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Distribution des préimages et des points périodiques d'une correspondance polynomiale

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Academic year: 2022

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DISTRIBUTION DES PR´EIMAGES ET DES POINTS P´ERIODIQUES D’UNE CORRESPONDANCE

POLYNOMIALE par Tien-Cuong Dinh

A Madame Lˆ` e Hˆong Sˆam esum´e. — Nous construisons pour toute correspondance polynomialeF d’exposant de Lojasiewicz ` > 1 une mesure d’´equilibre µ. Nous montrons que µest approxi- mable par les pr´eimages d’un point g´en´erique et que les points p´eriodiques r´epulsifs sont ´equidistribu´es sur le support deµ. En utilisant ces r´esultats, nous donnons une caract´erisation des ensembles d’unicit´e pour les polynˆomes.

Abstract(Distribution of preimages and periodic points of a polynomial correspon- dence)

We construct an equilibrium measureµfor a polynomial correspondenceF of Lo- jasiewicz exponent ` >1. We then show that µcan be built as the distribution of preimages of a generic point and that the repelling periodic points are equidistributed on the support of µ. Using these results, we will give a characterization of infinite uniqueness sets for polynomials.

1. Introduction

Un compact K de Cest un ensemble d’unicit´e si pour tout couple de po- lynˆomes non constantsf et g, la relationf−1(K) =g−1(K) implique f =g.

Ostrovskii, Pakovitch et Zaidenberg [29] ont montr´e que si f et g sont deux

Texte re¸cu le 25 mai 2003, accept´e le 3 f´evrier 2004

Tien-Cuong Dinh, Universit´e Paris-Sud, Math´ematique, Bˆat. 425, 91405 Orsay (France) E-mail :TienCuong.Dinh@math.u-psud.fr

Classification math´ematique par sujets (2000). — 37F, 32H, 32H30, 32H50.

Mots clefs. — Correspondance, mesure d’´equilibre, ensemble exceptionnel, point p´eriodique, ensemble d’unicit´e.

BULLETIN DE LA SOCI´ET´E MATH ´EMATIQUE DE FRANCE 0037-9484/2005/363/$ 5.00 c

Soci´et´e Math´ematique de France

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polynˆomes de mˆeme degr´e v´erifiant f−1(K) = g−1(K) pour un compact K de cardinal au moins deux, alors il existe une rotation R pr´eservant K telle que f =R◦g. Nous avons d´etermin´e dans [9] les polynˆomesf, g et les com- pacts K de capacit´e logarithmique positive v´erifiant f−1(K) =g−1(K). Des probl`emes analogues pour les fonctions enti`eres ou m´eromorphes ont ´et´e ´etudi´es par Nevanlinna [28], Gross-Yang [21], Shiffman [33], etc. Ces auteurs utilisent des m´ethodes vari´ees.

Ici, `a partir de la relationf−1(K) =g−1(K), on d´eduit queg◦f−1(K) =K et par cons´equent

(g◦f−1)◦ · · · ◦(g◦f−1)(K) =K,

ce qui permet de se ramener `a l’´etude dynamique de la fonction multivalu´ee F := f ◦g−1 qui est en fait une correspondance polynomiale. Les propri´et´es dynamiques que nous allons ´etudier permettent de caract´eriser les ensembles d’unicit´e infinis (voir le corollaire 5.2).

Clozel et Ullmo ´etudient dans [7], [6] les correspondances holomorphes sur les surfaces de Riemann et sur les domaines sym´etriques. Ils en donnent des applications en arithm´etique. Ils montrent que les correspondances modulaires sur une courbe holomorphe hyperbolique sont celles qui pr´eservent la forme volume Ω associ´ee `a la m´etrique de Kobayashi. Ils en d´eduisent que les corres- pondances, qui commutent avec une correspondance modulaire ext´erieure, sont modulaires car ces correspondances, elles aussi, doivent pr´eserver Ω.

Depuis les travaux de Julia [24], Fatou [17], Ritt [31], Eremenko [16] (voir aussi [11]), on sait que si deux endomorphismes de Pk commutent, les objets dynamiques, qui leur sont associ´es, sont fortement li´es. L’´etude de ces objets permet de d´eterminer ou de caract´eriser ces endomorphismes. Dans le cadre des correspondances holomorphes, une ´etude dynamique devrait permettre de comprendre les commutateurs (voir le corollaire 2.9).

Nous renvoyons le lecteur `a [2], [18], [19], [32], [34], pour les aspects fonda- mentaux de la th´eorie d’it´eration des applications holomorphes et m´eromorphes de Pk. Pour les endomorphismes holomorphes de Pk ou pour les automor- phismes de H´enon deC2par exemple, on sait construire des mesures invariantes, m´elangeantes qui maximisent l’entropie. Ces mesures d’´equilibre sont obtenues comme intersections de courants invariants positifs ferm´es de bidegr´e (1,1).

Briend-Duval [3], [4] ont montr´e que la mesure d’´equilibre de tout endomor- phisme holomorphe de degr´ed≥2 dePk est limite de masses de Dirac port´ees par les points p´eriodiques r´epulsifs. C’est aussi la limite de masses de Dirac port´ees par les pr´eimages de tout point z n’appartenant pas `a un ensemble exceptionnel alg´ebriqueE. Ant´erieurement, Fornæss-Sibony [19] avaient mon- tr´e queE est pluripolaire. En dimension 1, ces r´esultats ont ´et´e d´emontr´es par Brolin pour les polynˆomes [5], Lyubich [26] et Freire-Lop`es-Ma˜n´e [20] pour les fractions rationnelles. Notons ici que l’´etude des endomorphismes holomorphes dePk, peut se ramener `a l’´etude des endomorphismes polynomiaux. Il suffit de

o

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consid´erer le relev´e de ces applications `aCk+1. Dans [13], l’auteur et Sibony ont construit pour les applications d’allure polynomiale une mesure invariante d’en- tropie maximale et g´en´eralis´e les th´eor`emes de Briend-Duval pour de grandes familles de telles applications (en particulier pour les applications de degr´e to- pologique plus grand qu’un certain degr´e dynamique et pour les applications polynomiales dont l’exposant de Lojasiewicz est sup´erieur `a 1).

Dans le pr´esent travail, nous allons g´en´eraliser ces r´esultats aux correspon- dances polynomiales. Notre article s’organise de la mani`ere suivante. Au pa- ragraphe 2 nous d´efinissons les correspondances polynomiales sur Ck et leurs exposants de Lojasiewicz `a l’infini. Nous construisons la mesure d’´equilibre µ associ´ee `a une correspondance polynomialeF d’exposant de Lojasiewicz` >1.

