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CHAPITRE II. LA PHILOSOPHIE DU PASSAGE, MODELE THEORIQUE ET HYPOTHESES DE RECHERCHE HYPOTHESES DE RECHERCHE

Paragraphe 5. La vie dans l’instant présent

Selon Logossah (2007), la vie dans l’instant présent est une des implications de la philosophie du passage. Elle se traduit pour l’individu par un horizon temporel se limitant au court terme. Alors, ses décisions et ses actes se limitent à cet horizon et sa vie réelle se déroule à court terme (Logossah, 2007). L’auteur décrit ainsi, l’attitude d’un tel agent : « Les individus ont une préférence marquée pour le court terme qui prime sur le long terme. Le futur lointain préoccupe très peu les individus dont l’horizon temporel normal reste le présent et le futur immédiat : ceci conduit à vivre au jour le jour, avec très peu de projection dans le futur » (Logossah, 2007 : 9).

Le comportement des gens vis-à-vis du court et du long terme a attiré l’attention des chercheurs comme Hofstede (1991) et ceux du projet GLOBE (House et al., 2004) qui, chacun à sa manière, a montré que les gens ont généralement deux types de comportement face au temps. Pour Hofstede (1991), l’attitude des gens face au temps est représentée par le binôme « orientation court/long terme ». L’orientation à court terme est

marquée par la préférence des individus pour des actions de courte durée alors que l’orientation à long terme se réfère à la préférence des individus pour des actions s’inscrivant dans le long terme. Les chercheurs de GLOBE (House et al., 2004) ont décrit l’attitude des gens face au temps par l’orientation vers le futur qui est un continuum selon lequel les gens privilégient des actions de court ou de long terme. Les auteurs de GLOBE (House et al., 2004) ont fait remarquer que les gens qui ont une forte préférence pour le court terme ne sont pas trop enclins à planifier des actions qui soient rentables dans le long terme.

S’agissant d’Haïti, le type de rapport que les individus semblent entretenir avec le temps pourrait les porter à vivre dans l’instant présent. Contrairement à ce qu’on constate dans la plupart des pays occidentaux où les gens accordent beaucoup d’importance à l’avenir, l’haïtien semble marquer une préférence pour le court terme. La vie dans l’instant présent engendrerait chez l’haïtien une aversion pour les objectifs de long terme. Il semble ne pas compter sur l’avenir, car le futur paraît être confondu avec la fin du monde ou son voyage vers l’au-delà. En conséquence, l’haïtien semble ne pas vouloir accumuler trop de richesse qu’il n’aura même pas le temps de jouir. Au contraire, il paraît alors privilégier le plaisir immédiat au dépend du travail continu qui pourrait conduire à un succès économique dans le futur. Il serait beaucoup attiré par une attitude hédonistique plutôt qu’ascétique. Ainsi, il serait conditionné à vivre au jour le jour, en attendant son voyage vers l’au-delà. C’est pourquoi, l’haïtien peut ne pas être trop intéressé à épargner, ni investir dans des projets de long terme. Par exemple, l’haïtien a des expressions qui témoignent d’une forte préférence pour le court terme. Il dit que : « mwen pa bezwen plante pye bwa sa-a, paske mwen pap gentan manje fri a » (cela ne vaut pas la peine de planter cet arbre, car je n’aurai pas le temps de le récolter). Alors, la décision de planter un arbre se justifie par la possibilité pour l’individu de récolter son fruit dans l’immédiat, avant son voyage vers l’au-delà, avant la fin du monde qui se produira dans le très court terme, selon son raisonnement. Ainsi, la vie dans l’instant présent peut affecter la performance de l’entreprise à travers l’innovation et l’accumulation du capital.

A) Vie dans l’instant présent, innovation et performance de l’entreprise

L’analyse des liens entre la vie dans l’instant présent et l’innovation doit être envisagée à deux niveaux. Dans certains contextes, la vie dans l’instant présent peut se révéler défavorable à l’innovation alors que dans d’autres contextes elle peut l’encourager. Le choix d’un entrepreneur d’investir dans l’innovation dépend du temps que son investissement va prendre avant d’être rentable. Nous analysons ici les deux aspects, à savoir : l’innovation rentable à court et à long terme.

