Bureaux : R u e de l a S e r r e , 5 8

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Seizième Année. — N° 101 P r u d u n u m é r o : 1 0 centimes.

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Dimanche 22 Décembre 1901.

Bureaux : R u e de l a S e r r e , 5 8

IÂ1EDE

IftNIEL JEAN RICHARD . " ^ G ^ ^ ~ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^m

OMORLOGÈEE

- ^ SSE

ABONNEMENTS

Un an: Six mois:

Suisse . . . . Fr. 6»— Fr. 3»—

Union postale » 12»— » 6»—

Ou s'abonne a tous les bureaux de poste. Paraissant le Jeudi et le Dimaneùe à la Chaux-de-Fonds

ANNONGES

suisses 20 ct., étrangères 25 et. la ligne Offres et demandes de place

10 centimes la ligne.

Les annonces se paient d'avance.

Organe de la Chambre suisse de l'Horlogerie, des Chambres de commerce, des Bureaux de contrôle et des Syndicats professionnels.

Les Consulats suisses à l'étranger reçoivent le j o u r n a l .

Bureau des Annonces: HAASENSTEIN & VOGLER, 32, rue Leopold Robert, CHAUX-DE-FONDS et succursales en Suisse et à l'étranger.

Boule de neige

Il est utile de rappeler à certains indus- triels, que la Hongrie a interdit l'importa- tion d'offres de vente, avis, coupons, etc.

du système dit «boule de neige» et que les envois ordinaires d'imprimés renfer- mant de telles offres sont séquestrés dans le pays de destination et les envois recom- mandés renvoyés à l'origine.

Banque centrale

Voici le texle de la motion que M. von Arx, député de Soleure, a déposée mercre- di au Conseil des Elats :

« L'article 39 revisé de la Constitution fédérale prévoit la création d'une banque centrale investie du monopole des billets de banque. Toutes les tentatives faites jusqu'ici pour réaliser ce postulat ont échoué, soit ensuite de la résistance du peuple, soit à cause du désaccord des au- torités. Il est très douteux que les diver- gences de vues existant actuellement puis- sent être conciliées avant longtemps.

D'autre part, le régime actuel des billets de banque présente des inconvénients auxquels il est urgent de parer et qu'on ne peut laisser se perpétuer pendant des années encore. Dès lors les soussignés invitent le Conseil fédéral à étudier pour présenter ensuite un rapport à l'Assemblée fédérale la question de savoir s'il ne con- viendrait pas de procéder à une revision de la loi du 8 mars 1881 sur l'émission et le remboursement des billets de banque.

Dans l'affirmative, ils l'invitent également à soumettre aux Chambres un projet de loi conçu dans cet esprit.

Il est bien entendu (pie l'exécution de l'article 39 revisé de la Constitution fédé- rale doit être poursuivie nonobstant la re- vision de loi sur les billets de banque. »

Signataires : MM. von Arx, Ammann, Calonder, Isler, Lenmann, Müller, Robert, Stutz, Ustcri.

Consulats

Le gouvernement espagnol a supprimé sa lé- gation en Suisse et l'a remplacée par un consulat

de carrière à la résidence de Berne. A ce poste a été nommé M. Ramon Abella, auquel le conseil fédéral a accordé l'exequaturjjen qualité de con- sul de seconde classe.

Les Sociétés de secours mutuels et l'assurance

Les sociétés de secours mutuels adres- sent aux Chambres fédérales une pétition demandant une loi en Payeur des sociétés de secours mutuels.

Et voici l'argumentation :

L'idée primordiale de l'Assurance par l'Etat, c'est-à-dire par la Confédération, avec ses conséquences naturelles, l'obliga- tion et les pénalités, n'est pas encore mûre.

Par contre, tout le monde est d'accord qu'il y a là un grand progrès moral et na- tional à accomplir dans notre chère patrie.

Il faut pénétrer, dans tous les degrés de la population, le principe de la prévoyance, sous toutes ses formes :

Caisses d'épargne,

Secours mutuels contre les maladies et les accidents,

Caisses de retraite pour la vieillesse, Secours aux veuves et orphelins, etc.