Cette mesure est F-invariante,«m´elangeante» `a vitesse exponentielle et ne charge pas les ensembles pluripolaires. Nous montrons aussi que toute corres- pondance polynomiale, qui commute avec F, pr´eserve la mesure d’´equilibre µ de F (voir le corollaire 2.9). La construction de µ suit une m´ethode donn´ee dans [13] (m´ethode par r´esolution de ddc) ; elle est aussi valable pour les cor- respondances d’allure polynomiale ou pour les it´erations al´eatoires (voir aussi [12]). Pour certaines correspondances, on peut construire un courant invariant T positif ferm´e de bidegr´e (1,1). Mais il est peu probable que la mesure Tk (mˆeme lorsqu’elle est bien d´efinie) soit invariante quandk≥2.

Dans le troisi`eme paragraphe, en adaptant une m´ethode g´eom´etrique d´eve- lopp´ee par Lyubich [26] et Briend-Duval [3], [4] Sibony et l’auteur [13], [10]), nous construisons, pour les petites boules centr´ees en un point g´en´erique, beau- coup de branches inverses dont on contrˆole la taille. La mesure µ r´efl`ete la distribution des pr´eimages de tout point zqui n’appartient pas `a un ensemble exceptionnelE. En collaboration avec Charles Favre, nous montrons queE est l’orbite positive deE0 o`uE0 est le plus grand sous-ensemble alg´ebrique propre de Ck invariant parF−1. Le cas des applications polynomiales d’exposant de Lojasiewicz` >1 est trait´e dans [13], [14] (voir aussi [22], [12]). On obtient alors que l’ensemble E estalg´ebrique. Dans ces cas la m´ethode alg´ebrique s’applique sans difficult´e. Pour les correspondances, nous rencontrons plusieurs difficult´es techniques.

Dans le quatri`eme paragraphe, nous montrons en particulier que les points p´eriodiques r´eguliers r´epulsifs deF sont denses et ´equidistribu´es sur le support deµ.

Les r´esultats obtenus sont encore valables dans un cadre plus g´en´eral. Afin de simplifier les notations, nous pr´ef´erons nous limiter au cas de l’espace com- plexe Ck. Dans [12], [10], nous ´etendons cette ´etude aux it´erations al´eatoires des correspondances sur les vari´et´es k¨ahl´eriennes compactes.

Une interpr´etation g´eom´etrique des r´esultats obtenus est donn´ee `a la fin du paragraphe 4 (voir les corollaires 4.7, 4.8). Cette vision g´eom´etrique nous semble int´eressante mˆeme pour les endomorphismes holomorphes de Pk et les

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automorphismes de H´enon deC2. Dans le dernier paragraphe, nous appliquons les r´esultats obtenus pour d´eterminer les ensembles d’unicit´e infinis, pour les polynˆomes d’une variable.

Signalons un travail r´ecent de Claire Voisin [36] dans lequel elle ´etudie la non- hyperbolicit´e de vari´et´es projectives en utilisant des correspondances (voir aussi l’exemple 3.11). Du point de vue dynamique, les correspondances consid´er´ees par Clozel-Ullmo et Claire Voisin sont plus proches des automorphismes holo- morphes tandis que celles ´etudi´ees dans le pr´esent article sont plutˆot proches des endomorphismes holomorphes de Pk. Un outil que nous avons d´evelopp´e r´ecemment avec Sibony [15] permet d’´etudier les correspondances de type au- tomorphisme.

Dans la suite, B(z, r) et B(z, r) d´esignent la boule ouverte et la boule ferm´ee de centre z et de rayon r. Les disques, les boules et le diam`etre diam(.) d’un ensemble sont d´efinis ou mesur´es en m´etrique euclidienne. L’aire aire(.) d’un disque, la masse k.k d’un courant, les normes L2 et C2 d’une fonction sont mesur´es en m´etrique de Fubini-Study. La notationδzd´esigne la masse de Dirac enzet1S d´esigne la fonction indicatrice deS. Les pr´eimages d’un pointzdeF sont aussi les images dezpar la correspondanceF adjointe `aF. Nous pr´ef´erons parler de pr´eimages plutˆot que d’images afin que les applications polynomiales soient couvertes par notre ´etude.

Remerciements. — Je remercie Charles Favre et Nessim Sibony dont les nom- breuses remarques ont permis d’am´eliorer la r´edaction de cet article.

2. Correspondances polynomiales

Soit X une vari´et´e complexe de dimension k ≥ 1. Notons π1, π2 les pro- jections canoniques de X ×X dans X. On appelle k-chaˆıne holomorphe de X×X toute combinaison finieY :=P

niYio`u lesYi sont des sous-ensembles analytiques irr´eductibles de dimensionk, deux `a deux distincts, de X×X et o`u lesni sont des entiers relatifs non nuls. On dira queY estpositive si lesni

sont positifs. D’apr`es un th´eor`eme de Lelong, une k-chaˆıne holomorphe posi- tiveY d´efinit par int´egration un courant positif ferm´e [Y] de bidimension (k, k) de X×X. Notons |Y|:=S

Yi le support de Y et Y :=P

niYi o`u Yi est le sym´etrique de Yi par rapport `a la diagonale deX×X, i.e. l’image deYi par l’application (x, y)7→(y, x).

Une correspondance holomorphe de degr´e topologique (d1, d2) sur X est la donn´ee d’unek-chaˆıne holomorphe positiveY de dimensionkdeX×Xtelle que la restriction deπi`aY d´efinisse une application propre de degr´edipouri= 1,2.

Plus pr´ecis´ement, pour tout z∈X la fibreY ∩π−1i (z) contient exactementdi

points compt´es avec multiplicit´es. Il est clair que si (x, y) ∈ |Y| et si xtend vers l’infini alorsy tend aussi vers l’infini et r´eciproquement. On peut identifier cette correspondance `a la fonction multivalu´eeF := (π2|Y)◦(π1|Y)−1. Le terme

o

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correspondance d´esigneraF. On dira que Y est le graphe de F. On utilisera souvent la d´ecompositionY =P

Yi dans laquelle chaqueYi est r´ep´et´enifois afin d’´eviter de parler de multiplicit´es. La correspondance F associ´ee `a Y est appel´eecorrespondance adjointe deF.

