Thesis
Reference
L'influence de trois substrats (Typha, Chara, feuilles mortes) d'un étang forestier sur la densité, la biomasse et la production des
macroinvertébrés aquatiques
OERTLI, Beat
Abstract
La productivité des macroinvertébrés a souvent été incluse dans les recherches énergétiques portant sur les écosystèmes aquatiques. Les données existantes aujourd'hui sur la productivité des macroinvertébrés portent sur des écosystèmes entiers, ou des sites particuliers dans un écosystème. En revanche, jusqu'à récemment il n'existait encore point d'informations sur la productivité de macroinvertébrés par type de substrats d'un même site.
Les récentes recherches, presque exclusivement conduites en eau courante, ont démontré l'importance de la nature du substrat sur la productivité de la communauté de macroinvertébrés qui leur est associée. Le présent travail cherche à évaluer l'influence de la nature du substrat sur la productivité des macroinvertébrés, mais en eau stagnante. Il tâchera également de déterminer s'il existe des différences de productivité au sein d'un même substrat.
OERTLI, Beat. L'influence de trois substrats (Typha, Chara, feuilles mortes) d'un étang forestier sur la densité, la biomasse et la production des macroinvertébrés aquatiques . Thèse de doctorat : Univ. Genève, 1992, no. Sc. 2557
DOI : 10.13097/archive-ouverte/unige:101779
Available at:
http://archive-ouverte.unige.ch/unige:101779
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Déearænænt de
Tnloge
et de Biolggie animaleDébarærcnt
dAnttropologie
et dEcologie Professeur J.-B. LachavanneL'influence de trois substrats (Typha, Chara, feuilles mortes) d uî ;ffi s lo,esti., j::,.f,
"1 *iàrf, # fi lïi?ii:,er
ra
producrion
THÈSE
orésentée à la Faculté des sciences de lUniversité de Genève
pô*ôU6nit
le grade de docteur ès sciences, mention biologiquepar
Beat OERTLI
de Ennenda (Glaxis) et de France
Thèse No 2557 Genève
1992
Département de Zoologie et de Biolggie animale Déparæment d'Anthropologie et dEcologie
Professeur
L.
Zaninetti Professeur J.-B. LachavanneL'influence de trois substrats (Typha, Chara, feuilles mortes)
d'un étang forestier sur la densité, la biomasse et la production
des macroinvertébrés aquatiques
THÈSE
présentée à la Faculté des sciences de I'Université de Genève pour obtenir le grade de docteur ès sciences, mention biologique
par
Beat OERTLI
de Ennenda (Glaris) et de France
Thèse No 2557 Genève
1992
J.-8.
d'écologie - Unité de biologie aquatique) codirecteurs dc thèse,
M. BOURNAUD, professeur (Université de Lyon I), P. LAVANDIER,
professeur(Université Paul Sabatier, Toulouse) et Madame B. LODS-CROZET, docteur (Département d'anthropologie et d'écologie - Unité de biologie aquatique), autorise I'impression de la présente thèse, sans exprimei d'opinion sur
lespropositions qui y sont
énoncées.Genève,
le 9
octobre 1992Thèse 2557
Le Doyenr Pierre
MOESCHLERa
A AFDW Allen
B
cl CPI CPOM
diarrÈue assimilation
Ash Free
Dry
Weight (en firançais: poids sec librc de cendre)Allen
curve methodbiomasse npyenne annuelle
confidence
limits
(en français: limiæs de confiance)Cohort Production Interval (en français: période de production de la cohorte) Coarse Particulate Organic Matter (en français: particules gossières de matière organique)
densité moyenne annuelle
rapport entre I'erreur standard et la moyenne
Dry
Weight (en français: poids sec)égestion
Fine Paniculate Organic Matter (en français: fines particules de matière organique)
Fresh Weight (en français: poids frais) gramme de carbone organique
increment- summation method hectare
ingestion individus
individual
Dry
Weight (en français: biomasse individuelle en poids sec) instantaneous$owth
methoduznte,
oxygène prcbabilité production
production
/
(biomasse rnoyenne) production/
(biomasse maximale) respirationremoval-summation method
Standard Deviation (en français: écan-qpe) jeunes tiges de Typlw
vieilles tiges de Typlw non publié
Wet Weight (en français: poids humide) (après conservation) D
d
DW
EFPOM
FIrygC
gr-incr
ha
I
ind.
ind.DW inst-gr
N O2 p P
P/B P/Bmax
Rrem-sum SD TJ TV UnPub
ww
Tous mes remerciements vont aux Professeurs J.-B. Lachavanne et
L.
Zaninetti pour la direction du présent travail et I'infrastrucnrre offerte.Je remercie tout particulièrement B. Lods-Crozet pour la codirection et le
suivi
de ce travail, et surtout pour sa disponibilité et ses précieux conseils.Je tiens à témoigner ma reconnaissance au Professeur
M.
Bournaud et à P. Lavandier pour avoir accepté le rôle de juré de cetæ thèse.REMERCIEMENTS
J'exprime ma grande reconnaissance à toutes les personnes
qui
se sont investies dans la relecture du présent travail et qui ont apporté d'utiles critiques.Je tiens
tout
particulièrement à remercierD.
Cambinpour
son aide précieuse sur le terrain et en laboratoire, et surtout pour son constant enthousiasme communicatif.Le Laboratoire de Biologie
desEaux
doucesde I'Université de
Copenhaguem'l
chaleureusement
accueilli pour un
stagequi m'a été
hautement bénéfique;je tiens
àtémoigner ici
ma reconnaissance au ProfesseurP.M.
Jdnasson,à C.
Lindegaard, àK.
Hamburger, et tout particulièrement à P.
Dall.
De nombreuses personnes m'ont aidé à divers moments au cours de ces cinq années, et
je leur témoigne ma
grande reconnaissance:J.-M.
Jacquet,M. Ojah, G. Turian,
C'Besuchet, J.-P. Cheneval, C.
Corvi, M.
Richardot-Coulet,B.
Scherrer etA. Morin.
Des spécialistes de groupes d'invertébrés ont apporté leur précieuse collaboration par des déterminations, vérifications et conseils;
je
leur exprime toute ma gratitude: C. Vaucher(Hirudinea), Y.
Finet, J. Rûetschi,M.
Turner,A. Kolodziejczyk (Mollusca),
H.J.Oertli
(Ostracoda),M. Sartori
(Ephemeroptera),P. Richoux, M. Brancucci (Haliplidae), M.
Schmitt @onacidae), C. Siegenthaler-Moreillon, C. Roux (Trichoptera), A.
Thomas(Athericidae), B. l,ods-Crozef
(Chironomidae),A. Maibach
(Syrphidae) et S.P.Mundy
(Bryozoa).Pour leur
utile
collaboration, tous mes remerciementsvont
également au Service des forêts, de la faune et de la protection de la nature (gestionnaire de l'étang duBois-Vieux),
ainsi qu'à I'Association Genevoise pour la Protection de la Nature.Cette recherche a reçu
le
soutien financier ou matériel dela
Société Académique de Genève et du Fond Claraz, etje
les en remercie.Enfin,
je
n'oublierai pas tous mes amis et ma famille pour leur aide indispensable sur le terrain, mais surtout pour leur constant soutien moral.SOMMAIRE
LISTE DES
ABRÉVIATIONS
23
4 7 REMERCIEMENTS
SOMIvIAIRE Résumé Abstract
INTRODUCTION 1. PROBLÉ
1.1. LES
MATI UEG
I.2.
