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Dépôt Institutionnel de l’Université libre de Bruxelles / Université libre de Bruxelles Institutional Repository

Thèse de doctorat/ PhD Thesis Citation APA:

Abdelkhaled, A. (1990). Les problèmes de l'organisation de l'espace en Algérie : Une analyse rétrospective et actuelle avec un essai de régionalisation à partir d'un traitement graphique et mathématique de l'information (Unpublished doctoral dissertation). Université libre de Bruxelles, Faculté des sciences, Bruxelles.

Disponible à / Available at permalink : https://dipot.ulb.ac.be/dspace/bitstream/2013/213120/3/2eebe5ba-7f13-4f90-b76e-900cfbde760e.txt

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UNIVERSITE LIBRE DE BRUXELLES FACULTE DES SCIENCES

Laboratoire de géographie humaine -

LES PROBLEMES DE L'ORGANISATION DE L'ESPACE EN ALGERIE :

Une analyse rétrospective et actuelle avec essai de régionalisation à partir d'un traitement graphique

et mathématique de l'information

Thèse déposée en vue de l'obtention du titre de docteur en sciences géographiques Directeur de thèse ; Professeur H. NICOLAÎ

Abdeikrim ABDELKHALED

Univers te Libre de Bruxelles

003130S33

Année Académique 1989-1990

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FACULTE DES SCIENCES

Laboratoire de géographie humaine

LES PROBLEMES DE L'ORGANISATION DE L'ESPACE EN ALGERIE :

Une analyse rétrospective et actuelle avec essai de régionalisation à partir d'un traitement graphique

et mathématique de l'information

Thèse déposée en vue de l'obtention du titre de docteur en sciences géographiques Directeur de thèse : Professeur H. NICOLAÏ

Abdelkrim ABDELKHALED

Année Académique 1989-1990

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A la mémoire de mon Père et à ma Mère.

En modeste reconnaissance de tous les sacrifices consentis.

A mes frères et soeurs,

à toute ma famille.

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nombreux qui ont contribué à faciliter l’exécution de ce travail. Je citerai en particulier mon promoteur Mr le professeur Henri NICOLAI, Mr le professeur Jacques BERTIN, directeur du iaboratoire de graphique des Hautes Etudes à Paris et son coliaborateur Mr Serge BONIN, ainsi que Mrs les professeurs Jean ANNAERTS, Christian VANDERMOTTEN et Jean-Pierre GRIMEAU qui ont bien voulu lire le texte et apporter leurs critiques constructives.

Je voudrais aussi remercier mes amis pour leur

soutien. Je pense plus particulièrement à Mr Pierre DUPONT

du C.A.D.E.P.S. qui m’a aidé dans la mise en oeuvre des

méthodes muitivariées, ainsi qu’à Mr Samir ARBACHE pour

le réconfort qu’il m’a témoigné.

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1

INTRODUCTION.

De out temps, les sociétés ont cherché à gérer et organiser leurs espaces suivant leurs besoins et les facteurs tant naturels que sociaux. Ainsi, l’interaction entre l’organisation spatiale et les structures du système économique devient-elle évidente et admise par toutes les disciplines traitant des politiques d’aménagement du territoire, qu’il s’agisse des économies libérales, des économies planifiées ou en voie de développement. Les relations entre systèmes économiques et spatiaux dépendent de la nature des stmctures des formations sociales et des modes de production contemporains ou hérités des phases d’évolution antérieure. A ce sujet, Michel ROCHEFORTnote que, "dés qu’il y a relation entre espace et société, les formes d’organisation de l’espace qui en résultent acquièrent une capacité de permanence qui entraîne leur survivance après le changement de mode de production, et le présentent comme une donnée que le nouveau mode de production doit réorganiser, tout en tenant compte des structures acquises dans la phase antérieure."

Tout mode de production crée son type d’aménagement spatial et ses inégalités socio-territoriales en manipulant les politiques de croissance et d’expansion économique. Suivant les sociétés, on l’adapte aux éxigences du capital ou bien on l’utilise comme facteur de régulation et d’équilibre social et d’homogénéisation des régions. Compte tenu de l’enjeu idéologique dont il est l’objet, tantôt des partis politiques tantôt des forces sociales qui se disputent le contrôle de l’espace, on peut dire qu’il n’existe pas de politique d’aménagement idéale.

Pratiquement, dans tous les états, la nécessité d’une organisation cohérente se fait sentir. La distribution équitable des ressources et des services au niveau régional est l’activité la plus urgente à accomplir.

Cette politique spatiale comme on s’en doute ne peut se faire sans accroc dans la mesure où des situations antagonistes peuvent survenir entre les différents échelons de la hiérarchie administrative. Dans les états centralisés, certaines collectivités locales puissantes sont tentées de poursuivre sur la base des attributions qui leur sont imparties, des politiques propres et indépendantes de leur gouvernement. Lorsque les actions entreprises par des autorités dissemblables ne se fondent pas sur une politique commune il peut surgir des problèmes économiques sérieux où l’absence d’homogénéité et de coopération risque de conduire à un gaspillage des ressources. C’est ce qui arrivera chaque fois que des autorités distinctes partent d’hypothèses différentes quant aux besoins et aux perspectives d’aménagement des régions. Ceci se produira par exemple quand les responsables du développement industriel et ceux qui s’intéressent au problème de Teau établissent des prévisions contradictoires. On notera aussi un gaspillage si on construit des routes pour un trafic qui n ’existera jamais. Il en est de même si des terrains sont destinés à la construction d’unités industrielles ou de logements dans des endroits où les activités et les personnes censées les utiliser font défaut. Pour qu’il soit fructueux, le développement régfonal éxige un certain deff-é de coordination entre les autorités concernées ce qui permettra une harmonisation des interventions.

Il faut absolument garder à l’esprit l’idée que les politiques de développements et d’organisation de

l’espace sont artificielles par leur caractère idéologique et administratif d’une part, et fragiles d’autre part, dans

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la mesure où les structures étatiques des pays en voie de développement sont encore trop faibles pour pouvoir inscrire dans leurs sols de nouvelles modifications majeures induites par leurs systèmes économiques.

En Algérie, la notion d’aménagement spatial a été longtemps négligée où marginalisée. Elle a fait une apparition timide dans le cadre du plan de Constantine (1959-1963) et dans les perspectives de développement à long terme. De (1962 à 1966), l’économie nationale s’est développée dans des structures empiriques et fragiles, sans planification ni schéma d’organisation spatiale. Ce n’est qu’avec les perspectives décennales (1967-1977) comme nous le verrons plus loin, que les bases d’une planification nationale furent jetées, mais la notion d’espace et de région n’était pas encore explicitée. Des progrès ont été réalisés lors de l’élaboration du plan quinquennal (1980-1984) dans lequel on peut trouver une approche plus synthétique où le facteur spatial est mieux perçu. D’autre part, sur le plan institutionnel, on est passé d’un secrétariat d’état au plan à un ministère de la planification et de l’aménagement du territoire. Le modèle Algérien de développement repose sur les options fondamentales du système socialiste. La primauté est donnée aux formes de l’industrie industrialisante, l’agriculture apparaissant comme relativement sacrifiée. La révolution agraire a pour but de relancer ce secteur par une restructuration massive des unités de productions agricoles. A l'indépendance l’Algérie présentait un espace rural sous-structuré, à la fois sous urbanisé et fragmenté. Avec le départ massif des Européens, l’agriculture algérienne s’est trouvée complètement démunie de techniciens et c’est un miracle si la production n’a pas enregistré une baisse importante lorsqu’on sait que la population rurale était analphabète à 90%. Dans la période qui a suivi l’indépendance, les travailleurs des campagnes, surtout dans le secteur moderne ont fait preuve d’un sens aigu des responsabilités et d’initiative. C’est essentiellement à eux que revient le mérite de ce relatif succès. Les problèmes aujourd’hui se posent autrement car il ne s’agit plus uniquement d’une opération de sauvetage très limitée dans le temps, mais d’une politique de développement à long terme tendant à transformer radicalement le monde mral qui doit pouvoir disposer d’un plus grand nombre de techniciens dans les différentes spécialités.

