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FACULTE DE MEDECINE PIERRE ET MARIE CURIE

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Academic year: 2021

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(1)

UNIVERSITE PARIS VI

FACULTE DE MEDECINE PIERRE ET MARIE CURIE

Année 2014 N° 2014PA06G037

THESE

Pour obtenir le grade de

DOCTEUR EN MEDECINE

Discipline :

MEDECINE GENERALE

Par Saphanie SON

Née le 14 février 1984

Présentée et soutenue publiquement le 22 mai 2014

PREVALENCE ET CARACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES ASSOCIEES AUX TROUBLES MENTAUX EN MEDECINE GENERALE EN FRANCE

Directrice de thèse : Docteur Gladys IBANEZ

JURY :

Professeur Anne Marie MAGNIER, Présidente du jury Professeur Jean LAFORTUNE

Docteur Philippe NUSS

Docteur Jérome ROCHER

(2)

RESUME

Introduction

Selon l’Organisation mondiale de la santé, un quart de la population mondiale souffre de troubles mentaux. Ces derniers sont associés à une morbidité et mortalité accrues. Des facteurs socio- démographiques défavorables sont des déterminants importants de ces troubles. Peu de données de prévalence existent en soins primaires en France, elles concernent essentiellement la dépression.

L’objectif de cette étude a été d’estimer la prévalence des principaux troubles mentaux rencontrés en médecine générale en France, ainsi que les facteurs de risque socio-démographiques associés.

Méthode

ECOGEN est une étude nationale, transversale et multicentrique, dont l’objectif était de décrire la distribution des motifs de consultation associés aux principaux problèmes de santé en médecine générale. Les données ont été classées selon la 2

ème

version de la Classification Internationale des Soins Primaires. Les troubles mentaux ont été décrits par diagnostic selon la CISP-2 puis regroupés en 4 principales catégories : les troubles dépressifs, les troubles anxieux, les troubles du sommeil, les troubles d’utilisation de substance. L’analyse statistique a été réalisée à l’aide du logiciel SAS 9.2.

Résultats

Parmi les 20 781 patients vus en consultation de médecine générale, la prévalence des troubles mentaux était de 17,6% [IC 95% 17,1-18,1]. Les principaux troubles concernaient les troubles dépressifs, les troubles anxieux, les troubles du sommeil et les troubles d’utilisation de substance, avec comme prévalences respectives 6,2% ; 3,6% ; 3,3% ; 3,0%. Chez l’enfant, la prévalence des troubles mentaux était de 0,2%. Les facteurs socio-démographiques étudiés (le genre, l’âge, la catégorie socio-professionnelle, les personnes bénéficiaires de la CMU-c ou de l’AME, le statut ALD, le milieu d’exercice du médecin généraliste) étaient pour la plupart fortement associés à la présence de troubles mentaux. Cependant, le sens des associations différait selon les troubles étudiés.

Discussion

Les troubles mentaux sont parmi les motifs de consultation les plus fréquents en médecine générale.

Les facteurs de risque identifiés pourraient permettre la mise en place d’actions de prévention et de

dépistage ciblées. Ce travail discute des actions possibles à instaurer pour promouvoir une meilleure

santé mentale en population générale.

(3)

Mots-clés : troubles mentaux, épidémiologie, médecine générale, facteurs socioéconomiques.

(4)

REMERCIEMENTS

Au Pr Anne Marie Magnier, qui me fait l’honneur d’accepter de présider le jury de ma thèse.

Veuillez trouver ici l’expression de ma sincère gratitude et de tout mon respect.

Aux Pr Jean Lafortune, Dr Philippe Nuss et Dr Jérome Rocher, qui me font l’honneur de participer au jury de ma thèse et de m’accorder leur précieux temps. Soyez assurés de ma profonde reconnaissance.

A ma directrice de thèse Dr Gladys Ibanez, qui m’a permis de réaliser un tel projet. Un grand merci pour ta générosité, ton expérience, ton soutien et ton enthousiasme. Reçois ici toute ma gratitude et mon admiration.

Aux Dr Laurent Letrilliart et Dr Alain Mercier qui m’ont donné la chance de participer à l’étude ECOGEN et d’accéder à une si grande base de données. Je les remercie de leur disponibilité.

A mes maîtres de stage universitaires Dr Gerald Castanedo et Dr Sylvain Kichelewski qui m’ont gentiment aidée dans ce travail. Je les remercie de leurs conseils et leur patience.

A mes parents et à ma sœur à qui je dois tout.

A ma famille et mes amis pour leur soutien et leur aide précieuse.

A celui qui me supporte tous les jours et c’est déjà beaucoup.

(5)

LISTE DES PROFESSEURS DE LA FACULTE DE MEDECINE PIERRE ET MARIE CURIE

Site PITIE-SALPETRIERE

ACAR Christophe CHIRURGIE THORACIQUE ET CARDIO-VASCULAIRE AGUT Henri BACTERIOLOGIE VIROLOGIE HYGIENE

ALLILAIRE Jean-François PSYCHIATRIE ADULTES AMOUR Julien ANESTHESIE REANIMATION AMOURA Zahir MEDECINE INTERNE

ANDREELLI Fabrizio MEDECINE DIABETIQUE ARNULF Isabelle PATHOLOGIES DU SOMMEIL

ASTAGNEAU Pascal EPIDEMIOLOGIE/SANTE PUBLIQUE AURENGO André BIOPHYSIQUE ET MEDECINE NUCLEAIRE AUTRAN Brigitte IMMUNOLOGIE ET BIOLOGIE CELLULAIRE BARROU Benoît UROLOGIE

BASDEVANT Arnaud NUTRITION BAULAC Michel ANATOMIE BAUMELOU Alain NEPHROLOGIE

BELMIN Joël MEDECINE INTERNE/GERIATRIE Ivry BENHAMOU Albert CHIRURGIE VASCULAIRE Surnombre BENVENISTE Olivier MEDECINE INTERNE

BITKER Marc Olivier UROLOGIE BODAGHI Bahram OPHTALMOLOGIE

BODDAERT Jacques MEDECINE INTERNE/GERIATRIE BOURGEOIS Pierre RHUMATOLOGIE

BRICAIRE François MALADIES INFECTIEUSES ET TROPICALES BRICE Alexis GENETIQUE/HISTOLOGIE

BRUCKERT Eric ENDOCRINOLOGIE ET MALADIES METABOLIQUES CACOUB Patrice MEDECINE INTERNE

CALVEZ Vincent VIROLOGIE

CAPRON Frédérique ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUE CARPENTIER Alexandre NEUROCHIRURGIE

CATALA Martin CYTOLOGIE ET HISTOLOGIE

CATONNE Yves CHIRURGIE THORACIQUE ET TRAUMATOLOGIQUE CAUMES Eric MALADIES INFECTIEUSES ET TROPICALES

CESSELIN François BIOCHIMIE

CHAMBAZ Jean INSERM U505/UMRS 872 CHARTIER-KASTLER Emmanuel UROLOGIE CHASTRE Jean REANIMATION MEDICALE CHERIN Patrick CLINIQUE MEDICALE CHICHE Laurent CHIRURGIE VASCULAIRE CHIRAS Jacques NEURORADIOLOGIE CLEMENT-LAUSCH Karine NUTRITION

CLUZEL Philippe RADIOLOGIE ET IMAGERIE MEDICALE II COHEN David PEDOPSYCHIATRIE

COHEN Laurent NEUROLOGIE

COLLET Jean-Philippe CARDIOLOGIE COMBES Alain REANIMATION MEDICALE CORIAT Pierre ANESTHESIE REANIMATION CORNU Philippe NEUROCHIRURGIE

COSTEDOAT Nathalie MEDECINE INTERNE

(6)

COURAUD François INSTITUT BIOLOGIE INTEGRATIVE

DAUTZENBERG Bertrand PHYSIO-PATHOLOGIE RESPIRATOIRE DAVI Frédéric HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE

DEBRE Patrice IMMUNOLOGIE

DELATTRE Jean-Yves NEUROLOGIE (Fédération Mazarin) DERAY Gilbert NEPHROLOGIE

DOMMERGUES Marc GYNECOLOGIE-OBSTETRIQUE DORMONT Didier NEURORADIOLOGIE

DUYCKAERTS Charles NEUROPATHOLOGIE EYMARD Bruno NEUROLOGIE

FAUTREL Bruno RHUMATOLOGIE

FERRE Pascal IMAGERIE PARAMETRIQUE FONTAINE Bertrand NEUROLOGIE

FOSSATI Philippe PSYCHIATRIE ADULTE

FOURET Pierre ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES FOURNIER Emmanuel PHYSIOLOGIE