LESANGS
1.2.1.
Les
étangsparmi les
autres zones humidesl.2.2.Intérêt
desI.3. LES
REI-ATIONS
1.4.
LE
N
ALE...
AQUATIQIJES...
l6
16 17 17
l9
z0
TS. MACROINVER
201.3.1.
Définition
dusubstrat...,
1.3.2. Pourquoi connaîEe les relations substrats-macroinvertébrés?...
1.3.3. Connaissances actuelles
1.3.3.1. Influence du substrat sur les macroinvertébrés (abondance, biomasse, productivité,
1.3.3.2. Paramètres affectant des macroinvertébrés
.
Paramètres liés.
Paramères liésau
tlpe
de substrat...à I'environnement du substrat
I
1.4.
l.
Connaissances actuelles1.4.1.1. I.es aquatrques
...30
1.4.1.2.1*,s 30
.31 .32
LE SrrE ÉruuÉs, MATÉRIEL ET
2l 2r 2t
24 25 26 27 28 .29 .30 30
1.4.2. Connaissances manquanles
...
I.5. OBJECTIFS ET PLAN D'ETUDE 2. LES SUBSTRATS ET
MÉTHODES
2.I. LES
SUBSTRATS33 33 34 36 38 40 40
4l
42 43
4
2.l.l.Typla
2.1.2.
Clara
2.1
latdoliaL.
sp.
(Quercus
roburL.).
2.2.
LE
S2.2.1. Critères de choix du site 2.2.2. Description du site d'étude.
2.2.2.1. Princip
ales caractéristiqueset
morphométrie.2.2.2.2. Végétation
2.2.2.3. Autres animaux. . .
N. MATÉRIEL
ETMÉTIIODES
... .2.3.1. Météorologie et physico-chimie
, niveau de I'eau) 2.3.2.
2.3.2.1.
Choix
des méthodes de prélèvement..2.3.2.2.
Description
des méthodesde
prélèvement...2.3.2.3.
Unités
d'échantillonnage ..2.3.2.4. Stratégie d'échantillonn . Fr4uence
des prélèvements.
Nombre de prélèvements..... Taille
des prélèvements 2.3.3.2.3.3.1.
Fixation in
situ 2.3.3.2.2.3.3.3.
2.3.3.4.
2.3.3.5.
Tri
et sou2.3.3.6. Déærmination des
2.3.3.7. Mesures de
taille
et de biomasse des macroinvertébrés...2.3.4. Traitement statistique des résultats . . . .. . 2.3.4.1. Moyennes et intervalles de confiance
2.3.5
2.3.5.3.
Productivité
2.3.5.4.Respiration.. ...
2.3.5.5. Ingestion
et
égestion2.3.5.6. Assimilation...
3. MISE AU POINT D ,UNE STRATÉGIE D'ÉCHANTILLONNAGE
...PRÉLIMINAIRE....
3.1.1.
3.1.2. TS
u M M
44 45 45 45 46 49 51 51
5l
52 53 53 54 54 54 54 55 56 57 58 58 59 60 60 61
6t
62 68
7t
72 72 74 74 74 74 78
3.1. CAMP
ET
TRAITEMENT
DES3.2.
STRA IE
E CHOISIEc. uÉTÉOROLOGIE ET PHYSICO-CHIMIE
4. 1. MÉTÉOROI-OGIE
...
1. \.
l.
Te-mpérature... . .4.1.2. Pluviométrie.
4.2.
PHYSICO-CHIMIE
4.2.1. Physico-chimie de I'eau
4.2.L.1. Caractéristiques générales.... .
4.2.L.2.
La
température.4.2.1.3.
Le
niveau de I'eau..4.2.2. Physico'chimie de I'eau de I'environnement immédiat des
tois
substrats
8r 8l
81 81 82 82 82 83 83 84
s.,DÉCOMPgSrrrON DES FEUTLLES MORTES PEDONCULE (Qucrctn
robur)...
DE CHENE
86
ESTIMATION DU BUPGET ENEBGETIQUE
DESMACROTNVERTÉBRÉS ASSOCTÉS AUX- TYPHA,CHARA ET
FEUILLES MORTES
886.1.
Lrsrr
DE LA MAcRoFAITNE AeuATreuE DE LÉTAI.Ic DUBoIs-vIEux
. . . . . . 88 6.2.RÉcrup
ALIMENTAIRE, DvNAMIeUE DEs popuLATIoNs, DENsrtÉ,BIoMASSE,PRODUCTIoNETRESPIRATION. ...92
6.2.1. Hydridae 6.2.2.
Tricladida
6.2.3.Mollusca
6.2.4. Oligochaeta 6.2.5.Hirudinea.
6.2.6. Acarina 6.2.7. Crustacea
6.2.7
.1. Ostracoda...
...93
92 95 1011M
108
lr0
...110 6.2.7.2.
6.2.8.Insecta
Amphipoda...
114... l16
6.2 6.2 6.2 6.2
6.2.8.1. Ephemeroptera.
6.2.8.2. Plecoptera
6.2.8.3.
Odonata.Zygopten
Anisoptera...
.8.4. Heteroptera.
.8.5.
Coleoptera..
.8.6. Megaloptera 8.7.
Trichoptera..
Polycentropodidae
....
Iæptoceridae
Limnephili
Phryganeidae 6.2.8.8. Lepidoptera
...
6.2.8.9.
Di
nomidae
Autres116 129
l3l l3r
144
t49 l5l
156
r63 t63 t75
180 r87 188 190 190 196
r99
201 202
202
2042t0
215 223
236 236
238 239 240 248 dae6.2.9. Brvozoa
6.3. DENSrÉ, gioMAssE ET PRODUCTIVTTÉ DE LA COMMI.'NAUÉ
WNÈNT..
6.3.1.
Densité6.3.2.
Biomasse6.3.3. Productivité
6.3.4.
Discussion
6.4. FLTIX D'ÉNERGIE ET ESTIMATION DU BUDGET ÉNgNCÉNqUg
6.5.
PARTICULARITÉS FAUNISTIQIJES DES TROIS SUBSTRATS.6.5.1.
6.5.2.
Typla Chara
latifolia
sp.
6.5.3. Feuilles mortes (Qucrcus
robur\
6.5.4. Comparaison des
trois
substats7. DISCUSSION . CONCLUSION
s. nÉrÉnENCES
259nÉsuvrÉ
La productivité des macroinvertébrés a
souventété incluse
dansles
recherchesénergétiques portant sur les écosystèmes aquatiques. Les données existantes aujourd'hui sur la
productivité
des macroinvertébrés portent sur des écosystèmes entiers, ou des sites particuliers dans un écosystème. En revanche, jusqu'à récemmentil
n'existait encorepoint d'informations
surla productivité
de macroinvertébrés par type de substrats d'un mêmesite. Les
récentes recherches, presqueexclusivement conduites en
eau courante, ont démontré I'importance dela
nature du substrat sur laproductivité
dela
communauté de macroinvertébrés qui leur est associée.læ présent travail cherche à évaluer I'influence de la naturedu
substratsur la productivité
des macroinvertébrés,mais
en eau stagnante.Il
tâchera également de déterminer
s'il
existe des différences deproductivité
au sein d'un même substrat.La
recherche a été effectuée dans un étang forestierdu
Canton de Genève (Suisse).Trois
substrats ont été choisis pour l'étude de laproductivité
inter-substrats: les tiges deTypta latifutia
(plante aquatique palustre),Clwra
sp. (plante aquatique submergée) et lesfeuilles
mortes deQucrcw robur
(chêne pédonculé).L'étude
dela productivité
intra- substrat a porré stlrTypta latifulia,
pour laquelle on a distingué les jeunes tiges vivantes des tiges plus âgées mortes. Tous les substrats ont été échantillonnés mensuellement (oubimensuellement enété pour
lesfeuilles
mortes) entrejanvier
1989et mars
1990.La productivité
des macroinvertébrés est estiméepar la
méthode"
removal-summation ", lorsque lesinformations
surla
dynamique des populations sont suffisamment précises;dans
le
cas contraire,I'utilisation
d'un rapport P/B approprié choisi dans la littérature est préféré.Les résultats présentent pour chaque substrat la densité moyenne annuelle, la biomasse rnoyenne annuelle et la productivité annuelle de 48 tar(ons et de la cornmunauté entière.
