Colle PC Semaines 7 et 8 2014-2015
Analyse : Algèbre linéaire
EXERCICE 1 :
Soit E un espace vectoriel de dimension 3 et f ∈ L(E) tel que f
3= 0 et f
26= 0.
1. On choisit un vecteur u
0tel que f
2(u
0) 6= 0.
Montrer que la famille B = (u
0, f(u
0), f
2(u
0)) est libre.
2. Donner la matrice de f dans B.
3. Donner à l’aide des éléments de B, une base de Imf et de Kerf . 4. On note X = {g ∈ L(E)/f o g = g o f }.
(a) Déterminer l’écriture de la matrice de g dans la base B lorsque g appartient à X . (b) Montrer que X = Vect(Id
E, f, f
2).
1. Comme f
26= 0, il existe u
0∈ E tel que f
2(u
0) 6= 0.
Soit x
1, x
2et x
3des réels tels que
x
1u
0+ x
2f (u
0) + x
3f
2(u
0) = 0
Or f
2(x
1u
0+ x
2f (u
0) + x
3f
2(u
0)) = x
1f
2(u
0) (compte-tenu des hypothèses sur f ) et comme f
2(0) = 0 (f
2linéaire), on a x
1f
2(u
0) = 0 avec f
2(u
0) 6= 0, ce qui implique que x
1= 0.
En raisonnant de la même manière, on obtient : x
2= 0 puis x
3= 0.
On en conclut que la famille B est libre.
2. B est libre et Card(B) = 3 (dimension de E) donc B est une base de E.
La matrice de f dans la base B est composée en colonnes, des coordonnées des images de la base B dans la base B. c’est à dire
0 0 0 1 0 0 0 1 0
3. Visiblement, cette matrice est de rang 2 (nombre de vecteurs linéairement indépendants), donc le noyau est de dimension 1. De plus, si x ∈ Vect(f
2(u
0)), alors il existe λ ∈ R tel que x = λf
2(u
0) donc f (x) = 0 et x ∈ Ker(f ) : Ker(f ) = Vect(f
2(u
0)).
Im(f ) = Vect(f (u
0), f
2(u
0)) (vecteurs colonnes de la matrice linéairement indépendants) ou
Soit x ∈ E, il existe λ
1, λ
2et λ
3réels tels que
x = λ
1u
0+ λ
2f (u
0) + λ
3f
2(u
0) (écriture dans la base B) ⇒ f (x) = λ
1f (u
0) + λ
2f
2(u
0)
donc f (x) ∈ Vect(f (u
0), f
2(u
0)). Compte-tenu des dimensions égales des sous-espaces vectoriels Im(f ) et Vect(f (u
0), f
2(u
0)) il y a égalité : Im(f ) = Vect(f (u
0), f
2(u
0)).
4. (a) Soit λ
1, λ
2et λ
3les coordonnées de g(u
0) dans B.
g(f (u
0)) = f (g(u
0)) = f (λ
1u
0+ λ
2f (u
0) + λ
3f
2(u
0)) = λ
1f (u
0) + λ
2f
2(u
0).
g(f
2(u
0)) = f
2(g(u
0)) = λ
1f
2(u
0).
Ainsi la matrice chercheé est
λ
10 0 λ
2λ
10 λ
3λ
2λ
1
My Maths Space 1 sur 4
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(b) Soit ϕ
u0l’application de X dans E définie par : ∀g ∈ X, ϕ
u0(g) = g(u
0).
• Soit g ∈ Ker(ϕ
u0), on a g(u
0) = 0, or g est permutable avec f et f
2(g ∈ X ) donc on a également g(f (u
0)) = 0 et g(f
2(u
0)) = 0. Cela permet d’écrire que g(x) = 0 pour tout x de E puisque B base de E : g = 0. On a donc Ker(ϕ
u0) = {0} et ϕ
u0est injective.
• Par le théorème du rang, dim(Im(ϕ
u0)) = dim(X ) > 3. Or Im(ϕ
u0) ⊂ E avec dim(E) = 3 donc Im(ϕ
u0) = E et ϕ
u0est surjective. On en déduit que ϕ
u0est un isomorphisme de X dans E.
Ce qui précède permet d’écrire que dim(X) = dim(E) = 3.
Or la famille (Id
E, f, f
2) est libre dans X puisque x
1Id
E+ x
2f + x
3f
2= 0 donne en particulier x
1u
0+ x
2f (u
0) + x
3f
2(u
0) = 0, et cette dernière égalité implique x
1= x
2= x
3= 0 d’après la question 1.
Il s’en suit que la famille est une base de X et X = Vect(Id
E, f, f
2).
EXERCICE 2 :
On considère l’application φ, qui, à tout polynôme P , fait correspondre le polynôme Q = φ(P ) défini par : Q(X) = X (1 − X )P
′(X ) + nXP (X ) (n ∈ N )
1. Vérifier que, si P ∈ R
n[X ], alors Q ∈ R
n[X ]. Montrer que φ est un endomorphisme de R
n[X].
2. Déterminer la matrice de φ dans la base canonique de R
n[X ].
3. Résoudre l’équation différentielle x(1 − x)y
′+ nxy = 0. En déduire les éléments de Ker(φ).
4. Donner une base de Ker(φ) et de Im(φ).
1. Soit P ∈ R
n[X ], il existe (a
0, a
1, . . . , a
n) ∈ R
n+1tel que P =
n
X
k=0
a
kX
k. On en déduit P
′=
n
X
k=1