UNIVERSITE PARIS VI
FACULTE DE MEDECINE PIERRE ET MARIE CURIE
Année 2014 N° 2014PA06G037
THESE
Pour obtenir le grade de
DOCTEUR EN MEDECINE
Discipline :
MEDECINE GENERALE
Par Saphanie SON
Née le 14 février 1984
Présentée et soutenue publiquement le 22 mai 2014
PREVALENCE ET CARACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES ASSOCIEES AUX TROUBLES MENTAUX EN MEDECINE GENERALE EN FRANCE
Directrice de thèse : Docteur Gladys IBANEZ
JURY :
Professeur Anne Marie MAGNIER, Présidente du jury Professeur Jean LAFORTUNE
Docteur Philippe NUSS
Docteur Jérome ROCHER
RESUME
Introduction
Selon l’Organisation mondiale de la santé, un quart de la population mondiale souffre de troubles mentaux. Ces derniers sont associés à une morbidité et mortalité accrues. Des facteurs socio- démographiques défavorables sont des déterminants importants de ces troubles. Peu de données de prévalence existent en soins primaires en France, elles concernent essentiellement la dépression.
L’objectif de cette étude a été d’estimer la prévalence des principaux troubles mentaux rencontrés en médecine générale en France, ainsi que les facteurs de risque socio-démographiques associés.
Méthode
ECOGEN est une étude nationale, transversale et multicentrique, dont l’objectif était de décrire la distribution des motifs de consultation associés aux principaux problèmes de santé en médecine générale. Les données ont été classées selon la 2
èmeversion de la Classification Internationale des Soins Primaires. Les troubles mentaux ont été décrits par diagnostic selon la CISP-2 puis regroupés en 4 principales catégories : les troubles dépressifs, les troubles anxieux, les troubles du sommeil, les troubles d’utilisation de substance. L’analyse statistique a été réalisée à l’aide du logiciel SAS 9.2.
Résultats
Parmi les 20 781 patients vus en consultation de médecine générale, la prévalence des troubles mentaux était de 17,6% [IC 95% 17,1-18,1]. Les principaux troubles concernaient les troubles dépressifs, les troubles anxieux, les troubles du sommeil et les troubles d’utilisation de substance, avec comme prévalences respectives 6,2% ; 3,6% ; 3,3% ; 3,0%. Chez l’enfant, la prévalence des troubles mentaux était de 0,2%. Les facteurs socio-démographiques étudiés (le genre, l’âge, la catégorie socio-professionnelle, les personnes bénéficiaires de la CMU-c ou de l’AME, le statut ALD, le milieu d’exercice du médecin généraliste) étaient pour la plupart fortement associés à la présence de troubles mentaux. Cependant, le sens des associations différait selon les troubles étudiés.
Discussion
Les troubles mentaux sont parmi les motifs de consultation les plus fréquents en médecine générale.
Les facteurs de risque identifiés pourraient permettre la mise en place d’actions de prévention et de
dépistage ciblées. Ce travail discute des actions possibles à instaurer pour promouvoir une meilleure
santé mentale en population générale.
Mots-clés : troubles mentaux, épidémiologie, médecine générale, facteurs socioéconomiques.
REMERCIEMENTS
Au Pr Anne Marie Magnier, qui me fait l’honneur d’accepter de présider le jury de ma thèse.
Veuillez trouver ici l’expression de ma sincère gratitude et de tout mon respect.
Aux Pr Jean Lafortune, Dr Philippe Nuss et Dr Jérome Rocher, qui me font l’honneur de participer au jury de ma thèse et de m’accorder leur précieux temps. Soyez assurés de ma profonde reconnaissance.
A ma directrice de thèse Dr Gladys Ibanez, qui m’a permis de réaliser un tel projet. Un grand merci pour ta générosité, ton expérience, ton soutien et ton enthousiasme. Reçois ici toute ma gratitude et mon admiration.
Aux Dr Laurent Letrilliart et Dr Alain Mercier qui m’ont donné la chance de participer à l’étude ECOGEN et d’accéder à une si grande base de données. Je les remercie de leur disponibilité.
A mes maîtres de stage universitaires Dr Gerald Castanedo et Dr Sylvain Kichelewski qui m’ont gentiment aidée dans ce travail. Je les remercie de leurs conseils et leur patience.
A mes parents et à ma sœur à qui je dois tout.
A ma famille et mes amis pour leur soutien et leur aide précieuse.
A celui qui me supporte tous les jours et c’est déjà beaucoup.
LISTE DES PROFESSEURS DE LA FACULTE DE MEDECINE PIERRE ET MARIE CURIE
Site PITIE-SALPETRIERE
ACAR Christophe CHIRURGIE THORACIQUE ET CARDIO-VASCULAIRE AGUT Henri BACTERIOLOGIE VIROLOGIE HYGIENE
ALLILAIRE Jean-François PSYCHIATRIE ADULTES AMOUR Julien ANESTHESIE REANIMATION AMOURA Zahir MEDECINE INTERNE
ANDREELLI Fabrizio MEDECINE DIABETIQUE ARNULF Isabelle PATHOLOGIES DU SOMMEIL
ASTAGNEAU Pascal EPIDEMIOLOGIE/SANTE PUBLIQUE AURENGO André BIOPHYSIQUE ET MEDECINE NUCLEAIRE AUTRAN Brigitte IMMUNOLOGIE ET BIOLOGIE CELLULAIRE BARROU Benoît UROLOGIE
BASDEVANT Arnaud NUTRITION BAULAC Michel ANATOMIE BAUMELOU Alain NEPHROLOGIE
BELMIN Joël MEDECINE INTERNE/GERIATRIE Ivry BENHAMOU Albert CHIRURGIE VASCULAIRE Surnombre BENVENISTE Olivier MEDECINE INTERNE
BITKER Marc Olivier UROLOGIE BODAGHI Bahram OPHTALMOLOGIE
BODDAERT Jacques MEDECINE INTERNE/GERIATRIE BOURGEOIS Pierre RHUMATOLOGIE
