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Chapitre 06 Continuite

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

6 Continuit ´e et applications

Objectifs :

• Comprendre intuitivement la notion de continuit´e

• Savoir exploiter le th´eor`eme des valeurs interm´ediaires Aper¸cu historique :

L’un des paradoxes de Z´enon d’El´ee(v°s. av. JC)fait appel `a la notion de continuit´e : c’est le paradoxe de la dichotomie (”couper en deux”) :

Z´enon se tient `a huit m`etres d’un arbre, tenant une pierre. Il lance sa pierre dans la direction de l’arbre.

Avant que le caillou puisse atteindre l’arbre, il doit traverser la premi`ere moiti´e des huit m`etres. Il faut un certain temps, non nul, `a cette pierre pour se d´eplacer sur cette distance. Ensuite, il lui reste encore quatre m`etres `a parcourir, dont elle accomplit d’abord la moiti´e, deux m`etres, ce qui lui prend un certain temps. Puis la pierre avance d’un m`etre de plus, progresse apr`es d’un demi-m`etre et encore d’un quart, et ainsi de suite ad infinitum et `a chaque fois avec un temps non nul. Z´enon en conclut que la pierre ne pourra pas frapper l’arbre, puisqu’il faudrait pour cela que soit franchie effectivement une s´erie infinie d’´etapes, ce qui est impossible. Le paradoxe se r´esout en soutenant que le mouvement est continu ; le fait qu’il soit divisible `a l’infini ne le rend pas impossible pour autant.

1. Continuit ´e

A. Approche graphique de la continuit ´e

En observant les trois courbes ci-dessous, on remarque que les deux premi`eres peuvent ˆetre trac´eessans lever le crayonalors que la troisi`eme admet unsaut`a l’abscisse 2. Les deux premi`eres repr´esentent des fonctions dites continues sur l’intervalle [−2; 4] alors que la troisi`eme repr´esente une fonction qui admet une discontinuit´e enx= 2.

~i

~j

~i

~j

~i

~j

(2)

B. Approche intuitive de la continuit ´e

D ´efinition 6.1 Intuitivement, une fonction est continue sur un intervalleI si elle est d ´efinie sur cet inter- valle et si sa courbe repr ´esentative se traced’un trait continu, sans lever le crayon.

La continuit ´e d’une fonctionf en un pointad’un intervalleIse traduit math ´ematiquement par le fait que la limite `a droite def enasoit ´egale `a sa limite `a gauche et soit ´egale `af(a):

x→alim

<

f(x) = lim

x→a

>

f(x) =f(a)

Une fonctionf est continue sur un intervalleIsi elle est continue en tout point deI.

C. Partie enti `ere

Un nombre r´eel est compos´e d’une partie enti`ere finie (avant la virgule) et d’une partie d´ecimale (apr`es la virgule). La partie enti`ere de 4,65 est 4. On remarque ´egalement que tout nombre r´eelxappartient `a un intervalle du type [n;n+ 1[ o`un∈Z.

D ´efinition 6.2 La partie enti `ere dex∈Rnot ´eeE(x)est d ´efinie ainsi :

six∈[n;n+ 1[ (n∈Z), alorsE(x) =n Exemple 6.1 Ainsi,E(3,14) = 3car3,14∈[3; 4[. Et

E(−4,32) =−5car−4,32∈[−5;−4[. La

repr ´esentation graphique de la fonction partie enti `ere x7→E(x), pourx∈[−2; 3[est trac ´ee ci-contre. Elle est continue sur chaque intervalle]n;n+ 1[o `un∈Z et discontinue en chaquex0∈Z.

~i

~j

D. Propri ´et ´es

Th ´eor `eme 6.1 Soitf une fonction d ´efinie sur un intervalleI. Sifest d ´erivable surIalorsf est continue surI.

D ´emonstration Soitaun r ´eel deItel quef est d ´erivable enac’est- `a-dire quelimxaf(x)−f(a)

xa =f(a).