Pour la cornmunauté entière, la densité moyenne annuelle est la plus forte sur les
Clnra
(110480 ind./m2).Elle
s'élève à 8455 ind./m2 sur les tiges deTypha (eunes
tiges: 2990ind.lm2; vieilles tiges: 5465 ind./m2) et
à48658
înd.lmzsur les feuilles mortes. La
biomasse moyenne annuelle de la communauté entière (exprimée en poids sec) est la plus forre sur les feuilles mortes (34L4 mglnP).
Elle
s'élève à 354mgnp
sur les tiges deTypla
(eunes tiges: l22mglmz: vieilles nges:232mgnÊ) età2296mgftrÊ
sur lesChara.La
productivité
annuelle dela
communauté entièremonre la
valeurla
plus élevée sur lesfeuilles
mortes: 101.6kcaL/r*lan
(24.5 pour les prédateurs, 56.4 pour les Chironomidae non-prédateurs et 20.7 pour les autnes non-prédateurs).Elle fait
état de9.2kcÙm2/an
sur les tiges deTypha
(3.2 pour les prédateurs, 3 pour les Chironomidae non-prédateurs et 3prédateurs, 19.9
pour les
Chironomidae non-prédateurset 24.4 pour les
autres non- prédateurs). Sur les tiges deTypla,
elle monne une valeur plus de deux fois plus faible sur les jeunes tiges (2.9 kcaUmzlan) que sur les vieilles (6.3 kcaVm2/an).Pour la productivité annuelle, la communauté de macroinvertébrés est dominée sur les
Typha
par les Chironomidae autres que Tanypodinae(3
kcaVm2lan), I'EphemeropteraCloeon dipterum (1), les Hirudinea (0.7), les Oligochaeta (0.7), les Trichoptera Limnephilur
sp. (0.5) etCyrnus cf. insolutus (0.5),
les larvesdu
ColeopteraDonacia
vulgaris (0.4) et les adulæs du ColeopteraNoterus clatticornis (0.4). La productivité sur les jeunes tiges est dominée par les Chironomidae aunes que Tanypodinae (0.56 kcaVm2/an), Cloeondipterwn
(0.5), les Hirudinea (0.38) et les larves deDoracia vulgaris
(0.36). Sur les vieilles tiges, elle est dominée par les Chironomidae autres que Tanypodinae (2.46), les Limnephilidae (0.53), Cloeon dipterurn (0.52) et les Oligochaeta (0.46).La productivité de la
communautéde
macroinvertébrés associésaux Chara
est dominée par lesChironomidae
autres que Tanypodinae(19.9
kcaVm2/an), I'OstracodaCypridopsis vidua (6.2),les
Oligochaeta(5.2), le
ColeopteraHaliplus obliquus
(4.5), I'Ephemeroptera Caenishoraria (4.2),les
Zygoptera (4.1, surtout Coenagrionpuella),
Cloeondipterwt
(3.7), les Anisoptera (2.6) et les Tanypodinae (2.6).Sur les
feuilles mortes, la productivité
dela
communauté des macroinvertébrés estdominée par les Chironomidae autres que Tanypodinae (56.4 kcaUmz/an),
lesLimnephilidae (10.8), le Megaloptera Sialis lutaria (4.4),les Oligochaeta (4.1),
les Zygoptera (3.7, surtoutCoerugrion puella),les
Anisoptera (3.7), le Trichoptera Cyrnus trimaculatus (3.3) et les Hirudinea (3.1).Parmi les taxons déterminés à I'espèce, les plus fortes différences inter-substrats de
productivité, sont attribuées à Cypridopsis vidua (Ostracoda), Haliplus obliquus
(Coleoptera) etCyrrus timaculatus
(Trichoptera). I-a productivité de Cypridopsis vidua s'avère nettement plusforte
sur lesClara
(6.2 kcaVm2/an) que sur lesTypln
(0.24) et lesfeuilles mortes (0.04). La productivité de Haliplus obliquu.r est
égalementla
plusimportante sur les Chara (4.5 kcaVm2larù, et ce Coleopûera est absent des autnes subsrats.
Cyrnus
trimaculatus
n'est présent que sur les feuilles mortes où sa productivité atteint 3.3kcallrrflan.