1) Innovation à rentabilité sur le long terme

La vie dans l’instant présent peut constituer un blocage à l’innovation rentable à long terme, alors que ce type d’innovation pourrait se révéler très bénéfique pour l’entreprise. En effet, l’un des objectifs premiers d’une entreprise consiste à assurer sa pérennité. Pour y parvenir, elle doit investir dans l’innovation afin d’améliorer ses méthodes de production, son dispositif managérial et d’introduire de nouveaux produits sur le marché. Cependant, l’entrepreneur qui vit dans l’instant présent ne croit pas en une vie future sur la terre. Il sera peu enclin à chercher à pérenniser l’entreprise. Il envisagera très peu de projets d’innovation portant sur le long terme. L’innovation qui lui paraîtra intéressant est celle dont la rentabilité est garantie dans l’immédiat. L’investissement dans un projet d’innovation qui soit rentable seulement à long terme se présente comme destructeur de la jouissance immédiate de l’entrepreneur. L’haïtien dit, par exemple : « Kabrit di sak nan bouch li, se lik pal » (la chèvre dit que ce qu’elle a dans sa bouche, c’est cela qui compte). C’est pour cela que l’entrepreneur peut pas sacrifier son bien-être immédiat au profit d’un projet de long terme qu’il considère d’ailleurs comme la fin du monde ou son voyage vers l’au-delà. Cela limitera ses investissements en R&D qui représentent le principal déterminant de l’innovation et qui exigent un temps de récupération relativement long. L’entrepreneur risque d’utiliser les ressources qui pourraient financer des projets d’innovation à long terme pour satisfaire son plaisir immédiat. Ainsi, la vie dans l’instant présent peut constituer un handicap à toutes activités d’innovation dont la rentabilité est garantie à long terme et décourager la performance de l’entreprise.

2) Innovation à rentabilité immédiate

La vie dans l’instant présent peut en revanche encourager les innovations dont la rentabilité est garantie à court terme. L’entrepreneur qui vit dans l’instant présent peut chercher à assurer des gains immédiats au détriment de la pérennité de l’entreprise. Il risque de ne pas se montrer trop intéressé aux innovations dont les résultats lui permettront de maximiser son bien-être immédiat. De telles innovations pourraient par exemple s’opérer à travers des activités de marketing en modernisant les méthodes de distribution et la façon de présenter les produits sur le marché. L’entreprise pourrait procéder à l’acquisition de nouvelles technologies visant à renforcer ses capacités de ventes ou réduire ses coûts de production. Des innovations rentables à court terme peuvent aussi concerner le dispositif managérial, en termes de gestion des ressources humaines et des relations avec les fournisseurs. Dans ce cas, l’entreprise pourra plus facilement augmenter son chiffre d’affaires et améliorer sa performance.

B) Vie dans l’instant présent, accumulation du capital et performance de l’entreprise

L’accumulation du capital permet à une entreprise d’atteindre de grands objectifs à long terme. Une entreprise sera intéressée à accumuler du capital, si elle a des projets d’envergure à réaliser dans le long terme. La mise en œuvre de grands projets d’investissement va nécessiter de nouveaux capitaux. Or, un entrepreneur qui vit dans l’instant présent ne va pas avoir de grands objectifs à atteindre dans le futur. Il n’est pas trop intéressé à faire de l’épargne qui lui permettrait d’accumuler du capital nécessaire à la réalisation de tels objectifs. Se considérant comme passager sur la terre, il peut ne pas voir l’intérêt d’y accumuler trop de richesse non plus. En fonction de cette expression haïtienne stipulant que « lè nou mouri nou pap ale avek anyen » (à la mort, nul n’apporte son trésor), l’entrepreneur haïtien risque de s’assurer que l’entreprise lui procure uniquement des moyens de subsistance. Les haïtiens disent aussi que « mwen pap fè byen kite pou lez engra » (je n’amasserai pas des richesses pour les laisser ensuite aux autres). Ainsi, l’entrepreneur peut se dire qu’il ne cherchera pas à accumuler trop de richesse qu’il n’aura pas le temps de consommer avant sa mort ; ce qui peut entraver l’accumulation du

capital. C’est pourquoi aussi, l’entrepreneur pourait avoir tendance à augmenter sa propension à consommer au détriment de l’épargne qui devrait servir à financer l’entreprise. Tout revenu supplémentaire servirait renflouer son budget de consommation finale. Ainsi, la vie dans l’instant présent a pour effet de décourager l’accumulation du capital et réduire la performance de l’entreprise.

