en ce qui concerne I'aspect énergétique.
T.4.LEFLUX D'ÉNEncrE DANS Lgs ÉcosysrÈugs AeUATIeUES
I.4.L.
COT.waTSSANcE,SAcTUEIIES
1.4.1.1. Les budgets énergétiques des écosystèmes aquatiques
La connaissance des voies de transformation de l'énergie solaire dans un écosystème et leur
quantification
représententI'information la plus importante dans le fonctionnement
d'un écosystème. Malheureusement, de telles connaissances demandent un investissement très élevé autant en lemps qubn moyens (financiers et autres).C'est ainsi que les approches énergétiques en
limnologie ont
souffert deI'important
coût qu'elles représentaient. De cefait il
n'existe relativement que peu d'études dans ce domaine. Læs études concernantles
écosystèmes entiersont principalement été conduites
dansles
pays développés de I'hémisphère Nord possédant les moyens à investir dans de ælles recherches.I-es travaux
pionniers
deLindeman
(1942) en eaux stagnantes, deOdum (1957) et
Teal (1957) stu les eaux courantes, et de Teal (1962) sur un marais saumâtre ont ouvert les recherchessur la quantification
desdifférents niveaux de transformation de l'énergie solaire
dans les écosystèmes aquatiques. Par la suite, de nombreux budgets énergétiques plus ou moins complets d'autres écosystèmes aquatiques ont été établis. I-es étudesqui
ont inclus les macroinvertébrés ont été réalisées par exemple pourla
baie de Quinte etle
lacOntario
(Johnson& Brinkhurst,
1971b), pour un ruisseau américain du New Hampshire "Bear
Brook"
(Fisher& Likens,
1973), pour la rivière pyrénéenne I'Esuragne (Lavandier,1979; Lavandier&
Décamps, 1983; 1984), le lac pyrénéen dePort-Bielh
(Capblancq& Laville,
1983), le lac danois Esrom (J6nasson, L972;Jdnasson
et al.,
1990a), les lacs islandaisMyvatn et Thingvallavatn
(Jdnasson,1979,
1992;Lindegaard,l992b;
Jdnasson& al.,
1990b),le
lac finlandaisPiiâjiiryi
(Sanrala et a1.,1981),2
lacs de I'exUnion
Soviétique(Alimov,
p.297 dansKajak
etal.,
1980), leMirror
Lake du New Hampshire (Strayer& Likens,
1986).Dans I'hémisphère Sud, c'est par des moyens investis par des organismes de I'hémisphère Nord (par exemple I'ORSTOM ou encore le "Max Plank
Institut"),
qu'ont pu se réaliser les rares travaux existant, certains rentrant dans le cadre del'
"InternationalBiological
Program" et étant cités dans Kajak& Hillbricht-Ilkowska
(L972) ou Kajak et al.(1980).Iæ
continent africain (par ex. Royal Society,African
FreshwaterBiological
Team, 19721' Lévêque et al., 1972; Lévêque&
Quensière, 1983)
et le
bassinde I'Amazone (par ex. Fittkau et al.,
1975;Junk, 1973)
ont notamment fait partie de ces études en zones tropicales.En marge à ces travaux de grande envergure concernant des écosystèmes entiers,
il
s'est en revanche effectué nettementplus
d'études ponctuelles sur des organismes isolés, étudesqui
demandentun investissement nettement plus limité. De nombreux budgets
énergétiquesindividuels
ont été ainsi établis (par exemple, Hargrave,l97l;
Lévêque, 1973;Nilsson,
1974;Hornbach
& V/issing,
1984; Lindegaard etal.,
1990; Hamburger etal.,
1990;Oertli & Dall
, àparaître; et littérature citée par
Mc Neill &
Lawton, 1970 ou Cummins&
Wuycheck, 1971).1.4.L.2. Les relations énergétiques empiriques
Les nombreux travaux énergétiques effectués sur des taxons donnés tant en
milieu
aquatique queterestre ont
permis parla
suite des synthèses pertinentes aboutissant à laproposition
de relations empiriques.Humphreys (1979) proposait une relation empirique entre la production et la respiration des animaux. Cette
relation
est spécifique au type derégime alimentaire
(herbivore,détritivore,
carnivore) et aux groupes d'animaux suivants: insectivores, petites communautés
demammifères, oiseaux,
autresmammifères,
poissonset
insectessociaux, invertébrés
non-insectes, insectes non-sociaux(cf.
tableau8).