Trois
autres taxons montrent uneproductivité
nettement plusfaible
sur les tiges de Typha que sur les deux autres substrats: Caenishoraria
@phemeroptera),Coenagrion
puclla (Odonata) et Sia/rslwaria
(Megaloptera)La productivité
dela
communauté des prédateurs (consommateurs secondaires) est dominée sur chaque substrat par des macroinvertébrés différcnts. Les prédateurs dominants sur les tiges deTypha
sont lesHinrdinea
(29 Vo), accompagnés deCyrnrs cf. irsolutus
(18 Vo), de
Notertu claicornis
(15 7o) et des Odonata (L2 Vo). Sur les Chara, ce sont les Odonata (56 Vo)qui
dominent, accompagnés des Tanypodinae (22 Vo) et de Sialfslutarta
(13 Vo).Sur les feuilles
mortesdominent les
Odonata (35 Vo) accompagnés deSialis
lutaria
(2O Vo),de Cyrnus timaculatus (L5 7o), des Hirudinea (14
Vo)et
des Tanypodinae (L3 Vo).La productivité de la communauté des consommateurs primaires autres
que Chironomidae, est également dominée sur chaque substrat par des taxons différents. Surles tiges de Typha, dominent Cloeon dipterum
(29 Vo),les Oligochaeta (19
Va),les Limnephilidae (16
Vo),Donacia vulgaris (ll
Vo) etCypridopsis vidua
(7 Vo); sur lesChara, dominent
Cypridopsisvidua (21%),les
Oligochaeta (18 Vo),Haliplw
obliquus (L5 Vo), Cacnisloraria
(14 Vo), Cloeondipterwn
(12 Vo) et Athripsodes aterrimus (7 Vo):sur les feuilles
mortes,dominent les Limnephilidae
(45Vo),les Oligochaeta
(17 7o), Caenishoraria:
(12 7o), Cloeondipterwn
(7 Vo) et Gamrnara.t sp. (6 7o).Dans la majorité des cas,la biomasse moyenne corrobore les tendances montrées par la
productivité
sur lestrois
substrats.La
densité moyenne présente par contre souvent des différences avec les tendances montrées parla
biomasse moyenne et laproductivité. La
densité s'avère donc être un descripteur inadéquat pour les études quantitatives, pouvant même conduire à des interprétations erronées quant à la quantification d'un taxon ou d'un substrat et à l'évaluation de son importance dans une communauté.Les Chironomidae
sont dominants sur tousles
substrats.En
I'absence de méthode adéquate pour le calcul de leur productivité, leurs productivités présentées dans cetravail
sontfortement
sous-estimées, d'un facteur de plus dedeux; le
rapportPÆ
s'élèverait àplus de
16.La
place importante occupée par ces organismes dans tous les écosystèmes aquatiques souligne le besoin impérieux d'établir des méthodes de calcul de la productivité pour cet ordre d'insectes. Les méthodes déjà établies pour les rivières devraient être encore perfectionnées et développéesafin
de permettre leur application plus large aux fleuves et aux eaux stagnantes.De
nombreuses et importantes différences sont apparues entre les productivités destrois
substrats,tant
àl'échelle
des taxons qu'au niveau dela
communauté entière. Des différences sont également mises en évidence pour un même subsnat (Typha) sujet à des modifications trophiques liées à sa sénescence (tiges jeunes et vieilles). Sur ces bases,il
est suggéré pour les futurs travaux deproductivité,
de réaliser au cours de l'échantillonnagedes macroinvertébrés, une distinction très précise des substrats
présentsdans
les écosystèmes aquatiques.En marge de
la
problématique des relations macroinvertébrés-substrats, cetravail
a apporté des informations dans d'autres domaines proches.. De
nombreuses donnees concernant les cycles devie
des macroinvertébrésont
été collectées.Il
a notamment étéétabli la
dynamique des populations de I'Ephemeroptera Cacnis horaria, du Zygoptera Coerugrion puella, des Trichoptera Cyrruts trimaculatus, C.insolutns, Atlvipsodes aterrimus, du Coleopæra Haliphts
obliqws
et du MegalopteraStdrti
lwaria.Pour identifier corectement les cycles de vie d'espèces bivoltines, ce travail a démonné
la
nécessité d'une fréquence d'échantillonnage hebdomadairepour la
rapide génération estivale et mensuelle pour la plus lente génération hivernale..
I-es contenus stomacaux de la majorité des prédateurs ont été analysés (Anisoptera,Coenagrionpuclla,Cyrnus
trimaculatus, Siafislutaria).Ils
montrent ûous une majorité delarves de Chilonomidae (respectivernent
88,84,
85 et72Vo du nombre total de proies)..
Les fluctuations saisonnières de la respiration sont decrites pour les populations de Caenislararia,
Zygoptera (principalement Coenagrionpuclla\, Sialn lutaria
et Cyrnus trirnaculatus..
Une estimation du budget énergétique (ingestion, respiration, production, égestion) de la communauté des macroinvertébrés a pu être présentée pour chaque substrat.. La
dynamique de décomposition desfeuilles
mortes de chêne(Qucrcw robur)
est présentée. Cesfeuilles
se décomposent lentement, et après une année,il
subsiste encoreenre
30 et 4O Vo de la biomasse initiale de feuilles. En une année, et surI
m2, la disparition de 696 kcal de feuilles mortes s'est accompagnée d'une production de macroinvertébrés de 25 kcal pour les prédateurs, de plus de 100 kcal pour les Chironomidae non-prédateurs et de 21 kcal pour les autres invertébrés non-prédateurs.Mors cr.És:
zoobenthos,êtang, zone littorale, substrat,
Clara,Typln,Qucrctu,feuilles
mortes, densité, biomasse, productivité,flux
d'énergie, cycle de vie, dynamique des populationsABSTRACT
Influence of three substrates (TypharChara, leaf litter) of a
woodland pond on density, biomass and productivity of aquatic
macroinvertebrates.
The influence
of
the substrate on theproductivity of
macroinvertebrates has proved to beprimordial in
streams.For
stagnant waters,however,
dataon this
subject arestill
scarce. The present study tries to
fill
this gap. The investigation site was a woodland pond near Geneva (Switzerland). Three substrates were considered: the stemsof
an emergent macrophyte (Typhalatifulia),
a submerged macrophyte(Clnra
sp.) and thelitter of
dead leaves(Qucrcw robur).For Typla latifulia,
the influence of the senescence of the stems on theproductivity
was also evaluated. Density and biomassof
the macroinvertebrates were recordedfor all
substrates.Productivity of the community is highest on leaf litter: 25 kcallmzlyear for
thepredators (Odonata: 35 Vo, Sialis lutaria:
20 7o,Cyrnus tirnaculatus:
15 Vo,Tanypodinae: 13 7o,
Hirudinea:
13 Vo), more than 100kcal for
theprimary
consumersChironomidae,
and2l kcal for
theother primary consumers (Limnephilidae:
45 Vo,Oligochaeta:
l7
Vo, Caenishoraria:
L2 7o, Cloeondipterum:'l
7o, Ganandru.r sp.: 6 Vo).On the
Clnra,
these three communities attained respectively a productionof
18 kcaVmz/year (Odonata: 56 Vo, Tanypodinae: 22 Vo,Sialis lutaria:
L3 Vo,Cyrnus
cf .insolutus: 4
7o), more than 40kcal,
and24kcal
(Cypridopsisvidua: 2l
Vo, Oligochaeta: 18 7o,Haliplus obliquus:
15lo,
Caenislnraria:
14 Vo, Cloeondipterum:
12 Vo, Athripsodesaterrimts:
7 Vo). The pattern exhibited on the stems
of
Typha shows small production estimates: 3 kcaUrr?lyear(Hirudinea:
29 Vo,Cyrnus
cf.insoluus:
18 Vo, Noterusclavicornis:
18 Vo, Odonata: 12 7o, Ceratopogonidae: 9Vo,Limoniidae:
8 Vo,Tanypodinae: 8 7o), more than 6kcal,
and 3kcal (Cloeon dipterum:
29 Vo,Oligochaeta:
L9 Vo,Limnephilidae:
16 Vo,Donacia vulgaris: ll
Vo, Cypridopsisvidua:7
Vo).An
important feature of these results is the partition of the productivity of predatorsinto the different taxa: the pattern is
heterogeneousfor the three
substrates.The
same observation is also truefor
the primary consumers others than Chironomidae.At
a taxonomiclevel,
manyindividual
production estimates regarding the substrate appeared to be heterogeneous to a considerable degree. Someof
the most notable are thefollowing.
Cypridopsisviùn
(Ostracoda) exhibited aproductivity of
O.Mkcallrr,,.lyear onleaf litter,
6.2on
theChara
and 0.24on
theTypha
stems.The productivity of
Caenisvery
smallon the Typha
stems,significantly lower
thanon the two other
substrates.Haliplus
obliqws
(Coleopæra) was found only on the Chara,with
a highproductivity
(4.5 kcallm2lyear).Cyrrus timaculatar
(Trichoptera) was presentonly
on the leaves,with
ahigh productivity (3.3 kcaVmz lyear).