BRICAIRE François MALADIES INFECTIEUSES ET TROPICALES BRICE Alexis GENETIQUE/HISTOLOGIE
BRUCKERT Eric ENDOCRINOLOGIE ET MALADIES METABOLIQUES CACOUB Patrice MEDECINE INTERNE
CALVEZ Vincent VIROLOGIE
CAPRON Frédérique ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUE CARPENTIER Alexandre NEUROCHIRURGIE
CATALA Martin CYTOLOGIE ET HISTOLOGIE
CATONNE Yves CHIRURGIE THORACIQUE ET TRAUMATOLOGIQUE CAUMES Eric MALADIES INFECTIEUSES ET TROPICALES
CESSELIN François BIOCHIMIE
CHAMBAZ Jean INSERM U505/UMRS 872 CHARTIER-KASTLER Emmanuel UROLOGIE CHASTRE Jean REANIMATION MEDICALE CHERIN Patrick CLINIQUE MEDICALE CHICHE Laurent CHIRURGIE VASCULAIRE CHIRAS Jacques NEURORADIOLOGIE CLEMENT-LAUSCH Karine NUTRITION
CLUZEL Philippe RADIOLOGIE ET IMAGERIE MEDICALE II COHEN David PEDOPSYCHIATRIE
COHEN Laurent NEUROLOGIE
COLLET Jean-Philippe CARDIOLOGIE COMBES Alain REANIMATION MEDICALE CORIAT Pierre ANESTHESIE REANIMATION CORNU Philippe NEUROCHIRURGIE
COSTEDOAT Nathalie MEDECINE INTERNE
COURAUD François INSTITUT BIOLOGIE INTEGRATIVE
DAUTZENBERG Bertrand PHYSIO-PATHOLOGIE RESPIRATOIRE DAVI Frédéric HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE
DEBRE Patrice IMMUNOLOGIE
DELATTRE Jean-Yves NEUROLOGIE (Fédération Mazarin) DERAY Gilbert NEPHROLOGIE
DOMMERGUES Marc GYNECOLOGIE-OBSTETRIQUE DORMONT Didier NEURORADIOLOGIE
DUYCKAERTS Charles NEUROPATHOLOGIE EYMARD Bruno NEUROLOGIE
FAUTREL Bruno RHUMATOLOGIE
FERRE Pascal IMAGERIE PARAMETRIQUE FONTAINE Bertrand NEUROLOGIE
FOSSATI Philippe PSYCHIATRIE ADULTE
FOURET Pierre ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES FOURNIER Emmanuel PHYSIOLOGIE
FUNCK BRENTANO Christian PHARMACOLOGIE GIRERD Xavier THERAPEUTIQUE/ENDOCRINOLOGIE GOROCHOV Guy IMMUNOLOGIE
GOUDOT Patrick STOMATOLOGIE CHIRURGIE MAXILLO FACIALE GRENIER Philippe RADIOLOGIE CENTRALE
HAERTIG Alain UROLOGIE Surnombre HANNOUN Laurent CHIRURGIE GENERALE HARTEMANN Agnès MEDECINE DIABETIQUE HATEM Stéphane UMRS 956
HELFT Gérard CARDIOLOGIE
HERSON Serge MEDECINE INTERNE HOANG XUAN Khê NEUROLOGIE
ISNARD Richard CARDIOLOGIE ET MALADIES VASCULAIRES ISNARD-BAGNIS Corinne NEPHROLOGIE
JARLIER Vincent BACTERIOLOGIE HYGIENE JOUVENT Roland PSYCHIATRIE ADULTES KARAOUI Mehdi CHIRURGIE DIGESTIVE
KATLAMA Christine MALADIES INFECTIEUSES ET TROPICALES KHAYAT David ONCOLOGIE MEDICALE
KIRSCH Matthias CHIRURGIE THORACIQUE KLATZMANN David IMMUNOLOGIE
KOMAJDA Michel CARDIOLOGIE ET MALADIES VASCULAIRES KOSKAS Fabien CHIRURGIE VASCULAIRE
LAMAS Georges ORL
LANGERON Olivier ANESTHESIE REANIMATION
LAZENNEC Jean-Yves ANATOMIE/CHIRURUGIE ORTHOPEDIQUE LE FEUVRE Claude CARDIOLOGIE
LE GUERN Eric INSERM 679
LEBLOND Véronique HEMATOLOGIE CLINIQUE LEENHARDT Laurence MEDECINE NUCLEAIRE LEFRANC Jean-Pierre CHIRURGIE GENERALE LEHERICY Stéphane NEURORADIOLOGIE LEMOINE François BIOTHERAPIE
LEPRINCE Pascal CHIRURGIE THORACIQUE LUBETZKI Catherine NEUROLOGIE
LUCIDARME Olivier RADIOLOGIE CENTRALE
LUYT Charles REANIMATION MEDICALE LYON-CAEN Olivier NEUROLOGIE Surnombre MALLET Alain BIOSTATISTIQUES
MARIANI Jean BIOLOGIE CELLULAIRE/MEDECINE INTERNE MAZERON Jean-Jacques RADIOTHERAPIE
MAZIER Dominique INSERM 511
MEININGER Vincent NEUROLOGIE (Fédération Mazarin) Surnombre MENEGAUX Fabrice CHIRURGIE GENERALE
MERLE-BERAL Hélène HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE Surnombre MICHEL Pierre Louis CARDIOLOGIE
MONTALESCOT Gilles CARDIOLOGIE NACCACHE Lionel PHYSIOLOGIE NAVARRO Vincent NEUROLOGIE
NGUYEN-KHAC Florence HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE OPPERT Jean-Michel NUTRITION
PASCAL-MOUSSELARD Hugues CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE ET TRAUMATOLOGIQUE PAVIE Alain CHIR. THORACIQUE ET CARDIO-VASC. Surnombre
PELISSOLO Antoine PSYCHIATRIE ADULTE PIERROT-DESEILLIGNY Charles NEUROLOGIE PIETTE François MEDECINE INTERNE Ivry
POYNARD Thierry HEPATO GASTRO ENTEROLOGIE PUYBASSET Louis ANESTHESIE REANIMATION RATIU Vlad HEPATO GASTRO ENTEROLOGIE RIOU Bruno ANESTHESIE REANIMATION
ROBAIN Gilberte REEDUCATION FONCTIONNELLE Ivry ROBERT Jérôme BACTERIOLOGIE
ROUBY Jean-Jacques ANESTHESIE REANIMATION Surnombre SAMSON Yves NEUROLOGIE
SANSON Marc ANATOMIE/NEUROLOGIE SEILHEAN Danielle NEUROPATHOLOGIE SIMILOWSKI Thomas PNEUMOLOGIE
SOUBRIER Florent GENETIQUE/HISTOLOGIE SPANO Jean-Philippe ONCOLOGIE MEDICALE
STRAUS Christian EXPLORATION FONCTIONNELLE TANKERE Frédéric ORL
THOMAS Daniel CARDIOLOGIE
TOURAINE Philippe ENDOCRINOLOGIE
TRESALLET Christophe CHIR. GENERALE ET DIGEST./MED. DE LA REPRODUCTION VAILLANT Jean-Christophe CHIRURGIE GENERALE
VERNANT Jean-Paul HEMATOLOGIE CLINIQUE Surnombre VERNY Marc MEDECINE INTERNE (Marguerite Bottard) VIDAILHET Marie-José NEUROLOGIE
VOIT Thomas PEDIATRIE NEUROLOGIQUE ZELTER Marc PHYSIOLOGIE
Site SAINT-ANTOINE
ABUAF Nisen HÉMATOLOGIE/IMMUNOLOGIE - Hôpital TENON
AIT OUFELLA Hafid RÉANIMATION MÉDICALE – Hôpital SAINT-ANTOINE AMIEL Corinne VIROLOGIE –Hôpital TENON
BARBU Véronique INSERM U.680 - Faculté de Médecine P. & M. CURIE
BERTHOLON J.F. EXPLORATIONS FONCTIONNELLES – Hôpital SAINT-ANTOINE