L’Algérie a hérité de la période coloniale un espace sélectif en partie animé par quelques pôles urbains principalement localisés sur la côte. Pas de régions économiques mais quelques zones de développement agricoles et un début d’industrialisation. L’hétérogénéité des formes de développement dans la société coloniale explique la localisation de la population. La guerre de libération et la répression ont entraînés des migrations d’une ampleur considérable dont les caractéristiques principales sont: les regroupement de populations montagnardes et nomades et un afflux sans précèdent de la population algérienne vers les villes.

C’est donc dans un contexte de poussée démographique et de stagnation économique que se pose le problème

de l’analyse de l’organisation de l’espace algérien.Bien entendu, cette organisation porte encore la marque de

l’histoire ainsi que l’empreinte du milieu naturel dans lequel elle s’est progressivement mise en place. A partir

d’une approche géographique globale, un des objectifs de l’analyse est d’établir une typologe wilayale

(départementale) et un nouveau découpage de l’Algérie qui soit l’expression du modelage spatial apporté par le

système socialiste et le poids de l’héritage légié par une longue domination coloniale. Trois questions

fondamentales sont posées auxquelles il va falloir trouver une réponse :

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1- Comment peut-on montrer les incidences spatiales des grands choix en matière de développement?

2- Comment mettre en évidence les relations subtiles et complexes entre les choix techniques et les formes spatiales? il est souvent demandé à l’aménageur de déterminer et d’éviter les échecs ou les erreurs et les déséquilibres régionaux et sociaux imprévus au départ? En dernière instance, le grand problème posé consiste à montrer, dans le cadre d’un modèle de développement, d’une planification nationale ou d’un schéma directeur d’aménagement du territoire, comment les décisions prises en amont d’une politique d’aménagement dans les divers domaines techniques, industriels, urbains agricoles financiers etc... ont un impact spatial et social et définissent une société structurée spatialement?

3- Enfin dans quelle mesure les séquelles encore présente de la période coloniale entretiennent-elles un déséquilibre régional et un aspect conflictuel entre les secteurs modernes et traditionnels de l’économie?

Dans ces conditions, on peut dire que l’organisation spatiale en Algérie est le résultat d’une situation complexe d’un pays qui de par ses options est engagé dans un processus de transformation économique et sociale, processus qui tend à remplacer les stmctures mises en place par le mode de production capitaliste.

Dans cette situation, l’organisation de l’espace est le résultat de rapports de force entre les éléments antagonistes que Pierre GEORGES décrit comme étant: "des oppositions entre des forces économiques qui représentent ou appellent une structure et la force d’inertie inhérente à certaines structures en place par rapport à des forces économiques." (1)

L’état actuel de l’espace algérien est la résultante donc de cette évolution et de ces interactions. Il est à la conjonction de ces différentes lignes de forces. C’est ce que nous analyserons précisément dans les chapitres adéquats.

Tout ce que nous venons de dire montre que l’organisation territoriale est directement liée à la nature du système social. Ainsi, chaque formation sociale se caractérise par un type de hiérarchisation des espaces urbains, ruraux, industriels etc... et de divisions ou de régionalisations qui lui sont plus ou moins spécifiques.

L’espace ne saurait être analysé sans référence au système économique, politique et administratif de l’état. Par sa gestion, l’état marque profondément l’espace en fonction de ses choix et de ses stratégies de développement.

Philippe AYDALOT fait judicieusement observer que : "l’espace n’est pas seulement le cadre dans lequel se moulent les options faites au niveau global. Il est un acteur de tout processus économique et social."

"Il existe des correspondances entre les formes d’organisations sociales et les formes spatiales.

Un mode de production ne prend son sens et sa cohérence qu’au sein d’un cadre spatial assez étroitement déterminé. On ne peut changer un élément du mode de production sans bouleverser son architecture d’ensemble et notamment sans toucher à son organisation spatiale. Chaque fois qu’une organisation tente de modifier sa structure ou ses techniques sans adapter son environnement, la tentative est un échec. Les modes de productions sont ainsi des édifices cohérents mais fragiles dont l’évolution impose l’adaptation de la totalité de ses composantes et notamment de son contenu spatial." (2)

1. GEORGE. P: "Sociologie et géographie." PUF, Paris, pl2, 1966.

2. AYDALOT. Plu "La prise en compte des facteurs spaciaux et urbains dans la politique de développement." Communication

présentée au colloque: " Bilan des théories et des expériences de développement." Alger, 24 -26 Mars 1983.

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OBJET ET LIMITE DE L’ETUDE.

Dans le présent travail, c’est au niveau de l’Algérie entière que se situe l’examen de son espace et des problèmes qui en découlent. Donc ce n’est point une micro-analyse. Les détails sont souvent négligés.

Ce sont les grands thèmes comme la population, l’agriculture, l’industrialisation et l’urbanisation qui sont pris en compte et qui seront analysés tant du point de vue structure qu’au point de vue répartition. Dans l’état actuel des études menées en Algérie, une synthèse basée sur un certain nombre d’analyses microgéographiques relatives à l’organisation de l’espace est impossible car ces études n’éxistent pratiquement pas. Néanmoins, avec l’information statistique recueillie et en nous basant sur quelques monographies ponctuelles nous pouvons d’ores et déjà tracer les lignes principales de l’organisation spatiale qui est l’objectif majeur de cette recherche. Enfin, il convient de préciser que l’aménagement spatial étudié est celui de la période 1978-1979 parfois un peu au delà.

Notre travail se divise en cinq grandes parties :

*, La première partie, entreprend l’cmalyse critique des sources utilisées en vue de leur homogénéisation. Une certaine discordance est mise en évidence due principalement à l’hétérogénéité et à la disparité de celles-ci. Les indicateurs jugés pertinents sont les seuls à être utilisés dans la matrice d’information spatiale qui nous servira pour appréhender l’espace dans sa totalité en vue du découpage ré^onal. Un bref aperçu est donné sur la méthodologie qui sera développée plus loin dans le cadre de la dernière partie.

*. La deuxième partie expose les fondements sm lesquels reposent l’aménagement spatial actuel:

le milieu physique et l’histoire. En effet sans la connaissance de ces deux paramètres, il est pratiquement impossible de comprendre l’organisation territoriale actuelle. Le milieu naturel par son ordonnancement et ses contrastes détermine la mise en place des structures spatiales. L’histoire, nous donne une connaissance rétrospective des faits et des heurts qui ont occasionné la mise en place des systèmes économiques et sociaux différenciés. L’organisation pré-coloniale de l’espace étant notre principale préoccupation.

