• Aucun résultat trouvé

5. ANALYSE

5.1. Des parcours géographiques différents

5.1.4. Les difficilement classifiables

Martin est animateur pour personnes handicapées. Il a passé sa jeunesse aux Pays-Bas et a par la suite migré en Suisse. Il a souvent été pendulaire de longue distance : il a eu plusieurs périodes de travail à Genève, lors desquelles il a successivement habité en Valais, dans le Jura, à Neuchâtel et à nouveau en Valais. En plus de deux jours de bureau par semaine, son travail consiste à animer des séjours de quelques jours ou semaines avec des personnes handicapées, ce qui lui évite une pendularité quotidienne. Il a souvent travaillé à Genève car les cantons dans lesquels il a habité ne fournissent pas d'emplois en lien avec sa formation et ses expériences. Il n'a aucun lien particulier avec la ville de Genève, mais il apprécie passer une partie de sa vie dans une ville. Tout comme il apprécie passer du temps dans la nature, marcher et sortir de la ville, ce qui explique pourquoi il réside en Valais, seul. Travailler en ville et vivre à la montagne lui offre un équilibre bienvenu. Il s'est également installé en Valais car les prix y sont plus avantageux : il vit dans une maison (qu'il loue), alors qu'à Genève, il ne pourrait pas avoir mieux qu'un studio pour le même prix.

Sébastien est éducateur spécialisé pour adolescents. Depuis qu'il est venu étudier à l'Université de Genève, il y a plus de 20 ans, il vit entre son canton d'origine, le Valais, et Genève. Il a tissé des liens avec des personnes habitant à Genève, personnes qui sont bien souvent d'origine valaisanne, et il a conservé de forts liens en Valais (amis, famille, père veuf), ce qui l'incite à retourner dans son canton d'origine quand il le peut. Tout comme Martin, vivre entre les deux cantons lui offre un équilibre. S'il apprécie à la fois la ville et la montagne, cet équilibre est avant tout social : il travaille à Genève pour conserver ses liens sociaux. Même s'il pouvait avoir le même emploi en Valais, il ne pense pas qu'il l'accepterait. Le fait qu'il puisse s'arranger sur ses horaires en privilégiant des blocs de travail lui permet de limiter ses déplacements : il « rentre » lorsqu'il a au minimum 36 heures devant lui.

5.2. Pourquoi travailler à Genève, alors que l'on habite dans le Canton du Valais ou de Fribourg ?

Les raisons invoquées par Mélanie pour expliquer pourquoi elle travaille à Genève nous offrent un panel intéressant des motivations principalement mises en avant par les pendulaires rencontrés. Le salaire, le choix plus large de métiers offert par Genève, l'intérêt du travail, l'ambiance de l'entreprise, la possibilité de garder un contact avec des connaissances vivant sur

place, mais aussi le fait que le projet soit limité dans le temps l'ont incitée à se déplacer plusieurs fois par semaine. Le fait qu'elle ait des horaires irréguliers et par blocs lui a également permis de ne pas penduler tous les jours, de rester à Genève quelques soirs par semaine. Si pour Mélanie, toutes ces raisons ont joué un rôle dans son choix de travailler à Genève plutôt qu'en Valais, les autres pendulaires rencontrés n'ont pas évoqué tous les motifs cités ci-dessus : chacun a sa propre combinaison de facteurs pour expliquer sa pratique, et parfois, d'autres facteurs que ceux énumérés par Mélanie sont invoqués. Revenons plus en détail sur les principales raisons mises en avant. Nous ne reviendrons pas sur les motifs cités par deux personnes ou moins, ceux-ci ayant été mentionnés dans les portraits.

5.2.1 L'intérêt dans le travail et l'ambiance

Tout d'abord, une grande partie des grands pendulaires rencontrés affirme travailler à Genève pour une question d'intérêt dans le travail. Ils sont nombreux à ne pas considérer uniquement leur emploi comme un salaire, ce qui tend à confirmer les conclusions de Vincent-Geslin (2012). C'est notamment le cas de ceux qui officient dans le domaine bancaire ou dans la police.