FUNCK BRENTANO Christian PHARMACOLOGIE GIRERD Xavier THERAPEUTIQUE/ENDOCRINOLOGIE GOROCHOV Guy IMMUNOLOGIE

GOUDOT Patrick STOMATOLOGIE CHIRURGIE MAXILLO FACIALE GRENIER Philippe RADIOLOGIE CENTRALE

HAERTIG Alain UROLOGIE Surnombre HANNOUN Laurent CHIRURGIE GENERALE HARTEMANN Agnès MEDECINE DIABETIQUE HATEM Stéphane UMRS 956

HELFT Gérard CARDIOLOGIE

HERSON Serge MEDECINE INTERNE HOANG XUAN Khê NEUROLOGIE

ISNARD Richard CARDIOLOGIE ET MALADIES VASCULAIRES ISNARD-BAGNIS Corinne NEPHROLOGIE

JARLIER Vincent BACTERIOLOGIE HYGIENE JOUVENT Roland PSYCHIATRIE ADULTES KARAOUI Mehdi CHIRURGIE DIGESTIVE

KATLAMA Christine MALADIES INFECTIEUSES ET TROPICALES KHAYAT David ONCOLOGIE MEDICALE

KIRSCH Matthias CHIRURGIE THORACIQUE KLATZMANN David IMMUNOLOGIE

KOMAJDA Michel CARDIOLOGIE ET MALADIES VASCULAIRES KOSKAS Fabien CHIRURGIE VASCULAIRE

LAMAS Georges ORL

LANGERON Olivier ANESTHESIE REANIMATION

LAZENNEC Jean-Yves ANATOMIE/CHIRURUGIE ORTHOPEDIQUE LE FEUVRE Claude CARDIOLOGIE

LE GUERN Eric INSERM 679

LEBLOND Véronique HEMATOLOGIE CLINIQUE LEENHARDT Laurence MEDECINE NUCLEAIRE LEFRANC Jean-Pierre CHIRURGIE GENERALE LEHERICY Stéphane NEURORADIOLOGIE LEMOINE François BIOTHERAPIE

LEPRINCE Pascal CHIRURGIE THORACIQUE LUBETZKI Catherine NEUROLOGIE

LUCIDARME Olivier RADIOLOGIE CENTRALE

(7)

LUYT Charles REANIMATION MEDICALE LYON-CAEN Olivier NEUROLOGIE Surnombre MALLET Alain BIOSTATISTIQUES

MARIANI Jean BIOLOGIE CELLULAIRE/MEDECINE INTERNE MAZERON Jean-Jacques RADIOTHERAPIE

MAZIER Dominique INSERM 511

MEININGER Vincent NEUROLOGIE (Fédération Mazarin) Surnombre MENEGAUX Fabrice CHIRURGIE GENERALE

MERLE-BERAL Hélène HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE Surnombre MICHEL Pierre Louis CARDIOLOGIE

MONTALESCOT Gilles CARDIOLOGIE NACCACHE Lionel PHYSIOLOGIE NAVARRO Vincent NEUROLOGIE

NGUYEN-KHAC Florence HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE OPPERT Jean-Michel NUTRITION

PASCAL-MOUSSELARD Hugues CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE ET TRAUMATOLOGIQUE PAVIE Alain CHIR. THORACIQUE ET CARDIO-VASC. Surnombre

PELISSOLO Antoine PSYCHIATRIE ADULTE PIERROT-DESEILLIGNY Charles NEUROLOGIE PIETTE François MEDECINE INTERNE Ivry

POYNARD Thierry HEPATO GASTRO ENTEROLOGIE PUYBASSET Louis ANESTHESIE REANIMATION RATIU Vlad HEPATO GASTRO ENTEROLOGIE RIOU Bruno ANESTHESIE REANIMATION

ROBAIN Gilberte REEDUCATION FONCTIONNELLE Ivry ROBERT Jérôme BACTERIOLOGIE

ROUBY Jean-Jacques ANESTHESIE REANIMATION Surnombre SAMSON Yves NEUROLOGIE

SANSON Marc ANATOMIE/NEUROLOGIE SEILHEAN Danielle NEUROPATHOLOGIE SIMILOWSKI Thomas PNEUMOLOGIE

SOUBRIER Florent GENETIQUE/HISTOLOGIE SPANO Jean-Philippe ONCOLOGIE MEDICALE

STRAUS Christian EXPLORATION FONCTIONNELLE TANKERE Frédéric ORL

THOMAS Daniel CARDIOLOGIE

TOURAINE Philippe ENDOCRINOLOGIE

TRESALLET Christophe CHIR. GENERALE ET DIGEST./MED. DE LA REPRODUCTION VAILLANT Jean-Christophe CHIRURGIE GENERALE

VERNANT Jean-Paul HEMATOLOGIE CLINIQUE Surnombre VERNY Marc MEDECINE INTERNE (Marguerite Bottard) VIDAILHET Marie-José NEUROLOGIE

VOIT Thomas PEDIATRIE NEUROLOGIQUE ZELTER Marc PHYSIOLOGIE

Site SAINT-ANTOINE

ABUAF Nisen HÉMATOLOGIE/IMMUNOLOGIE - Hôpital TENON

AIT OUFELLA Hafid RÉANIMATION MÉDICALE – Hôpital SAINT-ANTOINE AMIEL Corinne VIROLOGIE –Hôpital TENON

BARBU Véronique INSERM U.680 - Faculté de Médecine P. & M. CURIE

BERTHOLON J.F. EXPLORATIONS FONCTIONNELLES – Hôpital SAINT-ANTOINE

BILHOU-NABERA Chrystèle GÉNÉTIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE

(8)

BIOUR Michel PHARMACOLOGIE – Faculté de Médecine P. & M. CURIE BOISSAN Matthieu BIOLOGIE CELLULAIRE – Hôpital SAINT-ANTOINE

BOULE Michèle PÔLES INVESTIGATIONS BIOCLINIQUES – Hôpital TROUSSEAU CERVERA Pascale ANATOMIE PATHOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

CONTI-MOLLO Filomena Hôpital SAINT-ANTOINE COTE François Hôpital TENON

DECRE Dominique BACTÉRIOLOGIE/VIROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE DELHOMMEAU François HEMATOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

DEVELOUX Michel PARASITOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

ESCUDIER Estelle DEPARTEMENT DE GENETIQUE – Hôpital TROUSSEAU FAJAC-CALVET Anne HISTOLOGIE/EMBRYOLOGIE – Hôpital TENON

FARDET Laurence MEDECINE INTERNE/HORLOGE 2 – Hôpital SAINT-ANTOINE FERRERI Florian PSYCHIATRIE D’ADULTES – Hôpital SAINT-ANTOINE

FLEURY Jocelyne HISTOLOGIE/EMBRYOLOGIE – Hôpital TENON FOIX L’HELIAS Laurence Hôpital TROUSSEAU (Stagiaire)

FRANCOIS Thierry PNEUMOLOGIE ET REANIMATION – Hôpital TENON GARCON Loïc HÉPATO GASTRO-ENTEROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE GARDERET Laurent HEMATOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

GAURA SCHMIDT Véronique BIOPHYSIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE GEROTZIAFAS Grigorios HEMATOLOGIE CLINIQUE – Hôpital TENON GONZALES Marie GENETIQUE ET EMBRYOLOGIE – Hôpital TROUSSEAU GOZLAN Joël BACTERIOLOGIE/VIROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE GUEGAN BART Sarah DERMATOLOGIE – Hôpital TENON

GUITARD Juliette PARASITOLOGIE/MYCOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE HENNO Priscilla PHYSIOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

JERU Isabelle SERVICE DE GENETIQUE – Hôpital TROUSSEAU

JOHANET Catherine IMMUNO. ET HEMATO. BIOLOGIQUES – Hôpital SAINT-ANTOINE JOSSET Patrice ANATOMIE PATHOLOGIQUE – Hôpital TROUSSEAU

JOYE Nicole GENETIQUE – Hôpital TROUSSEAU

KIFFEL Thierry BIOPHYSIQUE ET MEDECINE NUCLEAIRE – Hôpital SAINT-ANTOINE LACOMBE Karine MALADIES INFECTIEUSES – Hôpital SAINT-ANTOINE

LAMAZIERE Antonin POLE DE BIOLOGIE – IMAGERIE – Hôpital SAINT-ANTOINE LASCOLS Olivier INSERM U.680 – Faculté de Médecine P.& M. CURIE

LEFEVRE Jérémie CHIRURGIE GENERALE – Hôpital SAINT-ANTOINE (Stagiaire) LESCOT Thomas ANESTHESIOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE (Stagiaire)

LETAVERNIER Emmanuel EXPLORATIONS FONCTIONNELLES MULTI. – Hôpital TENON MAUREL Gérard BIOPHYSIQUE /MED. NUCLEAIRE – Faculté de Médecine P.& M. CURIE MAURIN Nicole HISTOLOGIE – Hôpital TENON