BILHOU-NABERA Chrystèle GÉNÉTIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE
BIOUR Michel PHARMACOLOGIE – Faculté de Médecine P. & M. CURIE BOISSAN Matthieu BIOLOGIE CELLULAIRE – Hôpital SAINT-ANTOINE
BOULE Michèle PÔLES INVESTIGATIONS BIOCLINIQUES – Hôpital TROUSSEAU CERVERA Pascale ANATOMIE PATHOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
CONTI-MOLLO Filomena Hôpital SAINT-ANTOINE COTE François Hôpital TENON
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DEVELOUX Michel PARASITOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
ESCUDIER Estelle DEPARTEMENT DE GENETIQUE – Hôpital TROUSSEAU FAJAC-CALVET Anne HISTOLOGIE/EMBRYOLOGIE – Hôpital TENON
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FLEURY Jocelyne HISTOLOGIE/EMBRYOLOGIE – Hôpital TENON FOIX L’HELIAS Laurence Hôpital TROUSSEAU (Stagiaire)
FRANCOIS Thierry PNEUMOLOGIE ET REANIMATION – Hôpital TENON GARCON Loïc HÉPATO GASTRO-ENTEROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE GARDERET Laurent HEMATOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
GAURA SCHMIDT Véronique BIOPHYSIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE GEROTZIAFAS Grigorios HEMATOLOGIE CLINIQUE – Hôpital TENON GONZALES Marie GENETIQUE ET EMBRYOLOGIE – Hôpital TROUSSEAU GOZLAN Joël BACTERIOLOGIE/VIROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE GUEGAN BART Sarah DERMATOLOGIE – Hôpital TENON
GUITARD Juliette PARASITOLOGIE/MYCOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE HENNO Priscilla PHYSIOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
JERU Isabelle SERVICE DE GENETIQUE – Hôpital TROUSSEAU
JOHANET Catherine IMMUNO. ET HEMATO. BIOLOGIQUES – Hôpital SAINT-ANTOINE JOSSET Patrice ANATOMIE PATHOLOGIQUE – Hôpital TROUSSEAU
JOYE Nicole GENETIQUE – Hôpital TROUSSEAU
KIFFEL Thierry BIOPHYSIQUE ET MEDECINE NUCLEAIRE – Hôpital SAINT-ANTOINE LACOMBE Karine MALADIES INFECTIEUSES – Hôpital SAINT-ANTOINE
LAMAZIERE Antonin POLE DE BIOLOGIE – IMAGERIE – Hôpital SAINT-ANTOINE LASCOLS Olivier INSERM U.680 – Faculté de Médecine P.& M. CURIE
LEFEVRE Jérémie CHIRURGIE GENERALE – Hôpital SAINT-ANTOINE (Stagiaire) LESCOT Thomas ANESTHESIOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE (Stagiaire)
LETAVERNIER Emmanuel EXPLORATIONS FONCTIONNELLES MULTI. – Hôpital TENON MAUREL Gérard BIOPHYSIQUE /MED. NUCLEAIRE – Faculté de Médecine P.& M. CURIE MAURIN Nicole HISTOLOGIE – Hôpital TENON
MOHAND-SAID Saddek OPHTALMOLOGIE – Hôpital des 15-20
MORAND Laurence BACTERIOLOGIE/VIROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE PARISET Claude EXPLORATIONS FONCTIONNELLES – Hôpital TROUSSEAU PETIT Arnaud Hôpital TROUSSEAU (Stagiaire)
PLAISIER Emmanuelle NEPHROLOGIE – Hôpital TENON
POIRIER Jean-Marie PHARMACOLOGIE CLINIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE RAINTEAU Dominique INSERM U.538 – Faculté de Médecine P. & M. CURIE SAKR Rita GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE – Hôpital TENON (Stagiaire)
SCHNURIGERN Aurélie LABORATOIRE DE VIROLOGIE – Hôpital TROUSSEAU SELLAM Jérémie RHUMATOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
SEROUSSI FREDEAU Brigitte DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE – Hôpital TENON SOKOL Harry HEPATO/GASTRO – Hôpital SAINT-ANTOINE
SOUSSAN Patrick VIROLOGIE – Hôpital TENON
STEICHEN Olivier MEDECINE INTERNE – Hôpital TENON
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VIGOUROUX Corinne INSERM U.680 – Faculté de Médecine P. & M. CURIE VIMONT-BILLARANT Sophie BACTERIOLOGIE – Hôpital TENON
WEISSENBURGER Jacques PHARMACOLOGIE CLINIQUE – Faculté de Médecine P. & M.
CURIE
LISTE DES MAITRES DE CONFERENCES DE LA FACULTE DE MEDECINE PIERRE ET MARIE CURIE
Site PITIE-SALPETRIERE
ANKRI Annick HÉMATOLOGIE BIOLOGIQUE AUBRY Alexandra BACTERIOLOGIE
BACHELOT Anne ENDOCRINOLOGIE
BELLANNE-CHANTELOT Christine GÉNÉTIQUE BELLOCQ Agnès PHYSIOLOGIE
BENOLIEL Jean-Jacques BIOCHIMIE A BENSIMON Gilbert PHARMACOLOGIE BERLIN Ivan PHARMACOLOGIE BERTOLUS Chloé STOMATOLOGIE BOUTOLLEAU David VIROLOGIE BUFFET Pierre PARASITOLOGIE
CARCELAIN-BEBIN Guislaine IMMUNOLOGIE CARRIE Alain BIOCHIMIE ENDOCRINIENNE CHAPIRO Élise HÉMATOLOGIE
CHARBIT Beny PHARMACOLOGIE
CHARLOTTE Frédéric ANATOMIE PATHOLOGIQUE CHARRON Philippe GÉNÉTIQUE
CLARENCON Frédéric NEURORADIOLOGIE
COMPERAT Eva ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES CORVOL Jean-Christophe PHARMACOLOGIE
COULET Florence GÉNÉTIQUE COUVERT Philippe GÉNÉTIQUE DANZIGER Nicolas PHYSIOLOGIE DATRY Annick PARASITOLOGIE DEMOULE Alexandre PNEUMOLOGIE
DUPONT-DUFRESNE Sophie ANATOMIE/NEUROLOGIE FOLLEZOU Jean-Yves RADIOTHÉRAPIE
GALANAUD Damien NEURORADIOLOGIE GAY Frédérick PARASITOLOGIE
GAYMARD Bertrand PHYSIOLOGIE
GIRAL Philippe ENDOCRINOLOGIE/MÉTABOLISME GOLMARD Jean-Louis BIOSTATISTIQUES
GOSSEC Laure RHUMATOLOGIE
GUIHOT THEVENIN Amélie IMMUNOLOGIE HABERT Marie-Odile BIOPHYSIQUE
HALLEY DES FONTAINES Virginie SANTÉ PUBLIQUE HUBERFELD Gilles EPILEPSIE - CORTEX
KAHN Jean-François PHYSIOLOGIE KARACHI AGID Carine NEUROCHIRURGIE
LACOMBLEZ Lucette PHARMACOLOGIE LACORTE Jean-Marc UMRS 939
