A. MANFREDI Scuola elementare, Ussana E. PIRO
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«Marconi»,Cagliari G, PRIMA VERA IRRSAE, SardegnaMOTS CLES : ENVIRONNEMENT - REPRESENTATIONS - MODIFICATIONS
RESUME: Si le rôle de l'école est de fournir des connaissances organisées en fonction de l'agir et non seulement du savoir, dans le domaine de l'éducationà l'environnement, l'activité des enseignants est d'importance fondamentale. Dans ce but on a organisé un plan éducatif et didactique qui a donné la priorité du développement d'un ensemble d'objectifs d'attitude afin que les apprenants maîtrisent des démarches d'investigation et soient capables d'intervenir dans la gestion du milieu naturel.
SUMMARY : If the role played by the school istaoffer organised knowledge in terms of action, not only in terms of learning, in the field of environment education, then the activity of teachers is of fundamental importance. With thisinmind, an educational and didactic programme was set up giving priority to the development of a group of attitude objectives, with a viewtoenabling learners to master investigation proceedings and interfering in the management of natural environment.
1. PRESENTATION
La recherche-action menée par notre équipe, a examiné le concept de milieu naturel avec des apprenants de l'école primaire qui ont été engagésà répondre à des questions et à faire des dessins sur le concept d'Environnement.
Les réponses données et les dessins réalisés ont fourni l'occasion d'analyser leurs représentations mentales les plus fréquentes. Deces réponses il ressoIt que la plupart des élèves reconnaissent l'E. comme l'espace humanisé. La présence et l'action de l'homme sont si bien répandus que l'espace humanisé estlemodèle mental d'E. Il est si puissant qu'il fait obstacle à la formation d'un réseau d'associations avec d'autres idées ou concepts; toutes les formes animales et végétales ne peuvent exister sans l'action de l'homme qui les défend, les soigne et ainsi assure leur survie.
C'est un obstacle au processus d'acquisition des nouveaux savoirs, ou des nouvelles attitudes puisque l'élève voit l'homme comme la seule forme biologique capable d'interagir avec l'E.
Pour faciliter l'acquisition d'informations aptesà faire comprendre que, dans la biosphère, ilya des conditions qui favorisent la vie d'une grande variété d'êtres vivants, on a choisi un itinéraire cognitif-éducatif, articulé en :
I.-attestations ; 2.- excursions;
3.- expériences de laboratoire.
2. CADRE SOCIAL ET CULTUREL
Ussana est une petite villeà25 km de Cagliari, qui compte 3 500 habitants environ. Les données sur les parents montrent que les élèves vivent en conditions culturelles et économiques peu favorables. Les catégories professionnelles sont: chômeurs 25%,puis 15 %agriculteurs, 10% ouvriers,7%bergers, employés, ete ... ; seulement 1%sont enseignants.
3. MODALITE DU TRAVAIL
On a engagé les élèvesàdonner une réponse oraleàla question : «Quelle signification a pour vous le mot«Environnement» ?
Autour d'elle, on a développé une argumentation très viveàlaquelle la plupart des élèves ont participé librement.
La salle de classe (21 %), la maison (15 %), les vêtements (12 %), la nature (12 %), sont les représentations les plus fréquentes pour les élèves de 6/9 ans.
Après une semaine, tous les élèves ont été invités à reproduire avec un dessin leur propre «visualisation "du mot" Environnement ».
L'analyse des réponses orales et des dessins (qui étaient dans l'ensemble concordantes), ont conduitàdire que les principaux obstacles pour un apprentissage correct du concept étudié étaient: l'aotropocentrisme
et
l'artificialisme (inclination de l'enfant, selon Piaget, à attribuer à l'univers le caractère d'un artifice, c'est-à-dire de chose construite par l'homme).Pour exemple,«Les hommes» - a dit un élève de 7 ans - » sont venus pour tailler les arbres, puis ils ont construit les maisons et ils ont apporté les animaux. ».
