Ch.2 : Les espaces vectoriels
Mouanis HakimaFaculté des sciences Dhar Mahraz Fés hmouanis@yahoo.fr www.mouanis.wordpress.com
Plan
1. Espace vectoriel
1.1 Définition et propriétés
2. Sous espaces vectoriels
2.1 Définition et propriétés
2.2 Opérations sur les sous espaces vectoriel
Intersection Réunion
2.3 Somme de sous espaces vectoriels
Combinaison linéaire et Sous espaces engendré par un ensemble
Somme fini de sous-espaces vectoriels Somme quelconque de sous-espaces vectoriels
2.4 Produit des espaces vectoriels
3. Espaces vectoriels quotients
4. Famille génératrice, Famille libre et Famille base
4.1 Famille génératrice 4.2 Famille libre
4.3 Base d’un espace vectoriel
5. Espace de dimension fini
6. Théorème de la base incomplète
6.1 Théorème de la base incomplète 6.2 rang d’un système de vecteurs
7. Sous espace en dimension finie.
7.1 La dimension de la somme des sous espaces vectoriels 7.2 La dimension des espaces
Dans tous ce chapitre K désigne un corps
commutatif
Définition 1.1
Soit E un ensemble non vide. Une loi de composition externe sur E est une application
K × E −→ E
Exemples 1.1
1 La loi multiplicative
K × K //K
(x, y) // x · y = x × y
est une loi externe sur K
2 Pour tout n ∈ N∗,l’application
K × Kn //Kn
Exemples 1.2
1 Soient (E, ·) et (F, ·) sont deux ensembles non vides munis de
deux lois externes sur un corps commutatif K, alors l’application suivante :
K × (E × F) // E × F
(λ, (x, y)) // (λ · x, λ · y)
.
est une loi externe sur le produit cartésien E × F.
2 Si X est un ensemble non vide, l’application suivante est une loi
externe sur KX :
K × KX //KX
(λ, f ) // λ · f
où (λ · f ) (x) = λ × f (x) , pour tout x ∈ X,
Exemples 1.3
1 L’application K × KN //
KN
(λ, (xn)) // λ · (xn)
où λ · (xn) = (λ × xn) ,pour tout (xn) ∈ KN,
est une loi externe sur KN
2 Soit K[X] l’ensemble des polynômes à coefficients dans K.
L’application :
K × K[X] //K[X]
Définition 1.2
E un ensemble non vide. On muni E de :
Une loi de composition interne additive : ∀(x, y) ∈ E2, x + y ∈ E
Une loi de composition externe : ∀x ∈ E, ∀λ ∈ K, λx ∈ E.
(E, +, .)est un espace vectoriel sur le corps K si, et seulement si,
Suite de la définition 1.2
1] (E, +) est un groupe commutatif :
la loi + est associative, c’est à dire si on a : ∀x, y, z ∈ E : (x + y) + z = x + (y + z)
Eadmet un élément neutre 0 pour la loi +, c’est à dire si :
∃0 ∈ E tq : ∀x ∈ E : x + 0 = 0 + x = x
tout élément de E admet un symétrique pour la loi +, c’est à dire si :
∀x ∈ E, ∃x0∈ E tq : x + x0= x0+ x = 0
Suite de la définition 2.1
2] La loi externe vérifie les conditions suivantes :
∀λ ∈ K, ∀µ ∈ K et ∀x ∈ E, λ · (µ · x) = (λµ) · x, ∀λ ∈ K, ∀µ ∈ K et ∀x ∈ E, (λ + µ) · x = λ · x + µ · x, ∀λ ∈ K, ∀x ∈ E et ∀y ∈ E, λ · (x + y) = λ · x + λ · y, ∀x ∈ E, 1 · x = x.
Les élément de E sont appelé des vecteurs. Les éléments de K sont appelé des scalaires.
On dit que E estun espace vectoriel sur K ou tout simplement E est
un K− espace vectoriel ou un espace vectoriel s’il n y a pas de confusion.
Exemples 1.4
1 Les ensembles dans les exemples 1-1 et 1-3 sont des espaces
vectoriels. 2
Kn[X], où n ∈ N, (l’ensemble des polynômes de degré inférieur
ou égal à n) est un espace vectoriel sur K.
3 Si E est un K−espace vectoriel et X un ensemble non vide, EX
est un K− espace vectoriel pour les lois f + g et λ · f .
4 Si X un ensemble non vide, KX, +, · , est un espace vectoriel
sur K, avec : pour tout (f , g) ∈ KX2
,et pour tout x ∈ K
Propriétés 1.1
Soit E un K− espace vectoriel, alors :
1 ∀α ∈ K, ∀x ∈ E et ∀y ∈ E α(x − y) = αx − αy. En particulier,
α(−y) = −(αy).