Toutes ces œuvres existent déjà et sont presque toutes émanées de l'initiative in- dividuelle et de l'esprit de mutualité.

C'est le développement de eel esprit et de cette initiative que l'Etal doit encou- rager.

Nous pensons que le rôle de la Confé- dération, doit, pour commencer, encoura- ger les efforts des Sociétés de secours mu- tuels et contribuer à leur développement par une loi simple con tenant entre autres les dispositions suivantes:

Les sociétés réclamant la protection de l'Etat seraient obligées de conformer leurs statuts à la loi pour être reconnues d'utilité publique.

Elles bénéficieraient d'une subvention fédérale, voir même cantonale, selon leur importance numérique et les services ren- dus à leurs sociétaires.

La loi rangerait parmi les sociétés recon- nues non seulement les sociétés de secours contre la maladie, mais toutes celles prati- quant la prévoyance mutuelle.

On pourrait attribuer à la subvention qui leur serait accordée :

1° Les intérêts du fonds fédéral des assurances.

L2" Le produit de la taxe sur les colis

postaux étrangers, taxe volée déjà en fa- veur des assurances.

3° La franchise postale, laquelle était du reste prévue par le projet précédent.

Les renseignements déjà obtenus, une enquête éventuelle et l'expérience démon- treraient assez vite si ces ressources sont suffisantes; s'il en était autrement, on trou- verait facilement le supplément nécessaire;

le peuple prêtera volontiers son concours à une œuvre sociale si importante.

L'appui financier de la Confédération permettrait aux sociétés de secours m u - tuels d'étendre les bienfaits de leur activité en élargissant leur cercle par des admis- sions plus faciles, en accordant des secours de plus longue durée, permettant môme de suivre un sociétaire malade jusqu'à com- plète guérison.

Grève d'horlogers à Marnaz (Haute Savoie) 21 ouvriers de la fabrique d'horlogerie Dancet, à Marnaz (Haute-Savoie), se sont mis en grève, le 14 octobre, pour obtenir que la paie eut lieu une fois par mois et non tous les trois mois;

qu'elle se fit intégralement en argent et non pas en marchandises, et que toutes les fournitures nécessaires au travail fussent faites par le patron sans modification du tarif en vigueur.

Sur l'initiative du juge de paix, un comité de conciliation s'est réuni le 2 3 : les ouvriers ont obtenu gain de cause sur les deux premières de- mandes et une transaction est intervenue au sujet des fournitures. Le travail a été repris le lendemain.

(Bulletin de l'Office du travail.)

Les professions féminines en France

Depuis trente années, le role do la femme a

considérablement augmenté dans les diverses

professions. D'après Le journal des chambres

de commerce, en 1866 la population active de

lu France ne comprenait que 4,642,000 femmes,

soit environ 30°/° de l'ensemble. En 1896, le

total passait à 6,382,000, soit environ 35°/o- La

majoration absolue est de beaucoup plus d'un

tiers. Il n'y a pas lieu de s'en étonner, les em-

plois féminins ayant singulièrement accru leur

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L A h É D É K A T l O M H Ü R L O G E R E S U I S S E importance avec le développement des industries

de luxe, de la banque, du commerce et de l'enseignement public.

Laissons de coté l'agriculture, car les tableaux comparatifs de i860 et de 1S9IJ ne semblent pas très concluants. Dans l'industrie proprement dite, le nombre des femmes occupées s'est élevé de 1,366,000 à 2,178,000. Aujourd'hui on compte environ 1 femme employée pour 2 hommes. Mais la proportion varie à l'infini et ce n'est là qu'une moyenne.

Dans la fabricalion textile, le contingent fémi- nin est le plus fort ; dans l'habillement et la toi- lette, il est double de l'effectif masculin, l i e s t encore très considérable dans l'alimentation.

Les femmes occupées dans le commerce don- nent un total de 296,000 en 1896 contre 158,000 en 1866. Ici aussi la proportion de 1 à 2 est à peu près respectée.

