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Dispositifs rituels et urbanisation en Grèce archaïque Le cas d’Athènes et de l’Attique

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Academic year: 2021

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Dispositifs rituels et urbanisation en Grèce archaïque Le cas d’Athènes et de l’Attique

Despina CHATZIVASILIOU

Thèse présentée en vue de l’obtention du grade académique

de Docteur en Sciences de l’Antiquité, histoire, archéologie, langues et littérature (EPHE) de Docteur en Histoire, art et archéologie (ULB) et

sous la codirection de M. François DE POLIGNAC (EPHE)

et M. Didier VIVIERS (ULB)

Jury :

Mme Josine BLOK (Univ. d’Utrecht) Mme Renée KOCH-PIETTRE (EPHE)

Mme Rosa PLANA (Univ. Paul-Valéry, Montpellier 3) Mme Athéna TSINGARIDA (ULB)

Septembre 2013

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Avant –Propos

Ce travail, sous la collaboration de deux institutions, l’EPHE et l’ULB, n’aurait pu exister sans l’accord de mes directeurs François de Polignac et Didier Viviers dont les remarques judicieuses m’ont permis de préciser bien des aspects de ma réflexion. Je tiens aussi à remercier vivement John Scheid qui m’a offert les conditions de travail particulièrement favorables dans le milieu stimulant du Collège de France que j’ai le privilège de fréquenter.

J’adresse aussi mes remerciements à la Fondation Kostopoulos (THE J.F. COSTOPOULOS FOUNDATION) pour sa contribution généreuse.

Je tiens à exprimer ma gratitude à Louise Bruite qui m’a aidée à donner forme à mes pensées, à Danièle Auger et à Sarah Rey qui m’ont relue et corrigée avec une patience remarquable. Mes remerciements sincères s’adressent à mes collègues et amis du Collège de France, Patricia Llegou, Céline Vautrin, Emmanuelle Fleury, Anne Szulmajster-Celnikier qui m’ont beaucoup aidée à franchir les obstacles de la rédaction.

Je suis également reconnaissante à Vassiliki Boura, Vasso Zachari, Maria Vlachou, Agnès Tapin et à tous mes amis de la bibliothèque Gernet-Glotz et du Centre AnHiMA avec qui nous avons échangé de nombreuses discussions sur nos recherches. Je souhaite remercier très chaleureusement Évelyne Scheid, Paulin Ismard et Konstantinos Kalogeropoulos qui ont accepté de discuter avec moi des sujets difficiles à maîtriser.

Merci également à Julien du Bouchet pour ses conseils philologiques et ses précisions de grammairien.

Je voudrais remercier aussi mes amis juniors, Ioannis et Mélina Tzikos, Samuel Chassot, Paul-Loup Roblin et Dimitris Skripkar qui ont toujours été une source d’inspiration et d’espoir.

Cette étude trouve son origine dans une recherche effectuée il y a quelques années sur la Locride de l’Ouest et je tiens à remercier vivement la famille Lerat qui m’a permis de faire mes premiers pas dans la topographie de l’Antiquité.

Enfin je souhaite exprimer ma profonde reconnaissance à Αλεξάνδρα et Δημήτρης qui ont cru en mes choix et m’ont montré leur confiance. À eux je dédie ce travail.

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Introduction

Athènes est la polis grecque probablement la plus étudiée de l’Antiquité. Presque tout manuel d’histoire grecque intègre dans son récit la présentation de la première forme de l’État athénien tel que Thésée l’aurait voulu, après avoir procédé au synœcisme, c’est- à-dire à l’unification politique des régions qui formaient l’ensemble du territoire de l’Attique, dès son retour de Crète. En tuant le Minotaure, il avait libéré les Athéniens de l’obligation d’envoyer tous les neuf ans sept jeunes garçons et sept jeunes filles en sacrifice. Le héros fondateur assura ainsi la survie de la cité et la prospérité athénienne.

Le début de l’histoire d’Athènes est encore aujourd’hui marqué par ce mythe maintes fois repris et interprété de diverses manières depuis l’Antiquité. Mais dès lors que l’on considère ce recours au mythe comme un paradoxe dans l’écriture de l’histoire, on rencontre rapidement un problème majeur : par où commencer l’histoire de la cité d’Athènes ?

Constamment habité au cours des siècles, le territoire de l’Attique comporte des couches denses et pleines de trouvailles significatives qui conservent les éléments d’autrefois, intégrés dans les nouvelles réalités naissantes. On risque toutefois de ne pas pouvoir discerner ces éléments en raison de la complexité de la procédure qui permet de structurer une ville et de donner sa forme à une cité. Si avancées que soient les études sur

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l’histoire archaïque grecque, certains aspects semblent avoir échappé à la sagacité des chercheurs, et le besoin de reprendre le dossier à nouveaux frais est manifeste.

Nous avons choisi d’étudier comment s’articule l’espace athénien, à l’époque où la ville se transforme en centre civique pour le territoire de l’Attique, et d’essayer ainsi de comprendre les étapes de cette évolution. Nous nous appuyons pour ce faire sur l’examen des dispositifs rituels : non seulement les temples et les sanctuaires, mais aussi tout aménagement voué aux cultes et aux rites, comme les zones sacrées, les autels, les voies de procession, les sources, les grottes. Le choix d’aborder la problématique par l’aspect rituel résulte du fait que ces dispositifs ont laissé beaucoup de traces, relativement précises, archéologiques et épigraphiques. La religion permet de comprendre certaines questions générales de l’histoire antique parce qu’elle était présente dans toutes les communautés, comme un élément central de la vie quotidienne, civique ou sociale, associé à toutes les activités humaines.

L’historien tente de restituer le passé à partir des théories et des idées, mais surtout à partir des sources de toute nature. En d’autres termes, la description des édifices – des constructions que l’on peut mesurer et comparer entre elles, dater et classer – s’intègre dans une description plus générale, celle du lieu et de l’espace, en tant que notions et en tant que réalités physiques.

Le paysage urbain et rural est marqué par les lieux de culte, qui constituent souvent un signal visuel. Ils peuvent se trouver sur une voie centrale, dans un lieu de passage, dans un lieu défini comme sacré, représentant ainsi les cultes poliades, ou bien dans un lieu excentré indiquant les limites d’un territoire. Chaque dème ou village avait son lieu de culte avec ses propres pratiques et traditions qu’on cherchait à perpétuer en les intégrant d’une époque à l’autre dans les nouvelles formes sociales et politiques. Le lieu est donc entendu comme un point précis, une section de terrain où l’on construit un culte avec des édifices aussi bien qu’avec des croyances et des légendes. Le lieu défini comme sacré est visible et délimité : un sanctuaire avec son péribole, un bois sacré, une terre sacrée, un lac sacré (rheitos).