Soit F0 une autre correspondance de degr´e topologique (d01, d02) associ´ee `a une k-chaˆıne holomorphe positiveZ =P

Zj. La compositionF0◦F est celle associ´ee au produit fibr´eY ×XZ :=P

(Yi×XZj) o`u Yi×XZj:=

(x, z)∈X×X tel qu’il existe

y∈X v´erifiant (x, y)∈Yi et (y, z)∈Zj . Le produit Yi×XZj est, en g´en´eral, unek-chaˆıne holomorphe qui n’est pas toujours irr´eductible. Dans la formule pr´ec´edente le nombre des valeurs conve- nables de y d´etermine les multiplicit´es. La composition F0◦F est une corres- pondance de degr´e topologique (d1d01, d2d02). On noteraFn la correspondance F◦ · · · ◦F (nfois).

Dans le pr´esent travail, nous consid´erons le cas o`uXest l’espace euclidienCk et les composantes Yi de Y sont des sous-ensembles alg´ebriques de Ck ×Ck. On dira qu’une telle correspondanceF est polynomiale (propre). Il existe une constante ` > 0 telle que pour tout (x, y) ∈ |Y| suffisamment grand on ait

|y| ≥c|x|`o`uc >0 est une constante. SiF est un endomorphisme polynomial, Ploski [30] a montr´e qu’il existe une constante maximale ` > 0 qui v´erifie la propri´et´e ci-dessus. Sa preuve est aussi valable pour les correspondances polynomiales. Cette constante`est appel´eeexposant de Lojasiewicz deF. Dans la suite, on suppose que ` >1. On v´erifie que dans ce cas d1 est strictement plus petit que d2 (on peut prouver ceci en utilisant l’argument donn´e dans la proposition 4.1). Notonsz les coordonn´ees euclidiennes deCk et

ω:= 1

2ddclog 1 +kzk2

la forme de Fubini-Study de Pk. SoitA0 >1 une constante assez grande que nous allons choisir dans le lemme 2.5. Fixons un nombreR0 >0 assez grand tel que |y|> A0|x|pour tout (x, y)∈ |Y|v´erifiant|y| ≥R0. On pose

F−1:= (π1|Y)◦(π2|Y)−1,

F:= (π1|Y)2|Y), F:= (F)= (π2|Y)1|Y).

Les«applications»FetF−1agissent sur les sous-ensembles deCk, les points de la fibreF−1(z) deF sont compt´es avec multiplicit´es. L’op´erateurFagit sur les fonctions continues ou plurisousharmoniques (p.s.h.) et sur les courants positifs ferm´es de bidegr´e (1,1) de Ck. L’op´erateurF agit sur les mesures positives.

Plus pr´ecis´ement, si ϕest une fonction continue ou p.s.h. surCk, on pose Fϕ:= X

w∈F−1(z)

ϕ(w).

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C’est une fonction continue ou p.s.h. surCk. Rappelons queϕestp.s.h.si elle est localement int´egrable, semi-continue sup´erieurement (s.c.s) et si ddcϕ≥0 au sens des courants. Elle estpluriharmonique si elle est continue et ddcϕ= 0.

Observons que si ϕ est pluriharmonique, Fϕ l’est aussi. Si T est un cou- rant positif ferm´e de bidegr´e (1,1) sur Ck, il existe une fonction p.s.h. ϕ, unique `a une fonction pluriharmonique pr`es, telle que ddcϕ = T. On d´efinit alorsFT := ddcFϕ(voir [27]). Pour une mesure positiveν`a support compact surCk, on d´efinitFν par

hFν, ϕi:=hν, Fϕi pourϕcontinue surCk.

Nous dirons qu’une fonction p.s.h. ϕsur Ck est `a croissance logarithmique s’il existe une constanteA >0 telle queϕ−Alog(1+kzk2) soit born´ee sup´erieu- rement. On dit qu’une mesure positive estPB si elle int`egre les fonctions p.s.h.

`a croissance logarithmique [13]. Dans le cas de dimension k = 1, si µest une mesure positive surC, on peut ´ecrireµ= ddcu−αavecuune fonction L1etα une forme lisse surP1. On a montr´e [13] queµest PB si et seulement si son po- tentieluest born´e. Ceci justifie la terminologie choisie. D’apr`es le th´eor`eme de Josefson [25, th. 5.2.4], pour tout ensemble pluripolaireE, il existe une fonction p.s.h. `a croissance logarithmique ϕtelle queϕ=−∞sur E. Par cons´equent, les mesures PB ne chargent pas les ensembles pluripolaires. En particulier, le support d’une mesure PB est parfait,i.e.ne contient pas de point isol´e.

Th´eor`eme 2.1. — Soit F une correspondance polynomiale de degr´e topolo- gique(d1, d2)surCk, d’exposant de Lojasiewicz` >1. Soientνndes mesures de probabilit´e de support uniform´ement born´e dans Ck. Supposons queνn=hnωk o`u hn est une fonction v´erifiant khnkL2 = o(`n). Alors la suite de mesures d−n2 (Fn)νn converge vers une mesure de probabilit´eµ, `a support compact, in- d´ependante de la suite(νn). De plus, cette mesure est PB et v´erifie la relation de F-invarianceFµ=d2µ.

On dit que µ est lamesure d’´equilibre de F. En g´en´eral, elle n’est pas in- variante par F, i.e. Fµ6= d1µ. On aµ = limd−n2 (Fn)ωk. Pour montrer le th´eor`eme 2.1, l’id´ee est de tester une fonction p.s.h.ϕ. On a

d−n2

(Fn)n), ϕ

=

νn, d−n2 (Fn)ϕ .

Nous allons montrer que d−n2 (Fn)ϕtend dans L2loc `a vitesse O(`−n) vers une constant cϕ. Le th´eor`eme en d´ecoule.

Fixons une boule V := B(0, R) de rayonR > R0 qui contient les supports desνn. PosonsU:=F−1(V). AlorsUest contenu dans la bouleU0:= B(0, R/A0).

Fixons aussi V0 := B(0, R0) avec R0 > R tel que F−1(V0) ⊂ U0. Soit ϕ une fonction sur V ou sur Ck. Soit Λ := d−12 F l’op´erateur de Perron-Frobenius

o

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associ´e `aF. On a par d´efinition

Λϕ(z) =d−12 X

w∈F−1(z)

ϕ(w)

o`u les points de F−1(z) sont compt´es avec multiplicit´es. Posons ϕn := Λnϕ.

Cette fonction est p.s.h. ou continue siϕl’est. Nous aurons besoin des lemmes suivants.