Pour les transports, les postes, les banques, l'élément féminin, dans les trente dernières an- nées, a plus que décuplé, passant de 15,000 à 164,000. .

Dans les professions libérales, par contre, il n'a pas quadruplé, 63,000 et 223,000, — quoique l'enseignement à lui seul ait apporté un accrois- sement d'au moins 100,000.

L'Espéranto

Tout le monde sait aujourd'hui qu'il existe une langue universelle, l ' E s p é r a n t o . Mais jus- qu'à présent celle langue est peu connue du public, sauf dans quelques centres industriels, où elle a été plus rapidement appréciée, en raison des services qu'elle peut rendre aux commerçants ayant des relations d'affaires avec l'étranger.

L'Université de Besançon — nous sommes encore heureux de la féliciter de cette innovation

— rompant en visière avec l'abus des langues mortes, a ouvert celte année un cours d'Espé- ranto. M. le professeur Saint-Loup s'est chargé de l'enseignemenl de celte langue nouvelle. Plu- sieurs conférences ont déjà été faites par lui et un comité, ainsi que cela s'est déjà pratiqué dans d'autres villes, a été immédiatement formé pour propager l'étude et l'emploi de cet idiome essen- liellemenl pratique. Pratique, il l'est en effet au plus haut degré, puisqu'il suffit aujourd'hui de connaître sa langue maternelle et ^Espéranto pour se faire comprendre dans tous les pays du monde ; déjà 50,000 espérantistes correspondent entre eux des pays des plus disparates comme situation géographique et comme idiome.

Quelques renseignements sommaires sur ce nouveau volapuk, à qui semble réservé un ave- nir plus brillant qu'aux précédentes tentatives de langue universelle, ne pourront manquer d'intéresser nos lecteurs.

L'inventeur et le propagateur de cette langue nouvelle est le docteur Louis Zamenhoff, de Var- sovie, qui fit paraître à la fin de 1887 ses pre- miers ouvrages sous le pseudonyme de Doktoro Espéranto (le doctor Espérant), d'où le nom que ses adeptes ont peu à peu substitué au nom officiel de Lingua Internacia. En France, c'est M. L. de Beaufront qui s'est fait l'apôtre de l'Espéranto.

Une des particularités de cette langue est qu'elle ne présente aucune de ces anomalies, de ces exceptions à des règles générales, de ces cons- tructions bizarres qui rendent si difficile l'étude des langues vivantes. A l'aide du seul Diction- naire, et sans connaître la Grammaire, on peut traduire couramment une correspondance espé- rantiste.

Ajoutons, pour finir, que la plupart des voca- bles usités sont d'étymologie latine, ce qui rend l'étude de l'Espéranto très facile pour les peu- ples de race latine, français, italiens, espagnols.

Au reste, en voici un petit échantillon que nous recommandons à l'attention de nos lecteurs :

c< Simpla, fieksebla, belsonn, vere internacia en si aj elementoi, la linguo Espéranto prezentas ni mondo civilizita la sole veran solvon de linguo inlernacia; c a r tre facila pour homoj nemulte instruitaj, Esperanto estas komprenala sen peno de la personoj bone edukilaj. »

La France horlogère.

Variété

L'observation du dimanche

Il e x i s t e en S u i s s e u n e s o c i é t é p o u r l ' o b s e r v a t i o n d u d i m a n c h e , q u i d a t e d e

18Ü0. D e s a c t i o n s se s o n t c r é e s d a n s d i v e r s c a n t o n s ; celle d u J u r a b e r n o i s r e m o n t é à l ' a n n é e 1880.

C e l l e s o c i é l é a p o u r b u t d e t r a v a i l l e r à p r o p a g e r les p r i n c i p e s d u r e p o s et d e l ' e m p l o i c h r é t i e n d u d i m a n c h e , t o u s les c a s d e n é c e s s i t é et d e c h a r i t é é t a n t r é s e r v é s .