LAURENT Claudine PSYCHOPATHOLOGIE DE L’ENFANT/ADOLESCENT LE BIHAN Johanne INSERM U 505
MAKSUD Philippe BIOPHYSIQUE
MARCELIN-HELIOT Anne Geneviève VIROLOGIE MAZIERES Léonore RÉÉDUCATION FONCTIONNELLE MOCHEL Fanny GÉNÉTIQUE / HISTOLOGIE (stagiaire) MORICE Vincent BIOSTATISTIQUES
MOZER Pierre UROLOGIE
NGUYEN-QUOC Stéphanie HEMATOLOGIE CLINIQUE NIZARD Jacky GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE
PIDOUX Bernard PHYSIOLOGIE
POITOU BERNERT Christine NUTRITION RAUX Mathieu ANESTHESIE (stagiaire)
ROSENHEIM Michel EPIDEMIOLOGIE/SANTE PUBLIQUE ROSENZWAJG Michelle IMMUNOLOGIE
ROUSSEAU Géraldine CHIRURGIE GENERALE SAADOUN David MEDECINE INTERNE (stagiaire) SILVAIN Johanne CARDIOLOGIE
SIMON Dominique ENDOCRINOLOGIE/BIOSTATISTIQUES SOUGAKOFF Wladimir BACTÉRIOLOGIE
TEZENAS DU MONTCEL Sophie BIOSTATISTIQUES et INFORMATIQUE MEDICALE THELLIER Marc PARASITOLOGIE
TISSIER-RIBLE Frédérique ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES WAROT Dominique PHARMACOLOGIE
Site SAINT-ANTOINE
ABUAF Nisen HÉMATOLOGIE/IMMUNOLOGIE - Hôpital TENON
AIT OUFELLA Hafid RÉANIMATION MÉDICALE – Hôpital SAINT-ANTOINE AMIEL Corinne VIROLOGIE –Hôpital TENON
BARBU Véronique INSERM U.680 - Faculté de Médecine P. & M. CURIE
BERTHOLON J.F. EXPLORATIONS FONCTIONNELLES – Hôpital SAINT-ANTOINE BILHOU-NABERA Chrystèle GÉNÉTIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE
BIOUR Michel PHARMACOLOGIE – Faculté de Médecine P. & M. CURIE BOISSAN Matthieu BIOLOGIE CELLULAIRE – Hôpital SAINT-ANTOINE
BOULE Michèle PÔLES INVESTIGATIONS BIOCLINIQUES – Hôpital TROUSSEAU CERVERA Pascale ANATOMIE PATHOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
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ESCUDIER Estelle DEPARTEMENT DE GENETIQUE – Hôpital TROUSSEAU FAJAC-CALVET Anne HISTOLOGIE/EMBRYOLOGIE – Hôpital TENON
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FLEURY Jocelyne HISTOLOGIE/EMBRYOLOGIE – Hôpital TENON FOIX L’HELIAS Laurence Hôpital TROUSSEAU (Stagiaire)
FRANCOIS Thierry PNEUMOLOGIE ET REANIMATION – Hôpital TENON
GARCON Loïc HÉPATO GASTRO-ENTEROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
GARDERET Laurent HEMATOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
GAURA SCHMIDT Véronique BIOPHYSIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE GEROTZIAFAS Grigorios HEMATOLOGIE CLINIQUE – Hôpital TENON GONZALES Marie GENETIQUE ET EMBRYOLOGIE – Hôpital TROUSSEAU GOZLAN Joël BACTERIOLOGIE/VIROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE GUEGAN BART Sarah DERMATOLOGIE – Hôpital TENON
GUITARD Juliette PARASITOLOGIE/MYCOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE HENNO Priscilla PHYSIOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
JERU Isabelle SERVICE DE GENETIQUE – Hôpital TROUSSEAU
JOHANET Catherine IMMUNO. ET HEMATO. BIOLOGIQUES – Hôpital SAINT-ANTOINE JOSSET Patrice ANATOMIE PATHOLOGIQUE – Hôpital TROUSSEAU
JOYE Nicole GENETIQUE – Hôpital TROUSSEAU
KIFFEL Thierry BIOPHYSIQUE ET MEDECINE NUCLEAIRE – Hôpital SAINT-ANTOINE LACOMBE Karine MALADIES INFECTIEUSES – Hôpital SAINT-ANTOINE
LAMAZIERE Antonin POLE DE BIOLOGIE – IMAGERIE – Hôpital SAINT-ANTOINE LASCOLS Olivier INSERM U.680 – Faculté de Médecine P.& M. CURIE
LEFEVRE Jérémie CHIRURGIE GENERALE – Hôpital SAINT-ANTOINE (Stagiaire) LESCOT Thomas ANESTHESIOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE (Stagiaire)
LETAVERNIER Emmanuel EXPLORATIONS FONCTIONNELLES MULTI. – Hôpital TENON MAUREL Gérard BIOPHYSIQUE /MED. NUCLEAIRE – Faculté de Médecine P.& M. CURIE MAURIN Nicole HISTOLOGIE – Hôpital TENON
MOHAND-SAID Saddek OPHTALMOLOGIE – Hôpital des 15-20
MORAND Laurence BACTERIOLOGIE/VIROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE PARISET Claude EXPLORATIONS FONCTIONNELLES – Hôpital TROUSSEAU PETIT Arnaud Hôpital TROUSSEAU (Stagiaire)
PLAISIER Emmanuelle NEPHROLOGIE – Hôpital TENON
POIRIER Jean-Marie PHARMACOLOGIE CLINIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE RAINTEAU Dominique INSERM U.538 – Faculté de Médecine P. & M. CURIE SAKR Rita GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE – Hôpital TENON (Stagiaire)
SCHNURIGERN Aurélie LABORATOIRE DE VIROLOGIE – Hôpital TROUSSEAU SELLAM Jérémie RHUMATOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
SEROUSSI FREDEAU Brigitte DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE – Hôpital TENON SOKOL Harry HEPATO/GASTRO – Hôpital SAINT-ANTOINE
SOUSSAN Patrick VIROLOGIE – Hôpital TENON
STEICHEN Olivier MEDECINE INTERNE – Hôpital TENON
SVRCEK Magali ANATOMIE ET CYTO. PATHOLOGIQUES – Hôpital SAINT-ANTOINE TANKOVIC Jacques BACTERIOLOGIE/VIROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE
THOMAS Ginette BIOCHIMIE – Faculté de Médecine P. & M. CURIE THOMASSIN Isabelle RADIOLOGIE – Hôpital TENON
VAYLET Claire MEDECINE NUCLEAIRE – Hôpital TROUSSEAU
VIGOUROUX Corinne INSERM U.680 – Faculté de Médecine P. & M. CURIE VIMONT-BILLARANT Sophie BACTERIOLOGIE – Hôpital TENON
WEISSENBURGER Jacques PHARMACOLOGIE CLINIQUE – Faculté de Médecine P. & M.