*. Dans la troisième partie sont mis en évidence les aspects et les problèmes de l’organisation spatiale contemporaine à travers les perspectives décennales de la stratégie générale de développement. La prise en compte du concept de région apparait de plus en plus net à travers les étapes de la planification:

c’est l’espace en construction de l’Algérie moderne.

*. La quatrième partie étudie d’une façon assez détaillée les éléments organisateurs de l’espace

par l’analyse du monde rural et du monde urbain. Dans une optique d’approche régionale, les

caractéristiques fondamentales et la problématique d’ensemble sont dégagées. Ensuite l’étude des

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infrastructures et leiu-s potentiels structurants nous donnera une idée de ce qui est souvent appelé l’espace de relation.

5

*. EnHn, la cinquième et dernière partie plus synthétique cerne l’organisation spatiale générale du pays par le biais de trois méthodes d’approches différentes à savoir

- L’analyse graphique par matrices ordoimables du professeur J.BERTIN, qui est une méthode de traitement visuel;

- l’analyse factorielle en composantes principales;

- et l’analyse hiérarchique ascendante qui détermine une classification et ime typologie.

Les deux dernières méthodes, font partie de ce qu’on appelle communément l’analyse des dormées.

L’étude comparative des différentes méthodes utilisées nous amènera à tester la portée réelle de chacune d’elle en sachant qu’elles sont soumises à un même tableau de dormées.

L’analyse des éléments structurants de l’espace et l’approche multi-analytique nous permet

d’aboutir à une classification wilayale et de proposer un nouveau découpage régional. Auparavant, et avant

d’entruner ces analyses globales, xm aperçu sur les problèmes de régionalisation en économie libérale et en

économie planifiée est présentée ainsi que quelques découpages traditioimels de l’Algérie pour mieux situer

le nôtre. Cette synthèse terminera notre recherche.

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(12)

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A- LES SOURCES.

La qualité d’information à recueillir concernant les différents aspects de l’organisation spatiale est considérable.Une première difficulté consiste à la réunir. Les différentes administrations algériennes disposent de données de base qu’il faut exploiter et aussi critiquer. Les données statistiques obtenues n, sont pas toujours satisfaisantes. En plus, elles proviennent d’organismes différents et sont parfois contradictoires ce qui nous oblige à entreprendre im travail préalable et de confronter les séries statistiques en vue de leur fiabilité. L’enquête sur le terrain et les discussions avec les personnes concernées nous ont permis de valider au mieux l’information recueillie. Une autre difficulté consiste à donner à des infor­

mations différentes une certaine homogénéité. Il est difficile d’accorder im même degré de confiance aux diverses statistiques ou bien de les obtenir en parfaite concordance avec les unités administratives prises en considération. Il a fallu résoudre le problème de la disparité des sources et rendre comparable les données aussi bien en ce qui concerne leurs signification propre qu’en ce qui concerne le niveau territorial auquel elles correspondent. Les données doivent être localisables sinon, elles n’ont aucun sens géographique.

L’échelle administrative doit être compatible avec les faits géographiques. On a pris une échelle commune:

la wilaya. En effet, pour notre approche macro-régionale, elle nous semble être le cadre spatial idéal vu les attributions politico-économiques dont elle jouit depuis le nouveau découpage administratif de 1974. Notre choix de l’échelle est aussi guidé par des considérations pratiques dans la mesure où une unité administrative inférieure à la wilaya aurait considérablement augmenter la taille de la matrice d’information spatiale que nous traitons dans la cinquième partie.

a- Les recensements.

Les deux derniers recensements sont les plus utilisés. Celui de 1966 et de 1977. Le premier a été effectué un peu après l’indépendance de l’Algérie. Il a fallu au plus vite faire l’inventaire des ressources et des potentialités humaines afin de mieux organiser la politique de développement que s’était assignée les autorités. L’Algérie entrait en effet dans la phase de décolonisation qui avait pour but essentiel de mettre fin aux déséquilibres régionaux engendrés par la colonisation. Ce recensement s’est effectué avec peu de moyen et à l’aide de personnes dont la formation faisait défaut. Tout ceci explique l’éHstence de certaines lacunes inhérentes à l’urgence de l’action entreprise.

Le recensement de 1977 est certainement le plus complet et le meilleur de ceux qui avaient été

éxécutés jusqu’à présent. Il fut mené dans de meilleurs conditions et en plus du dénombrement de la

population, il engloba aussi celui de l’habitat. Puisqu’il correspond approximativement à la période de base

choisie pour l’étude de l’organisation de l’espace, il constituera l’une des principales sources où nous puisons

nos informations.

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b- Statistiques agricoles et industrielles.

L’agriculture algérienne progresse depuis l’indépendance à un rythme lent. Les variations annuelles du produit agricole sont souvent importantes par suite des irrégularités climatiques. Dans le contexte de l’organisation spatiale, il importe de prendre en compte une situation agr;ole moyenne.

L’armée 1978 peut être considérée comme représentative de cette moyenne comme le mon're la production céréalière évaluée à 17,8 millions de quintaux et la superficie cultivée totale (3 millions d’hectares) qui correspond à la tendance mesurée sur la période 1966-1978. Il est bien évident que des variations et des nuances subsistent d’une année à l’autre, d’où les inévitables ajustements et extrapolations effectuées.

Les principales sources d’informations agricoles sont publiées par la sous-direction des statistiques et des enquêtes économiques du ministère de l’agriculture et de la réforme agraire (MA.RA). Les résultats sont publiés dans deux revues qui permettent une bonne connaissance de l’utilisation du sol et des productions une fois levé l’obstacle de la sélection des données à utiliser.

- La série A concerne les renseignements recueillis au printemps.

- La série B, ceux qui le sont en automne.

Les statistiques relatives à l’élevage (série E) sont publiées dans les renseignements de la série B.

Les données sont ventilées par wilaya pour l’ensemble des cultures.

Pour le secteur privé, on a eu recours au recensement général de l’agricultiue (R.G A) de 1973.(3)

L’ensemble de ces informations a permis d’évaluer au niveau de la wilaya un certain nombre d’indicateurs caractérisant l’agriculture selon les secteurs juridiques en présence.

Pour ce qui est des statistiques industrielles, il faut retenir les publications du ministère de l’énergie, de l’industrie lourde et de l’industrie légère. Comme nous le verrons plus loin, les données relatives à l’industrie sont difficilement accessibles et parfois tout simplement inexistantes. Les sociétés nationales et les diverses entreprises à caractère industriel publient aussi leurs résultats économiques avec plus ou moins de retard. La centralisation des statistiques est faite par la direction des statistiques et de la comptabilité générale.

c- Les autres sources d’information.

Pour les autres secteurs de l’activité économique, la documentation a été obtenue auprès des administrations compétentes ou des organismes publics. Certains contacts avec les responsables ont eu lieu afin de faciliter et valider la ventilation géographique. Il est important de dire que la majeure partie des

3. Le R.GA est effectué tout les 10 ans; le dernier en date étant celui de 1973.

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indicateurs socio-économiques choisis découlent du dépouillement systématique du contenu des annuaires statistiques (surtout ceux de 1978 et 1979) publiés annuellement par la direction des statistiques du ministère de la planification. Il est évident qu’il y a eu un tri au niveau de l’information poiu faire apparaître l’importance des données considérées comme fondamentales par rapport à celles qui sont accessoires. Il se peut que des variables portées comme secondaires soient considérées comme représentatives dans d’autres conditions d’analyse et en fonction du choix préalable assigné à chaque reche’ che.

