C AHIERS DE
TOPOLOGIE ET GÉOMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE CATÉGORIQUES
P AUL V ER E ECKE Connexions d’ordre infini
Cahiers de topologie et géométrie différentielle catégoriques, tome 11, n
o3 (1969), p. 281-321
<http://www.numdam.org/item?id=CTGDC_1969__11_3_281_0>
© Andrée C. Ehresmann et les auteurs, 1969, tous droits réservés.
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CONNEXIONS D’ORDRE INFINI
par Paul VER EECKE CAHIERS DE TOPOLOGIE
ET GEOMETRIE DIFFERENTIELLE
Vol. Xl, 3
N Uv xoi évvow, pn8évtoç tou rrept Touç koyouç ua8nuatoç, wç xou yov Éoti ...
tùv tou Yvwpiçeiv evexa tiç auto erritn6eun, akka un ïoS xarrnkeùeiv.
(Platon, République, VII)
Cet article
qu’une
note[11]
avait annoncé propose une notion de connexion d’ordre infini accordée à celle d’ordresupérieur
finiimaginée
par C. Ehresmann
[
5] .
Une connexion d’ordre n sur une variété
banachique
V à valeursdans un
groupoide différentiable O
de base V consiste en unchamp
surV
d’objets
deQn (V , O) ,
variété dite des éléments de O -connexion d’ordre n sur V .Qn (V , O)
est une sous-variété de la variétéJ n (V , O)
de tous les
jets
infinitésimaux d’ordre n de V dans O et la conditionsous
laquelle
un élémentde J n (V , O) appartient
àQn (V , O)
est desatisfaire à certaines relations
qui
ne peuvent être écritesplus simplement
ni rendre mieux le sens
géométrique
sinon dans le calcul desjets.
Lesmêmes voies conduisent aux connexions d’ordre infini. V et W étant des variétés de classe
C°°,
ils’agissait
de munirl’ensemble J°° ( V, W ) des jets
infinitésimaux d’ordre infini de V dans W d’une structure différen- tielle[ Ch. III] ;
celle-ci étant à modeler sur un espace de Fréchet nonnormable,
il fallait une théorie des variétés localement convexes[Ch.
II] qui
fûtrapportée
à un calcul différentielapproprié [Ch. I].
Sousréserve de certaine condition de
l’espace
normé modelantV, J °° ( V ,
W )est
homéomorphe
à la limite d’unsystème projectif (J n (V , W), TTmn).
Lesrelations
analogues
à cellesqui
définissent les sous-variétésQn (V , O) de J n (V , O)
fontdistinguer dans J°° (V , O)
la sous-variétéQ°° (V ,O)
des éléments de O-connexion d’ordre infini. On
appelle O-connexion
d’ordre infini sur V un
champ
V -Q°° (V , O)
de classe C °° et il setrouve que les
propriétés déjà
reconnues à l’ordre fini[5 ], 9 1
subsis-tent à l’ordre infini
[Ch.
IV] .
CHAPITRE I
CALCUL DIFFERENTIEL DANS LES ESPACES LOCALEMENT CONVEXES
I.1. b- dérivation [8] .
Soient E, F des espaces vectoriels
topologiques réels,
F étantsupposé séparé,
etL ( E, F) l’espace
vectoriel desapplications
linéairescontinues de E dans F . On dit
qu’une application f
définie dans l’ouvert U de E à valeurs dans F est b -dérivable enx 0
E U s’il existe u E L(E , F )
vérifiant cequi
suit : Pour toutvoisinage
W de 0 E F et pour toutepartie
bornée M de E il existe un réel r > 0 tel que
8 l t l r,
h E M entraînentEtant démontré
qu’il
existe auplus
unobj et u
satisfaisant à cequi précède,
on le
désigne
parf’(xo)
ouD f (xo)
et onl’appelle
b - déri,vée def
enx 0
ou,
plus simplement,
dérivée def
enx 0 ;
en effet si Eest normable,
alorsu
E L (E ,
F ) est la b -dérivée def en xo si,
et seulementsi,
u est la dérivée def
enxo
au sens ordinaire. On dit quef
est dérivable siD f (x)
est définie pour tout x E U; dans ce cas
l’application D f :
x -D f (x)
défi-nie dans U, à valeurs dans
l’espace
vectorieltopologique séparé L ( E, F )
de la convergence
bornée,
estappelée
dérivée def .
1.2 .
Théorème
des accroi ssements f inis[
10] .