« Où ont-ils pris les animaux? »demande le maître. R- « Les hommes ont semé et ont apponé lamèrede tous les animaux».
«D'où viennent les semences et les animaux? »demande encore le maître. R-« De Dieu avec Adam et Eve ».
Un élève de 7 ans a représenté la terre comme un arbre avec des racines qui se développent avec la pluie.
Les connaissances apprisesàl'école, en famille, par la religion, se structurent si bien que les nouvelles connaissances sont rejetées; on voit alors la nécessité de«briser » cette « croûte » c'est-à-dire les«schémas » précédents, pour réorganiser et restructurer le réseau conceptuel.
Pour favoriser ce processus, on a étudié un itinéraire cognitif-expérimental qui a eu pour but soit de ramener la présence et l'action de l'homme sur le milieu naturel, soit l'assimilation des informations inhérentes aux forces et aux facteurs qui concourent à la structuration de l'E.
On a aniculé la méthodologie didactique adoptée, sur deux niveaux différents : 1 - induire un conflit socio-culturel ;
2 - induire un conflit socio-cognitif.
3.1 Conflit socio-culturel
Le conflit socio-culturel a opposé l'expérience d'un groupe d'adultes avec celle des élèves. Les activités se sont déroulées ainsi:
Nous avons posé aux élèves cette question:
«COMMENT ETAIT LE PAYS DANS LES TEMPS ANCIENS?»
L'analyse de dessins a montré que les élèves n'avaient pas d'informations sur les formes du milieu non humanisé; ils représentent seulement les habitations et les animaux et végétaux utilesà l'homme. Ils reproposentà nouveau et intégralement le modèle de dessin exécuté lorsqu'il leur fut posé la question: « Quelle signification a pour vous le mot Environnement? »
Dès lors sur le plan pédagogique:
1 - Nous avons invité dans la salle de classe cinq«anciens » nés et ayant toujours vécus à Ussana. Ils ont raconté comment avait changé le pays et la campagne depuis leur enfance (1920-1990).
Avec les grands pères, les élèves ont effectué ainsi une«recherche-découverte». Ils ont observé les modifications dans la structure du pays et dans l'usage du territoire.
Les témoignages des grands parents ont intéressé et souvent émerveillé les élèves, en favorisant l'envie d'enquêter et de communiquer.«Les anciens savent des choses que le maître ne sait pas»a dit un des élèves.
Ladisparition sur une colline près du pays, de bois et de pâturages qui existaientily a 20 ans, a très étonné les élèves : les nombreux incendies et de larges cavités, indice d'une activité extractive abandonnée, ont modifié sensiblement le milieu naturel.
De plus, deux cours d'eau qui passaientàcôté du pays, (dans le passé ils avaient déposé des alluvions) ne sont plus visibles, l'un rempli de terre, l'autre dévié. Ce dernier offre un triste spectacle: dans ses eaux on peut observer une grande mortalité de poissons dûeàla pollution de la cantine sociale d'un pays voisin. Pendant les excursions, une petite église construite auXyesiècle a éveillé une grande curiosité: de nombreuses pierres présentaient des coquilles fossiles(Cardium)
témoins de la présence d'un milieu marin fossilisé.
3 - Les élèves revenus dans la salle de classe, ont examiné une photo-aérienne de l'année 1960; ils ont observé qu'avant leur naissance il y avait encore de larges terrains non construits. Bref ils ont reconnu un pays très différent.
4 - Sur une carte topographique, ils ont décalqué le vieux tracé des fleuves, les courbes de niveau des collines. Ils ont commencéàdiscuter, posant les transparents les uns sur les autres.
Ils ont fait des hypothèses: où les hommes pouvaient se placer pour une meilleure survie près des fleuves, près des plaines?
3.2. Le conflit cognitif
Le conflit socio-culturel a permis de confronter les informations des groupes culturellement différents. Il a développé chez les élèves des comportements comme la curiosité, J'envie de chercher, de communiquer, qui sont les objectifs d'attitude scientifiques et des préalables pour maîtriser des démarches d'investigations. Par contre le conflit cognitif a permis de clarifier des situations-problème, de développer une méthode expérimentale el de maîtriser des informations (le concept d'évolution et de dynamique du milieu).