2 ∀α ∈ K, ∀β ∈ K et ∀x ∈ E, (α − β)x = αx − βx. En particulier
(−β)x = −βx.
Preuve.
1 Soit (α, x, y) ∈ K × E2,alors :α(x − y) + αy = α(x − y + y) = αx;
d’où α(x − y) = αx − αy.
2 Soit (α, β, x) ∈ K2× E, alors : (α − β)x + βx = (α − β + β)x = αx.
3 Si on prend x = y dans la propriété 1 on obtient
α · 0 = αx − αx = 0. Si on prend α = β dans la propriété 2 on obtient 0 · x = 0; le premier 0 étant l’élément neutre de (K, +), le second est l’élément neutre de E . Réciproquement, soit
(α, x) ∈ K × E, tel que α · x = 0 alors : si α 6= 0, on a 1
α· (α · x) = 0,
d’où α × 1
Définition 2.1
Soient E un K− espace vectoriel et F un sous ensemble non vide de E.
Fest un sous K−espace vectoriel de E si F est un espace vectoriel
pour les lois induites par celles de E.
Exemple 2.1
Pour tout n ∈ N, Kn[X]l’ensemble des polynômes de degré inférieur
Proposition 2.1
Soient E un K− espace vectoriel et F un sous-ensemble E. F est un sous K-espace vectoriel de E si, et seulement si, les deux propriétés suivantes sont vérifiées :
F6= ∅ ;
Fest un sous-groupe additif de E;
Fest stable pour la loi externe ; ∀λ ∈ K, ∀x ∈ F, λ · x ∈ F.
Remarque 2.1
Proposition 2.2
Soient E un K− espace vectoriel et F un sous-ensemble de E.
Fest un sous - espace vectoriel de E si, et seulement si :
0E∈ F ;
∀x ∈ F, ∀y ∈ F, x + y ∈ F; ∀λ ∈ K, ∀x ∈ F, λ · x ∈ F.
Preuve. Si F est un sous-espace vectoriel de E, les deux propriétés ci-dessus en découlent trivialement.
Réciproquement : F est un sous-groupe de E car : F 6= ∅ et
∀x ∈ F, ∀y ∈ F − y = (−1) · y ⇒ −y ∈ F et ∀ (λ, µ) ∈ K2 x− y ∈ F.
Fétant un sous-groupe du groupe commutatif E et est stable pour la
Proposition 2.3
Un sous-ensemble F d’un un K− espace vectoriel E est un sous-espace vectoriel de E si, et seulement, si
1 0 ∈ F
2 ∀λ ∈ K, ∀ (x, y) ∈ F2, x + λ · y ∈ F.
Exemples 2.1
1 Si K = R, R est un sous R-espace vectoriel de C.
2 Si K = C, R n’est pas un sous C-espace vectoriel de C.
3 F= {(x, y, z) ∈ R3/2x − y + 3z = 0} est un sous R-espace
vectoriel de R3.
4 G= {(x, y, z) ∈ R3/2x − y + 3z = 1} n’est pas un sous R-espace
vectoriel de R3.
Proposition 2.4
Soit Σ le système linéaire à coefficients réels suivant :
Σ :
a11x1+ a12x2+ ... + a1nxn = 0
a21x1+ a22x2+ ... + a2nxn = 0
.. .
ap1x1+ ap2x2+ ... + apnxn = 0
L’ensemble S(Σ) des solutions de Σ est un sous R-espace vectoriel de Rn.
Exercice 2.1
Les ensembles suivants sont-ils des R-espaces vectoriels ?
1 F= {(x, y, z) ∈ IR3/ 3x − y + 2z = 0}.
2 G= {(x, y) ∈ IR2/ xy = 0}.
Proposition 2.5
L’intersection de sous K-espaces vectoriels d’un K-espace vectoriel E est un sous K-espace vectoriel de E.
Preuve. Soit (Fi)i∈Iune famille de sous K-espaces vectoriels d’un K espace vectoriel E. Posons F =
\ i∈I
Fi,alors : F 6= ∅, car pour tout
i∈ I, 0E ∈ Fi(Fiest un sous-espace vectoriel de E), donc 0E∈ F.
De plus pour tout (λ, x, y) ∈ K × F2, on a : (∀i ∈ I) , x ∈ Fiet y∈ Fi,
Remarque 2.2
La réunion des sous K-espaces vectoriels n’est pas en générale un sous espace vectoriel.
Contre exemple : E = {α.X : α ∈ R} et F =β.X2
: β ∈ R sont
deux sous R-espaces vectoriels réels de R [X].
E∪ F ne l’est pas car l’élément X2+ X/∈ E ∪ F, même si X ∈ E ∪ F et
X2∈ E ∪ F.