MOHAND-SAID Saddek OPHTALMOLOGIE – Hôpital des 15-20

MORAND Laurence BACTERIOLOGIE/VIROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE PARISET Claude EXPLORATIONS FONCTIONNELLES – Hôpital TROUSSEAU PETIT Arnaud Hôpital TROUSSEAU (Stagiaire)

PLAISIER Emmanuelle NEPHROLOGIE – Hôpital TENON

POIRIER Jean-Marie PHARMACOLOGIE CLINIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE RAINTEAU Dominique INSERM U.538 – Faculté de Médecine P. & M. CURIE SAKR Rita GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE – Hôpital TENON (Stagiaire)

SCHNURIGERN Aurélie LABORATOIRE DE VIROLOGIE – Hôpital TROUSSEAU SELLAM Jérémie RHUMATOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

SEROUSSI FREDEAU Brigitte DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE – Hôpital TENON SOKOL Harry HEPATO/GASTRO – Hôpital SAINT-ANTOINE

SOUSSAN Patrick VIROLOGIE – Hôpital TENON

STEICHEN Olivier MEDECINE INTERNE – Hôpital TENON

(9)

SVRCEK Magali ANATOMIE ET CYTO. PATHOLOGIQUES – Hôpital SAINT-ANTOINE TANKOVIC Jacques BACTERIOLOGIE/VIROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

THOMAS Ginette BIOCHIMIE – Faculté de Médecine P. & M. CURIE THOMASSIN Isabelle RADIOLOGIE – Hôpital TENON

VAYLET Claire MEDECINE NUCLEAIRE – Hôpital TROUSSEAU

VIGOUROUX Corinne INSERM U.680 – Faculté de Médecine P. & M. CURIE VIMONT-BILLARANT Sophie BACTERIOLOGIE – Hôpital TENON

WEISSENBURGER Jacques PHARMACOLOGIE CLINIQUE – Faculté de Médecine P. & M.

CURIE

LISTE DES MAITRES DE CONFERENCES DE LA FACULTE DE MEDECINE PIERRE ET MARIE CURIE

Site PITIE-SALPETRIERE

ANKRI Annick HÉMATOLOGIE BIOLOGIQUE AUBRY Alexandra BACTERIOLOGIE

BACHELOT Anne ENDOCRINOLOGIE

BELLANNE-CHANTELOT Christine GÉNÉTIQUE BELLOCQ Agnès PHYSIOLOGIE

BENOLIEL Jean-Jacques BIOCHIMIE A BENSIMON Gilbert PHARMACOLOGIE BERLIN Ivan PHARMACOLOGIE BERTOLUS Chloé STOMATOLOGIE BOUTOLLEAU David VIROLOGIE BUFFET Pierre PARASITOLOGIE

CARCELAIN-BEBIN Guislaine IMMUNOLOGIE CARRIE Alain BIOCHIMIE ENDOCRINIENNE CHAPIRO Élise HÉMATOLOGIE

CHARBIT Beny PHARMACOLOGIE

CHARLOTTE Frédéric ANATOMIE PATHOLOGIQUE CHARRON Philippe GÉNÉTIQUE

CLARENCON Frédéric NEURORADIOLOGIE

COMPERAT Eva ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES CORVOL Jean-Christophe PHARMACOLOGIE

COULET Florence GÉNÉTIQUE COUVERT Philippe GÉNÉTIQUE DANZIGER Nicolas PHYSIOLOGIE DATRY Annick PARASITOLOGIE DEMOULE Alexandre PNEUMOLOGIE

DUPONT-DUFRESNE Sophie ANATOMIE/NEUROLOGIE FOLLEZOU Jean-Yves RADIOTHÉRAPIE

GALANAUD Damien NEURORADIOLOGIE GAY Frédérick PARASITOLOGIE

GAYMARD Bertrand PHYSIOLOGIE

GIRAL Philippe ENDOCRINOLOGIE/MÉTABOLISME GOLMARD Jean-Louis BIOSTATISTIQUES

GOSSEC Laure RHUMATOLOGIE

GUIHOT THEVENIN Amélie IMMUNOLOGIE HABERT Marie-Odile BIOPHYSIQUE

HALLEY DES FONTAINES Virginie SANTÉ PUBLIQUE HUBERFELD Gilles EPILEPSIE - CORTEX

KAHN Jean-François PHYSIOLOGIE KARACHI AGID Carine NEUROCHIRURGIE

(10)

LACOMBLEZ Lucette PHARMACOLOGIE LACORTE Jean-Marc UMRS 939

LAURENT Claudine PSYCHOPATHOLOGIE DE L’ENFANT/ADOLESCENT LE BIHAN Johanne INSERM U 505

MAKSUD Philippe BIOPHYSIQUE

MARCELIN-HELIOT Anne Geneviève VIROLOGIE MAZIERES Léonore RÉÉDUCATION FONCTIONNELLE MOCHEL Fanny GÉNÉTIQUE / HISTOLOGIE (stagiaire) MORICE Vincent BIOSTATISTIQUES

MOZER Pierre UROLOGIE

NGUYEN-QUOC Stéphanie HEMATOLOGIE CLINIQUE NIZARD Jacky GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE

PIDOUX Bernard PHYSIOLOGIE

POITOU BERNERT Christine NUTRITION RAUX Mathieu ANESTHESIE (stagiaire)

ROSENHEIM Michel EPIDEMIOLOGIE/SANTE PUBLIQUE ROSENZWAJG Michelle IMMUNOLOGIE

ROUSSEAU Géraldine CHIRURGIE GENERALE SAADOUN David MEDECINE INTERNE (stagiaire) SILVAIN Johanne CARDIOLOGIE

SIMON Dominique ENDOCRINOLOGIE/BIOSTATISTIQUES SOUGAKOFF Wladimir BACTÉRIOLOGIE

TEZENAS DU MONTCEL Sophie BIOSTATISTIQUES et INFORMATIQUE MEDICALE THELLIER Marc PARASITOLOGIE

TISSIER-RIBLE Frédérique ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES WAROT Dominique PHARMACOLOGIE

Site SAINT-ANTOINE

ABUAF Nisen HÉMATOLOGIE/IMMUNOLOGIE - Hôpital TENON

AIT OUFELLA Hafid RÉANIMATION MÉDICALE – Hôpital SAINT-ANTOINE AMIEL Corinne VIROLOGIE –Hôpital TENON

BARBU Véronique INSERM U.680 - Faculté de Médecine P. & M. CURIE

BERTHOLON J.F. EXPLORATIONS FONCTIONNELLES – Hôpital SAINT-ANTOINE BILHOU-NABERA Chrystèle GÉNÉTIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE

BIOUR Michel PHARMACOLOGIE – Faculté de Médecine P. & M. CURIE BOISSAN Matthieu BIOLOGIE CELLULAIRE – Hôpital SAINT-ANTOINE

BOULE Michèle PÔLES INVESTIGATIONS BIOCLINIQUES – Hôpital TROUSSEAU CERVERA Pascale ANATOMIE PATHOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

CONTI-MOLLO Filomena Hôpital SAINT-ANTOINE COTE François Hôpital TENON

DECRE Dominique BACTÉRIOLOGIE/VIROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE DELHOMMEAU François HEMATOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

DEVELOUX Michel PARASITOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

ESCUDIER Estelle DEPARTEMENT DE GENETIQUE – Hôpital TROUSSEAU FAJAC-CALVET Anne HISTOLOGIE/EMBRYOLOGIE – Hôpital TENON

FARDET Laurence MEDECINE INTERNE/HORLOGE 2 – Hôpital SAINT-ANTOINE FERRERI Florian PSYCHIATRIE D’ADULTES – Hôpital SAINT-ANTOINE

FLEURY Jocelyne HISTOLOGIE/EMBRYOLOGIE – Hôpital TENON FOIX L’HELIAS Laurence Hôpital TROUSSEAU (Stagiaire)

FRANCOIS Thierry PNEUMOLOGIE ET REANIMATION – Hôpital TENON

GARCON Loïc HÉPATO GASTRO-ENTEROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

GARDERET Laurent HEMATOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

(11)

GAURA SCHMIDT Véronique BIOPHYSIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE GEROTZIAFAS Grigorios HEMATOLOGIE CLINIQUE – Hôpital TENON GONZALES Marie GENETIQUE ET EMBRYOLOGIE – Hôpital TROUSSEAU GOZLAN Joël BACTERIOLOGIE/VIROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE GUEGAN BART Sarah DERMATOLOGIE – Hôpital TENON

GUITARD Juliette PARASITOLOGIE/MYCOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE HENNO Priscilla PHYSIOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

JERU Isabelle SERVICE DE GENETIQUE – Hôpital TROUSSEAU

JOHANET Catherine IMMUNO. ET HEMATO. BIOLOGIQUES – Hôpital SAINT-ANTOINE JOSSET Patrice ANATOMIE PATHOLOGIQUE – Hôpital TROUSSEAU