1.2.1. Soit
f
unefonction définie
sur l’intervalle réel[ a, b]
à valeurs dansl’espace
localement convexeséparé
E. Sif
est continue et dérivable àdroite en tout
point
ducomplémentaire
d’un ensemble dénombrable D , alorson a
où C est
l’enveloppe
convexefermée
de1.2.2. COROLLAIRE 1. Soit
f
uneapplication
dérivabledéfinie
sur l’ou-vert U de
l’espace
vectorieltopologique
E à valeurs dansl’espace
loca-lement convexe
séparé
F;quels
que soient x, y e U tels que le segment[x, y]
soit contenu dans U on af ( y ) - f( x )
E C, où Cdésigne
l’enve-loppe
convexefermée
de1.2.3. COROLLAIRE 2 . Soit
f :
U C E -> F comme ci- dessus. Soitxo E
Uet soit M C U -
x 0
un bornééquilibré.
i)
Si Df
est bornée surxo
+ M , alorsest borné.
ii )
SiD f
est continue enx0
par rapport àxo
+ M , alorsf
est con-tinue en
xo par rapport à xo
+ M .DEMONSTRATION.
i)
Il existe un ensemble borné N de F,qu’on
peut supposer convexeet fermé, tel que entraînent D’ où
pour et enfin
quels
que soientii)
Soient W unvoisinage
convexe fermé de 0 E F etWl un
voisi-nage de 0 E F tel que
W 1 + W 1 C
W . Il existe unvoisinage équilibré
V de0 E E tel que tel
que b
E V entraîne . et tel que entraînentPour tout on a al or s th E V n M , d’où :
d’où
f (xo + h) - f (xo)
E Wquel
que soit h E V n M.1.3.
Dérivéesd’ordre supérieur.
I. 3. 1. Soient E, F des espaces vectoriels
topologiques; L ( E , F ),
munide la convergence bornée, étant un espace vectoriel
topologique,
on définitpar itération pour tout entier n > 0,
l’espace
vectorieltopologique
Soit
L n, b (E, F) l’espace
vectorieltopologique
desapplications
n -liné-aires bornées de En dans F, muni de la
topologie
deconvergence
bornée.L’application naturelle Y qui
à tout uE L ( E , ... , L ( E, F)...))
fait corres-pondre
uneapplication
n -linéaire de En dans Fprend
sesvaleurs
dansL n , b ( E ,
F); en outre, pour lestopologies
de convergencebornée, Y
est unhoméomorphisme
linéaire sur un sous-espace vectoriel deLn , b ( E ,F)
forméd’applications
bornéesséparément
continues que l’ondésignera
parL (n)( E, F).
Pour tout n > 1
l’application
naturellequi
à tout uE L ( E , L (n -1) (E , F))
fait
correspondre l’application
n -linéaire(x1 , ... , xn ) -> u (x1) (x2 , ... , xn )
est un
homéomorphisme
linéaire deL ( E , L(n-1)(E,
F)) surL(n)(E, F) .
Si E est
normable,
alorsL (n) ( E , F )
=Ln, b (E , F )
n’est rien d’autre quel’espace
vectorielLn ( E , F )
desapplications
n - linéaires continues.1. 3. 2. Soit
f
uneapplication
définie dans l’ouvert U d’un espace vectorieltopologique
E, à valeurs dansl’espace
vectorieltopologique séparé
F.Les espaces vectoriels
topologiques L (n) ( E, F )
étantséparés,
on définitpar la récurrence suivante pour n > 1 la dérivabilité d’ordre n
de f en x 0
e U et la dérivée d’ordre n def
enxo,
notéeDn f (xo)
ouf(n)( X 0),
élément de
L(n)(E,
F) . Ces notions étantsupposées
définies à l’ordren-1, on dit que
f
est nfois
dérivable enx 0
s’il existe unvoisinage
ouvertV C U de
x 0
tel quef
soit(n- 1)
fois dérivable en tout x E V et queDn -1 f : V -> L (n-1)(E , F )
soit dérivable enxo .
Onappellera
alors dérivée d’ordre n def
enxo
et on noteraDnf(x 0
ouf (n)(x o), l’image
deD (Dn-1f) (xo)
dans l’identification naturelle :Lorsque
E est normable cette définition coïncide avec la notion tradition- nelle. Si E = R , on peut identifierDn f (xo)
à un élément de F au moyende l’identification
L n (R , F) ’V F qui
à u faitcorrespondre u (1 ,
,...,1 ) .