Senescence
of the Typha
stems resultedin an
increaseof the
macroinvertebrate community presence (density, biomass, productivity). The older stems bore aproductivity
twice as high as the generationof
a year younger.A
shiftof
the fauna occurredwith
age.Notably
the herbivorous larvaeof Dorucia vulgaris
(Coleoptera) and l-epidoptera weremore productive on young stems, while the detritivorous Limnephilidae and
the Chironomidae were more productive on theolder
stems. Other invertebrates, however, showedno significant differences (density)
betweenold
andyoung
stems:Ferrissia
w auti e
i
(Mollusca) arnd C l o e o n dip t e r utn @phemeroptera).The main result
of
this study is proof of the importanceof
substratein
theproductivity of
macroinvertebratesin
stagnant waters. Future studiesof
macroinvertebrate production should make a detailedinventory of
substrates and sample them separately.As hitherto frequently applied in
streams, theproduction of
macroinvertebrateof
stagnant waters should be adjusted according to the availability of different substrates.Besides the relationship substrate-macroinvertebrates, the present study yielded data on other fields:
- population dynamics or
life
cycle features: Cacnis horaria, Coerugrion puella, I-cstesviridis, Sialis lutaria, Cyrnus trimaculatus,C. insolutus,Athripsodes ateruimus,
Limnephihtsrlwmbicw
andHaliplus obliquw;
- gut contents of invertebrate predators: Anisoptera, Coerngrion puella,
Cyrrus
sp. and Sialis lwaria;-
seasonal changesof
the population respiration:Caenishoraria,Zygoptera (mainly
C o e rag
io
n puclla),Sid/rslutaia
and Cyrruts trirnac ulatus;- an estimate of the energetic budget of the zoobenthos for each substate;
- the slow processing of oak leaf
liner
(Quercusrobur\.
Keywords:
zoobenthos, pond,
littoral,
substrate, Typha,Clara, Qucrcus,leaf liner,
density, biomass, productivity, energy,life
history, population dynamicsIntnOnUCTIoN
I-es études énergétiques sont les plus aptes à décrire le fonctionnement d'un écosystème.
I-es recherches dans ce domaine ont souvent concerné les
milieux
aquatiques; en effet, ce type d'écosystème présente I'avantage de souvent montrer deslimites
spatiales nettes. Après les travaux pionniers de Lindeman(1942), Odum (1957)etTeal
(1957), une littérature consistante asuivi
sur leflux
dénergie dans lesmilieux
aquatiques; ces travaux ont été Éalisés en partie sous la dynamique del'
"InternationalBiological
Programme". Sous l'égide de ce programme, de nombreuses estimations de productivité ont été rassemblées dans les différentes parties de laplanète; elles
concernentprincipalement les eaux
stagnantes(voir Kajak & Hillbricht- Ilkowska,
1972;Le Cren & Lowe-McConnell,
1980).Par
saplace
essentielle dans les écosystèmes aquatiques,le
zoobenthos a été intégré dans une grande partie de ces études, et les Ésultats sont synthétisés dans Kajak et al. (1980).Un
grand obstacle,qui
afreiné et freine
encore les recherches surla productivité
du zoobenthos, est I'important investissement en temps et en moyens qui doit leur être consacré.De ce
fait,les
sratégies d'échantillonnages choisies ont toujours été limitées quantitativement, et ont le plus souvent oublié ou sous-estimé certains problèmes de terrain; les résultats acquis enont
tous plus ou moins souffert.L'un
des plus grands problèmes rencontrés surle
terrainest
I'hétérogénéité spatialede la répartition
des macroinvertébrés.Il existe
de profondesdifférences de productivité de la
communautéentière ou de
taxonsisolés,
selonle
site échantillonné dans un même écosystème, tant en eau courante qu'en eau stagnante(voir
parexemple Johnson & Brinkhurst, 1971a; Dall et
a1.,1984b, 1987,1989; Lavandier &
Décamps, 1984; Smock et
al.,
1985; Iversen& Thorup,
1987;Alimov,
1988).Au
sein d'unsite
donné,il
est surprenant que I'hétérogénéité spatialeait toujours
été négligée,et
peu d'auteurs ont recherché les différences de productivité inter-substrats. La nature du substrat estpourtant un
élémentclé
connupour
sa grandeinfluence qualitative et quantitative
sur la macrofaune(voir
les revues bibliographiques deCummins,
1966;Hynes,
1970;Minshall,
1984); cette influence avait d'ailleurs déjà été soulignée très tôt par Adams (1901), Percival&
Whitehead (1929) et Krecker (1939). L'importance du substrat vis-à-vis de la productivité n'a été démontrée que récemment
par
Resh(1977)
etMartien &
Benke (1977),puis
d'autres étudesI'ont confirmée
(notamment,Zelinka,
1980; Benke et a1., 1984; Smock etal.,
1985;Huryn &
Wallace, 1987et
1988; Stanhope et a1., 1987;Fialkowski,
1989; Roeding&
Smock, 1989). Ces travaux ont toutefois presque exclusivement porté sur les eaux courantes (exceptés Stanhopeet al., op. cit., portant sur un
estuaire saumâtre,et Martien &
Benke,op. cit.,
concernant un marais), et sur des comparaisons de substrats très hétérogènes (tels que zones lentique et lotique, ou substrats minéral et organique) pour lesquelsil
était logique d'observer des différences importantes.Bien
que ce soit pour les eaux stagnantes quela
littérature aitproductivité du
zoobenthos enrelation
avec lesdifférents
subsnats.Il
manque aujourd'hui encorepour ce type
d'écosystème aquatiquela confirmation
dela
probableinfluence
du substratvis-à-vis de la productivité. D'autre part, s'il a été prouvé en rivière que
les différences deproductivité
sont importanies entre des substrats très hétérogènes, on peut se demander si ces différences sont également présentes pour des substrats similaires.Lobjectifprincipal
du présent travail est de répondre à ces questions, et donc d'évaluer en eau stagnante I'influence du subsnat sur la productivité du zoobenthos.Il
sera déterminé les différences de productivité inter-substrats mais aussi les différences intra-substrat.Benke (1984) a constaté que les études concernant la productivité de macroinvertébrés ont porté fréquemment sur des taxons isolés, mais sont encore trop rarcs pour les communautés
entières; particulièrement la productivité des prédateurs souffrirait d'un manque
de connaissances.La
présente étude a également pourobjectif
de rassembler des informations dans ce domaine.Ce travail est réalisé dans un étang forestier où les substrats sont de nature hétérogène et reflètent ainsi une situation fréquemment rencontrée dans les zones
littorales
d'écosystèmes aquatiques.Les nois
substratsqui
prédominent dans cet étang sont uneplante
aquatique émergenæ(Typla latifolia),
une plante aquatique submergée(Clnra
sp.) et des feuilles rnortes(d'origine terrestre). La densité, la
biomasseet la productivité sont
estiméespour
la corrmunauté de macroinvertébrés (et les différents taxons) de chacun de cestrois
substrats (étude inter-substrats). En parallèle, les tigesdeTypla
sont échantillonnées séparément selon leur état de sénescence (étude intra-substrat).L'étangest un milieu qui convient particulièrement bien à ce type de recherche.
Il
a en effet I'avantage de ne pas être soumis à I'influence du courant, et présente des substrats de nature différente (par exemple les macrophytes) dans des conditions similaires(cf. Minshall,
1984).De plus, par sa
flore
et sa faune ce type de biotope s'apparente àla
zonelittorale
des lacs, pennettant ainsi I'extension des résultats à cetlpe
de milieu.D'autres domaines de la limnologie ou de la zoologie bénéficieront des données collectées.
Les points suivants seront soulevés.