Dans le domaine financier, il y a beaucoup plus d'opportunités dans des villes comme Genève ou Zurich qu'à Sion, Sierre ou Martigny. Le travail en lui-même est plus diversifié, internationalisé (clients internationaux, possibilités de voyager), et permet un meilleur développement personnel.

« C'est la particularité de Genève qui a fait que cet intérêt était si particulier. Si vous voulez, le travail que j'ai fait à Genève, je l'ai aussi fait en Valais, mais c'est vrai que sur Genève, la palette de clientèle et la variété d'activités qu'il fallait suivre était totalement différente. En Valais, quand vous avez fait deux remontées mécaniques, deux vignerons et deux garagistes, vous avez fait le tour. Sur Genève, vous avez des activités qu'on ne trouve nulle part ailleurs, du moins en Suisse, qui donnent un petit côté pimenté à l'activité. Très souvent, quand vous rentrez le soir, vous êtes plus intelligent que quand vous êtes parti le matin. » (Maurice)

Pour les policiers pendulaires, le travail à Genève est jugé plus intéressant, car le volume de travail et le type de délits est plus important, ce qui est en partie dû à la proximité avec la frontière franco-suisse. Souvent, travailler à proximité du domicile n'est même pas envisagé :

« J'ai regardé sans regarder. Quand je vois l'activité qu'ils ont dans ma profession, il n'y a pas suffisamment de choses qui me motivent pour faire le pas et franchir cette étape, me dire que je vais aller travailler là-bas. Je n'ai pas l'impression que ça me conviendrait, parce que j'ai besoin de quelque

chose qui part sur beaucoup d'action, d'activité, et ils sont sur peu d'enquêtes, peu de travail… Je pense que je serais vite en mode « je m'ennuie ». » (Laura)

D'une manière générale, les pendulaires ayant choisi de travailler à Genève expliquent qu'il leur est difficile de trouver un emploi qui corresponde à leurs qualifications en Valais, ou que les postes sont très peu nombreux, tandis que Genève offre davantage d'opportunités de développement, opportunités qu'ils entendent saisir pour s'épanouir dans leur vie professionnelle. Rappelons que Genève est la ville romande qui accueille le plus grand nombre de pendulaires (actifs occupés) sans même comptabiliser les frontaliers (OFS 2018a).

L'intérêt dans le travail entre parfois en relation avec l'ambiance de l'entreprise. Valérie et Mélanie sont ainsi retournées dans leur précédente entreprise (à l'Etat de Genève et dans un foyer pour enfants) pour l'ambiance familiale et amicale qui y régnait. Elles ne seraient pas allées travailler dans une autre ville à égale distance de leur domicile : Genève était un choix lié à leur passé, elles souhaitaient retrouver des personnes appréciées. Hervé et Antoine sont dans la même situation, même si ce facteur a certainement été moins important au moment de la prise de décision pour eux. Maurice, qui est venu à Genève sans connaitre personne, a pris du plaisir à travailler avec les personnes avec qui il a pu travailler pendant sa période genevoise.

5.2.2 Les conditions salariales

De plus, comme nous pouvions l'imaginer, travailler en Valais impliquerait un manque salarial pour certains pendulaires, ce qui explique pourquoi ils poursuivent leur activité à Genève ou acceptent de se déplacer (pour ceux qui travaillaient en Valais). Evelyne, comptable dans la même entreprise depuis 13 ans, a dû conserver son travail lorsqu'elle a déménagé en Valais.