D'autresrelations
empiriquesont
été établies concernant I'assimilation (voir par ex. dans Benke&
Wallace 1980, ou Strayer& Likens
1986).Ces travaux pennettent actuellement pour les recherches énergétiques de passer à un nouveau mode de
travaif
beaucoupmoins
onéreux.Celui-ci
consisteà utiliser
dans des applications concrètes lesrelations eripiriques
mises en évidencepar
les travaux de synthèse. Strayer&
Likens
(1936) ont ainsi utilisé ôe moyen pour I'estimatiôn du budget énerg{tiqge du zoobenthos duMirôrLake.
Cette voie estégalerientiuivie
dans lesmvaux
de Benke&
Wallace_(_1980), de Smock&
Roeding (1986), de Roeding&
Smock (1989) et de Lugthart&
Wallase (1992).C'est égalemeht cette approche qui sera suivie dans le présent travail.
Une critique existe touiéfois parrapport à l'utilisation de telles rclations: les valeurs obtenues sont
fictives èt
su3ettes à des déviations par rapport àla
situation réelle. Ondoit
donc en être conscient à la lecture d'estimations obtenuès par le biais des relations empiriques.| .4.2.
Cor.rNars sANcEs MANQUANTES
Une lacune importante subsiste toutefois dans les connaissances sur les
flux
d'énergie.{esécosystèmes aquatiques: c'est I'approche énergétique à l'échelle du substrat. De
telles connaissancesfônt
encore défaut, ef notamment en ce(ui
concerne les macroinvertébrés. Elles seraient pourtant utiles afin dcvérifier
la précision des données collectées pour des écosystèmes globaux. Eneffet,
si pour ceftains écosyitèmesle
substrat est relativement homogère, comme dans la zone profonde des lacs,il
en va en revanche tout àfait
autrement dans la,znne littorale des lacs, dans les étangs, les marécages, et certaines eaux courantes où I'on rencontre souvent toute une mosarque de s=ubstrats. Comme présenté dans lapartie
1.3.3.1.,il
existe entre les substrats de profond-es différences dansla
composition qualitative etquantitativ_e de l-a communauté des maôroinvertébrés; ces différences se répercutent tout naturellement sur le budget énergétique, et I'on peut s'attendre là aussi à d'importantes différences. Ceci peut également être le cas pour.un subsbat donné qui peut rnontrer des variations énergétiques "intrasubstrat"; mais pour ce-domaine aussi, les connaissânces font encore défaut sur le plan énergétique.Il
serait donc primordial avanlde faire
des comparaisonsentre
systèmes entiêrs,dc pôuvôir effectuer
des comparaisons àI'intérieur
d'un écosystème ou même d'un substrat.1.5. OBJECTIFS ET PLAN D'ETUDE
Dans la partie ci-dessus, nous avons souligné des lacunes importantes dans les recherches sur les relations substrats-macroinvertébrés, ainsi que sur les études énergétiqucs des
milieux
aquatiques. Ces lacunes montrent en
fait
unefaible
connaissance de I'aspect énergétique des relations substats-macroinvertébÉs.l,a
synthèse des connaissances dans le domaine de la productivité des substrats (cf. p. 22 à24) montre qu'il serait opportun de réaliser une étudé en eau stagnante portant sur la
comparaison de la productivité de lacommunauté entière
des macroinvertébrés sur plusieurssubstrats semblables (par ex. différentes
espècesde
macrophytes). L'écosystèmeétang conviendrait bien à un tel type
d'étude,puisque Minshall (1984) relève que dans un
tel écosystème, différentes espèces de macrophytes peuvent se développer et créer une variété de substrats dans des conditions homogènes.Lobjectif
du présent travail est d'apporter plus d'informations dans ce domaine.Comme déjà signalé dans I'introduction, cette étude se propose donc de déterminer pour la communauté de macroinvertébrés, les différences dans le
flux
énergétique pouvant exister au sein d'un même biotope,afin
d'évaluer sicelui-ci
est avanttout
spécifique au substrat avantd'êre
spécifique au biotope. De plus ce travail tentera de déterminer les variations pouvant survenir au sein d'un même substrat.