CURIE
SOMMAIRE
I. INTRODUCTION ………... 16
II. CONTEXTE ………... 18
1. La santé mentale ………... 18
1.1. Définition ……… 18
1.2. Historique ………... 18
2. Les troubles mentaux ……… 19
2.1. Classifications des troubles mentaux ………... 19
2.1.1. La CIM de l’OMS ……… 19
2.1.2. Le DSM de l’AAP ……… 20
2.2. Facteurs socio-démographiques associés ………. 23
2.2.1. Le genre ………...……… 23
2.2.2. L'âge ……… 24
2.2.3. Le statut social ………. 24
a) Revenu du ménage par unité de consommation ………... 25
b) Education/profession et catégorie socio-professionnelle ………. 25
c) Statut marital ……… 26
d) Type de contrat ………. 27
e) Protection sociale et aides sociales ………27
2.2.4. Le Milieu d’habitation ………. 27
2.3. D'autres facteurs associés ...………. 27
2.3.1. Les facteurs médicaux ………. 27
2.3.2. Les facteurs psychologiques ……… 28
2.3.3. Les événements de vie ……….. 28
2.4. Conséquences des troubles mentaux ……….... 28
2.4.1. Morbidité ………. 28
2.4.2. Comorbidité……….. 28
2.4.3. Mortalité ……….. 29
2.4.4. Exclusion sociale et stigmatisation ...……….. 29
a) L’accès aux soins ………..… 29
b) L’accès à l'éducation et au travail ……….…30
c) L’accès au logement ………..…30
d) L’incidence sur la qualité de vie et la stigmatisation ………30
2.4.5. Les coûts économiques pour la société ………31
III. METHODE ………..…. 32
1. Type d'étude ………... 32
2. Population ………... 32
3. Recueil des données ………... 32
4. Systèmes de codage en soins primaires ……… 33
4.1. Le Dictionnaire des résultats de consultation ……...………... 33
4.1.2. Le principe ………... 34
4.1.3. La structure ……….. 34
4.2. La Classification internationale des soins primaires ...…...……… 34
4.2.1. Le principe ………... 34
4.2.2. La structure ……….. 35
4.2.3. L’utilisation dans l’étude ………. 35
5. Variables étudiées ……….. 35
6. Données socio-démographiques ……… 36
7. Fiabilité des données ……….. 37
8. Comité d’éthique ………... 37
9. Analyse statistique ………. 37
IV. RESULTATS ……….... 39
1. Caractéristiques socio-démographiques des patients de l’étude ………... 40
2. Principaux résultats de consultation en médecine générale selon la CISP-2 ………... 40
3. Prévalence des troubles mentaux ………. 42
3.1. Prévalence des troubles mentaux selon la CISP-2 ……….. 42
3.2. Prévalence des troubles mentaux regroupés par catégorie ..……….. 43
4. Facteurs socio-démographiques associés aux principaux troubles mentaux (analyse non ajustée) ……….……… 44
4.1. Troubles dépressifs ……… 44
4.2. Troubles anxieux ……… 45
4.3. Troubles du sommeil ………. 46
4.4. Troubles d’utilisation de substance ...………... 47
5. Facteurs socio-démographiques associés aux principaux troubles mentaux (analyse ajustée) ………... 48
5.1. Troubles dépressifs ……… 48
5.2. Troubles anxieux ………... 49
5.3. Troubles du sommeil ………. 50
5.4. Troubles d’utilisation de substance ……….. 51
V. DISCUSSION ……….… 53
1. Résumé des résultats ………. 53
2. Atouts et limites de l’étude ……… 53
2.1. Les atouts de l’étude ……….. 53
2.2. Les limites de l’étude ...……….. 54
3. Comparaison des résultats avec les données de la littérature ………... 55
3.1. La prévalence des troubles mentaux en France en médecine générale ………. 55
3.2. Les déterminants socio-démographiques des troubles mentaux en France en médecine générale ……… 56
3.3. Comparaison avec les données internationales ………...… 57
3.3.1. Pays en voie de développement ………... 57
3.3.2. Pays développés ………... 57
4. Perspectives ……… 57
4.1. Intégration de la santé mentale en médecine générale ...……… 57
4.1.1. Prévention et prise en charge des troubles mentaux ………... 58
a) Sensibilisation et pratique des médecins généralistes ……….. 58
b) Collaborations multiples ……….. 58
4.1.2. Actions de promotion d’une bonne santé mentale ………... 59
a) Lutte contre la stigmatisation ………... 59
b) La recherche en santé mentale ………. 59
4.2. Prise en compte des facteurs socio-démographiques en santé mentale………. 60
4.2.1. Dépistage ciblé ……… 60
4.2.2. Interventions organisées ……….. 61
VI. CONCLUSION ………. 63
VII. BIBLIOGRAPHIE ……….. 64
VIII. ANNEXES ……….. 72
IX. ARTICLE ……….. 80
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Questionnaire papier ECOGEN ………. 72
Annexe 2 : Questionnaire médecin ECOGEN ………. 72
Annexe 3 : Titres courts de la classification internationale des soins primaires 2
ndédition ……… 73
Annexe 4 : Prévalence des rubriques du chapitre « social (Z) » de la CISP-2 ………. 75
Annexe 5 : Facteurs socio-démographiques associés à « la dépression » (P76) ……….. 76
Annexe 6 : Facteurs socio-démographiques associés à « l’anxiété » (P74) ………. 77
Annexe 7 : Facteurs socio-démographiques associés à « la perturbation du sommeil » (P06) …… 78
Annexe 8 : Serment d’Hippocrate ……… 79
LISTE DES FIGURES Figure 1 : Répartition géographique des 128 centres ………... 39
LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Prévalence des troubles mentaux et du risque suicidaire selon la CSP de Surault (en %) ………... 26
Tableau 2 : Caractéristiques socio-démographiques des patients de l’étude ……… 40
Tableau 3 : « Top 20 » des résultats de consultation de l’étude ………... 41
Tableau 4 : Prévalence des principaux troubles mentaux selon le chapitre P de la CISP-2……….. 42
Tableau 5 : Prévalence des principaux troubles mentaux par catégorie ..………. 43
Tableau 6 : Facteurs socio-démographiques associés aux troubles dépressifs ………. 44
Tableau 7 : Facteurs socio-démographiques associés aux troubles anxieux ……… 45
Tableau 8 : Facteurs socio-démographiques associés aux troubles du sommeil ……….. 46
Tableau 9 : Facteurs socio-démographiques associés aux troubles d’utilisation de substance ...…. 47
Tableau 10 : Facteurs socio-démographiques associés aux troubles dépressifs (analyse ajustée) ... 48
Tableau 11 : Facteurs socio-démographiques associés aux troubles anxieux (analyse ajustée) .…. 49 Tableau 12 : Facteurs socio-démographiques associés aux troubles du sommeil (analyse ajustée) ………... 50
Tableau 13 : Facteurs socio-démographiques associés aux troubles d’utilisation de substance
(analyse ajustée) ………... 52
I. INTRODUCTION
Selon le rapport de 2004 de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 450 millions de personnes étaient atteintes de troubles mentaux dans le monde, ce qui représentait 25% de la population mondiale et 13% de la Charge Mondiale de la Morbidité (CMM) [1]. L’OMS considérait que 5 des 10 pathologies les plus préoccupantes du 21
èmesiècle concernaient des troubles mentaux dont les troubles d’utilisation de substance, l’épisode dépressif majeur (EDM), la schizophrénie, les troubles bipolaires et le trouble obsessionnel-compulsif.