Elle a besoin de percevoir un salaire identique pour subvenir aux besoins sportifs de sa fille, et ne pourrait pas trouver un même emploi en Valais aux mêmes conditions salariales. Son âge (53 ans) et le fait qu'elle n'ait pas de formation de comptable, qu'elle se soit formée au sein de son entreprise, lui interdit de démissionner (ce qu'elle souhaiterait faire pour des raisons indépendantes de sa pendularité) sous peine de se retrouver au chômage et d'avoir des difficultés à boucler les fins de mois :

« Je ne vais pas non plus cracher dans la soupe, dire que j'envoie tout péter et m'en aller, ce serait un peu risqué. Je serais seule aujourd'hui… mais j'ai quand même encore ma fille cadette qui a besoin de moi, qui a besoin de mon revenu pour son activité. »

Pascal, lui, travaille depuis 24 ans dans la même entreprise et bénéficie de conditions d'ancienneté qui ne lui seraient plus accordées s'il changeait d'emploi, d'autant plus qu'un emploi semblable en Valais ne serait pas rémunéré autant. C'est principalement pour son salaire qu'il a conservé son emploi à Genève lorsqu'il a décidé de s'installer en Valais, d'autant plus qu'il sort d'un divorce qui lui a coûté cher et qu'il doit payer des pensions. Pour ces deux pendulaires et pour Maurice, qui a accepté de se déplacer à Genève sur ordre de son entreprise sous peine de voir ses conditions-cadres revues à la baisse, l'intérêt financier a primé dans le choix de penduler. Pour trois autres pendulaires, le côté financier était important, mais il n'était pas forcément le but premier de la pendularité9.

5.2.3 Une pendularité sous conditions Une pratique limitée dans le temps

Pour quelques navetteurs, la pendularité est viable car elle s'inscrit sur le court terme. Antoine, à qui il restait deux ans et demi à travailler avant sa retraite au moment de prendre la décision de s'installer dans la maison qu'il possède en Valais, aurait certainement fait le nécessaire pour trouver un logement à proximité de son travail s'il avait dû travailler pendant dix ans encore.

Mélanie avait clairement en tête l'idée de retrouver son ancien emploi pour une courte période seulement, ce pourquoi elle avait des contrats à durée déterminée qui se renouvelaient. Pour Philippe, la pendularité entre le Valais et Genève était prévue à court terme : si son emploi lui convenait, il avait prévu de s'installer plus proche de son lieu de travail. Aujourd'hui installé près de Morges, il envisage de retourner en Valais, la pendularité entre la commune dans laquelle il réside et Genève n'étant pas pratique. Enfin, Maurice, contraint par son entreprise bancaire de s'exiler à Genève, savait qu'il n'allait pas terminer sa carrière au bout du lac et qu'il allait saisir la première opportunité qui se présenterait pour retourner travailler en Valais. Le fait que ces pendulaires savaient que leur projet de pendularité ne s'étalait pas sur de longues années a rendu leur pendularité possible : la plupart n'auraient pas accepté de penduler à long

9 Les chiffres officiels confirment que les salaires genevois sont supérieurs en comparaison nationale.

En Suisse, le salaire mensuel brut médian est de 6'502 CHF. Source : OFS,

https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/travail-remuneration/salaires-revenus-cout-travail/niveau-salaires-grandes-regions.html, consulté le 4 juillet 2019.

A Genève, il s'élève à 7'278 CHF. Source : République et Canton de Genève,

https://www.ge.ch/statistique/domaines/apercu.asp?dom=03_04, consulté le 4 juillet 2019.

terme, la fatigue étant trop grande. Même si elle vivait plutôt bien sa situation, Mélanie a donc stoppé sa pendularité et trouvé un emploi en Valais :

« J'avais quand même envie de voir ce que c'était de me rapprocher de chez moi. De n'avoir plus que 20 minutes de trajet entre mon travail et chez moi, c'était quand même cool, c'était super cool même.

Et là, je ne sais pas si je pourrais reprendre un job comme j'ai fait avant. C'était une bonne expérience, j'ai aimé, c'était nickel, mais je ne sais pas si je le referais parce que quand même, c'est être loin de son noyau familial et c'est fatiguant à la longue. »