JOYE Nicole GENETIQUE – Hôpital TROUSSEAU

KIFFEL Thierry BIOPHYSIQUE ET MEDECINE NUCLEAIRE – Hôpital SAINT-ANTOINE LACOMBE Karine MALADIES INFECTIEUSES – Hôpital SAINT-ANTOINE

LAMAZIERE Antonin POLE DE BIOLOGIE – IMAGERIE – Hôpital SAINT-ANTOINE LASCOLS Olivier INSERM U.680 – Faculté de Médecine P.& M. CURIE

LEFEVRE Jérémie CHIRURGIE GENERALE – Hôpital SAINT-ANTOINE (Stagiaire) LESCOT Thomas ANESTHESIOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE (Stagiaire)

LETAVERNIER Emmanuel EXPLORATIONS FONCTIONNELLES MULTI. – Hôpital TENON MAUREL Gérard BIOPHYSIQUE /MED. NUCLEAIRE – Faculté de Médecine P.& M. CURIE MAURIN Nicole HISTOLOGIE – Hôpital TENON

MOHAND-SAID Saddek OPHTALMOLOGIE – Hôpital des 15-20

MORAND Laurence BACTERIOLOGIE/VIROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE PARISET Claude EXPLORATIONS FONCTIONNELLES – Hôpital TROUSSEAU PETIT Arnaud Hôpital TROUSSEAU (Stagiaire)

PLAISIER Emmanuelle NEPHROLOGIE – Hôpital TENON

POIRIER Jean-Marie PHARMACOLOGIE CLINIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE RAINTEAU Dominique INSERM U.538 – Faculté de Médecine P. & M. CURIE SAKR Rita GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE – Hôpital TENON (Stagiaire)

SCHNURIGERN Aurélie LABORATOIRE DE VIROLOGIE – Hôpital TROUSSEAU SELLAM Jérémie RHUMATOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

SEROUSSI FREDEAU Brigitte DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE – Hôpital TENON SOKOL Harry HEPATO/GASTRO – Hôpital SAINT-ANTOINE

SOUSSAN Patrick VIROLOGIE – Hôpital TENON

STEICHEN Olivier MEDECINE INTERNE – Hôpital TENON

SVRCEK Magali ANATOMIE ET CYTO. PATHOLOGIQUES – Hôpital SAINT-ANTOINE TANKOVIC Jacques BACTERIOLOGIE/VIROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

THOMAS Ginette BIOCHIMIE – Faculté de Médecine P. & M. CURIE THOMASSIN Isabelle RADIOLOGIE – Hôpital TENON

VAYLET Claire MEDECINE NUCLEAIRE – Hôpital TROUSSEAU

VIGOUROUX Corinne INSERM U.680 – Faculté de Médecine P. & M. CURIE VIMONT-BILLARANT Sophie BACTERIOLOGIE – Hôpital TENON

WEISSENBURGER Jacques PHARMACOLOGIE CLINIQUE – Faculté de Médecine P. & M.

CURIE

(12)

SOMMAIRE

I. INTRODUCTION ………... 16

II. CONTEXTE ………... 18

1. La santé mentale ………... 18

1.1. Définition ……… 18

1.2. Historique ………... 18

2. Les troubles mentaux ……… 19

2.1. Classifications des troubles mentaux ………... 19

2.1.1. La CIM de l’OMS ……… 19

2.1.2. Le DSM de l’AAP ……… 20

2.2. Facteurs socio-démographiques associés ………. 23

2.2.1. Le genre ………...……… 23

2.2.2. L'âge ……… 24

2.2.3. Le statut social ………. 24

a) Revenu du ménage par unité de consommation ………... 25

b) Education/profession et catégorie socio-professionnelle ………. 25

c) Statut marital ……… 26

d) Type de contrat ………. 27

e) Protection sociale et aides sociales ………27

2.2.4. Le Milieu d’habitation ………. 27

2.3. D'autres facteurs associés ...………. 27

2.3.1. Les facteurs médicaux ………. 27

2.3.2. Les facteurs psychologiques ……… 28

2.3.3. Les événements de vie ……….. 28

2.4. Conséquences des troubles mentaux ……….... 28

2.4.1. Morbidité ………. 28

2.4.2. Comorbidité……….. 28

2.4.3. Mortalité ……….. 29

2.4.4. Exclusion sociale et stigmatisation ...……….. 29

a) L’accès aux soins ………..… 29

b) L’accès à l'éducation et au travail ……….…30

c) L’accès au logement ………..…30

d) L’incidence sur la qualité de vie et la stigmatisation ………30

2.4.5. Les coûts économiques pour la société ………31

(13)

III. METHODE ………..…. 32

1. Type d'étude ………... 32

2. Population ………... 32

3. Recueil des données ………... 32

4. Systèmes de codage en soins primaires ……… 33

4.1. Le Dictionnaire des résultats de consultation ……...………... 33

4.1.2. Le principe ………... 34

4.1.3. La structure ……….. 34

4.2. La Classification internationale des soins primaires ...…...……… 34

4.2.1. Le principe ………... 34

4.2.2. La structure ……….. 35

4.2.3. L’utilisation dans l’étude ………. 35

5. Variables étudiées ……….. 35

6. Données socio-démographiques ……… 36

7. Fiabilité des données ……….. 37

8. Comité d’éthique ………... 37

9. Analyse statistique ………. 37

IV. RESULTATS ……….... 39

1. Caractéristiques socio-démographiques des patients de l’étude ………... 40

2. Principaux résultats de consultation en médecine générale selon la CISP-2 ………... 40

3. Prévalence des troubles mentaux ………. 42

3.1. Prévalence des troubles mentaux selon la CISP-2 ……….. 42

3.2. Prévalence des troubles mentaux regroupés par catégorie ..……….. 43

4. Facteurs socio-démographiques associés aux principaux troubles mentaux (analyse non ajustée) ……….……… 44

4.1. Troubles dépressifs ……… 44

4.2. Troubles anxieux ……… 45

4.3. Troubles du sommeil ………. 46

4.4. Troubles d’utilisation de substance ...………... 47

5. Facteurs socio-démographiques associés aux principaux troubles mentaux (analyse ajustée) ………... 48

5.1. Troubles dépressifs ……… 48

5.2. Troubles anxieux ………... 49

5.3. Troubles du sommeil ………. 50

5.4. Troubles d’utilisation de substance ……….. 51

(14)

V. DISCUSSION ……….… 53

1. Résumé des résultats ………. 53

2. Atouts et limites de l’étude ……… 53

2.1. Les atouts de l’étude ……….. 53

2.2. Les limites de l’étude ...……….. 54

3. Comparaison des résultats avec les données de la littérature ………... 55

3.1. La prévalence des troubles mentaux en France en médecine générale ………. 55

3.2. Les déterminants socio-démographiques des troubles mentaux en France en médecine générale ……… 56

3.3. Comparaison avec les données internationales ………...… 57

3.3.1. Pays en voie de développement ………... 57

3.3.2. Pays développés ………... 57

4. Perspectives ……… 57

4.1. Intégration de la santé mentale en médecine générale ...……… 57

4.1.1. Prévention et prise en charge des troubles mentaux ………... 58

a) Sensibilisation et pratique des médecins généralistes ……….. 58

b) Collaborations multiples ……….. 58

4.1.2. Actions de promotion d’une bonne santé mentale ………... 59

a) Lutte contre la stigmatisation ………... 59

b) La recherche en santé mentale ………. 59

4.2. Prise en compte des facteurs socio-démographiques en santé mentale………. 60

4.2.1. Dépistage ciblé ……… 60

4.2.2. Interventions organisées ……….. 61

VI. CONCLUSION ………. 63

VII. BIBLIOGRAPHIE ……….. 64

VIII. ANNEXES ……….. 72

IX. ARTICLE ……….. 80

(15)

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Questionnaire papier ECOGEN ………. 72

Annexe 2 : Questionnaire médecin ECOGEN ………. 72

Annexe 3 : Titres courts de la classification internationale des soins primaires 2

nd

édition ……… 73

Annexe 4 : Prévalence des rubriques du chapitre « social (Z) » de la CISP-2 ………. 75

Annexe 5 : Facteurs socio-démographiques associés à « la dépression » (P76) ……….. 76

Annexe 6 : Facteurs socio-démographiques associés à « l’anxiété » (P74) ………. 77

Annexe 7 : Facteurs socio-démographiques associés à « la perturbation du sommeil » (P06) …… 78

Annexe 8 : Serment d’Hippocrate ……… 79

LISTE DES FIGURES Figure 1 : Répartition géographique des 128 centres ………... 39

LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Prévalence des troubles mentaux et du risque suicidaire selon la CSP de Surault (en %) ………... 26