Proposition 2.6
Soient F1et F2deux sous K-espaces d’un K− espace vectoriel E,
alors F1∪ F2un sous-espace vectoriel de E si, et seulement si,
Preuve. si F1 ⊂ F2( ou F2 ⊂ F1) alors F1∪ F2= F2(ou
F1∪ F2= F2) donc c’est un sous espace vectoriel.
Cette condition est nécessaire. En effet, supposons que F1⊂ F/ 2et
F2⊂ F/ 1,alors ∃x1 ∈ F1tel que x1∈ F/ 2et ∃x2∈ F2tel que x2∈ F/ 1,d’où x1+ x2∈ F/ 1∪ F2car sinon : x1+ x2∈ F1∪ F2⇒ x1+ x2∈ F1ou x1+ x2∈ F2.Si x1+ x2∈ F1alors x1+ x2− x1∈ F1 d’où x2∈ F1 contradiction. Si x1+ x2∈ F2alors x1+ x2− x2∈ F2dù x1∈ F2 contradiction.
Définitions 2.1
1 Soient E un K−espace vectoriel ; a1, a
2, ..., andes vecteurs de E
et λ1, λ2, ..., λndes scalaires de K; on appelle combinaison
linéaire de a1, a2, ..., anle vecteur de E défini par :
λ1a1+ λ2a2+ ... + λnan=
n X
i=1 λiai
2 Soit A une partie non vide de E , on note : Vect(A), l’ensemble
des combinaisons linéaires finies des éléments de A. vect(A) = {
n X
i=1
λiai: ai∈ A, λi∈ K, n ∈ N∗}.
• Dans le cas particulier ou A = {a1, a2, .., ap} fini, Vect(A) = {λ1a1+ λ2a2+ .. + λpap/∀i ∈ {1, .., p}, λi∈ K}
Remarque 2.3
Soit E un K espace vectoriel et a ∈ E.
Vect{a} = Ka = {αa / α ∈ K}
Exercice 2.2
Soient P = X3+ 2X + 1, Q = 2X3+ 5X2+ 4X et T = 5X2− 2.
1 T est une combinaison linéaire de P et Q car T = Q − 2P
2
Vect(P, Q) = {αP + βQ / P, Q ∈ IK[X]}
Proposition 2.7
Soient E un K− espace vectoriel et A une partie non vide de E,
Vect(A)est un sous espace vectoriel de E.
Preuve. On a 0E = 0K.aoù a ∈ A donc 0E ∈ Vect(A) et pour tous a∈ Vect(A), b ∈ vect(A) et α ∈ K, il existe n ∈ N∗,il existe λ1, λ2, ..., λn élément de K tels que : a =
n X
i=1
λiaioù (∀i ∈ {1, 2, ..., n}) ai∈ A. De même b peut s’écrire :
b=
m X
i=1
µibio`u (∀i ∈ {1, 2, ..., m}) bi∈ A et µi∈ K.
a+ αb = n X i=1 λiai+ m X i=1 (αµi) bi
= λ1a1+ λ2a2+ ... + λnan+ (αµ1) b1+ (αµ2) b2+ ... + (αµm) bm d’où a + αb ∈ Vect(A).
Proposition 2.8
Soient E un K− espace vectoriel et A une partie non vide de E, alors :
Vect(A) = \
F s.e.v A⊂F
F.
c’est aussi le plus petit sous espace vectoriel contenant A.
Preuve. Par double inclusion, on montre que le résultat. On a vect(A)
est un sous-espace de E qui contient A donc \
F s.e.v A⊂F
F⊂ Vect(A).
Réciproquement, soit F un sous-espace vectoriel de E tel que A ⊂ F,
alors pour tous a1, a2, ..., andes éléments de A et pour tous
λ1, λ2, ..., λndes éléments de K on a n X
i=1
λiai∈ F, donc Vect(A) ⊂ F et
par suite Vect(A) ⊂ \
F s.e.v A⊂F
F.
Il reste à montrer que c’est le plus petit sous espace vectoriel contenant A : Soit G un sous espace vectoriel qui contient A alors
\
Définition 2.2
Soient E un K-espace vectoriel et (Ei)1≤i≤pune famille des
sous-espaces vectoriels de E.
On notePpi=1Ei= {x = x1+ x2+ ... + xp, ∀i ∈ [[1, p]]; xi∈ Ei}
Proposition 2.9
Pp
i=1Eiest le plus petit sous-espace de E contenant tous les Ei.
En d’autres termes,Ppi=1Ei= Vect(
Sp i=1Ei).
Définition et propriété 2.1
Soit (Ei)1≤i≤pune famille de p sous-K-espaces de E. Les conditions
suivantes sont équivalentes :
Si x ∈Ppi=1Ei, l’écriture x =Ppi=1xiest unique.
Pour tout xi∈ Ei: Pp
i=1xi= 0 ⇒ (∀i ∈ [[1; p]]; xi= 0). Pour tout j ∈ [[2; p]], (Pj−1i=1Ei)T Ej= {0}.