Le problème complexe des aires de rayonnement des villes et de leurs zones d’influences n’a pu être appréhendé plus profondément à partir de la documentation existante. Pom ce faire, il aurait fallu restreindre le cadre géographique afin de mieux circonscrire la portion d’espace que l’on voudrait étudier.

De plus, des enquêtes très poussées sur le terrain devraient être entreprises pour mieux saisir l’impact des divers organismes urb

2

Ûns et implantations industrielles de l’Algérie. Dans l’état actuel de nos moyens et des conditions de recherche, il est pratiquement impossible d’entreprendre un tel travail. Néanmoins, avec l’information dont nous disposions nous pensons avoir donné une bonne approche du potentiel de polarisation des capitales régionales.(4)

Signalons enfin qu’un certain nombres d’études et de thèses nous ont beaucoup inspiré pour mieux saisir les divisions régionales du pays et l’aspect conflictuel au niveau d’un espace de relation (hormis le Sahara) relativement réduit.

4. Voir la quatrième partie, chapitre II.

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CONCLUSION.

L’analyse critique des sources a révéler une certaine ’iomogénéité des informations. Les unes sont connues avec un degré de précision acceptable et d’autres ne le sont qu’avec une approrimation qui tend à ne pas trop s’éloigner de la réalité. Il faut souligner ausM que la précision des données de base varie également avec le niveau spati

2

d auquel on se réfère. Au niveau national, la plupart des informations peuvent être considérées comme correctes. Elles le sont aussi au niveau de la distinction globale entre milieu rimai et milieu urbain. A un échelon inférieur, la part d’approximation peut être importante. C’est ainsi que les évaluations relatives aux plus petites communes et aux petites villes comportent les plus grands risques d’erreurs par manque de structures d’encadrements et de comptabilisations adéquates. Les données concernant les Wilayate et les grandes villes traduisent la réalité avec beaucoup plus de fidélité. Une analyse spatiale très fine est actuellement impossible au niveau national. Mais une étude des problèmes et des grands traits de l’organisation territoriale est faisable dans la mesure de la disponibilité des sources et des moyens mis en oeuvre.

B-L’ACQUISITION ET L’ELABORATION DE L’INFORMATION.

Choisir ou créer des indicateurs est une tâche difficile. Les variables doivent refléter aussi fidèlement que possible l’image que l’on se fait des phénomènes socio-économiques dans notre contexte de l’organisation de l’espace. Ceci conduit à la constitution d’un ensemble mathématiquement hétérogène de variables cherchant à traduire la complexité de ces phénomènes. Si on retient des variables compliquées en elles mêmes pour exprimer en quelques indicateurs plusieurs aspects de la réalité on établit une pré­

synthèse qui nuit au bon fonctionnement de la démarche. Un problème est toujours présent lors du choix des critères. Pour notre travail, les enquêtes dans toutes les Wilayate étant matériellement impossible, il a fallu sélectionner et créer des indicateurs à partir des diverses publications mentionnées cidessus. Certaines variables ont paru assez pertinentes pour être retenues telles quelles (densités de population, pourcentage de la SA.U par Wilaya...), d’autres ont été composées pour être adapter à l’objectif de l’étude (notamment les indicateurs relatifs au niveau de vie). Le tableau des données que nous avons dressé est constitué de n observations et de p variables. Nous appelons variables les 108 indicateurs retenus et qui sont disposés en lignes et observations les 31 Wilayate algériennes disposées en colonnes et qui sont l’équivalent des départe­

ments en France.

Nous avons dit plus loin que les recensements nous ont permis de puiser un grand nombre

d’informations. Il est toutefois utile de mentionner que l’usage de ces derniers pose un problème d’équilibre

entre les variables. La majorité de celles ci caractérise la situation démographique d’un pays qui est

généralement décrite dans le détail. Analyser aveuglément l’ensemble de ces variables pour une

classification c’est procéder à une régionalisation essentiellement démographique qui ne correspond

nullement au but que nous poursuivons. C’est pour cette raison que nous avons procéder à la collecte des

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11

données sur plusieurs publications statistiques émanant des différents services du ministère de la planification et des autres ministères qui gravitent autour. Afin de ne pas obtenir une typologie élémentaire, on a choisi de traiter dans la dernière partie des variables nombreuses et diversifiées.

a- Choix des indicat urs et notion de pertinence.

Avant de répondre à ce chapitre, on tient à signaler qu’il n’est pas question de donner présentement la liste exhaustive des variables choisies, celles-ci vont apparaître intégralement dans le tableau des données que nous présentons dans la dernière partie. Est-il possible maintenant de tirer profit d’indicateurs socio-économiques dans les processus de régionalisation et de différenciation spatiale? Quel genre d’indicateurs convient-il d’employer?

Pour concevoir et appliquer la stratégie de développement propre à répondre à des besoins diversifiés et à mettre le mieux en valeur les ressources physiques et humaines de chaque Wilaya et de chaque ré^on, le planificateur doit pouvoir identifier, récapituler et présenter les caractéristiques de chaque unité administrative et territoriale. Il doit pouvoir mesurer le complexe d’activité économique et le niveau de bien être social dans toutes les répons du pays et autant que possible le rapporter aux ressources naturelles et à l’infrastructure existantes dans chaque région.

Dans le chobc d’indicateurs destinés à une analyse de ce genre, on s’est efforcé de réaliser un équilibre entre les divers éléments dont le planificateur doit se préoccuper et, dans la mesure du possible, laisser de coté les indicateurs dont la corrélation est évidente par définition. Le recensement général de la population et de l’habitat de 1977 et les différentes publications ministérielles apportaient des données suffisantes permettant un choix très diversifié. Dans l’évaluation des variables, on s’est placé sur deux plans;

il a fallu commencer par étudier de très prés les indicateurs choisis et toutes les fois que s’était possible en proposer d’autres qui venaient renforcer la qualité de l’information. Il a donc fallu s’interroger sur la pertinence des indicateurs choisis, sur la validité des définitions et sur la fiabilité.

Lorsqu’on a défini et choisi les variables, on a pris quelque décisions subjectives qui influeront certainement sur les résultats obtenus. Tout d’abord, le fait qu’il n’y a que quelques indicateurs sur l’industrie et l’emploi contre toute une masse poin l’agriculture et le bien être soci^d va conduire à mettre plus l’accent sur les transformations et l’organisation du monde rural que sur celle de l’industrialisation et de l’emploi. Toutefois, on s’est efforcer de cerner au mieux les articulations fondamentales de ces deux domaines de l’économie et de la structuration spatiale. Rappelons encore que l’indigence des données relatives au secteur industriel est indépendante de notre volonté. En effet les autorités concernées étaient d’ime réticence telle qu’il nous fût impossible d’obtenir ce que nous désirions. Nous pensons aussi que ces statistiques font défaut pour 1a simple raison qu’une analyse exhaustive sérieuse n’a pas encore été entamée.

Ce qui explique sans doute que le peu de données existantes soient jalousement gardées.

Au fur et à mesure de l’obtention des données, différents thèmes furent retenus afin de

circonscrire au mieux l’ensemble des réalités économiques et sociales des Wilyate. Le thème de la

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population et de l’emploi défmissent un milieu humain par sa répartition géographique et par son degré d’insertion dans une économie en voie de modernisation. Les thèmes de l’agriculture et de l’industrie caractérisent la diversité spatiale et les spécialisations zonales. L’insertion des cultures comme indicateurs conserve une plus grande signification géographique que celles des productions industrielles à cause de leur étalement spatial. F.nfin, les th' mes de l’équipement et du niveau de vie montrent le développement des populations et permettent d’apprécier les différences et les disparités inter-régionales.