1.3. 3. La dérivation est additive et en outre linéaire au sens
précis
que voici :REMARQUE. Soit
f :
U C E -> F uneapplication n
fois dérivable enxo C U.
i )
Si u : F --> G est uneapplication
linéaire continued’espaces
vec-toriels
topologiques séparés,
alors u of :
U - G est n fois dérivable enxo
et on a :
ii)
Si u :E1 ->
E est uneapplication
linéairecontinue,
alorsfou:
-1 -1
u
( U)
C E -> F est n fois dérivable en touty o E u (xo) et on a :
en
désignant
paru(n) l’application
de En dans En induite par u .1.3.4. Soient
E1,",, n, F
des espaces vectorielstopologiques;
on ditqu’une application
n -linéaire bornéeu : E 1 X ... X En -> F
esthypocontinue
par rapport àEi
sil’application
linéairequi
àxi
faitcorrespondre
est continue.
Si u est
hypocontinue
par rapport àEi
pourchaque
i = 1 ,... , n, ondira que u est
hypocontinue,
cequi implique
que u estséparément
conti-nue. On
désignera
parLh (E1 ,..., En ,
F) le sous-espace deLb(E1,...,En,F)
formé des
applications hypocontinues.
P RO P OSITION.
Soit f
uneapplication définie
dans un ouvert U d’un espace vectorieltopologique
E à valeurs dans un espace localement convexeséparé
F. Sif
est nfois
dérivable enxo
E U, alorsl’application
n -liné-aire
Dn f (xo)
estsymétrique
ethypocontinue.
Puisque Dn f (xo)
esthypocontinue
par rapport aupremier
argument, il suffit de démontrer queDn f (xo)
estsymétrique.
Quels
quesoient (b1
,... ,hn) E
En et lapermutation
cr de{1,..., n},
il
s’agit
de vérifier :Soit
f l’application
définie sur l’ouvertU -
xo
et soit u : R n - El’application
soit enfinla base
canonique
de R n .D’après
3.3l’application f o u :
est n fois dérivable en 0 et on a :
CAS GENERAL. F étant localement convexe, il suffit de vérifier que
pour toute forme linéaire continue z’ sur F . Or compte tenu de 3.3 et de
ce
qui précède,
on a :1.3. 5. Soit
f
uneapplication
définie dans l’ouvert U d’un espace vectorieltopologique
E à valeurs dans un espace vectorieltopologique séparé
F.On dira que
f.
est de classeCP,
p > 0 , enxo
E U si les conditions sui-vantes sont vérifiées :
i) f
est continueen xo .
ii )
Il existe unvoisinage
V C U dexo
tel que la restriction def
à V
soit p
fois dérivable et que, pour tout k p,l’application Dk f :
V ->L (k)(E,
F ) soit bornée sur les bornés et continue enx o
par rapport à toutsous-espace borné.
On dit que
f
est de classe CP sif
est de classeCP
en toutpoint.
Si F est localement convexe alors
ii)
estéquivalente
à :ii)’
Il existe unvoisinage
V C Ude xo
tel que la restriction def
à V
soit p
fois dérivable et queDP f :
V -->L (p)(F, F)
soit bornée sur les bornés et continue enxo
par rapport à tout sous-ensemble borné.En
effet,
ceci résulte de2.3 puisque
les espacesL(n)(E, F )
sontlocalement convexes.
On remarque enfin que, E et F étant
supposés normables, f
est declasse
CP
enxo
au sensqui précède si,
et seulementsi,
cettepropriété
a lieu au sens traditionnel.
1.4.
Transitivité.1.4.1. PROPOSITION. Soit
f
uneapplication définie
sur l’ouvert U d’unespace vectoriel
topologique
E à valeurs dans un espace localement con- vexeséparé
F, soit g uneapplication définie
dans un ouvert V Df ( U)
deF et à valeurs dans un espace vectoriel
topologique séparé
G, et soitxo
E U.On suppose que
f
estdérivable,
queDf :
U -> L(
E,F)
est bornée sur lesbornés et que g est dérivable en
f (xo).
Alorsg o f :
U ->G est dérivableen
xo
et on aSoient M un borné de E et W un
voisinage
de 0 e G.Puisque
l’ona
Dg (f (xo)) o D f (xo) E L ( E , G )
ils’agit d’indiquer
a>0 telque h E M ,
0
l t l
a entraînentou encore
( 1 )
pour un
voisinage W i de
0 E Gtel que
soit V
1 un
voisinage
de 0 E F tel que . Il existe r > 0 telque l t l
r, h E M entraînentet par
conséquent ( 2 ) .