L’espace, en revanche, est une notion plus abstraite : c’est l’étendue indéfinie qui contient et entoure tous les objets, qui mesure ce qui sépare deux points géographiques ou deux points temporels – il existe donc un espace chronologique aussi bien qu’un espace

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géographique, et cet espace nous occupera autant que l’autre. Comme l’écrit Sergio Bettini dans Venise. Naissance d’une ville1, « Il est clair qu’une structure telle qu’une ville communique avec nous en référence à ces codes fondamentaux, ou primaires, que l’épistémologie appelle l’“espace” et le “temps”. Lesquels, bien entendu, ne sont pas des termes fixes, mais des coordonnées : des variables interdépendantes. »

Les sanctuaires nous permettent de discuter des limites de l’espace urbain, de l’étendue de la cité, et ainsi d’introduire une nouvelle notion, celle du territoire athénien, que nous essaierons de définir. Le territoire désigne l’étendue d’un espace que se sont appropriés un individu ou une communauté, ou bien l’espace délimité sur lequel s’exerce l’autorité d’un État ou d’une collectivité. La notion de « territoire » suppose l’existence de limites précises, de frontières avec des territoires limitrophes. Cependant, cette notion n’est pas seulement spatiale, mais implique aussi une dimension temporelle d’appropriation et de constitution qui peut avoir été très longue. À travers les traces des rites et de leur évolution, on pourra reconstituer des pratiques autres que cultuelles, des pratiques juridiques, politiques, artisanales et commerciales, et ainsi essayer de comprendre quelle fut la cité athénienne à l’époque de la tyrannie.

Le but de notre travail est donc de faire l’histoire de la topographie cultuelle d’Athènes et de l’Attique à l’époque archaïque et de comprendre comment celle-ci permet une structuration urbanistique de la ville. Le territoire et la ville résultent d’un long processus : plusieurs générations y ont construit, rénové, détruit, laissant à chaque étape de l’histoire des témoignages qui nous permettent de saisir un grand ensemble d’intentions et de projets émanant d’individus, de petits groupes, ou bien de groupes sociaux, politiques ou religieux plus vastes. Nous essaierons de voir comment l’Athénien des VIIe et VIe s.2 choisit de construire un édifice ou de détruire un bâtiment plus ancien, de le conserver tel quel ou de modifier ses fonctions, pour des raisons d’ordre pratique, politique ou cultuel, et comment, en agissant de la sorte, il donne continuellement un sens

1 S. Bettini, Venise. Naissance d’une ville, Paris, 2006, trad. P. Farazzi (Venezia. Nascità di una città, Milan, 1978), p. 10.

2 Les siècles et les dates sont entendus comme avant J.-C., sauf indication contraire.

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et une valeur à ce qui l’entoure, une valeur monétaire et une valeur symbolique. Le choix du lieu de la construction d’un bâtiment et l’attribution d’une fonction à ce bâtiment sont le résultat d’une décision consciente qui veille à ce que l’espace porte des signes de hiérarchie et de structure. Ainsi se forment les espaces sacrés, les centres civiques, les zones frontalières et toute délimitation territoriale qui a un sens pour la vie de la cité.

Il est donc important d’expliquer que par le terme d’« urbanisation » on entend le vaste ensemble des pratiques qui visent la modification continue et consciente du territoire et de la ville et qui concernent toutes les transformations du territoire et les modalités selon lesquelles elles se sont déroulées3. L’urbanisation désigne le passage d’une société rurale à une société urbaine et marque l’établissement d’un équilibre entre population urbaine et population rurale – équilibre fondé sur une hiérarchie, en évolution constante et s’inscrivant dans le paysage. En d’autres termes, la ville ne peut exister sans une campagne à laquelle elle s’oppose tout en lui étant inextricablement liée. Dans cette représentation de l’équilibre entre la ville et son territoire, ceux-ci sont conçus comme un organisme vivant, comme un corps humain : comment la ville et le territoire sont-ils articulés ? Quelle est leur forme, quels sont leurs dimensions ? Quelles sont leurs fonctions et comment évoluent-ils dans le temps ?

L’urbanisation d’un lieu est un processus dissocié de la formation de l’État : les traces de la formation étatique remontent aux Âges Obscurs ; l’urbanisation, quant à elle, peut être conçue comme une renégociation de fond sur le plan des relations politiques, économiques, sociales et spatiales entre le centre urbain et la campagne, renégociation qui intervient à un moment historique déterminé que nous cherchons justement à préciser.

Elle est bien davantage qu’une simple planification de la ville ou le seul résultat d’un accroissement du nombre des bâtiments. Dans notre étude sur Athènes et l’Attique, nous voudrions proposer que l’aboutissement de ce processus d’urbanisation ainsi entendu ne remonte pas plus haut qu’au-delà de la fin du VIe s.

3 Ces définitions des termes « urbanisation », « espace » et « territoire » sont inspirées par des travaux récents sur l’urbanisme. CORBOZ 2001 ; SECCHI 2006.

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Les études plus générales sur l’urbanisation, très développées ces dernières décennies4, ont permis aux antiquisants de reconsidérer l’objet de leur étude et de distinguer la cité antique (polis) en tant que notion, de la réalité géographique (la ville)5. D’une part, de grandes études autour de la cité grecque ont été réalisées, qui essaient d’analyser le phénomène de la polis en expliquant les causes de sa naissance et en décrivant son processus de formation6. Parmi les études de référence sur la cité antique depuis le XIXe s., on trouve celles de F. de Coulanges, La Cité antique, de G. Glotz, La cité grecque, de H. van Effenterre, La Cité grecque et de Fr. de Polignac, La naissance de la cité grecque : cultes, espace et société, VIIIe-VIIe siècles avant J.-C.7. D’autres approches ont été mises en œuvre comme celle du Copenhagen Polis Center, dirigé par M.H. Hansen, qui fournit un catalogue détaillé des cités et agglomérations connues par les sources littéraires ou archéologiques. D’autre part, de nombreux ouvrages sur la religion et les cultes mettent plutôt en avant ce qui constituait la spécificité grecque.

W. Burkert, dans son étude générale de la religion grecque à l’époque archaïque et classique, traite d’Athènes en particulier, et évoque les problèmes de la continuité de la polis dans la formation de la religion, avançant des hypothèses sur la relation entre mythe et rite ainsi que sur l’influence de la religion orientale, proche de la religion grecque.

R. Parker fournit des informations assez exhaustives et actualisées et souligne la grande variété cultuelle de l’Attique. Il évoque les cultes introduits par Solon et les Pisistratides.

Les travaux de J.-P. Vernant, P. Vidal-Naquet et M. Detienne proposent une lecture anthropologique relevant la distance entre les constructions mythologiques et la

« pratique » concrète du mythe dans la cité8.

4 En dernier lieu CHOAY 2010.

5 HALL 2007, considère que la notion de polis est à peine développée à la fin du VIIe s. ; RICH

& WALLACE-HADRILL 1991 ; SAKELLARIOU 1989.

6 Cf. PINOL 2003, p. 21-24.

7DE COULANGES 1866 ; EFFENTERRE 1985 ; DE POLIGNAC 1984. Nous prenons aussi en compte les travaux d’architecture comme celui de HELLMANN 2010.

8 BURKERT 1977, réedité en 2011 ; PARKER 1983, 1996, 2005 et 2011 ; VERNANT 2007 ; DETIENNE & VERNANT 1974 ; VIDAL-NAQUET 1981 ; DETIENNE 1979 et autres.