Pour toutx6=aon poseg(x) = f(x)x−f(a)a . On sait quef est d ´erivable enadonclimxag(x) =f(a). Pour x6=aon af(x)−f(a) =g(x)(x−a)et doncf(x) =f(a) +g(x)(x−a). De plus :

limx→ag(x) =f(a) limx→a(x−a) = 0

donc lim

x→ag(x)(x−a) = 0

Et donc finalement :

xlimaf(x) =f(a) + lim

xag(x)(x−a) =f(a)

Ainsi,f est continue ena. On a choisiaquelconque dansIdoncf est continue surI.

Th ´eor `eme 6.2 (Cons ´equence) Une fonction obtenue par op ´erationsa sur les fonctions usuelles est continue sur chaque intervalle o `u elle est d ´efinie.

Ainsi, les fonctions polyn ˆomes, rationnelles, trigonom ´etriques et d ´efinies par des racines carr ´ees sont continues sur chaque intervalle de leur ensemble de d ´efinition.

a. somme, diff´erence, produit, quotient, composition...

(3)

D ´emonstration Les fonctions usuelles sont d ´erivables sur leur ensemble de d ´efinition (sauf pour la fonction racine carr ´ee en0) elles sont donc continues sur leur ensemble de d ´efinition.

On montre `a l’aide de la d ´efinition d’une limite la continuit ´e de la fonction racine carr ´ee en0.

Remarque 6.1 (Attention !) La r ´eciproque du th ´eor `eme 6.1 est fausse. Par exemple la fonction racine carr ´ee est continue en 0 mais non d ´erivable en0. C’est aussi le cas de la fonction valeur absolue en01.

2. Valeurs interm ´ediaires

A. Th ´eor `eme des valeurs interm ´ediaires

Th ´eor `eme 6.3 (des valeurs interm ´ediaires) Soitf une fonctioncontinuesur un intervalle[a;b].

Pour toutmcompris entref(a)etf(b), il existeα∈[a;b]tel quef(α) =m.

On dira quel’image continue d’un intervalle est un intervalle.

~i

~j

a b

f(a) f(b)

x1 x2 x3

m

Figure 1

~i

~j

a b

f(a) f(b)

x1

m

Figure 2

~i

~j

a b

f(a) f(b)

x1

m

Figure 3

Remarque 6.2 Si la fonctionf est continue mais non strictement monotone sur[a; b], l’ ´equationf(x) =m admet au moins une solution pour toute valeur demcomprise entref(a)etf(b), mais elle n’est pas n ´ecessairement unique (voir figure 1 ci-dessus : l’ ´equation a trois solutions).

B. Le cas des fonctions monotones

Th ´eor `eme 6.4 (Corollaire dans le cas monotone) Sif est continue et strictement monotone sur[a;b], alorsa:

• f([a;b]) = [f(a) ;f(b)](sif est croissante) ou[f(b) ;f(a)](sinon) ;

• pour toutmcompris entref(a)etf(b), l’ ´equationf(x) =madmetune et une seulesolution dans l’intervalle[a;b].

a. festbijective(”correspondance un `a un entre les images et les ant´ec´edents”, donc la valeurma un ant´ec´edentunique

D ´emonstration On suppose la fonctionf strictement croissante surI= [a;b], ainsif(a)< f(b)(sia6=b).

Montrons quef(I) = [f(a) ;f(b)](f(I)est l’ensemble desf(x)avecx∈[a; b]) :

Pour tout r ´eelxdansIon aa≤x≤betf croissante doncf(a)≤f(x)≤f(b); doncf(x)∈[f(a) ; f(b)].

R ´eciproquement, soity∈[f(a) ;f(b)], d’apr `es le th ´eor `eme 6.3, il existe au moins unc∈[a;b]tel que f(c) =y; doncy∈f(I).