Paragraphe 6. Le fatalisme

Le fatalisme est vu comme une forme de croyance selon laquelle l’individu considère les événements comme étant contrôlés et planifiés d’avance par une force invisible, indépendamment de sa volonté ou de ses capacités. Le fatalisme porte l’individu à s’en remettre aux divinités, au lieu d’utiliser ses propres efforts pour chercher des solutions aux problèmes rencontrés dans la vie (Ruiu, 2012). En fonction de la philosophie du passage, l’individu croît que ses efforts personnels ne peuvent pas garantir sa réussite, sans l’intervention d’une divinité quelconque. Cette vision du monde pousse les individus à l’immobilisme (Logossah, 2007).

Le fatalisme renvoie aussi au locus de contrôle développé par les psychologues pour désigner la croyance d'une personne relative à ce qui peut déterminer le succès ou l’échec dans la vie (Ferrante et Ruiu, 2012). Rotter (1990) oriente son analyse du fatalisme en termes de locus de contrôle qui peut être soit interne ou externe, selon que l’individu croit ou non que ses actions peuvent avoir des effets déterminants personnels. Dans le cas du locus interne (contrôle interne), les individus croient que leur bien-être dépend de leurs actions alors que le locus externe (contrôle externe) se réfère à une situation selon laquelle les gens voient leur bien-être dépendre d’une force extérieure (Rotter, 1990; Bernard et al., 2011). Le locus externe se réfère à la tendance de l’individu à croire que c’est le destin et non les initiatives humaines qui déterminent l’issue des événements. Ainsi, le fatalisme semble jouer un rôle très important dans la détermination des comportements individuels tels que l’attitude par rapport à l'épargne, le dépistage sanitaire, la prévention des catastrophes naturelles et les choix professionnels (Wu, 2005; Ruiu, 2012).

A) L’homme haïtien au regard du fatalisme

En Haïti, le fatalisme semble se greffer sur la religiosité pour influencer le mode de fonctionnement des individus. Comme l’ont montré Hofstede (1981) et Ruiu (2012), les valeurs culturelles influencent la religion. Un individu interprète la bible en fonction de ses valeurs de référence. Ainsi, la religion peut renforcer les tendances fatalistes d’un individu ou d’un peuple. Il semble par exemble que les haïtiens ne font que transporter leur attitude fataliste dans leurs religions respectives. C’est pourquoi, l’haïtien paraît être fataliste quelle que soit son appartenance religieuse34. Qu’il soit vodouisant, protestant ou catholique, l’haïtien semble croire que les problèmes rencontrés dans la vie sont voulus par Dieu ou les Loas et s’en remet à ces divinités pour l’aider à résoudre ses problèmes quotidiens. Ainsi, les chrétiens protestants et catholiques auraient tendance à concentrer leurs efforts à la prière, aux jeûnes et aux « veilles de nuit35» alors que les vodouisants consulteraient les féticheurs (Bocors), ils pourraient donner à manger aux Loas (esprit des ancêtres), en organisant des cérémonies de danses dans les «lakou36» afin d’attirer la bienveillance de ces divinités sur leurs affaires. Chacun risque de s’adresser à ses divinités respectives pour chercher la guérison en faveur des malades37, obtenir des « boules de borlette, gagner au loto ». Ils semblent même invoquer ces divinités pour faire pleuvoir, obtenir un visa, se protéger contre des catastrophes naturelles ou des accidents de voiture, garantir leur réussite à une épreuve académique, trouver un emploi et avoir des promotions dans les administrations publiques et dans les entreprises. Ainsi, tout succès paraît être associé à l’intervention d’une force surnaturelle quelconque, sinon à la magie ou la chance. Lorsque quelqu’un fait du bien à un haïtien, ce dernier semble croire que c’est Dieu qui est entré dans le cœur de l’individu pour le pousser à agir d’une manière agréable envers lui, pensant que c’est Dieu qui lui a donné ce qu’il vient de recevoir. De même, l’haïtien ne semble pas considérer la réussite économique comme le