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Nous nous proposons de faire dialoguer ces différentes approches, de repérer les faiblesses de certaines d’entre elles et les lacunes, parfois, des informations apportées, et de poser la question d’une manière quelque peu différente : nous soutenons que l’histoire cultuelle de la cité et l’histoire de la formation de la ville doivent être étudiées ensemble pour comprendre quel sens les pratiques rituelles donnent au lieu où elles se déroulent.

Il existe en effet un parallélisme évident entre l’histoire de la ville et du territoire et celle des pratiques qui les ont investis. Les représentations que chaque société crée pour définir son espace varient et évoluent constamment. La perception du territoire et de l’espace est construite par un récit, dont les témoignages nous sont parvenus par l’intermédiaire des mythes de fondation des cultes, comme nous le verrons à propos de Dionysos Éleuthéreus, d’Artémis Brauronia et de Déméter Éleusinienne. Leurs légendes fournissent des indices éventuellement susceptibles de nous permettre de poser les limites nord du territoire athénien, et de situer temporellement et spatialement l’introduction du culte de Dionysos, des fêtes en son honneur et des rites éphébiques. La narration et le rite sont les deux éléments qui construisent la tradition et nous essaierons de voir dans quels termes celle-ci reflète le passé de la population athénienne.

Nous nous sommes néanmoins aperçue d’un désaccord important entre les informations données par les sources littéraires souvent tardives et celles tirées des vestiges archéologiques. Le lecteur doit garder présent à l’esprit le décalage chronologique existant entre des auteurs comme Strabon ou Plutarque et une partie des sujets qu’ils abordent : par exemple, plus de sept siècles se sont écoulés entre Solon et la Vie que Plutarque lui consacre. On s’en réfère souvent à ce qu’apprennent les époques postérieures sans songer que ces sources sont loin d’être à l’abri des anachronismes, comme on peut le constater dans la Constitution d’Athènes à propos de la législation de Dracon9.

9 LEFÈVRE 2007.

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Dans notre travail, nous aborderons les exemples du Brauronion de l’Acropole et de l’Éleusinion en ville, deux lieux censés rapporter symboliquement au centre les extrémités est et ouest du territoire athénien, et dont la construction remonterait, d’après les sources, à l’époque de Solon et de Pisistrate. L’étude attentive des vestiges nous fournit une image très différente : les liens cultuels entre les régions du territoire de l’Attique ne sont pleinement établis qu’à l’époque de Clisthène, ou même parfois seulement après les guerres médiques.

Afin de comprendre comment ce processus eut lieu et d’identifier les changements architecturaux correspondants (et de donner à voir ces phénomènes sur des cartes), nous avons choisi d’étudier la période historique des VIIe et VIe s., dans laquelle on situe habituellement le passage à un territoire structuré. L’époque archaïque a longtemps été considérée comme une simple phase de transition entre l’époque géométrique, qui a hérité des principes de la royauté mycénienne, et l’époque classique, qui voit l’avènement d’une organisation civique démocratique, mise en place à l’époque de Clisthène vers 510.

Pendant cette période, on reconnaît presque unanimement l’importance d’une série de réformes mises en œuvre par Solon, puis Pisistrate : réformes politiques (le passage de la royauté à la tyrannie) ; juridiques (les lois funéraires et les premières réglementations écrites sur les axones et les kurbeis) ; religieuses (l’instauration des grandes fêtes civiques comme les Panathénées et l’introduction de nouveaux cultes) ; et militaires (la phalange hoplitique). Mais aujourd’hui, on ne considère plus que la période de l’archaïsme grec ne vaut que par ce qui lui a succédé : elle est étudiée comme un épisode complet et autonome. L’étude des lieux nous donnera la possibilité de remettre en cause certaines théories constamment répétées dans la littérature, et de considérer par exemple le sanctuaire également comme un lieu de référence politique, un lieu qui permet de gérer le conflit et d’affirmer le pouvoir.

Traditionnellement, on considère que l’année 776, date de la fondation des jeux olympiques – premier concours panhellénique –, marque le début de l’archaïsme, et que la période archaïque s’étend jusqu’aux guerres médiques (490-479), qui inaugurent une

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nouvelle ère dans le monde grec10. Notre étude porte sur des sites dont les vestiges datent du VIIe s. et du VIe jusqu’à 510, c’est-à-dire d’avant les réformes clisthéniennes, qui ont profondément changé, comme nous essaierons de le montrer, la structuration du territoire attique et son paysage religieux.

Il est aussi nécessaire de ne pas perdre de vue la place qui est celle d’Athènes à cette époque face aux grandes cités doriennes du continent – Thèbes, Corinthe, Argos, Sparte – ou à celles de l’Ionie et de l’Égée orientale – Chios, Samos, Éphèse, Milet –, où évoluent rapidement les techniques, les idées et les institutions. La région de l’Attique est beaucoup moins connue que d’autres cités pour sa production artisanale et ses activités commerciales. D’ailleurs, Athènes ne participe pas à la colonisation archaïque qui a pourtant jeté les bases de l’urbanisation du monde antique, et, comme nous le verrons, ce phénomène a été expliqué de plusieurs façons.

La zone géographique appelée « Attique » est clairement délimitée, sur ses côtés est et sud, par la mer. L’étude des sites nous permettra de voir que la délimitation de ce territoire n’est pas aussi facile sur les côtés ouest et nord11. Les confins et les terres communes, vers la Mégaride à l’ouest et vers la Béotie au nord, se sont déplacés d’une époque à l’autre et se sont précisés au moment où le territoire athénien s’est affirmé par rapport à ses voisins et ennemis.

Dans le cas de l’Attique archaïque, la rareté relative de l’information préservée et la pénurie des sources archéologiques nous contraignent à mettre en perspective tous les types de données dont on dispose à l’heure actuelle : vestiges ou objets, sources épigraphiques et littéraires, images. Notre approche est donc pluridisciplinaire, associant l’archéologie, l’épigraphie et la littérature. De là l’articulation de nos chapitres sur deux niveaux : tout d’abord, la description des vestiges architecturaux et des trouvailles des sites, avec les interprétations et identifications avancées par les archéologues, puis l’intégration du site dans un plus grand contexte géographique et temporel, avec les récits

10 LÉVY 1978 ; PAYEN 2006 ; DAVIES 2009.

11 HOUBY-NIELSEN 2009.

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qui l’accompagnent. Nous avons enfin choisi d’adopter une narration à grande échelle, pour éviter le risque d’une périodisation trop forte. La tendance à prendre trop littéralement une chronologie absolue finit par faire oublier l’importance de la longue durée12 et nous semble, de ce point de vue, contestable.

