débroussée, et de plus en plus squelettiques dans le domaine des Steppes et du Désert. La culture coloniale
en outre, n’a pas ménagé les sols. Cependant, les bons sols ne sont pas rares en Algérie mais ils sont mal
connus. Le Désert n’a pratiquement pas de sols. Avec le domaine de la Steppe, les sols apparaissent jeunes,
incomplets souvent de teinte assez claire. Ils sont perméables et contiennent surtout des débris rocheux et
un peu de chaux. Dans les régions un peu plus humides, le tapis végétal est plus continu, les sols seraient
plus riches s’ils ne commençaient à être lessivés. Dans les zones humides, les sols sont plus évolués. S’ils sont
déjà lessivés et acides, ils se rapprochent des Podzols comme les sols pauvres de Kabylie et du Tell oriental.
Ces terres conservent xme certaine fraîcheur en été; le pâturage peut y être plus réguliers et surtout ce sont
des terres à blé.
Les sols comme dans toutes la zone méditerranéenne en général sont en partie des sols fossiles. Sols
naturels et sols anciens se mêlent, ce qui explique notamment l’imbrication des terres rouges et des terres
noires. Outre cet ensemble, des cas particuliers de dépôts se présentent donnant des sols infertiles: sols
salins dits Chotts ou Sebkhas et sols à croûte calcaire ou gypseuse plus ou moins profonde.
4- Les contraintes bioclimatiaues et les aptitudes agronomiques régionales.
Les contraintes bioclimatiques différencient fortement l’espace algérien. A ce qui précède, nous
retenons trois facteurs se révélant particulièrement importants dans la détermination des aptitudes
culturales du pays. En effet :
- les températures divisent le pays en une Algérie maritime où l’amplitude
thermique inférieure à 18° est favorable aux cultmes délicates et une Algérie
continentale où l’amplitude dépasse 18°.
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- Les précipitations quant à elles déterminent une différence entre une Algérie
humide à l’Est et une Algérie sèche à l’Ouest et plus précisément au Sud-Ouest.
- Le régime pluviométrique quant à lui, oppose une Algérie septentrionale où les
2/3 des précipitations tombent pendant la période hivernale et une Algérie
intérieure où les 2/3 des pluies tombent pendant l’automne et le printemps. Le
premier régime qui diss' cie températures et précipitations, mais rend possible
l’enmagasinement hydrique est favorable notamment à l’arboriculture. Le second,
où l’humidité et chaleur coexistent, est favorable aux espèces annuelles et aux
végétaux qui utilisent immédiatement les disponibilités actuelles.Ces éléments
ordonnent schématiquement les aptitudes agronomiques de l’Algérie du Nord de
la maniéré suivante:
- la région du N-E bénéficie d’humidité et de températures agréables. C’est
l’Algérie de l’arboriculture par excellence: forêts sur les massifs, oliviers et figuiers
sur les versants et piémonts, agrumes et et autres arbres fruitiers dans les vallées.
- La région du N-O est semi-aride avec des températures douces. Les cultures
délicates y sont possible mais nécessitent une irrigation. C’est l’Algérie de
l’arboriculture irriguée (agriunes) et de la viticulture qui peut se dispenser
d’irrigation.
- La région S-E est à la fois semi-aride et froide. Elle est peu propice à
l’arboriculture. Par contre, le rythme climatique autorise les cultures annuelles.
C’est l’Algérie des céréales.
- La région S-O est la moins favorisée. Le froid et la sécheresse prédominent.
Presque aucune des cultures citées ne s’y trouveraient à l’aise. La Steppe est la
meilleure forme d’occupation du sol et son utilisation permet l’élevage ovins. C’est
l’Algérie du mouton.
- La région sahîu-ienne enfin, est le domaine du palmier-dattiers. Non pas que
celui-ci soit adapté à la sécheresse (il consomme en moyenne 20.000m3
d’eau/ha/an, soit le double de la plupart des autres cultures); mais il supporte
d’autres contraintes caractéristiques du Sahara à savoir: une forte chaleur estivale,
siccité de l’air, salure des terrains. Le palmier pousse là où l’eau existe et autorise à
son ombrage d’autres cultures.
Ces considérations générales ne constituent évidemment que des aptitudes. Chaque milieu présente
des contraintes qui excluent certaines productions. Bien entendu, l’intervention humaine en particulier la
pratique de l’irrigation peut permettre des possibilités de diversification en atténuant certaines contraintes.
Ces aptitudes contribuent néanmoins à fortement marqué et diversifié l’espace algérien.
CONCLUSION.
Dans l’esprit des habitants de l’Algérie et du Maghreb, s’opposent deux domaines naturels: le
Sahara et le Tell. Le Sahara est le p lys fauve, steppique où la culture sèche des céréales est impossible. La
plus grande part des hautes plainci fait partie de ce Sahara. Le Tell s’oppose au Sahara par ses sols plus
profonds, plus humides, permettant une récolte de céréale. Selon cette classification, la vie agricole se
résume en un conflit entre le désert et le Tell. En aimée sèche, le Sahara avance vers le Nord, en année
humide, le Tell gagne vers le Sud. Mais la diversité régionale l’emporte sm cette distinction. Celle-ci est
valable surtout pour l’Algérois et l’Oranie. Dans le Constantinois, l’opposition se retrouve encore, elle dis
tingue bordure Nord des hautes plaines et montagnes kabyles aux sols lourds et humides et les hautes
plaines et dépressions fermées aux sols salins.
Le géographe présente l’Algérie comme une terre de contraste; avant d’être humaine, la
complexité est d’abord physique: douceur du climat maritime et plus loin gel et excessive chaleur, violence
des pluies et longue sécheresse, région de Steppe clairsemée et pays de forêts sombres sans être épaisses se
juxtaposent.
L’étude du climat et de ses effets et donc le problème de l’eau, l’inventaire de la végétation et des
sols, la présentation du relief permettent de dresser le tableau des régions utiles et l’amorce d’un découpage
régional approprié.
Finalement, le bilan des conditions natiuelles laisse à l’Algérie une assez large gamme de
possibilités agricoles. Inutile de condamner un pays de climat méditerranéen quand la Californie et certaines
régions fremçaises d’extrême intensivité agricole appartiennent à la même zone climatique. Mais la mise en
valeur demande un équipement pour résoudre le problème de l’eau et des études importantes pour passer
des pratiques traditionnelles à un niveau de production supérieur. Le pays n’est pas non plus condamner par
une prétendue stérilité minière. La question de l’énergie comme on le verra, ne se pose pas dcms l’immédiat.
L’espace algérien est marqué par le fait colonial plus que par les données naturelles. C’est ce que
le chapitre suivant se propose de nous démontrer.
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CHAPITRE TI : LA PERSISTANCE DE L’HERITAGE DU PASSE ; LA DIFFICULTE DE S’EN
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