E n c o n s é q u e n c e elle s'eflbree d e c o m b a t - Ire l o u l a s s u j e t t i s s e m e n t a u t r a v a i l n o n u r g e n t le d i m a n c h e , l ' o u v e r t u r e d e s b u r e a u x et d e s m a g a s i n s le m ê m e j o u r , c o m m e a u s s i la d i s s i p a t i o n d u d i m a n c h e , la m u l t i p l i c i t é d e s fêles p u b l i q u e s ' l ' e n s e i g n e m e n t s c o l a i r e et c o m p l é m e n t a i r e le d i m a n c h e , la p a y e d e s o u v r i e r s faite le s a m e d i soir o u le d i - m a n c h e , l e s e x e r c i c e m i l i t a i r e d u d i m a n c h e et les a s s e m b l é e s d ' i n t é r ê t a d m i n i s t r a t i f t e n u e s ce j o u r - l à .

Q u a n t a u x m o y e n s d ' a c t i o n , il faut si- g n a l e r d ' a b o r d l ' é d i t i o n d ' u n e foule d e p u - b l i c a t i o n s en français et en a l l e m a n d . L e c a t a l o g u e d e la S o c i é t é d o n n e l e s l i t r e s d ' e n v i r o n 130 v o l u m e s o u b r o c h u r e s , p o u r b i b l i o t h è q u e s p o p u l a i r e s ou p o u r la p r o - p a g a n d e , p u b l i é s à s e s frais o u g r â c e à s o n i n t e r v e n t i o n . L e Bulletin dominical p a r a i t d e p u i s 1870, à G e n è v e : le Schweizer Sonn- lagsfreund est p u b l i é , d e p u i s 1882, à Baie.

L e tirage d e c e s j o u r n a u x v a r i e d e 10 à 2 5 . 0 0 0 e x e m p l a i r e s .

L e s C o m i t é s u t i l i s e n t a u s s i les c o n f é r e n - ces p u b l i q u e , les d é m a r c h e s a u p r è s d e s c h e f s d ' i n d u s t r i e et d e s d i r e c t e u r s d ' a d m i - n i s t r a t i o n , l e s c o n c o u r s a v e c p r i x a c c o r d é s a u x m e i l l e u r s t r a v a u x . U n s e u l d e c e s c o n - c o u r s , celui s u r le r e p o s d u d i m a n c h e a u p o i n t d e v u e d e la s a n t é , eu 1875, a p r o - d u i t 54 m a n u s c r i t s ; il y a e n 3,300 francs d e p r i x a c c o r d é s ; 7 d e s m e i l l e u r s t r a v a u x o n t é t é p u b l i é s . L e s afliches, l e s e n v e l o p - p e s a v e c i n s c r i p t i o n s s p é c i a l e s , les p é t i - t i o n s , l ' u t i l i s a t i o n d e la p r e s s e q u o t i d i e n n e , la p a r t i c i p a t i o n a u x e x p o s i t i o n s (3 m é d a i l l e s d ' a r g e n t et 1 m é d a i l l e d ' o r ) , i ' o r g a n i s a l i o n d e s c o n f é r e n c e s a n n u e l l e s e n t r e d é l é g u é s s u i s s e s , cl d e c o n g r è s i n l e r n a l i o u a n x , s o n t a u s s i a u t a n t d e m o y e n s d e p r o p a g a n d e .

U n e p e t i t e n o t i c e q u e v i e n t d e p u b l i e r la S o c i é t é f o u r n i t d ' i n t é r e s s a n t s r e n s e i g n e - m e n t s s u r les p r i n c i p a u x r é s u l t a i s q u ' e l l e a o b t e n u s d i r e c t e m e n t o u i n d i r e c t e m e n t en S u i s s e et à l ' é t r a n g e r . M e n t i o n n o n s c e u x q u i i n t é r e s s e n t la S u i s s e :

Dès l'année 1870, sur les instances de notre Sociélé, les gares de marchandises à petite vitesse ont été fermées tout le dimanche en Suisse, et le service des douanes a cessé aussi ce jour-là pour les mômes marchandises. Gomme consé- quence il y a eu suppression du camionnage officiel le dimanche.