Des horaires modulables et des pied-à-terre

Pour limiter la fatigue, plusieurs travailleurs ont pu moduler leur pendularité grâce à des horaires irréguliers ou en blocs. La flexibilisation du marché du travail, en dépit de ses désavantages, offre parfois une marge de manœuvre bienvenue dans l'organisation du quotidien (Vincent-Geslin 2012). Hervé peut ainsi débuter plus tard le lundi matin et terminer plus tôt le vendredi soir, alors que Pascal n'a pas d'horaire quotidien fixe : s'il arrive à 6h45 au travail, il peut repartir plus tôt, vers 14h30, tandis que s'il n'arrive pas à se lever, il peut venir à Genève vers 10h et terminer vers 19h. Sébastien et Mélanie peuvent s'arranger pour travailler la nuit ou le week-end, donc regrouper leurs heures pour avoir ensuite plusieurs jours de libre. Martin passe une majeure partie de son temps professionnel en camp avec des personnes handicapées, il quitte parfois son domicile pour plusieurs semaines.

Avoir un pied-à-terre à Genève permet également aux pendulaires d'éviter les trop nombreux trajets. Plus ou moins la moitié des travailleurs rencontrés ont accès à un logement à proximité de leur travail. C'est le cas de la majorité des « Genevois » : si Alain et Mélanie ont la possibilité de rester chez leurs parents, Laura a loué une chambre chez une connaissance, qui lui permet notamment de rester à Genève lorsqu'elle a des imprévus professionnels qui l'obligent à terminer le travail plus tard, alors qu'Antoine et Evelyne ont une chambre chez des amis.

« Je pense qu'en une année et demie de travail, j'ai quand même plus dormi à Genève qu'à Sierre. Vu le métier que je fais, je ne rentrais pas tous les soirs. Je t'avoue que si j'avais dû rentrer tous les soirs, je ne l'aurais pas fait, c'est sûr que je ne l'aurais pas fait. Parce que passer 4h ou 4h30 dans le train…

j'aime bien le train, mais je ne vois pas de sens, ta journée elle est passée dans le train. Donc pour moi, ça n'avait pas de sens. » (Mélanie)

Pour les « retournés aux sources » et les « Valaisans », la pratique est moins courante mais existe tout de même : Hervé possède par exemple un studio dans lequel il passe quelques soirs

par semaine, tandis que lorsqu'il travaillait à Genève, Maurice dormait deux soirs sur dix à Genève grâce à une connaissance valaisanne. Parfois, ce sont donc les connaissances (amis ou famille) acquises avant la pendularité qui permettent d'éviter les allers-retours quotidiens. Seuls 5 des 15 navetteurs rencontrés effectuent les trajets tous les jours.

A Genève et pas ailleurs ? Une volonté de conserver des liens sociaux

Avoir un pied-à-terre à Genève peut permettre, notamment pour ceux qui vont chez des membres de leur famille ou des amis, de conserver un lien avec ses proches. Pour environ la moitié des individus rencontrés, penduler vers une autre ville à égale distance de leur domicile n'aurait pas de sens, car ils s'éloigneraient de leurs proches. Même si ce n'est pas souvent la première des raisons invoquées, et si pour certains elle est mineure, ils travaillent à Genève parce que c'est Genève, c'est-à-dire le canton dans lequel ils ont des attaches sociales en-dehors du travail. C'est particulièrement vrai pour Laura et Pascal :

« Etant de Genève, je connais le fonctionnement, j'ai quand même toutes mes attaches qui sont là.

J'ai énormément d'amis autour de chez moi à Fribourg, mais ce n'est pas la même relation que j'ai avec ici. C'est vrai que quitter Genève comme ça pour aller travailler dans un autre canton, je ne le ferais peut-être pas forcément du premier coup. » (Laura)

« J'ai gardé des points d'accroches avec les enfants, c'est le premier jeudi du mois. On a une espèce de rituel, on dit que tous les jeudis du mois c'est notre soirée. Si je peux aussi, toutes les deux semaines, je mange avec le troisième fiston que je vois un petit peu moins. C'est quelque chose qui est important pour moi, pour quelques temps encore. » (Pascal)

Il faut toutefois signaler que pas tous les pendulaires ne raisonnent de cette manière, et qu'aucun

« Valaisan » ne pendule vers Genève parce qu'il y a une partie de son cercle social. Pour le même travail et le même salaire, ils pourraient tout aussi bien penduler à Fribourg, une ville située plus ou moins à égale distance de leur domicile que Genève. Pour environ l'autre moitié de notre échantillon, travailler à Genève est uniquement lié à l'emploi (intérêt et/ou salaire).