34. L’individu peut changer de religion tout en gardant sa culture de base. Par exemple, on dit à raison que l’haïtien est mystique. Il est très rare de voir un haïtien conduire sa femme décédée au cimetière, quelle que sa religion. Le savoir populaire fait croire que celui qui conduit sa femme au cimetière ne pourra plus se remarier. Chaque femme qu’il épouserait sera vite décédée.

35. Une veille de nuit est une sorte de prière organisée durant la nuit. C’est l’équivalent d’une prière organisée à longueur de la journée, appelée jeûne.

36. Le lakou consiste en un regroupement d’habitation où vivent des familles.

simple résultat du travail continu ou de l’accumulation de l’épargne. L’haïtien semble croire que le succès d’une équipe sportive dépend de l’aide de Dieu ou des Loas. Au-delà des séances de répétition, un groupe musical peut compter sur l’aide de Dieu ou des Loas pour fournir de meilleures performances dans ses différentes prestations. Quel que soit son niveau intellectuel ou appartenance sociale, un politicien haïtien semble croire qu’il doit consulter un « Bocor» ou prier Dieu pour pouvoir accéder à un poste politique. Ainsi, à chaque changement de gouvernement en Haïti, les officiels comme des Directeurs Généraux, Secrétaires d’État ou Ministres peuvent se rendre chez un « Bocor» en vue de garantir leur reconduction. Ceux qui sont chrétiens peuvent compter sur les bénédictions de Dieu en organisant des prières, en donnant de la dîme et des offrandes à l’église, en distribuant de l’argent aux pauvres ou en faisant des actions de grâce38. Les politiciens haïtiens ne semblent pas croire pas que c’est en travaillant efficacement pour donner des résultats satisfaisants qu’ils pourront gagner l’opinion publique et obtenir le soutien populaire. Finalement, l’haïtien ne semble pas compter seulement sur le travail continu pour arriver au succès.

La croyance en l’aide des divinités semble constituer le premier motif pour permettre à l’individu de mobiliser ses forces et ses capacités internes pour changer sa situation économique. Le fatalisme pourrait alors constituer une source d’énergie tant pour l’entrepreneur que pour les employés. Après des requêtes de prière, croyant que les divinités sont avec eux, les employés peuvent devenir plus forts pour braver certains dangers et relever de gros défis auxquels ils font face dans leur travail. Nous pouvons citer en exemple la cérémonie du Bois Caïman organisée par Boukman dans la nuit du 14 Août 1791, où lorsque les esclaves ont fini d’invoquer Dieu, ils en sont sortis redoublés d’énergie pour continuer la lutte de l’indépendance39 (Mocombe, 2010). Ainsi, les prières

38. Les actions de grâce représentent une prière spéciale organisée par les protestant pour remercier Dieu pour ses bienfaits ou pour attirer sa bienveillance concernant une situation bien spécifique. À l’occasion de cette prière, on donne toujours à manger aux gens. C’est une prière qui prend l’ampleur d’une fête.