Lemme 2.2. — Soit T un courant positif ferm´e de bidegr´e(1,1)et de masse1 surPk. Alors la masse deΛnT dansCk est plus petite ou ´egale `a`−n. D´emonstration. — DansCk, on peut ´ecrireT = ddcϕ o`u ϕest une fonction p.s.h. telle queϕ−12log(1 +kzk2) soit born´ee sup´erieurement. On a

`nΛnT = ddc(`nΛnϕ) = ddc(`nϕn).

Comme l’exposant de Lojasiewicz de F est ´egal `a ` > 1 on peut, quitte `a effectuer un changement lin´eaire de coordonn´ees, supposer que kz0k` ≤ kzk lorsquekzkest assez grand etz0∈F−1(z). La fonction`nϕn12log(1 +kzk2) est donc born´ee sup´erieurement car les valeurs deϕn(z) sont obtenues comme la moyenne des valeurs de ϕsur F−n(z). D’apr`es un lemme de comparaison (voir par exemple [34], [14, prop. 5.4]), ceci implique que

`nΛnT

Ck= Z

Ck

ddc(`nϕn)∧ωk−1

≤ 1 2

Z

Ck

ddclog(1 +kzk2)∧ωk−1= Z

Ck

ωk= 1.

Lemme 2.3. — Soit ϕune fonction p.s.h. surV telle queϕn := Λnϕne tende pas uniform´ement vers−∞(en particulier siϕest localement born´ee). Alorsϕn

tend vers une constante cϕ dans l’espace L2loc(Ck).

D´emonstration. — Observons queϕn est d´efinie dans la boule B(0, An0R). On montre que ϕn tend vers une constantecϕ dans L2loc(V). Pour la convergence dans L2loc(Ck) il suffit de remplacerV par des boules suffisamment grandes.

Soitψla r´egularis´ee s.c.s. de la fonction (lim supϕn) surV. C’est une fonc- tion p.s.h. car ϕn ne tend pas uniform´ement vers −∞. CommeF−1(V) =U, on a supV ϕn+1 ≤ supUϕn. En effet, les valeurs de ϕn+1 dans V sont obtenues comme la moyenne de valeurs de ϕn dans U. Ceci implique que supV ψ≤supUψ car ψ est aussi ´egale `a la r´egularis´ee s.c.s. de la fonction (lim supϕn+1). Le principe du maximum entraˆıne que ψest une constantecϕ. Soit (ϕni) une sous-suite convergente dans L2loc(V) vers une fonction p.s.h.h.

Montrons que h = cϕ. On a h ≤ cϕ. Si h 6= cϕ, le principe du maximum implique queh≤cϕ−2εsurU0 o`u ε >0 est une constante. D’apr`es le lemme de Hartogs [23, th. 2.6.4], on a ϕni ≤ cϕ−ε sur U pour i assez grand. Par cons´equent,ϕn ≤cϕ−εsurV pour toutn > ni. Ceci contredit le fait que la

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r´egularis´ee s.c.s. de (lim supϕn) est ´egale `a cϕ. On a montr´e queϕn tend vers cϕdans L2loc(V).

Le lemme pr´ec´edent permet de construire la mesure d’´equilibre µ. Si ϕest une fonction de classe C2 `a support compact, la suiteϕn converge aussi vers une constante cϕ dans L2loc(Ck) car cette fonction ϕs’´ecrit comme diff´erence de deux fonctions p.s.h. Si Ω est une forme volume lisse `a support dansV telle queR

Ω = 1, on a d’apr`es le lemme 2.3

n→∞lim

d−n2 (Fn)Ω, ϕ

= lim

n→∞hΩ,Λnϕi=cϕ.

Par cons´equent,d−n2 (Fn)Ω tend faiblement vers une mesure de probabilit´eµ d´efinie parhµ, ϕi:=cϕpourϕde classeC2. Il est clair queµest port´ee parU et v´erifie la relation de F-invariance. Elle ne d´epend pas de Ω. Observons ici que la fonction p.s.h.ϕv´erifie l’hypoth`ese du lemme 2.3 si et seulement si elle est µ-int´egrable.

Lemme 2.4. — Soit ϕ une fonction p.s.h. sur V. Siϕ n’est pas µ-int´egrable, la suite de fonctions ϕn := Λnϕ converge uniform´ement vers −∞. Si ϕ est µ-int´egrable, (ϕn)converge dansL2loc(Ck) vers la constantecϕ:=R

ϕdµ.

D´emonstration. — CommeµestF-invariante, on ahµ, ϕi=hµ, ϕnipour tout n≥0. D’apr`es le lemme 2.3, il suffit de traiter le cas o`u la suite (ϕn) converge dans L2loc(Ck) vers une constantecϕ. Montrons quecϕ=R

ϕdµ.

D’apr`es le lemme de Hartogs (voir le lemme 2.3), on a lim supϕn = cϕ. On d´eduit de la relation hµ, ϕi = hµ, ϕni que hµ, ϕi ≤ cϕ. D’autre part, la semi-continuit´e sup´erieure deϕet la d´efinition deµ impliquent que

hµ, ϕi ≥lim sup

d−nt (Fn)Ω, ϕ

= lim suphΩ, ϕni=cϕ. La preuve du lemme est achev´ee.

Lemme 2.5. — Soit ϕ une fonction pluriharmonique sur V. Alors pour A0

assez grand, on a

n−cϕkL(V)≤2−n`−nkϕ−cϕkL(V).

D´emonstration. — Quitte `a remplacer ϕ par ϕ−cϕ, on peut supposer que cϕ=hµ, ϕi= 0. Le support deµ´etant contenu dans la bouleU0= B(0, R/A0), l’´egalit´e hµ, ϕi= 0 implique queϕ doit s’annuler en un point de cette boule.

D’apr`es un lemme du type Schwarz, on a

kϕkL(U)≤(2`)−1kϕkL(V)

lorsque A0 est assez grand. Par cons´equent, kϕ1kL(V) ≤ (2`)−1kϕkL(V). Ceci implique le lemme. Notons que pour montrer le lemme du type Schwarz, on peut consid´erer la famille normale des fonctions harmoniquesψsur le disque unit´e ∆⊂Cs’annulant en un point de ∆(0,1/A0) et v´erifiantψ≤1.

o

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Notons PSH(V) le cˆone des fonctions p.s.h. surV. Rappelons que les boules U0 et V0 sont fix´ees au d´ebut de la d´emonstration du th´eor`eme 2.1.