Lors de nos recherches, nous avons par ailleurs essayé de suivre un principe fondamental : accéder systématiquement à la source première de toute information, vérifier les premiers rapports des fouilles, aussi anciennes soient-elles, et présenter les vestiges et les textes dans l’ordre chronologique. Cette démarche n’a pas toujours été d’application aisée et nous nous sommes rapidement rendu compte qu’une grande partie des fautes ou des malentendus rencontrés dans la bibliographie se perpétuent à force d’être systématiquement repris. Dans la mesure du possible, nous avons signalé les problèmes de datation, d’identification et d’interprétation. Une historiographie particulièrement riche et élaborée s’est développée selon différents axes pour Athènes et l’Attique et beaucoup d’études sur d’autres régions recourent aux parallèles et aux comparaisons avec le monde athénien. Il est donc nécessaire de faire le tri, de discerner les écoles principales d’interprétation et de classifier de façon systématique les références bibliographiques. Aujourd’hui, les études de E. Greco et M. Korres actualisent une partie de celles de J. Travlos et J.M. Camp, qui restent toutefois toujours d’une grande utilité13. Nombreuses sont aussi les tentatives de classification des sites archéologiques à partir de divers critères14.

En Attique, rares sont les sites publiés dans leur ensemble, et les données sont parfois très lacunaires. Souvent, l’urbanisation intensive de l’Attique contemporaine a effacé toute trace de vestige que l’on pouvait jadis repérer sur le terrain. Nous sommes alors obligée de nous contenter de brèves descriptions fournies dans des publications

12 C’est la tendance que l’on constate dans certains travaux comme celui de SHAPIRO 1989, qui cale l’époque archaïque autour une seule date, 566, conventionnellement associée à la réorganisation et à l’instauration civique des Grandes Panathénées à Athènes.

13 GRECO 2010 et 2011, KORRES 2009 et 2010, TRAVLOS 1971 et 1988, CAMP 2004 et 2010. À la fin de notre deuxième partie, nous étudions en amont les grands axes historiographiques et les principales études sur le sujet.

14 D’ONOFRIO 1997 ; MERSCH 1996 et 1997 ;BAUMER 2003 ; EIJNDE 2010.

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anciennes ou de suivre aveuglément les interprétations traditionnelles. Dans la plupart des cas, nous avons tenté de faire une synthèse bibliographique et de mettre à jour les connaissances sur les sujets négligés. En revanche, nous n’avons accordé qu’une attention plus limitée aux sites qui ont bénéficié d’une bibliographie riche et récente.

Afin de mieux situer notre point de vue, nous avons consacré systématiquement une partie du développement de nos chapitres à l’historiographie du sujet. L’objet de nos recherches possède, d’une certaine manière, une double mémoire : celle de son histoire depuis son origine jusqu’à sa disparition et celle qui a été construite depuis sa redécouverte à l’époque moderne. La manière dont on traite les informations, les vestiges et les sources a beaucoup changé depuis les premiers travaux systématiques d’archéologie. Chaque époque a donc laissé ses traces et nous devons être capable de faire la différence entre les informations objectives et l’image fournie par les premiers chercheurs. Dans nos descriptions et nos argumentations, nous nous sommes toujours efforcée de trouver le juste milieu entre une présentation trop brève et restrictive et un développement trop ouvert sur des sujets apparentés mais plus éloignés.

Notre thèse comporte deux grandes parties : la description des sites d’Athènes et la présentation du territoire de l’Attique. Nous avons été obligée de faire un choix parmi le grand nombre des sites cultuels, dont on trouve d’ailleurs un catalogue complet dans les études citées ci-dessus, le plus souvent organisé par ordre alphabétique. Contrairement aux habitudes, nous avons opté pour une présentation par régions géographiques afin de mieux mettre en valeur notre vision du territoire athénien. Notre parcours s’articule selon l’ordre suivant :

Athènes

A. L’Acropole, le centre de la ville, entouré par le Pélargikon et le Péripatos

B. L’asty, avec ses quartiers qui se développent autour de la colline sacrée, de l’Ilissos au sud à l’Éridan au nord.

a) À l’est et au nord-est de l’Acropole b) La zone de l’Ilissos

c) À l’ouest et au sud-ouest de l’Acropole

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i) L’Aréopage et la zone entre les deux collines (Aréopage et Acropole) ii) La Pnyx

iii) La colline des Muses d) Au sud de l’Acropole e) Au nord de l’Acropole f) À l’est de Kolonos Agoraios

g) Au nord de la zone de l’Agora classique h) Le Céramique

L’Attique

A. L’Attique de l’Ouest : Voie Sacrée et Éleusis B. L’Attique du Nord

C. Les sites au nord-est de l’Attique D. Les côtes est

E. L’Attique du Sud-Est F. L’Hymette

G. La côte sud de l’Attique

À la fin de chaque partie, nous avons procédé systématiquement à une récapitulation de la description du site, de ses vestiges et des récits qui l’accompagnent pour proposer des ouvertures et étudier comment il s’insère dans une région plus vaste. À travers nos descriptions, nous essayons d’aboutir à une présentation conceptuelle du territoire de l’Attique. Ainsi, on verra que des unités secondaires se forment sur la carte avec leur propre caractère urbain et cultuel, et nous pourrons remarquer des liens avec des régions à l’extérieur de l’Attique.

Dans cette thèse, nous nous efforçons d’éviter de créer un modèle de lecture de l’Attique archaïque et nous refusons systématiquement la classification des sites, souvent proposée pour des raisons pédagogiques. Notre approche reste expérimentale, ouverte à la critique et au regard attentif des lecteurs. La structuration de l’espace athénien est traitée comme un processus constamment évolutif et dont il convient de mettre en évidence le temps long. Nous essayons de démontrer la grande variété des formes cultuelles et culturelles de l’Antiquité et leur mouvement permanent, pour oser un jugement sur

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l’ensemble du sujet, sans dissocier les éléments qui le composent. La condition nécessaire pour apporter la preuve de cette pluralité est de relier les notions plus générales avec les monuments et le territoire concrets, au sein d’une région définie. Enfin, ce travail ne vise pas à donner un terminus post et ante quem définissant un strict début et un résultat définitif de l’urbanisation : il se voudrait l’établissement d’une marche stable qui soit un appui solide pour les enquêtes ultérieures.

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Athènes

(Fig. 1-210, carte 373)

La topographie d’Athènes a souvent suscité des études approfondies et nous sommes confrontée à une bibliographie vaste et complexe. La publication la plus récente qui donne une image complète de la région est celle de l’étude de l’École italienne d’Athènes, sous la direction d’E. Greco, Topografia di Atene, Sviluppo urbano e monumenti dalle origini al III secolo d.C., SATAA (Studi di Archeologia e di Topografia di Atene e dell’Attica, Athènes-Paestum) 1 et 2, parue en 2010 et 2011, qui compile les informations et la bibliographie sur le sujet et propose de diviser l’asty athénien en 14 parties15 : l’Acropole et ses pentes, l’Aréopage et ses pentes, le quartier entre l’Acropole et la Pnyx, la colline sud-ouest et la Koilè, la région méridionale de la ville et la vallée d’Ilissos, entre l’Olympeion et l’Acropole, la région nord-est et la route vers le Lycée, la région au nord de l’Acropole, le Kolonos Agoraios et l’Agora du Céramique : le Céramique intérieur et le dème de Mélité, la région entre le Dipylon et l’Académie, les Longs Murs, Phalère, et le Pirée (pl. 110, fig. 209).

