MPSI B 29 juin 2019
Énoncé
Soit E un K -espace vectoriel non réduit au vecteur nul et de dimension nie n . On se donne deux sous-espaces vectoriels A et B on cherche
1une condition caractérisant l'exis- tence de sous-espaces vectoriels C tels que
C est supplémentaire de A dans A + B C est supplémentaire de B dans A + B
On dira alors que C est un supplémentaire commun à A et B dans A + B .
1. On suppose qu'il existe un sous-espace C vériant la condition du préambule. Montrer que dim(A) = dim(B) . Préciser dim(C) .
Dans toute la suite de l'exercice, on supposera que dim(A) = dim(B) . 2. On se place d'abord dans le cas où A et B sont deux hyperplans distincts.
a. Montrer qu'il existe des vecteurs a ∈ A et b ∈ B tels que a 6∈ B et b 6∈ A . b. Montrer que C = Vect(a + b) est solution au problème posé.
3. On revient au cas général en supposant seulement dim(A) = dim(B) avec A 6= B . On considère un sous-espace A
0supplémentaire de A ∩ B dans A et un sous-espace B
0supplémentaire de A ∩ B dans B
a. Montrer que A
0et B
0ne sont pas réduits au vecteur nul, que leur intersection est réduite au vecteur nul et qu'ils sont de même dimension.
On note p cette dimension. On considère une base A = (a
1, · · · , a
p) de A
0et une base B = (b
1, · · · , b
p) de B
0. On dénit enn une famille C = (c
1, · · · , c
p) en posant
c
i= a
i+ b
ipour les entiers i entre 1 et p .
b. Montrer que la famille C est libre.
c. Montrer que C = Vect(c
1, · · · , c
p) est un supplémentaire commun à A et B dans A + B .
1D'après http ://mpsiddl.free.fr/pbsup.php
Corrigé
1. Lorsque C est supplémentaire de A et B dans A + B , on peut écrire deux égalités de dimension.
dim A + dim C = dim(A + B), dim B + dim C = dim(A + B)
On en déduit dim A = dim B = dim(A + B) − dim C . On note m cette dimension, on a alors dim C = dim(A + B) − m .
2. a. Ici A et B sont des hyperplans de E . La dimension de E est notée n donc A et B sont de dimension n−1 . L'existence d'un a dans A mais pas dans B traduit le fait que A n'est pas inclus dans B . De fait, comme A et B sont de même dimension l'un ne saurait être inclus dans l'autre sans qu'il y ait égalité. Ils sont supposés distincts donc A 6⊂ B et B 6⊂ A . Il existe dans a ∈ A tel que a 6∈ B et b ∈ A tel que b 6∈ A .
b. On veut montrer que Vect(a + b) est un supplémentaire commun à A et B dans le sous-espace A + B de E . Remarquons d'abord que A + B = E car A et B sont des hyperplans distincts. Un supplémentaire commun doit donc être de dimension dim(E) − dim(A) = 1 . Ainsi, Vect(a + b) est de la "bonne" dimension. Il sut donc de prouver que A ∩ Vect(a + b) se réduit au vecteur nul.
Soit x ∈ A∩Vect(a+b) . Comme x ∈ Vect(a+b) , il existe λ ∈ R tel que x = λ(a+b) donc λb = x − λa ∈ A . Si λ 6= 0 , ceci entraîne b ∈ A ce qui est contraire aux hypothèses. On en déduit que λ = 0
Ret x = 0
E.
3. On revient au cas général avec A et B distincts et de même dimension.
a. Ici A
0est un supplémentaire de A ∩ B dans A et B
0est un supplémentaire de A ∩ B dans B .
Les sous-espaces A
0et B
0ne sont pas réduits au vecteur nuls car sinon on aurait A = A ∩ B + {0} = A ∩ B donc B ⊂ A puis A = B à cause de la dimension.
De A
0⊂ A et B
0⊂ B , on tire A
0∩ B
0⊂ A ∩ B . Donc A
0∩ B
0⊂ (A ∩ B) ∩ A
0qui est réduit au vecteur nul.
À cause des dénitions : dim A
0= dim B
0= dim A − dim A ∩ B = dim B − dim A ∩ B .
b. Formons une combinaison linéaire nulle des vecteurs de C . λ
1(a
1+ b
1) + · · · + λ
p(a
p+ b
p) = 0
Eλ
1a
1+ · · · + λ
pa
p= −λ
1b
1− · · · − λ
pb
pCette dernière égalité est relative à un vecteur dans A
0∩ B
0qui est réduit au vecteur nul. On est alors en mesure d'exploiter le caractère libre de la base (a
1, · · · , a
p) de A
0. On en déduit que tous les λ
isont nuls.
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/
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Rémy Nicolai Aalglin18MPSI B 29 juin 2019
c. Pour montrer que C est un supplémentaire de A dans A +B , on va raisonner avec la dimension et l'intersection. Le raisonnement est analogue pour B .
Comme la famille C est libre :
dim C = p = dim A − dim(A ∩ B )
= − dim B + (dim A + dim B − dim(A ∩ B))
= dim(A + B) − dim A
Considérons un x ∈ A ∩ C . Alors x ∈ A et il existe (λ
1, · · · , λ
p) réels tels que
x = λ
1(a
1+ b
1) + · · · + λ
p(a
p+ b
p) x − λ
1a
1− · · · − λ
p− a
p= λ
1b
1+ · · · + λ
pb
pLe vecteur exprimé dans la dernière égalité est dans A à cause du membre de gauche et dans B
0⊂ B à cause du membre de droite. Il est donc dans l'intersection de A ∩B avec B
0qui est réduite au vecteur nul. Comme la famille (b
1, · · · b
p) est libre, les λ
isont nuls ce qui entraîne que x l'est aussi.
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/