Lemme 2.6. — L’op´erateur Λ : PSH(U0)∩L2(U0) −→ PSH(V)∩L2(V) est born´e dans le sens o`u il existe une constantec >0telle que

kΛϕkL2(V)≤ckϕkL2(U0)

pour toute fonction ϕ∈PSH(U0)∩L2(U0).

D´emonstration. — Soit ϕ(n) une suite de fonctions p.s.h. sur U0 telle que kϕ(n)kL2(U0)≤1. Il faut montrer que la suite Λϕ(n) est born´ee dans L2(V).

Quitte `a extraire une sous-suite, on peut supposer que la suiteϕ(n)converge dans L2loc(U0) vers une fonction p.s.h. ϕ. On en d´eduit que la suite de fonc- tions p.s.h. Λϕ(n)converge vers Λϕdans L2loc(V0). En particulier, elle converge vers Λϕdans L2(V).

Notons PH(V) l’espace des fonctions pluriharmoniques surV. Posons H := PH(V)∩L2(V)

et H son orthogonal dans L2(V). Posons aussi H⊥∗ := PSH(V)∩H.

Le sous-espaceHest invariant par Λ car siϕest pluriharmonique surV, Λϕl’est sur un voisinage deV. Pour toute fonctionϕ∈PSH(V0), on a la d´ecomposition uniqueϕ=u+v avecu∈H etv ∈H⊥∗. La fonctionv est le potentiel dans V du courant ddcϕdont la norme L2est minimale.

D’apr`es le lemme 2.6, l’op´erateur

Λ : PSH(V)∩L2(V)−→PSH(V)∩L2(V)

est born´e. Par cons´equent, il existe des applications lin´eaires born´ees Λ1:H −→H, Λ2:H⊥∗−→H, Λ3:H⊥∗−→H⊥∗

telles que Λϕ = Λ1u+ Λ2v+ Λ3v. On a Λ1 = Λ|H et Λ2 = prH◦Λ|H⊥∗ et Λ3 = prH◦Λ|H⊥∗ o`u pr|H et pr|H d´esignent les projections orthogonales de L2(V) surH et surH. On a ddcΛn3ϕ= ddcϕn.

Proposition 2.7. — La mesureµest PB. De plus, il existe une constantec >0 telle que l’on ait

nϕ−cϕkL2(V)≤cA`−n

pour toute fonction p.s.h. ϕaveckϕkL2(V)≤Aetϕ−12Alog(1 +kzk2)born´ee sup´erieurement et pour tout n≥1.

(10)

D´emonstration. — Par homoth´etie, il suffit de consid´erer une fonctionϕp.s.h.

aveckϕkL2(V)≤1 etϕ−12log(1 +kzk2) born´ee sup´erieurement. La famille de telles fonctions est compacte. Les constantescietcque nous allons utiliser sont positives et ind´ependantes de ϕ. D’apr`es le lemme 2.2, on akddcϕnk ≤ `−n. Par cons´equent, il existe une fonction p.s.h.ψntelle queψn12`−nlog(1+kzk2) soit born´ee sup´erieurement,kψnkL2 ≤c1`−n et ddcψn= ddcϕn. Il s’agit ici la r´esolution de ddc sur Pk. On en d´eduit que kΛn3vkL2(V) ≤ kψnkL2 ≤ c1`−n. Posons

b:=

Z

udµ, bn:=

Z

Λ2Λn3vdµ, sn :=b+b0+· · ·+bn−1.

La fonction pluriharmonique uv´erifiekukL2(V)≤ kϕkL2(V) ≤1, on en d´eduit quekukL(U)≤c2par la formule de la moyenne. Comme Λ2 est born´e, on a

2Λn3vkL2(V)≤c3n3vkL2(V)≤c1c3`−n.

La formule de la moyenne appliqu´ee `a la fonction pluriharmonique Λ2Λn3v im- plique que |bn| ≤ c4`−n et donc la suite (sn) est convergente. Utilisant les in´egalit´es obtenues et le lemme 2.5 et l’estimation debj, on obtient en d´evelop- pant Λn,

nϕ−snkL2(V)=kΛn1u+ Λn−11 Λ2v+ Λn−21 Λ2Λ3v+· · ·+ Λ1Λ2Λn−23 v + Λ2Λn−13 v−snkL2(V)+kΛn3vkL2(V)

≤ kΛn1u−bkL2(V)+kΛn−11 Λ2v−b0kL2(V)

+kΛn−21 Λ2Λ3v−b1k+· · ·+kΛ1Λ2Λn−23 v−bn−2k +kΛ2Λn−13 v−bn−1kL2(V)+kΛn3vkL2(V)

≤c5

(2`)−n+ (2`)−n+1+ (2`)−n+2`−1 +· · ·+ (2`)−1`−n+2+`−n+1+`−n

≤c6`−n. On en d´eduit que Λnϕconverge vers la constante limsn=b+P

bi. Par cons´e- quent,ϕestµ-int´egrable etcϕ=b+P

bi. On a aussi|cϕ−sn| ≤c7`−n. Ceci implique quekΛnϕ−cϕkL2(V)≤c`−n.

Corollaire 2.8. — Il existe une constantec >0telle que sup

V

n−cϕ)≤cA`−n

pour tout n ≥ 1 et toute fonction ϕ p.s.h. sur Ck avec kϕkL2(V0) ≤ A et ϕ−12Alog(1 +kzk2)born´ee sup´erieurement.

D´emonstration. — Il suffit d’appliquer la proposition 2.7 en rempla¸cantV par une boule V1 telle que V ⊂ V1 et V1 ⊂ V0, puis d’utiliser l’in´egalit´e de la sous-moyenne pour les fonctions p.s.h.

o

(11)

Fin de la d´emonstration du th´eor`eme 2.1. — Soitϕune fonction p.s.h. `a crois- sance logarithmique. D’apr`es l’in´egalit´e de Cauchy-Schwarz, on a

hd−n2 (Fn)νn−µ, ϕi = hνnnϕi −cϕ

=hhnωknϕ−cϕi

≤ khnkL2(V)n−cϕkL2(V).

D’apr`es la proposition 2.7, le majorant tend vers 0 carkhnkL2(V)= o(`n). On en d´eduit qued−n2 (Fn)νn tend faiblement versµ.

Corollaire 2.9. — SoitF une correspondance comme au th´eor`eme2.1. SiG est une autre correspondance polynomiale de degr´e topologique(d01, d02), d’expo- sant de Lojasiewicz quelconque et v´erifiant F◦G=G◦F alors Gµ=d02µ.