Il existe par
hypothèse
un borné N de F,qu’ on
peut supposer con-vexe et
fermé,
tel que entraînent Jd’où pour
; d’ après
2.2on a alors
D’ autre part il existe tel que en-
traînent
1-4-2. LEMME. Soient
E
,... ,E ,
F des espaces vectorielstopologiques séparés
et soit u :E 1
X ... XEn -->
F uneapplication
n -linéairehypocon-
tinue par rapport à
E1et séparément
continue. Soit U un ouvert d"un espace vectorieltopologique
E, soitxo E U
et, pour i = 7 , ... , n,soit f i : U -> Ei
une
application
dérivable enxo .
On supposeraenfin
que l’un ou l’autre groupe des conditions suivantes estvérifié.
i ) Pour
i > 1,Ei
est localement convexe,fi
est dérivable en toutpoint
etD fi : U -> L ( E , Ei )
est bornée sur les bornés.ii) u
esthypocontinue
et pour 1> 1,f i
est bornée sur les bornés.Alors uo
(f1,
...,fn):
U -> F estdérivabl e en xo
et pour tout h E Eon a
Puisque
u estséparément continue,
le membre de droite del’égalité proposée
est une fonction linéaire continue en h E E et ils’agit
alors pourtout borné M de E et pour tout
voisinage
W de 0 E Fd’indiquer
a> 0 telque lt l
a , h E M entraînentxo
+ th E U etCompte tenu
de la multilinéarité de u on a :où
P n désigne
l’ensemble desparties
de{1,..., n}
et où on aposé :
En
désignant
parPn
le sous-ensemble dePn
formé desparties
de{2
,...,n}
ayant au moins deuxéléments,
le membre degauche
de la rela-tion (
1) s’écritSoit alors
W1
unvoisinage équilibré
de 0 E F tel que(2n- 1) WIC
W .Il
s’agit
pour chacun des 2n-l termes de la somme totalequi précède
d’in-diquer
a> 0 tel que ce terme(dépendant
de t eth )
soit contenu danst W 1 pour 1 t l
a et h E M . Vérifions d’abord lapropriété
pour un termequel-
conque du troisième groupement, soit le
i5".
Il existe un
voisinage V.
de 0 EEi
tel queyi
EV i
entraîned’autre part, il existe a> 0 tel
que 1 t
a, , h E M entraînentx 0
+ th E Uet
d’où
Soit 0 r 1
tel que h E M , l t l r entraînent xo
-f- th E U .Compte
tenu de 2.2 on vérifie comme dans 4.1qu’il
existe pourchaque
i = 2 , ... , n un borné convexesymétrique
et ferméN i
deE i
telque, sous
l’hypothèse i)
l’on aitet sous
l’hypothèse ii)
f i(xo
+th ) - f i(xo ) E Ni quels
que soient t r, h E M et i = 2 ,..., n . On peut supposerfi (xo) E N i
pour tout i = 2 , ... , n . On examinera alorssuccessivement le cas du terme
général
du deuxième et dupremier
groupe-ment de
( 2 )
sous leshypothèses i )
d’abord. Pourchaque
cr EPn
on a alorsquels
que soienth E M, où
h(6) > 2 désigne
le nombre d’éléments de 6.Puisque
u estbornée il existe 0
a
r telque l
a entraîned’où
Il reste à examiner le cas du
ième
terme dupremier
groupement sous leshypothèses ii ) ;
or on a :Soit
W 2
unvoisinage équilibré
de 0 E F tel queW 2 + W 2 C W 1.
Puisque u
esthypocontinue
par rapport àE 1
il existe unvoisinage V’l
de0
6 E
tel quey 1
EV i , y; E N i
entrainentD’autre part, il existe 0 a r tel que
l t l
a, h E M entraînentce
qui implique
que lepremier
terme de( 3 )
est contenu danst W 2 .
On re-marque enfin que
est
borné,
ce dont il résulteque l
oc, h E M entraînent que le secondterme de
(3)
est contenudans t 2
B et donc danst W 2
à condition de res-treindre éventuellement a .’
Supposons
maintenant vérifiées leshypothèses ii);
on examinerapar un même
procédé
le cas du termegénéral
dupremier
ou du second grou- pement de(2) ,
c’est-à-direu6 (th), 6 E Pn tel que n (6) >2 .