Au sein de notre étude, Phalère et le Pirée seront exposés dans la partie suivante, celle du territoire de l’Attique. Nous avons aussi choisi de garder des sections topographiques plus larges, afin de décrire la réalité archaïque avec plus de cohérence et de démontrer, par la description du matériel archéologique, le changement progressif de caractère, région par région. Nos deux grands groupes où les sites se développent sont l’Acropole aves son Péripatos et l’Asty (pl. 195, fig. 373).

Pour permettre à notre étude d’aboutir à des conclusions autres que topographiques, il nous semble particulièrement important d’avancer nos recherches par

15 GRECO 2010, p. 16-17 ; p. 19 historiographie et histoire de la recherche. Cette publication sert aussi de dictionnaire topographique avec une description factuelle des sites.

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phases chronologiques et de discerner ainsi la réalité urbanistique que chaque époque a voulu construire. Pour le VIe siècle, la plus grande confusion porte sur les constructions de l’époque de Pisistrate et de celle de ses fils16.

16 BOERSMA 1970, p. 12.

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A. L’Acropole

Notre parcours sur l’Acropole d’Athènes consiste à repérer les monuments sur la colline sacrée et comprendre comment ils ont été disposés dans l’espace. L’étude des vestiges nous aidera à procéder à une interprétation topographique des édifices et proposer une division schématique du lieu.

Même si les vestiges sont assez nombreux pour permettre de supposer l’existence de plusieurs bâtiments, il est impossible d’affirmer dans tous les cas leur localisation exacte, puisque les fondations des couches archaïques ont été remblayées et en grande partie aplaties après les guerres médiques. Ainsi, nous présentons, dans la description qui suit, les théories et les hypothèses les plus convaincantes pour reconstruire les phases des bâtiments et l’image de l’Acropole à l’époque archaïque. Les édifices discutés s’étalent du VIIe à la fin du VIe s. et nous les répartissons ainsi :

- le Temple d’Athéna Polias et ses trois ou quatre prédécesseurs, - l’Érechtheion,

- l’Hékatompédon – dont le nom désigne le lieu de 100 pieds et qui dévient le nom du temple qui y était érigé – avec l’Architecture-H, considéré comme un des prédécesseurs du Parthénon classique,

- le Brauronion,

- le Temple d’Athéna Nikè, - Oikémata.

Cette présentation nous permettra de poser la question du rôle de chaque édifice ainsi que de l’ensemble du site : quels sont les cultes pratiqués et comment le caractère du site évolue-t-il en s’adaptant à chaque époque ? En outre, nous constatons que l’Acropole n’est pas un lieu isolé du reste de la ville, mais ouvert et connecté au monde de la cité par une voie processionnelle et d’autres entrées, clairement défini par la fortification et le péripatos qui l’entourent.

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20 PA R C O U R S C H R O N O L O G I Q U E

L’Acropole jusqu’à l’époque géométrique (fig. 4 et 6)

Quelques rares tessons de poterie témoignent de l’occupation du site à l’époque néolithique, mais les différentes phases de l’Âge du Bronze sont mieux représentées17. Les indices archéologiques confirment l’hypothèse d’une occupation continue et ininterrompue18.

Vers 1250, une enceinte isole pour la première fois le plateau de ses pentes, faisant de la colline de l’Acropole une citadelle. La première architecture dont les traces sont encore aujourd’hui visibles date de l’époque mycénienne : à cette époque, l’Acropole est considérée comme le site d’un palais (mégaron)19, qui, d’après la légende20, appartenait au roi Érechthée et à Égée. Des vestiges des bâtiments sont repérés vers l’Érechtheion et le Vieux Temple d’Athéna. Un bastion se trouvait à la place du temple d’Athéna Nikè21. Une partie de la fortification est visible au sud des Propylées, et sépare le téménos du temple d’Athéna Nikè de l’aile sud de l’entrée classique. Des parties de la fortification sont aussi visibles dans les sections fouillées sur la partie sud du Parthénon.

Le passé mythique était si important pour les Athéniens qu’ils ont laissé volontairement ces vestiges préhistoriques visibles, qui sont incorporés aux constructions postérieures tout en gardant leur forme initiale. Il existait plusieurs accès vers l’Acropole : une sortie simple et étroite en bas de l’Érechtheion, sur la pente nord ; une seconde sur la pente sud, indiquée par quelques marches taillées sur le rocher, qui commencent au-dessus du

17 Références générales : IAKOVIDES 1962 ; MONTJOY 1995. Sur les constructions, voir HOPPER 1971 ; DONTAS 1973, p. 9-27 ; BROMMER 1985 ; SCHNEIDER & HÖCKER 1990 ; HURWIT

1999, p. 67 : The Neolithic Acropolis, p. 70 : The Early and Middle Bronze Ages, p. 71 : The Late Bronze Age.

18 GRECO 2010, p. 54.

19 IAKOVIDES 1962, p. 101-104 et 173-178, distingue une série de terrasses dont la disposition est identifiée avec la forme de mégaron mycénien ; mais en réalité, cette étude ne fournit aucune preuve de l’existence du palais d’un roi ; voir aussi HURWIT 1999. Contra NYLANDER 1962.

20 Hérodote, VIII, 55 ; Apollodore, III, 14, 6 ; Iliade, II, 547.

21 WRIGHT 1994 ; SHEAR 1999, p. 86-127, pl. II-VII.

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Théâtre de Dionysos et se dirigent vers l’angle sud-est de l’Acropole ; un escalier mycénien sur le côté est, au niveau du sanctuaire d’Aglauros sur le Péripatos ; une entrée du côté ouest où la pente est moins escarpée ; et probablement d’autres passages des côtés sud et est22.

Sur dix-huit tombes à ciste repérées sur l’Acropole, sept sont de l’époque submycénienne (XIe s.)23. L’existence de ces tombes signalerait peut-être celle d’un habitat au XIe s.24. Nous ne sommes pas sûre du caractère de l’Acropole pendant la période entre les XIe et IXe s. et rien ne nous empêche de penser qu’il a été mixte. Les objets de la phase géométrique récente (770-700) retrouvés sur la colline attestent désormais, au moins pour une partie d’entre eux, l’existence d’un sanctuaire25. Toute la longue période jusqu’à la fin du VIIe s. est représentée par un rempart mycénien presque entièrement arasé ou enfoui, des vestiges d’architecture minimes et dispersés et des fragments d’offrandes26. Pourtant l’existence d’un temple au VIIe s. est certaine, d’après les vestiges trouvés à l’emplacement du palais mycénien, sur la partie nord de l’Acropole, à l’endroit où sera construit le Vieux Temple d’Athéna, même s’il manque les preuves archéologiques solides pour reconstruire sa forme27. C’est la période de construction des mythes, à laquelle se réfère en particulier la société de l’époque classique pour établir ses cultes.

22 GOETTE 2001, p. 9 ; DINSMOOR 1980 ; Voir infra, p. 77.

23 GLOWACKI 1998, p. 80 ; GAUSS & RUPPENSTEIN 1998.

24 ÉTIENNE 2004, p. 30, se sert de ces tombes comme argument en faveur de l’existence d’un habitat sur l’Acropole et donc d’une indifférenciation de l’espace. Ainsi Athéna n’était à cette époque qu’une déesse locale et non encore honorée par toute l’Attique. Pourtant Étienne, comme D’ONOFRIO 1995, considère l’Acropole comme une référence religieuse pour toute la communauté de l’Attique dès le VIIe s. Contra DE POLIGNAC 1995 et 1996, p. 99-102.

