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La zaouïa de Sidi M’Hamed : Évolution et genèse du site d’implantation

CONNAISSANCE DE LA ZAOUÏA SIDI M’HAMED

I. Connaissance historique de la zaouïa Sidi M’Hamed

I.5. La zaouïa de Sidi M’Hamed : Évolution et genèse du site d’implantation

I.5.1. Pendant la régence : Une position excentrée.

Le Dey Mustapha Pacha avait reçu en donation toute la partie sud de la banlieue d'Alger de son oncle le Dey Hassen Pacha, dont il était trésorier Khaznadar. Vu l'étendue de la propriété, le domaine a été divisé en deux, Mustapha Supérieur appelé aussi quartier Tedjararat et Mustapha inférieur (entre la fontaine Hassen Pacha aux champs de Manœuvre

et la limite ouest de la commune d'Hussein Dey). Cette propriété fut constituée en partie, de biens Habous au profit des corporations religieuses. Elle comportait plusieurs édifices religieux et des nombreux Djennans24 parsemé de belles villas mauresques. Du temps des Dey, la seule voie d'accès à la cité, reliant Alger au Beylik de l'est portait le nom de « Trik Soltania ».

Figure 4 : Carte des environs d’Alger, d’après le croquis du capitaine de génie Boutin 1818.

Ech 1/70000. Source Les archives nationales complétée par l’auteur.

24 Djennan est définie comme une maison de campagne plus ou moins fortifiée isolée au milieu de jardins ; Nous citerons

Djennan Kseub el Hind, Djennan Abd el Altif,Dj Hussein dey .Nadia Ouargli « Inventaire et restauration des villas d’Alger de l’époque Ottomane »mémoire de magister, Epau.

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Cette route sera plus tard la route Impériale N°5 de Constantine à Alger, appelée communément route de Constantine qui passait devant le Bordj Bâb Azzoun et deviendra un élément structurant de cette zone.

La zaouïa de Sidi M’Hamed se situe dans le Mustapha inferieur (fig4). Elle fut construite par sous Hassan Pacha, en 1791, comme le mentionne la plaque de l’entrée du mausolée. Il n’y avait en ce lieu, en 1830 que la Qoubba et la mosquée du saint, quelques tombes et les oliviers sauvages25.

I.5.2. A l’époque coloniale : une structure urbaine en construction.

En 1844, les remparts et les portes de Bâb El Oued et Bâb Azzoun ont été détruits pour permettre l'extension de la ville qui se développa le long de la baie, vers le sud, en façade sur la méditerrané. Cette étape dans la constitution de la ville coloniale est d’abord marquée par l’intégration du Fahs de Bâb Azzoun. Des la fin du XIX e siècle, la ville commence son extension vers le sud –Est en intégrant « Mustapha inférieur », puis elle continue au delà de la place du champ de manœuvre (actuel 1er Mai) vers Belcourt et au Hamma. Des plans d'urbanisation proposent le développement d’un tissu orthogonal sur les coteaux de Mustapha. Le relevé Cadastral de cette portion de territoire établi en 1866, nous donne de précieux renseignements sur l'urbanisation du Fahs de Bâb Azzoun. (fig. 5)

La zaouïa de Sidi M’Hamed se retrouve ainsi dans une nouvelle structure urbaine et sera bordée d’axes structurants et de nouveaux équipements comme le jardin d’acclimatation. En 1850 l’administration française décrète le site de la zaouïa Sidi M’Hamed comme nécropole d’Alger consacrée à l’inhumation des musulmans lorsque les cimetières aux emplacements des rues de Constantine, d’Isly, Dumont –d’urville, des tournants Rovigo, furent détruits en raison de l’extension croissante de la ville à cette époque26.Le cimetière primitivement entouré de cactus et d’Aloès fut au début du siècle doté d’un mur d’enceinte. La porte d’entrée, le minaret, le portique, la fontaine furent construits à cette époque27. En 1871, il fut décidé que Mustapha devienne une commune à part entière et se sépare d'Alger, Divers plans d’aménagements vont se succéder28 et cette partie d’Alger sera de plus en plus urbanisée et des équipements importants vont ponctuer sa structure : l’institut pasteur, le musée des beaux arts etc. (fig.6)

25Henri klein « Les feuillets d’El Djazair », éditeur L.Chaix, Alger, 1937, p194. 26 Idem, Op.cit

27 Henri Klein «« Les feuillets d’El Djazair »op.cit, p195.

28 Le premier plan d’aménagement approuvé le 17 Août 1931 véhicule l’idée de l’extension de la ville vers le Hamma.

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Ech : 1/10 000

Figure 5 : Communes de Mustapha. Tableau d’assemblage. 1866. Source : Archives de la Conservation Foncière d’Alger.

Zaouïa et cimetière de Sidi M’Hamed

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Figure 6 : carte 1/10 000 d’Alger 1942. Source les archives nationales.

I.5.3. La Période Post indépendance : Un pôle stratégique.

A partir de 1962, le territoire de Mustapha supérieur et inférieur sera divisé en plusieurs communes : Commune d'Alger, de Sidi M'Hamed, du Hamma, El Mouradia, d'Hydra, d'El Madania, d'El Biar, de Bouzaréah.

Le quartier d’El Hamma connaitra plusieurs projets de rénovation. Dans les années quatre-vingt, un plan d’urbanisme établi par le CNERU aura pour but la transformation d’El Hamma et Hussein Dey en un centre poltico-administratif de la capitale, deuxième pôle du grand projet urbain. Ce projet prévoira un centre des affaires et des lieux d’activités culturelles. Des équipements d’envergure vont être réalisés tels que l’hôtel Sofitel et la bibliothèque nationale et différents sièges administratifs comme le siège du métro d’Alger. (fig7)

La zaouïa de Sidi M’Hamed se retrouve ainsi insérée dans un dynamique urbaine intense et au cœur d’une zone aux fortes potentialités de développement, un des pôles stratégiques de la capitale.

Ainsi d’une situation excentrée par apport à la médina, implanté dans le Fahs de Bâb Azzoun, la zaouïa se retrouvera peu à peu grâce à l’extension de la ville au cœur d’un tissu urbain dense et au centre d’un des pôles de croissance d’Alger métropole.

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Figure 7 : Plan de la commune El Hamma –El Annasser ,ech :1/8000 .Source Urbanis

I.5.4. Délimitation du site.

Figure 8 : Vue aérienne du site d’implantation de la zaouïa Sidi M’Hamed. Source Google Earth.

La zaouïa est délimitée par un certain nombre de quartier: les Annassers à l’Est, Belcourt à l’Ouest, au Sud le sommet de la montagne qui est connu maintenant sous le nom de Diar El-Mahsoul, et au Nord les quartiers d’El-Hamma et la mer. (fig. 8)

Le zaouïa de Sidi M’Hamed est limitée par : La zaouïa

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Le Nord : La rue Belouazdad ;

Le Sud : La rue Larbi Tebessi, les habitations et le marché Laakiba ; L’ouest : La rue Chaal Abdlkader ;

L’Est : Les habitations ainsi la rue de Carte.