Tableau 2 : Caractéristiques socio-démographiques des patients de l’étude ……… 40

Tableau 3 : « Top 20 » des résultats de consultation de l’étude ………... 41

Tableau 4 : Prévalence des principaux troubles mentaux selon le chapitre P de la CISP-2……….. 42

Tableau 5 : Prévalence des principaux troubles mentaux par catégorie ..………. 43

Tableau 6 : Facteurs socio-démographiques associés aux troubles dépressifs ………. 44

Tableau 7 : Facteurs socio-démographiques associés aux troubles anxieux ……… 45

Tableau 8 : Facteurs socio-démographiques associés aux troubles du sommeil ……….. 46

Tableau 9 : Facteurs socio-démographiques associés aux troubles d’utilisation de substance ...…. 47

Tableau 10 : Facteurs socio-démographiques associés aux troubles dépressifs (analyse ajustée) ... 48

Tableau 11 : Facteurs socio-démographiques associés aux troubles anxieux (analyse ajustée) .…. 49 Tableau 12 : Facteurs socio-démographiques associés aux troubles du sommeil (analyse ajustée) ………... 50

Tableau 13 : Facteurs socio-démographiques associés aux troubles d’utilisation de substance

(analyse ajustée) ………... 52

(16)

I. INTRODUCTION

Selon le rapport de 2004 de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 450 millions de personnes étaient atteintes de troubles mentaux dans le monde, ce qui représentait 25% de la population mondiale et 13% de la Charge Mondiale de la Morbidité (CMM) [1]. L’OMS considérait que 5 des 10 pathologies les plus préoccupantes du 21

ème

siècle concernaient des troubles mentaux dont les troubles d’utilisation de substance, l’épisode dépressif majeur (EDM), la schizophrénie, les troubles bipolaires et le trouble obsessionnel-compulsif.

Les troubles mentaux comprennent habituellement les troubles de l’humeur, les troubles psychotiques, les troubles anxieux, les troubles de la personnalité, les troubles du comportement alimentaire, les troubles d’utilisation de substance et les troubles addictifs et les maladies organiques cérébrales (démence, retard mental …) [2]. Ces troubles sont fortement associés à une morbidité et mortalité accrues : selon l’OMS, 33% des années vécues avec une incapacité leur sont imputables, auxquelles s’ajoutent 2,1% dues aux blessures intentionnelles [1]. Les troubles mentaux sont également responsables d’1,2 million de morts chaque année. Dans les pays développés, ces troubles sont à l’origine de coûts importants, à la fois directs et collatéraux, estimés entre 3% et 4%

du produit national brut [1].

Le premier contact des patients avec le système de soin est le plus souvent le médecin généraliste, en termes de prévalence, les troubles mentaux se situent au 2

ème

rang derrière les maladies cardio- vasculaires [1]. Selon une étude internationale dirigée par l’OMS en 1995 sur 14 sites, comprenant près de 26 000 patients de médecine générale, la prévalence des troubles mentaux était estimée à 24%, dont 10,4% pour l’EDM, 7,9% pour l’anxiété et 5,5% pour la neurasthénie [3]. Il n'y avait pas d'écart de prévalence significatif entre pays développés et pays en voie de développement. En Europe, selon Wright et al. 10% des patients vus en médecine générale souffraient de dépression et selon Wittchen et al., 5 à 16% de patients souffraient de troubles anxieux [4, 5]. En France, quelques études nationales ont été réalisées, essentiellement sur la dépression, faites à partir d’études d’opinion ou des prescriptions des médecins généralistes [6]. La Direction de la Recherche des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (DREES) a lancé en 2002 une enquête portant sur l’analyse des dossiers médicaux informatisés de 922 médecins généralistes volontaires en France.

Parmi les troubles mentaux, seules les prévalences de la dépression, de l’anxiété et de l’insomnie

ont été évaluées, respectivement à 4,9%, 7,9% et 2,6%. Ils constituaient 15,4% des motifs de

consultation soit le 1

er

motif après l’hypertension artérielle. Ces données méritent d’être mises à jour

et étendues aux principaux troubles mentaux. Selon plusieurs études, des facteurs socio-

(17)

démographiques défavorables tels qu’un faible niveau d’éducation, une profession peu qualifiée, un revenu bas ou un réseau social non développé sont des déterminants importants des troubles mentaux [7]. Il y a dans ce domaine de fortes inégalités sociales de santé, qui sont encore plus marquées que dans d’autres domaines de la santé [8].

Afin de mener des actions de promotion de la santé mentale, il semble important de disposer en

France de données de qualité en médecine générale concernant la prévalence des principaux

troubles mentaux. L’objectif de cette étude a été d’estimer sur un large échantillon national, la

prévalence et les facteurs socio-démographiques associés aux principaux troubles mentaux.

(18)

II. CONTEXTE

1. La santé mentale

1.1. Définition

Selon l'OMS, « la santé mentale est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité » [1]. Elle permet à l'individu de

« réaliser ses potentialités, de faire face au stress normal de la vie, d'accomplir un travail productif et fructueux et d'apporter une contribution à la communauté dans laquelle il vit ». La santé mentale signifie « la possibilité pour les individus et les groupes humains de développer leurs compétences et d'atteindre les objectifs qu'ils se sont fixés ». Pour tous les individus, la santé mentale, physique et sociale sont « des aspects fondamentaux de la vie, intimement liés et étroitement interdépendants » [9]. Les problèmes de santé mentale affectent la société tout entière et ne se restreignent pas à une petite portion isolée de celle-ci. Ils constituent « un obstacle majeur au développement mondial » [10].

La santé mentale comporte trois dimensions [11] : la santé mentale positive, discipline qui s’intéresse à l’ensemble des déterminants de santé mentale conduisant à améliorer l'épanouissement personnel ; la détresse psychologique réactionnelle qui correspond aux situations éprouvantes et aux difficultés existentielles et les troubles psychiatriques qui se réfèrent à des classifications diagnostiques renvoyant à des critères, à des actions thérapeutiques ciblées et qui correspondent à des troubles de durée et de handicap plus ou moins sévères.

1.2. Historique

En avril 1999, une réunion conjointe de l’OMS et de la Commission européenne s’est tenue à Bruxelles sur le thème de l’équilibre entre la promotion et les soins en matière de santé mentale.

L’OMS demeure depuis 2001 la référence de la définition du champ de la santé mentale dans le

monde. En effet, le rapport paru en 2001 mettait l'accent sur le fait que « la santé mentale, trop

longtemps négligée, est essentielle pour le bien-être des individus, des sociétés et des pays » [9]. Il

indiquait les politiques à adopter d'urgence pour mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination

et pour instaurer une prévention et des traitements efficaces. Le programme d’action mondiale de

l’OMS « Combler les lacunes en santé mentale » (mental health GAP) a été adopté en 2002 par la

55

ème

Assemblée mondiale de la Santé [10]. La France avait alors lancé en 2005 dans le cadre du

(19)

plan « Psychiatrie et santé mentale 2005-2008 » la plus vaste enquête en population générale sur la dépression ; l’enquête ANADEP. En juin 2008, elle avait ratifié le Pacte européen pour la santé mentale et le bien-être. L’année suivante, elle avait ordonné au centre d’analyse stratégique (actuellement Commissariat général à la stratégie et à la prospective) un rapport intitulé « Santé mentale et qualité de vie », à la suite duquel avait été lancé le plan « Psychiatrie et santé mentale 2011-2015 » [2, 11].

2. Les troubles mentaux

2.1. Classifications des troubles mentaux

Les troubles mentaux sont définis par des critères diagnostiques basés sur 2 grands systèmes nosographiques : la Classification Internationale des Maladies (CIM) de l’OMS et le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM de l’anglais Diagnoctic and Statistical Manuel of Mental Disorders) de l'Association Américaine de Psychiatrie (AAP).

2.1.1. La CIM de l’OMS

L'OMS rapporte qu'il n'existe pas un consensus unique concernant la définition du trouble mental/de la maladie mentale et que le terme utilisé dépend du contexte social, culturel, économique et légal dans des sociétés différentes [12]. La CIM-10 est la 10

ème

édition et dernière version établie par l’OMS en 2006. Son titre exact est « Classification statistique internationale des maladies et des problèmes de santé connexes ». Le chapitre V traite plus spécifiquement des troubles mentaux et des troubles du comportement et se sépare en 10 principaux groupes [13] :

- F0 : les troubles mentaux organiques, y compris les troubles symptomatiques ;

- F1 : les troubles mentaux et du comportement liés à l'utilisation de substances psycho- actives ;

- F2 : la schizophrénie, les troubles schizotypiques et les troubles délirants ; - F3 : les troubles de l'humeur (affectifs) ;

- F4 : les troubles névrotiques, les troubles liés à des facteurs de stress et les troubles somatoformes ;

- F5 : les syndromes comportementaux associés à des perturbations physiologiques et à des facteurs physiques ;

- F6 : les troubles de la personnalité et du comportement chez l'adulte ; - F7 : le retard mental ;

- F8 : les troubles du développement psychologique ;

(20)

- F9 : les troubles du comportement et les troubles émotionnels apparaissant habituellement durant l'enfance et l'adolescence ;

- plus un groupe sans autre indication.

