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CHAPITRE 1 PROBLÉMATIQUE : LE CADRE DE LA RECHERCHE

1. Pourquoi faire cette recherche

1.9 Valorisation sociale de la famille à l’école

Comme SABAU-GARCÍA et JOVANE, en 1994, le mentionnent la famille est plutôt un clan qui donne un soutien affectif, instrumental qui sert de guide permanent aux nouvelles générations. L'un des phénomènes abondamment étudiés tout au long de cette époque contemporaine est l’effet de la participation familiale au sein de la scolarité des enfants. La participation en tant que processus social

transforme le fonctionnement des écoles dans les différentes sociétés. Dans certaines sociétés cette participation est bien acceptée par le cadre pédagogique, mais dans d’autres, les enseignants préfèrent voir les parents en dehors de l’école. L’évolution de la société a aussi provoqué un changement dans la participation familiale à l’école. Dans les pays plus développés, cette participation à des écoles avec portes ouvertes aux parents est moins visible que dans les sociétés moins évoluées. Les répercussions de cette participation diffèrent et dépendent de chaque structure sociale. D’où l'objectif du chercheur à approfondir le rôle de l’implication des parents mexicains au jardin d’enfants.

Comme nous l’avons constaté, la présence de l’éducation est bien réelle dans la structure et le déroulement de l’histoire familiale de la société mexicaine. Les vestiges des civilisations diverses démontrent l’importance de l’éducation comme processus de transmission culturelle pour ces peuples. L’influence des traditions et des coutumes constitue une part importante du système éducatif et génère des changements dans la conception de la vie quotidienne. Toutefois, la scolarisation n’est qu’une partie du contexte culturel de l’éducation dans ce pays. Tel que DURKHEIM écrit : « Quand on regarde les faits tels qu’ils

sont et tels qu’ils ont toujours été, il saute aux yeux que toute éducation consiste dans un effort continu pour imposer à l’enfant des manières de voir, de sentir et d’agir auxquelles il ne serait pas spontanément arrivé »(1967,p. 68). En effet, nous sommes convaincus que les traditions transmises d’une génération à l’autre via le processus de socialisation intra et extra familial sont aussi le résultat du contexte socioculturel actuel.

L’éducation couvre de larges domaines et regroupe davantage les systèmes économique, écologique, social, culturel et politique de chaque pays. Selon GONZALBO

Photo 2 La famille est notre plus grand trésor. Affiche au jardin d'enfants "Experimental" (2006).

AISPURU (2004)l’éducation est une manière d’exprimer une volonté ordonnée, individuelle et collective dans la recherche d’un objectif commun : « la survivance dans un contexte

complexe et hostile ». C’est pourquoi, selon elle, la scolarisation n’est pas exclusivement la

transmission d’un ensemble de connaissances égales pour tous, pas plus qu’elle ne peut être fixée dans le temps. Chaque contexte a besoin de moyens spécifiques à des moments précis. Cela signifie donc que personne n’a à apprendre plus que ce dont il a besoin ou désire apprendre, ainsi nous apprenons ce qui est utile à notre mode de vie.

Aujourd’hui les nouvelles générations sont conditionnées par l’éducation et les valeurs qu’elles ont reçue : la famille et sa valeur apparaissent ainsi comme un héritage. Quant au respect des valeurs, les enfants mexicains accordent de l’importance aux valeurs liées au pays, à la famille, aux autres et à l'école. La transmission des valeurs et de l’éducation d’un noyau à un autre, ou d’une génération à une autre, dépend du milieu physique et social ainsi que des expériences vécues. Pendant cette quotidienneté au jour le jour, certaines valeurs comme la solidarité se transmettent aux autres. Tous les éléments s'additionnent les uns aux autres ce qui génère le sentiment d’appartenir à un foyer, à une famille ou à un entourage. Cette appartenance reste impossible à effacer ni avec le temps ni avec la distance. Elle est la force qui repose sur la tradition et les héritages culturels du Mexique. Nous ne pouvons pas oublier que les perceptions de ce que nous voyons, entendons, touchons et que nous sentons passent toujours par un filtre. Filtre prédéfini par des coutumes et des traditions émanant de nos propres expériences, valeurs et culture qui parfois reposent sur des idées erronées de la réalité. Enfin, les valeurs sociales assurent la défense de cet héritage et offrent de meilleures opportunités de vie.

Les valeurs de base ainsi que leurs corollaires provoquent des modifications dans les collectivités. Ces changements selon REZSOHAZY (2006, p.184)sont déclenchés par diverses valeurs qui constituent en elles-mêmes un impact important dans la vie personnelle et groupale de l’être humain. Les influences culturelles venant de l’extérieur peuvent inciter à l’imitation et à la transformation des modes de penser et de vivre des hommes, créant de fois une instabilité sociale. Dans le rapport « les signes et manifestations d’appartenance

religieuse dans les établissements scolaires », OBIN mentionne :

« il est impossible de comprendre les comportements au sein d’une école sans savoir de quoi est faite la vie familiale et sociale de chaque membre et sans

comprendre que les faits qui peuvent paraître étranges, graves ou intolérables dans l’établissement ne constituent souvent que l’écho affaibli de ce qu’ils vivent à l’extérieur » (2004, p. 9).

Dans la société mexicaine ce phénomène est significativement marqué par la conquête qui a changé la culture d’origine et les comportements. Pourtant, nous ne pouvons pas non plus rester sur la perception de cette relation ancestrale de l’école et la famille, car elles changent jour après jour. Du point de vue de la société mexicaine actuellement, ces deux sphères vivent en cohésion permanente et harmonieuse. Les rapports sont beaucoup moins restreints que dans les pays plus développés où la famille est plutôt hors du système éducatif formel.

Les deux structures famille-école, sont deux systèmes qui n’agissent pas de manière individuelle. Elles vivent perpétuellement en interaction permanente et en interdépendance. Elles occupent un même rôle pour le même public, mais dans différents contextes. À partir de sa propre structure, la famille mexicaine dispense une éducation souple, diversifiée, individualisée adaptée aux besoins de chacun de ses membres. Cette pédagogie comprend des buts bien spécifiques. La famille n’a bien évidemment aucun intérêt à déléguer toute l’autorité à l’école. Pourtant, force est de constater que l’école accomplit aujourd’hui une plus grande partie des tâches éducatives autrefois gérées par la famille, mais reconnait ne pas vouloir assumer la prise en charge totale de l’éducation de l’enfant, jugée trop importante.

Étant donné que l’existence de l’enfant ne peut être liée exclusivement, ni à l’école ni à la famille, ces dernières se doivent d’entretenir une communication ouverte et continue. Cette union indispensable se passe assez sereinement et naturellement ; elles entretiennent ainsi en permanence des relations plus suivies entre les membres de la communauté éducative : parents, associations de parents d’élèves, familles, enseignants et personnel pédagogique et administratif. Il est clair que dans la société mexicaine, l’école vit grâce à la famille et cette dernière reprend de la force grâce à l’éducation formelle.

Unes des conditions à une bonne participation et implication parentales sont le respect et la reconnaissance des enseignants et des parents (communauté éducative). Les personnels administratif ou les enseignants peuvent, chacun en ce qui les concerne, informer ou conseiller les parents en toute tranquillité, ainsi que les questionner par rapport au

développement des enfants.