Finalement on a montr ´e quef(I)⊂[f(a) ;f(b)]et[f(b) ; f(a)]⊂f(I). Doncf(I) = [f(a) ;f(b)].

Enfin,f ´etant strictement croissante, deux nombres distincts ont des images distinctes donc l’ ´equation f(x) =madmet une unique solution surI.

Remarque 6.3 Quand on est dans la situation du th ´eor `eme 6.4, on dit quef r ´ealise une bijection de[a;b]

surf([a;b]).

Remarque 6.4 Par convention, dans un tableau de variation, les fl `eches obliques traduisent :

1. Il existe mˆeme des fonctions continues sur un intervalle et nulle-part d´erivable sur cet intervalle, mais l`a ¸ca d´epasse un peu le programme de TS. . . Un exemple d’une telle fonction est la fonction deWeierstrassefinie parf(x) =P

n=0ancos(bnπx) avec 0< a <1 etab >1.

(4)

• la continuit ´e de la fonction sur l’intervalle consid ´er ´e ;

• la stricte monotonie de la fonction sur cet intervalle.

Exemple 6.2 Soitf la fonction d ´efinie sur[0 ; 9]parf(x) =√x+ 2. D ´emontrer que l’ ´equationf(x) = 3admet une unique solution dans[0 ; 9].

La fonctionf est strictement croissante sur[0 ; 9]car la fonction racine carr ´ee l’est. Par ailleurs,f est une fonction continue sur[0 ; 9]. De plusf(0) = 2etf(9) = 5.

Ainsi,3∈[f(0) ;f(9)], donc d’apr `es le th ´eor `eme de la valeur interm ´ediaire, l’ ´equationf(x) = 3admet une et une seule solution dans l’intervalle[0 ; 9].

Exemple 6.3 Soitf une fonction d ´efinie sur[0 ; 7]dont on donne le tableau de variation. D ´eterminer le nombre de solutions de l’ ´equationf(x) =√

2.

x 0 2 4 7

f(x)

4&0

&−2%3 R ´eponse :

• D’apr `es le tableau de variation def, sur l’intervalle[0 ; 4]la fonctionf est continue et strictement d ´ecroissante. De plus√

2∈[f(4) ;f(0)]donc d’apr `es le th ´eor `eme de la valeur interm ´ediaire, l’ ´equation f(x) =√

2admet une unique solution dans[0 ; 4].

• D’apr `es le tableau de variation def, sur l’intervalle[4 ; 7]la fonctionf est continue et strictement croissante. De plus√

2∈[f(4) ;f(7)]donc d’apr `es le th ´eor `eme de la valeur interm ´ediaire, l’ ´equation f(x) =√

2admet une unique solution dans[4 ; 7].

Finalement l’ ´equationf(x) =√

2admet deux solutions dans[0 ; 7]. On pourrait m ˆeme montrer que la solution la plus petite est dans[0 ; 2], et l’autre dans[4 ; 7].

C. Compl ´ement du th ´eor `eme de la valeur interm ´ediaire

Le th´eor`eme 6.4 de la valeur interm´ediaire peut s’´etendre `a une fonction continue strictement monotone sur un intervalle ouvert mˆeme non born´e en utilisant les limites def aux bornes de cet intervalle.

Exemple 6.4 Soitf une fonction dont on donne le tableau des variations ci-apr `es. Montrer que l’ ´equation f(x) = 0admet une unique solution surR.

x −∞ −2 1 +∞

f −3 %−1

&−∞ −∞% 4 R´eponse :

• sur l’intervalle ]− ∞; 1[, d’apr`es les variations,f(x)≤ −1 donc l’´equation n’a pas de solution ;

• sur ]1 ; +∞[, la fonctionf est continue, strictement croissante et on a :

x→lim1;x>1f(x) =−∞; lim

x+f(x) = 4

Enfin, 0∈]− ∞; 4[ donc d’apr`es le th´eor`eme de la valeur interm´ediaire, l’´equationf(x) = 0 admet une unique solution sur ]1 ; +∞[.