Du point de vue de l’organisation spatiale, il est important de prendre en considération le milieu naturel, étant entendu qu’il introduit dans les pays des contrastes particulièrement vigoureux surtout dans le cas algérien où le compartimentage du relief est très marqué. Il est normal que les premiers découpages régionaux reposent à peu-prés exclusivement sur le milieu physique. (5)

Dans notre étude nous appréhendons le milieu naturel sous plusieurs angles.

- Sous l’angle des potentialités naturelles qu’il offre.

- Sous l’angle des complémentarités régionales suggérées par la différence entre les diverses partie du territoire. Cette diversité est succeptible d’induire des échanges et des mouvements qui peuvent constituer des axes autour desquels une fraction d’espace s’organise.

L’énumération par thèmes qui vdent d’être donnée permet une régionalisation et une synthèse inter-régionale; et c’est la synthèse de toutes ces composantes qui détermine une autonomie régionale au sein d’un pays harmonieusement divisé et possédant des entités administratives inter-reliées. Ainsi, les unités géographiquement proches les unes des autres doivent présenter :

- des caractéristiques communes;

- des liens d’inter-dépendances puissants;

- et la faciliter de dégager ime volonté collective issue de l’entendement réciproque et général.

Ce sont ces critères que nous nous sommes efforcés de mettre en valeur dans notre tentative d’organisation et de zonation de l’espace algérien.

b- Aperçu méthodologique.

Pour l’approche de l’organisation de l’espace algérien traitée en dernière partie, trois méthodes d’analyses seront utilisées;

5. Plusieurs exemples de tentatives de découpages régionnaux de l’Algérie seront examinés dans la dernière partie de ce travail.

(18)

13

- la méthode graphique p£ir matrices ordonnables développée par le professeur J.BERTIN;

- un des modèles de l’analyse factorielle, à savoir l’analyse en composantes principales;

- et une méthode d’analyse classificatoire: l’analyse hiérarchique ascendante.

Ces trois techniques ont l’avantage de traiter un nombre important de données et de laisser apparaître ce qui est déterminant dans le contexte qui nous préoccupe. Diverses techniques d’analyse des données ont fait l’objet de nombreuses utilisations en géographie. Il nous a semblé utile et intéressant de tester leurs apports respectifs à partir de leur utilisation sur un cas concret. L’objectif est d’aboutir à ime typologie wilayale et de voir si l’on peut appliquer indifféremment ces méthodes sur im même contenu informatif et ce avec des résultats acceptables.

Les méthodes factorielles, mises au point au début du siècle par les psychologues, utilisent des calculs d’ajustement qui font appel à l’algèbre linéaire. Elles produisent des représentations graphiques où les objets à décrire sont représentés par des points sur un système d’axes ou dans un plan. Les méthodes de classification plus récentes, mettent en jeu des algorithmes de calcul et produisent des classes permettant de grouper les éléments à décrire.

L’analyse graphique et le traitement mathématique se proposent de tirer du tableau de données une structure descriptive qui ressort de l’image globale des ressemblances et des différences entre les distributions des variables et des individus. En dépit de quelques points commims dans l’analyse théorique et du but poursuivi, ces techniques différent par la méthode de traitement mise en oeuvre. Plus loin, le moment venu nous présenterons ces méthodes dans le détail afin de fixer les idées vu qu’elles sont utilisées conjointement et pour la première fois au cas algérien.

La question de l’objectivité des typologies et des classifications obtenues à partir de traitements

visuels et mathématiques se pose car l’utilisation de ces méthodes implique de faire un choix (chobc de

critères, du type d’analyse, de l’algorithme etc...). En fonction de ces choix, les mêmes objets définis par les

même critères seront classés différemment. Le but crucial est que l’interprétation des résultats soit confiée

au jugement de rutilisateur qui n’est pas forcément spécialisé en analyse des données. Ajoutons enfin qu’un

problème bien posé est à moitié résolu, mais pour bien poser un problème il est impératif de savoir ce qu’il

y a derrière la notion de traitement de données; ce qui nous amènera en temps utile à mieux éclaircir ce

concept.

(19)

Dans la deuxième partie qui va suivre, on s’efforce de poser les fondements de l’aménagement

spatial en Algérie à partir desquels va s’inspirer plus tard notre tentative de découpage territorial. Le but est

de mettre en relief la complexité persistante de l’approche d’une telle analyse qui nécessite l’interaction de

tous les éléments de l’espace et de montrer qu’un découpage régional approprié est à l’ordre du jour dans

te ates les nations qui se soucient du bien être social de leurs peuples et de leur équilibre spatial.

(20)

DEUXIEME PARTIE ; LES FONDEMENTS DE L'ORGANISATION DU

TERRITOIRE.

(21)

CHAPITRE I : LES DONNEES DU MILIEU NATUREL.

INTRODUCTION.

Le milieu natmel tout en offrant des potentialités peut opposer des obstacles au développement économique. Son influence sur l’organisation de l’espace est incontestable. Elle est d’autant plus importante que le milieu natmel est hétérogène. En Algérie, ce milieu a joué et jouera un rôle indéniable sur les processus de développement. C’est pom-quoi, l’analyse de ses caractères principaux s’imposent inévitablement dans le contexte qui nous intéresse. Du point de vue de l’organisation de l’espace, le relief et l’eau constituent les deux éléments les plus importants en Algérie. En effet, le premier par sa disposition et sa vigueur compartimente nettement le pays en unités physiques bien défmies. 11 exerce une grande influence sur les autres éléments du milieu naturel et particulièrement sur le climat et le couvert végétal. De plus, le relief constitue un obstacle plus ou moins grand aux communications. Le deuxième élément, l’eau, revêt une importance d’autemt plus grande qu’elle est rare. C’est le facteur clé de l’agriculture, d’où la nécessité d’en connaître les potentialités et de les maîtriser. Les autres factems du milieu naturel sont moins importants mais non négligeables. Les sols et la végétation dépendent largement du relief et du climat. Ils introduisent des nuances inter régionales appréciables.

Bordée au Nord par la Méditerranée occidentale, l’Algérie s’enfonce au coem de l’Afrique sur prés de 2000 Km, jusqu’à la limite méridionale du Tassili du Hoggar. Le pays ne correspond pas à une entité géographique mais se trouve divisé en deux milieux naturels bien distincts; le Nord, un dixième du territoire national, dans lequel se concentre la majeure partie de la population, appartient au Maghreb et en occupe la région centrale entre la Maroc et la Tunisie, tandis que le Sud (à partir du pied de l’Atlas saharien) fait partie de l’Afrique saharieime.

1- Un relief très diversifié et compartimenté.

Le relief de l’Algérie est massif et varié. Sa diversité s’exprime pau- l’existence de plaines, de hautes chaînes de montagnes dominant la Méditerranée et de vastes plateaux. L’opposition la plus marquée résulte de l’existence presque parallèlement à la côte de trois domaines physiques et bioclimatiques distincts ;

1 - La région saharienne aride couvrant 80% de la superficie totale où ne se pratique qu’une agriculture irriguée très localisée et un élevage extensif et aléatoire.