Soit alorsi le
plus petit
élément de 6et j
leplus petit
élément de 6 -1 i 1 .
On a :Soit alors
W2
unvoisinage équilibré
de 0 E F tel queIl
s’agit
pourchaque
terme de(4) d’indiquer
0 a r tel que pourl t l
a,h E M ce terme soit contenu dans
t W3.
Il existe d’abord unvoisinage Vi
de0 E
Ei
telque yi
EVi, yi
ENi pour j #
i(on
poseN 1
={f1 (xo)})
entraî-nent
u (Y1,..., Yn) E W 3.
Pour 0 a 2 telque l t l
a,, h E M entraînentle
premier
terme de(4)
est alors contenu dan s t W3 . En suite il existe un
voisinage Vj
de 0 EEj
tel queYi
ED f i(xo) (M) , Yi
EVi, Yk E Nk
Pourk =t i, j
entraînentu (y 1 , ... , yn) E t W 3 .
Pour 0 a r telque l t l a ,
h E M entraînent
le deuxième terme de
(4)
est alors contenu danst W 3 .
On achève la démons-tration en remarquant que le troisième terme de
(4)
est contenu danst B 1,
où
B1 désigne
l’ensemble borné1.4.3. Pour des entiers n , p tels que
0 p
n ondésignera
par Pl’en-
semble des
systèmes
-r
est une sous-suite de
(1,
,...,n)
telle que et que soit unepermutation
de(1, ... ,
n).PRO P OSITION. Soit
f
uneapplication définie
dans l’ouvert U d’un espace vectorieltopologique
E à valeurs dans un espace localement convexeséparé
F. Soit g uneapplication définie
dans l’ouvert V Df(
U) de F età valeur dans un espace vectoriel
topologique séparé
G.On suppose que
f
est nfois
dérivable enxo
E U et queDn-1f:u
L(n-1) (E, F)
estdéfinie
et bornée sur les bornés. On suppose que g estn
fois
dérivable enf (xo)
et(n-1) fois
dérivable en tout y E V . Soitenfin
l’une ou l’autre des conditions suivantes :
i)
D nf :
U ->L(n) (
E ,F)
est définie et bornée sur les bornés et enoutre : ou bien G est localement convexe, ou bien n 2.
ii)
F estinfratonnelé ,
G est localement convexe et n > 1.Alors g o
f :
U - G est nfois
dérivable en xio et on a :où TT a désigne
laprojection
naturellesur
On démontre d’abord par récurrence l’énoncé
correspondant à i ) .
Laproposition
étant établie pour n = 1d’après 4.1,
on la suppose vraie à l’ordre n-1 . Il résulte alors deshypothèses
queDn-1(g o f) (x)
est défi-nie pour tout x E U et on a :
où
désigne l’application qui
à(v , U 1
,...,u p )
faitcorrespondre
(on
remarque queDp g o f : U -> L(p)(E, G), p n prend
ses valeurs dansL ph (E , G )
en vertu de 3.4 . On observe quechaque application Ya ,
... ppest
multilinéaire, séparément
continue et en outrehypocontinue
par rapport àL ph (F , G) .
D’autre part,Dp g o f : U -> L ph (F , G )
est dérivable enxo
envertu de 4.1 et,
D n f
étant bornée sur lesbornés,
il en résulted’après 3.5
que
D (D k f ) : U -> L (E , L (k) (E , F)),
identifiée àDk+1f: U -> L (k + 1)(E, F),
est bornée sur les bornés
pour k
n . Il résulte alors de 4.2 queest dérivable
en xo .
Pour démontrerl’expression développée
deD n (g o f ) (xo),
on suppose G localement convexe,
(on
vérifie aisément le cas n = 2 parune démonstration directe sans
hypothèse
restrictive surG ).
PourEn vue de démontrer la
proposition
sous leshypothèses ii)
onobserve en vertu de
i)
queg o f :
U -> G est n- 1 fois dérivable etqu’il s’agit
alors comme ci-dessus de vérifier que :est dérivable en
xo .
Or on peutinvoquer
les mêmes raisons que ci-dessus pour affirmer quechaque
terme de cette somme est dérivable enx 0
saufl’unique
termequi correspond à p
= 1, c’ est-à-dire x ->Dg (f (x)) o D n -1 f (x).