Proposition 2.10
E1L E2⇐⇒ E1∩ E2= {0} .
Remarque 2.4
cette propriété est fausse s’il y a plus de deux sous-espaces vectoriels.
Définition et propriété 2.2
On dit que deux sous-espacesE1et E2d’un espace vectoriel E sont
supplémentaires dans Esi, et seulement si,E1⊕ E2= E.
Cela équivaut à
∀x ∈ E; ∃!y ∈ E1, ∃!z ∈ E2: x = y + z Dans ce cas
yest appelé la projection de x sur E1parallèlement à E2.
Définition 2.3
Si (Ei)i∈Iest une famille de sous K-espaces vectoriels de l’espace
vectoriel E; on appelle somme des sous-espaces (Ei)i∈Iet on note
X i∈I
Ei,le sous-espace vectoriel de E engendré par la réunion des Ei
X i∈I Ei= ( n X k=1 xik : ∀k ∈ {1, 2, ..., n} xik ∈ Eik ) .
Notamment, pour toute partie non vide A de E, on a Vect(A) =X
x∈A K.x.
Proposition 2.11
Si (Ei)i∈Iest une famille de sous-espaces vectoriels d’un espace
vectoriel E, les conditions suivantes sont équivalentes :
1 Tout vecteur x de E s’écrit d’une manière unique x =X
i∈I
xioù
xi∈ Eiet xi= 0 sauf pour un nombre fini d’indices.
2 E=X
i∈I
Eitel que pour tout J(⊆ I) fini et tout élémentX
i∈J xi∈ E, on aX i∈J xi= 0 =⇒ (∀i ∈ J) xi= 0. 3 E=X i∈I Eiet Ei∩ X j∈I\{i} Ej = {0} .
Définition 2.4
Lorsque la famille (Ei)i∈Isatisfait les conditions 1, ou 2, ou 3 de la
proposition 3.4 on dit que E est la somme directe interne des
sous-espaces vectoriels Eiet on note E = M
i∈I Ei.
Définition et proposition 2.1
Soit (Ei)16i6pune famille de p espace vectoriel sur K.
Pour λ ∈ K et x= (x1, x2, ..., xp) ∈ E = Π p i=1Ei y= (y1, y2, ..., yp) ∈ E = Π p i=1Ep On pose
x+ y = = (x1+ y1, x2+ y2, ..., xp+ yp)c
λx = = (λx1, λx2, ..., λxp)16i6p
Muni de ces opérations, E est un K-espace vectoriel. On l’appelle l’espace vectoriel produit de E1; E2; ...; Ep.
Soient E un K− espace vectoriel et F un sous-espace vectoriel de E. Puisque F est un groupe, on considère < la relation d’équivalence définie sur E par :
x<y ⇔ x − y ∈ F
L’ensemble quotient E/< = {¯x : x ∈ E}on le note par E/F.
Proposition 3.1
E/Fmuni de la loi + définie par ¯x+ ¯y= x + y et de la loi externe
définie par α¯x= αxpour tous x, y ∈ E et λ ∈ K, est un K espace
Preuve. On a (E/F, +) est un groupe commutatif pour la loi + définie
comme suit : ¯x+ ¯y= x + y.
1) La multiplication externe est bien définie. En effet, soient α ∈ K,
x, y ∈ Etel que ¯x= ¯yon cherche à montrer que que α¯x= α¯y: On a
¯x= ¯ydonc x − y = c ∈ F d’où αx − αy = αc ∈ F car c’est un sous
espace vectoriel, ce qui montre que
α¯x− α¯y = αx − αy = αx − αy = ¯0
2) Pour tous α, β ∈ K et tous x, y ∈ E on a :
1 α(¯x+ ¯y) = α(x + y) = α(x + y) = αx + αy = α¯x+ α¯y
2 (α + β)¯x= α¯x+ β¯x
3 (αβ)¯x= α(β¯x)
4 1¯x= ¯x
Définition 4.1
Soit A = (xi)i∈Iune famille de vecteurs d’un K− espace vectoriel E.
On dit que A est une famille génératrice de E (ou engendre E) si, et seulement si, E = Vect(A).
Remarque 4.1
Cas particulier : Soit A = (xi)1≤i≤nune famille de vecteurs d’un K−
espace vectoriel E
E= Vect(A)si, et seulement si, pour tout x ∈ E, il existe
(α1, α2, ..., αn) ∈ Kntel que
Exemples 4.1
1 Pour tout n ∈ N?, le système B = (e1, e
2, ..., en)engendre le K-espace vectoriel Kn, tel que pour tout i, ei= (0, 0, ..., 0, 1, 0, ..., 0) où 1 est à la iiemeplace.