D´emonstration. — Soit ν une forme volume lisse `a support compact sur Ck telle que R

Ckν = 1. D’apr`es le th´eor`eme 2.1, on a limd−n2 (Fn)ν = µ et limd−n2 (Fn)(Gν) =d02µ. Du fait queF etGcommutent, on a

n→∞lim d−n2 (Fn)(Gν) = lim

n→∞d−n2 G(Fn)ν =Gµ.

On en d´eduit queGµ=d02µ.

Th´eor`eme 2.10. — SoitF une correspondance comme au th´eor`eme2.1. Alors la mesureµestF-m´elangeante d’ordre exponentiel. Plus pr´ecis´ement, il existe une constantec >0telle que pour toute fonctionϕde classeC2et toute fonction ψ born´ee surCk, on ait

In(ϕ, ψ)≤c`−nkϕkC2· kψkL

o`u

In(ϕ, ψ) :=

Z

nϕ)ψdµ− Z

ϕdµ Z ψdµ

.

D´emonstration. — Nous allons d’abord consid´erer le cas o`u ϕ est p.s.h. avec kϕkL2(V0)≤A et ϕ − 12Alog(1 + kzk2) born´ee sup´erieurement. Montrons que In(ϕ, ψ) ≤ cA`−nkψkL. Observons que l’on a In(ϕ, ψ+α) = In(ϕ, ψ) siαest une constante, carµestF-invariante. Il suffit donc d’examiner le cas o`uψest positive. On a d’apr`es le corollaire 2.8

In(ϕ, ψ) = Z

nϕ−cϕ)ψdµ≤ Z

cA`−nψdµ≤cA`−nkψkL.

De la mˆeme mani`ere, on montre que−In(ϕ, ψ) =In(ϕ,−ψ)≤cA`−nkψkL. Par cons´equent, on a|In(ϕ, ψ)| ≤cA`−nkψkL.

Pour le cas g´en´eral, on peut supposer queϕest `a support compact dansV. Elle s’´ecrit comme diff´erence de deux fonctions p.s.h. v´erifiant les conditions ci-dessus. La constanteAest de l’ordre dekϕkC2. On est ramen´e au cas pr´ec´e- dent.

(12)

3. ´Equidistribution des pr´eimages

Dans ce paragraphe, nous ´etudions la distribution des pr´eimages deF. Pour tout point z∈Ck et toutn≥0, posons

µzn:=d−n2 (Fn)δz.

NotonsE l’ensemble des pointsztels que la suite de mesures (µzn) ne tend pas versµ. C’estl’ensemble exceptionnel deF. Nous avons la proposition suivante.

Proposition 3.1. — Soit F une correspondance comme au th´eor`eme 2.1.

AlorsE est pluripolaire.

Observons que puisque la mesureµest PB, elle ne charge pas les ensembles pluripolaires. La proposition entraˆıne queµ(E) = 0 etµzntend faiblement versµ pourµ-presque tout pointz∈Ck. On montrera plus loin queE est une r´eunion finie ou d´enombrable d’ensembles alg´ebriques.

D´emonstration. — Consid´erons la fonction p.s.h.ϕ:= log(1 +kzk2). C’est une fonction strictement p.s.h. Posons

cϕ:=

Z

ϕdµ et Φ :=

X

n=0

nϕ−cϕ) = X

n=0

n−cϕ).

On peut appliquer la proposition 2.7 et le corollaire 2.8 `a une boule V arbi- trairement grande. On d´eduit que Φ est une fonction p.s.h. surCk. NotonsE l’ensemble o`u Φ prend la valeur −∞. C’est un ensemble pluripolaire. Il suffit de montrer queE ⊂ E.

Soitz6∈ E. Du fait que Φ(z) est finie, la suiteϕn(z) tend verscϕ. Soitψune fonction r´eelleC2`a support compact. Pour montrer queµzn tend versµ, il suffit de montrer queψn(z) tend verscψ:=R

ψdµ. Fixonsε >0 suffisamment petit tel que ϕ± := ϕ±εψ soit p.s.h. Un tel ε existe car ϕ est strictement p.s.h.

D’apr`es la proposition 2.7, les suites de fonctions ϕ±n := Λnϕ± convergent vers les constantes c± := R

ϕ±dµ = cϕ±εcψ dans L2loc(Ck). Comme on l’a d´ej`a vu dans la preuve du lemme 2.3, lim supϕ±n(z) est au plus ´egal `a c±. Or limϕn(z) = cϕ car z 6∈ E. On en d´eduit que lim sup±ψn(z) ≤ ±cψ, donc limψn(z) =cψ.

Dans la suite, nous allons d´ecrire plus pr´ecis´ement la distribution des pr´e- images deF. Nous allons en fait construire des branches inverses holomorphes d´efinies sur des disques et des boules.

Rappelons que Y = PYi est le graphe de F. Soit K0 un sous-ensemble connexe deCk.

On appellebranche inverse r´eguli`ered’ordrendeK0(voir la figure 1) toute suiteB

K−n,(Kb−n, in), K−n+1,(Kb−n+1, in−1), . . . , K−1,(Kb−1, i1), K0

o

(13)

v´erifiant les propri´et´es suivantes

(i) Les ensemblesK−m⊂Ck et Kb−m⊂Yim sont connexes ;

(ii) π1 d´efinit une bijection de Kb−m dans K−m et π2 d´efinit une bijection deKb−m dansK−m+1 pour tout 1≤m≤n.

SiK0n’est pas un ouvert (par exemple siK0est un point), on exige que les applications ci-dessus d´efinissent des bijections holomorphes entre un voisinage de Kb−m et ses images. Dans ce cas, on associe B `a ces germes de bijection holomorphe. Puisque lesYine sont pas n´ecessairement distincts, les indicesim

permettent de compter les branches inverses r´eguli`eres avec multiplicit´e. Il y a au plus dn2 branches inverses r´eguli`eres d’ordrendeK0. En pratique,K0 sera un point, un disque holomorphe, une famille de disques centr´es en un point ou une boule holomorphe. NotonsFB−m l’application

1|Kb−m)◦(π2|Kb−m)−1◦ · · · ◦(π1|Kb−1)◦(π2|Kb−1)−1

pour 1≤m≤n. C’est une application holomorphe bijective deK0 dansK−m.

K0 K1

K1 K2

Kb1

Kb2

Y1

Y2

Ck Ck

Figure 1. Branche inverse r´eguli`ere.

Soit (am) une suite de nombres r´eels tendant vers 0. On dira que B est de taille (am) si le diam`etre de l’ensemble K−m est au plus ´egal `a am

pour 0≤m≤n.