25 Selon SCHOLL 2006, le passage du VIIe au VIe siècle est marqué aussi par une différenciation d’offrandes, qui deviennent plus monumentales.

26 HOLTZMANN 2003, p. 44.

27 GLOWACKI 1998, p. 80 ; DINSMOOR 1947, p. 109-110 ; KORRES 1994, p. 37-38 ; SCHOLL 2006.

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22 Époque archaïque

(fig. 5 et 7)

Les quatre coups d’État qu’Athènes a connus entre Cylon et Clisthène visent ou aboutissent à l’occupation de l’Acropole par le candidat à la tyrannie28. C’est lors de l’époque archaïque que progressivement l’Acropole devient un lieu de culte et ne sert plus d’habitat ou de fortification. Le remodelage du plateau à des fins religieuses, qui implique le démantèlement des remparts mycéniens du côté sud d’une part, et d’autre part l’absence de citerne après 480, en sont des indices. Les trouvailles ne nous montrent un essor qu’à partir de la deuxième moitié du VIe s. Les bâtiments et les offrandes se multiplient jusqu’à 480. L’invasion perse constitue la fin de l’époque archaïque.

Nous avons pourtant choisi de clore notre étude en 511/10, avant les réformes de Clisthène, à la fin de la tyrannie, dans le but de pouvoir bien discerner l’évolution entre le

VIIe et le VIe s., évolution qui aboutit à un ensemble urbanistique à caractère athénien.

Athènes a beaucoup évolué et s’est développée progressivement à partir du VIIe et au long du VIe s. ; dès la deuxième moitié du VIe s., Athènes est une ville prospère qui revendique désormais une place prépondérante dans la politique, les arts et le commerce, parmi les cités voisines proches ou plus lointaines29. À partir de 510, la politique urbanistique de la ville change, surtout avec les nouveaux bâtiments de l’Agora, en raison des nouveaux besoins civiques.

Vers 550, l’Acropole était déjà en train de changer, un endroit modeste se transformant en un lieu exceptionnel30. Des fragments de bâtiments archaïques sont ensevelis au sud et à l’est du Parthénon, probablement transférés à cet endroit pendant la construction de la plateforme du prédécesseur du Parthénon (ce qui présuppose un démontage volontaire des bâtiments existants, dit Tyrannenschutt), et d’autres ont été

28 HOLTZMANN 2003, p. 41.

29 MARK 1993, p. 127 ; KLUWE 1965 ; BOERSMA 1970, p. 11-18 ; KOLB 1977, p. 99-138 ; voir SHAPIRO 1989.

30 HURWIT 1985, « The Archaic Acropolis », p. 236-248.

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ensevelis après l’attaque perse de 480 (Perserschutt)31. Les offrandes retrouvées indiquent une prospérité croissante d’Athènes depuis 570, puisqu’elles sont plus nombreuses vers la fin du siècle, en particulier entre 525 et 480. (fig. 12-13)

Même si l’on peut repérer l’existence de certains cultes sur l’Acropole avant le

VIIe s., le site gagne en importance à partir de 566, lors de la réorganisation des Concours Panathénaïques où, par décision civique, le centre cultuel d’Athènes se dote de nouveaux monuments. À la fin du VIe s., les nouvelles constructions sur la colline sacrée deviennent remarquables artistiquement et architecturalement. Nous pouvons parler d’une formalisation ou monumentalisation de la colline sacrée et le sanctuaire de l’Acropole devient désormais central. Dans cette étude, nous tenterons de démontrer la théorie selon laquelle certains édifices de l’Acropole peuvent avoir des fonctions autres que cultuelles, comme on verra à propos de l’Hékatompédon, de l’Architecture-H et des oikémata.

Image de l’Acropole

Afin de reconstruire une image de l’Acropole archaïque, le visiteur doit imaginer les espaces entre les bâtiments et les marches des temples, où se trouvaient plusieurs sculptures en offrande. C’est vers 560 qu’ont commencé à apparaître sur l’Acropole les premières statues, avec des dédicaces privées : le visiteur de l’Acropole pouvait ainsi admirer des sculptures représentant des animaux, des monstres et plusieurs figures d’hommes32.

L’Acropole hébergeait des sanctuaires de cultes civiques. L’olivier, en tant que signe, marquait son patronage sur la campagne et sa production a été attribuée à Athéna, la poliouchos. Érechthée représentait les habitants ancestraux, réels ou imaginaires. Son

31 DÖRPFELD 1887, p. 60. Le terme Perserschutt apparaît pour la première fois en 1887 chez Dörpfeld et désigne en allemand les débris résultant du saccage de l’Acropole par les Perses en 480/479, enfouis dans les terrassements ultérieurs, au sud et au sud-est du Parthénon, ainsi qu’au nord-est de l’Érechtheion, débris retrouvés par la fouille de 1882-1890.

32 HURWIT 1985, p. 236-248, veut voir dans ce lieu celui du grand art athénien qui hébergeait l’esprit attique.

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culte peut être confondu avec celui de Poséidon, car la polis accordait une grande importance à la domination sur la mer33.

La stratigraphie, les plans des monuments, leur décor et même leur emplacement sont toujours beaucoup étudiés et discutés34.

Causes

Les réformes de 566 ont sûrement joué un rôle important dans la transformation du sanctuaire35, mais on peut difficilement expliquer tous les changements par la réorganisation des Panathénées.

Les avis sont partagés parmi les savants qui étudient l’Acropole archaïque.

Certains considèrent qu’il y a un seul temple au VIe s., d’autres deux. Certains veulent prouver que Pisistrate lui-même n’a rien à voir avec l’embellissement architectural de l’Acropole, d’autres lui attribuent le programme de construction sur et autour de l’Acropole. La construction du Vieux Temple d’Athéna dorique périptère est parfois attribuée aux fils du tyran, Hippias et Hipparchos, ou même située plus tardivement. La question qui se pose est de déterminer à quel degré cette transformation est due à Pisistrate. La réorganisation des Panathénées, la fête en l’honneur d’Athéna et de l’unité de la cité, tous les quatre ans, s’ajoute aux rites accomplis sur l’Acropole, en particulier celui de l’habillage du xoanon d’Athéna avec le péplos. Si Pisistrate est vraiment l’homme qui est l’instigateur de l’instauration des Grandes Panathénées, ainsi que de la transformation de l’Acropole en site digne de recevoir la pompé, c’est aussi lui qui, dans

33 SCHACHTER 1992, p. 31-32.

34 Depuis l’étude de BANCROFT 1979, peu de questions ont été résolues ; MELIADES 1965 ; GLOWAKI 1998, p. 79 ; PARKER 1996, p. 70. Dans certaines études, l’Acropole à l’époque archaïque est encore considérée comme une forteresse, lieu de prise de décisions juridiques, de culte et de fonction religieuse, et de sépultures (à l’Âge du Fer). Voir GAUSS &

RUPPENSTEIN 1998 ; GRECO 2010, p. 35-36 et 53-61.