Les troubles mentaux comprennent habituellement les troubles de l’humeur, les troubles psychotiques, les troubles anxieux, les troubles de la personnalité, les troubles du comportement alimentaire, les troubles d’utilisation de substance et les troubles addictifs et les maladies organiques cérébrales (démence, retard mental …) [2]. Ces troubles sont fortement associés à une morbidité et mortalité accrues : selon l’OMS, 33% des années vécues avec une incapacité leur sont imputables, auxquelles s’ajoutent 2,1% dues aux blessures intentionnelles [1]. Les troubles mentaux sont également responsables d’1,2 million de morts chaque année. Dans les pays développés, ces troubles sont à l’origine de coûts importants, à la fois directs et collatéraux, estimés entre 3% et 4%
du produit national brut [1].
Le premier contact des patients avec le système de soin est le plus souvent le médecin généraliste, en termes de prévalence, les troubles mentaux se situent au 2
èmerang derrière les maladies cardio- vasculaires [1]. Selon une étude internationale dirigée par l’OMS en 1995 sur 14 sites, comprenant près de 26 000 patients de médecine générale, la prévalence des troubles mentaux était estimée à 24%, dont 10,4% pour l’EDM, 7,9% pour l’anxiété et 5,5% pour la neurasthénie [3]. Il n'y avait pas d'écart de prévalence significatif entre pays développés et pays en voie de développement. En Europe, selon Wright et al. 10% des patients vus en médecine générale souffraient de dépression et selon Wittchen et al., 5 à 16% de patients souffraient de troubles anxieux [4, 5]. En France, quelques études nationales ont été réalisées, essentiellement sur la dépression, faites à partir d’études d’opinion ou des prescriptions des médecins généralistes [6]. La Direction de la Recherche des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (DREES) a lancé en 2002 une enquête portant sur l’analyse des dossiers médicaux informatisés de 922 médecins généralistes volontaires en France.
Parmi les troubles mentaux, seules les prévalences de la dépression, de l’anxiété et de l’insomnie
ont été évaluées, respectivement à 4,9%, 7,9% et 2,6%. Ils constituaient 15,4% des motifs de
consultation soit le 1
ermotif après l’hypertension artérielle. Ces données méritent d’être mises à jour
et étendues aux principaux troubles mentaux. Selon plusieurs études, des facteurs socio-
démographiques défavorables tels qu’un faible niveau d’éducation, une profession peu qualifiée, un revenu bas ou un réseau social non développé sont des déterminants importants des troubles mentaux [7]. Il y a dans ce domaine de fortes inégalités sociales de santé, qui sont encore plus marquées que dans d’autres domaines de la santé [8].
Afin de mener des actions de promotion de la santé mentale, il semble important de disposer en
France de données de qualité en médecine générale concernant la prévalence des principaux
troubles mentaux. L’objectif de cette étude a été d’estimer sur un large échantillon national, la
prévalence et les facteurs socio-démographiques associés aux principaux troubles mentaux.
II. CONTEXTE
1. La santé mentale
1.1. Définition
Selon l'OMS, « la santé mentale est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité » [1]. Elle permet à l'individu de
« réaliser ses potentialités, de faire face au stress normal de la vie, d'accomplir un travail productif et fructueux et d'apporter une contribution à la communauté dans laquelle il vit ». La santé mentale signifie « la possibilité pour les individus et les groupes humains de développer leurs compétences et d'atteindre les objectifs qu'ils se sont fixés ». Pour tous les individus, la santé mentale, physique et sociale sont « des aspects fondamentaux de la vie, intimement liés et étroitement interdépendants » [9]. Les problèmes de santé mentale affectent la société tout entière et ne se restreignent pas à une petite portion isolée de celle-ci. Ils constituent « un obstacle majeur au développement mondial » [10].
La santé mentale comporte trois dimensions [11] : la santé mentale positive, discipline qui s’intéresse à l’ensemble des déterminants de santé mentale conduisant à améliorer l'épanouissement personnel ; la détresse psychologique réactionnelle qui correspond aux situations éprouvantes et aux difficultés existentielles et les troubles psychiatriques qui se réfèrent à des classifications diagnostiques renvoyant à des critères, à des actions thérapeutiques ciblées et qui correspondent à des troubles de durée et de handicap plus ou moins sévères.
1.2. Historique
En avril 1999, une réunion conjointe de l’OMS et de la Commission européenne s’est tenue à Bruxelles sur le thème de l’équilibre entre la promotion et les soins en matière de santé mentale.
L’OMS demeure depuis 2001 la référence de la définition du champ de la santé mentale dans le
monde. En effet, le rapport paru en 2001 mettait l'accent sur le fait que « la santé mentale, trop
longtemps négligée, est essentielle pour le bien-être des individus, des sociétés et des pays » [9]. Il
indiquait les politiques à adopter d'urgence pour mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination
et pour instaurer une prévention et des traitements efficaces. Le programme d’action mondiale de
l’OMS « Combler les lacunes en santé mentale » (mental health GAP) a été adopté en 2002 par la
55
èmeAssemblée mondiale de la Santé [10]. La France avait alors lancé en 2005 dans le cadre du
plan « Psychiatrie et santé mentale 2005-2008 » la plus vaste enquête en population générale sur la dépression ; l’enquête ANADEP. En juin 2008, elle avait ratifié le Pacte européen pour la santé mentale et le bien-être. L’année suivante, elle avait ordonné au centre d’analyse stratégique (actuellement Commissariat général à la stratégie et à la prospective) un rapport intitulé « Santé mentale et qualité de vie », à la suite duquel avait été lancé le plan « Psychiatrie et santé mentale 2011-2015 » [2, 11].
2. Les troubles mentaux
2.1. Classifications des troubles mentaux
Les troubles mentaux sont définis par des critères diagnostiques basés sur 2 grands systèmes nosographiques : la Classification Internationale des Maladies (CIM) de l’OMS et le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM de l’anglais Diagnoctic and Statistical Manuel of Mental Disorders) de l'Association Américaine de Psychiatrie (AAP).
2.1.1. La CIM de l’OMS
L'OMS rapporte qu'il n'existe pas un consensus unique concernant la définition du trouble mental/de la maladie mentale et que le terme utilisé dépend du contexte social, culturel, économique et légal dans des sociétés différentes [12]. La CIM-10 est la 10
èmeédition et dernière version établie par l’OMS en 2006. Son titre exact est « Classification statistique internationale des maladies et des problèmes de santé connexes ». Le chapitre V traite plus spécifiquement des troubles mentaux et des troubles du comportement et se sépare en 10 principaux groupes [13] :
- F0 : les troubles mentaux organiques, y compris les troubles symptomatiques ;
- F1 : les troubles mentaux et du comportement liés à l'utilisation de substances psycho- actives ;
- F2 : la schizophrénie, les troubles schizotypiques et les troubles délirants ; - F3 : les troubles de l'humeur (affectifs) ;
- F4 : les troubles névrotiques, les troubles liés à des facteurs de stress et les troubles somatoformes ;
- F5 : les syndromes comportementaux associés à des perturbations physiologiques et à des facteurs physiques ;
- F6 : les troubles de la personnalité et du comportement chez l'adulte ; - F7 : le retard mental ;
- F8 : les troubles du développement psychologique ;
- F9 : les troubles du comportement et les troubles émotionnels apparaissant habituellement durant l'enfance et l'adolescence ;
- plus un groupe sans autre indication.