2- La région de la Steppe, semi-aride à aride englobant le Nord du Sahara, l’Atlas saharien et la moitié Sud des hauts plateaux. Elle couvre environ 10% du territoire. On y cultive les céréales avec des

rendements faibles et on y pratique l’élevage extensif d’ovins et de caprins ainsi que la cueillette de l’Alfa.

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(23)

3- Les quelques 10% restant au Nord constituent ce qu’on appelle le Tell qui est occupé aux 2/3 par des chaînes de montagnes où on pratique des pâtiues extensives et certaines cultures céréalières. Le

tiers restant est constitué par des plaines et des vallées suffisamment arrosées où l’on cultive des céréales, des primeurs, des agrumes, ainsi que de la vigne qui est aujourd’hui en constante diminution. C’est sur cette bande tellienne que se concentrent la grande majorité de la population et des infrastructures.

C’est l’analyse de ce domaine tellien qui retiendra le plus notre attention dans la mesure où la Steppe et le Sahara jouissent d’une certaine homogénéité en constituant deux domaines naturels bien particuliers et bien délimités.

1 -1 : Le Tell et ses contraintes sur l’organisation humaine.

La région du tell constitue une bande de reliefs qui s’allongent parallèlement à la Méditerranée et dresse entre la mince façade côtière et le reste du pays une barrière montagneuse peu élevée, fragmentée et compartimentée, mais dont la continuité d’Ouest en Est a des effets remarquables sur la géographie physique et humaine de l’Algérie. En bordure de la Méditerranée s’étend donc la zone de climat maritime que les autochtones appellent le Tell. Elle est caractérisée par une humidité suffisamment abondante pour permettre l’existence de la forêt et de l’agriculture sans irrigation. Les grandes unités naturelles manquent d’homogénéité, l’Atlas tellien de l’Ouest est plus morcelé, moins massif que celui de l’Est. Il est aussi plus sec et plus chaud. Les hautes plaines de l’Ouest sont des steppes arides bien différentes des hautes plaines constantinoises dont elles sont coupées par la dépression et les monts du Hodna.

L’Algérie orientale, au total plus arrosée offre de meilleures conditions de vie que l’Algérie occidentale dont les hautes steppes et l’Atlas saharien paraissent voués surtout à une vie extensive et nomade.

Le domaine tellien se distingue du domaine atlasique situé plus au Sud. Son orogenèse qui a

débuté à l’Eocène, a abouti aux formes actuelles dans la dernière phase du plissement alpin, la phase mio-

pliocéne. Elle a formé le domaine structural le plus complexe de l’Afrique du Nord, dans lequel on peut

distinguer deux types de massifs montagneux selon leurs matériaux constitutifs. D’une part, les massifs

côtiers formés de roches anciennes très résistantes, se terminant sur la mer par des comiches abruptes: le

Djebel Chenoua, dans la région de Cherchell; le massif de Bouzaréa, au dessus d’Alger; et, plus à l’Est, la

Grande et la Petite Kabylie ou le massif de l’Edough où les plus anciennes populations, les Berbères,

trouvèrent refuge au cours des invasions successives. Elles s’y étaient accumulées sur place, repliées dans

une pauvre économie de subsistance, maintenant jalousement leur langue, leur coutume lem tradition et

leur spécificité ethnique. D’autre part, on trouve partout ailleurs des montagnes formées de matériaux plus

récents, ceux de la couverture secondaire et tertiaire, qui ont été plissés. Le style orogénique est celui des

chaînons parallèles à la côte et dont les formes dépendent de la nature de leurs roches.

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** -* -f -

(25)

Quoi qu’il en soit, la géographie réduit le Tell à une bande relativement étroite, limitée grosso- modo par l’isohyète des 400 mm. On distingue généralement le Tell occidental du Tell oriental. (1)

1.1.1. - L’Atlas tellien occidental.

Le Tell occidental (à l’Ouest d’Alger) forme xme bande étroite dont les chaînom parallèles à la mer se succèdent dans un ordre assez simple; uns chaîne littorale, où dominent les massifs calcaires aux formes escarpées: les Traras (prés de la frontière marocaine), le Dahra et le Zaccar (1579m). Une chaîne intérieure avec les Téssalas, l’important massif de l’Ouarsenis (1985m), lourd massif schisteux intercalé de marnes, couvert d’une forêt de Cèdres, et le Titteri. Le Tell occidental se limite au Sud par le Dahra: c’est la bande des plateaux telliens d’oranie, hauts de 900 à 1600m; par leurs aspects tantôt tabulaires, tantôt ondulés, par la variété de leurs accidents topographiques, autant que par leur climat.

Cet ensemble tellien se caractérise par son morcellement, (voir carte C2),sa relative sécheresse, l’importance qu’avait prise la colonisation avec la culture de la vigne et le fort attrait de la ville d’Oran. C’est le Tell occidental qui est le mieux pourvu en petites plaines; les unes littorales comme la dépression de la Sebkha d’Oran et la zone de subsidence de la Macta, golfe remblayé d’alluvions; d’autres intérieures, comme les hauts bassins tectoniques de Mascara de Sidi Bel Abbés et de Tlencen; enfin le long couloir tracé par la vallée longitudinale du Chélif, que jalonne une série de petits bassins, telles les cuvettes d’El khémis et d’El Asnam. L’évolution récente du relief s’est faite en fonction des cycles climatiques et des oscillations du niveau marin au quaternaire. Le climat explique cependant en partie la vigueur de l’érosion et la puissance de l’alluvionnement. La semi-aridité du climat actuel est due à l’écran de la péninsule Ibérique et du Rif.

Mais le contraste est assez grand entre les plaines et les montagnes et entre les versants des montagnes.

Seuls les versants septentrionaux des principaux massifs reçoivent annuellement plus de 600mm de pluie. La pluviométrie des basses plaines et des dépressions intérieures est au contraire inférieure à 500mm et même à 400mm en certains endroits. De plus, les pluies sont irrégulières et peuvent varier du simple au double d’une année à l’autre. Des ilôts d’Alfa (plante des steppes) se rencontrent Jusqu’au voisinage de la mer trahissant la tendance à la sécheresse de la région. Quant aux montagnes, elles n’ont que des sols squelettiques et les bonnes terres y sont étroitement localisées. Le défrichement consécutif à la colonisation et aux incendies ont diminués le taux de boisement de celles-ci.

1.1.2. - L’Atlas tellien oriental.

Le Tell oriental est plus complexe car il comprend, entre Alger et Annaba, la séries de massifs côtiers de roches anciennes, de la grande Kabylie à l’Edough, la chaîne calcaire des Babor qui domine le golfe de Béjaia et, au Sud, la chaîne schisteuse des Bibans et l’imposante sierra calcaire du Djurdjura

1- DESPOIS. J: "L’Afrique du Nord." Paris, 1964.

(26)

to

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(2318m). Aux approches de la frontière tunisieime, se manifeste un autre style orogénique, celui de la chaîne Numidique d’altitude modérée (1300m), formée de matériaux mous fortement plissés, ou recouvertes de Grés. Le Tell oriental ne présente pas au Sud, une frange de plateaux comparables aux plateaux d’oranie;

vers la latitude de Constantine, ses reliefs fortement plissés s’adossent directement aux ondulations des hautes plaines. Ses seules plaines littor

2

des sont aux extrémités: la Mitidja qui borde le Sahel d’Alger et les plaines d’Annaba et du lac Fétzara qui entourent le massif d> - l’Edough. Mais les vallées qui s’encaissent profondément, les gorges transversales aux parois vertigineuies comme celle de la Chiffa, de Tisser et du Rhummel, les reliefs en crêtes et versants, les ravinements brutaux et les glissements actuels illustrent la vigueur d’une érosion récente.

