• Aucun résultat trouvé

ÉTUDE CONTEXTUELLE, ALGER PENDANT LA REGENCE

I.2. La régence d’Alger : répartition territoriale

I.2.2. Le Fahs d'Alger

Le Fahs d'Alger a été défini par la plupart des voyageurs français comme « une Banlieue de plaisance pour les citadins, parsemée de villas et plantées de jardins appartenant aux dignitaires algérois29. D'après Haëdo qui vit à Alger au XVIe siècle il le décrit ainsi « Banlieue, campagne des environs de la ville intra muros. Il n'est guère d'habitant, quelque peu aisé qu'il soit, qui n'ait bâti une petite maison dont la blancheur tranche dans le paysage et donne à cette campagne l'aspect du littoral de Gênes, et dont le nombre dépasse bien dix mille. »30D'après Klein. Le terme de Fahs a été utilisé pour le quartier de Sidi Yacoub qui était appelé : Fahs et Djenaïn (banlieue des jardins)31.

Géographiquement parlant, le Fahs couvre la plus grande partie du Sahel qui s’étale des portes de la médina32 jusqu’aux abords de la plaine de la Mitidja. Les atouts du Fahs sont nombreux. En premier lieu l’abondance de l’eau qui se manifeste par les sources, les ruisseaux, les oueds, et les puits d’où la toponymie des lieux qui persiste de nos jours, en plus des fontaines édifiées le long des chemins des passants. (Fig7et fig 8)

Le Fahs suit la courbe de la baie d'Alger et se présente de ce fait comme un croissant autour de la ville. Il s'étend du nord au sud ; de la mer Méditerranée aux limites des plaines de la Mitidja et d'est en ouest de l'embouchure d'El Harrach aux limites du massif de Bouzaréah. Le Fahs est divisé en trois parties : « Division établie sur la base des documents des Mahkamas33 ». (fig9)

Au Nord : le Fahs de Bâb el Oued.

Au Sud : le Fahs de Bâb Azzoun.

A l'Ouest : le Fahs de Bâb el Djedid.

A partir du XVIème siècle la ville commençait déjà à s’étendre sur le territoire du Fahs. La population qui y construisit des demeures était constituée par la famille du Dey, par des dignitaires, par des fonctionnaires du Beylik, des riches commerçants, des consuls, etc. Les maisons de plaisance qui y étaient édifiées, se distinguaient par leur étendue et leur luxe.

29P.Boyer « L’évolution démographique des populations musulmanes du département d’Alger en1830 »in Revue africaine, vol .98, Edition Adolphe Jourdan, Alger, 1954,pp308-353.

30 Berbrugger et Dr B. Monnereau « Topographie et histoire générale d’Alger par Diego de Haedo » In Revue Africaine, vol .15, Edition Adolphe Jourdan, Alger, 1871, P463.

31 H Klein « les feuillets d’El Djazair », Comité du Veil Alger, réédition2003, Tome II, P78.

32 Les portes de la médina sont au nombre de cinq : Bab el Oued, Bab el Dzira, bab azzoun , Bab el Djedid, Bab el Bahr. 33 N saidouni « La ville rurale dans l’Algérois de 1791 à 1830 ».Thèse de doctorat d’Etat, Université d’Aix en Provence, Marseille I, Faculté des lettre et des sciences humaines, 1987/1988, p43.

119

Il y avait ainsi une complémentarité entre la médina d’Alger et les Fahs. Le port exportait les surproductions agricoles (blé dur, l’orge, …) en plus des productions d’artisanat et le Fahs contenait des souks pour assurer les échanges entre les citadins et ruraux.

Figure 7 : Porte de Bab Azzoun. Figure 8 : Porte de Bab El oued. Source www.photos-algerie.fr Source www.photos-algerie.fr

I.2.2.1. Le Fahs de Bab Azzoun.

La muraille de l'époque ottomane, de la porte Bâb Azzoun et jusqu'à la porte Bâb Ed Djedid forme la limite ouest du Fahs et de même sa limite avec la cité intra-muros. La mer constitue la deuxième limite au nord, tandis qu'au sud, la troisième limite suit le parcours de l'aqueduc du Telemly passe dans Mustapha Supérieur, puis au bas du quartier d'Hydra pour sortir dans la campagne. L'oued El Harrach définira la quatrième limite à l'est.

Ce territoire comprend, dès la sortie de la porte de Bâb Azzoun : le faubourg. Haèdo cite « le faubourg de Bâb Azzoun comme un ensemble de 25 maisons, formant une rue, qui des abords de la porte suit la direction du sud ».

« Par la porte de Bâb Azzoun, on accède vers la campagne et aux douars, vers le reste du territoire de la Régence. De même que c'est par elle que toutes les marchandises et les Barranyis accèdent à la ville. Près de cette porte se trouvait l’emplacement des Essemmarin (des maréchaux-ferrants), un vaste fondouk pour le Khodjet El Kheil (caserne Massinissa au temps des français), la chapelle de Marabout Sidi-Mansour »34

Nous rappelons à ce propos les quartiers constituants le Fahs dans les documents de la Mahkama35 : Ain-er-Robot (Menzel et Mehala), Hamma, Annassers, Khemis, El Kouba, Bir Mourad Raïs, Bir-Khadem , Aïn-en-Nadja, Ain-es-Soltan, Tiflouet, El-Harrach, Tiksraïn, Sidi Saheb-et-Tarik, El-Kadous, Yahia-et-Tayar, Ben Attaya, Oumel-Adjaïz, Ghiran-ed-Diba, Tagrart, Aïn-el-Azrak, Tafoura, Kaf en-Nessou. »

34 A. Devaloux « Alger, Étude archéologique et topographique sur cette ville, aux époques romaine (Icostum}, arabe (Djazair beni Mezghanna) et turque (EI-DJezair) »In Revue Africaine, Vol.20 Edition Adolphe Jourdan Alger, 1876, P248.

120 --- Limites entre Fahs.

_ ._._._ Limite Sud du Fahs. Routes Principales.

Etablissement s Humains

Figure 9 : Schéma du Fahs d’Alger. Les limites territoriales aux XIX e siècles. Source mémoire de magister de Ourgli Nadia.

121