En 1874, 150 chefs de l'industrie du bâtiment, à Genève, ont signé l'engagement de ne pas faire travailler leurs ouvriers le dimanche, saufen cas d'urgence; malheureusement beaucoup de nouveaux entrepreneurs s'écartent actuellement de celte rèçle.

La loi fédérale de 1877 garantit le repos du dimanche dans les fabriques aux ouvriers et ouvrières, sauf en cas de nécessité absolue, mais comme elle n'est pas applicable dans la petite industrie, les petits aleliers et les métiers exercés à domicile, on travaille maintenant dans plusieurs canlons à la compléter. Les autorités compétentes sont favorables à ce mouvement dont le repos du dimanche profitera largement.

L'un des plus importants succès du Comité de Genève a été aussi d'obtenir que la Conférence internationale des transports par chemins de fer, réunie à Berne en 1878 et en 1881, décidât,

après dos discussions orageuses, que le dimanche ne serait pas compté comme délui de livraison pour les marchandises à petite vitesse, ce qui facilite, pour tout le continent européen, la fermeture des gares de petite vitesse et l'arrêt des trains de marchandises le dimanche. Il en est résulté des articles spéciaux consignés dans la

Convention internationale des transports inter- nationaux. Celle-ci a été ratifiée par dix Etats, le 30 septembre 1892 et elle est entrée en vigueur le 1e r janvier 1893.

Après 20 ans d'efforts, la loi du 27 juin 1890 a assuré tout à la fois la suppression des trains de marchandise le d i m a n c h e , ' e t 52 jours de repos par an, y compris 17 dimanches, sans aucune retenue de salaire, à tous les employés de chemins de fer, t r a m w a y s , bateaux à vapeur et des postes. En 1893, cette loi a été étendus aux télé- graphistes et aux téléphonistes. Depuis janvier 1898, il a été obtenu 26 jours'jde repos par an pour les gardes-frontières; certains employés des douanes étaient déjà libérés, dés 1870, et après d'instantes sollicitations, tous les deux ou trois dimanches et d'aulres tous lesjdimanches. Les conducteurs de diligence ont droit, depuis janvier 1900, à 17 jours de congé par a n : c'est mieux que rien, mais il y a dans ce service de grands obstacles

De 1895 à 1898, il a été ordonné par la direc- tion supérieure des posies qu'on ne fit plus en Suisse qu'une seule distribution de lettres le dimanche, et qu'il y eut, le même jour, suppression du service des mandats et des recouvrements postaux à domicile et suppression aussi du fac- tage des colis de messagerie. Certaines de ces réformes postales n'ont pu être obtenues que graduellement et après des démarches poursui- vies pendant de longues années.

Enfin, l'ouverture des bureaux de postes à été limitée à 4 heures le dimanche et celle d'environ un millier de bureaux télégraphiques de second ordre, limitée à 5 heures réformes déjà réalisées avant les précédenles.

En juin 1883, il y a eu acceptation, par le peuple bernois, d'une nouvelle conslilulion par laquelle «l'Etat reconnaît en principe le repos du dimanche et garantit les travailleurs contre les excès de travail nuisible à la s a n t é » . Comme conséquence, une nouvelle loi dominicale est maintenant présentée au Grand Conseil bernois par le Conseil d'Etat de ce canton.

Depuis 1897, les grandes foires de bestiaux de l'Oberland bernois ont été transportées sur un autre jour que le dimanche.

En 1893, le canton de Bàle s'est donné une nouvelle loi dominicale qui limite beaucoup l'ouverture des magasins chaque dimanche, et assure, en outre, un dimanche complètement libre sur deux à tout employé de commerce et aux coiffeurs leur liberté à partir de midi. Les cantons de Saint-Gall, de Fribourg et d'autres cantons encore se distinguent aussi par des lois récentes, qui restreignent beaucoup le commerce de détail et le travail du dimanche. Le Grand Conseil du canton de Vaud a voté, cette année, une loi sur la matière, en premier débat seulement. Elle assurerait, outre la fermeture générale des magasins le dimanche, celle des cafés jusqu'à 11 heures du matin.

