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CHAPITRE 1 PROBLÉMATIQUE : LE CADRE DE LA RECHERCHE

1. Pourquoi faire cette recherche

1.5 L’éducation scolaire mexicaine

1.5.1 L’éducation dans l’État de Veracruz

Socialement, avant l’arrivée des Espagnols, afin de conserver le pouvoir de chaque groupe, l’éducation était gérée par la religion et les plus âgés. Ces derniers accordent aux parents et aux centres de formation (le TELPOZCHALLI, CALMECAC et le CUICACALLI) la responsabilité d’éduquer les nouvelles générations. C’est depuis, que le parcours éducatif des parents et la tradition culturelle sont décisifs pour avoir une meilleure implication de parents à l’école et favoriser la réussite de leur progéniture. Les mères transmettent à leurs filles leurs savoirs faires et les pères reproduisent aussi leurs connaissances avec leurs fils. La transmission générationnelle est la base et la force de la réussite de ce peuple (VAZQUEZ MOTA, 2007, p.1).

Dès 1872, dans un sens plus large, la préoccupation de l’État se focalise sur l’enfance et la jeunesse, à travers le système éducatif. Le gouvernement entreprend un projet éducatif et culturel qui influence fortement l’ouverture de nouvelles écoles. Ce projet aboutira à la loi organique d’instruction publique à Veracruz qui est promulguée après l’installation du premier congrès pédagogique de l’État, en 1873 (HERMIDA RUIZ, 1999). Cette action a provoqué une division de classe par le statut social et par le niveau d’instruction des parents. L’activité professionnelle des parents est très liée au milieu socioculturel car elle conditionne les décisions en matière éducative des enfants. Les cercles politiques libéraux croient que les indigènes peuvent être transformés en bons citoyens grâce à l’éducation formelle (CHASSEN

DE LOPEZ, 2004, p. 338) (Traduction libre de l’auteur). Quelques années plus tard, le système éducatif continue à ne pas être une obligation mais une condition de classe.

Par contre, au XXe siècle, la notion de « scolarisation » est intégrée par la population comme un processus naturel de la vie qui enrichit et stimule le développement des individus. Même là où l'accès reste problématique, un déplacement d'intérêt croissant de la scolarisation vers l'apprentissage est remarqué. La population favorise l’insertion des enfants à l’école, apprendre à lire et à écrire est la priorité. Les enfants poursuivent des études primaires, certains arrivent même à l’éducation secondaire et d’autres continuent à se déplacer. Le temps passe, pour certains parents l'éducation formelle devient une valeur essentielle, leur implication est plus intense.

(niveau d’instruction des parents, réussite sociale, connaissance égale…), la société est face à une confrontation entre la manière d’éduquer et de s’occuper des enfants. L’école continue à prendre plus de place dans les emplois du temps des enfants. À la fin des années 1970, de fortes initiatives pour répondre aux besoins d’apprentissage, pour réaffirmer l’usage des langues maternelles locales au cours des premières années, et pour élargir le service éducatif continuent. L’ethno-éducation bilingue est mise en place comme une des politiques en faveur des populations indigènes. Par ailleurs, l’éducation préscolaire devient une priorité dans les tendances pédagogiques de l’État et surtout dans l’esprit des individus. Cette prise de conscience entraîne une prolifération des programmes d’éducation préscolaire, en 1978. Des projets pour améliorer la qualité de l’éducation, du service et, des institutions, et, une augmentation des ressources affectées à ces projets voient le jour.

Pendant la période 1980-1981, le nombre d’enfants inscrits s’accroît, 66 701 enfants en âge préscolaire. Des réformes à ce niveau éducatif provoquent un éloignement entre les écoles administrées par l’état de Veracruz et celles financées par le pays, la fédération. Les enfants, surtout dans les grandes villes, sont quasiment tous scolarisés. Nonobstant, l’importance de la population scolaire, les moyens insuffisants et le taux d'analphabétisme dans cet État demeurent parmi les plus élevés du pays. Les écoles privées sont les mieux placées pour offrir une éducation de qualité. Les parents de niveau scolaire supérieur inscrivent leurs enfants dans ces établissements. Des mesures pour favoriser le processus éducatif se développent dans l’État, ainsi que l’expansion des alternatives éducatives : manuels et programmes pédagogiques, équipements, construction de bâtiments et enseignants supplémentaires.

Au début des années 90, différents processus d’évaluation éducative pour comparer l’idéal et le réel et mesurer l’efficacité, l’équité et la réussite scolaire en Veracruz sont significatifs. Nonobstant, la quantité dépasse la qualité. Nous savons que l’augmentation du nombre d’écoles ne traduit pas nécessairement une meilleure éducation des élèves. Une offre assez variable en fonction de la localisation ne profite pas également à tous. C’est dans les communes rurales ou indigènes que les différences d’équipement font le plus sentir leurs effets (YUNES WATTY, 2001). En plus, l’enfant d’ouvrier ou d’agriculteur va moins souvent à l’école, mais c’est surtout parce qu’il habite en zone rurale et doit aider à l’économie familiale. Contextes où l’école a une signification contradictoire, n’est pas forcément considérée comme la principale manière de socialisation, mais comme une alternative pour

éduquer les enfants. Par ailleurs, un enfant est d’autant plus souvent scolarisé qu’il appartient à une famille de milieu social élevé.

Au cours de ces deux dernières décennies, les responsables politiques de l’État prennent conscience de la dichotomie entre quantité et qualité. Une présence importante d’écoles multi grade où le temps scolaire est relativement réduit, l’accroissement du service éducatif sans une mesure réelle et les scores médiocres au dessous de la moyenne nationale, reflètent un enseignement de faible qualité, conséquence d’une sélection des enseignants. La mission essentielle qui consiste à faire réussir d’une manière équitable, tous les élèves, avec les mêmes chances, qu’ils soient scolaires dans des secteurs ruraux ou urbains semble compromise sauf si le système est révisé. Ces principes constituent la base pour l’intégration des « Indicateurs de l’éducation dans le monde »2, lancés par l’UNESCO et l’OCDE, avec subvention de la banque Mondiale, en 1997, à la grille d’évaluation locale.

Dans chaque maison, le comportement face à l’éducation préscolaire et scolaire varie en fonction du parcours des parents, des résultats obtenus, des bénéfices sociaux et cognitifs. C’est grâce à ces conditions que les parents accordent une plus grande importance à l’éducation formelle. En 1998-1999, la population scolarisable s’élève à 66,3%, c’est-à-dire à 1 861 398 enfants. Les parents sont de plus en plus convaincus que les effets des changements culturels au sein de l’éducation formelle commencent très tôt. À la fin de l’année scolaire 1999-2000, le nombre d’enfants préscolarisés s’élève à 217 530 (INEGI, 2001). De plus, ils mettent la pression au sein des écoles afin de demander à l’enseignement de plus en plus de valeurs morales, des connaissances, des cours techniques : linguistiques, informatiques, activités manuelles. Plus d’apprentissage, plus de réussite.