2 Pour tout n ∈ N, le système1, X, X2, ..., Xn engendre Kn[X]
l’ensemble des polynômes de degré inférieur ou égal à n. 3 K[X] = Vect{1, X, X2, .., Xn, ../n ∈ N}
Exercice 4.1
Soit F = {P = α + βX + γX2+ λX3
∈ R3[X] / α = 2γ et β = −λ }. 1) Trouver une partie génératrice de F.
Définition 4.2
Soit A = (xi)i∈Iune famille de vecteurs d’un K− espace vectoriel E.
1 On dit que A estune famille libre(ou que les vecteurs sont
linéairement indépendants) si, et seulement si, pour toute partie
finie J de I, pour tout (αi) ∈ KJet pour tout (xi) ∈ AJ,X
i∈J
αixi= 0
entraine ∀i ∈ J αi= 0.
2 On dit que A estune famille liée(ou que les vecteurs sont
Proposition 4.1
1 Tout sous-système d’un système libre est libre.
2 Tout sur-système d’un système lié est lié.
3 Tout système qui contient le vecteur nul est lié.
Proposition 4.2
Soit S = {a1, ...an} un système fini de vecteurs d’un K-espace vectoriel E. Alors,
1 S= {a
1, ...an} est libre si et, seulement, si pour tout famille (αi) ∈ Kn,
n X
i=1
αiai= 0 entraine ∀i ∈ [[1, n]] αi= 0.
2 un système S = {a1, ..., an} est lié si, et seulement, si il existe
i∈ [[1, n]] tel que ai∈ Vect(a1, ..ai−1, ai+1, .., an).
3 Si S = {a1, a2, ..., an} un système libre de E et an+1∈ E, alors
S0 = {a1, ..., an, an+1} est un système libre de E si, et seulement si
Exercice 4.2
1 Dans R3, soient
u1= (1, 3, 0), u2= (−1, 0, 2), u3= (−1, 3, 4), u4= (0, 0, 1) et
S= {u1, u2, u3, u4}. S est un système lié.
2 la famille B = {P1= X3− 1, P2= X2+ X, P3 = X2} est libre dans
Définition 4.3
Soit B = (xi)i∈Iune famille de vecteurs d’un K− espace vectoriel E.
On dit que B est une base de E si, et seulement si, B est une famille libre et génératrice de E.
Conséquence 4.1
B= (xi)i∈I est une base de l’espace vectoriel E si, et seulement si,
tout élément x de E s’écrit d’une manière unique x =X
i∈J
αixioù J est
une partie finie de I et les αisont des éléments du corps K
Exemples 4.2
1 Dans E = Kn,où n ∈ N∗,le système S = {e1, e2, ..., e
n} défini par : (∀i ∈ {1, ..., n}) ei= (0, 0, ..., 1, 0, ..., 0) où i est à la iiemeplace, est
une base de Kn.
2 Pour tout n ∈ N et E = Kn[X]l’ensemble des polynômes de degré
inférieur ou égal à n, B = 1, X, X2, ..., Xn est une base de Kn[X].
3 Dans K(I),soit ej= (α
i)i∈Iavec αi= δij=
1 si i = j
0 si i 6= j La famille
(ej)j∈Iest une base de K(I).
4 Pour I = N, le système1, X, X2, ...., Xn, .... est une base de
K [X] .
Propriétés 4.1
Soient E un espace vectoriel, (Ei)i∈Iune famille de sous-espaces
vectoriels de E et (∀i ∈ I) Biest une base de Ei,alors si E =M
i∈I Ei,
B =[
i∈I
Preuve. Montrons que B est un système générateur de E. En effet :
(∀i ∈ I) Bi⊂ B =⇒ Vect (Bi) ⊂ Vect (B)
Donc le sous-espace vectoriel engendré par B contient le
sous-espace vectoriel engendré par Bipour tout i ∈ I c’est à dire
(∀i ∈ I) Ei⊂ Vect (B) , et par suite E =
X i∈I
Ei⊂ Vect (B) ⊆ E, donc B
engendre E.
Montrons que le système B est libre.
On désigne par ei
j
j∈Ji les vecteurs de la base Bidans Eiet
J=[ i∈I Ji,alorsX i∈I αiei= 0 =⇒X i∈I X j∈Ji αjeij ! = 0 ∈M i∈I Ei,d’où X j∈J αjeij= 0 =⇒ (∀j ∈ Ji) αj= 0.
Définition 5.1
On dit qu’un espace vectoriel E est de dimension finie s’il possède un système générateur fini ; c’est à dire qu’il existe n vecteurs x1, x2, ..., xn de E tels que :
E= Vect(x1, .., xn) Autrement dit, si l’application
Kn −→ E (α1, α2, ..., αn) −→ n X i=1 αixi soit surjective.
Exemples 5.1
1 Pour tout n ∈ N?, Knest de dimension finie sur K.
2 Pour tout n ∈ N, E = Kn[X]l’ensemble des polynômes de degré
inférieur ou égal à n, est de dimension finie sur K.