Quant
à cetteapplication
on remarquequ’elle
est obtenue en composantl’application
dérivable en
x 0
avecl’application
bilinéairee : L(n)(E , F )
XL (F , G) ->
L(n)(E,G) qui à (u,v)
faitcorrespondre
v o u . La fonction8 o (D n-1 f, D g o f )
est dérivable en
x 0
en vertu de la variante( i )
du lemme 4.2 . Eneffet, D g o f
etDn-i f
sont dérivablesen xo
etDn-1f
est bornée sur les bornés.D’autre part 8 est
hypocontinue.
Eneffet,
il est évident que 6 esthypo-
continue par rapport à
L ( F , G ) ;
on démontreque 0
esthypocontinue
par rapport àL (n)(E , F)
en observant que toutepartie
bornée deL ( F , G)
estéquicontinue
parce que F est infratonnelé et G localement convexe.R E MA R Qu E s. Le théorème de transitivité
ponctuelle
du calcul différentiel dans lacatégorie
des espaces normables admet en ordre n > 1 une extension stricte à lacatégorie
des espacesinfratonnelés,
a fortiori à celle des es-paces localement convexes métrisables. En termes
précis,
on obtient encorollaire de l’énoncé
précédent
le théorèmeclassique qui
affirme pourf :
U C E -> F, et g . V C F4 G où E , F , G sont norm-ables etf(U)C V,
que g o
, f :
U --> G est nfois,
n > 1 , dérivable enx 0
e U sous les seules conditions queDn I( x )
etDn g( f (xo))
soient définies.1.4.4. PROPOSITION. Soit
f
uneapplication définie
sur l’ouvert U de l’es-pace vectoriel
topologique
E à valeurs dansl’espace
localement convexeséparé
F et soit g uneapplication définie
sur l’ouvert V D-f( U)
de F à valeurs dansl’espace
localement convexeséparé
G . Sif
est de classe Cnen xo
e U et si g est de classe Cn enf(xo),
alors gof :
U-> G est de classe Cn en x .0
Il
s’agit
de remarquer queg o f
est continue enx 0
et de démontrerque
Dn ( g o f )
est définie sur unvoisinage
dexo,
bornée sur les bornés etcontinue
en xo
par rapport aux bornés.Il existe un
voisinage
ouvertV1 CV
def (xo)
tel queDn g (y)
soitdéfinie pour tout y e
V 1
et tel queD ng : V1 -+ L(n) (F, G)
soit bornée surles bornés et continue en
f (xo)
par rapport aux bornés.Puisque f
estcontinue
en xo ,
il existe unvoisinage
ouvertU 1
C Ude xo
tel quef (U 1) C V 1,
tel queD n f (x)
soit définie pour tout x E U 1 et tel queD n f :
U 1 -+ L(n)(E, F )
soit bornée sur les bornés et continue enx 0
par rapportaux bornés. Il résulte de 4.3 que
Dn (g o f) (x)
est alors définie pour toutx E U 1.
D’autre part
l’expression présentée
ci-dessus :montre que
Dn(go f )
est bornée sur les bornés. En effetpour p =
1,..., nl’application Dp f
est bornée sur les bornés deU 1
etDp g
est bornée surles bornés de
V 1;
enfin lesapplications Ya ,..., a sont bornées.
D’autre part pour tout
(a, 1,..., ap) E Pn, p1les hypothèses
et 3.4entraînent que
est continue en xo par rapport aux
bornés; or Ya ,...,
a p,hypocontinue
relativement à
L p, h (F,
G), est continue par rapport aux bornés. Il en résul-te que
DP(g
of )
est continue en xo par rapport aux bornés.1.5. Densité.
1.5.1. Da.ns ce
qui
suit on diraqu’un
espace vectorieltopologique
E est unC -espace si la condition suivante est vérifiée.
(C)
Pour toutvoisinage
V de 0 E E il existe une fonctionf : E -->
Rde classe C°° telle que :
i) supp(f) C V,
ii ) DP f
est bornée sur les bornésquel
quesoit p >
0 ,iii) /f(0) #0
etDp f (0)
= 0quel
que soitp > 0.
Tout espace
préhilbertien
est un C -espace. En effet soit h : R -->[0 , 1]
une fonction de classe C°° telle quei ) supp (h)C [-1, 1 ] ,
ii ) h ( 0)
= 1,iii)h(P)(0)
= 0 pourtout p>
0 .Alors la fonction
numérique x -> h (lxl2) définie
dans E vérifie lesaxiomes ( C ) (on
tient compte de ce que x ->lx 12
est dérivable et que l’ona
D(y -> lY2l)(x) (h) = 2 x, h > quels
que soient x, h E E).1.5.2. E et F étant des espaces vectoriels
topologiques,
ondésignera
par
L"(E, F) l’espace
vectorieltopologique
desapplications
n -linéairescontinues
symétriques.