Dans chacun de ces groupes sont réparties des sous-catégories spécifiques. L'OMS révise actuellement les classifications de cette section pour le développement de la CIM-11 (ouvrage prévu pour 2015). C’est le système le plus simple et le plus utilisé en soins primaires mais il ne prend pas en compte la gravité, la chronicité de la maladie, l’incapacité associée et les facteurs socio- démographiques [12].
2.1.2. Le DSM de l’AAP
Le DSM définit le trouble mental comme « un syndrome psychologique ou comportemental ou un mode de fonctionnement cliniquement significatif qui se produit chez un individu et qui est associé à une souffrance présente (par exemple, un symptôme douloureux) ou à une incapacité (défaillance dans un ou plusieurs domaines importants du fonctionnement) ou à un risque accru de souffrance, (mort, peine, incapacité) ou une perte importante de liberté » [14].
DSM-IV
Le DSM-IV (datant de 2000, l’avant-dernière édition du DSM et la plus utilisée actuellement) comprend 5 axes [14] :
- l’axe I : les troubles majeurs cliniques ;
- l’axe II : les troubles de la personnalité et le retard mental ;
- l’axe III : les aspects médicaux ponctuels et les troubles physiques ; - l’axe IV : les facteurs psychosociaux et environnementaux ;
- l’axe V : l’échelle d'évaluation globale du fonctionnement.
Les troubles communs de l'axe I incluent la dépression, les troubles anxieux, les troubles bipolaires,
le trouble du déficit de l’attention, les troubles du spectre autistique, l’anorexie mentale, la boulimie
et la schizophrénie. Ceux de l'axe II incluent les troubles de la personnalité : le trouble de la
personnalité paranoïaque, le trouble de la personnalité schizoïde, le trouble de la personnalité
schizotypique, le trouble de la personnalité borderline, le trouble de la personnalité antisociale, le
trouble de la personnalité narcissique, le trouble de la personnalité histrionique, le trouble de la
personnalité évitante, le trouble de la personnalité dépendante, la névrose obsessionnelle et le retard
mental. Les troubles communs de l'axe III incluent les lésions cérébrales et les autres troubles
physiques qui peuvent aggraver les maladies existantes ou les symptômes présents similaires aux
autres troubles.
Le DSM-IV et la CIM-10 présentent des caractéristiques communes [15] : ils utilisent le terme
« trouble mental », tout en reconnaissant qu'il ne s'agit pas d'un terme précis. Ils se réfèrent à une approche descriptive, dans la mesure où les définitions des troubles se limitent généralement à la description de leurs caractéristiques cliniques. Ils reposent sur un modèle catégoriel des troubles mentaux, dans lequel les troubles sont répartis en types ou syndromes, fondés sur des groupes de critères bien définis. La définition du concept de « cas » repose sur la présence d'un ensemble de symptômes et de comportements cliniquement identifiables, associés, dans la plupart des cas, à un sentiment de détresse et à une perturbation du fonctionnement (personnel et social dans le DSM-IV et, personnel seul dans la CIM-10). Ils proposent des définitions rigoureuses, utilisant le procédé des critères diagnostiques explicites, réunis sous la forme d'algorithmes et numérotés par des lettres et des chiffres précisant leur hiérarchie et leur importance. Avant d'être publiées, les versions provisoires ont fait l'objet d'enquêtes de terrain, afin d'étudier leur fidélité inter-juges et leur applicabilité dans des situations très diverses.
DSM-5
La 5
eet dernière édition du DSM a été publiée le 18 mai 2013. Selon un communiqué de l’AAP, elle présente des modifications majeures [16, 17, 18] :
L’abolition du système des « axes » avec une nouvelle organisation des catégories de diagnostics par chapitre :
- les troubles neurologiques du développement ;
- les troubles du spectre de la schizophrénie et autres troubles psychotiques ; - les troubles bipolaires et connexes ;
- les troubles dépressifs ; - les troubles anxieux ;
- les troubles obsessionnel-compulsif et connexes ; - les troubles liés aux traumatismes et aux stresseurs ; - les troubles dissociatifs ;
- les troubles de symptôme somatique ; - les troubles des conduites alimentaires ; - les troubles de l'élimination ;
- les troubles du sommeil-veille ;
- les dysfonctionnements sexuels ; - la dysphorie liée au genre ;
- les troubles perturbateurs du contrôle des impulsions et des conduites ; - les troubles reliés à une substance et troubles addictifs ;
- les troubles neurocognitifs ; - les troubles de la personnalité ; - les paraphilies ;
- les autres troubles.
Plusieurs des critères diagnostiques incluent ce qui a été appelé des « évaluations dimensionnelles » pour indiquer la gravité des symptômes (cotation selon des échelles de sévérité).
Pour les principaux troubles mentaux, les changements importants ont été les suivants :
Dans un EDM, la coexistence d'au moins 3 symptômes de manie (insuffisants pour satisfaire les critères d'un épisode maniaque) est maintenant reconnue par le spécificateur « avec des caractéristiques mixtes » (le critère B du DSM-IV excluait le diagnostic de dépression majeure en présence de ces symptômes de manie). La présence de ces caractéristiques mixtes dans un EDM augmente la probabilité que la maladie se situe dans un spectre bipolaire; cependant si la personne n'a jamais rencontré les critères d’un épisode maniaque ou hypomaniaque, le diagnostic d’EDM est retenu. Concernant le diagnostic de dépression en cas de deuil, la suppression de l’exclusion du deuil permet de poser le diagnostic plus tôt (tout en conseillant aux cliniciens de faire la distinction avec le deuil normal). Le « trouble dépressif persistant » inclut la dysthymie et la dépression majeure chronique, lesquelles seront distinguées par des spécificateurs. Il existe un nouveau diagnostic de « trouble de dérégulation dit d'humeur explosive » pour les enfants de plus de 6 ans qui présentent de fréquents accès de colère avec une irritabilité chronique. Ce diagnostic viserait à réduire les surdiagnostics de troubles bipolaires chez les enfants.
Le « trouble obsessionnel-compulsif », le « syndrome de stress post-traumatique » et la « réaction
de stress aiguë » ont été retirés du chapitre « troubles anxieux » et regroupés, avec d'autres troubles,
dans les chapitres : « troubles obsessionnel-compulsif et connexes » et « troubles liés à des
traumatismes et des stresseurs ». Les changements dans les critères diagnostiques de
l’ « agoraphobie », de la « phobie spécifique » et du « trouble d'anxiété sociale » incluent la
suppression de l'exigence que les personnes de plus de 18 ans reconnaissent que leur inquiétude est
excessive ou déraisonnable. Et le critère de la durée d’au moins 6 mois (qui était limité aux
personnes de moins de 18 ans dans le DSM-IV), est maintenant élargi à tous les âges. Les
diagnostics de « trouble panique avec agoraphobie », de « trouble panique sans agoraphobie » et
d’ « agoraphobie sans antécédent de trouble panique » sont remplacés par deux diagnostics distincts : le « trouble panique » et l’ « agoraphobie ». Pour un diagnostic d’ « agoraphobie », il faut maintenant que les peurs concernent 2 situations ou plus, car il s'agit d'un bon moyen de distinguer l’ « agoraphobie » de la « phobie spécifique ».
Le « trouble d'anxiété de séparation » et le « mutisme sélectif » sont classés dans les troubles anxieux et non plus de l’enfance.