Finalement, l’´equationf(x) = 0 admet une unique solution surR.

D. Application : recherche de solution approch ´ee par dichotomie

Dichotomie vient du grec et signifiecouper en deux.

Objectif :trouver une valeur approch´ee def(x) = 0 sur [a;b] avecf continue et strictement croissante sur [a;b] o`uf(a)<0 etf(b)>0.

On posec= a+b2 . Sif(c)<0 la solution sera dans [c;b] sinon elle sera dans [b;c].

Et on recommence en posantd=c+b2 (ou a+c2 suivant le cas de l’´etape pr´ec´edente).

On ´etudie le signe def(d) . . ..

Remarque 6.5 Cette m ´ethode permet d’obtenir un encadrement de la solution de plus en plus pr ´ecis (on divise par deux l’amplitude de cet encadrement `a chaque ´etape), en ne faisant qu’un seul nouveau calcul `a chaque ´etape.

(5)

1 Entr´ees : l’expressionf(x);

2 un entieratel quef(a) etf(a+ 1) soient de signes contraires;

3 le nombre nde chiffres apr`es la virgule souhait´es pour la solution approch´ee;

4 d´ebut

5 b←(a+ 1);

6 tant queb−a <10n faire

7 sif(a) etf(b) sont de mˆeme signealors

8 a←a+b2 ;

9 sinon

10 b← a+b2 ;

11 R´esultat: la solution cherch´ee est dans [a;b]

Algorithme 3 :R´esolution approch´ee par dichotomie de l’´equationf(x) = 0

3. Application aux suites : un th ´eor `eme du point fixe

On a admis au chapitre 5 le th´eor`eme 5.2 suivant :

Soituune suite num´erique de limiteαet soitf une fonction num´erique telle quef(un) existe pour toutn∈N avec lim

x→αf(x) =:ℓ. Alors on a lim

n→+f(un) =ℓ.

La notion de continuit´e nous permet d’´etablir un th´eor`eme dit ”du point fixe” (il en existe d’autres, que vous d´ecouvrirez apr`es le Bac), tr`es utile pour trouver un ou plusieurs ”candidat(s) limite” pour une suite :

Propri ´et ´e 6.1 Si la suite(un)converge versℓet si la fonctionf est continue enℓ, alors :

n→lim+f(un) =f(ℓ)

Th ´eor `eme 6.5 Soientf une fonction num ´erique et(un)une suite d ´efinie par la relation de r ´ecurrence : un+1 = f(un). Si (un) converge vers une limite ℓ et si f est continue en ℓ, alors la limite ℓ v ´erifie la relation :

f(ℓ) =ℓ

Attention ! ! ! Ce th´eor`eme ne donne pas la convergence de la suite ! ! !

M ´ethode On montre d’abord que(un)converge, par exemple parce qu’elle est croissante et major ´ee, ou d ´ecroissante et minor ´ee, puis quef est continue. Ensuite on r ´esout l’ ´equationf(ℓ) =ℓ, qui nous donne un ou plusieurs ”candidats” pour la limite ℓde(un). Graphiquement, r ´esoudre cette ´equation revient `a chercher les abscisses des points d’intersection deCf avec la1rediagonale (droite d’ ´equationy=x).

Pour d ´emontrer que ce candidat est (ou n’est pas) la limite de(un), on ´etudie la limite deun−ℓlorsque n→+∞, en essayant de montrer que c’est0.

D ´emonstration On sait que lim

n→+un =ℓ.

De plus,f est continue enℓdonc, par d ´efinition de la continuit ´e et d’apr `es le th. 5.2, lim

un→ℓf(un) =f(ℓ), i.e.

n→lim+un+1=f(ℓ), ou encore lim

n→+un =f(ℓ).

Par ailleurs, lim

n+un=ℓ, doncf(ℓ) =ℓ.

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