I-e biotope choisi est un étang forestier de la région de Genève, et les substrats choisis sont geux
qui y
dominent:Typlu latifulia
(plante émergente),Chara
sp. (plante submergée) et les feuilles mortes (originaires de la végétation ligneuse riveraine,Qucrcwlobur).
Les productivités seront calculées par des méthodes appropriées, et les budgets énergétiques des communautés de macroinvertébrés seront estimés pour ces trois substrats par le biais derelations empiriques. De même, le budget énergétique sera déterminé au sein du substrat "Typha" enfonction
de son état de sénescence.En marge au but principal fixé, cette étude amènera des informations sur d'autres plans:
- dynamique temporelle de l'état des substrats étudiés (décomposition des
feuilles
mortes de Qucrcus robur),- productivité, respiration, alimentation, cycle de vie et dynamique des populations, pour les principaux macroinvertébrés,
- physico-chimie de I'eau des étangs (to de I'eau, pH, niveau de I'eau, ...).
2. LEs suBsrRATS ET LE sITE ÉrunrÉs, MATÉnrBl Br
uÉrHoDES
2.1. LES sUBSTRATS ÉrrnÉs
Le
nombre de substrats,limité
par letravail
importantqu'implique
une étude quantitative, s'est porté à trois:- une plante aquatique palustre:
TWlnlaifoliaL.(figure
2a);- une plante aquatique submergée:
Clnra
sp.(figure 2b);- un sùbsrat
dbrigine
allochtone: les feuillès mortes (provenant de Quercusrobur)
(figure 2c).Les
substrats ont étéchoisis
en raison de leur importance écologique, et en raison de leur grande fréquence dans les écosystèmes aquatiques.(a)
(b)
(c) 5cm
5cm
5cm
Figure 2. Les trois substrats choisis : Typha tatîfolia
(a), Chara sp. (b; dessin
d'après Lachavanne&
Wattenhofer, 1975),
feuillesde
Quercusrobur
(c)-:ld_ii,:t^1t:s. Ellepeut
être exprimég qar le conteriud;;oï.
(un bon index de protéineO, r.S 7,).ryf:,_"t 49llr
le.genre.Chara,
1.4 V-opour le
genre Typ,hoet
1.8 Vopoir les feuilles
de Quercus conditionnées,(colonisées par-lesmiclooiganismêi; (Newman, f99i). Cer ruUrt ui,
présentent donc des qualités nutritiorinelles
voisiner,"-uiïuiréifuiUf",
si'comparees aux autresylrypphytes
1991). ouau(
autres feuilles dont les valeurs-oy"nnès
se situentenre 2il
et 3N;;ma;,
2,I.I. Typne LATIFoLIA L.
,. ,_9:1!t.plante
palustre est pionnière{es milieux
aquatiques. Dansle
monde, cette plante hydrophyte vasculaire est I'une,desplus largement repanaués(Sculthorpl, rôOij'riË"ff;à;
très grandes surfaces dans nombre d'e
zoneihumides.bnla
trourre auto^ur desÉr; d;;i;gr,
des marais, et des eaux à faible counmt.