3 L’espace vectoriel K [X] est de dimension infinie sur K, le
système1, X, X2, ...., Xn, .... en est un système générateur
Théorème de la base incomplète
Théoréme 6.1
Soient E un K− espace vectoriel tel que E 6= {0} ayant un système générateur fini S
Alors toute famille libre de E peut être compléter en une base de E.
Preuve. 1ereétape :Montrons tout d’abord qu’on peut extraire
du système S un sous-système qui soit une base de E.
En effet :
Si S = {x1, x2, ..., xn} ; soit L (S) = {A ⊂ S/ A est libre } . Alors L (S) n’est pas vide car E 6= {0} et S en est un système générateur
entrainent qu’il existe i ∈ {1, 2, ..., n} tel que xi6= 0, d’où {xi} est un
système libre de E.
On suppose par exemple que L (S) = {A1, A2, ..., Ap} , (L (S) ⊂ P (S) et S est fini ) .
Soit N (L (S)) = {card (Ai) : 1 ≤ i ≤ p} ; alors N (L (S)) est une partie non vide de N qui est majorée (par n) , elle admet donc un plus grand
élément ; soit k cet élément et soit Akl’ensemble associé. Akest donc
un sous-système de S comportant le plus grand nombre de vecteurs linéairement indépendants.
Montrons que Akest une base de E. Comme Akest libre, il suffit de
montrer qu’elle est génératrice ; et puisque S est un système générateur de E il suffit de montrer que tout élément de S est
combinaison linéaire de ceux de Ak.
Soit Ak= {xi1, xi2, ..., xik} , alors :
1ercas : Si A
2emecas : Si A
k6= S, alors pour tout x ∈ S \ Ak,l’ensemble Ak∪ {x} est
un sous-système de S qui contient k + 1 éléments, elle est donc lié, et
puisque Akest libre alors, d’après la proposition 4.2(3), x est une
combinaison linéaire fini des éléments de Ak, c’est à dire,il existe
alors (, λ1, λ2, ..., λk)dans Kknon tous nuls tels que :x =
k X
j=1
λjxij.Ce
qui montre que E = vect(S) = vect(Ak)
2emeétape :
Soit S0 une famille libre de E, alors si S”= S ∪ S0, S”est un système
générateur de E; on peut donc en extraire une base de E. Cette base doit être précisément le plus grand système extrait et comportant des
Conséquence 6.1
Tout espace vectoriel de dimension finie admet une base fini.
Proposition 6.1
Soit E un espace vectoriel engendré par un système de n vecteurs, alors tout système libre de E a au plus n éléments.
Preuve. Soit S = {x1, x2, ..., xn} un système générateur de E.
Soit S0 = {y1, y2, ..., ym} un système libre de E. Il s’agit de montrer que
m≤ n.
Par l’absurde :
Supposons que m > n; on a y1= α1x1+ ... + αnxn,il existe au moins
un αinon nul, car sinon y1serait nul et par suite le système S0 ne
serait pas libre. On suppose par exemple que α1 6= 0, alors :
Suite de preuve
Le système S1= {y1, x2, ..., xn} engendre donc E.
y2= β1y1+ β2x2+ ... + βnxn,les coefficients βipour i ∈ {2, ..., n} ne
sont pas tous nuls car sinon : y2= β1y1ce qui est absurde. On peut
supposer que β26= 0, alors :
x2= 1
β2(y2− β1y1− β3x3− ... − βnxn) Le système S2= {y1, y2, x3, ..., xn} engendre donc E.
En continuant ce processus, on aura donc le système {y1, y2, .., yn}
générateur de E, en particulier yn+1= α1y1+ α2y2+ ... + αnynce qui
Définition et proposition 6.1
Dans un K-espace vectoriel E de dimension finie, toutes les bases
ont même nombre d’éléments, appelédimension de Eet est noté
dimK(E) .ou bien tout simplement dim (E) s’il n y a pas de confusion.
Un espace vectoriel qui ne possède pas de base finie est dit de dimension infinie.
Preuve. Si B et B0 sont deux bases de E et n = card (B) et
m= cardB0,alors n ≤ m ( B libre et B0 génératrice) et m ≤ n (B0
Exemples 6.1
1 dim({0}) = 0.
2 Pour tout n ∈ N, Kn[X]est de dimension n + 1 comme K-espace
vectoriel.
3 Pour tout n ∈ N∗, Knest de dimension n comme K-espace
Définition 6.1
Étant donné un système S = {a1, . . . , an}, non vide, des éléments
d’un espace vectoriel E. On appellerangde S la dimension du
sous-espace vectoriel Vect(S), engendré par le système S. C’est aussi le nombre maximale des vecteurs libres qu’on peut extraire de ce système.