L’Atlas tellien oriental jouit d’un climat méditerranéen humide et sub-humide. Presque partout, sauf dans quelques dépressions, les précipitations dépassent 600 et souvent 800mm et la vocation botanique de presque toute la région est forestière. La pluviosité dans l’ensemble forte, a son maximum en hiver et son minimum en été. Elle est très variable: les parties les plus élevées reçoivent sans doute plus de deux mètres d’eau (neige comprise). La pluviosité décroît vite derrière l’écran de l’Atlas mitidjien, du Djurdjura, des Babors et de la chaîne Numidique, et elle tombe même au dessous de 400mm dans la vallée de la Soummam, mais elle reste partout aillems suffisante. Du reste, il y a excès d’eau dés qu’elle approche ou dépasse un mètre car elle provoque dés que Ton a défriché, des glissements de terrains, des ravinements et dans les parties basses des inondations.

Comme la plupart des régions montagneuses méditerranéennes, les sols sont peu différents de la roche-mére, ils sont souvent à cause des pluies abondantes plus ou moins lessivés ou décapées. La végétation naturelle a été très fortement défrichée et dégradée. Les forêts de Chênes Lièges sont les mieux conservées. Prés de la mer croissent des îlots de Pins maritimes notamment à Djijelli et CoUo. Les chênes verts qui s’adaptent aux sols les plus divers forment aussi de belles forêts dans la Kabylie du Djurdjura et au sud des Bâbords entre 500 et 1500m.

Cette disposition des reliefs telliens explique les traits d’un rivage rocheux offrant peu d’abris naturels, le morcellement de l’hydrographie en petits fleuves côtiers (à l’exception du long couloir du Chelif), la difficulté des communications entre la mer et l’intérieur, le compartimentage du Tell en petites régions mal reliées entre elles et, finalement, les difficultés qu’éprouve l’Algérie à consolider son unification et à parfaire l’organisation de son territoire.

1-2: La zone steppique i un domaine sub aride.

Passés les reliefs du Tell, le paysage change radicalement pour faire place à des plateaux uniformes s’étendant à perte de vue et dont la monotonie est accentuée par une

végétation steppique. L’arrière pays qui s’étend au Sud de l’ensemble tellien connait un climat

méditerranéen continental caractérisé par de fortes amplitudes thermiques et par de faibles tranches de

pluies. Comprise entre 400 et 200mm (voir carte C3), les précipitations ont tendance à dessiner un

(28)

CARTE BIOCLIIHIATIOUE DE L'ALGERIE C4

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maximum au printemps à la remontée des températures. L’évaporation réduit leur pouvoir d’infiltration dans le sol. Elles n’assurent donc pas l’alimentation des végétaux à racines profondes. La forêt disparait.

Elle est remplacée par un tapis herbacé composé de plantes vivaces comme l’Alfa, l’Armoise et des plantes annuelles: c’est la Steppe méditerranéenne couvrant de vastes étendues sur les hauts plateaux. L’agriculture devient très aléatoire en raison de la précarité des pluies. Elle se localise dans les épEmdages des Oueds et sur les points d’eau. En revanche, l’élevage extensif prend possession de vastes étendues herbeuses. La Steppe constitue par excellent le "pays du mouton", la zone du nomadisme pastoral. De si pauvres ressources n’autorisent qu’une très faible densité de population. Les sédentaires ne sont qu’une minorité cantonnée dans les centres agricoles qui jouent le rôle de marchés. L’espace appartient à des communautés d’éleveurs, déplaçant toute l’aimée leurs campements de tentes, de pacage en pacage, le long des pistes. A leurs troupeaux, s’ajoutent en été ceux des tribus sahariennes qui viennent en Achaba. (2)

1-3: L’immensité désertique et l’aridité.

Au sud de l’isohyète des 200mm de pluie, la Steppe se dégrade, le sol se dénude, apparaissent alors les étendues pierreuses, les accumulations de dunes, les plateaux rocheux, les reliefs insolites qui surgissent brutalement de la vaste horizontalité. Le désert régne sans interruption jusqu’au Tropique du Cancer. C’est à peine si quelques alignements d’arbustes épineux suivent le tracé des Oueds aujourd’hui morts. Au cours des hivers, d’éventuelles averses font sortir de terre un maigre tapis d’herbe qui ne durera que quelque temps. Du point de vue tectonique, la Sahara appartient à l’ancien socle africain, un ensemble continental parmi les plus vieux de la terre. Joint aux effets du climat, ce caractère d’ancienneté est à l’origine de l’exceptionnelle uniformité qui, en dehors de quelques zones montagneuses, caractérise le paysage saharien. Le Sahara fut affecté pair des mouvements orogéniques à des époques très reculées, mais les anciens reliefs ont été nivelés et la plate forme saharienne s’est stabilisée à partir de l’ère primaire. Les événements géologiques les plus récents et les plus décisifs qui donnèrent naissance aux reliefs actuels sont principalement dus à la présence de la mer, qui recouvrit une partie plus ou moins étendue du socle cristallin jusqu’à la fin du Précambrien puis se retira progressivement au Secondaire et au Tertiaire. Les conséquences de ces transgressions s’observent aisément siu ime carte géologique: le socle cristallin affleure uniquement dans les massifs montagneux, et particulièrement dans le Hoggar; toutes les régions basses sont recouvertes de dépôts sédimentaires. Dans la partie septentrionale, non envahie par la mer, se sont accumulés au tertiaire des sédiments continentaux arrachés à l’Atlas. Ces terrains sont en majorité perméables et bons réservoirs d’eau.

Sous ce climat azoïque, l’homme devient rare; un habitant pour quatre kilomètres carrés. Mais les densités perdent toute signification tant elles sont inégalement réparties. Les immensités désertiques sont parcourues par de petits groupes de nomades en quête de pacages pour leurs troupeaux de moutons et de

2- ACHABA; Transhumance entre le piémont saharien et les hautes terres.

(30)

25

chameaux tandis que la population s’accumule dans les oasis où l’irrigation permet des cultures continues sous le couvert des Palmiers dattiers.

Donc à un Sahara relativement riche en eau et par conséquent favorable au développement des cultures irriguées, i’oppose im Sahara pauvre en cultures mais moins défavorable à l’élevage. Il y a un Sahara des oasis où les 2/3 de la population sont sédentaires et exploitent plusieurs millions de Palmiers et il y a un Sahara des nomades où les pasteurs sont en majorité et où l’élevage reste prospère, c’est le domaine des 3'ouaregs.

2- La différenciation régionale du Tell et la vocation agricole.

2-1: La frange littorale.

L’une d’elle, particulièrement favorisée, est l’étroite bande côtière qui est baignée toute l’année d’humidité et de tiédeur marine, ses sols dunaires, sablonneux meubles et chauds peuvent donner des récoltes continues de légumes, particulièrement recherchées en hiver par les marchés du pays à haut niveau de vie. Cette zone primeuriste s’étire le long de le côte, mais elle est dense surtout autour des ports d’Oran de Mostaganem, d’Alger, de Béjaia, d’Annaba. Cette agriculture intensive pratiquée dans de petites exploitations a engendrée de fortes densités de population.