Pour cela les élèves ont réalisé avec du matériel très facileàtrouver, des expériences sur les effets des agents exogènes (érosion-accumulation) sur le milieu naturel. Ils ont vérifié: l'existence de forces (vent et pluie) qui agissent sur la structure et sur la morphologie du paysage. Ils ont perçu que l'environnement ne peut être immuable. Il se modifie soit par un processus naturel (en temps très longs), soit par l'œuvre de l'homme (en temps brefs).
La modélisation et la simulation des phénomènes naturels a permisàla plupart des élèves, de confronter et réfuter leurs opinions-représentations.
4. EVALUATION
Pour évaluer l'efficacité des stratégies proposées, on a amené les élèvesàréaliser un dessin pour répondreàla quesùon :
« COMMENT REPRESENTER CE TERRITOIRE AVANT QUE L'HOMME NE S'Y
ETABLISSE?»
L'analyse des dessins relevait des éléments d'innovation:
1 - l'homme était toujours présent mais plus en position prédominante (soit en sens d'importance, soit en sens graphique).
2 - l'homme est un élément intégré du paysage.
3 - l'homme a disparu et le milieu naturel est représenté seulement avec peu d'animaux et surtout de végétaux.
Dans les premiers dessins, le milieu était un désert qui attendait que l'homme y sème la vie. L'analyse des dessins et des travaux a montré que les élèves ne reconnaissent plus l'E. uniquement comme l'espace humanisé, mais aussi comme un milieu fuyant au contrôle de l'homme, où vivent et interagissent différentes fonnes de vie.
Par la suite, la réalisation d'histoires et la reconstruction paléogéographique a beaucoup passionné les élèves, vu la possibilité de décrire et/ou de représenter l'évolution de leur pays, les modifications des différents milieux et dans différentes époques aussi bien passées que futures. (Giovanna : séquence des modificaùons du milieu naturel).
L'imagination créatrice résultée fut très évidente même aux enseignants des autres disciplines, qui ont apprécié les contenus des tests et leur originalité.
Tout ce que les élèves ont pu comprendre, a renversé leurs conceptions. L'homme, semblableà Dieu, n'est plus le créateur du milieu naturel. Toutefois, il peut induire en peu de temps de grandes modifications.
5. CONCLUSIONS
Les activités qui se sont déroulées, ont accentué et accéléré chez les enfants le processus de développement d'atùtudes scientifiques telles que:
1 - curiosité (quesùons aux parents et aux personnes âgées) ; 2 - créativité (ils ont créé eux-même les instruments en laboratoire) ; 3 - esprit critique (le réseau d'association pour critiquer un livre de texte);
4 - ouverture aux autres (collaboration avec d'autres élèves de différents niveaux d'instruction). En est résulté d'autres conséquences très importantes: le report dans la famille des informations et des expériences réaliséesàl'école (parfois entraînant les parents en petites discussions et gageures d'argent), l'enthousiasme et les aptitudes montrés, ont même modifié les attitudes des parents faceà
l'école: interviewés, ils ont manifesté de la nostalgie pour l'école, pour« faire une école moderne». Deplus les élèves ont avancé des propositions :
1 - au niveau familial afin que les parents en qualité d'électeurs, puissent détenniner certains choix politiques. (A travers les parents nommés en conseil communal, on a proposé de reboiser quelques sites brûlés par de nombreux incendies).
2 - au niveau de l'école, une collaboration est mise en place avec le forestier et la protection civile pourcréerun groupe de volontaires qui pourraitêtreactivé en casdebesoin...
BIBLIOGRAPHIE
BACHELARD (G.), Laformationde l'esprit scientifique, Vrin, Paris, 1938 GAGLIARDI(R.),Les concepts structurants en biologie in Actes JES, 1983
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