35 L’étude de SHAPIRO 1989 est en grande partie construite autour de ce principe.

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l’esprit des Athéniens, a réussi à affirmer l’unité de l’Attique et à transformer la colline en centre spirituel et géographique de la polis36.

Après 480

Après la destruction complète d’Athènes et de l’Acropole, en 480, les temples furent laissés en ruines en souvenir de l’impiété perse. L’entrée et les bâtiments de culte les plus importants furent réparés, mais l’attention était surtout portée sur la fortification de la cité et son port, le Pirée. C’est environ trente ans plus tard que le réaménagement de l’Acropole a vraiment eu lieu, quand on a aménagé le plateau de la colline au même niveau et qu’on l’a élargi avec des murs de soutènement. Sur ce niveau seront construits les bâtiments monumentaux de l’époque classique. Les restes des bâtiments archaïques et leurs sculptures furent enterrés dans l’urgence sous des masses de terre, ce qui a produit une couche archéologique particulièrement riche en monuments, dans les remblais de la destruction perse. Cette couche, connue comme Perserschutt (débris perses), a également permis de conserver la couleur sur certaines statues. On a décidé par ailleurs que la destruction perse de la cité d’Athènes devait rester perpétuellement devant les yeux des Athéniens, et c’est pourquoi en particulier des fragments architecturaux furent incorporés dans le mur nord de la fortification en face de la cité (au nord de l’Érechtheion)37.

(fig. 12 et 34 et fig. 8, 14 et 15 pour l’époque archaïque)

36 HURWIT 1985, p. 236-248. Nous citons les sources antiques qui se réfèrent à Pisistrate dans nos chapitres sur chaque site.

37 GOETTE 2001, p. 11-12. Sur le rituel et les cultes, voir FABERT 1987 qui explique comment l’idéologie et les revendications de l’époque sont exprimées à travers les représentations artistiques et architecturales du Ve s. Par exemple, sur les frises ioniques du Temple d’Athéna Nikè, à la place des sujets mythologiques, on choisit de raconter la bataille de Platées de 479 contre les Perses associés aux Béotiens et d’autres épisodes des guerres médiques.

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(fig.16-31) La céramique

Des fragments de céramique furent aussi ensevelis à plusieurs endroits sur l’Acropole, en particulier après l’invasion perse de 480. Des fouilles du XIXe s. ont dévoilé ce matériel important, publié dans sa plus grande partie entre 1925 et 1933 par Botho Graef et Ernst Langlotz, un travail qui reste encore pour nous aujourd’hui la référence par excellence. Les concentrations les plus importantes de ces trouvailles couvrent plutôt la période du développement des techniques spéciales : deuxième moitié du VIe s. et première moitié du Ve s. L’étude et l’interprétation de ce matériel restent assez problématiques du fait de nombreuses questions mal posées ou non résolues sur la provenance, la datation et l’usage de cette céramique. Annie Verbanck-Piérard retrace le questionnement avec beaucoup de finesse38 : les différentes techniques spéciales sont- elles présentes d’une façon significative parmi les vases conservés de l’Acropole ? Et si oui, pourquoi utiliser des techniques spéciales pour les dédicaces à Athéna ? Nous choisissons quelques exemples représentatifs pour souligner l’importance de la visibilité des offrandes et leur rôle novateur dans l’évolution des styles et des techniques ainsi que dans le culte et les rites pratiqués sur l’Acropole.

Si l’on étudie de près les fragments de Sophilos39, on peut constater l’appropriation et l’atticisation des techniques corinthiennes dès 580, notamment par

38 VERBANCK-PIÉRARD 2008. Je renvoie à l’étude de Mme A. Verbanck sur les techniques, afin de souligner l’originalité et le souci d’une production locale archaïque spécialement conçue pour être offerte au lieu sacré.

39 Nous citons les plus représentatifs : Musée national d’Athènes (MNA), Collection de l’Acropole (Coll. Acr.), n° inv. : 1.480 avec sanglier et lion ; 1.588 Artémis (avec inscription) et chariot ; 1.585 deux femmes dans un seul vêtement et homme drapé avec sceptre ; 1.757, 1.584 et 1.485 sphynx, lion, sirènes et hommes vêtus ; 1.587 mariage de Péleas et Thétis ; et surtout les deux fragments du même cotyle-cratère 1.588a et 1.585b (voir ABV 40, 17 et 18, datés de la période entre 580 et 570 ; LIMC I, U. Kron, « Aglauros, Herse, Pandrosos », p. 286, n° 4 daté aussi de 580 à 570 ; BAKıR 1981, p. 26.). SOURVINOU-INWOOD 2008, pl. 8 a et b, décrit en détail

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l’étude des contours, auprès des fragments attribués à Paséas40 ou Euthymidès41, datés de la période entre 510 et 490. Ces fragments manifestent un goût très archaïque allant de pair avec une peinture très raffinée et des inscriptions claires, tout en suivant une iconographie traditionnelle : ils suggèrent une tendance à produire une céramique destinée à être apportée en offrande. Nous pouvons évoquer le fragment significatif d’un vase offert par le potier [Sosim]os (?) comme aparché, avec la chouette et les feuilles d’olivier, à la fin du VIe s.42. Nous pouvons aussi évoquer des tessons de figures rouge vif, provenant d’un vase d’Euthymidès, qui peint vers 520-510 une Gigantomachie avec des noms inscrits, un sujet dont l’inspiration et la signification se rapportent à Athéna et à la polis d’Athènes43.

Cette approche permet de reconnaître les cultes d’Athéna Polias, Promachos et Erganè. Quoique les objets réalisés avec des techniques spéciales puissent être étudiés comme relevant des manières les plus distinguées de faire un don original à Athéna, les offrandes sur l’Acropole sont un sujet à part que nous ne traiterons pas ici en détail44. Nous ferons seulement observer que, sur l’Acropole, les objets qui relèvent

les deux tessons et cite la bibliographie relative. Elle reconstruit la représentation des Kékropides d’après les inscriptions ΠΑΝΔΡΟΣΟΣ et [ΑΓΛ]ΑΥΡΟΣ qui, avec Kékrops et précédées par Hermès, avancent vers la gauche. Ce groupe est en face d’un deuxième groupe de dieux cette fois, peut- être de Zeus et Héra, et tous ensemble assistent à l’agôn entre Poséidon (attesté par l’inscription ΠΟΣΕΙΔΩΝ) et Athéna pour la revendication de la terre de l’Attique. Dans une version du mythe, c’est Kékrops le juge de l’agôn (Xen. Mem. 3.5.10). Si cette lecture de l’image est correcte on peut considérer 570 comme un terminus ante quem de la construction du mythe.

40 Deuxième moitié du VIe s. MNA, n° inv. : AP2360, Coll. Acr. 1.2584 ; 2.551 canthare avec Héraclès ; 1.2583 Athéna et lierre ; 1.2587 ou 1.15135 Athéna avec inscription ; 1.15125 ou 1.

2591 (Héraclès et Iolaos sur un char, Athéna avec un serpent, hibou sur une plante).