PROPOSITION. Soient E un
C -espace
normable, F un espace localementconvexe
métrisable;
pour tout n E N soiten f in cn
EL n s(
E ,F).
Il existe alors une
application f: E ->
F de classe C°° telle queDn f (0)
=cn quel que soit
n E N .La démonstration est une extension naturelle du cas
classique
oùE est de dimension finie et F = R. Soient // une norme de E’ et cp : E--> R
une fonction de classe C°° vérifiant la condition
( C ) .
On peut supposer :cp ( x )
= 0 pourx > 1
etcp (0) = 1. Désignons
parcn l’application
x -c n ( x ,..., x )
de E dans F. pourp = 0 , 1,..., n
on pos eP our 0 a 1 et n E N on
désignera
parf n , a l’application
de E dans F. e Pour n E N , soit
B C F l’enveloppe équilibrée
deBn
estbornée;
pour p , n E N il en résulte queest un borné
équilibré
deLn ( E , F )
e On démontre d’abord :quels
que soientD’après
les formules usuelles du calcul différentiel(règle
de Leib-niz)
on a :où S p , k désigne
l’ensemble des sous-suites de k -élémentsde (1,..., p)
etoù
(i 1’...’ i p- k)
est la sous-suite de(1,...,p) complémentaire
à(i1,...,ik).
D’où
En tenant compte de
l’inégalité pour p
n et de ce que/x/ > 1 >a
entraînecp(x) = 0,
il vient:quels
que soient x E E etn , p E N
tels quep Én.
Soit( Wn )
une suitefondamentale décroissante de
voisinages
convexessymétriques
de 0 E F . On poseraP our
chaque p E N
la suite(W n, p)n E N
est unsystème
fondamental devoisinages
convexessymétriques
de0 E L p(E, F);
pour tout n E N ilexiste tel que d’où
quels
.
que soient n , p EN. Soit
(a n)
une suite décroissante telle quepour tout n E N . On vérifie
maintenant,
pourtout p E N ,
que la série converge uniformément. Cette série convergesimplement
parce quepour x #
0(la
chose étant évidente aupoint
0E E )
il existen o
telque
pour n >
n o . Il suffit donc de vérifier que est une suite deCauchy
dansl’espace
de conver-gence uniforme Ou encore pour tout n E N, il
s’agit
d’indiquer
un entier tel que entraînentest un
système
fondamental de voisi- nages de 0EL p (E, F).
On observe que ceci est vrai en posantm (n , p)
=. En ef f et compte tenu
de (1),
pourD’où k > max (n, p ), 1 > 0,
x E E entraînentCompte
tenu des théorèmesgénéraux
de convergence[ 10 ] ,
cequi précède
montre que est de classe C°° et pour tout p E N on a
CHAPITRE II
VARIETES LOCALEMENT CONVEXES
II.1.
Atlas, morphismes.
II.1.1. Soit
CP
la classe desobjets ( f ,
U ,E , F )
où E , F sont des espa-ces localement convexes
séparés
etf
uneapplication
de classeCP
défi-nie sur un ouvert U de E à valeurs dans F.
Si
( f ,
U, E ,F )
et( g,
V , F,G )
sont desobjets
deCP
tels quef (U) C V ,
alors( g o f ,
U , E ,G )
est unobjet
deep
en vertu de 1.4.4.Ce
qui
permet une théorie des variétés modelées sur des espaces locale-ment convexes
(chose déjà entreprise [ 1 ]
pour un calcul différentiel dis- tinct decelui-ci)
sur le modèle de celle des variétésbanachiques.
Onénumère
ci-après quelques
notions etpropriétés
utiles dans lasuite,
lesdémonstrations
qui
serontomises,
étant cellesqui
réussissent pour les variétésbanachiques ([2] , [9]),
à la condition que le théorème des fonctionsimplicites n’y
soit pasindispensable.