Exercice
Déterminer les rangs des systèmes de vecteurs suivants
1 {(2, 3, 5), (−1, 2, −3), (4, −3, 8)}.
2 {(2, 3, 5), (−1, 2, −3), (1, 5, 2)}.
Théoréme 6.2
Soient E un K-espace vectoriel de dimension fini n et B un système de vecteurs de E.
Bengendre E si, et seulement si rg(B) = n.
En particulier,
Preuve.
On a B est un système générateur de E alors E = vect(B) donc n = dim(E) = dim(vect(B)) = rgB.
Inversement, si dim(E) = rg(B) = n.
On a rg(B) = n donc il existe B0 ⊆ B tel que B0 est libre et
card(B0) = rg(B) = net ∀u ∈ B\B0 on a B0∪ {u} est lié c’est à dire
u∈ Vect(B0)ce qui montre que Vect(B) = Vect(B0).
Donc, il suffit de montrer que Vect(B0) = E: Supposons que
Vect(B0) 6= E, c’est à dire, il existe x ∈ E tel que x 6∈ Vect(B0)alors,
puisque B0 est libre, {x} ∪ B0 est libre et
card(B0∪ {x}) = n + 1 > dim(E) absurd( car tout famille libre dans E
Théoréme 7.1
1 Soient E un K-espace vectoriel de dimension finie n, n ∈ N∗et F
un sous K-espace vectoriel de E, alors F est un K-espace de dimension finie et on a : dim (F) ≤ dim (E)
Preuve.
1 Soit B une base de F, elle est libre dans F donc libre dans E,d‘où
dim F= card(B) = rgB ≤ dim E(d’après proposition 2.1).
2 Si E = F alors dim E = dim F. inverement, si dim E = dim F. Soit B
une base de F, pour monter que E = F il suffit de montrer que
E= vect(B). On a B est libre et rgB = dim F = dim E ce qui
implique que B est un système générateur de E (d’après Théorème 2.2).
Corollaire 7.1
Soit E est un K-espace vectoriel de dimension finie n. Alors :
1 tout système générateur de E contient au moins n vecteurs.
2 un système générateur de E contenant n vecteurs est une base
de E.
Preuve.
1 Soit B un système générateur de E, alors
dim E= rg(B) ≤ card(B). Donc B a au moins n éléments.
2 Soit B = {x1, ..., xn} un système générateur de E tel que
card(B) = n,alors card(B) = n = dim E = rg(B) ce qui montre que
Best libre, donc une base de E.
3 Soit B = {x1, ..., x
n} un système libre de E tel que card (B) = n,
alors rg(B) = card(B) = dim E, d‘où B est un système générateur de E, et par suite une base de E.
Théoréme 7.2
Soit E un K−espace vectoriel de dimension finie n et soit B une partie de E. Les propriétés suivantes sont équivalentes :
1 Best une base de E.
2 Best une partie libre de E et |B| = n .
3 Best une partie génératrice de E et |B| = n .
Preuve. 1. ⇒ 2. évident.
2. ⇒ 3. B est une base de E d’après 3. du corollaire précédente, donc c’est une partie génératrice de E ayant n éléments.
Exercice
Théoréme 7.3
Soient F et G deux sous espace vectoriels d’un K-espace vectoriel de dimension finie E, B une base de F et C une base de G. Alors,
La somme de F et G est directe
si, et seulement, si
B∩ C = ∅ et on a F + G = vect(B ∪ C). Donc, il reste à monter que le système {B ∪ C} est libre : d’abord il est fini car
card(B) = dim F ≤ dim Eet card(C) = dim G ≤ dim E et
card(B ∪ C) = card(B) + card(C)donc fini. posons B ∪ C = {x1, .., xr},
soient α1, ...αr∈ K tels que
r X i=1 αixi= 0 alors r X i=1 αixi = X {1≤i≤r/ xi∈F} αixi+ X {1≤i≤r/ xi∈G} αixi = 0 et puisue FL G alors X {1≤i≤r/ xi∈F} αixi= X {1≤i≤r/ xi∈G} αixi= 0
Inversement, suposons que B ∪ C est libre avec B = {a1, .., ap} et
C= {ap+1, .., ap+s} . Soit x ∈ F ∩ G alors il existe (αi){1≤i≤p+s}∈ Kp+s
et tels que x = p X i=1 αiai= s+p X i=p+1 αiaidonc p X i=1 αiai− s+p X i=p+1 αiai= 0
et puisue B ∪ C est libre, alors for all 1 ≤ i ≤ p + s, αi= 0 , ce qui
Proposition 7.1
Soit E un K-espace vectoriel de dimension finie. Si F et G sont deux sous espaces vectoriels de E et si la somme de F et G est directe alors :
dim(F ⊕ G) = dim(F) + dim(G)
Preuve. Soient B une base de F et S une base de G. Puisque la somme de F et G est directe, alors B ∩ S = ∅ et B ∪ S est une base de
F⊕ G.