Dans d'autres cantons suisses, Neuchàtel et Genève, des pétitions récentes des patrons et des employés réclament des autorités qu'elles assurent plus complètement que par le passé la liberté du dimanche dans le commerce. De son coté, la Société suisse, des jeunes commerçants, qui à son siège à Zurich, multiplie ses démarches pour obtenir une loi de ce genre pour toute la Suisse.

A Genève, Bàle, Neuchàtel, Vevey, etc, ont été fondées des sociétés de tir obligatoire dont les exercices ne peuvent avoir lieu que dans les jours ouvrables. Celles de Genève et J e Bàle comptent de 8 à 900 membres.

La société pour l'observation du dimanche a propagé, depuis 1870, en Suisse, en Allemagne et ailleurs, la coutume de payer les ouvriers le vendredi ou toul autre jour que le samedi soir ou le dimanche. La municipalité de la ville de Genève donne l'exemple, à cet égard, dans tous ses services industriels.

La môme société a aussi entamé, depuis 1895, une campagne pour la libération des ouvriers et ouvrières des fabriques le samedi après-midi.

E n A l l e m a g n e , e n A u t r i c h e , en H o n g r i e , en B e l g i q u e , en D a n e m a r k , e n H o l l a n d e , en N o r v è g e , e n S u è d e , e n B u l g a r i e , e n R o u m a n i e , e n E s p a g n e , e n I t a l i e , e n R u s s i e et en G r è c e , l ' i n i t i a t i v e d e s s o c i é t é s p o u r l ' o b s e r v a t i o n d u d i m a n c h e s'est e x e r c é e a u s s i a v e c fruit, s u r t o u t d e p u i s le c o n g r è s i n t e r n a t i o n a l d e P a r i s , en 1885). C o m p a - r é e à l'état o ù elle se t r o u v a i t a v a n t c e t t e d a t e , la c a u s e d u r e p o s d u d i m a n c h e

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L A F E D E R A T I O N H O R L O G E R E S U I S S E 583 a p r o g r e s s é é t o n n a m m e n t d a n s t o u s l e s

p a y s , o ù elle a t r o u v é d e s h o m m e s déci- d é s à faire s o r t i r l e u r s f r è r e s d e l ' o r n i è r e d u l a b e u r c o n t i n u , à t r a v a i l l e r à l e u r d é v e - l o p p e m e n t m o r a l , à affermir la v i e d e fa- mille e t à c o n c o u r i r a i n s i d a n s u n e l a r g e m e s u r e a u b i e n d e l a p a t r i e .

Si l ' o n n ' a p a s m e n t i o n n é c i - d e s s u s l e s p a y s d e l a n g u e a n g l a i s e , c ' e s t à d e s s e i n . L a G r a n d e - B r e t a g n e , l e C a n a d a , l e s E t a t s -

U u i s e t m ê m e la N o u v e l l e - Z é l a n d e et l ' A u s - tralie s o n t g é n é r a l e m e n t b e a u c o u p p l u s a v a n c é s q u e l ' E u r o p e o c c i d e n t a l e , q u a n t au r e p o s d u d i m a n c h e .

Bureaux de l'Administration cantonale

L e s b u r e a u x d e l ' a d m i n i s t r a t i o n c a n t o - nale s o n t f e r m é s :

T o u t e la j o u r n é e , l e s j o u r s d e N o ë l , le 1e r

et le 2 J a n v i e r .

L ' a p r è s - m i d i d e s 24 e t 31 d é c e m b r e .

Le Journal suisse d'horlogerie et son vingt-cinquième anniversaire

A l'occasion de son 25m c anniversaire, le Jour- nal suisse d'horlogerie, paraissant à Genève, a offert à ses abonnés, une publication spéciale.

Nous l'avons sous les yeux et la couverture nous attire tout d'abord : le dessin est une jolie com- position art moderne, due au crayon d'une élève distinguée de l'Ecole des arts industriels de Ge- nève, qui donne au volume un cachet artistique de bon aloi.