Soient z0 ∈ K0 et B0 une branche inverse r´eguli`ere d’ordre n du point z0

donn´ee par la suite

z−n,(zb−n, in), z−n+1,(bz−n+1, in−1), . . . , z−1,(zb−1, i1), z0

(les points bz−mappartiennent `aYim et sont de coordonn´ees (z−m+1, z−m)).

On dira que la brancheBestaccroch´ee `a la brancheB0 si on azb−m∈Kb−m

pour tout 1 ≤m≤n (les indicesin dansB0 et B sont identiques). Pour ˆetre exact, il faut aussi supposer que les πi|K−mb sont compatibles avec les germes

(14)

de bijection holomorphes associ´es `a B0. Ceci est n´ecessaire au cas o`u ˆz−mest un point singulier de Yim.

Nous soulignons ici que deux branches inverses r´eguli`eresBetB0 deK0sont consid´er´ees comme ´egales si on aK−m=K−m0 ,Kb−m=Kb−m0 ainsi queim=i0m pour toutmo`uK−m0 ,Kb−m0 eti0msont des ensembles et des indices associ´es `aB0. Nous donnerons plus loin une notion de branche inverse plus souple qui permet de prouver que E est une r´eunion d’ensembles alg´ebriques. Pour les branches r´eguli`eres, nous avons la proposition suivante dont la preuve peut ˆetre utile dans d’autres contextes comme l’´etude de la dimension de µ par exemple.

Proposition 3.2. — Soit F une correspondance comme au th´eor`eme 2.1.

Alors il existe un ensemble pluripolaire E0 tel que pour tout z 6∈ E0, tout ε > 0 et tout δ > 0, la boule B(z, r) poss`ede au moins (1−ε)dn2 branches inverses r´eguli`eres d’ordre n, de taille (`−(1−δ)m/2) o`u r = r(z, δ, ε) > 0 est une constante ind´ependante de n.

L’id´ee de la d´emonstration consiste `a construire les branches inverses r´egu- li`eres pour des unions de disques holomorphes centr´ees en un point g´en´eriquez.

Ensuite, utilisant un th´eor`eme d’analyse complexe (lemme 3.8), on peut pro- longer les applications holomorphesFB−n associ´ees `a ces branches inverses r´e- guli`eres. Ces applications sont d´efinies aux voisinages de grandes familles de disques centr´es en z. On les prolonge en applications holomorphes sur une pe- tite boule B(z, r). Ces prolongements fournissent les branches inverses r´eguli`eres pour B(z, r).

La construction est faite par r´ecurrence. Nous r´esumons ici le passage du rangn−1 au rangn. SoitK−n+1un disque holomorphe fabriqu´e au rangn−1

`a partir d’un disque K0 de rayon r0 > 0 centr´e en z. Nous voulons en fait construire des branches inverses r´eguli`eres d’ordre 1 deK−n+1. D’abord, pour construire Kb−n, on veut que K−n+1 ne rencontre pas les valeurs critiques de π2|Y ; ensuite, pour obtenir K−n, nous avons besoin que π1|Kb−n soit in- jective.

Pour que ces deux conditions soient satisfaites, nous s´electionnons seulement les disques K−n+1 de diam`etre assez petit qui ne sont pas trop proches d’un certain sous-ensemble alg´ebrique (P = 0) que nous appelons l’ensemble des valeurs critiques deF. Pour chaque disque s´electionn´e, on peut construired2

branches inverses r´eguli`eres d’ordre 1. Afin de continuer la construction, nous devons s´electionner, parmi les nouveaux disques, ceux de petit diam`etre qui ne sont pas trop proches de (P = 0). L’hypoth`ese sur l’exposant de Lojasiewicz implique qu’un bon nombre de disques sont de petite aire. Ces disques ne sont pas forc´ement de petit diam`etre. Mais, en diminuant l´eg`erement r0, on rend leur diam`etre petit. Le fait que µ soit une mesure PB implique que pour z g´en´erique, il n’y a qu’un petit nombre de disques qui sont proches de (P= 0).

o

(15)

SoitQun polynˆome non nul. Pour toutα >0, notonsVQ(α) l’ensemble des pointszv´erifiant|Q(z)| ≤α. Le lemme suivant montre que les pr´eimages deF ne sont pas «trop proches»de l’hypersurface (Q= 0). On peut le g´en´eraliser aux ensembles pluripolaires dePk.

Lemme 3.3. — Soit a >1 une constante. Alors il existe un ensemble pluripo- laire EQa tel queP

n≥0µzn(VQ(a−n))soit fini pour toutz6∈ EQa.

D´emonstration. — On peut supposera < `1/2. On choisit une fonctionχlisse, positive surR+telle queχ≤1,χ= 1 sur [0,1] etχ= 0 sur [2,+∞[. Soitτ≤1 une fonction lisse, positive `a support dansV et ´egale `a 1 au voisinage de U. Posonsψn:=τ χ(anQ). Les mesuresµzn´etant port´ees parUpournassez grand, il suffit de montrer que la somme P

n≥0zn, ψni est finie pour tout z 6∈ EQa o`u l’ensembleEQa sera pr´ecis´e dans la suite.

D’apr`es la proposition 2.7, la fonction log|Q|estµ-int´egrable. On en d´eduit que la somme P

n≥0hµ, ψniest finie. En effet, on a X

n≥0

hµ, ψni ≤ X

n≥0

µ VQ(2a−n)

=Z X

n≥0

1VQ(2an)

≤ Z 1

loga

log|Q|+ log 2 + loga dµ.

Posons cn :=hµ, ψni. Par d´efinition deψn, il existe une constantec >0 telle quekψnkC2≤ca2n. Posonsϕ:= log(1 +kzk2) etψn−:=ca2nϕ−ψn. Ce sont des fonctions p.s.h. `a croissance logarithmique. Posons

cϕ:=hµ, ϕi et cn :=hµ, ψn−i.

On a

cn =ca2ncϕ−cn.

Rappelons qu’on a suppos´e a < `1/2. D’apr`es la proposition 2.7 et le corol- laire 2.8, la s´erie de fonctions

Φ+ :=X

n≥0

ca2nnϕ−cϕ)

converge ponctuellement vers une fonction p.s.h. En particulier, Φ+ est locale- ment born´ee sup´erieurement. La proposition 2.7 et le corollaire 2.8 appliqu´es aux fonctions ψn− impliquent aussi que la s´erie de fonctions

Φ:=X

n≥0

nψn−−cn) converge ponctuellement vers une fonction p.s.h.