- Les calculs de productivité nécessitent
fidentification des cycles de vie et dynamiques des populations des
espèces étudiées;de plus, pour éublir un
schéma énergétique de la communauté des macroinvertébrés,il
est nécessairc d'identifier I'alinrentation des macroinvertébrés prédateurs en analysant leurs contenusstomacaux.
Ces informations compléæront c€ type de connaissance de base pour les animaux identifiés.- I-cs productivités obtenues pennettront (à I'aide de relations empiriques dérivées de la
littérature), I'estimation des autres paramètres du budget énergétique sur chaque
substrat:
rcspiration, ingestion et égestion.- Les fluctuations saisonnières de Ia respiration pourront être décrites pour
certaines populations d'invertébrés; ces respirations seront calculées par le biais des équations modélisant la respiration en fonction de la biomasse individuelle moyenne et de la æmffrature de I'eau (cf. Hamburger
& Dall,
1990).-
Lc suivi
temporel du substrat"feuilles
mortes" pennettra de représenter ladynamique
de décomposition dans I'eau des feuilles mortes de chêne pédonculé (Quercus
robur),
etd'établir
uncrelation
énergétique avec la production du zoobenthos associé à ces feuilles.r. PRoBIÉuaueuE cÉt{É,nALB
Le
but de ce chapitre est de présenter le cadre, d'abord alis€z large, puis pluspointu
de la présente étude. Après une brève présentation des macroinvertébrés aquatiques et des étangs, la problématique desrelations
macroinvertébrés-subsnats est abordée,ainsi que
son contexte énergétique. En conclusion de cechapire
senont exposés les objectifs et le plan d'étude.1. 1.
LES MACROTI.TVERTÉBRÉS AQUATTQUES
Ces animaux sont d'une grande importance pour les écosystèmes aquatiqucs et même
pour
les écosystèmes terrestres. Leur importance se situe sur plusieurs plans:leur
appartenance à la chaînealimentaire
dansla
biosphère,leurs relations àvec I'homme, leur
appartenance au patrimoine naturel et leur valeur bioindicarice.. CHeîlle
ALTMENTATREI-es macroinvertébnés se situent dans un chaînon interrnédiaire de la chaîne rophique.
Ils
sont très abondants, trèsdiversifiés, et
hautementproductifs
dansles
eaux douces.Lès
insectes aquatiques sont ainsi les principaux convertisseun de la production phoosynthétique des plantes en nourriture pour poissons (Hynes, 1984). L'importance des invertébrés aquatiques est donc grande pourla
gestion piscicole, cette dernière étant destinéesoit
à I'alimentation de I'espèce humaine soit à sa récréation.Nombre d'autres espèces animales plus ou moins liées à I'eau se nourrissent également de macroinvertébrés aquatiques: arachnides, batraciens,
reptiles,
oiseauxet
mamririfères. Parelemple, I'avifaune
s'alimentede nombre
d'insectes adultesterestres à larves
aquatiques (Trichoptera, Ephemeroptera, Chironomidae, Coleoptera, Odonata, ...).. RELATToNS AVEC
L'Ho}vilT,EI-es invertébrés aquatiques font I'objet d'un intérêt médical et vétérinaire très important, ceci par les nuisances causées à I'espèce hunraine.
De nombreux Diptera responsables de piqûrcs déplaisantes sont en outre vecteurs de graves ryaladies tropicales: les
Culicidae
(malaria;fièwe
jaune;filarioses;
dingue,cf. figure
-11, les Simuliidae (filarioses: onchocercose, mansonellose) et les Tabanidae (filaiioses). Lès Mollusca sont eux aussi incriminés dans de nombreux cycles parasitaires (douve, bilharziose, "puce du baigneur",...).En
Amazonie,les macroinvertébrés aquatiques constituent la grande majôrité des vecteurs des maladies transmiscsparle
milieu aquatique à lhomme(Milward
de Andrade, 1984).I-€ bétail est une autre victime des maladies ransmises par les insectes à larves aquatiques.
_
I-es régions du globe terrestre infestées par des Dipæra piqueurs sont souvent fuies par l'être humain, ce qui peut enfaîner des conséquenèes économiques négatives.I-es émergences massives d'insectes causent des nuisances an trafic routier ou
fluvial
(ex.: les Ephemeropterasur le Mississippi), et à la
santé del'être
humain chezlequel
elles peuvent provoquer des réactions allergiques et de I'asthme (ex.: les Chironomidae sur leNil).
â
\ (
i lrl)fr tit]l 'rlitÉ\ (rAl-U!
I
n.ll'|ulu n ms[[| lTû
i! . ; ", ",, 7 tr ,!i'!ri1 N ]': ]i ; t:r]t,i It lr]i; I'tI liul,,,. t]ft- ,, :,, '
Figure l. Aedes
aegypti(Diptera:
Culicidae)est un
vecteurde la
dingue dansde
nombreux pays,ici
dansle
delta de I'Orénoque(à
Tucupita)au
Venezuela.. PATRIMOINE NATUREL
Dans les eaux douces euroÉennes, 14210 espèces animales (hormis les Protozoaires) ont été dénombrées, dont 193 espèces de Poissons seulement; les macroinvertébrés représentent environ 70 Vo
du nombre
d'espèces connues(Illies, 1978).
Ces donnéesexplicitent bien la
placeimportante qu'occupent ces animaux au sein du patrimoine naturel.
-
Leur présencetans la
nature a également une dimension esthétique (ex.: les Odonata ou encore les Ephemeroptera)..
V ALEUR BIOINDICATRICE
Les
macroinvertébrés sonten
général sédentaireset
résident dansles lieux où ils
sont trouvés.Ils
indiquent de cefait
par leur présence sile milieu convient
à leur développement.Chaque espèce pôssède un spectne bien défini de conditions de vie, et cette faculté
bioindicarice
des macroinvertébrés est actuellement courarnment utilisée pour les qualifications écologiques et la description du fonctionnement des eaux douces (voir par exemple:
Wilhm,
1975; Bournaud&
Amoros, 1984;
Blandin,
1986). L'application peut être la mesure de I'impact de tout changement(pollution,
aménagement, changement climatique, .. ").r.2. LES ÉrnNCS
T.2.I. Lrs ÉrnNCS PARMI
LES AUTRES ZONESHUMIDES
Dans la terminologie scientifique, les étangs, marais et marécages sont englobés dans le tenRe plus large de "zones humides". Ce terme regroupe divers t1ryes de
milieux
humides qui peuvent être d'eàu douce, d'eau saumâtre ou d'eau salée.Il
existe unemultitude
de classifications desdifférentes
zones humides. Ci-dessous est présentée I'uned'entre elles,
donnéepar
Dugan (1990) d'après celle de Scott (1989).L'exrait
de cette classification, présenté dans le tableau 1, permet de situer les étangs parmi les autres types de milieux humides.1.
Classificatlon des zones humldes (Dugan, 1990).1.
EAU
SAtÉg
- milieu marin subtidal ou intertidal - estuaire subtidal ou intertidal - lagon
- lac salé 2.
EAU
DOUCE- eau couranæ de caractère temporate ou permanent (rivières, fleuves, chutes d'eau, plaines inondables, ...)