2-2: Les plaines sublittorales.

En tu'rière de la côte, les plaines sublittorales restent encore fortement influencées par la mer proche. Elles se sont couvertes de vignobles, de vergers, de plantations d’agrumes réparties entre les grandes exploitations qui peuvent mettre en oeuvre des techniques et du matériel moderne: l’emploi du moteur et du courant électrique, les tracteurs, les appareils de traitement à grands rendements, les caves équipées pour vinifier des millions d’hectolitres. Grâce à lems riches récoltes monétaires, les plateaux d’Oran, la Mitidja, le Sahel, la plaine d’Annaba peuvent assurer des ressources non seulement à leur nombreuse population, mais encore à une multitude de travailleurs saisonniers venus des montagnes voisines.

2-3: Les plaines intérieures.

Plus au Sud, les hautes plaines intérieures séparées de la mer par de hauts bourrelets montagneux

connaissent déjà un climat méditerranéen semi-continental à fortes oscillations thermiques. Les froids

tardifs y ont limité la viticulture et des plantations fruitières. En revanche, les céréales occupent de vastes

étendues de terres fertiles qu’elles disputent aux pacages des troupeaux de moutons. C’est sur cette

polyculture que s’était fondée la colonisation française dans les plaines de Tlemcen, de Sidi-Bel-Abbés, de

Mascara et du Chélif.

(31)

A partir du Tell, la céréaliculture tente de s’implanter sur les abords immédiats de la Steppe, dans cette zone biogéographique de transition qui apptntient à la brousse à Jujubiers. Elle applique les techniques du Dry-farming à de grandes concessions de terres soumises à l’assolement biennal.

2-4: Les régions montagneuses.

La colonisation toucha indirectement les montagnes telliennes qu’elle avait abandonnées à elles- même. Dans l’Ouarsenis, dans les kabylies, dans l’Aiu'és, les commimautés exerçaient leurs genres de \ae traditionnels basés sur l’économie de subsistance. Quand les travaux de mise en vEdeur et d’équipement commencèrent dans les plaines pour asseoir et développer la colonisation agricole, l’émigration des montagnes se déclencha. Ce sont les Berbères de l’Ouarsenis, les kabyles, les Chaouias de l’Aurés qui constituèrent l’essentiel de la main-d’œuvre. Une fois établis, les courants migratoires allèrent en s’intensifiant. Ils entraînaient chaque année des dizaines de milliers de travailleurs saisonniers. D’autre passèrent la mer pour s’embaucher en France. D’autres encore abandonnèrent leurs villages pour s’installer définitivement dans les villes. Avec le départ de la majeur partie de leurs forces vives, les montagnes telliennes perdaient la possibilité d’évoluer et voyaient aussi leur vieille économie se dégrader faute de soins.

Elles étaient devenues des réservoirs de main-d’œuvre qui vivaient essentiellement de la vente de la force de travail de leurs hommes. La plus atteinte par cette évolution progressive fut la grande Kabylie: ses villages surpeuplés de femmes, de vieillards et d’enfants ne pouvaient guère entretenir les plantations de figuiers et d’oliviers, les champs de céréales retournaient à la friche la majeure partie des ressources provenait des saladres des emmigrants, la prolétarisation de ces montagnes mal dégagées de leurs genres de vie traditionnels étaient quasi complète. Ainsi, la colonisation avait non seulement réalisé la différenciation des zones du Tell, mais elle avait aussi accusé

les oppositions entre plaines et montagnes, entre Tell occidental devenu son domaine et Tell oriental qui restait un peu à l’écart.

3- Les contraintes bioclimatiaues et le problème de l’eau.

L’Algérie maghrébine appartient à la zone biœlimatique méditerranéeime. Compte tenu de sa latitude, elle est exposée aux variations du front polaire, envahie par une masse d’air froid durant l’hiver et soumise à l’influence de l’air saharien au cours de l’été. Cette situation explique l’aridité estivale s’opposant à une saison fraîche relativement pluvieuse, avec des maximas d’hiver à proximité de la côte et deux maximums annuels (en automne et au printemps) dans les zones voisines de l’Atlas saharien.

Le relief contribue nettement au tracé de la carte climatique: l’Algérie septentrionale, région

d’altitude connaît des hivers relativement froids contrastant violemment avec des étés torrides; en outre,

disposé paradlèlement à la côte, l’Atlas tellien interpose un écran entre la mer et les régions intérieures et

donne lieu à un certain cloisonnement biœlimatique, le climat méditerranéen ne caractérisant que la bande

littorale, tandis que l’influence saharienne et le souffle du Sirœco se manifestent plus intensément au sud de

(32)

27

ce massif. L’alternance d’une période sèche et d’une période humide est la caractéristique fondamentale de ce climat méditerranéen ce qui va constituer un handicap pour l’agriculture.

3-1: Les températures.

Le climat se résume donc dans le conflit entre l’humidité et la sécheresse. L’année se partage en deux saisons: im été sec et chaud et un hiver relativement froid et humide. En principe, les températures croissent du Nord vers le Sud mais cette augmentation est contrariée par les influences maritimes. La bordure maritime a un climat différent de celui de l’intérieur. L’hiver est moins froid et l’été moins chaud.

En effet, les vents venus de la mer sont généralement doux sans être toujours pluvieux. Les brises de mer se manifestent en toutes saisons mais surtout l’été. Sans pénétrer très loin, 40 à 50km, elles augmentent l’humidité relative de 30 à 40% et adoucissent les températures. Les écarts de températiues grandissent ainsi d’Ouest en Est surtout du fait de chaleurs fortes de l’été. Le climat de la zone littorale présente donc une variété maritime du climat méditerranéen, mais sur la côte orientale, il se rapproche du climat de l’intérieur.

A l’intérieur, le climat, de froid en hiver passe à la grande chaleur d’été. Les vents sont desséchants, ils viennent du Sahara vers les dépressions qui passent sur la Méditerranée.

S’ils descendent, ils ont un effet de Foehn. Dans les hautes plaines constantinoises, la moyenne de Janvier n’est que de 4 à 5° et il gèle 30 à 50 jours. Les moyennes de Juillet s’élèvent jusqu’à 27°. En altitude, le climat varie contrastant d’un versant à un autre; la continentalité est exagérée dans les dépressions des grands massifs montagneux.

Les régimes des températures accroissent les effets de l’évaporation, l’irrégularité des précipitations fait de l’aridité une menace constante. Les températures ne constituent pas l’élément climatique déterminant pour l’agriculture. Ses variations géographiques ne sont pas de nature à créer des différences régionales aussi sensibles que la distribution géographique des précipitations.

3-2: Les précipitations.

Elles constituent l’élément fondamental du climat du point de vue qui nous intéresse. D’une maniéré générale, elles se caractérisent par :

- leur faiblesse et leur insuffisance;

- leur brutalité;

- et lem irrégularité.

Dans le Tell, la pluviosité annuelle moyenne avoisine 500mm; on observe cependant de

considérables différences entre la région d’Oran (moins de 400mm en raison de l’obstacle

constitué par la proximité de la péninsule hibérique) et l’Est montagneux, exposé aux vents marins (prés de

1000mm en Kabylie). Un autre contraste se manifeste entre le climat de la côte et celui des bassins

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