-G., S j h r a m - berg. ''• _. - — j . N° 24(i,152. Disposilif de' cache-poussière pour

montres. =-- Franz Kcilm, Berlin.

Angleterre.

N° 26963/1903. Chronomètre. ;— G.-.C Lilley, Londres,

N° 27393/1903. Réveils combinés avec miroirs.

— IL Scher/.'mger. Gùlenbach-Schwarzuald (Allemagne).

: . ' ' ' ' > ' . 'Jfi-ance*

N" 349,739. Montré. — S. J a n n e r .

N" 4189 332843, Interrupteur aulomaliqne uni- versel s'adaptanl à toutes lès horloges el don- nant l'unificalion de l'heure sonnée instanta- nément dans le monde entier. — P. Chala- gnier.

N"k 4209-313144. Echappement électro-magnéti- que à coup perdu.-— C. Féry.

Nouvelles diverses

Trottoirs roulants souterrains à New-

Y o r k . — Il a été récemment soumis à la Com- mission des' transports rapides de la ville de New-York un projet de construclion de 1(50 kilo- mètres de nouvelles lignes soulerrnines qui com- porteront une dépense de 625 millons de francs.

Une des lignes dont la construction esl défini- tivement décidée consistera en plates-formes rou- lante comme celle de l'Exposition de. Paris de li'00 el qui circuleront au-des-ous do la 34' rue.

En entrant dans le « s u b w a y » , le voyageur tr. u- vera une première plate-forme slalionnaire : do là il accédera à une autre plaie-forme de soixanle- quinze centimètres de large, marchant à u n e vi- tesse de 5 kilomètres à l'heure, puis à une troi- sième faisant 10 kilomètres, el finalement à une quatrième de 2 mètres de large roulant à raison de 15 kilomètres.

Le système sera lé môme dans les deux direc- tions opposées ; il sera combiné de telle snrle que les chutes ou autres accidents soient pratique- ment impossibles; les roues des plates-formes seront caoutchoutées pour éviter les cahots el le bruit.

Des bancs transversaux recevront chacun quq- :

Ire voyageurs. Ce chemin mobile pourra.-frans- porler 75.003 personnes par heure el eojVîcra 25 millons de francs.

Cote df» •'argfint

{lu. i3 Mai i 90 5

Argent fin en grenailles .; ... f.- 101.—r- le kil . A r g e n t fin l a m i n e , devant servir de bas^ pour. .

: le calcul des litres de l'argent des.bottés de montrés . . ' . ' : . fr. 103.=—I» Wiln.

Change sur Paris .

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Vu l'arrôl de la Chambre d'accusalion en dale d u l l février lilOo qui l'a renvoyé devant le Tribunal correctionnel de la Chaux-de-Fonds, siégeant avec l'assistance du Jury, sous la prévention d'avoir, dans celle dernière ville, contrefait la marque de fabrique « Lougiucs » de la maison Francillon &

Co, Fabrique des «Longines» à Sl-Imier, de manière à in- duire le public en crreur-el en outre d'avoir vendu, mis en vente ou en circulation des montres révolues d'une marque qu'il savait être contrefaite,

Vu les conclusions civiles déposées par Francillon éc Co, Fabrique des Longines conlre V. Renck,

Vu le verdict du Jury prononçant la culpabilité de P. V.

Renck,

Vu le Jugement rendu par le Président du Tribunal cor- rectionnel ensuite de ce verdict, condamnant P.-V. Renck à deux cents francs d'amende et aux Irais el ordonnant la conliscation des montres saisies,

Vu les articles 24, 23, 3d et 32 de la loi du 2fi Septembre 1890 concernant la protection des marques de fabrique et de commerce, des indications de provenance e l d e s mentions de récompenses industrielles.

Statuant en fait :

Par ses réponses aux questions qui lui étaient posées, le Jury a déclaré V. Renck coupable de la contravention pour laquelle1 il était poursuivi.

11 a, en outre, prononcé que V. Renck u'a pas commis celle contravention par simple faute, imprudence ou négli- gence.

Fnsuite de ce verdict, P.-V,. Renck a élé condamné com- me dil ci-dessus.

En droit,

Des faits déclarés constants par le Jury et du Jugement prérappelé du Tribunal correctionnel de La Chaux-de-Fonds, il résulté: que P.-V. Renck a contrefait la marque des de- mandeurs, de manière à induire.le publie en erreur et qu'il a vendu, mis en vente ou en circulation des produits ou marchandises revêtus de celle marque, qu'il savait contre- faite, .

Aux lcrmes.de l'art. 27 de la loi du 26 Septembre 1800 sus-indiquée, les demandeurs ont qualité pour inlenler une action civile contre P.-V. Renck,

La responsabilile.civile.de P.-V. Renck a été aggravée par le fail que le Jury a résolu négativement la question qui lui a été posée, à la demande de son défenseur, de savoir si c'était par simple faute, imprudence ou négligence que le dil Renck avait commis les faits qui lui étaient reprochés, car, interprétée à contrario, la réponse du Jury signifie que c'est intentiuimeUemenl, le sachant et lé voulanT; que Ueiîck a commis la contravention pour laquelle il a élé condamné.

En outre?, il y a lieu de faire application contre le défen- deur des dispositions de l'article !tl de la loi d u 26 Septem- bre 1890.

Par ces'motifs,

L Condamné P.-V. Renck â payer aux demandeurs la somme de cent francs à titre de dommages cl intérêts avec l'inlérèl au taux de 5.% l'an dès le 11 Mars i',103.

2. Fail défense à P.-V. Renck d'apposer sur des montres ou parlies de montres la marque « L o n d i n e s ».

3. Ordonne la confiscation el la destruction des poin- çons, plaques, clichés ou autres objets servant à l'apposition ou à la reproduction de la dite marque.

4. Dil que la valeur des montres confisquées par le Ju- gement pénal sera imputée sur la somme de cent francs al- louée aux demandeurs.

5. Ordonne la publication par extraits, qui devront être préalablement soumis à la sanction du président, el aux frais de P.-V. Renck, du présent jugement par deux inser- tions dans trois journaux au choix des demandeurs.

(i. Condamne P.-Y. Renck aux.frais et dépens.

Ainsi lait et prononcé à la Chaux-de-Fonds, le 23 mars 1903.

Le Président du Tribunal:

II 3393.1 , (Signé) G. L e u b a . Autorisé la publication de l'extrait ci-dessus La Chaux-de-Fonds, le 17 Avril 1903.

Le Président du Tribunal : 1746 (Signé) G. L e u b a .

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