41 MNA, Coll. Acr., n° inv. : 2.211 Gigantomachie ; 2.9 deux figures ; 2.231 ménade avec thyrse et panthère.

42 MNA, Coll. Acr., n° inv. : 2.1078 (ABV 350) [Σόσιμ]ος ἀνέθεκεν ἀπαρχέν. GRAEF &

LANGLOTZ 1933, vol. 2, p. 1078, pl. 84. L’association de la chouette avec l’olivier apparaît aussi sur les monnaies.

43 Fragments qui figurent des scènes de Gigantomachie sur la partie extérieure du vase attribué à Euthymidès, vers 520-510 ; GRAEF & LANGLOTZ 1933, vol. 2, p. 211, pl. 10 ; WAGNER 2003, p. 55.

44 Voir SCHNEIDER 1975 ; HAMDORF 1980.

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manifestement de capacités techniques remarquables sont appréciés et considérés, non seulement selon un critère économique, mais aussi parce qu’ils ont, précisément à cause de cette caractéristique, une importance religieuse et culturelle. L’Acropole est le lieu adéquat pour promouvoir ces nouvelles formes, tendances et techniques, celui même où sont exposées les pièces considérées comme des agalmata. Dans cette optique, on pourrait associer ces trouvailles à un culte précis d’Athéna, celui d’Athéna Erganè, et l’on pourrait même y voir un indice chronologique intéressant pour décrire et dater l’apparition et le développement du culte à l’époque archaïque. En tout cas, l’accumulation sur le rocher sacré des œuvres rares faites de matériaux différents donnait sûrement une impression colorée et marquante aux personnes qui montaient au vieux sanctuaire d’Athéna, plein des daidala45. On constate encore une fois qu’à partir de la fin du VIe s. le caractère athénien, malgré les différentes techniques des ateliers et des peintres, est très présent et bien reconnaissable.

Les sculptures

Sur l’Acropole, la fabrication de sculptures témoigne d’un éventail social très large de dédicants : les matières premières utilisées sont variées et plusieurs ateliers se côtoient46. Parmi une grande richesse d’offrandes, on distingue surtout les bronzes et les statues en marbre.

Les objets sculptés en bronze sont réalisés pour la plupart selon la technique de la fonte en creux à la cire perdue47. D’autres objets métalliques, de la vaisselle, souvent avec des inscriptions dédicatoires, ou des figurines, ont exigé la maîtrise de techniques très complexes et sont devenues ainsi des dédicaces ostentatoires. La grande série des figurines est divisée en deux catégories principales selon leur méthode de fabrication et

45 VERBANCK-PIÉRARD 2008, p. 56.

46 Voir la synthèse de HOLTZMANN 2003, p. 50-69 et BROUSKARI 1996, p. 227-245.

47 Cette technique est généralisée à partir de la fin du VIe s., même si elle était connue et ponctuellement pratiquée dès le VIIIe s. RIDDER 1896 ; ROLLEY 1983, p. 25-32 ; ROLLEY 1994 ; NIEMEYER 1964.

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leur taille. D’une part, les figurines en fonte pleine, de bronze massif, étaient à l’origine fixées sur une base rectangulaire et elles étaient probablement exposées sur des tables ou des étagères aux endroits prévus pour cette pratique dédicatoire. Parmi elles, les figurines qui ont été enterrées après 480 lors du Perserschutt et qui sont dans un bon état de conservation, représentent surtout des animaux, des centaures, des sphinx… Mais les bronzes de plus grande taille ont disparu, probablement fondus depuis l’Antiquité.

D’autre part, une deuxième catégorie de statuettes trouvées sur l’Acropole, réalisées selon la technique de fonte en creux, représentent souvent le type de Promachos et de Palladion et datent surtout de la fin du VIe s.48. Il s’agit de statues plus légères et faciles à équilibrer, qui témoignent d’une évolution importante dans la maîtrise des techniques et de la production.

Les offrandes les plus impressionnantes sur l’Acropole sont incontestablement les statues en marbre et la grande série des korai. Le tuf (pôros) est un matériau courant, utilisé pour l’architecture. Pour les offrandes sculptées sur pierre, on préfère le marbre, que peu savent travailler et qui exige que les ateliers se déplacent sur place. La diversité des styles de sculpture durant la seconde moitié du VIe s. prouve que les sculpteurs spécialisés viennent à Athènes travailler pour les Athéniens qui veulent dédier une grande œuvre au sanctuaire d’Athéna Polias. Ces offrandes, avec les signatures des dédicants, représentent, peut-être, une partie de la somme due à la cité, comme une forme d’impôt sur le revenu49. Le marbre le plus connu pour la sculpture vient des Cyclades et il est surtout extrait des carrières de Paros. Un seul exemple de marbre d’Hymette, le

« Moschophoros », est conservé. Le marbre pentélique, est, pour sa part, utilisé à partir du

Ve s., à une exception près : la koré n° 593.

Plus de cent korai sont dédiées sur l’Acropole avant 480, dont ne subsistent parfois que des débris et dont seulement une vingtaine sont conservées en bon état.

Diverses sont les approches et interprétations de ce que ces statues représentent : ces jeunes filles ne représentent personne, affirme Holtzmann, mais elles incarnent la

48 RAUBITSCHEK 1938, p. 132-139. Voir infra, sur les statues de culte d’Athéna, p. 44.

49 VIVIERS 1992 ; VIVIERS 2008, sous presse.

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fonction d’agalma50. Leur type évolue à peine durant le VIe s.51 et leur sourire est gravé depuis 570. Des statues masculines et d’autres statues décorent aussi la colline : les plus connues sont le moschophoros (« porteur de veau », qui figure peut-être un prêtre et qui est daté d’environ 570), l’éphèbe de Kritias (peu avant 480), le cavalier Rampin (550- 540), les statues des scribes assis (vers 500)52 et des figures d’Athéna53.

D’autres sculptures en terre cuite et en bois ont certainement dû orner l’Acropole, mais malheureusement on n’en a trouvé que quelques fragments. De toute façon, si on veut retrouver l’effet produit par cette variété de monuments, il ne faut pas oublier leur aspect polychromique ! Les vêtements et les parties nues des statues avaient des couleurs54 éclairées par les lumières du jour ou de la nuit.

50 HOLTZMANN 2003, p. 56 : « Ces jeunes filles ne représentent personne, ni individu, ni groupe précis : elles incarnent anonymement, mais chacune différemment en dépit de la rigueur du type, le bref moment où la figure humaine s’épanouit en beauté, réalisant ainsi leur fonction d’ἄγαλμα, c’est-à-dire d’offrande apportant la joie, aussi bien à la divinité, qui se réjouit de ce beau don humain, qu’au dédicant qui l’offre avec ferveur et qu’à l’artiste fier de son œuvre. »

51 Pour quelques influences et styles voir D’ONOFRIO 2008 et KARAKASI 2008.

52 TRIANTI 1994 et 1998.

53 ROLLEY 1994, kouroi en général p. 165, korai en général p. 181, le « moschophoros » p. 171, le cavalier Rampin p. 172.

54 Pour la technique du coloriage des sculptures (γάνωσις : enduit à base de cire et d’huile), voir MANZELLI 1994 et KARAKASI 2001, p. 122-124 et pl. 238-278.

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