Le diagnostic d’ « insomnie primaire » a été renommé « trouble de l’insomnie » pour éviter la comparaison de l’insomnie primaire et secondaire. La narcolepsie, qui est maintenant connue pour être associée à une carence hypocrétine, est distinguée des autres formes d’hypersomnolence.
Les diagnostics d’ « abus de substance » et de « dépendance à une substance » sont combinés en un seul diagnostic de « trouble d’utilisation de substance ». Les critères diagnostiques sont les mêmes combinés en une seule liste, à 2 exceptions près : le critère de problèmes légaux récurrents pour l’abus de substance a été retiré et un nouveau critère de fort désir ou besoin d'utiliser la substance a été ajouté et le seuil pour le diagnostic de « trouble d’utilisation d'une substance » est fixé à 2 critères ou plus (comparativement à 1 critère ou plus pour celui d'abus de substance et 3 ou plus pour celui de dépendance du DSM-IV). Les troubles d'utilisation de substance sont présentés dans le chapitre « troubles reliés à une substance et troubles addictifs » qui inclut aussi le « jeu pathologique » (lequel figurait dans le DSM-IV dans les « troubles du contrôle de l’impulsion »).
2.2. Facteurs socio-démographiques associés
Le niveau social d'un individu influe de façon primordiale sur la santé de ce dernier. Cela est d'autant plus vrai pour la santé mentale [8]. Il est important pour chaque patient, afin d’apprécier de façon adéquate sa santé mentale de chercher à connaître depuis son enfance : son histoire, son niveau et style de vie, son éducation, les liens avec son entourage, son environnement social [19].
Le statut socio-économique est directement lié aux facteurs de risque de morbi-mortalité [20]. Les liens entre les caractéristiques socio-démographiques défavorables et les troubles mentaux ont été décrits majoritairement en fonction de la dépression [2].
2.2.1. Le genre
Dans le rapport de l’ESEMeD (étude européenne sur l’épidémiologie des troubles mentaux, de
l’anglais Europe Study of the Epidemiology of Mental Disorders) de 2005 et de l’OMS de 2006, les
femmes souffraient plus de troubles de l’humeur et de troubles anxieux que les hommes, tandis qu’ils étaient davantage touchés par les problèmes d’alcool, de toxicomanie, de déficit attentionnel par hyperactivité et d'autisme [21, 22]. Chez les femmes, d’après la revue de littérature de Jacobi et al., la prévalence de l’EDM était plus importante que chez les hommes avec un ratio compris entre 1,5/1 et 2/1 (à âge, formation, situation conjugale et professionnelle identiques) [23]. Cependant, selon l’OMS, cette différence diminuait pour l’EDM, les troubles d’utilisation de substance et les troubles addictifs dans les pays où l’inégalité homme-femme était moindre [24].
2.2.2. L'âge
L’ESEMeD avait mis en évidence le lien entre la prévalence des troubles dépressifs et l’âge, les résultats étaient les suivants : 12,9% chez les 18-24 ans ; 5,7% chez les 25-43 ans ; 6,3% chez les 35-49 ; 7,3% chez les 50-64 ans ; 3,9% chez les plus de 65 ans [24]. En 2005, selon l’enquête ANADEP en France la prévalence de l’EDM était de 3,1% entre 20 et 54 ans, augmentait progressivement jusqu'à 6,1% pour les 45-54 ans, puis diminuait pour atteindre 4,6% dans la classe d’âge des 65-75 ans [2]. Selon l’enquête de Santé Mentale en Population Générale (SMPG) publiée en 2004 en France, la proportion de personnes présentant des symptômes de l’anxiété diminuait globalement avec l’âge [25].
D’après la revue de littérature de Dewey et al., la démence et les troubles cognitifs étaient les troubles mentaux les plus fréquents parmi les seniors [26]. Dans le rapport de l’OMS de 2005, environ 1 enfant sur 5 dans le monde souffrait de troubles mentaux [27]. Les plus fréquents étaient le trouble de déficit attentionnel par hyperactivité, les troubles du comportement, les troubles anxieux généralisés, les troubles dépressifs, le stress post-traumatique, l'anxiété de séparation. Chez l’adolescent, le suicide était la 3
èmecause de décès et plus de 50% de troubles mentaux chez l'adulte commençaient à l'adolescence [28].
2.2.3. Le statut social
La santé mentale était étroitement liée aux différentes formes d’inégalité ; les gradients sociaux les
plus forts se retrouvaient pour les troubles mentaux les plus sévères [29]. Une méta-analyse publiée
en 2003, portant sur 56 études (en Europe et Amérique du Nord), a montré que les individus issus
des groupes socio-économiques défavorisés avaient un risque multiplié par 1,8 de souffrir d’une
dépression par rapport à la classe la plus élevée [30]. De plus, les études d’incidence ont montré que
les groupes socio-économiques défavorisés avaient 1,2 fois plus de risque d’avoir de nouveaux
épisodes de dépression et qu’ils avaient aussi 2 fois plus de risque d’avoir une chronicisation de leur
dépression. Les personnes ayant un statut socio-économique défavorable étaient également les plus
à risque vis-à-vis des troubles anxieux [31].
a) Revenu du ménage par unité de consommation
Selon une étude londonienne publiée en 2003, le revenu individuel ou par ménage était fortement associé aux troubles mentaux notamment à la dépression après ajustement sur la préexistence d'un antécédent de santé et d'autres mesures de la position sociale [32]. De même, une enquête sur l’ensemble de la Grande-Bretagne publiée en 2007 soulignait l’augmentation de l’inégalité face aux troubles mentaux des populations défavorisées à faibles revenus avec la gravité des problèmes, en particulier pour les troubles psychotiques [33]. L’inégalité liée aux revenus était plus élevée pour les troubles mentaux que pour la santé en général.
b) Éducation/profession et catégorie socio-professionnelle
D’après plusieurs études publiées entre 2001 et 2002 dans différents pays (Brésil, Grèce, Chili, Taiwan), le faible niveau d’éducation et le chômage étaient associés à une prévalence plus élevée de troubles mentaux [34, 35, 36, 37]. De même que selon l’étude de Pierre Surault basée sur les résultats de l’enquête française de SMPG, les troubles mentaux et le risque suicidaire n’étaient pas équitablement répartis entre les différentes catégories sociales, ils étaient corrélés négativement à la Catégorie Socio-Professionnelle (CSP) [7]. A titre d’exemple dans cette étude, la moitié des chômeurs souffrait d’au moins un trouble mental contre moins d’un tiers des personnes employées.
La prévalence des troubles dépressifs était plus de 2 fois plus élevée chez les chômeurs que chez les
travailleurs (tableau 1). Le risque de suicide était particulièrement élevé chez les personnes sans
emploi et les étudiants.
Tableau 1 : Prévalence des troubles mentaux et du risque suicidaire selon la CSP de Surault (en %) [7]
(1) agriculteurs exploitants, (2) artisans, commerçants et chefs d’entreprise, (3) cadres et professions intellectuelles supérieures, (4) professions intermédiaires, (5) employés, (6) ouvriers, (7) retraités, (8) chômeurs, (9) étudiants, (10) femmes au foyer.