39. Voici la prière de Boukman : Bon Dye ki fè la tè. Ki fè soley ki klere nou anro. Bon Dye ki soulve lanmè. Ki fè gronde loray. Bon Dye nou ki gen zorey pou tande. Ou ki kache nan nyaj. Kap gade nou kote ou ye la. Ou wè tout sa blan fè nou sibi. Dye blan yo tande krim. Bon Dye ki nan nou an vle byen fè. Bon Dye nou an ki si bon, ki si jis, li òdone vanjans. Se li kap kondwi branou pou nou ranpòte la viktwa. Se li kap ba nou asistans. Nou tout fet pou nou jete potre dye Blan yo ki swaf dlo lan zye. Koute vwa la libète kap chante lan kè nou (Mocombe, 2010: 36).

et les sacrifices pourraient chasser la peur de l’échec qui est aussi un facteur de blocage chez les êtres humains. Les prières adressées à Dieu ou les sacrifices offerts aux Loas peuvent accroître la confiance en soi chez les employés pour améliorer leur rendement au travail. Le fatalisme pourrait aussi dissuader la peur d’être atteint par un mauvais sort. Dans le cas d’Haïti, les gens semblent croire qu’ils peuvent prendre des points pour ne pas être atteints par des projectiles, pour se protéger globalement contre l’insécurité. Les chrétiens protestants et catholiques peuvent adresser des prières à Dieu pour se protéger contre toute sorte d’insécurité. Ce qui rendrait les gens forts pour vaquer à leurs activités économiques, car ils seront convaincus que rien ne pourra leur arriver. Ils peuvent connaître ainsi du succès. Alors, il peut être difficile de déceler lequel de ces aspects qui va finalement influencer la performance de l’entreprise dans un sens donné. Le fatalisme peut toutefois influencer la performance de l’entreprise à travers l’innovation, l’orientation client, l’accumulation du capital, le comportement managérial de l’entrepreneur et le rendement au travail.

B) Fatalisme, innovation et performance de l’entreprise

La décision de faire des investissements en innovation dépend de la volonté manifeste de l’entrepreneur d’améliorer continuellement la performance de l’entreprise. Un entrepreneur doit avoir beaucoup de détermination pour pouvoir innover, car les nouvelles connaissances ne vont pas s’amener toutes seules à l’entreprise et les perspectives de profit ne sont pas souvent très claires au départ. Il faut en effet un certain optimisme de la part de l’entrepreneur pour pouvoir investir dans des projets d’innovation. Aussi, il pourrait envisager des dispositifs visant à encourager l’innovation en récompensant l’effort individuel (Abu-Jarad et al., 2010). Les organisations qui encouragent l’innovation accordent des primes et d’autres avantages sociaux aux employés qui font preuve de créativité (House et al., 2004).

En effet, l’impact du fatalisme sur l’innovation peut dépendre de la croyance de l’entrepreneur par rapport aux divinités et à la destinée. Un entrepreneur qui croit par exemple qu’il a été destiné à voir une vie modeste et qu’il n’est pas fait pour être riche, peut ne pas chercher à investir beaucoup dans l’innovation. Même quand il pourrait faire

le lien entre des investissements en innovation et la performance de l’entreprise, l’entrepreneur peut croire que cela ne concorde pas avec la volonté des divinités. Au lieu de mobiliser des ressources pour financer des projets d’innovation, il peut les utiliser de préférence pour financer des activités religieuses, présenter des sacrifices aux Loas et faire du pèlerinage auprès des Saints. En conséquence, l’entrepreneur risque de ne pas prendre des initiatives pour moderniser ses pratiques de management. Le fatalisme peut dans ce cas réduire les capacités de l’entrepreneur à identifier des opportunités d’innovation qu’il pourrait exploiter et améliorer la performance de l’entreprise (Ferrante et Ruiu, 2012). De telles croyances peuvent représenter un handicap à l’initiative entrepreneuriale (Ferrante et Ruiu, 2012 ; Ruiu, 2012) et doivent avoir pour effet de décourager l’innovation et réduire la performance de l’entreprise.

En revanche, un entrepreneur qui croit qu’il a été destiné à être riche et qui croit en l’intervention des divinités pour l’aider pourrait entreprendre des projets d’innovation en vue d’améliorer la performance de l’entreprise. Dans ce cas, la croyance de l’entrepreneur en l’aide des divinités peut lui constituer une source d’énergie et de confiance pour entreprendre des projets d’innovation et travailler à la performance de l’entreprise. Étant donné que l’individu fataliste a tendance à espérer des miracles, il est probable l’entrepreneur s’appuie sur l’aide des divinités pour réussir dans ses projets