(16)

Notons EQa l’ensemble o`u Φ vaut −∞. C’est un ensemble pluripolaire.

Pourz6∈ EQa, on a X

n≥0

zn, ψni −X

n≥0

hµ, ψni = X

n≥0

zn, ψni −cn

= X

n≥0

ca2nzn, ϕi −cϕ

−X

n≥0

zn, ψn−i −cn

= Φ+(z)−Φ(z)<+∞.

Or la somme P

hµ, ψni est finie comme on l’a montr´e ci-dessus. La somme Phµzn, ψniest donc aussi finie.

Lemme 3.4. — Il existe un polynˆomeP(ind´ependant deU, V)et une constante A1 >0 (d´ependante de U, V)tels que pour tout pointz∈V \(P = 0)la boule B0 := B(z, r0) admette exactement dt branches inverses r´eguli`eres d’ordre 1 pour F, o`ur0:=A1|P(z)|.

D´emonstration. — NotonsZ :=|Y|le support deY etm2 le degr´e de l’appli- cationπ2|Z. Soit Σ2l’ensemble des pointsz∈Ck tels que (π2|Z)−1(z) contienne moins dem2points. C’est un sous-ensemble alg´ebrique deCk. Il existe donc un polynˆomeP1tel que Σ2⊂(P1= 0). D´efinissons de la mˆeme mani`ere l’ensemble des valeurs critiques Σ1 deπ1|Z et posons Σ0 :=F(Σ1). Soit P2 un polynˆome tel que Σ0⊂(P2= 0). PosonsP =P1mP2mo`um≥1 est un entier assez grand.

Soit A1 > 0 une constante assez petite. Puisque A1 est petite et m est grand, (π2|Z)−1B0contient exactementm2composantes connexes et la restric- tion deπ1 `a chacune de ces composante est injective.

SoitBb−1une composante connexe deπ−12 (B0)∩Yi, pour un certain indicei.

La suite B−1,(bB−1, i1),B0 avec i1 := i et B−1 := π1(bB−1), est une branche inverse r´eguli`ere d’ordre 1 de B0. Il y a exactementd2 branches.

NotonsE1l’orbite de (P = 0) par (Fn)n≥0. Par d´efinition, tout pointz6∈ E1

admetdn2 branches inverses d’ordren. PosonsE0 :=EPa ∪ E1. Il est clair queE0 est pluripolaire.

Fixons maintenant des constantesδavec 0< δ <1,aavec 1< a < `(1−δ)/2, ε avec 0 < ε < 1 et un point z ∈ V \ E0. Nous allons montrer que la boule B(z, r) poss`ede au moins (1−ε)dn2 branches inverses r´eguli`eres d’ordrenet de taille (`−(1−δ)m/2) pourr >0 assez petit.

Fixons une droite ∆ passant par z. Notons ∆R le disque de centre z et de rayon R dans ∆. Rappelons le lemme de comparaison aire-diam`etre dˆu `a Briend-Duval [4]. Ce lemme est valable pour un cas plus g´en´eral. Dans le cas pr´esent, on peut le montrer en utilisant la formule de Cauchy.

Lemme 3.5. — Soient π une application holomorphe du disque unit´e D := D(0,1) dans U et τ une constante v´erifiant 0 < τ < 1. Alors il

o

(17)

existe une constanteA2>0ind´ependante deπet de τ telle que le diam`etre de π(D(0,1−τ)) soit plus petit ou ´egal `aA2

−1aire(π(D)), les points deπ(D)

´etant compt´es avec multiplicit´e.

Nous allons montrer la proposition suivante dans laquelle la constanteA3>1 sera donn´ee dans le lemme 3.8.

Proposition 3.6. — Pour tout ε1 > 0, il existe r > 0 et n0 ≥ 0 ind´epen- dants de ∆ tels que ∆A3r poss`ede au moins (1−ε1)dnt branches inverses r´e- guli`eres Bd’ordre n, de taille (12`−(1−δ)m/2) et telles que|P(FB−m(z))| ≥a−m pour toutn0≤m≤n.

Fixonsn0≥1 assez grand tel que les propri´et´es suivantes soient satisfaites : 1) A1a−n> `−(1−δ)n/2pour toutn≥n0,

2) P

n≥n0+1µzn(VP(a−n))≤ 12ε1, 3) P

n≥n0+1n2`−δn18ε1A−22 . Posons

νm:=

Xm

n=n0+1

µzn VP(a−n)

, δm:= 4A22 Xm

n=n0+1

n2`−δn.

Fixons r1 >0 assez petit tel que pour tout n≤ n0, B(z, r1) poss`ede exacte- mentdn2 branches inverses r´eguli`eres d’ordrende taille (12`−(1−δ)m/2). Posons pour toutn≥n0+ 1

rn:=

Yn

s=n0+1

1− 1 s2

r1.

Cette suite (rn) d´ecroˆıt vers une constante A3r > 0. Il suffit pour la propo- sition 3.6 de montrer par r´ecurrence sur n ≥ n0 que ∆rn poss`ede au moins (1−νn−δn)dn2 branches inverses r´eguli`eresBd’ordren, de taille (12`−(1−δ)m/2) et telles que |P(FB−m(z))| ≥a−mpour tout n0≤m≤n. Supposons que c’est vrai au rang n−1 ≥ n0. Montrons-le au rang n. Notons F la famille des branches inverses r´eguli`eres d’ordren−1 de ∆rn−1 v´erifiant la proposition 3.6.

Si B est un ´el´ement de F, d’une part, le point w := FB−n+1(z) v´erifie

|P(w)| ≥a−n+1, d’autre part, l’ensemble W := FB−n+1(∆rn−1) est contenu dans la boule B(w, A1a−n+1) car son diam`etre est plus petit que12A1a−n+1. Or, d’apr`es le lemme 3.4, cette boule B(w, A1a−n+1) admet exactementd2branches inverses r´eguli`eres d’ordre 1. On en d´eduit queW admet aussid2branches in- verses r´eguli`eres d’ordre 1. Ceci est vrai pour tout B ∈ F. En somme, ∆rn−1

poss`ede au moins (1−νn−1−δn−1)dn2 branches inverses r´eguli`eres d’ordre n.

NotonsG cette famille de branches inverses. On a le lemme suivant.

Lemme 3.7. — La somme Paire(FB−n(∆rn−1)) pour B ∈ G est plus petite quedn2`−n.

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