Dans chacun de ces groupes sont réparties des sous-catégories spécifiques. L'OMS révise actuellement les classifications de cette section pour le développement de la CIM-11 (ouvrage prévu pour 2015). C’est le système le plus simple et le plus utilisé en soins primaires mais il ne prend pas en compte la gravité, la chronicité de la maladie, l’incapacité associée et les facteurs socio- démographiques [12].

2.1.2. Le DSM de l’AAP

Le DSM définit le trouble mental comme « un syndrome psychologique ou comportemental ou un mode de fonctionnement cliniquement significatif qui se produit chez un individu et qui est associé à une souffrance présente (par exemple, un symptôme douloureux) ou à une incapacité (défaillance dans un ou plusieurs domaines importants du fonctionnement) ou à un risque accru de souffrance, (mort, peine, incapacité) ou une perte importante de liberté » [14].

DSM-IV

Le DSM-IV (datant de 2000, l’avant-dernière édition du DSM et la plus utilisée actuellement) comprend 5 axes [14] :

- l’axe I : les troubles majeurs cliniques ;

- l’axe II : les troubles de la personnalité et le retard mental ;

- l’axe III : les aspects médicaux ponctuels et les troubles physiques ; - l’axe IV : les facteurs psychosociaux et environnementaux ;

- l’axe V : l’échelle d'évaluation globale du fonctionnement.

Les troubles communs de l'axe I incluent la dépression, les troubles anxieux, les troubles bipolaires,

le trouble du déficit de l’attention, les troubles du spectre autistique, l’anorexie mentale, la boulimie

et la schizophrénie. Ceux de l'axe II incluent les troubles de la personnalité : le trouble de la

personnalité paranoïaque, le trouble de la personnalité schizoïde, le trouble de la personnalité

schizotypique, le trouble de la personnalité borderline, le trouble de la personnalité antisociale, le

trouble de la personnalité narcissique, le trouble de la personnalité histrionique, le trouble de la

personnalité évitante, le trouble de la personnalité dépendante, la névrose obsessionnelle et le retard

mental. Les troubles communs de l'axe III incluent les lésions cérébrales et les autres troubles

physiques qui peuvent aggraver les maladies existantes ou les symptômes présents similaires aux

(21)

autres troubles.

Le DSM-IV et la CIM-10 présentent des caractéristiques communes [15] : ils utilisent le terme

« trouble mental », tout en reconnaissant qu'il ne s'agit pas d'un terme précis. Ils se réfèrent à une approche descriptive, dans la mesure où les définitions des troubles se limitent généralement à la description de leurs caractéristiques cliniques. Ils reposent sur un modèle catégoriel des troubles mentaux, dans lequel les troubles sont répartis en types ou syndromes, fondés sur des groupes de critères bien définis. La définition du concept de « cas » repose sur la présence d'un ensemble de symptômes et de comportements cliniquement identifiables, associés, dans la plupart des cas, à un sentiment de détresse et à une perturbation du fonctionnement (personnel et social dans le DSM-IV et, personnel seul dans la CIM-10). Ils proposent des définitions rigoureuses, utilisant le procédé des critères diagnostiques explicites, réunis sous la forme d'algorithmes et numérotés par des lettres et des chiffres précisant leur hiérarchie et leur importance. Avant d'être publiées, les versions provisoires ont fait l'objet d'enquêtes de terrain, afin d'étudier leur fidélité inter-juges et leur applicabilité dans des situations très diverses.

DSM-5

La 5

e

et dernière édition du DSM a été publiée le 18 mai 2013. Selon un communiqué de l’AAP, elle présente des modifications majeures [16, 17, 18] :

L’abolition du système des « axes » avec une nouvelle organisation des catégories de diagnostics par chapitre :

- les troubles neurologiques du développement ;

- les troubles du spectre de la schizophrénie et autres troubles psychotiques ; - les troubles bipolaires et connexes ;

- les troubles dépressifs ; - les troubles anxieux ;

- les troubles obsessionnel-compulsif et connexes ; - les troubles liés aux traumatismes et aux stresseurs ; - les troubles dissociatifs ;

- les troubles de symptôme somatique ; - les troubles des conduites alimentaires ; - les troubles de l'élimination ;

- les troubles du sommeil-veille ;

(22)

- les dysfonctionnements sexuels ; - la dysphorie liée au genre ;

- les troubles perturbateurs du contrôle des impulsions et des conduites ; - les troubles reliés à une substance et troubles addictifs ;

- les troubles neurocognitifs ; - les troubles de la personnalité ; - les paraphilies ;

- les autres troubles.

Plusieurs des critères diagnostiques incluent ce qui a été appelé des « évaluations dimensionnelles » pour indiquer la gravité des symptômes (cotation selon des échelles de sévérité).

Pour les principaux troubles mentaux, les changements importants ont été les suivants :

Dans un EDM, la coexistence d'au moins 3 symptômes de manie (insuffisants pour satisfaire les critères d'un épisode maniaque) est maintenant reconnue par le spécificateur « avec des caractéristiques mixtes » (le critère B du DSM-IV excluait le diagnostic de dépression majeure en présence de ces symptômes de manie). La présence de ces caractéristiques mixtes dans un EDM augmente la probabilité que la maladie se situe dans un spectre bipolaire; cependant si la personne n'a jamais rencontré les critères d’un épisode maniaque ou hypomaniaque, le diagnostic d’EDM est retenu. Concernant le diagnostic de dépression en cas de deuil, la suppression de l’exclusion du deuil permet de poser le diagnostic plus tôt (tout en conseillant aux cliniciens de faire la distinction avec le deuil normal). Le « trouble dépressif persistant » inclut la dysthymie et la dépression majeure chronique, lesquelles seront distinguées par des spécificateurs. Il existe un nouveau diagnostic de « trouble de dérégulation dit d'humeur explosive » pour les enfants de plus de 6 ans qui présentent de fréquents accès de colère avec une irritabilité chronique. Ce diagnostic viserait à réduire les surdiagnostics de troubles bipolaires chez les enfants.

Le « trouble obsessionnel-compulsif », le « syndrome de stress post-traumatique » et la « réaction

de stress aiguë » ont été retirés du chapitre « troubles anxieux » et regroupés, avec d'autres troubles,

dans les chapitres : « troubles obsessionnel-compulsif et connexes » et « troubles liés à des

traumatismes et des stresseurs ». Les changements dans les critères diagnostiques de

l’ « agoraphobie », de la « phobie spécifique » et du « trouble d'anxiété sociale » incluent la

suppression de l'exigence que les personnes de plus de 18 ans reconnaissent que leur inquiétude est

excessive ou déraisonnable. Et le critère de la durée d’au moins 6 mois (qui était limité aux

personnes de moins de 18 ans dans le DSM-IV), est maintenant élargi à tous les âges. Les

diagnostics de « trouble panique avec agoraphobie », de « trouble panique sans agoraphobie » et

(23)

d’ « agoraphobie sans antécédent de trouble panique » sont remplacés par deux diagnostics distincts : le « trouble panique » et l’ « agoraphobie ». Pour un diagnostic d’ « agoraphobie », il faut maintenant que les peurs concernent 2 situations ou plus, car il s'agit d'un bon moyen de distinguer l’ « agoraphobie » de la « phobie spécifique ».

Le « trouble d'anxiété de séparation » et le « mutisme sélectif » sont classés dans les troubles anxieux et non plus de l’enfance.

Le diagnostic d’ « insomnie primaire » a été renommé « trouble de l’insomnie » pour éviter la comparaison de l’insomnie primaire et secondaire. La narcolepsie, qui est maintenant connue pour être associée à une carence hypocrétine, est distinguée des autres formes d’hypersomnolence.

Les diagnostics d’ « abus de substance » et de « dépendance à une substance » sont combinés en un seul diagnostic de « trouble d’utilisation de substance ». Les critères diagnostiques sont les mêmes combinés en une seule liste, à 2 exceptions près : le critère de problèmes légaux récurrents pour l’abus de substance a été retiré et un nouveau critère de fort désir ou besoin d'utiliser la substance a été ajouté et le seuil pour le diagnostic de « trouble d’utilisation d'une substance » est fixé à 2 critères ou plus (comparativement à 1 critère ou plus pour celui d'abus de substance et 3 ou plus pour celui de dépendance du DSM-IV). Les troubles d'utilisation de substance sont présentés dans le chapitre « troubles reliés à une substance et troubles addictifs » qui inclut aussi le « jeu pathologique » (lequel figurait dans le DSM-IV dans les « troubles du contrôle de l’impulsion »).

