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Douleur et Analgésie : Article pp.93-94 du Vol.14 n°2 (2001)

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La prise en charge de la douleur a mis en evidence de nombreux besoins et partant, des necessites en termes de budgets et de personnes auxquelles il est difficile de repondre dans I'immediatete, quels que soient les efforts consentis par les politiques.

L'accompagnement du patient douloureux, la douleur en fin de vie, le soutien psychologique aux equipes confrontees ~ la difficulte des patients douloureux chroniques font I'objet d'etudes et de propositions pour evaluer et repondre ~ la realite de terrain. {< La douleur >> est, a ete un theme qui a eu le vent en poupe; la psychologie de la douleur a encore beaucoup de chemin ~ parcourir, mais elle suscite un interet rarement dementi et la pluridisciplinarite a permis les echanges entre psy et non-psy, au plus grand benefice des malades. Un bemol neanmoins: dans le domaine de la douleur comme dans bien d'autres specialites medicales, la psychologie, ou plutSt, la {{ pratique >> de la psychologie suscite un engouement qui peut laisser perplexe, voire inquiet,

{{Alors, comme s vous 6tes psy? Et sinon .... vous faites quoi comme metier???>> La plaisanterie est connue. Elle illustre tant I'ignorance au sujet du metier <~ psy >>

que cette impression communement admise, via la presse ou d'autres media que la psychologie, c'est un peu I'affaire de tout le monde et que I'on peut {{faire preuve de psychologie >>, voire etre, sans le savoir ou en le sachant, {{ bon psychologue >~, un peu comme M. Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir et decouvre ses {~capacites >>?

C'est-~-dire, sans I'apprentissage du fonctionnement psychique, qu'il soit normal ou patho- Iogique et des traitements repondant ~ la pathologie ou ~ la souffrance du sujet (3 ans d'etudes universitaires specialisees apres medecine en psychiatrie, 5 ans en psychologie).

Traitement ne signifie pas prise en charge exclusivement pharmacologique et les psychotherapies tiennent une place preponderante dans le soulagement de la douleur, des souffrances psychologiques et des troubles psychiatriques. Malheureusement, tout comme {< psychologique >>, << psychotherapeutique >> est employe ~ toutes les sauces. II est certain que toute approche, soignante, benevole, amicale ou familiale, peut avoir un effet psychotherapeutique sur un patient. Cela ne fait pas de celui qui a apporte une aide un psychotherapeute. En fait, tout soin, comme tout non-soin, peut 6tre psychotherapeutique et il arrive souvent que celui qui le dispense n'en soit pas forcement conscient.

En revanche, pratiquer la psychotherapie suppose de s'r orient~, au contact de I'etude des patients malades au plan psychologique ou psychiatrique, des troubles dont ils souffrent, mais aussi de leurs ressources, vers des techniques de traitement psycho- Iogique qui correspondent aux referents theoriques, aux competences personnelles, aux choix theoriques qui se forgent au long d'un cursus universitaire et parallelement d'un travail personnel. La specialisation vers une de ces orientations (psychocorporetle, systemique, psychanalytique, cognitivo-comportementale, pour n'en citer que quelques unes) ne peut se faire qu'a I'issue de I'assimilation et de I'integration d'un corpus theorique consistant et specialis&

II semble qu'actuellement, dans le domaine de la douleur, (et pas uniquement dans ce dernier), il y ait des volontaires pour la pratique de la psychotherapie, mais seulement adeptes de la pratique d'une psychotherapie, sans le corpus theorique de base:

avec cette conviction, pour certains, qu'apprendre une technique psychotherapeutique, fond, serieusement, voire pendant des annees (alors pourquoi ne pas opter pour le cursus universitaire qui, lui, donne le droit d'exercer?) etait suffisant et donnait une competence dans le domaine de la psychopathologie ou de la psychiatrie. Comme si I'apprentissage d'un Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur archives-dea.revuesonline.com 93

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outil pouvait dispenser de la reference ~ un savoir theorique: un peu comme si avoir appris pratiquer I'hypnose etait garant d'une competence d'evaluation ou de diagnostic psycho- pathologique ou psychiatrique (cas exemplaire que celui de I'hypnose qui, en France, est au plan legal, strictement reserv6e & la pratique des medecins et des psychologues...).

Ou alors, il parait que I'on peut choisir de pratiquer la psychotherapie que I'on a apprise, (mais, toujours serieusement et Iongtemps, bien sQr), sous couvert d'un psychiatre ou d'un psychologue qui vous supervise... Dans ces conditions, a qui la responsabilite apres accident, derapage voire meme d6compensation ou suicide ~ la suite d'une intervention dite psychotherapeutique, d'une animation d'un groupe de parole par un non-professionnel, qualifi6 << psychotherapeute >>? Au superviseur ? Au chef de service qui cautionne ?

Tout un chacun peut se faire fort d'apprendre, exclusivement, un mois durant, avec serieux et assiduite ~ poser des perfusions et il y a toutes les chances pour que le candidat ben6vole a la << pose de perfs >> s'acquitte avec brio de sa t~che, sous couvert d'une infirmiere referente et du chef de service. Quel sens cela peut-il avoir au plan deonto- Iogique? cela fait-il du poseur de perfusions un infirmier? ~ qui la responsabilite en cas de probleme ? Dans la meme ligne d'idees, quel(s)int6r~t(s) pour les institutions hospital/eres recruter des personnels moins diplSmes et sans formations universitaires initiale et specialisee ?

Bien entendu, le {< somaticien >> se dolt d'etre a I'ecoute: la prise en charge du douloureux chronique suppose ouverture au vecu subjectif du patient, a son expression emotionnelle, empathie, disponibilite ~ ce qui n'est pas que de I'ordre du somatique. C'est cette amplitude de I'ecoute qui fait toute I'humanite du soignant. En revanche, les aspects psychopathologiques et psychiatriques, tant au plan de I'evaluation, que du diagnostic et des therapeutiques relevent de competences professionnelles specialisees. II y a actuel- lement une espece de tendance, sous couvert de pluridisciplinarite, ~ diffuser I'idee que la prise en charge du douloureux chronique pourrait r le fait d'un omnipraticien, d'un

<< therapeute orchestre >>, sp6cialiste du soma et de la psyche. Quelle absurdite ! la globalite se situe du c6te du patient douloureux, c'est-a-dire du c6te du sujet, et non du therapeute, qui est tout, sauf <{ tout-puissant ~> et c'est sans doute beaucoup mieux ainsi... Le debat, fran?ais et europeen, est actuel et d6terminera de fa?on durable I'avenir des pratiques de psychotherapie. II y a sans doute bien des divergences de vues et de politiques sur la question; esperons que les patients, dej& bien desorientes par toutes les << especes >> de psy, s'y reconnaftront...

Marie-Claude Defontaine-Catteau Psychologue Clinicienne-Psychanalyste

Centre d'Evaluation et de Traitement de la Douleur, HSpital Roger Salengro - CHRU,

F-59037 Lille Cedex

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