Théoréme 7.4
Soient E un espace vectoriel de dimension finie et F un sous-espace vectoriel de E. Alors F admet au moins un supplémentaire dans E;,
qu’on note ici H et dimKH= dimK(E/F) = dim (E) − dim (F), appelé
Preuve.
Soit (e1, e2, ..., em)une base de F. D’après le théorème de la base
incomplète ils existent des vecteurs (u1, u2, ..., up)de E tel que
(e1, e2, ..., em, u1, u2, ..., up)soit une base E. Tout vecteur x de E s’écrit d’une façon unique :
x= λ1e1+ λ2e2+ ... + λmem+ α1u1+ ... + αpup
où λi, αi∈ K. D’où
x+F = λ1e1+λ2e2+...+λmem+α1u1+...+αpup+F = α1u1+...+αpup+F
Montrons que les vecteurs u1+ F, u2+ F, ..., up+ Fsont linéairement indépendants.
Soient β1, β2, ..., βp∈ K tel que :
β1(u1+ F) + β2(u2+ F) + ... + βp(up+ F) = 0 + F Ce qui implique que β1(u1) + β2(u2) + ... + βp(up) ∈ F Donc : ∃µ1, µ2, ..., µm∈ K tel que :
β1(u1) + β2(u2) + ... + βp(up) = µ1e1+ µ2e2+ ... + µmem
Comme e1, e2, ..., em, u1; ..., upsont linéairement indépendants, on en
déduit que β1= ... = βp= µ1= ... = µm= 0.
Alors E/F admet pour base u1+ F, u2+ F, ..., up+ Fet :
Exercice
On considère le sous espace vectoriel de R3,
F= {(x, y, z) ∈ R3/ x + 2y − 3z = 0}.
1 Donner une base de F ainsi que sa dimension.
Proposition 7.2
Soient E un espace vectoriel de dimension finie et E1, E2, ... et Epsont
des sous- espaces vectoriels de E de dimensions n1, n2, ... et np,
alors :
dim(E1⊕ E2⊕ ... ⊕ Ep) = n1+ n2+ ... + np. En particulier si E1, E2, ..., Epsont supplémentaires, alors
dim(E) =
p X
i=1
Lemme 7.1
Soit E un K-espace vectoriel. Si F et G sont deux sous espaces vectoriels de E et si H est un supplémentaire de F ∩ G dans G alors H est un supplémentaire de F dans F + G.
Preuve. Soit x ∈ F ∩ H donc x ∈ F ∩ H ∩ G car H ⊂ G
Ainsi x ∈ (F ∩ G) ∩ H = {0E}. Ce qui montre que la somme de F et H est directe.
On a F ⊕ H = F + H ⊂ F + G car H ⊂ G. ∀x ∈ F + G, ∃a ∈ F, ∃b ∈ G tel que x = a + b.
b∈ G = F ∩ G ⊕ H donc ∃u ∈ F ∩ G, ∃v ∈ H tel que b = u + v.
Alors x = a + b = a + (u + v) = (a + u) + v ∈ F + G ⊂ F ⊕ H. Par suite F ⊕ H = F + G.
Proposition 7.3
Soit E un espace vectoriel de dimension finie. Pour tout F, G sous espaces de E : dim (F + G) = dim (F) + dim (G) − dim (F ∩ G)
Preuve.
Puisque G est un sous-espace vectoriel de E de dimension finie alors
F∩ G admet un supplémentaire H dans G .
Donc :
(F ∩ G) ⊕ H = G =⇒ dim((F ∩ G) + H) = dim((F ∩ G) ⊕ H) = dim(G). Alors : dim(H) = dim(G) − dim(F ∩ G).
Puisque H est un supplémentaire de F ∩ G dans G alors H est un supplémentaire de F dans F + G.
Ainsi : F + G = F ⊕ H. Par suite on a :
Corollaire 7.2
Soient E un K−espace vectoriel de dimension finie et F et G deux sous-espaces de E. Alors F et G sont supplémentaires si, et seulement si, F ∩ G = {0} et dim (F) + dim (G) = dim (E) .
Preuve.
Fet G sont supplémentaires si, et seulement si, F ∩ G = {0} et
F+ G = E,si, et seulement si, F ∩ G = {0} et dim (F + G) = dim (E) ,
si, et seulement si, F ∩ G = {0} et
dim(F) + dim (G) − dim (F ∩ G) = dim (E) ,si, et seulement si,
Résumé
Soient E un K−espace vectoriel de dimension finie , et F et G deux sous-espaces de E. avec B une base de F et C une base de G. Alors
Fet G sont supplémentaires
⇐⇒
F∩ G = {0} et dim F + dim G = dim E
⇐⇒
B∪ C est une base de E.
⇐⇒