2.2. Facteurs socio-démographiques associés

Le niveau social d'un individu influe de façon primordiale sur la santé de ce dernier. Cela est d'autant plus vrai pour la santé mentale [8]. Il est important pour chaque patient, afin d’apprécier de façon adéquate sa santé mentale de chercher à connaître depuis son enfance : son histoire, son niveau et style de vie, son éducation, les liens avec son entourage, son environnement social [19].

Le statut socio-économique est directement lié aux facteurs de risque de morbi-mortalité [20]. Les liens entre les caractéristiques socio-démographiques défavorables et les troubles mentaux ont été décrits majoritairement en fonction de la dépression [2].

2.2.1. Le genre

Dans le rapport de l’ESEMeD (étude européenne sur l’épidémiologie des troubles mentaux, de

l’anglais Europe Study of the Epidemiology of Mental Disorders) de 2005 et de l’OMS de 2006, les

(24)

femmes souffraient plus de troubles de l’humeur et de troubles anxieux que les hommes, tandis qu’ils étaient davantage touchés par les problèmes d’alcool, de toxicomanie, de déficit attentionnel par hyperactivité et d'autisme [21, 22]. Chez les femmes, d’après la revue de littérature de Jacobi et al., la prévalence de l’EDM était plus importante que chez les hommes avec un ratio compris entre 1,5/1 et 2/1 (à âge, formation, situation conjugale et professionnelle identiques) [23]. Cependant, selon l’OMS, cette différence diminuait pour l’EDM, les troubles d’utilisation de substance et les troubles addictifs dans les pays où l’inégalité homme-femme était moindre [24].

2.2.2. L'âge

L’ESEMeD avait mis en évidence le lien entre la prévalence des troubles dépressifs et l’âge, les résultats étaient les suivants : 12,9% chez les 18-24 ans ; 5,7% chez les 25-43 ans ; 6,3% chez les 35-49 ; 7,3% chez les 50-64 ans ; 3,9% chez les plus de 65 ans [24]. En 2005, selon l’enquête ANADEP en France la prévalence de l’EDM était de 3,1% entre 20 et 54 ans, augmentait progressivement jusqu'à 6,1% pour les 45-54 ans, puis diminuait pour atteindre 4,6% dans la classe d’âge des 65-75 ans [2]. Selon l’enquête de Santé Mentale en Population Générale (SMPG) publiée en 2004 en France, la proportion de personnes présentant des symptômes de l’anxiété diminuait globalement avec l’âge [25].

D’après la revue de littérature de Dewey et al., la démence et les troubles cognitifs étaient les troubles mentaux les plus fréquents parmi les seniors [26]. Dans le rapport de l’OMS de 2005, environ 1 enfant sur 5 dans le monde souffrait de troubles mentaux [27]. Les plus fréquents étaient le trouble de déficit attentionnel par hyperactivité, les troubles du comportement, les troubles anxieux généralisés, les troubles dépressifs, le stress post-traumatique, l'anxiété de séparation. Chez l’adolescent, le suicide était la 3

ème

cause de décès et plus de 50% de troubles mentaux chez l'adulte commençaient à l'adolescence [28].

2.2.3. Le statut social

La santé mentale était étroitement liée aux différentes formes d’inégalité ; les gradients sociaux les

plus forts se retrouvaient pour les troubles mentaux les plus sévères [29]. Une méta-analyse publiée

en 2003, portant sur 56 études (en Europe et Amérique du Nord), a montré que les individus issus

des groupes socio-économiques défavorisés avaient un risque multiplié par 1,8 de souffrir d’une

dépression par rapport à la classe la plus élevée [30]. De plus, les études d’incidence ont montré que

les groupes socio-économiques défavorisés avaient 1,2 fois plus de risque d’avoir de nouveaux

épisodes de dépression et qu’ils avaient aussi 2 fois plus de risque d’avoir une chronicisation de leur

dépression. Les personnes ayant un statut socio-économique défavorable étaient également les plus

à risque vis-à-vis des troubles anxieux [31].

(25)

a) Revenu du ménage par unité de consommation

Selon une étude londonienne publiée en 2003, le revenu individuel ou par ménage était fortement associé aux troubles mentaux notamment à la dépression après ajustement sur la préexistence d'un antécédent de santé et d'autres mesures de la position sociale [32]. De même, une enquête sur l’ensemble de la Grande-Bretagne publiée en 2007 soulignait l’augmentation de l’inégalité face aux troubles mentaux des populations défavorisées à faibles revenus avec la gravité des problèmes, en particulier pour les troubles psychotiques [33]. L’inégalité liée aux revenus était plus élevée pour les troubles mentaux que pour la santé en général.

b) Éducation/profession et catégorie socio-professionnelle

D’après plusieurs études publiées entre 2001 et 2002 dans différents pays (Brésil, Grèce, Chili, Taiwan), le faible niveau d’éducation et le chômage étaient associés à une prévalence plus élevée de troubles mentaux [34, 35, 36, 37]. De même que selon l’étude de Pierre Surault basée sur les résultats de l’enquête française de SMPG, les troubles mentaux et le risque suicidaire n’étaient pas équitablement répartis entre les différentes catégories sociales, ils étaient corrélés négativement à la Catégorie Socio-Professionnelle (CSP) [7]. A titre d’exemple dans cette étude, la moitié des chômeurs souffrait d’au moins un trouble mental contre moins d’un tiers des personnes employées.

La prévalence des troubles dépressifs était plus de 2 fois plus élevée chez les chômeurs que chez les

travailleurs (tableau 1). Le risque de suicide était particulièrement élevé chez les personnes sans

emploi et les étudiants.

(26)

Tableau 1 : Prévalence des troubles mentaux et du risque suicidaire selon la CSP de Surault (en %) [7]

(1) agriculteurs exploitants, (2) artisans, commerçants et chefs d’entreprise, (3) cadres et professions intellectuelles supérieures, (4) professions intermédiaires, (5) employés, (6) ouvriers, (7) retraités, (8) chômeurs, (9) étudiants, (10) femmes au foyer.

c) Statut marital

Selon l’ESEMeD et l’étude nationale en population générale en Grèce de 2010, les personnes

veuves ou divorcées/séparées étaient celles qui présentaient la prévalence la plus élevée de troubles

mentaux [12, 35]. Le statut de célibataire était également un facteur de risque [38]. Toutes choses

égales par ailleurs, selon la DREES, le risque d’un célibataire de vivre un épisode dépressif était

entre 1,5 et 2,4 fois plus élevé que pour une personne mariée. Pour une personne vivant en couple,

ce risque était de 1,2 à 1,8 fois plus important que pour une personne mariée. Une personne se

déclarant célibataire était moins exposée aux troubles dépressifs qu’une personne vivant seule et se

déclarant divorcée, séparée ou veuve. Selon une enquête transversale nationale australienne publiée

en 2007, une mère célibataire avait environ 2 fois plus de risque de présenter un trouble mental

[39].

(27)

d) Type de contrat

Selon l’enquête ANADEP, les personnes qui avaient un statut d’emploi précaire (contrat à durée déterminée, intérim ou vacataire) avaient une prévalence d’EDM plus élevée que ceux qui avaient un emploi à durée indéterminée ou à temps partiel [2].

e) Protection sociale et aides sociales

Selon l’enquête ANADEP, les personnes protégées par la Couverture Médicale Universelle Complémentaire (CMU-c) ou l’Aide Médicale d’Etat (AME) étaient celles qui connaissaient les situations sociales les plus précaires et qui avaient une prévalence élevée d’EDM. De même que ceux tributaires des allocations logement, des allocations chômage, du revenu minimum d’insertion, de l’allocation solidarité/veuvage ou de la pension d’invalidité [2].

2.2.4. Le milieu d’habitation

À partir de l’étude nationale canadienne en population générale de 2004, Jianlin Wang avait mis en évidence que les habitants en milieu urbain présentaient une prévalence d’EDM plus élevée par rapport à ceux vivant en milieu rural [40]. En 2006, Weich et al. ont également observé cette association au Royaume-Uni pour les troubles dépressifs et les troubles anxieux [41].