« Si je pouvais avoir exactement le même job à Fribourg ? Ouais, ça ne me changerait pas la vie. Le lieu, peu importe, je suis flexible là-dessus. Genève n'est pas un critère de choix : je ne me dis pas

« je pendule parce que c'est Genève ». » (Philippe)

« A un moment donné, il était même question que j'aille soit à Zurich soit à Fribourg prendre des activités dans le domaine bancaire. C'était presque plus facile et confortable d'aller à Zurich qu'à Lancy. Non, j'aime bien Genève, mais j'aime bien aussi Lausanne, j'aime bien Berne, je ne suis pas

foncièrement attaché à la ville. Je n'avais pas de lien avec Genève avant de faire cette pendularité. » (Bastien)

Le travail à distance

Travailler pendant son temps de transport (notamment dans le train) ou depuis la maison n'est pas envisageable pour tous types de métiers. Le travail à distance, ou télétravail, ne peut s'appliquer qu'aux activités « dont le résultat peut être facilement mesuré, ou celles dont l'exercice ne nécessite pas une relation de proximité avec les collègues, avec le public ou avec le management » (De Mazenod 2011, p.2, cité par Dumas et al. 2014, p. 72). Il semble assez aisé de comprendre qu'un inspecteur de police ou un éducateur ne puisse pas faire son métier à distance, en tout cas pas le 100% de son temps de travail. En revanche, certains métiers peuvent plus aisément s'effectuer à distance, notamment ceux qui n'exigent pas un rapport humain direct.

Grâce à cette façon de travailler relativement nouvelle, qui s'inscrit en parallèle à la flexibilisation du marché du travail, quelques pendulaires rencontrés ont pu rendre productifs leurs déplacements. C'est en partie ce qui a permis à Bastien et Philippe d'accepter un poste à Genève.

« Quand on a intégré mon entité bancaire de Lausanne à Genève, j'ai dit que je voulais bien travailler 12h à 13h par jour, comme mon prédécesseur, mais que je ne pouvais pas être 12h ou 13h sur place à Genève. Donc on m'a mis à disposition les moyens informatiques pour que je puisse travailler dans le train. » (Bastien)

« Si l'employeur vous dit : « quand tu rentres dans le train, tu commences à travailler et je considère ça comme du travail », je pense qu'il y a vraiment la possibilité de travailler efficacement dans le train. Surtout qu'aujourd'hui avec les téléphones mobiles, on fait le partage de connexion comme si on était au bureau. Avec le VPN, il n'y a absolument aucun souci. » (Philippe)

Alain a même eu l'opportunité de pouvoir travailler depuis chez lui trois jours par semaine, s'évitant donc autant d'allers-retours. Sans cette possibilité, il aurait dû faire un choix entre trouver un travail plus proche de son domicile et conserver son logement à Genève (donc renoncer à son désir de devenir propriétaire), car il ne pense pas qu'il aurait pu supporter une pendularité quotidienne entre la région fribourgeoise et Genève. Le contenu de son travail lui autorise de ne se rendre à Genève que deux fois par semaine.

« Dans le fond, pour moi, le fait d'être à un endroit ou un autre, ce n'est pas si important, parce que même quand je viens au bureau, des fois mes clients ne sont pas au bureau. Ils sont ailleurs, alors on travaille à distance la majorité du temps. »

Selon Bastien et Philippe, être actif professionnellement dans le train, jugé confortable en Suisse, améliore la productivité. Quand il était dans le train, Bastien appréciait de ne pas être dérangé par des appels téléphoniques et de pouvoir tranquillement effectuer son travail

Selon Bastien et Philippe, être actif professionnellement dans le train, jugé confortable en Suisse, améliore la productivité. Quand il était dans le train, Bastien appréciait de ne pas être dérangé par des appels téléphoniques et de pouvoir tranquillement effectuer son travail