: *itieyJryustre
0acs et étangs pennanenrs, lacs temporaircs et leurs plaines inondables)-
milieu
palustre (marécages, marais, tourbières, ...) 3. ZONESHUMIDES
NÉET,TSÉES PARLTIOMME
- aquaculnre (étangs d'élevage de poissons ou crustacés) - agrigqlture (étangs,
canaurd'irrigations,
terres irriguées, ...) - exploitation de sel (salines, "salt pans")-
indusrie
(diverses excavations dônt les gravières, aires de Eaitement des eaux usées) - aires de stockage d'eau (réservoin hydroélecEiques, réservoirs d'irrigation ou de consommation)Iæs diverses fonctions remplies
par
les marais, marécages et étangs dont notammentleur
potentiel.de réservoir dc produCtivitâet biodiversité, leurcoifèrent
unàtrès grande importance dans la biosphère.Les fonctions
suivantessont
évoquéespar Dugan (1990): interactions avec la
nappe Plqéatique, confiôle dcs inondations, stabifisation desiives'et coirtrôle de l'érosion, rétentiori àe sédiments et de toxiques, rétention de nutriments, exportation de biomasse, protection contre les tempêtes et vents, stabilisation des microclimats, traniport, rÉcréation et touriïme..
Les productions des zones humides inclueni:
ressourcesforestières (bois,
résines, médicaments, _...), re_ssources piscicoles, ressources animales autrçs quepisciboles
(viande,foumues,
oeufs,miel,
,..), ressources en fourrage, ressources agricoles, apfrovisionnement en eau, ressotltces d'énergie (tourbe, papyrus) (Dugan, op.cit.).
Ce même auieur souligne enfin le rôle culnuel de ces écosystèmes et leùiimponanàe vis-â-vis deh biodivcnité.
Tout ces
aspectspositifs
des zones humidesont
longtempsété ignorés, et I'homme
a actuell.ementdfià
suppiimé grand nornbne de ces écosystèmeipooi les remllacer par des surfaces|grtcoles ol
des aménagements urbains.L'ampleur
de ce phénomène est considérable. Pour beaucoup.de pays, surtout ceux en voie de dévdloppement, ôn ne possè{e que peu de données;en revanche
on
connalt-pgur d'autres pays des vâleurs précises.Aux Étafs-Unis la
perte des zones humides s'élèverait à5!
Vo(Tinei,
i9S4). La Nouvèlle-7âlande aurait perdu plu-s de 907o de ses zones humides depuis la colonisation européenne. En Suisse, ladiminïtion
ôe la surface des marais atteint entre 90 Vo et 95 Vo par rappôrt au patrimoined'autrefois (Bôhlen,
1990).D'auq_e-.s-exemglgs
{9
gigantesques pertès deiùrfaces
âquatiques etpalusres iont
répertoriés dansWilliams
(1990)..
La prise-de conscience de I'ampleur de ce problème et de I'utilité des zones humides n'est que récente, etil
commencc au niveau dcsnationî
à apparaître des plans de protection et même?e restauration des zones humides. La mobilisation s'êffectue égale?nent auiiveau
international, et c'cst ainsi qg'gs! 1ée enl97lla
" Convention on wetlands of-international imporance especiallyas waterfowl habitat" qui est également connue sous le nom de "Convention dê Ramsar". -
1.2.2. tmrnsr nEs ÉrnNcs
Les raisons de porter un intérêt à ce type de plan d'eau peuvent être diverses et attribuables notamment à leur productivité piscicole, à leur capacité d'épuration des eaux, à leur appartenance à des systèmes plus larges (dynamique
fluviale),
ou encore à la biodiversité végétale et animalequ'ils
abritent.. L'étang en tant que producteur piscicole
L'exploitation piscicole en étang peut être fondamentale pour l'économie de certaines régions.
La
production peutêre
destinée à I'alimentation comme dans les pays de I'Est (ex.: Carpes en Tchécoslovaquie ou Pologne) ou dans certains pays tropicaux (ex.:lesTilapia
en Inde), ou alors à la récréation (ex.: la pêche sportive dans les Dombes en France).Ces écosystèmes aquatiques de petite tnille ont donc souvent été étudiés pour leur productivité piscicole. Une synthèse bibliographique a été réalisée récemment pru Bergeron (1988); d'autres références bibliographiques peuvent être trouvées dans Bachasson (1991).
Parmi les études existantes, plusieurs ont traité de la biomasse des macroinvertébrés puisque
ceux-ci constituent
une des basesde la diète
des poissons(voir par ex.
Seda, 1985,et
sasynthèse
bibliographique).
Concernant laproductivité
du zoobenthos des "étangs à poissons", des données peuvent être trouvées par exemple dansWinberg
(1971b) etWolny &
Grygierek(re72).
. L'étang en tant que système d'épuration des eaux
uséesL'épuration
des eaux uséespar
des systèmes d'étangs semblebien fonctionner pour
ledomaine bactériologique en éliminant les germes pathogènes. Cette faculté les
rend par:ticulièrementutiles
dansle tiers
monde,où
I'eau peut êtreréutilisée pour I'agriculture
ou I'aquaculture(WHO,
1987).De plus,
ces systèmes assez simples, construits à peu defrais
et nécessitant peu d'entretien, sont peu onéreux dans des pays où de vastes étendues de terres sont disponibles à desprix
peu élevés(WHO,
1987).Ce type d'étang existe également dans les pays industrialisés, et une abondante littérature y a été consacrée.
. L'étang en tant qu'élément de la dynamique d'un fleuve
Les bras morts fluviaux et les autres plans d'eau créés par la dynamique latérale (inondations, changements de
lits)
des fleuves constituent un type d'étang revêtant une grande importance pour le systèmefluvial.
De nombreuses études ont ainsi eu pour but la compréhension de la dynamique latérale des
fleuves, et
égalementI'influence
des âménagements humains surcelle-ci (voir par
exempleAmoros et al. (1986,
1987),Bravard et al. (1986), et Joo & Ward (1990) et leur
synthèse bibliographique).. L'étang en tant que réservoir de biodiversité
Les étangs (et marais, marécages, tourbières) contiennent une grande biodiversité, dont une partie est unique à ce type de biotope.
Au
niveau international, la prise de conscience de la nécessité de protéger les zones humides aoriginellementété mue par I'intérêt ornithologique de ces
milieux.
La création de la "Conventionrelative aux
zones humides d'importance internationale particulièrement cornme habitats desoiseaux d'eau"
(également appelée"Convention de Ramsar") est un premier
pasvers
une protection de ces biotopes au niveau international.Au
niveau suisse, les inventaires et listes rouges des Oiseaux (Zbinden, 1989), des Poissons(Kirchhofer
etal.,
1990), des Batraciens (Grossenbacher, 1988), des Mollusca (en préparation), des Odonata(Maibach & Meier,
1987), desTrichoptera (Siegenthaler-Moreillon,
1991), des Coleoptera (en préparation)et
des Heteroptera aquatiques (en préparation), mettent tous enévidence avec
uneplus ou moins
grandeintensité le
statutfortement
menacéde la
faunedisparus), des Mollusca aquatiques (en majorité sur la liste rouge) et des Odonata (60 Vo sur la liste rouge et 6 Vo de disparus) sont en particulier le reflet de la raréfaction des étangs, marécages et tourbières de Suisse.