2.3. D'autres facteurs associés

2.3.1. Les facteurs médicaux

Selon Prince et al., les maladies chroniques étaient responsables de troubles mentaux de par

l'annonce du diagnostic, la difficulté de vivre avec la maladie, les traitements à vie ou les régimes

associés et les symptômes handicapants comme la douleur, la stigmatisation, qui pouvaient mener à

la perte d'une vie sociale [42]. Certaines maladies avaient des conséquences directes sur la santé

mentale comme les infections (le VIH, la tuberculose, la malaria ...), les maladies cardio-vasculaires

(les accidents vasculaires cérébraux, les lésions ischémiques progressives sous corticale ...) ou

encore le diabète. Une étude nationale hongroise publiée en 2007 avait montré que 52% des

malades ayant une maladie cardio-vasculaire présentaient des symptômes de dépression et parmi

eux 30% avaient les critères d'un EDM [43]. Toutes choses égales par ailleurs, la DREES estimait

que 20% des personnes dont la santé physique était la plus dégradée avaient un risque de vivre un

épisode dépressif multiplié par 3 par rapport aux autres individus [38]. D’après Cournos et al., la

dépression, l'anxiété, les troubles cognitifs étaient les conséquences les plus retrouvées des maladies

somatiques [44].

(28)

2.3.2. Les facteurs psychologiques

Il arrive souvent qu'un individu soit atteint de plusieurs troubles mentaux à la fois comme il peut l'être de plusieurs affections physiques. D'après une étude réalisée sur un échantillon représentatif de la population des États-Unis, 79% des malades cumulaient plusieurs troubles [45]. En France, la DREES estimait en 2008 que 58% des personnes ayant un trouble dépressif présentaient un trouble anxieux [46].

2.3.3. Les événements de vie

Les événements de vie négatifs tels que les violences conjugales ou le vécu de décès traumatiques ou prématurés étaient des facteurs de risque [47, 48, 49]. Être victime dans l'enfance de maltraitance et notamment d'abus sexuel, était l'un des événements les plus précurseurs de troubles mentaux se répercutant à l'âge adulte, d'autant plus si la maltraitance était d'origine parentale [50]. Les conflits, notamment les guerres et les troubles civils et les catastrophes naturelles touchaient de nombreuses populations et engendraient des problèmes de santé mentale [9]. Parallèlement, les événements de vie positifs aidaient à la guérison [46].

2.4. Conséquences des troubles de la santé mentale

2.4.1. Morbidité

Les troubles mentaux sont une cause importante d'incapacité et de dépendance à long terme. L'OMS avait entrepris une nouvelle évaluation de la CMM en l'an 2000, en inaugurant un nouvel indice, les Années de Vie Corrigées de l'Incapacité (AVCI), pour mesurer l'impact des maladies [9]. Une AVCI peut se définir comme « une année de vie en bonne santé perdue » et la charge de morbidité comme

« l'écart entre la situation sanitaire réelle et une situation idéale où chacun atteindrait un âge avancé sans maladie ni incapacité ». Selon la CMM 2001 établie par l’OMS, les troubles mentaux et neurologiques représentaient 12,3% du nombre total d'AVCI, toutes maladies et tous traumatismes confondus. Les troubles mentaux figuraient parmi les 20 premières causes d'AVCI tous âges confondus et parmi les 6 premières dans la tranche d'âge 15-44 ans. D'après les prévisions, la proportion devrait atteindre 15% en 2020. En 2030, l’OMS estime que la dépression en elle-même sera responsable de la deuxième plus grande cause de morbidité, suivant de près le VIH [51]. Par ailleurs, dans les pays développés, la dépression aura la première place [52].

2.4.2. Comorbidité

Selon Prince et al., les personnes souffrant de troubles mentaux avaient plus de risque que les autres

de développer une maladie somatique telle qu'un diabète de type 2, une maladie cardio-vasculaire

(29)

ou encore un trouble respiratoire [42]. De même, des preuves, pour la plupart indirectes, montraient que les personnes souffrant de troubles mentaux avaient plus de risque de contracter le VIH et d'autres maladies sexuellement transmissibles [44]. Enfin, les troubles mentaux étaient à la fois causes et conséquences de blessures [42].

2.4.3. Mortalité

Dans le rapport de l’OMS de 2005, les troubles mentaux comptaient 1,2 million de morts chaque année et 1,4% d'année de vie perdue [53]. En France, selon la Cour des comptes en 2011, ils étaient responsables de la perte de plus de 2 millions d’années de vie en bonne santé et de 46 000 décès [54]. Les lésions auto-infligées, suicides compris, avaient causé quelques 814 000 décès en 2000 [9]. D'après l'évaluation de la CMM en 2000 par l’OMS, elles représentaient 1,3% du total des AVCI. On comptait dans le monde chaque année 10 millions de tentatives de suicide, dont 10%

s’avéraient fatales. En France, selon le plan psychiatrique et santé mentale 2011-2015, l’EDM était la 1

ère

cause de suicide et le risque de décès par suicide était 10 fois plus élevé chez les patients déprimés que dans la population générale [11]. La DREES estimait que la France restait l’un des pays européens où la mortalité par suicide était la plus forte, avec l’enregistrement de 10 423 décès par suicide en 2006 représentant un taux standardisé de 16,0 pour 100 000 habitants (25,2 pour 100 000 hommes et 8,2 pour 100 000 femmes) [55]. Les troubles mentaux étaient associés à une augmentation du risque de mortalité indépendamment de la cause. La plupart des études portaient sur l'association avec la dépression : Saz et al. ont publié en 2001 une méta-analyse de 15 populations démontrant que la dépression était liée à une augmentation de toutes les causes de mortalité avec un OR à 1,7 [IC 95% 1,5-2,0] [56]. L'augmentation de la mortalité, en excluant le suicide, avait été également rapportée pour la schizophrénie, les troubles bipolaires et la démence [57, 58].

2.4.4. Exclusion sociale et stigmatisation a) L’accès aux soins

Les troubles mentaux influençaient sur le traitement et le devenir d'autres maladies en retardant la demande de prise en charge, la détection ou le diagnostic d'une maladie ou les deux [59]. Selon le rapport de l’OMS 2003, ils diminuaient l'observance aux traitements, l'adoption d'un comportement adapté, l'adhérence aux recommandations, aux règles hygiéno-diététiques de prévention ou de promotion de la santé [60]. Cette inégalité était d'autant plus forte pour les psychotiques, les déments et les toxicomanes.

(30)

b) L’accès à l'éducation et au travail

Selon l’OMS, les troubles mentaux étaient un facteur important de discrimination dans l'emploi et l’éducation [61]. Cette discrimination atteignait les patients dès leur plus jeune âge en l'absence de scolarisation. Le chômage touchait beaucoup plus cette population et nombreux étaient ceux licenciés à cause de leur trouble. D’après Goldberg et al., dans de nombreux pays développés, 35 à 45% des absences du lieu de travail étaient dues à des problèmes de santé mentale [62]. Aux États- Unis, Kessler et al. estimaient le taux d’incapacité chez les actifs atteints de dépression à près du double de celui des personnes non atteintes [63]. Marc Koopmanschap estimait lui de 5 à 6 millions le nombre de personnes de 16 à 54 ans qui perdaient leur emploi, n’en recherchaient ou n’en trouvaient pas en raison d’un trouble mental [64].

c) L’accès au logement

Dans le cadre de l'insertion des personnes souffrant de troubles mentaux dans la société, l’accès au logement était le problème majeur que rencontraient patients, familles et professionnels des champs sanitaire et social [65]. D’une part, par la pénurie globale et sévère de logements, notamment ceux accessibles financièrement et d’autre part par la vulnérabilité spécifique de ces personnes qui nécessitaient un logement adapté et un accompagnement social et/ou médical. En 2003, le Haut comité pour le logement des personnes défavorisées indiquait dans son 9

ème

rapport, que « toute forme de handicap constitue une difficulté supplémentaire en matière de logement pour la simple raison qu'elle impose des contraintes particulières, soit sur les caractéristiques mêmes du logement, soit sur la mise en place conjointe d'un accompagnement » [66]. Ces situations de handicap conjuguées à des hospitalisations répétées ou prolongées amenaient fréquemment les personnes à perdre leur logement, à l’errance, voire à l’exclusion sociale [11].

d) L’incidence sur la qualité de vie et la stigmatisation

Les troubles mentaux et du comportement perturbaient profondément la vie des personnes touchées et de leur famille [67]. Les personnes souffrant de troubles sévères et longtemps placées en institution avaient une qualité de vie inférieure à celle des malades qui vivaient dans la communauté. D’après Mendlowicz et al. les troubles sévères n’étaient pas les seuls à nuire à la qualité de vie, l’anxiété et les troubles paniques avaient eux aussi des répercussions considérables, notamment sur le fonctionnement psychologique [68]. Selon Norman Sartorius, la stigmatisation des personnes souffrant de ces troubles et la violation de leurs droits aggravaient leur situation [69].

Elle empêchait une prise en charge adéquate des patients atteints de troubles mentaux et favorisait

leur exclusion sociale. Le personnel soignant refusait parfois de traiter les troubles somatiques ou

traumatiques chez ces patients ou s'impliquait beaucoup moins, de façon consciente ou non. Cela

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