Dans les 96 pages de texte de cette publication, nous lisons toutes sortes de renseignements in- téressants sur l'évolution de l'horlogerie, de la Chronometrie en particulier; sur le journal lui- même naturellement, que son caractère essen- tiellement technique recommande aux horlogers

piocheurs et aux techniciens de l'art difficile de la construction des montres.

De nombreuses planches fort bien exécutées agrémentent et illustrent le Lexle et font de cette publication un volume à conserver.

Nous souhaitons aux rédacteurs actuels du J o u r n a l , d'être encore là lors du prochain anniversaire.

Journaliste et professeur

L e c o m i t é c e n t r a l d e la L i g u e d e s d r o i t s d e l ' h o m m e s'est o c c u p é d u c a s d u p r o - f e s s e u r H e r v é , r é v o q u é p o u r s ' ê t r e l i v r é à u n e p r o p a g a n d e a c t i v e c o n t r e l e s i n s t i t u - t i o n s m i l i t a i r e s . S u r la p r o p o s i t i o n d e M.

F . B u i s s o n , d i r e c t e u r h o n o r a i r e d e l ' e n s e i - g n e m e n t p r i m a i r e , p r o f e s s e u r à la S o r b o n - n e , le c o m i t é a a d o p t é d e s r é s o l u t i o n s d o n t voici l e s p r i n c i p a l e s :

I. Le professeur — en comprenant sous ce nom tous les membres du personnel enseignant des établissements d'instruction publique — est un citoyen jouissant de tous ses d r o i t s ; mais, de plus, c'est un citoyen investi pour une fonction déterminée d'un mandat public qui a pour objet l'instruction et l'éducation.

IL En tant que citoyen, et en dehors de sa fonction, il participe librement à la vie publique, aux mômes conditions, que tous les autres citoyens et sans pouvoir plus qu'eux « être inquié- té pour ses opinions» (art. 10 de la Déclaration des droits de l'homme.

Comme citoyen chargé d'un service public et investi par la nation d'un mandat de confiance, il accepte la double obligation attachée à cette mission :

D'une part, au cours de ses fonctions, il s'interdit d'exercer sur ses élèves aucune pression tendant à les faire tomber sous l'action des par- tis :

D'autre part, dans l'ensemble de sa conduite privée et publique s'il s'interdit tout ce qui dé- pouillerait sa personne de l'autorité morale indis- pensable à l'exercice de ses fonctions, et notam-

ment tous les excès de parole et d'action incom- patibles avec son caractère d'éducateur.

III. De ce double principe il ne résulte pas que le professeur puisse être assimilé aux fonc- tionnaires de l'ordre politique ou administratif, lesquels ne peuvent, sans contradiction, se nom- trer en désaccord avec le pouvoir exécutif dont ils sont les agents directs.

11 n'en résulte pas davantage que le professeur soit tenu, dans sa vie civique, à une neu- tralité systématique, qui équivaudrait à la perle de ses droits d'homme, ni même, dans ses le- çons, à un effacement qui ôlerail toute vertu éducative à son enseignement.

Surtout il n'en résulte, sous aucun prétexte, pour ses chefs hiérarchiques, un droit de sur- veillances et de contrôle préventif sur ces opinions.

IV. Mais il en résulte pour lui-môme l'obligation de ne jamais oublier, citoyen, qu'il est professeur, et, professeur, qu'il est citoyen.

Il lui est donc impossible de prétendre à l'usa- ge sans réserve d'une liberté sans limite, puisqu'il s'est engagé à ne pas pousser dans la pratique les droits du citoyen jusqu'au point où ils sup- primeraient les devoirs du professeur.

S'il a, comme tous les citoyens la liberté de parler et d'écrire, il est tenu, de plus qu'eux à être toujours maître de sa parole et de sa plume, non parce que les écarts de l'une ou de l'autre peuvent déplaire au pouvoir, mais parce qu'ils constitueraient de sa part la rupture du contrat qu'il a consentit avec la société en acceptant d'être son mandataire responsable.

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