. Lrétang en tant que laboratoire de recherche scientifique
Si la recherche scientifique accomplie sur les étangs a essentiellement poursuivi les buts cités ci-dessus, d'autres
mvaux
se sont attachés à l'étude de son fonctionnement fondamental ou à des phénomènes précis.Dussart (1966) relatait déjà:
"Les étangs représentent en limnologie un stade intermediaire entre I'expérience de laboratoire
qui
nefait
et neveut faire intervenir
que quelques facteurs essentiels etle lac
dontla
lenteurrelative d'évolution ne perrnet pas toujours d'avoir le recul
nécessairepour une
bonne interprétation des phénomènes.Il
est évident qu'une meilleure connaissance de cemilieu
très particulier etartificiel ouwira
des horizons nouveaux au chercheur soucieux dc comprendre la complexité du monde aquatique."Iæs étangs représentent un milieu idéal pour certains types de recherches. C'est ainsi que des étangs expérimentaux sont courarnment utilisés pour étudier les effets de diverses perturbations
(voir la
synthèsebibliographique
deBuikema & Voshell,
1.992). Ces auteurs définissent les étangs expérimentaux comme des mésocosmes, que Odum (1984) situe "enEe des microcosmes de laboratoire et le large, complexe,wai
macrocosme mondial".Ce sont des écosystèmes encore peu étudiés sur le plan du fonctionnement fondamental, où
il
reste encore beaucoup de connaissances à apporter. I-es principaux ouwages traitant en partie des étangs sont ceux de Macan (1974> et de
Williams
(1987).1.3.
LES RELATTONS SUBSTRATS . MACROINVERTÉBRÉS
1
.3.I . DÉFINTTIoN DU
SUBSTRATDans ce
travail,
le terme desubstrat
désigne lemilieu
sur lequel le zoobenthos se déplace, se repose,trouve un abri,
cherche dela nourriture
(selonla définition
donnéepar Minshall, l9q4),
et se reproduit.Un caillou,
lelimon,
un macrophyte, unefeuille
morte, un fragment de bois sont différents exemples de types de substrats organiques ou inorganiques.I-e terme de substrat est en général considéré au sens large, et désigne le type de substrat (ex.:
un caillou), mais
il
peut également être considéré dans un sens plusreitreint,
ei désigne alors une micropartie du substrat (ex.: la partie de la face inférieure du èaillouqui
est intimement liée au sédiment).Différents
substratsd'un même biotope peuvent résulter de conditions (abiotiques
ou biotiques) différentes. Par exemple, le courant d'unerivière
peut déterminer des zones de sable d.ansla pafiie lotique
et des zones delimon
dans la partie lentique. Ce peut également être lasituation
inverse,où
c'estla
naturedu
substratqui
entraîne desconditions différentes.
Par exemple, dans un herbier de macrophytes de rivière on trouvera beaucoup de zones protégées du courant, ce qui ne sera pas le cas pour un substrat nu cornme un rocher plat.Un substrat est donc souvent accompagné de conditions abiotiquei ou biotiques qui
lui
sont proprgs,et il
est alors remplacé dansla littérature par le
termeplus large et
plus-appropriéd'habitat,
ou encore demicrohabitat
dansle
cas d\rne partie de-substrat.Le
ærmedÏrabitat
correspond au lieu oùvit
I'espèce et à son environnement immédiat, à la fois abiotique et biotique (Ramade,l98a);
I'habitat correspond donc au substrat E! à son environnement immédiat. Dans le cadre des étudessur les relations entre le
substrat(et
sesconditions
environnantes)et
les macroinvertébrés, le terme d'habitat a par exemple été utilisé dans les études réalisées par Benkçet al. (1984), ou Smock et al. (1985), ou
encoreSmock & Roeding (1986). Le terme
demicrohabitat est appliqué par
exemple dansles travaux de Bournaud & Cogerino
(1986),Osborne
& Herricks
(1987),Morin &
Peters (1988), Rutt et al. (1989), Rader&
V/ard (1990).Selon les travaux, la
limiæ
entre ces tennes n'est toutefois pas toujours nette etil
s'en suit parfois une certaine confusion.Dans ce
travail,
seul le tenne de substrat sera utilisé. Toutefois,il
est clair que les substrats peuvent disposer de conditions (biotiques ou abiotiques) qui leur sont propres.1.3.2. PouReuol coNNAÎTRE IÆs RELAToNS suBsrRATs- MACROII.IVENTÉBRÉS
?Les macroinvertébrés
vivant
pour la plupart enétroit
rapport avecle
substrat, ces relations substrats-macroinvertébrésrevêient une
importance fondamentalepour la
connaissance du fonctionnement des écosystèmes aquatiques.Cette dernière est indispensable si I'on veut
faire
face aux nombreux problèmes actuels degestion de
cesmilieux. Lès informations sur les relations
substrats-macroinvertébrés sont notamment primordiales face au choix d'une snatégie d'échantillonnage pour la gestion du milieu aquatique (inventaires de biodiversité, indices biotiques, études d'impact, gestion piscicole, ...).1.3.3. COXNNISSANCES ACTUELLES
D'un point de vue historique, le domaine de recherche des relations
"substrats- macroinvertébrés" fut abordé déjà en 1901 par Adams, et les premières études de large envergure furent conduites par Percival et Whitehead (1929) pour les eaux coufimtes et par Krecker (1939) pour les eaux stagnantes.Actuellement, en
limnologie,
les relations des macroinvertébrés avecle
substrat sur et danslequel ils vivent
constituentun
champ de recherche trèsimportant,
et ellesont fait
gesv!qg!
dernières années
I'objet
d'investigations très importantes. Les recherchesont
enmajorité
été conduites en rivière, mais beaucoup de connaissances acquises en eau courante s'appliquent aussi en eau stagnante. Des revues bibliographiques ont été effectuées par Cummins (1966), Hynes(1970)
etMinshall
(1984). Celles-ciont
permis declarifier
et de commencer à mieux cerner certaines relations fondamentales (cf.Minshall,
1984):- I'abondance totale des animaux varie avec les différents types de substrat,les substrats avec végétaux supportent notâmment une densité animale plus importante que les substrats minéraux, et pour ces derniers la granulomérie joue un rôle déterminant;
- la plupart des taxons
monrent
des préférences pour des types de subsuat particuliers.Toutefois, il
reste encore beaucoup de domaines àexplorer
et d'études à réaliser sur ces relations complexes entre les insectes et le substrat (Minshall, op. cit.).C'est le
milieu
lotiquequi
a retenu jusqu'à présent le plus souvent I'attention de la part des limnologues, etMinshall (op.cit.)
attribue ce fait aux causes suivantes:- à la facilité relativement plus grande à obtenir des échantillons dans ce type d'environnement accessible à pied,
-
àla
nature plus hétérogène des substrats et dela
faunelotique
(donc plus intéressants à étudier).C'est sur le plan de I'abondance des macroinvertébrés, de leur biomasse, de leur productivité et de
leur
budget énergétique que I'influence dusubstrat
apu
être démontrée. Les paramètres responsables de cette influence sur les macroinvertébrés proviennent d'une part logiquement descaractéristiques du substrat lui-même, mais d'autre part aussi des conditions de
son environnemént qui définissent I'habitat. Les études à la base des connaissances actuelles ont été conduites surlacommunauté
entière des macroinvertébrés, mais aussi sur desindividualités
taxonomiques.1.3.3.1. Influence du substrat sur les macroinvertébrés (abondance, biomasse, productivité, budget énergétique)
Pour étudier les différents aspects des relations substrats-macroinvertébnés, les comparaisons des