11. 1. 2. Soit V un espace
topologique;
onappelle
atlas localement convexede classe CP sur V la donnée d’un ensemble
LI
detriplets ( Va, fa’ Ea) ,
a E
LI
vérif i an t cequi
suit :i)(Va) ae @
est un recouvrement ouvert de V .ii)
Pour touta, E @, Ea
est un espace localement convexeséparé
et
fa: Va -> fa( Va)
est unhoméomorphisme
deVa
sur un ouvert deEa.
iii) Quels
que soienta, B E @
tels queV a n V,8 0, 1"applica-
f B o fa: f a(V a n VB) C E a -+ EB
est de laclasse CP.
On définit alors de manière naturelle ce
qu’est
un atlascomplet
declasse Cp sur un espace
topologique
et onappelle
variété localementconvexe
(on
dira désormais variétél.c.)
de classe C P la donnée d’un espacetopologique
muni d’un atlas localement convexecomplet
de classe CP.II.1.3. V étant une variété localement convexe de classe
C p
etQ
sonatlas
complet,
onappelle
sous-variété ouverte de V tout ouvert W de V muni de l’atlascomplet
de classe C p induit par(î.
II. 1.4. On dit
qu’une application f :
V -> W de variétés 1. c. de classe C Pest un
morphisme
si pour tout x E V , il existe des cartes( V’,
cp,E)
et(W’ , Y,
F ) de V et W en x etf ( x )
telles quef (V’) C
W’ et quesoit de classe
C p .
Sif :
U --> V et g : V -> W sont desmorphismes
devariétés de classe
CP ,
alorsg o f :
U -> W est unmorphisme.
Uneappli-
cation
f :
V -> W de variétés est undifféomorphisme
sif
est unebijection
et que
f
etf -1
sont desmorphismes.
11.2.
Immersions,
submersions.11.2.1. Soit
f :
V -> W uneapplication
de variétés de classeCp .
On dit quef
est une submersionsi,
pour tout x e V, il existei)
une sous-variété ouverte V’ C V telle que x E V’ ,ii )
une sous-variété ouverte W’ C W telle quef (V’)C
W’,iii )
une variété W" de classeCp,
iv)
undifféomorphisme
cp : V’ - W’ x V" tel quesoit commutatif.
La
composée
de deux submersions est une submersion.Il. 2.2. On dit
qu’une application f :
V -> W de variétés l.c. de classe CPest une immersion
si,
pour tout x E V , il existei )
une sous-variété ouverte V’ C V telle que x E V’,ii )
une sous-variété ouverte W’ C W telle quef (V’) C W’, iii)
une variété W" de classeCp ,
iv)
undifféomorphisme cp : W’ ->
V’ X W" et unpoint
y E W" tels quesoit
commutatif,
oùi y désigne l’injection x -> (x , y ) .
La
composée
de deux immersions est une immersion.11. 2. 3. Soient V et W des variétés l.c. de classe
Cp .
On dit que V estune sous-variété de V si
i ) W C
V,ii)
latopologie
de W est celle induite par V,iii) l’injection
naturelle W -> V est une immersion.Si W est ûn sous-ensemble d’une variété V de classe
Cp ,
il existeau
plus
une structure de variété de classeCP
sur W telle que W soit une sou s-variété de V.Si U, V , W étant des variétés de classe
CP,
U(resp.
V ) est sous- sous-variété de V(resp. W ) ,
alors U est sous-variété de W.11.2.4. Soit
f :
U - V unmorphisme
de variétés de classe CP prenant ses valeurs dans une sous-variété W deV;
alorsf :
U -> W est unmorphisme
de variétés.
11. 2. 5. On
appelle plongement
unmorphisme f :
V - W de variétés de classeCP tel que
f ( V )
soit une sous-variété de W etf :
V ->f ( V )
un difféomor-phisme.
11.2.6. Soit
f :
V -> W une submersion de variétés de classe CP et soit Uune sous- variété de
W,
alorsf -1(U)
est une sous-variété de Vet f :
f -1(U) -> U
est une submersion. Cettepropriété
estd’usage
courant engéométrie
sous la forme suivante : soientf :
V -> W une submersion etg : U -> W un
plongement
de variétés de classeCp ;
alorsf -1(g (U))
estune sous-variété de V et
l’application h : f -1( g( U )) -> U
définie parcomposition
def
et deg l -1 g (U)
est une submersion.ll. 2. 7. Soient U, V , W des variétés de classe
CP, f :
U - W et g : V -> W des submersions. Le sous-ensemble t7 tx) V de U X Vtourné
des( x , y )
tels que
f (x) = g( y ) (qu’on appelle
leproduit
fibré def
et deg)
estalors une sous-variété de U X V et les flèches du
diagramme
commutatifsont des submersions.